Calfirũ

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Calfirũ

Messagepar Tonay le Sam Juin 24, 2017 14:06

Hellooooooooooo

Voilà mon commentaire particulièrement tardif. Je suis un peu malade donc je vais sûrement oublié des trucs, mal de tête oblige, alors je te les communiquerai par MP si ça me revient.

Dans l'ensemble, je pense qu'on peut renommer cette fic ''Dilemne'' parce qu'il n'y a pas un seul chapitre qui ne présente pas deux choix presque impossible à prendre. Et ce jusque dans les combats.

Je ne ferai pas une liste des trucs cool, parce que tout est cool. Les personnages, les combats, les environnements et les dialogues. C'est du grand art, bien joué. Et je ne parle même pas des retournements de situations.
Pour le sac de Yamcha, je mise sur la tête de Dodoria. Mais il y a ''des têtes''. Et là, je sèche. Tao Pai Pai peut-être, mais ça m'étonnerai...

Quelques recommandations avec les musiques (subjectives, bien sûr) : je te déconseille les musiques avec des paroles pour la simple et bonne raison que ta fic joue beaucoup sur la réflexion et les dialogues. Or les paroles gênent plus qu'autre chose.

Sinon quitte à inclure des musiques, essaye de composer en partie le texte selon la musique choisi et non pas choisir une musique pour illustrer un chapitre.

Pour ce dernier chapitre, le combat était épique, mes félicitations. Et loin d'être fini apparemment. Je suis juste surpris de voir une Kat aussi puissante alors qu'elle a galéré sur Terre.
La musique pour le coup, bien que courte, collait bien à l'ensemble, donc bon choix.

Bref, c'était toujours aussi bien, j'espère que je pourrais juste commenter plus régulièrement, ce qui devrait être le cas puisque je suis bientôt en vacance. :)
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Ven Juin 30, 2017 15:01

@Kurama
Spoiler
Bien vu pour Obito!
Mon idée de départ était de créer un pouvoir qui soit à la fois extrêmement cheaté et extrêmement nul, mais rétrospectivement, c'est vrai que le truc des bouboules noires colle bien ! 8D

Kurama_Senju a écrit:Comment ne pas être à fond ?

Celle-là est venue complètement par accident en plus :mrgreen:
Je voulais écrire autre chose au départ, puis je me suis planté, avant de me rendre compte que ça rendait pas si mal que ça en fait :lol:

Kurama_Senju a écrit:Le pire, c'est que j'ai oublié d'écouter la musique en lisant (que j'écoute donc en écrivant) et qui en rajoute une couche.

Tu as bien fait d'oublier vu que j'ai fail et que c'était pas cette musique que je voulais mettre :lol:
Mais si ça t'a plu après coup, ça me va très bien aussi :mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:De toute façon, les trucs de Yin, Yang et Energie Primordiale, je ne peux que kiffer.

*danse de la joie activêyto 'tebayo*

Kurama_Senju a écrit:J'ai adoré l'inversion des rapports de force, notamment perceptible au moment où Barta ne voit plus les choses au ralenti. :twisted:

Passages qui pour ma part furent amusants à écrire ^-^

Kurama_Senju a écrit:Bref, encore un terrible chapitre de combats.

Comme je me doutais qu'on m'attendait aussi légitimement sur ce terrain-là, j'ai essayé de proposer un premier aperçu qui me fasse pas trop honte kwa :o

Merciii !


@Tonay
Spoiler
Tonay a écrit:Hellooooooooooo

Hello !
Ginji (c)

Tonay a écrit:Voilà mon commentaire particulièrement tardif.

Que nenni :p

Tonay a écrit:Dans l'ensemble, je pense qu'on peut renommer cette fic ''Dilemne'' parce qu'il n'y a pas un seul chapitre qui ne présente pas deux choix presque impossible à prendre. Et ce jusque dans les combats.

Ainsi soit-il, je vais voir ce qu'on peut faire :mrgreen:

Tonay a écrit:Je ne ferai pas une liste des trucs cool, parce que tout est cool. Les personnages, les combats, les environnements et les dialogues. C'est du grand art, bien joué. Et je ne parle même pas des retournements de situations.

Waw ! Merci ! C'est cool si c'est l'impression que ça donne au final ! 8D

Tonay a écrit:Pour le sac de Yamcha, je mise sur la tête de Dodoria. Mais il y a ''des têtes''. Et là, je sèche. Tao Pai Pai peut-être, mais ça m'étonnerai...

Tu chauffes :mrgreen:

Tonay a écrit:Quelques recommandations avec les musiques (subjectives, bien sûr) : je te déconseille les musiques avec des paroles pour la simple et bonne raison que ta fic joue beaucoup sur la réflexion et les dialogues. Or les paroles gênent plus qu'autre chose.

Sauf les tiennes qui en l’occurrence gênent pas du tout au contraire :p
Plus sérieusement, oui, éviter les paroles tant que possible c'est un mot d'ordre qui existe depuis la belle époque CGS et qui continue jusqu'aujourd'hui ^^
Il est des fois où c'est plus difficile, car les paroles jouent un rôle soit au niveau du texte soit de la musicalité soit à un autre niveau, mais oui, c'est un souci et un questionnement de tous les instants

Tonay a écrit:Sinon quitte à inclure des musiques, essaye de composer en partie le texte selon la musique choisi et non pas choisir une musique pour illustrer un chapitre.

J'ai effectivement plus tendance à faire l'un que l'autre, je vais essayer de passer d'une proportion de 90/10 à 75/25 du coup ^^


Tonay a écrit:Pour ce dernier chapitre, le combat était épique, mes félicitations. Et loin d'être fini apparemment. Je suis juste surpris de voir une Kat aussi puissante alors qu'elle a galéré sur Terre.

Cimer !! °w°
Pour Lupanar, eh bien en fait, à y regarder de près, il apparaît alors qu'elle n'use pas de puissance brute, mais uniquement de petites astuces (viser l'oreille interne, yin/yang, rune qui copie la vitesse, leurre, vases communicants, etc...) ces astuces qui n'auraient pas fonctionné sur Agar.io (la rune qui permet de copier la vitesse, par exemple, n'aurait servi qu'à ralentir Lupanar) mais marchent sur Barta notamment parce qu'il y a un gouffre entre ce dernier et le titan, j'ai probablement fail au niveau de la brutalité d'Agar.io qui peut-être vous apparaît du coup comme assez faible ? En vrai, il bouffe tout le monde. (sauf SSJKat qui l'aurait explosé n'eut été l'effet de surprise du dash ex nihilo (et pourtant très facile à anticiper, comme aura fait remarquer Zvei Bong) dash à usage limité via un cooldown dont j'ai le secret de la durée exacte ololol)

Tonay a écrit:La musique pour le coup, bien que courte, collait bien à l'ensemble, donc bon choix.

Argh, le fait de vous voir dire "la musique" au lieu de "les musiques" m'a mis la puce à l'oreille et j'ai vérifié le lien puis je me suis facepalmé. J'ai fail ma compo. C'était pas "Kill List" qui devait passer au début du chapitre, et surtout, elle était pas censée tourner en boucle toute seule (je suppose que tu as fini par couper durant ta lecture, parce que sur le moyen terme y'a vos oreilles en bonne position sur ladite "Kill List" :lol:)

En tout cas si ça t'a plu quand même, eh bien tu m'en voies ravi !

Tonay a écrit:Bref, c'était toujours aussi bien, j'espère que je pourrais juste commenter plus régulièrement, ce qui devrait être le cas puisque je suis bientôt en vacance. :)

Merci beaucoup !
Ce sera toujours un plaisir pour moi de te voir traîner ton clavier en ces lieux ^^



------------------------------------------------------------------------

J'allais faire de l'humour pour introduire ce chap, mais comme je suis en manque de sommeil là maintenant, je crois qu'on va éviter, déjà que c'est pas le grand pipi quand je suis en forme ololol


25


Dilemme




Elle ne clignait plus des yeux.

— Si tu manges cet œuf, alors tu es disqualifié d'office.
On avait dit pas d'aide extérieure, tenta-t-elle en dernier ressort.

— Et ta transformation c'est pas une aide extérieure peut-être ?

— De qui s'il te plaît ? s'étonna Kat.

— De ton père !

— …

— Cette transformation n'est rien de plus qu'un foutu héritage ! Sans ton sang saïyan, tu n'y aurais pas accès.

— Ne joue pas sur les mots…

— Je ne joue pas. Si tu te sers des gènes de ton père, alors j'ai aussi le droit de me servir du lègue de mon paternel. Il m'a laissé cet œuf en héritage… et j'avais pas prévu de faire autre chose que de continuer à l'exposer dans la bibliothèque du salon en souvenir du vieux. Mais ce combat vaut la peine d'y déroger. À moins bien sûr que tu n'acceptes de désactiver ta transformation. Mais je suppose que je peux me brosser.





Kat ferma lentement les paupières.
Elle ne les rouvrit qu'une dizaine de secondes plus tard.
Et lorsqu'elles furent entièrement descellées, la transformation “rouge” s'éteignit aussitôt.

— Ça veut dire quoi ça ? Tu acceptes finalement de te passer du mode super saïyan ?

— Je préfère l'appeler faux super saïyan pour ma part.

— À quoi tu joues ?

— Ton œuf avarié, garde le. Ne le mange pas. C'est complétement stupide de le gaspiller pour un match d'exhibition aussi peu important pour toi que celui-ci. Continue de l'exposer dans ta bibliothèque. Ça fera plaisir à ton père.





Barta sourit.

Il l'avait peut-être jugée trop vite.



Revenant cela dit à des considérations plus court-termistes, Zeon avisa le bouclier non loin. Ce dernier avait perdu sa robe rouge au même moment que Lupanar avait fait tomber la sienne. De ce fait, les tirs buccaux tricolores devinrent bicolores -le rouge en moins donc- et perdirent en intensité.

La rivière pouvait désormais être traversée.

Et le fut.


Stanis, encore fumant, se laissa chuter vers le toit du dōjō Zeon.
Boucle d'Or lui emboîta le pas, après avoir fait disparaître ses ailes.
Les deux chutèrent ainsi en direction des planches noires encore en place.
Lorsque Stanis atterrit, il eut l'immense surprise de se voir tomber à genoux aussitôt.
Il était sur les rotules - dans tous les sens du terme - et s'en rendait compte maintenant.
Boucle d'Or vit la scène, et se demanda si elle aussi allait tomber sur les genoux en atterrissant.

Elle eut la réponse…

Non.

Elle avait atterri sur ses deux pieds, bras finement croisés. Fin de l'histoire.


Les regards s'échangèrent à nouveau.


Puis les sourires. L'un provoquant, l'autre juste sincère.

— Tu penses peut-être que sans ma transformation je ne suis plus capable de te battre ? provoqua une Lysandre carnassière, toutes dents dehors. Tu ne sais pas encore qui je suis, toi !

— Oh si, … je sais très bien qui tu es.

— Ouais, je suis une putain de princesse ! Et toi le péquenot tu es mort dans le film !

— Non.
Tu n'es pas une princesse.
Sinon je ne perdrais pas mon temps avec toi.

— …

— Tu n'es pas une petite princesse de rien du tout. Tu es la future Impératrice de l'univers.
Et moi, je suis le vagabond mal léché qui va te remettre sur les rails.




La gorge de Kat se resserra.

Comme une poignée de main.

Puis comme un gros sac de nœud.

Et alors les larmes commencèrent à lui monter, malgré tous ses efforts pour les refouler.

— Alors depuis le début, ce combat, tu…

— Je suis en train de t'entraîner oui.
Et pour que tu prennes la chose un minimum au sérieux, j'ai laissé croire à l'enjeu du retour sur Terre.

— …

— T'entraîner, c'est la moindre des choses que je puisse faire pour l'Empire. Je ne pourrai pas quitter la planète bleue avec la conscience tranquille si je ne la sais pas entre des mains sûres. Et avec toi, je suis assez rassuré. Par contre, tu es encore très immature. Tu te mets en colère trop facilement. Tu manques d'opacité, d'expérience et d'entendement. Bref, tu te comportes effectivement comme une princesse pourrie gâtée mais crois-moi, dans 48 heures, tu marcheras droit ! Jusqu'au bout, et coup par coup, je saurai faire une vraie Impératrice de toi. D'ailleurs c'est le moins que tu puisses espérer si tu veux survivre à ce qui t'attend sur Terre. Crois-moi, Son Gokū et ses amis, c'est pas des tendres, ni des blagueurs. Et arrivera un moment où tu seras la dernière debout, seule contre tous ces malades du combat expérimentés jusqu'au bout des ongles. Tu ne pourras plus compter que sur toi et ton sang-froid. Alors je préfère m'assurer, durant ton petit séjour ici chez moi, que tu sauras faire honneur à ta bannière, à l'heure de vérité. Assez parlé…… En Garde !




Image



Kat tomba sur les genoux.

Encore des images…

Encore ces foutues images.




Il s'agissait d'un désert, cette fois.

Sous la lune rouge, sous les étoiles, le vent.

Une étendue sombre, aride, toute de froid. Empestant la mort et le sang.

Une étendue de sable brun, rougi, constellé de traces de pas sur des centaines de mètres.

Autant de signes qu'une bataille d'échelle incommensurable s'était tenue en ces lieux cratérisés.

Lupanar se regarda elle-même et eut la surprise de se voir couverte de sueur, de sang, de boue, de bleus.
Pour tout dire, elle ne tenait encore debout que parce que le vent du désert ne soufflait pas assez fort ce soir-là.

Visiblement, elle s'était battue.


Kat porta le regard vers les lignes ennemies organisées à 60 mètres au nord de sa position.

Elle les compta. Ils étaient 22. Quand elle remarqua soudain que leurs 45 yeux la fixaient, son cœur trébucha.

S'ils la regardaient tous…

Alors ça voulait dire…


… Qu'il n'y avait plus qu'elle à regarder.


Lupanar vérifia.

Elle tourna la tête sur sa droite, à la recherche d'alliés éventuels.

Personne.

Et arrivera un moment où tu seras la dernière debout, seule contre tous ces malades du combat expérimentés jusqu'au bout des ongles.


Personne à droite…

Sur la gauche ?

Personne.

Mais lorsqu'elle hasarda un nouveau coup d'œil à droite, cette fois… il y avait bien quelqu'un.
Il se tenait droit, suffisamment proche d'elle pour que la jeune fille soit en mesure de compter les poils de barbe qu'il n'avait pas. Il était proche et pourtant elle le voyait comme s'il se trouvait à mille lieux de là. C'était une ombre. Une ombre au grand front. Qui se tenait debout, bras croisés, fier. Ses cheveux dansaient au vent, avec une souplesse que leur allure épineuse ne laissait pas deviner.

“Désolé pour le retard” furent ses mots, débités machinalement.

Kat voulut les prendre pour elle.

Il est vrai, elle se sentait moins seule, maintenant.
Alors ses yeux bleu azur roulèrent plus calmement sur les lignes ennemies, déployées sur une bonne profondeur de champ.
Elles étaient trois, ces lignes. La plus avancée se composait de 6 individus aux airs de démons croisés avec du namek pur-sang. Leurs kimonos traditionnels impeccables, tirés à quatre épingles, d'un blanc parfait, affichaient tous un symbole philosophique différent.

Et chaque symbole se résumait en un seul et unique mot.

La ligne du milieu n'était autre qu'un commando de meuporgs pour la plupart organiques, et pas des moindres puisqu'il s'agissait de nul autre que n°111, n°222, n°333 et ainsi de suite jusqu'au n°888. Seul n°666 manquait à l'appel. Les matricules des meuporgs ci-présents avaient été dissimulés, certainement pour garder leur identité secrète ; à l'insu de l'ennemi. Cela n'empêcha pas Kat de les identifier. Elle n'y connaissait pourtant strictement rien en meupologie. Mais pour une raison ou une autre, dans cette vision, elle se savait omnisciente, ou quasi.

7 meuporgs.

2 mécaniques et 5 organiques ayant tous pour particularité de posséder x capacités parfaitement aberrantes, mais dont usage ne saurait être fait que sur de la matière inanimée. Jamais sur des êtres vivants. Interdiction formelle et sans réserve. Ordre direct du Grand-Horloger. Et aucun des 7 ne dérogerait jamais au grand jamais à cet ordre, fût-ce sous la torture.

Sauf qu'il y avait mieux encore que la torture. Mieux et beaucoup moins barbare.

D'ailleurs les 7 du désert n'étaient plus qu'une rangée de corps pâles, brinquebalants, aux yeux dépourvus de pupilles, mais brillant d'un beau vert. Ces patins aux airs fantomatiques semblaient contrôlés mentalement par un individu en surplomb. Un grand homme blanc comme la craie, torse nu -tatoué aux couleurs du Paris Sainte-Germaine- avec rien de plus qu'un cheveu sur la tête, flottant en position de méditation 4G avancée, cornées sans iris.

Ce n'était pas de la torture, ni de l'esclavage.

Juste un emprunt.

La ligne suivante n'était pas vraiment une ligne.
Il s'agissait simplement d'une voiture garée sur le sable. Cette voiture que Kat connaissait très bien par ailleurs, pour s'être déjà cassé les dents dessus. Il n'y avait personne au volant, ce soir. Sur le toit du véhicule par contre, deux hommes étaient assis, fumant de l'ajissa, aux propriétés magiques notoirement jalousées par tous les cercles d'initiés courant le monde. Deux nameks de belle stature. L'un drapé dans une longue cape blanche qui lui épargnait le vent glacial chargé de sable.

Et enfin…
La ligne du fond.
Qui se dressait sur un monticule de terre suffisamment large pour tous les accueillir. Eux…

… Les membres permanents de la Team-Z.

En version originale.

Et au complet.


La gorge de Kat se serra lorsqu'elle vit une aura rouge garance s'activer subitement autour de chaque membre, du premier au dernier, comme des phares dans la nuit noire. Des phares surplombés par une lumière plus vive encore. Celle qui émanait de l'individu flottant au-dessus de tous les autres, tel une flamme de bougie, tel une goutte de pluie déchue.

Il flottait, dans les airs, enveloppé de son éternel Dōgi orange, auréolé d'une lumière non pas rouge garance, non pas celle du mythique Kaiōken, mais d'une couleur difficilement descriptible, parce qu'hypnotique au sens littéral du terme. Contempler cette teinte faisait pour ainsi dire aussi bizarre aux yeux de l'observateur qu'essayer d'imaginer une couleur qui n'existe pas.

Le voisin de Kat eut certainement senti cette dernière sur le point de défaillir, car il activa lui-même sa propre aura, comme pour rassurer la jeune fille. Elle le regarda. Il brillait en rouge. Pas le même rouge que les autres là-bas devant. Un rouge-doré caractérisant le stade baptisé “faux-super-saïyan” par Lupanar elle-même. Lui, il ne tremblait pas. Lui, il ne se sentait pas petit. Il ne baissait pas les yeux.

“Celui qui vole au-dessus de tout le monde, là-bas au fond, laisse-le-moi” murmura-t-il.

Alors elle se sentit moins seule, pour la seconde fois.

“Vraiment dommage pour ta transformation. Si tu t'en étais souvenue plus tôt, avant d'être complétement sur les rotules, alors ta puissance maximale serait complétement différente de maintenant, et tu pourrais tous les terminer avec un éternuement. Malheureusement, je n'ai pas de leurs haricots bizarres avec moi, et on n'a pas le temps de t'envoyer en cuve de régénération, alors on va faire avec ce qu'on a” tança-t-il.

Mais elle n'écoutait pas… Car une voix dans sa tête lui parlait au même moment.
Cette voix qui intimait à Lysandre de fouiller dans sa propre poche.

Kat s'y employa et eut alors la surprise de sentir une forme sphérique sur ses doigts.

Une dragon ball comestible ?

“Qu'est-ce qu'une dragon ball fait dans ma poche ?”


La petite voix récidiva, intimant cette fois de lever les yeux au ciel, vers le disque écarlate.

Kat regarda donc vers la Lune surnaturelle immense, et son cœur accéléra soudain.

Il était là.

Assis sur le satellite comme sur une chaise, au point de le recouvrir tout entier.

Il la regardait fixement.

Elle. Boucle d'Or.

… Qui n'arrivait décidemment pas à déchiffrer le regard de Barta.
Alors Kat, lasse d'essayer d'interpréter cette expression trop intense pour être fixée plus d'une poignée de secondes, détacha son attention du Stanis.

Certes, elle était déçue de comprendre, avec cette vision, qu'il ne serait probablement pas là physiquement, ainsi qu'il l'avait lui-même dit d'ailleurs. Par contre, pourquoi se tenait-il assis sur la Lune ? Et pourquoi son corps était-il translucide ? Pour un peu, Kat interpréterait la chose comme une métaphore de la mort. Ce qui serait en contradiction avec toutes les visions que Lupanar avait eues jusqu'ici concernant Barta…

Elle cessa de se poser la question quand elle comprit que c'était l'heure de commencer.

Que tous l'attendaient.

Alliés comme ennemis.


Alors elle leur donna ce qu'ils voulaient.

Elle fit un signe de croix inversé, et se transforma à son tour, faisant déguerpir les anges.
Sa queue de cheval se dressa en piques d'or pas aussi redressées qu'à l'accoutumée, et ses yeux prirent l'émeraude le plus terne qui soit, donnant ainsi et néanmoins le coup de sifflet officiel du round final.


Image


Le toit du dōjō Zeon devait bien mesurer 70 mètres de large. De fait la distance entre Kat et Barta s'élevait elle-même à 70 mètres environ, sachant qu'ils étaient chacun postés aux antipodes de l'autre, reliés entre eux par un cordon de Ki, aveuglant, assourdissant, brûlant, salé, fleurant bon la mort subite matérialisée par le bras de fer énergétique qui les occupait à 300%.

Un cordon de Ki épais comme un poing de géant.

Un poing bicolore qui déracinait les arbres, déplumait les oiseaux, déménageait les nuages.
Ou était-ce les cris de guerre du Stanis et de Boucle d'Or, qui déracinaient les arbres, déplumaient les oiseaux, déménageaient les nuages ?

Crèèèèèève !

Le rayon rouge et le rayon vert formaient une nébuleuse jaune poussin au milieu.
D'indicibles coups de tonnerre semblaient en jaillir toutes les 3 secondes et demi.

Le centre paraissait plus proche de Barta que de Kat.

Ce qui était d'autant plus inquiétant pour Zeon que le rayon de Lupanar véhiculait quelque chose en son sein. Comme un gâteau fourré. Comme un Kindër Surprise. Car dans ce rayon rouge carmin flottait horizontalement une épée blanc neige. Boucle d'Or avait en effet glissé sa propre épée dans sa propre vague déferlante, car elle voulait que Stanis se mange aussi bien l'impact du rayon que celui d'une épée en pleine poitrine.

Il ne s'agissait pas d'une épée noire cela dit, donc Barta ne mourrait pas sur le coup.

Kat ne se serait pourtant pas gênée pour glisser une épée noire au lieu d'une blanche, mais le fait était qu'avec une épée noire la combinaison n'aurait pas fonctionné, car une telle épée aurait été désintégrée par le rayon de Boucle d'Or, au contraire de l'épée blanche qui nageait dedans comme poisson dans l'eau.
Un poisson de type espadon qui une fois fiché dans le corps de Stanis générerait alors une nouvelle saignée Spi qui le terminerait définitivement si le rayon lui-même ne le faisait pas avant.

D'où le fait que Zeon tentait aussi fort que possible de repousser le coup fourré. Mais l'entreprise semblait parfaitement impossible, car contrairement à Barta, Kat avait mis toute son énergie dans son attaque. Lui… il n'avait pas généré un rayon mortel. Elle par contre ne s'était pas gênée pour le faire…


Avait-elle pour autant l'intention de tuer Stanis ?


Non.

Elle partait simplement du principe que quoi qu'elle fasse, Stanis n'allait pas mourir.
Kat se basait sur les visions avec Kochin. Dans ces visions, Stanis était vivant.
Conclusion : quoi qu'elle fasse ici et maintenant… il finirait par survivre.
D'une manière ou d'une autre.

Alors elle n'avait aucune raison de ne pas y aller à fond.

Il y avait pourtant un problème dans ce raisonnement apparemment infaillible. Ce problème, c'était que les visions de Lupanar n'étaient pas toujours exactes. Voire s'avéraient contradictoires. Barta le savait. Lupanar aussi le savait, avant…

… D'Oublier !

Elle avait oublié en plein bras de fer, raison pour laquelle Lysandre avait subitement triplé la puissance de sa propre attaque, au point d'en faire une charge réellement mortelle. En plein entrainement.
Une goutte dévala le visage mortifié de Barta, qui s'illuminait en jaune poussin de plus en plus.
Jaune… Ou la couleur de l'ombre de la mort qui se rapprochait.

La seule manière pour Stanis d'échapper au destin funeste qui l'attendait… c'était d'augmenter à son tour la puissance de sa propre attaque. Mais s'il faisait ça… alors il y aurait forcément un mort.

Autrement dit : désormais, c'était lui ou elle.

Barta ne savait plus quoi faire.

Il avait eu beau gueuler à Lupanar qu'il fallait tout arrêter maintenant avant que ça ne finisse en eau de boudin, elle avait simplement cru à un bluff de sa part.
Certes, il pouvait toujours tuer Boucle d'Or séance tenante et tenter ensuite de la ressusciter avec la dragon ball. Mais vu l'avarie de cette dernière, rien n'était garanti. Une autre option serait de se laisser tuer tout de suite, car ainsi Lupanar - étant encore vivante - pourrait réparer la dragon ball dans un premier temps, avant de l'utiliser pour ressusciter Stanis. Mais sur ce point bien précis, il y avait justement un gros problème : Barta n'était pas du tout sûr que Lupanar utiliserait la dragon ball pour le ressusciter.


Et pas pour autre chose.





Alors évidemment, il hésitait.

L'état de stress était tel que son cœur en passa au rouge sous le seul coup de l'émotion, ce qui n'eut d'autre effet que celui d'affaiblir le rayon vert au profit du rayon rouge de Kat qui s'approcha encore plus vite.

3 secondes avant impact…

Faire confiance à Lupanar ?
Ou parier sur la dragon ball avariée ?


2 secondes avant impact…

Faire confiance à Lupanar ?
Ou parier sur la dragon ball avariée ?


1 seconde avant impact.

Barta fit son choix.


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Dilemme


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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Ven Juin 30, 2017 18:56

Dilemne... Ce chapitre porte si bien son nom, avec ce suspens d'enfoiré... 8-) (en plus, d'ici 2 mois j'en publierai un du même nom :P )

La musique est parfaitement adaptée au chapitre, à l'intensité émotionnelle qui s'ajoute au combat.

— Tu n'es pas une petite princesse de rien du tout. Tu es la future Impératrice de l'univers.
Et moi, je suis le vagabond mal léché qui va te remettre sur les rails.
C'est... beau.

Elle les compta. Ils étaient 22. Quand elle remarqua soudain que leurs 45 yeux la fixaient, son cœur trébucha.
J'en déduis que Tenshinhan est dans le lot ? :mrgreen:

D'ailleurs, cette vision envoie du lourd, avec en plus de Kat ce qui ressemble à un certain prince. Des interactions vraiment sympa en perspective !
Quant aux ennemis, pareil, on dirait une alliance de la Z team avec des tas de races de l'Univers. :twisted:

Bon, et un suspens terrible sur la fin, évidemment... :twisted:
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Re: Calfirũ

Messagepar broly97 le Sam Juil 01, 2017 7:58

Hop hop ! Je rattape le petit retard !

Review du chap/episode 24 : J'aime de plus en plus cette baston :) . Non seulement ça fait un chapitre à la Hunter x Hunter avec toutes les réflexions que le sdeux duellistes font mais j'aime surtout quand tu décris une action ou une réflexion, tu sautes une lignes, tu écris une phrase pour faire la transition ou nous transposer ce que vois ou ressent le personnage à l'instant et BLAM ! le résultat de toute l'action (En gros, c'est comme-ci quelqu'un traversait la rue, tu donnes une phrase pour dire qu'il entend un bruit de klaxon et BLAM ! Il se prend la caisse dans la tronche, malheureusement).
Je ne sais pas comment s'appelle se procéder pour "couper" l'action en trois phases mais j'adore quand les auteurs l'utilisent (le dernier que j'ai lu qui a fait cela c'est Tonay de mémoire). Sa donne du suspense aux scènes d'actions (de toutes sortes) tout en faisant ressortir toute leur brutalité et éclat à la fin de la scène.

J'ai bien aimé aussi le fait que Barta fasse le speedster de service, lors de la scène avec la bière (carrément ce qu'aurait fait Flash ou Johnny Quick).

L'épée et le bouclier blanc et noir selon la circonstance, je ne sais pas si tu connais mais ça me rappelle un shoot em up hyper hardcore ou il fallait switché du noir au blanc et vice versa pour progresser. Tu t'en est inspirer ?

Seul petit bémol, j'ai pas vraiment compris cette partie lors de la lecture

Elle se servit de son bouclier comme d'un “escalier” à dix marches —ou plutôt à une marche


C'est le bouclier qui fait une sorte de Genpo/Moonwalk ?

La suite après
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Dim Juil 02, 2017 20:57

*snif* Merci les gars :cry:

@Kurama
Spoiler
Kurama_Senju a écrit:
Enfer et Damnation.

8-)

Oh ! MDR, je viens à l'instant de comprendre ! (je faisais un tour sur ta fic, et la lumière fut °-°)


Kurama_Senju a écrit:Dilemne... Ce chapitre porte si bien son nom, avec ce suspens d'enfoiré... 8-) (en plus, d'ici 2 mois j'en publierai un du même nom :P )

Hâte de poser les yeux sur ton Dilemme :twisted:

Kurama_Senju a écrit:La musique est parfaitement adaptée au chapitre, à l'intensité émotionnelle qui s'ajoute au combat.

Oh, eh bien, voilà un commentaire auquel je ne m'attendais point !
Je pensais qu'on allait me reprocher le décalage entre l'action et le côté plus calme de la musique, mais je suis du coup ravi de voir que ma démarche a été comprise :p

Kurama_Senju a écrit:C'est... beau.

:cry:

Kurama_Senju a écrit:J'en déduis que Tenshinhan est dans le lot ? :mrgreen:

Bravo pour le spotage :mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:D'ailleurs, cette vision envoie du lourd, avec en plus de Kat ce qui ressemble à un certain prince. Des interactions vraiment sympa en perspective !

J'ai franchement hâte d'en finir avec tous ces chapitres "préparatifs" et d'entrer dans le vif du sujet, mais je peux malheureusement pas aller beaucoup plus vite que ça donc à défaut d'accélérer j'essaye de rendre les 30 premiers chapitres un minimum intéressants :o

Kurama_Senju a écrit:Quant aux ennemis, pareil, on dirait une alliance de la Z team avec des tas de races de l'Univers. :twisted:

:mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:Bon, et un suspens terrible sur la fin, évidemment... :twisted:

Ma que Souspense !
#ButterflyAway

Merci pour ton com Kurama, celui-là et tous les autres avant !
:cry:


@Broly97
Spoiler
broly97 a écrit:Hop hop ! Je rattape le petit retard !

Pour le coup c'est moi qui suis en retard pour la réponse :oops:

broly97 a écrit:Review du chap/episode 24 : J'aime de plus en plus cette baston :)
.
De la part d'un spécialiste de la baston comme toi, ça fait particulièrement plaisir d'être validé !

broly97 a écrit:Non seulement ça fait un chapitre à la Hunter x Hunter avec toutes les réflexions que le sdeux duellistes font mais j'aime surtout quand tu décris une action ou une réflexion, tu sautes une lignes, tu écris une phrase pour faire la transition ou nous transposer ce que vois ou ressent le personnage à l'instant et BLAM ! le résultat de toute l'action (En gros, c'est comme-ci quelqu'un traversait la rue, tu donnes une phrase pour dire qu'il entend un bruit de klaxon et BLAM ! Il se prend la caisse dans la tronche, malheureusement).
Je ne sais pas comment s'appelle se procéder pour "couper" l'action en trois phases mais j'adore quand les auteurs l'utilisent (le dernier que j'ai lu qui a fait cela c'est Tonay de mémoire). Sa donne du suspense aux scènes d'actions (de toutes sortes) tout en faisant ressortir toute leur brutalité et éclat à la fin de la scène.

Ah !
C'est très cool de voir que le taf sur le découpage a été remarqué!
D'ailleurs d'aucun aura constaté que je ne fais quasiment plus d'énormes pavés indigestes et pourtant je connais mon amour des gros blocs de texte :mrgreen:
#Inikishatunousmanques

broly97 a écrit:J'ai bien aimé aussi le fait que Barta fasse le speedster de service, lors de la scène avec la bière (carrément ce qu'aurait fait Flash ou Johnny Quick).

Content que cette scène t'ait fait sourire ^-^

broly97 a écrit:L'épée et le bouclier blanc et noir selon la circonstance, je ne sais pas si tu connais mais ça me rappelle un shoot em up hyper hardcore ou il fallait switché du noir au blanc et vice versa pour progresser. Tu t'en est inspirer ?

Pour tout te dire, généralement je ne m'inspire de rien quand j'écris, parce que j'ai une phobie du plagiat, du coup je puise exclusivement dans mes fantasmes adolescents, sauf pour les références décoratives plus ou moins explicites, par contre je me rends souvent compte que ce que je pense être mes idées propres ont en réalité une genèse plus complexe où se mêlent fantasmes endogènes et vécu plus ou moins marquant.
Par exemple, en lisant ton commentaire, je me souviens effectivement d'un vieux jeu de plateforme où tu switchais du rouge au bleu pour passer à travers les obstacles rouges et bleus ^^ donc il n'est pas du tout impossible que ce jeu m'ait inspiré d'une manière ou d'une autre sans que je m'en rende compte ! (d'ailleurs à l'instant-même où j'écris ce message je réalise qu'il y a aussi un concept similaire dans HxH durant l'arc Greed Island, avec les bulles de couleur...)
Par contre plus moyen de me souvenir du titre du jeu :cry:

broly97 a écrit:C'est le bouclier qui fait une sorte de Genpo/Moonwalk ?

Ma faute, je savais que cette partie était incompréhensible, et je l'ai retravaillée je ne sais combien de fois, mais apparemment c'est toujours pas ça.
Oui, le bouclier permet à Lupanar de faire une sorte de Geppo ^^
En gros Kat fait des bonds de géant dans le ciel et le bouclier vient se replacer sous ses pieds à chaque fois pour lui servir de nouvel appui. Elle faisait ça pour économiser son énergie, sachant que dans l'univers de Calfirũ la danse de l'air est extrêmement fatiguante, même un moine de la Grue aguerri comme Zvei ne pourrait la maintenir active une heure complète.

broly97 a écrit:La suite après

Merci beaucoup pour ce commentaire 5 étoiles *-*
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omurah
 
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Ven Juil 07, 2017 12:17

Yop, nouveau chapitre :)

Avec ceci de nouveau que vous pouvez lire le même chapitre, mais en format PDF, ici-même.

Je trouve personnellement que la lecture sauce Ebook est la plus agréable, mais après, c'est comme chacun sent ^^

Ps : pardon s'il y a des fautes ou tournures bizarres, j'ai la flemme de relire pour la 550 milliardième fois.

----------------------------------------

26


Les Libertaires
Les Proconsuls
La Nympho
Les Hooligans





Faire confiance à Lupanar ?
Ou miser tous les jetons sur la dragon ball avariée ?


Barta fit son choix.

Il fit le choix de n'avoir confiance en rien ni personne sinon lui-même.

Ainsi, sans intensifier même d'un iota la puissance de son propre rayon — ce qui n'aurait d'autre conséquence que celle de tuer Lupanar sur un malheureux malentendu — Stanis généra à la fleur de ses mains déjà occupées quelque sphère d'énergie massive qui contra aussitôt l'avancée du faisceau écarlate de Lysandre, une fois que ce dernier eut entièrement phagocyté le dodu laser de Zeon, couleur citron mûr. Le bras de fer ne constituait dès lors plus un duel “rayon contre rayon” mais bien “sphère contre rayon”.

Ce qui changeait à peu près tout.


Car Barta était désormais libre de ses mouvements.

Les semelles du Stanis se mirent subitement à briller, à croire que Zeon les avait enduites d'énergie.
Lui qui sitôt fait sauta sur le rayon de Lupanar, à pieds joints, pour alors remonter ledit rayon comme la foudre remonte le métal.

Lysandre n'en revenait pas.


Le fis de “Mama” était-il réellement en train de marcher sur un laser comme d'aucun de ces saints marcherait sur l'eau ?
Marcher n'étant pas le mot juste étant donné que Stanis fonçait au maximum de vitesse que lui permettait son précieux cœur, qui hésitait -depuis un bout déjà- entre le rouge terne et le rouge vif. Évidemment, rouge ou pas, il aurait fallu à Barta moins d'une seconde pour atteindre Lupanar si elle n'avait pas entre-temps ouvert à fond les robinets de son propre rayon ; non pour éjecter la sphère bleue au diable Vauvert -autrement Kat aurait joué la densité et pas seulement la quantité- mais bien pour s'éjecter elle-même vers l'arrière, par souci de fuir toutes voiles dehors la foudroyante remontada du Stanis.

Bilan des courses : Kat fuyait Barta et Barta fuyait sa propre sphère ; laquelle menaçait déjà de le rattraper.

Le burlesque de la scène eut d'ailleurs été passablement risible si des vies n'étaient pas en jeu.

Zeon accéléra autant que faire se pouvait. Il fallait à tout prix qu'il atteigne Kat Lupanar pour pouvoir se sauver -et la sauver- d'une mort certaine matérialisée par la sphère bleu électrique qui ne cessait de grossir et d'avancer en dévorant goulument le rayon rouge de Kat. Cette dernière qui n'assistait en rien Barta dans sa tentative de sauver les meubles. Au contraire, Boucle d'Or réinsufflait déjà son propre Ki par à-coups à dessein de générer quantité de bosses d'énergie tout le long du rayon qui expulsait toujours Miss Empire vers le Sud au-delà de la vitesse du son. Ces bosses qui de suite filèrent en direction de Zeon comme autant de dos d'âne soudain dressés hauts sur sa route.

En réponse, Barta activa la danse de l'air et se renversa subitement.

Tête en bas, il “courrait” désormais à même la surface antérieure du laser, et plus sur le sommet du même rayon. Sommet depuis lequel roulaient encore les dos d'âne qui d'ailleurs finirent invariablement leur course droit dans le ventre de la titanesque sphère énergivore, quand cette dernière croisa leur route. Kat hoqueta en découvrant la manœuvre à front renversé de Stanis, et créa aussitôt de nouveaux dos d'âne mais cette fois aussi bien sur la surface antérieure du rayon que sur le sommet.

Zeon n'eut alors plus d'autre choix à priori que celui de jouer au “100km haie” ; ce qui allait nécessairement le ralentir pour chaque bond concédé. Du moins était-ce là le vœu de Lupanar, qui espérait que la sphère mangeuse de dos d'âne percute Barta avant que ce dernier ne la percute elle. Les choses se passèrent différemment car les semelles énergétiques de Zeon quintuplèrent soudain de volume et d'intensité ; ce pour permettre au Stanis d'aplatir les bosses sous ses chaussures sans avoir à sauter pour esquiver.

Certes, Barta aurait pu foncer vers Lupanar sans s'obliger à courir dessus l'attaque de cette dernière. Mais s'il avait opté pour la course à pied, ce n'était en rien par hasard : chacun de ses pas générait sur le rayon écarlate une série d'ondes concentriques multicolores dont le corollaire énergétique semblait ralentir la progression de la sphère bleue toujours grossissante.

Kat ne comprenait pas pourquoi Barta mettait des bâtons dans les roues de sa propre attaque.
Toujours était-il que la distance entre la sphère et Zeon se réduisait autant que celle entre ce dernier et Boucle d'Or.


Et lorsque les trois se rencontreraient au même point…


… Lysandre était persuadée que Barta allait alors subitement sauter en l'air, afin de laisser passer la sphère qui irait aussitôt s'écraser sur la jeune fille. Celle-là même qui — toute paniquée — ordonna au bouclier immémorial de faire sus à Zeon.

Ce dernier accueillit la plaque métallique au moyen d'un énorme coup de poing en plein visage. Car le bouclier v2 avait un visage. Ce qui constituait d'ailleurs un avantage autant qu'un gros inconvénient. En l'occurrence, le désavantage tenait au fait que ce rempart - désormais humanisé - pouvait de fait ressentir toute douleur. C'est du moins ce qui se comprit aux traits déformés du visage cuivré, tandis que le bouclier s'enfuyait déjà vers les étoiles sur un florilège de lamentations, abandonnant ainsi sa vénérée maîtresse au sort que Stanis Zeon lui réservait.

Et le gong final retentit bien vite au creux des tympans.
Barta scotcha un indicible coup de pied droit dans la tête de Lupanar, puis se fendit d'un gigantesque flip arrière juste avant d'être cramé par sa propre sphère dopée aux dos d'ânes spirituels. Il activa aussitôt son aura et rattrapa en un éclair la position aérienne de Lysandre, puis agrippa la tête de cette dernière avant qu'elle n'ait retrouvé ne serait-ce qu'1% de ses esprits.

Barta se servit alors de sa main droite comme d'un étau.
Il compressa le crâne de Lysandre au niveau des tempes.
Les cris, puis les pleurs, puis les hurlements, germèrent après 20 secondes de ce régime tortionnaire.

“J'abandonne ! J'abandonne !” beugla Kat, tapotant la main qui lui vrillait le cerveau.

Il lâcha aussitôt la tête de la jeune fille qui se recula instinctivement.

— L'entraînement du jour est fini, déclama Stanis, le visage grave.

Lysandre leva la main en signe de “je vais te répondre mais attends que j'aie retrouvé mon souffle”.

Barta patienta alors sans trop savoir pourquoi.
Et dans son oisiveté, il remarqua que l'un des deux yeux de Lupanar avait repris sa teinte bleue au détriment du orange. Le pouvoir des temps anciens lié à la carotte commençait à disparaître apparemment. D'ailleurs la carotte elle-même semblait se décomposer d'une drôle de manière dans la main droite de Kat. Barta se demandait si Lupanar avait eu vent de ce détail ou pas.

Elle qui redressa bientôt la tête, fixant alors Zeon de ses yeux désormais vairons.

— Tu voulais me tuer ou quoi ?

Barta sourit en entendant ces mots. Il sourit car le ton de Lupanar était venimeux, pourtant c'était bien un rire étouffé qu'il devinait poindre sur le visage ensanglanté de Boucle d'Or. Alors elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, son faciès trahissait le fait qu'elle avait aimé se battre. D'ailleurs le sourire de la blondine s'élargissait tout seul, pratiquement à l'insu de cette dernière.

Stanis tiqua.

“Aurais-je donc réveillé ses gènes saïyan ?”

Barta prit les devants.

— Lupanar, le combat est terminé, j'ai gagné, somma-t-il, croisant les bras.

Le sourire de Kat s'élargit, tandis qu'une nouvelle coulée de sang dévalait sa poupine joue droite.

— Oui, tu as gagné. Je ne conteste pas ta victoire.
Je n'ai pas su réfléchir assez vite, alors que toi tu avais constamment deux coups d'avance sur moi. Et ce malgré mon avantage de pouvoir utiliser mes visions en plein combat. Je ne les maîtrise pas encore, que dis-je, du tout ; ni ne puis fermer le robinet des flashs intempestifs, mais je suis déjà capable de décider si j'aurais des visions à court, moyen ou long terme. Et pourtant…
Donc loin de moi l'idée de faire appel de ta victoire. Je dis juste qu'il reste encore un peu de temps avant que ta mère ne nous appelle pour le déjeuner, alors autant profiter de ce temps pour terminer le combat, même si tu l'as officiellement gagné. S'il te plait.


Une demande ?
Quelles étaient ces tartuferies ?
Barta savait bien qu'il ne s'agissait pas là d'une demande.
Il entendrait presque le sang de Lupanar bouillir dans les veines de cette dernière.
D'ailleurs, l'Énergie Primordiale sur son bras commençait à se liquéfier, puis à goutter sur le sol.
Ça bouillait bel et bien. D'exaltation… Mais aussi de colère. Contre elle-même pour avoir perdu contre lui.

Contre lui pour avoir gagné contre elle.

L'aura rouge de Kat explosa subitement tandis que Boucle d'Or dévorait la distance d'une traite.



“Depuis quand elle peut se transformer sans auto-asphyxie ?!”

La panique de Barta quintupla lorsqu'à mi-parcours, la crinière de Lysandre se dressa soudain en nombreuses piques dorées tandis que ses yeux prenaient le vert. La dernière chose que vit Stanis fut le sourire dément de la jeune fille qui lui fonçait dessus.

Il ne vit plus rien d'autre car l'ex-Impérialiste s'était déjà évaporé sans demander son reste.
La frayeur avait été telle qu'il avait activé son aura par pur instinct juste avant d'être frôlé par le premier ongle incisif de Kat. Stanis Barta Zeon avait alors fusé dans une direction parfaitement arbitraire, s'enfonçant au plus profond du désert infini. Il ne s'arrêta qu'après avoir parcouru une bonne trentaine de kilomètres en un battement de cil. Zeon toucha terre et -subissant sa propre vitesse- glissa en arrière sur un bon kilomètre supplémentaire, générant un sillon immensément long sur le sable bleu. Une fois sa propre célérité résorbée, Barta tomba immédiatement sur les genoux, tremblant de tout son long, le cœur battant à tout rompre.

“Elle m'aurait tué ?”

Il regarda autour de lui.

Du sable à perte de vue.

Aucun village à l'horizon.


Barta sentit une remontée acide depuis ses entrailles, qui le forcèrent à se pencher pour vomir.

La peur de mourir. C'était bien la toute première fois de sa vie qu'il ressentait une chose pareille.

“Sans ma vitesse hors normes… elle m'aurait suivi… et elle m'aurait rattrapé……”

Stanis se redressa en panique, puis scruta l'horizon.
Le regard du fils de “Mama” se dulcifia quelque peu lorsqu'il comprit que Lysandre Lupanar n'avait pas pu le suivre pour la bonne et simple raison qu'elle n'avait aucune idée de la direction dans laquelle le Zeon était parti. Barta s'était envolé beaucoup trop vite, même pour elle.

La panique revint soudain à la charge.

“Mon scouter ! Si elle l'utilise… elle saura que je suis parti au Sud !”

Les yeux de Barta s'aplanirent à nouveau.

“Non… il y a un mot de passe.”

Nouvelle grimpée d'adrénaline.

“Le sillon d'un kilomètre !”

Nouvelle chute d'adrénaline.

“Non… elle n'aura pas idée de prendre assez de hauteur pour analyser la géographie.
De toute façon le sillon ne va pas tarder à disparaître tout seul, avec tout ce vent.”





50000 unités ?

Si ce n'était que 50000 alors pourquoi Barta tremblait-il autant ?

C'était décidé, la première chose qu'il ferait en rentrant, serait de mesurer la puissance de Kat.





Stanis soupira puis s'assit sur le sable et resta alors prostré dans la même position.
Il demeura ainsi de longues heures durant, insensible au vent, aux morsures, au temps.

Il n'avait l'intention de rentrer que lorsque Lupanar serait calmée.
Autrement dit, il n'avait pas l'intention de s'en retourner au village avant l'heure du dîner.


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Kat qui jusqu'ici se tenait bien sagement assise sur le divan de Roosbalt se redressa subitement sur ses deux jambes pour alors tenir debout sur le même fauteuil, pieds nus.

— Ha ! scanda-t-elle, dressant haut la manette qui lui pendait au bout de la main gauche.

Roosbalt - au même moment - laissa tomber sa propre manette sur la moquette, en signe de défaite.

— Non mais t'as pas honte mon gars ?! Battu par une fille ! poussa Kat en se jetant littéralement nez contre nez sur Roosbalt.

Le mouvement ne fut que trop brusque et le divan bascula fatalement en arrière, obligeant alors Lupanar à chuter sur Roos qui servit de matelas de réception. Et alors que les deux compagnons de jeu se redressaient, l'un se massant le front, l'autre la chute des reins, Roos ne put s'empêcher de se demander d'où pouvait bien venir cet esprit de compétition qui n'était clairement pas présent chez Kat la veille au soir, elle qui s'était successivement fait battre aux échecs, aux cartes, aux jeux-vidéos, puis au traditionnel loup-garou du soir dans le village. Le tout sans jamais se vexer ni s'énerver.

“Et là elle gagne… et pourtant elle s'énerve ! Je vous jure, une vraie saïyanne maintenant ! Mais il s'est passé quoi avec Barta bon sang ??” ne cessait de s'étonner Roos.

“Le diner va refroidir les enfants ! Venez manger !”


C'était la mama qui conviait ainsi les deux compagnons de jeu.
Kat s'empressa d'obéir – une fois le divan remis en place par ses soins – et rejoignit sagement la table d'où banquetaient encore les 12 notables. Roosbalt remarqua en deux-deux que la démarche de la jeune fille s'était faite plus timorée à mesure qu'elle approchait des adultes attablés. Visiblement, Lupanar fanfaronnait plus facilement en présence des “jeunes” comme lui -ou elle- qu'en celle d'illustres inconnus ; âgés de surcroît.
Une timide de nature en somme.
L'idée fit sourire Roosbalt.

L'une des 12 tendit une brochette de poisson à Lupanar, alors que cette dernière s'asseyait.

— Merci madame la… euh… minis… présid… euh… rei… Impératri…

— Élodie.

— … Merci Élodie. Mais je suis végétarienne des poissons, déclina poliment Lupanar, qui se servit par ailleurs un impressionnant morceau d'animal non identifié, sans jamais remarquer les quatorze gouttes de sueur qui dévalèrent chacun des quatorze visages ci-présents, suite à sa réplique.


La blondine avait répondu dans la langue commune, que cette Élodie semblait maîtriser parfaitement, à l'instar des 11 autres notables ci-présents. Kat doutait qu'une telle aisance linguistique soit l'apanage d'une majorité des habitants de ce monde reculé. Il était plus probable que les 12 damoiseaux et damoiselles aliens autour de Boucle d'Or se soient rendus maîtres de bien plus que 2 dialectes, noblesse oblige.

— Vous criiez depuis votre chambre, tout à l'heure, mademoiselle. Vous nous avez inquiétés. Que se passait-il donc ? s'enquit bientôt le voisin de gauche de Lupanar, sur ses airs de prince humanoïde, voire humain ; tsar royaliste à la barbe aussi drue que sa voix était suave ; en réalité : un sultan plus qu'un tsar, à mieux détailler son accoutrement.

Kat ne répondit qu'avec une moitié de cerveau, l'autre étant occupée à tenter de percer le fonctionnement des drôles de couverts apparemment incontournables sur cette planète clairement trop reculée.

— J'ai crié quand je me suis rendu compte que ma carotte se décomposait. Autant je savais que les effets du légume étaient temporaires, autant j'ignorais que la carotte elle-même était éphémère !

— Mais ne vous suffirait-il pas de créer une nouvelle carotte ? Comme vous nous l'aviez expliqué tantôt ? énonça le grand dandy des temps modernes, 1m90, brun de crin – mat de teint, tout juste pubère, posté à l'exact opposé de la position de Boucle d'Or.

— Si, mais comme je ne suis pas sûre que l'Énergie Primordiale dont je dispose soit infinie, je préfère rationnaliser. Le pire c'est que mon stylo a aussi disparu du coup !! Je pourrais tenter d'en recréer un, mais les chances de retomber sur la propriété “tuer par écrit” sont probablement inférieures à 5%…
Putée ! Si j'avais su j'aurais marqué un maximum de noms avant la disparition définitive du stylo… Conne comme je suis, j'ai marqué que celui de Gero…, se crispa Lupanar, le regard hagard.

— Et votre proposition de nous céder un pourcentage de votre “Énergie Primordiale” tient-elle toujours ? aventura l'unique cyborg des douze, quoi qu'il s'agissait plutôt d'une meuporg mécanique en armure intégrale -certes, on n'a pas idée de porter de la ferraille quand on est déjà soi-même en ferraille- armure tout droit issue du futur antérieur plus communément appelé Steampunk.


Kat leva le nez de son repas pour aviser le tas de boulons ténébreux situé au recoin nord de la très longue table.
Lysandre Lupanar mourait d'envie de questionner la dame en armure quant à son rang officiel.
Le meuporg le mieux classé qu'ait jamais rencontré Boucle d'Or, n'était autre qu'Agar.io.
Mais cette robote, sans que Kat ne sache expliquer pourquoi, semblait……

Et son armure était si belle qu'on eut pu en tomber amoureux, et tromper sa moitié avec.





Cocufier une personne avec une armure…

Kat se gratta la tête pour déraciner les premières pousses de mécanophilie.

— Tu voudrais que je te révèle mon rang sur l'échelle des meuporgs ? fit la “cyborg” de sa voix qui n'avait rien de métallique, non plus robotique ; le suave de ce timbre mature rivalisait d'ailleurs avec celui du Sultan, dans un autre registre. Eh bien jeune fille… Je te propose un échange de bons procédés, en ce cas. Je te dévoile mon rang et tu me fais grâce de 50% de cette Énergie Primordiale.

Le bruit des couverts accidentés sur les assiettes diminua de moitié autour de la table.

Certains yeux et certaines oreilles commençaient à s'intéresser à l'actuelle discussion.
Par ailleurs, il semblait bien à Lupanar qu'ils étaient tous plus intéressés par l'annonce du rang de la cyborg que par le marchandage sous-jacent. C'en était presque vexant.

— Je vous propose à tous de faire vos offres. Et à celui qui fera la meilleure, j'offrirai mon bras.

— Vous voulez dire… la moitié de bras qui se trouve encore rattachée à votre corps ? s'étonna le jeune dandy, Adam Antium de son nom version courte.

— Non, je parle de l'autre moitié. Elle est encore dans ma chambre. Et elle aussi est tartinée d'EP.

— Oh ! Tu parles du bras que j'ai agité sous ton nez hier soir et que tu as fui comme la peste en criant “cache-moi ça c'est dégueulasse !” sourit Roosbalt, qui prenait enfin place sur le dernier siège libre en dehors de celui de Barta qui était aux abonnés absents tout comme Densno qui préférait manger dans sa chambre. Tu veux peut-être que j'aille le chercher pour toi, ce bras ? proposa-t-il alors. Je suppose que tu ne veux pas y toucher.

— Toucher à un bras sans corps au bout, c'est putain de dégueu…

— C'est ton bras…, sourit Roosbalt, tandis qu'une nouvelle goutte métaphysique roulait sur ses tempes à l'instar des autres convives. Mais soit, j'irai le chercher pour toi, quand vous en aurez fini avec vos enchères, et moi avec mon poisson.




In fine, il fallut 6 minutes à Roos pour en terminer avec ledit poisson.

Les enchères quant à elle prirent fin au bout de dix.

Et le résultat fut plutôt très surprenant.

Au titre des 12 propositions faites :

- Une figue qui si mangée permettrait de se soustraire à la mort une fois, même si transpercé en plein cœur.
- 4 fois le poids de Lupanar en or Raëlien.
- 13 fois le poids de Lysandre en Qubiqraara.
- Une formule magique extrêmement rare initiant aux arcanes du feu “indigo”.
- Une fiole d'eau de Zam-Zam chargée.
- Une séance de voyance de 15 minutes.
- Une visite de l'autre-monde.
- La révélation du grade de la cyborg.
- La dernière boîte de Lucky Crunch dans tous l'univers, tout droit sortie des usines Max & Partna.
- Un assassinat offert par le demi-déesse aux mille visages.
- Un sac à dos My Little Unicorn édition collector Rosé.
- 4 litres de simili-Katchin liquide.


Le plus surprenant n'était pas le niveau mirifique des offres mais le choix final de Lupanar.
Certes, on pouvait comprendre qu'elle ne se soit pas attardée sur la formule magique, et encore moins sur la séance de spiritisme, car il s'agissait-là de cadeaux qu'elle pouvait déjà s'offrir toute seule, compte tenu de son statut de magicienne déjà au fait de tout ce qui concernait la pyromancie en matière de feu pur ou de divination. Mais de là à hésiter non pas entre la figue et les litres de Katchin, mais entre la boîte de cornflakes et le sac à dos complétement inutile, donc indispensable…

Et finalement, le verdict tomba.

Ce serait donc le sac à dos.

Tous les regards s'orientèrent alors en direction de l'offrant correspondant.

Un nain encapuchonné, recouvert d'une toge noire qui ne laissait transparaître que ses mains toutes fripées, couleur herbe sèche. Le gnome gloussa d'un petit gloussement. Les regards éminemment jaloux posés sur son dos lui collaient de sympathiques frissons, tandis qu'il riait intérieurement de leur amateurisme à tous.

“Comme vous êtes naïfs… n'est-il pas évident que cette fille se fiche éperdument des biens les plus précieux, autant que des services les plus extraordinaires ? Cette enfant est…… une enfant ! Et cela, il n'y a que Ma'abuuk et moi qui l'avons compris.”

Lupanar toisa Roosbalt de son regard bigarré. Ce dernier finit par comprendre le message. Une minute plus tard, le voilà qui s'en revenait du premier étage avec le bras sectionné de Lysandre, qu'il tendit alors au nain qui s'en saisit dans un remerciement affable à l'endroit du coursier puis de Boucle d'Or.

— Les bons comptes font les bons amis, sourit Lupanar, de son sourire Coolgate.

Elle récupéra un paquet de chewing-gums roses dans la poche du sac avant de balancer ce dernier sur le premier divan venu.

— De belles paroles que voilà jeune fille, appuya le nain fripé.

Le bruit des couverts heurtant les “assiettes” reprit à plein régime.

— Rappelez-moi de vous faire parvenir la notice que j'ai commencé à écrire concernant le fonctionnement de l'EP, compléta Boucle d'Or. J'en ai pas encore découvert toutes les subtilités, ni tous les dangers, mais certains me sont déjà apparus.

— C'est gentil mon enfant, accepta le sorcier qui glissa le bras dans sa tunique, flanquée d'un “M” au niveau du bassin.


Étonnamment le bras disparut entièrement derrière le vêtement, sans poindre d'aucune façon.

— Oh ! Un magicien, remarqua Lupanar, tout sourire.

— Tant de perspicacité, félicita l'encapuchonné, sur un petit rire.

— Vous prenez des stagiaires ? plaisanta la blondine, qui glissa les mains dans les poches de son pantacourt Carrot satiné. Je viens de perdre en 2 jours l'équivalent de 10 années de formation magique. Donc je ne serai pas contre le fait de redevenir l'apprentie de qui veut, termina-t-elle en soufflant dans son chewing-gum.

— Tu dis ça sur le ton de la plaisanterie, mais à vrai dire, si ça t'intéresse vraiment, je pourrais effectivement te prendre comme… “apprentie”, comme tu dis, intima la demi-portion. Par ailleurs, pardon, mais je n'ai pu m'empêcher de remarquer que tu avais un œil d'une couleur différente de l'autre…

— Vous voulez parler de mon œil orange ?

— En effet.
D'où vient-il ?

— L'EP.

— Tu as glissé un œil standard dans ton bras pour obtenir cette évolution alchimique ?

— Non. J'ai mangé une carotte.

— Oh.

— Par contre, c'est effectivement possible de glisser un œil quelconque dans l'EP.

— Et que se passe-t-il alors ?

— Déjà faut trouver un œil.

— Ce n'est pas un problème.

— C'en est un quand on a des principes moraux.

— Certes.

— En ce qui me concerne j'ai récupéré une cinquantaine d'yeux en déterrant discrètement une vingtaine de corps dans divers cimetières, pour m'éviter l'ire des autorités. Heureusement qu'avec les rites funéraires d'usage sur cette planète, les corps se conservent très bien.

— Et donc ?

— J'ai glissé les yeux dans mon bras ; un à un. 49 d'entre eux n'ont donné aucun résultat particulier. Quant au cinquantième…, fit Lupanar, qui pour toute explication retira une sorte d'écrin de sa poche pour ensuite ouvrir cette cassette sous le nez du sorcier qui put alors détailler le contenu de la boîte.


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— C'est très beau, se souleva aussitôt l'encapuchonné. Et ça sert à quoi ?

— J'en sais foutre rien.
En l'état je crois bien que ça ne sert à rien. Faudrait le raccorder à un nerf optique pour voir. Or, je ne suis pas chirurgienne pour un sou, termina Lupanar, en fermant la boîte pour la remettre à l'ombre, sous le regard frustré du sorcier qui ne manqua pas de comprendre par ce geste que l'œil n'était pas à vendre.

— Je vois.

— En théorie d'autres types de globes oculaires peuvent jaillir, avec l'EP. Mais c'est complétement aléatoire. Pour l'œil que j'ai là, c'était une chance sur 50 donc. Pour d'autres types de globes, ça pourrait bien être une chance sur 1 million, en fonction de leur intérêt intrinsèque. Donc je vous déconseille d'essayer de voler 1 million d'yeux pour essayer de gagner le gros lot. À moins que ça vous amuse d'être fiché SS. Dans tous les cas, gardez en tête que l'EP n'est pas infinie jusqu'à preuve du contraire. Alors vous feriez bien de ne pas trop forcer votre chance.


Le sorcier s'amusait encore du fait que Lupanar n'eut à aucun moment traîné des prunelles sur l'œil lové dans l'écrin. Son dégoût était remarquable, et surtout, prouvait d'ores et déjà que même si elle se trouvait un bon chirurgien avant que l'œil ou la pupille ne disparaissent comme la carotte et le stylo avant eux, Boucle d'Or n'accepterait jamais de raccorder cet œil à son propre nerf optique.

“Pauvre petite chose” rit-il intérieurement.

— Dis-moi jeune fille, tant que je te tiens, reprit le gnome. J'ai entendu dire que tu prévoyais de retourner sur la planète Terre dans les prochaines heures, est-ce bien vrai ?

— Tout à fait. Pourquoi, vous voudriez que je vous dépose ? badina-t-elle à nouveau.

— Exactement. J'aimerais que tu me déposes. Si ça ne te dérange pas, bien sûr.

— Quelles affaires peuvent bien vous attendre sur la planète bleue ?

— Un ami de longue date. Que j'aimerais bien revoir.

— Juste le revoir ?

— C'est déjà beaucoup pour moi. C'est un grand ami.
Et si je le retrouve, il est probable que nous venions ensemble à la soirée.

— Quelle soirée ?

— Tu sais. La Réunion qui va avoir lieu sur Terre demain ou après-demain.

— Ah… vous parlez de la guerre entre l'Empire et la Terre ? Vous voulez y participer ? sourit Kat.

— Oh non. Juste regarder, depuis les tribunes, gloussa l'autre. À vous entendre parler, cette fête vaudra le coup d'œil. Mon ami et moi, on s'en voudrait toute notre vie de rater pareil spectacle son et lumière.

— Ajoutez le Tsunami à l'équation de cette Réunion. Et C-X aussi. Pire… la liste des “fêtards” ne fait que commencer.

— Oooh… alors j'ai encore plus hâte de voir ça ! Plus on est de fous, plus on rit, n'est-ce pas, insista le petit sorcier. Espérons que le videur nous laisse entrer mon ami et moi, rit-t-il enfin.

— Le videur s'appellera Agar.io. Si tout se passe comme je crois que ça va se passer.

— Bien, bien !

— Vous n'avez pas peur de vous prendre une balle perdue ?

— Oh… non, ça ira. Mon ami est costaud, sourit-il.

— Votre ami-là, il habite où ?

— Sous terre… mon enfant.

— Oh, un grotteux vous voulez dire ?

— Voilà, rit l'autre.

— Bien. Alors écoute par-là, monsieur l'éponge à poils, souffla Lupanar, qui s'approcha du sorcier pour ensuite aplatir une main sur la table à manger, sous le nez de l'encapuchonné qui ne put réprimer un sursaut.


Le bruit des couverts décrut quelque peu.

Boucle d'Or se pencha sur l'oreille du nain pour lui glisser quelques mots en toute confidence.

— Je ne t'ai pas dit ? Je suis harcelée jour et nuit par des visions intempestives.
Et il se trouve que j'ai déjà vu ta face d'éponge déshydratée dans l'une de ces visions.

— …

— Tu as l'intention de te rendre sur Terre en prévision de “La Soirée”. Mais contrairement à ce que tu viens de prétendre, tu n'as aucune intention de n'être que simple spectateur. Mais tu sais quoi ? Je m'en fiche comme de mes premières chaussettes. Ça ne servait à rien de me mentir. Toi et ton ami êtes de grands garçons. Vous faites ce que vous voulez, rassura-t-elle dans un chuchotis glacial.

— … Tu… Tu ne m'en veux pas de participer contre ton camp ?

“Mon camp ? murmura Lupanar en pensées. Sais-tu seulement quel est mon camp ? termina-t-elle en se redressant.
Je quitte ce bled dans 30 minutes. Si tu es prêt d'ici là, je t'emmène avec moi, lança enfin Boucle D'Or, sous le regard parfaitement paumé de son interlocuteur, qui finit néanmoins par sourire comme jamais, sous sa capuche.

“Bien, bien… avec un peu de chance, cette guerre fera assez de bruit pour le réveiller.”


— Mais je te préviens, tint à préciser Lupanar, là où nous nous rendons, dans la guerre mondiale qui nous attend, des magiciens plus tordus que toi… il y en a ; et des fous plus fous que toi, crois-moi, il y en a. Et des immortels plus immortels que ton “ami”, il y en aura aussi.”

— …

“Si tu penses être le sommet de la chaîne alimentaire juste parce que ton papounet se trouve être le Grand-Horloger, tu ferais bien d'y réfléchir à trois fois avant de décider de m'accompagner là où je vais, parce que tu t'apprêtes à entrer dans la cour des grands, mais tu ne le sais pas encore. Et ce que je dis là, ce n'est pas moi qui le dit, c'est ton père lui-même, qui est intervenu dans l'une de mes visions et m'a demandé de passer le message.”


Pour toute réponse, le sourire du sorcier fit le pont entre ses deux oreilles.



Image



Tout avait commencé dans un casino. Tout se terminait dans un dōjō. Celui de la famille Zeon.

Au cœur du bâtiment se trouvaient 4 individus. Lupanar et le sorcier, non loin du tatami. Barta et Roosbalt, plus en retrait.


C'était enfin l'heure de partir.


Les valises de Kat et du nain traînaient au pied de leurs propriétaires respectifs.

— Tu es sûre que tu ne veux pas me laisser augmenter ta force ?
Je pourrais révéler ton potentiel caché tu sais… ! fit miroiter le sorcier.

— Jamais je te laisse mettre les pieds dans ma tête, bouta Kat.

— Mais sauf erreur de ma part, tu as déjà oublié la clé d'activation de ta transformation “dorée”. Et ta transformation “écarlate” ne suffit pas pour quitter cet endroit. Or Stanis Zeon n'est toujours pas disposé à te servir de chauffeur. Alors quelle est donc ton astuce pour nous faire décoller ? Allons, sois raisonnable… laisse-moi libérer ton potentiel, et tu pourras alors battre le portail à la course sans même avoir à te transformer !

— Hombre, contente-toi de porter les valises, et laisse-moi m'occuper du reste.


Kat prit congé du nain puis se dirigea vers la fenêtre servant de juchoir à Barta. Ce dernier, lorsqu'il vit Kat en approche, quitta les hauteurs d'un bond, atterrissant alors sur les lames du parquet, en attente du moment où Boucle d'Or ferait escale, sous son nez certainement. Ce qui arriva plus tôt que tard.

Une poignée de main se forma alors entre la sang-mêlé et le Stanis.

— Merci pour ton accueil. Je me suis bien amusée chez vous. Remercie ta mère pour moi s'il te plaît.

— Tu la remercieras toi-même quand tu reviendras nous rendre visite.

— …


Kat sourit d'un sourire invisible. Puis mâcha ses prochains mots pour assommer l'émotion qu'elle leur devinait.

— J'ai réparé ta boule.

— Arrête de parler de ma boule.

— C'est pas ma faute si tu as l'esprit mal placé.


Ce fut au tour de Barta de sourire, cette fois.

— Je l'ai posée sur le meuble de la télé. Premier tiroir à droite.

— Mam'zelle, les adieux sirupeux moi je veux bien, mais si vous continuez à traîner dans le coin, vous allez rater votre train.


Kat et Barta se rendirent compte, précisément à ce moment, qu'ils ne s'étaient toujours pas lâché la main.

Toujours pas.

— Qu'est-ce que tu entends par “rater votre train” ?

— J'entends par là que le portail a ses propres horaires. Il est des heures où il se fait plus lent, et où son territoire se rétracte pour descendre sous la barre des 70 mètres cube. Mais en d'autres heures, c'est tout l'inverse. Si vous partez maintenant, tu as des chances de battre le portail à la course même avec ta transformation “rouge”. Mais ça suppose que vous partiez vraiment maintenant.

— Je sais. On est partis du coup.





Toujours pas.

— Tu as bien fait de fuir tout à l'heure.

Lupanar parlait sans provocation, elle était sincère, et Barta le savait.
Il prit pourtant ces félicitations comme une provocation, et sourit d'un sourire acide.

— J'ai fui uniquement parce que je pensais que tu me fonçais dessus pour me passer la bague au doigt, rebondit-il habilement. D'ailleurs j'ai bien remarqué comment tu marches quand tu as le dos tourné et que tu sais que je te regarde.

— Et comment je marche ?





Toujours pas.

— Hips don't lie, répondit Barta, le regard on ne peut plus joueur.

— En attendant c'est pas moi dont le cœur brille en rouge vif alors qu'il brillait en vert y'a pas 20 secondes. Je te fais autant d'effet que ça ?


Barta n'osa pas baisser les yeux sur sa propre poitrine, au niveau du cœur, pour vérifier s'il s'agissait d'un gros bluff ou pas.





Toujours pas.
Ils ne s'étaient toujours pas lâché la main.
Le sorcier - ainsi que Roosbalt appuyé sur une porte dérobée – commençaient à sérieusement s'impatienter.

— Rêve pas trop monsieur short-sandales, tempéra Lupanar. Les hommes de moins d'un mètre 75 ne m'intéressent pas.

— Pas que ça m'intéresse d'entrer dans tes critères, mais pour info, je fais 1 mètre 85.

— Plus pour longtemps. J'ai oublié de te le dire hier, mais le portail, si tu l'empruntes, va réajuster ta taille pour la faire tomber à 1 mètre 69 ou 74. J'ai pas le temps de t'expliquer le pourquoi du comment par contre.

— Quel camp as-tu l'intention de choisir durant la Réunion ? lâcha enfin Zeon.

— Demain, certains se battront pour le pouvoir. D'autres pour la liberté.
Moi, j'irai dans le camp où se trouvera le plus beau gosse de la Réunion.


Les mains se dénouèrent enfin.

Mais pas les regards.

Jusqu'à ce que Kat décide de s'éloigner. Elle fit signe au sorcier de “ramasser” les valises.
Boucle d'Or fit un au-revoir à Roosbalt lorsque leurs regards se croisèrent. Il répondit du même signe avenant de la main.

— Si je comprends bien, tu choisiras le camp du Ruban Rouge, conclut Stanis.
Je ne vois pas plus beau gosse que Blue, selon les standards féminins sur Terre.
En tout cas, tu n'as pas intérêt à aller du côté de Zâbon, sinon tu es mon ennemie à la vie à la mort.

— Je le répète : j'irai défendre la cause du plus beau gosse.
Après… qui est-il ? Tout dépend si tu décides de taper l'incruste à la Soirée ou pas, souffla Lysandre, dans un sous-entendu qui n'échappa en rien à Roosbalt qui sourit de l'apparent succès de son ami d'enfance, succès que Roos s'attribuait aussi à lui-même, du coup, potentiellement, étant donné leur très grande ressemblance physique.

— J'espère bien qu'on t'y verra, à cette fête, hasarda l'encapuchonné à l'endroit de Stanis.

— Je suis la fête, rebondit ce dernier, dans un rictus.

— Je sais que ça ne t'intéresse pas, mais si par hasard tu décides finalement de participer à la Réunion, sache qu'elle va commencer demain à 00h41 précise, informa lady Lysandre. La Terre va commencer à trembler à cette heure-là. Les trompettes de l'Apocalypse retentiront depuis les montagnes du Juradh. Les chats ne seront plus gris. Bon allez…


“Bye ~ Bye ! ♪”


Furent les derniers mots prononcés par Lupanar sur cette planète.



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— Elle ne plaisantait pas du tout n'est-ce pas ? Quand elle disait qu'elle irait dans le camp du plus beau gosse, hasarda Roosbalt, une fois le calme revenu dans le dōjō qui n'accueillait plus que les deux amis d'enfance.

— Du tout.

— …

— Elle ira dans le camp de Blue. Ou alors dans le camp de Zâbon. Éventuellement dans celui de Wolfgang Yamcha.
À moins que par je ne sais quel hasard, C-X ou un autre gus s'avère encore plus agréable à l'œil que ces trois-là.

— Elle fait trooop peur ta copine, mec.

— À cause de ses visions… Je crois qu'elle sait déjà avant tout le monde comment la Réunion va finir. Et c'est pas ma copine.

— Mais oui bien sûr…
Sinon, tu vas accepter leur invitation et te rendre à cette petite “sauterie” ?

— Sauterie, le mot est bien choisi à plus d'un titre, rit Barta.
Bien sûr que non… Je n'irai pas. J'en ai rien à faire de devenir Empereur Universel, et de me battre pour le contrôle du centre névralgique de l'univers connu qu'est la Terre.

— Oui. Je me disais aussi.

— …

— La fille, sa transformation “dorée”, la clé… c'est la colère, n'est-ce pas ?

— Alors tu as deviné toi aussi ?

— Pourquoi tu ne le lui as pas dit avant qu'elle parte ?

— Je ne sais pas trop.

— …

— Tu as pu mesurer la puissance de Lupanar ? s'encquit Barta.

— Oui, j'avais ton détecteur dans la main pendant tout ce temps. Et personne m'a grillé.

— Alors… c'est quoi le chiffre ?

— Si je te le dis, tu me croiras pas, alors vérifie toi-même.


Roosbalt - quittant le cadre de sa porte - jeta le scouter vers Barta, qui l'intercepta depuis son juchoir.

Stanis prit connaissance du chiffre.

Il glissa alors de sa haute fenêtre pour tomber sur les fesses à même le parquet, dans un “boom” fracassant.

Mais jamais aussi fracassant que le nombre affiché sur le scouter.

— Tu…… attends… tu… tu as pointé le scouter sur elle quand elle en était au stade “doré” ou au stade “rouge” ?

— Rouge. Juste avant qu'elle ne disparaisse dans le portail quoi.

— Tu veux… tu veux… d… d…


Barta commençait à trembler, ses yeux se striaient d'un rouge plus vif encore que ses cornées.

Les tremblements quant à eux augmentèrent au point de rapidement contaminer le bâtiment entier, et Roos avec, qui se sentit comme sur un manège, tant la puissance de Barta pouvait déplacer les montages, et tellement plus encore.

— Tu es en train… de… de… m… me… dire… qu'elle… q…

— Qu'elle a une puissance de 3 millions d'unités rien qu'au stade “rouge”. Oui.
Je serai curieux de savoir qu'elle est sa puissance au stade “doré” du coup. Peut-être le double…
Ça me rappelle une légende saïyanne d'ailleurs, le “super saïyan légendaire millénaire” que ça s'appelait je crois. Quelque part… ça colle. Parce que dans son genre, elle est complétement allumée ta copine. Comme tous les “légendaires” chacun dans leur style, si je me souviens bien de la fable…

— M… mais… mais c'est pas possible ! Elle m'avait dit que sa puissance en “hyper saïyanne” était de 50000 u… u… u… !

— Je suppose qu'elle ne connait toujours pas sa propre puissance… et que les 50000 ont été mesurés avec un détecteur limité à 50000, lança Roos d'une voix chevrotante, non pas du fait de quelque émotion mais par la force des tremblements qui le secouaient encore comme un prunier et qui avaient toujours Barta pour origine.


Le cœur du Stanis était rouge. Rouge vif ou plutôt rouge stress.
Les tremblements ne s'amenuisaient pas. Bien au contraire.
Et les dents y allèrent bientôt de leur partition.
Barta fit signe à Ross de lui emmener des couvertures.
Ce dernier s'exécuta aussitôt et recouvrit alors son ami de plusieurs couches de laine.
Stanis serra les nombreux draps contre son corps, tentant de résorber ses propres tremblements.

Deux minutes passèrent.

— C'est quoi ce bordel ! Un être comme ça ne devrait pas exister !
Elle est complétement en décalage avec son monde. C'est n'importe quoi ! C'est n'importe quoi ! C'est quoi ce bordel ?

— De toute façon, ça ne nous concerne pas, cette histoire, murmura calmement Roosbalt. Ça concerne la Terre maintenant. À eux de se débrouiller avec leurs démons. Toi, tu n'as pas l'intention d'aller participer à leur “Soirée” de tarés de toute façon.

— Ah bon… j'ai dit ça ? fit Barta, qui claquait toujours autant des dents.
Alors je me dédis. Ça commence à devenir intéressant cette histoire de Réunion dans la cour des grands. D'ailleurs ça m'étonnerait fort que ça finisse en Battle Royal cette histoire. Il y aura trop de convergences d'intérêts pour que ça n'aboutisse pas plutôt en grosses coalitions. Avec une ligue des justiciers d'un côté, une ligue des envahisseurs de l'autre, et Lupanar en électron libre neutre au milieu. Par voie de fait, en arbitre du match. Mais du coup, ça donne une triangulaire bancale, qu'il faudrait transformer en quadrangulaire pour obtenir un vrai souk Martial. Il faudrait une quatrième ligue, qui ne soit ni gentille, ni méchante, ni “neutre”.

— C'est impossible, déjà.
Soit on est gentil, soit on est méchant, soit on est neutre. On ne peut pas être autre chose que ça, il n'y a pas de quatrième voie.

— Si… et ça tombe bien, parce que c'est celle qui m'intéresse le plus, lança Barta, toutes dents dehors. Et puis après tout, j'ai rien à faire ce samedi soir, sourit-il de plus belle. Je vais peut-être même ramener de très bons amis à Guldo et moi, tiens.

— …

— Roos… ?

— Mais t'es tombé sur la tête copain…
Tu vas y aller avec tes vieux potes du lycée ? Pour y faire quoi bon Dieu ?

— La seule chose qu'on ait jamais su faire chaque fois qu'on traîne ensemble.
Foutre la merde ! Sale ! lâcha Stanis sur un sourire de Hooligan.
Sors la batte cloutée au Katchin de mon père.
Les party crashers vont faire une petite descente courtoise.

— Que…

— Roos… ?

— Quoi.

— Emmène-moi l'œuf du dragon s'il te plait.
Je commence vraiment à avoir faim, souffla Barta, sur un ton sans équivoque possible.


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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Ven Juil 07, 2017 18:06

Chapitre monstrueux, dans tous les sens du terme.

Déjà, il est immensément grand. Je saurais pas dire si c'est bien ou pas, car autant c'est un régal, autant ça oblige à casser le rythme (à moins d'avoir du temps) en lisant par à coups et en se laissant des suspens inter-chapitre.

Bordel, cette Kat, elle est vraiment incroyable. Je l'avais pas vue venir au début, mais là elle s'impose comme un élément crucial de l'histoire.
Ça me donne envie de relire le passage de son apparition du coup...

C'est qui le nain ? J'avais l'image d'un petit sorcier malfaisant décidé à retrouver son Grand Horloger tout rose... :oops:

Et le Meuporg surtout, je sens bizarrement qu'on va le revoir...

Quant à Kat, elle pourrait quand même me faire le plaisir de faire ses expériences oculaires avec l'EP...
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Re: Calfirũ

Messagepar broly97 le Sam Juil 08, 2017 16:00

Putain, je le savais ! Un(e) ssj ne peut pas être seulement à 50 000 ! Je m'y étais fais pensant que cela devait être encore une énième fantasie de notre omurah national, mais le savoir à plusieurs millions ça fait plez pour le "vieux" que je suis habitué au denzenshu et autres club dorothé magazine :mrgreen:

Sinon la dernière partie du combat était super claire à visualiser (et pourtant je mangeais en même temps) alors que cela devais être la galère d'imaginer sa chorégraphie avec le "100 km haie" :lol:

En tout cas vivement la grande guerre du Mordor avec les quatre grands parites : Les Libertaires (les "gentils"), les Proconsuls (les "méchants", la Nympho (l'interressée) et les Hooligan (les foteurs de merde). Avec les 3 derniers chapitres je penses que je serais pour la nympho :wink: .

Spéciale dédicace à cette scène, car comme dis plus haut ça devait être la galère à écrire et à imaginer et pourtant c'est clair comme d el'eau de roche :)

Tête en bas, il “courrait” désormais à même la surface antérieure du laser, et plus sur le sommet du même rayon. Sommet depuis lequel roulaient encore les dos d'âne qui d'ailleurs finirent invariablement leur course droit dans le ventre de la titanesque sphère énergivore, quand cette dernière croisa leur route. Kat hoqueta en découvrant la manœuvre à front renversé de Stanis, et créa aussitôt de nouveaux dos d'âne mais cette fois aussi bien sur la surface antérieure du rayon que sur le sommet.

Zeon n'eut alors plus d'autre choix à priori que celui de jouer au “100km haie” ; ce qui allait nécessairement le ralentir pour chaque bond concédé. Du moins était-ce là le vœu de Lupanar, qui espérait que la sphère mangeuse de dos d'âne percute Barta avant que ce dernier ne la percute elle. Les choses se passèrent différemment car les semelles énergétiques de Zeon quintuplèrent soudain de volume et d'intensité ; ce pour permettre au Stanis d'aplatir les bosses sous ses chaussures sans avoir à sauter pour esquiver.
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Sam Juil 08, 2017 19:48

@Kurama
Spoiler
Kurama_Senju a écrit:Chapitre monstrueux, dans tous les sens du terme.

Wallah je prends *-*

Kurama_Senju a écrit:Déjà, il est immensément grand. Je saurais pas dire si c'est bien ou pas, car autant c'est un régal, autant ça oblige à casser le rythme (à moins d'avoir du temps) en lisant par à coups et en se laissant des suspens inter-chapitre.

Oui, toutes mes désoles, j'ai un peu craqué sur celui là :oops:

Kurama_Senju a écrit:Bordel, cette Kat, elle est vraiment incroyable. Je l'avais pas vue venir au début, mais là elle s'impose comme un élément crucial de l'histoire.
Ça me donne envie de relire le passage de son apparition du coup...

Eh bien ça fait tellement plaiz à lire que je t'épargne la recherche et te poste le passage directement ici :p
(à noter qu'il s'agit ci-dessous de sa première apparition officielle, elle avait fait une autre apparition officieuse avant ça, mais vous ne saviez pas que c'était elle, à cette époque-là)
— Lomee, Kat, on ne vous entend pas beaucoup…, releva la tsundere en pivotant sur elle-même de 70°, donc en direction des concernés : deux Impériaux “dorés” qui - à l'instar d'une bonne moitié des officiers ci-présents – portaient leurs uniformes réglementaires sous une ou plusieurs couches de vêtements plus personnels, plutôt que l'inverse.

— Tout ce qui m'intéresse c'est le concours final, la partie “attrape Gero si tu peux” ça fait transpirer avant l'heure pour rien, ça commence à me fatiguer, murmura Kat depuis la position du lotus qu'elle avait adoptée à dessein de se vernir les ongles des pieds, ce qu'elle faisait d'ailleurs, elle qui sous sa robe à froufrous et ses airs de poupée Barbie on ne peut plus sympathique, dissimulait une intelligence peu commune, mais aussi une personnalité paresseuse, intéressée, opportuniste et surtout désinvolte.

— Lomee ? tenta de suite Needira Stark, sans faire grand cas des frasques de la blondasse d'à côté.

Tu peux constater avec ce passage que Kat n'a pas trop changé depuis lors xD (mais au moins vous avez appris à la découvrir un peu plus, à voir ce qu'il y avait éventuellement sous les apparences, comme tous ces gens qui nous sont antipathiques quand on ne les connait pas ou de loin, puis quand on finit par les côtoyer on se rend soudain compte qu'ils sont trop sympas en fait :mrgreen: (bon ça marche pas avec tout le monde, y'en a quand tu regardes de plus près tu te rends juste compte à quel point tu avais sous-estimé leur level d'enfoiritude :lol:)
Petite anecdote, au moment de cette apparition, je savais déjà que Kat était plus forte que tout le monde, et justement son côté très paresseux m'arrangeait dans la mesure où ça me permettait de cacher vilement son potentiel pour mieux le ressortir après :p
Kat a un peu volé la place de Needira de la même manière que Gero a volé celle de Wheelo, même si... (oups, j'allais spoiler)
En fait Kat et Gero sont plus faciles (mais pas plus -ou moins- agréables, juste plus faciles) à manier pour moi que Needira et Wheelo, car ces deux derniers sont moins expressifs que les deux premiers. Wheelo par exemple n'a pas l'émotivité de Gero, ni ses pétages de câble. Il est plus du genre "j'ai gagné ? okay." "j'ai perdu ? okay." ; et c'est un peu pareil pour Needira Stark en fait xD

Kurama_Senju a écrit:C'est qui le nain ? J'avais l'image d'un petit sorcier malfaisant décidé à retrouver son Grand Horloger tout rose... :oops:

Je ne ferai pas de faux suspens pour le coup, t'as tapé dans le mille :mrgreen:
À ceci près que le Grand Horloger et le Gus Rose sont deux personnes distinctes ;)

Kurama_Senju a écrit:Et le Meuporg surtout, je sens bizarrement qu'on va le revoir...

Tu commences à me connaître 8-)
Si tu remarques, ce meuporg a été introduit exactement comme Kat et Gero en leur temps, C't'à dire en mode caméo ni vu ni connu xD

Kurama_Senju a écrit:Quant à Kat, elle pourrait quand même me faire le plaisir de faire ses expériences oculaires avec l'EP...

Au pire, si elle ne le fait pas, quelqu'un d'autre le fera, assurément !
Spoil : Kat ne sera pas la seule maîtresse de l'EP que l'on verra passer dans la fic, il y aura au moins 3 EP master 8-)

Merciii pour tant de hype filée à chaque commentaire ! :cry:


@Broly97
Spoiler
broly97 a écrit:Putain, je le savais ! Un(e) ssj ne peut pas être seulement à 50 000 ! Je m'y étais fais pensant que cela devait être encore une énième fantasie de notre omurah national, mais le savoir à plusieurs millions ça fait plez pour le "vieux" que je suis habitué au denzenshu et autres club dorothé magazine :mrgreen:

Yay !
Cette révélation-là, j'étais assez confiant dans le fait qu'à toi au moins, elle allait probablement plaire :D

broly97 a écrit:Sinon la dernière partie du combat était super claire à visualiser (et pourtant je mangeais en même temps) alors que cela devais être la galère d'imaginer sa chorégraphie avec le "100 km haie" :lol:

Sachant que la limpidité est mon objectif #1 question "forme", ce commentaire fait plaisir au-delà du raisonnable :cry:

broly97 a écrit:En tout cas vivement la grande guerre du Mordor avec les quatre grands parites : Les Libertaires (les "gentils"), les Proconsuls (les "méchants", la Nympho (l'interressée) et les Hooligan (les foteurs de merde). Avec les 3 derniers chapitres je penses que je serais pour la nympho :wink: .

C'est exactement ça pour les 4 factions !
Et pour Kat... C'était pas gagné au début hein !
Mais je suis bien content de voir que la Lupanar a apparemment fini par vous avoir à l'usure :lol:

Sinon, pour la guerre, ou plutôt la Soirée ( :wink: ) je peux te poser ci-dessous la liste des VIP potentiellement invités, et ceux d'entre vous qui veulent peuvent s'amuser à essayer de deviner dans lequel des 4 camps ira ou irait chaque personnage ^-^

MVP short list a écrit:Gokû
Krilin
Chaoz
Armée du Ruban Rouge
Barta
Piccolo
Guldo
Freezer
Kiwi
Tagoma
Kat
Danmarine
Tenshinhan
Yamcha
Sorbet
Jeece
Zâbon
Babidi
Gohan
Dodoria
C-17
C-18
Aaron
Nightgoldstorm
Tao Zvei Bong
Tao Fei Mei
Tao Pai Pai
Tao Fei Long
Agar.io
Reecoom
La Cyborg au rang inconnu
Le Grand Horloger
C-0
C-X
###
D.


broly97 a écrit:Spéciale dédicace à cette scène, car comme dis plus haut ça devait être la galère à écrire et à imaginer et pourtant c'est clair comme d el'eau de roche :)

Je sais pas comment t'as fait pour percevoir ma galère, mais t'as vu juste :lol:
Mais apparemment ça paye, alors moi content, et surtout merci de l'avoir remarqué !
Merci encore pour tes passages de plus en plus réguliers, faudrait pas que je m'habitue :lol:
(Et merci aussi pour le vote ! Je suppose que c'était toi vu que tu traînais dans le coin au moment où c'est tombé :mrgreen:)
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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Sam Juil 08, 2017 23:17

omurah a écrit:Eh bien ça fait tellement plaiz à lire que je t'épargne la recherche et te poste le passage directement ici :p
(à noter qu'il s'agit ci-dessous de sa première apparition officielle, elle avait fait une autre apparition officieuse avant ça, mais vous ne saviez pas que c'était elle, à cette époque-là)
Merci !
C'est toujours plaisant de relire ce genre de scènes avec un oeil nouveau... En tout cas, ton introduction de Kat était effectivement très... discrète !
Mais je suis curieux maintenant : je vais probablement tout relire pour choper sa première officieuse apparition. :twisted:
Spoil : Kat ne sera pas la seule maîtresse de l'EP que l'on verra passer dans la fic, il y aura au moins 3 EP master 8-)
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Re: Calfirũ

Messagepar broly97 le Mar Juil 11, 2017 17:53

Et merci aussi pour le vote !


Aïe ! Grillé :mrgreen: . Bravo mon cher Watson !

Concernant le vote pour le bonbon saveur weed, c'est pour souligner ton imagination débordante "j'espère que cette piètre justification sauvera les meubles"
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Mar Juil 11, 2017 18:14

Kurama_Senju a écrit:Mais je suis curieux maintenant : je vais probablement tout relire pour choper sa première officieuse apparition. :twisted:

Bon courage :twisted:
Perso je suis incapable de relire mes propres chapitres à froid, je les trouve juste dégueulasses après coup

@Broly97
T'inquiète dude, je l'ai bien pris :mrgreen:
De toute façon je me suis déjà fait à l'idée que je perdrai tôt ou tard 99% de mon lectorat, parce que le WTF ne fait que commencer :lol:
Je m'amuse d'ailleurs à parier dans ma tête sur qui d'entre vous sera le dernier "survivant" :mrgreen:
Je mets une pièce sur Max, ou alors Mystic_Joh :P
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Dim Juil 16, 2017 15:16

J'ai fait ce que j'ai pu…
Et comme précédemment la version PDF ^^

27


Sortez les Parapluies





L'échiquier déroulé dessous les prunelles écarlates de Zeon fils ne saurait souffrir la comparaison avec n'importe quel échiquier, car n'étant autre que le fruit-même du premier et dernier vœu de Barta ; celui d'avoir une vue d'ensemble quant aux futurs protagonistes de la “Réunion”. Et pour exaucer ce vœu, l'univers eut gracieusement fait apparaître son angélique plateau d'échecs au beau milieu des planches briquées du dōjō Zeon, dont le sol supportait déjà l'ordinateur extra-light du Stanis, ouvert sur une page “copaing d'avant” laissée en plan au profit de l'analyse du mirobolant plateau d'échecs.
Un plateau semi-animé, présentant les proportions d'une très grande table à manger.

En lieu et place des cases blanches et noires se dressaient divers décors reconstitués, allant de forêts miniatures à moult déserts, points d'eau et autres zones habitées, suivant le coin du plateau observé. Les “pions” ne manquaient pas à l'appel non plus. Eux qui d'ailleurs polarisaient le gros de l'attention de Barta, qui répertoria en quelques petites minutes tous les éléments essentiels à retenir - et non moins surprenants - de l'observation du plateau.
Notamment…

. Deux drôles de voitures blindées identiques, l'une au nord, l'autre au sud de l'échiquier.
. Ces voitures - aussi étonnant que ce puisse paraître - semblaient dégager une aura…
. … De couleur verte concernant la voiture au sud ; blanche pour celle au nord.
. En surplomb : le ciel en feu, à dominante orange. Nuageux ; orageux ; surexcité.
. Ailleurs : un namek gigantesque, tout flasque, avachi sur quelque sorte de trône en pierre.
*une voiturette terrienne semblait se diriger vers ce namek, avec passagers à bord ; l'habitacle regorgeant de monde à tel point qu'un bras ressortait par une vitre ouverte, une jambe par une autre. Malheureusement, aucune tête - que Stanis eut éventuellement pu reconnaître - ne dépassait de l'enceinte du pétaradant véhicule, outre une coupe afro impeccable, sans le visage assorti.*

. Ailleurs encore, et là Barta fut carrément surpris, trois Alexander Hiéronimus Gero, dont :
- un très vieux, au beau milieu d'un cimetière grisâtre, pratiquement chauve, en costume noir, assis sur une pierre tombale, semblant porter le poids du monde sur les épaules. Ce doyen étant étonnement le seul pion parfaitement immobile de l'échiquier, Barta commençait à se demander s'il ne s'agissait pas plutôt d'une statue, d'un mémorial taillé à même la pierre tombale, plutôt que d'une personne en chair et en os.
*d'autant que l'homme statufié se voyait entouré d'un véritable raz-de-marée de corbeaux noirs, au sol, dans les airs, sur la tête ou les épaules*
*gravé dessus la tombe, visiblement, le nom d'un certain Gordon Stanley*

En dehors du doyen, se tenaient deux autres Hiéronimus Gero, l'un au nord, l'autre vers le centre.
- frange nord, une version adolescente décapitée, dont les bras semblaient des ailes peu ou prou noires.
*cette version adolescente de Gero avait un stylo de planté dans le cœur, au plus profond*

- plus au centre, une autre version, adolescente encore, décharnée, calcinée jusqu'à l'os.

Puis, en dehors des Gero, figuraient notamment :
. Deux hommes en noir, ici au faîte d'une très haute montagne ; donnant l'air d'observer tout l'échiquier :
- l'un assis, coudes sur les genoux ; les jambes en roue libre dans le vide.
- L'autre debout, derrière son voisin.
. Un titan colossal aux airs de tortue marchant sur les eaux, côté ouest du plateau.
*ce titan semblait se diriger vers le Nord*
*Un drôle de bioroïde se tenait sur la tête du colosse, dans une posture conquérante.*

. Deux énormes buffles rouges, courant droit vers l'Est.
. Kiwi caché dans un arbre au centre de l'échiquier.
- dans sa main gauche : un couteau de cuisine, dégoulinant du sang de… ?
- dans sa main droite : le fusil de sniper avec lequel il mirait les buffles rouges.
. Au milieu de la Toundra : Tagoma, décharnée, calcinée jusqu'à l'os, clope au bec, assise sur le toit de la voiture blindée à l'aura verte.

*La cigarette tomba toute seule, sur l'herbe*


. Lupanar en “hyper saïyanne” et Zâbon en forme 2, reclus dans une bâtisse délabrée au Sud-Est.
. 5 personnes sous cape, semblant se diriger tout droit vers ladite bâtisse.
. Red dans une grotte 5 étoiles, posé sur un trône nacré, télécommande à trois boutons en main, encerclé de dévots endimanchés.
*Un bouton vert*
*Un bouton jaune*
*Un bouton rouge*
*Le logo d'une vague écumeuse caractérisait le dos de la télécommande*


En outre :
. Deux pods monoplace sur le point de pénétrer l'atmosphère terrienne par le ciel de feu.
. Son Gokū, assis sur un lit d'hôpital, en vêtements de patient interné, perfusé, la main sur le cœur.
. Un dernier namek flottant loin au-dessus de l'échiquier, bras croisés, cape au vent.
*Il avait tout de Piccolo dans l'apparence*
*Et tout de Piccolo Daimaō dans le sourire*
*Le kanji 魔 médaillait son dos*

. Un pilier géant sur lequel deux écrans superposés s'incrustaient :
- l'un affichant l'heure immuable de 00:41.
- l'autre le nombre 9999999.

“Alors là……
Je m'attendais pourtant à un sacré bordel avec cette réunion… mais pas à ce point-là…”
pensa tout haut Barta, qui n'y comprenait toujours rien aux messages codés de l'échiquier, dont le Stanis n'arrêtait pourtant pas de faire l'analyse, manipulant ses pièces sous toutes les coutures.

Le fils de “Mama” - toujours accroupi ; penché sur le plateau – comprit tantôt qu'à plonger n'importe lequel des pions dans l'amas de drôles de nuages en feu, ce même pion ressortait soit mort -ce qui se voyait de suite à l'auréole apparue par-dessus- soit dépositaire d'une toute nouvelle aura éminemment lumineuse, de quoi augurer on ne savait quel Up de puissance à l'occasion du bain de feu…

À ce propos, Stanis mettrait sa main aux flammes quant au fait que dans l'un des deux pods unipersonnels se terrait le Sénateur Sorbet. Zeon n'avait par contre aucune idée du potentiel occupant de l'autre vaisseau monoplace.

Pas plus qu'il n'avait idée de l'identité des 5 coureurs sous cape.
Quand bien même, Stanis doutait fort de faire partie de cet équipage-là. Car, premièrement, aucun d'entre eux ne semblait mesurer 1 mètre 85 – quoi que Lupanar ait prophétisé une perte de taille pour Barta – secundo pour la raison que Zeon ne se savait pas stupide au point de courir tête baissée vers ce qu'il qualifiait d'hyper saïyanne accompagnée d'un pomélo-seijin en forme 2. Il n'était pas suicidaire au point de filer au vent à l'encontre d'un tel duo.

À moins…

… De se voir et de se savoir entouré de quatre alliés de taille.

Les quatre autres, était-ce donc le reste du commando mythique ?

Impossible à savoir ; maudites capuches.





— Minuit 41 hein ? sourit Stanis… qui se releva enfin, pour reprendre la direction de son tapis de course.


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“Apparemment, il existerait trois Gero. Deux adolescents et un vieux grand-père. Mais ils finissent tous sacrément mal dans l'histoire.”

“Sinon, tu as essayé de braquer ton détecteur sur cette maquette pour voir si t'arrives à calculer la puissance individuelle de chaque pion ?”

“Oui, j'ai essayé. Ça marche pas…

“… Et finalement, tu as utilisé ta dragon ball pour autre chose que sauver Guldo”

“Roosbalt, arrête de fouiller dans mon historique Mozarella, tu trouveras rien…”

“Un adepte de la navigation privée ? Sinon… Tu ne veux pas répondre à ma question ?”

“Ce n'était pas une question. Et pour ta gouverne, des Guldo on pourra toujours en trouver d'autres. Au besoin.

C'est un meuporg. Les meuporgs existent rarement en un seul exemplaire.”

“Alors c'est tout ce que valait votre amitié ? C'est interchangeable les amis pour toi ?”

“Bien sûr que non. Quand je t'ai dit tout à l'heure que mes potes et moi on allait foutre le zbeul sur Terre et cogner sur tout ce qui bouge, alliés comme ennemis, ça impliquait aussi le tournoi d'arts-martiaux. On va taxer la poule et les œufs d'or.

D'ailleurs ça y est ? Jeece m'a répondu sur copaing d'avant ou il est toujours pas connecté ? Qu'il se dépêche, c'est demain la Soirée.”

“Il t'a répondu.”

“Et il dit quoi ?”

“De venir le chercher.”

“…”

“Tu comptes t'y prendre comment pour aller le trouver ? Et sinon, il dit aussi : “— Ces mous du bulbe vont vraiment faire la connerie de débannir Sorbet ?”

Je lui réponds quoi ?”

“C'est une question piège. Si on répond oui alors il refusera de venir sur Terre. Réponds non.

Il me remerciera plus tard.”

“Pourquoi vous vous faites tous dessus dès que le nom de ce Sorbet que je ne connais pas est prononcé ?”

“Le Sénateur serait capable de te vendre une brique de ciment contre un ligot d'or…
C'est un tribun, doublé d'un beau parleur qui pourrait te convaincre d'à peu près n'importe quoi. Si tu avais eu affaire à lui, tu saurais pourquoi il fait trembler tous les genoux des gens sensés.”



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{Flashback}


— Chef la Créature a encore évolué chef !

— J'ai des yeux comme toi Zvei…

— Je crois qu'elle évolue en buvant l'eau de mer, par les pieds !
Or de l'eau il n'y a que ça à perte de vue !

— …

— Si elle grandi encore elle va peser trop lourd pour la Terre !
Dans deux minutes la planète se décroche et tombe dans le vide !

— Touche pas à mon astrophysique Zvei…

— Chef j'arrive pas à lui faire des trous dans le bide !
Y'a que Lupanar qui peut !

— …

— Chef on est dans le caca classe cheval bouffeur de gigatacos chef !

— Oui. Et l'eau ça mouille. Et la mort ça tue.

— Ah parce qu'il vous reste encore assez de sang dans le cerveau pour faire de l'humour ?
Même après avoir perdu deux bras ? Encore heureux que votre race cautérise naturellement…

— Fous-toi de ma gueule.
En attendant il t'en reste qu'un à toi, de bras, ça te fait une belle jambe. Ah pardon, t'en as pas non plus.

— Chef Gero se fait la malle !

— De quoi ?! … Ah non ! Il croit aller où comme ça lui !

— La Bête a “expiré” un nuage de brume vers le Nord. Gero prend cette direction.
Il veut nous semer dans la fumée ! On doit l'arrêter avant qu'il n'atteigne le nuage !

— Putain cono! Je suis à 3 centimètres de toi! Pas la peine de crier comme si on se parlait de loin!

— Chef je vous jure j'arrive pas à le trouer ! J'essaye, mais j'arrive pas ! Il nous laissera jamais poursuivre Gero !


— Vise les yeux ! Vise les yeux !

Le chaos des voix se superposait aux colères du Vent et du Tonnerre, nés fils du Pandémonium.
Par ailleurs, aussitôt dit…
aussitôt fait…

… aussitôt raté.

— Je… Mais, mais, mais… mais je rêve ?! Chef vous voyez ce que je vois ?
Le titan s'est fait pousser deux nouveaux bras pour protéger ses yeux ! Et il nous vise avec les deux autres mains plaquées en tube sur sa bouche !

— C'est du bluff !
Tu l'as dit toi-même : il s'est caché les yeux. Donc 'peut pas nous viser.

— Dites pas ça trop fort ! S'il vous entend, 'pourrait bien lui venir l'idée de se créer un deuxième visage…

— Par contre Zvei, si dans 5 secondes on n'a toujours pas pris le départ, c'est définitivement mort pour rattraper le petit génie. Viens!

— Non chef.

— …

— C'est fini.

— …

— Mettons-nous vite à l'abri avant la prochaine pluie de salive acide…
Si mes calculs sont bons, elle va tomber du Pandémonium dans 40 secondes au plus tard.


Dieu Nightgoldstorm aurait serré les poings jusqu'au sang si de poings il avait encore.

“Putain de titan… Il nous aura mis des bâtons dans les roues jusqu'au bout, hein.”
— Il n'y aura pas de match nul. Si on ne peut pas l'avoir, alors personne ne l'aura. Zvei…

“… Sors la meupoball de ma poche droite et relâche le meuporg n°55.”



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Le n°55 n'était pas connu pour être particulièrement dévastateur.
Logique : ce n'était pas un meuporg de type offensif. Sa capacité première tenait au fait de “déterrer les trésors enfouis”. D'ailleurs… les chercheurs d'or terrien s'arrachaient ce meuporg sur le Market. Cela étant, la capacité du n°55 se voyait parfois détournée par d'autres sortes de personnes. Par exemple, des femmes ou des hommes cherchant non pas à déterrer un trésor, mais un secret, comme une tromperie de leur partenaire, une coucherie dissimulée, ou encore un secret de famille bien gardé par les anciens.

Autre application possible du pouvoir de n°55 — celle-là particulièrement utile pour empêcher les Alexander Gero qui tentent de s'enfuir : forcer la remontée en surface de toutes les épaves, tous les objets perdus, enfouis sous les mers, sur un rayon donné. Cette application du pouvoir de n°55 prenait réellement toute sa mesure si déclenchée au niveau du carré des Bermudes, connu pour avoir connu plus de naufrages et de disparitions inexpliquées qu'aucun autre recoin de la belle bleue pourtant facétieuse.

C'est d'ailleurs une infinité d'épaves et de cadavres en tous genre - de toute taille et par milliers - qui surgirent subitement des flots quand 55 tapa du pied sur la surface de l'eau. Le déterrage permit effectivement de ralentir Hiéronimus, qui n'eut d'autre choix que celui d'esquiver toutes ces choses, carcasses et trésors apparus de nulle part sur sa route, et ce à perte de vue.

Nightgoldstorm comptait sur un accident de la route.

Il espérait que Gero manque un virage, pour être allé trop vite ; se pensant collé au train.

Effectivement, Gero se croyait toujours poursuivi alors qu'il n'en était plus rien.

Par contre, et n'en déplaise au “père unique” -particularités raciales obligent- de Needira Stark, Hiéronimus ne manqua aucun virage… Il zigzaguait entre les obstacles les plus monumentaux comme un véritable dieu du volant. L'adolescent filait sur l'eau comme une comète, sous les encouragements de plus en plus enflammés de Bulma et Rizi-TaS.
Plus que 15 mètres avant d'atteindre le nuage de brume.
Plus que 15 mètres avant d'atteindre la délivrance.

12 mètres…

10 mètres…

6 mètres…



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— Geronimo ?! Merde… C'était quoi ce bruit ?!

— …

— Geronimo !!




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— U… une météorite.
Une météorite fumante vient de s'écraser sur le nez du bateau.

— Quoi ? Et t'es encore là pour me parler ? fit Bulma, incrédule.

— Attends non… c'est pas une météorite…, rectifia Hiéronimus.

— …

— C'est un pod de l'Empire.
Il s'est encastré dans la carlingue à l'avant du bateau.

— Quoi ?!

— Il y a un pod monoplace engoncé dans le nez du hors-bord.

— Non mais… c'est qui ! C'est qui !

— …

— …

— Tagoma.
Elle est en train d'en sortir.
Elle…
“Me regarde.”


— Tagoma ?! Mais fais-la tomber bon sang !
Fais des zigzags pour l'éjecter du bateau !

— C'est…… bah c'est précisément ce que je fais depuis tout à l'heure…
Mais elle s'accroche comme une sangsue et sans les mains… Elle…

“Vient vers moi.”


— B… Bulma, je crois que la partie est finie pour moi.
Stanley… n'oublie pas Stanley. Vous êtes tous les de…


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— C'est quoi encore ce bruit ?!

— …

— C'est quoi ce qu'on entend là Gero ?

— Tu… tu ne veux pas le savoir.

— …


Bulma remarqua le ton, au-delà du crispé. Au-delà de l'acide.

Elle reposa la question plus calmement.

— C'est quoi ce bruit Gero ?

— Le bateau a croisé un banc de baleines-chromatiques à dix doigts.


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— …

— La Rouxboat ne vogue plus sur l'eau. Mais sur le dos de x-y baleines alignées en surface.
Et le bruit que tu entends, c'est celui de la chair charcutée par les hélices du bateau.


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— Et c'est quoi ça encore ?

— Le bateau est tombé en panne.

— Non, un hors-bord qui tombe en panne sèche ça ne fait pas “Screeeaaawr Klank”.

— …

— Tagoma a arraché le toit du bateau c'est ça ? Et elle est sur le point de te tuer…


Il ne répondit jamais rien.

Une première larme longea la joue droite de l'autre aux cheveux lavande.

— Pourquoi tu essayes de me protéger ? J'ai bien compris que c'était foutu ! hurla l'héritière Brief. Bravo, à force de fuir, tu as saboté tes propres chances de t'en tirer. Parce que tu leur envoies depuis ce matin le message de quelqu'un qui préfère la mort à la capture.

Elle ne trouva pas la force de raccrocher.

Gero non plus. Egoïstement.
Le fait de garder l'appel en vie lui donnait finalement l'impression d'une présence rassurante à ses côtés. Comme qui demanderait à tenir la main d'un proche, à l'occasion du dernier souffle. Mais Gero savait sa démarche égoïste. Il savait que Bulma ne se permettrait pas de raccrocher. Or il n'avait pas à imposer à son amie le bruit d'un cou qui se brise, d'une langue qu'on arrache. Alors Hiéronimus trouva finalement la force d'éteindre son téléphone, et d'affronter, seul, son destin.

La mort.

Ou pire.



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Les cris de mammifères charcutés vibraient encore dans l'air saturé d'électricité.
Ces cris semblaient venir de nulle part et partout à la fois ; de gauche et de droite ; du passé comme du futur.
Tagoma arracha les derniers morceaux du toit principal comme on arracherait une dent de lait.

— Bonsoir monsieur le surdoué du Ruban Rouge, tu fais beaucoup parler de toi depuis ce matin tu sais, murmura le Maréchal débanni, qui se pencha mollement sur l'adolescent déjà tétanisé dessus son siège, le regard et les mains fixés sur le volant.

Tagoma tiqua d'un œil et d'une rotule.

Puis sourit… remarquant le sourire de Gero.

— Ok, Il y a un sourire de trop sur ce bateau, gringo, souffla le Maréchal, main sur la hanche.

— …

— Pourquoi ce sourire ? lâcha-t-elle enfin, se délestant du sien.

— Devine.

— Hmmm…, fit Tagoma, portant l'index sous la lèvre inférieure, en signe de réflexion. Malheureusement je ne m'y connais pas trop en sourires… mais je crois pouvoir affirmer que le tien n'est pas un sourire victorieux. Non plus un sourire résigné. Ni suppliant. Tes lèvres tremblent… tes yeux s'embuent… tes larmes commencent à chuter dans le café que tu tiens…


Tagoma tapa du poing gauche dans sa paume droite.

— Je sais. C'est un sourire de match nul ! scanda-t-elle musicalement, comme qui venait de répondre correctement à une ultime question pour un Champion.

— Bien joué, confirma Gero.

— Alors si je comprends bien, nous allons mourir tous les deux, c'est ça ?

— Malheureusement, oui. En atterrissant aussi brutalement sur le bateau, vous avez niqué les moteurs. Or la seule chose qui aurait été assez rapide pour nous permettre à tous les deux d'échapper à la pluie corrosive qui s'apprête à tomber, c'était le bateau justement. On va finir calcinés jusqu'aux os.

— …
Ça va se passer quand ?

— Avant que j'aie pu finir mon café.




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Une première goutte de pluie acide quitta les nuages, en éclaireur.

Elle tomba sur l'annulaire de Tagoma.

Cette dernière grimaça, puis avisant son doigt, réalisa alors qu'elle pouvait désormais voir au travers, depuis le trou nouvellement apparu.

— Redémarre.

— Les moteurs sont kaput.

— Réessaye.


Gero tourna la clé.
Aussitôt, le ronflement des moteurs agonisants se fit entendre. Avant de s'estomper.

— C'est foutu.

— Réessaye.


Gero tourna la clé.

Nouveaux ronflements mort-nés.

Gero tourna la clé.

Encore les mêmes vrombissements, qui ne savaient plus rouler des mécaniques.



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— Chef c'est mort, on est finis de chez kaput, lança Zvei l'estropié, qui fusait sous le ciel d'orage aux côtés de Nightgoldstorm l'éclopé. La pluie acide va tomber sur un rayon beaucoup trop large ! À moins de faire demi-tour et d'aller piquer le bateau à Gero, on n'ira jamais assez vite pour sortir de la zone rouge à temps…

— Continue d'avancer et ferme-là !

— Chef……
Ça sert à rien…
La seule manière d'échapper à la pluie qui vient, c'est de plonger dans l'océan. Ce qui revient à aller se faire cuire sauce Tartare.

— Mais c'est pas vrai ça ! Tu peux vraiment pas la boucler ?!

— Chef arrêtez de faire l'autruche !

— Mais bordel je fais pas l'autruche ! On va s'en tirer ! Tu m'entends ?! Toi et moi !
Mais pour ça faut que tu la fermes !

— S'en tirer comment putain ?!
Il n'y a que deux manières d'échapper à la pluie qui s'apprête à tomber :
. Plonger dans le Tartare, ou se cacher dans le corps du titan, à nos risques et périls.
. Aller piquer le bateau de Gero et mettre la gomme. Or pour ça c'est officiellement trop tard. Gero est beaucoup trop loin d'ici.

— Il y a une troisième solution ! Suis-moi ! Ne me lâche pas d'une semelle !

— Qu… Qu'est-ce que vous avez en tê…

— On va entrer dans un portail ! Exactement comme Lupanar !

— … !


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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Lun Juil 17, 2017 21:23

Top le retour en arrière sur le combat de Gero. Un Gero qui, d'ailleurs, semble n'avoir pas dit son dernier mot dans l'histoire... Je suis franchement intrigué par cette espèce de "vision" de Barta. Les trucs temporels, soit c'est fade, soit c'est bien ficelé et je surkiffe. Je crois avoir ma petite idée te concernant, vu la qualité et la rigueur de ta fic jusqu'ici, mais je préfère ne pas me prononcer (j'ai pas de vision de l'avenir après tout). :P

Le choix de musique, toujours bon à l'oreille et particulièrement bien adapté à la scène.
Je n'ai jamais fait gaffe car je n'écoutais pas tes musiques au début (je n'avais pas compris l'utilité du smiley :oops: ), mais j'ai l'impression que tu laisses toujours la même musique pour un chapitre. Pour ceux que j'ai vus avec musique, ça ne posait pas de problème car le rythme était toujours le "même", mais ça pourrait devenir gênant si tu choisis un brusque changement... Ce n'est cependant pas une critique, plutôt une suggestion, et encore, si ça se trouve tu le faisais déjà pour des chapitres que j'aurais vus sans zik. ;-)

Faute de frappe :
Mais il finissent tous sacrément rmal dans l'histoire.

C'est peut-être la seule fois que j'en relève une dans ta fic. 8-)
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Mer Juil 19, 2017 21:47

Merci Kurama !

Kurama_Senju a écrit:Top le retour en arrière sur le combat de Gero.

^^

Kurama_Senju a écrit:Un Gero qui, d'ailleurs, semble n'avoir pas dit son dernier mot dans l'histoire... Je suis franchement intrigué par cette espèce de "vision" de Barta. Les trucs temporels, soit c'est fade, soit c'est bien ficelé et je surkiffe. Je crois avoir ma petite idée te concernant, vu la qualité et la rigueur de ta fic jusqu'ici, mais je préfère ne pas me prononcer (j'ai pas de vision de l'avenir après tout). :P

Le premier arc de cette histoire est en réalité fondé sur un gros délire temporel qui, je l'espère, aura son intérêt ^^
Concernant Gero, spoil : ça aurait pu, mais le pourquoi de sa trinité n'est pas lié aux voyages dans le temps :3

Kurama_Senju a écrit:Le choix de musique, toujours bon à l'oreille et particulièrement bien adapté à la scène.

Is cool o/
Je me plante de moins en moins avec les musiques, c'est bon à savoir :twisted:

Kurama_Senju a écrit:Je n'ai jamais fait gaffe car je n'écoutais pas tes musiques au début (je n'avais pas compris l'utilité du smiley :oops: ), mais j'ai l'impression que tu laisses toujours la même musique pour un chapitre. Pour ceux que j'ai vus avec musique, ça ne posait pas de problème car le rythme était toujours le "même", mais ça pourrait devenir gênant si tu choisis un brusque changement... Ce n'est cependant pas une critique, plutôt une suggestion, et encore, si ça se trouve tu le faisais déjà pour des chapitres que j'aurais vus sans zik. ;-)

Eh bien, pour tout te dire, quand je choisis une musique, je pense effectivement à tous ces paramètres, je pousse même le vice jusqu'à tenter d'anticiper vos vitesses de lecture, pour ensuite mettre en parallèle une musique dont je sais qu'à tel moment de votre lecture, vous en serez approximativement à tel passage de la musique, et j'essaye de faire en sorte que tout colle à la note près, et c'est un énorme casse-tête pour tout dire :lol:

Merci pour la faute de frappe ! Je m'en vais corriger ça de suite :mrgreen:

Et surtout, merci pour tes commentaires, je ne le dirai jamais assez !


------------------------------------------------------------------------------
Chapitre relativement long ci-dessous, maï frendz, à lire en plusieurs fois donc :)
(pour ceux que ça intéresse de lire bien entendu :lol:)
Et comme d'hab : version PDF
28


The Mountain





Le bateau redémarra miraculeusement, au bout du 8e essai.

Gero partit au quart de tour, pied au plancher.

La coque glissait sur le sang des baleines alignées dessus le Tartare.

Théâtre d'une course contre la montre, la énième.

Contre les secondes, pesées en millièmes.

En cette heure du soir, le rideau de pluie ne se ferma jamais sur leurs vies, à elle et lui.

Sinon trois gouttes, la belle affaire.

Deux pour le compte de l'autre passagère, clandestine de son état.

Indéfectiblement restée debout, droite comme le mât qui, comme le loup, n'y était pas.


Tagoma croisa les bras sur son opulente poitrine, qui contrastait avec sa minceur, comparable à celle d'Hiéronimus. Elle se gratta la joue gauche du bout du doigt, sur un air embarrassé. Embarrassée d'avoir - vraisemblablement - à mourir incessamment.

— Ce serait tellement plus simple, si tu te laissais prendre gentiment.
Mais je vois bien ton sourire. De quoi allons-nous décéder cette fois ?

— Je viens d'appuyer sur le bouton qui déclenche l'autodestruction du bateau, notifia Gero.

— À quoi ça servait d'éviter la mort qui pleut du ciel, si c'est pour se faire sauter comme un Kamikaze la minute d'après ?

— Parce que ça me laisse le temps de terminer mon café et ma clope.

— …
Je vois.
Ça se tient.
Une bombe donc ? … C'est tout ?

— Ne sous-estimez pas la Rouxboat.
Surtout que j'ai investi 100% du “One Million” restant dans cette bombe. Je n'ai même plus de quoi redémarrer.

— Hm.

— Ne pensez même pas à fuir. La bombe va exploser dans quelques secondes, et son rayon d'action s'étendra beaucoup trop loin pour que vous puissiez y échapper, même si vous décollez maintenant.


Tagoma cilla.

— Haan… tu es trop mignon gamin, s'émoustilla le dur Maréchal, qui donnait l'air de se retenir de sauter au cou de Gero comme qui se jetterait sur une peluche pour la câliner. C'est quoi ce bluff ? Tu croises les doigts pour que je m'enfuie c'est ça ? Je suis sûre que tu n'as absolument pas investi les 100% de One Machin – quoi que ce soit – et que tu peux parfaitement faire démarrer le bateau.

— …

— D'ailleurs je suis sûre qu'il n'y a pas de bombe.

— Je me fiche de ce que vous pensez, souffla Hiéronimus, d'une voix éteinte.
Vous verrez bien vous-même ce qu'il se passe dans quelques secondes. Faites vos prières. En ce qui me concerne… c'est fait.

— Malheureusement pour toi, j'ai de très bonnes raisons de croire que tu mens.

— Ah oui ?

— Tu finiras calciné, certes. Mais la Voyante capturée par nos services secrets a certifié que tu n'allais pas mourir avant après-demain. Conclusion : cette bombe -si elle existe- ne te tuera pas. En tout cas pas ce soir. Alors à moins qu'il ne s'agisse d'une arme chimique, je ne vois pas comment tu pourrais survivre à l'explosion et pas moi. Puisque je suis dix mille fois plus puissante que tu ne l'es.


Gero sourit. D'un sourire qui fit “sourciller” Tagoma ; car il sembla alors au Maréchal que le faciès adolescent ne marquait plus l'expression d'un match nul, mais d'une victoire nette et sans bavures.

— Vous réfléchissez moins vite et moins bien que vous ne le pensez, madame le Maréchal.

— On verra…

— On verra.


Les deux patientèrent alors. En attente d'une explosion qui ménageait son entrée.
Alexander Gero ne semblait fournir aucun effort pour paraître le plus calme possible.
Au contraire de Tagoma.


— Ok j'ai compris, fit-elle enfin.
Tu es sur un siège éjectable, qui t'enverra le moment venu dans les étoiles, donc hors de portée du rayon de l'explosion. Si tu penses que je vais te laisser faire…


Le sourire d'Hiéronimus ne fit que s'élargir encore, forçant mécaniquement celui du Maréchal à disparaître ; mort-né.

— Rizi-TaS, toi qui sais tout, dis-moi, selon tes calculs, qui survivra à l'explosion qui vient ? souffla Gero.

“Selon les calculs de Rizi-TaS, il y aura 1 seul survivant, en dehors de Rizi-TaS lui-même évidemment, ISSOU.” Informa l'intelligence artificielle.

— Rizi-TaS ? Oh… c'est donc l'IA sans dieu ni maître dont m'a parlé le docteur Lévis Brief après sa capture ? raccorda le Maréchal. Mais il est stupide ou quoi ce Rizi-TaS ? ajouta-t-elle interloquée. Tu lui as demandé qui survivra et il t'a répondu sur le nombre et pas sur l'identité.

— C'est parce que c'est un troll.
Il sait qui d'entre nous deux survivra. Mais il ne le dira jamais. Ça l'amuse de nous voir psychoter, sourit Gero, d'un sourire de déséquilibré mental. Mais voyez-vous, madame le Maréchal, je n'ai pas besoin de savoir qui survivra… moi. Il me suffit personnellement de savoir combien de personnes survivront.


Tagoma ne comprit pas tout de suite.

Puis elle percuta.

Gero s'en rendit compte, et montra alors toutes ses dents à ses propres pieds déchaussés, qu'il agitait dessus-dessous les pédales, et fixait sans bouger.

— Si j'en crois vos dires, la Voyante a prouvé que je serai encore vivant demain. Donc, à supposé que cela soit vrai, on peut en conclure que je ne vais pas décéder dans cette explosion. Or il n'y aura pas deux survivants mais un seul, selon Rizi-TaS l'omniscient. Faites le calcul.

— …

— Au revoir madame le Maréchal. Ce fut un plaisir de vous avoir rencontrée.

— Bravo, se mit bientôt à lentement applaudir Tagoma, sur un accent italien suffisamment naturel pour trahir sa planète d'origine : Pasta IPesto III.
Avec toute ta rhétorique, tu as atteint ton seul objectif : ériger l'existence de la bombe en axiome.
Malheureusement pour toi, mon meilleur ami s'appelait Sorbet. Et j'ai suffisamment traîné avec lui pour être immunisée contre la rhétorique fumeuse et les sophismes de tous poils.


Le sourire victorieux de Gero se mua en sourire victorieux… simulé.
La nuance n'échappa en rien à Tagoma, qui de fait s'autorisa un sourire glorieux, avant d'interpeller Rizi-TaS sans crier gare.

— Rizi-TaS ! Où se trouve la bombe !

Gero manqua de s'étouffer.

Le coup de s'adresser directement à Rizi-TaS, sans passer par lui, Hiéronimus…

… Il ne l'avait pas vu venir !

Le pire, c'est que ça pouvait marcher sur un malentendu !


“Invitée, la Staar Bomba 1.5 se trouve dans le boîtier vissé sur le flanc gauche du bateau.”

Gero s'étouffa, vouant l'IA aux pires atrocités, tandis que le Maréchal posait déjà la main sur la cassette boulonnée pour l'arracher sans plus de cérémonie. Elle tira. Une fois.
Il ne se passa rien.

Gero s'étouffa, mais d'allégresse cette fois.

— Ha ! Imbécilo ! se laissa-t-il aller. Vous pensiez vraiment que les constructeurs de ce véhicule auraient rendu ce boîtier aussi fragile que le toit que vous venez d'arracher ? Il faut une puissance d'au moins 20000 unités pour espérer détacher ce bloc !

Tagoma ne broncha pas.

Elle tira une seconde fois.

Rien.

Elle tira un troisième coup sec.

Et cette fois, le boîtier se détacha proprement.

Il fut alors jeté au loin.
Par précaution, dans une direction différente de celle où la pluie acide fut abattue.
Car éclaboussures il y aurait. Et Tagoma les voulait salées, pas acidulées.


La mâchoire de Gero se décrocha, tandis que Tagoma faisait des moulinets avec son bras engourdi.
Elle porta les mains au bas de son dos, pour s'étirer longuement, se donnant l'air d'une doyenne ratatinée.

— Aaaah ! Je suis trop vieille pour ces conneries…, finit-elle par lâcher, pour la référence. Être bannie toutes ces années m'a pas réussi apparemment. D'ailleurs il m'a aussi fallu trois essais pour ouvrir un bocal à cornichons ce matin…


— C'est quoi ce bordel ! Rizi-TaS ! C'est quoi la puissance de Tagoma au juste ?! Hurla désespérément Gero, qui se redressa aussi sec sur son siège, mains ancrées sur le tableau de bord aux mille et un boutons.

L'explosion eut lieu pile à cet instant. Visible depuis la Lune certainement. Le jet d'eau salée doucha Hiéronimus et Tagoma sous une pluie torrentielle, en dépit de la distance monstrueuse.

— Alors comme ça, c'était une Staar Bomba 1…, pensa tout haut le Maréchal. Effectivement, je n'y aurais pas survécu, admit-elle en s'essuyant le visage d'un revers de main, pour ensuite sauter du véhicule et atterrir sur le dos de la baleine mortifiée juste en dessous ; baleine convertie à son insu en porte-navire.

Mortifiée… peut-être pas, tout compte fait.
Car vu la taille de ces mammifères disposés sur l'eau en file indienne, le passage en force de la Rouxboat leur avait peut-être fait l'effet d'une banale écorchure à peine visible à leur échelle, bien que les traces de sang et de chair éventrée s'étendaient à perte de vue.

Une broutille finalement, pour ces rois des mers alignés sur l'eau. Car il s'agissait bien de rois des mers, qui avaient d'ailleurs livré bataille contre le titan Agar.io fut un temps à peine révolu. De nombreuses blessures encore fraîches - sur leur cuir à moitié submergé - en témoignaient, du moins le laissaient entendre. D'ailleurs, la présence insolite de ces baleines émoussées, aussi haut en surface, en cette heure du soir, tenait probablement du repos dit du guerrier.

Tagoma s'assit sur le nez du bateau, et contempla un instant l'océan nuiteux, et la fille indienne. Ce spectacle post-crépusculaire, sous la lune immense et les étoiles aux mille couleurs, reflétées sur le sang des baleines, valait bien le coup de tourner le dos à Gero. D'ailleurs si Tagoma avait daigné quitter le vaisseau-mère, ce n'était pas tant pour mettre la main sur Hiéronimus que pour pouvoir observer d'un peu plus près cette fresque grandeur nature digne du plus passionnant des documentaires sur Nat-Geo-Star.

Ce-même spectacle naturel qu'elle avait entraperçu à travers la baie vitrée de sa chambre, là-haut dans le ciel, et qui l'avait suffisamment subjuguée pour la convaincre de descendre y voir de plus près. Ça… et le fait de mettre la main sur Gero, ou plutôt de faire cesser les jérémiades du colonel Kiwi qui n'en finissait plus de casser les oreilles du Maréchal avec son histoire de “surdoué qu'il faut absolument capturer si on veut être sûrs à 100% de gagner toutes les batailles à venir, et ce sera le cas, on va gagner, toi et moi au moins, on sera en finale, ne me demande pas comment je le sais mais je le sais. Quant à savoir lequel de nous deux s'assoira ensuite sur le fauteuil d'Empereur-Tout-Puissant, je parlais d'une finale tantôt, une guerre n'est-ce pas, mais une petite, et une bonne, entre quatre yeux, car pas de vote ni de suffrage universel chez nous, nous ne sommes pas barbares pour autant, la chose se fera de belle manière, rancœurs mise en part, dans le colisée Impérial, avec des lauriers pour le vainqueur, et des applaudissements pour la perdante.”

Tagoma sourit sous cape, repensant au “pour la perdante” venu de nulle part. Elle méprisait Kiwi, pour l'avoir bannie, mais le Maréchal devait admettre que ses discussions avec le petit-frère du Gouverneur Danmarine ne manquaient jamais de ce cynisme incandescent, qu'elle savait apprécier. Presque autant que les parfums toujours très recherchés du colonel, qui rappelaient au Maréchal son propre militaire de père, veuf et donc violent, ou l'inverse saura-t-on jamais, mais père quand même.

Gero, lui, se tenait debout, dans la cabine du bateau, poings et dents serrés à tout rompre.
Regard révulsé, inondé de réflexes assassins difficilement contenus.

Il voyait Tagoma qui l'ignorait royalement. Ce qui ne faisait qu'ajouter à la frustration de l'adolescent, car il ne pouvait aller absolument nulle part, ni à la nage ni autrement, sachant que le bateau était apparemment complétement empêtré, par les hélices notamment, dans les chairs animales. Empêchant même toute tentative de transformation du véhicule.
Il fallait de l'eau sous le hors-bord pour pouvoir le faire glisser et prendre la tangente. De l'eau…… Pas de la viande.
De l'eau, des roues… ou du temps.
Celui nécessaire pour dégager l'embarcation.
Et la remettre à flot.


Les roues du bateau étaient gelées, depuis un certain épisode.
Quant au temps, Tagoma n'était certainement pas disposée à en concéder.
Alors dans son impuissance, Gero ne put rien faire d'autre que ronger son frein…
En attente du moment où le Maréchal se lasserait du paysage et viendrait le chercher.

Il la regardait, tandis que le vent d'Ouest s'engouffrait dans ses cheveux bruns à lui…
… Et dans la veste militaire semi-rigide que le Maréchal avait jetée aux trois quarts sur ses épaules, pas plus larges que ça.
Cet ample vêtement était tout ce que pouvait détailler Gero depuis sa position. Le reste de l'accoutrement du Maréchal, il n'avait aucune idée de sa nature, et pourtant il avait dû voir ce qu'elle portait, quand elle lui faisait encore face. Il avait dû voir… Mais il ne se souvenait pas quoi. Trop choqué sur le coup - par l'apparition de Tagoma - pour jamais se souvenir après-coup des vêtements qu'elle avait sur elle.




Elle avait le visage placide… mais lisse de froideur. Une couche de rouge à lèvre noire ébauchait ses trop fines lèvres.
Gero se demandait comment un visage aussi lénifié pouvait appartenir à celle qui était considérée dans tout l'Empire comme en seconde position sur le plan de la tyrannie, juste derrière l'Empereur.

Enfant battue, ceci expliquant cela.
Oh les coups, elle ne les avait jamais sentis. Car trop puissante, même à l'époque.
Elle ne les avait jamais sentis. Mais encore faudrait-il préciser : … physiquement.

“Rizi-TaS ? tenta Gero, non pas en chuchotant -beaucoup trop risqué- mais carrément dans sa propre tête, espérant que l'IA maîtrise éventuellement l'art, tout scientifique, de la communication télépathique.”

“Oui, utilisateur ? Qu'y a-t-il pour votre service ?”


Le cœur de Gero accéléra.

“Es-tu encore en communication avec Agar.io ?”

“Affirmatif, utilisateur. Pourquoi ?”

“Il pourrait pas venir nous filer un coup de main des fois ? Une nouvelle Gifle serait pas de refus là.”

“Nous sommes trop loin. Or, Agar.io n'a le droit qu'à un boost de vitesse par jour. Déjà utilisé.
Vous connaissez sa lenteur, utilisateur. D'ici à ce qu'il ait pu nous rejoindre, vous aurez déjà eu le temps d'oublier pourquoi vous l'avez fait appeler.”

“Bon, alors j'ai une commande à passer.”

“Je note.”

“Attends… Agar.io peut-il cracher jusqu'ici malgré la distance ?”

“Oui. Nous nous trouvons encore dans son rayon d'action. Par contre nous sommes assez loin de lui pour que le trajet aérien des crachats prenne plus ou moins de temps. ISSOU.”

“D'accord. Voici ma commande. En ce qui me concerne, je prendrai juste de l'eau plate. Tagoma quant à elle prendra 3 Agar.io miniatures faits de morve explosive, ainsi que 2 bombes à eau aussi grosses que possible, et enfin : la salade spéciale anguille”

“Les miniatures aqueuses qui ont un entrelacs d'anguilles survoltées à la place du cerveau ?”

“Oui.”

“ISSOU, votre commande est passée en cuisines utilisateur. La préparation prendra 2 minutes, et la livraison prendra 12 secondes”.

“2 minutes et 12 secondes ? C'est trop long. Retire les bombes à eau géantes de la commande.”

“Soit. Cela nous fait donc un délai d'une minute et 3 secondes.”

“Rizi-TaS, je plaisantais hein, pour l'eau plate.”

“Rizi-TaS n'est pas stupide.”

"Non, mais tu es méchant comme une teigne. Et tu aurais été capable de m'envoyer une bombe à eau faite d'eau plate sur la gueule, si je n'avais pas pris la peine de préciser que je plaisantais.”

“Utilisateur, si vous voulez l'avis de Rizi-TaS, les “plats” commandés pour votre invitée ne suffiront pas à la “rassasier”. Cela est à peine un hors-d'œuvre pour elle.”

“Je m'en doute, mais on ne perd rien à essayer. Si tu as une meilleure idée, je suis tout ouïe.”

“Meilleure, Rizi-TaS ne sait pas, mais vous seriez bien avisé de regarder ce qu'il y a sous les pieds de l'invitée”




Et enfin, Gero réalisa.


Il réalisa sur quoi reposaient les pieds du Maréchal, tranquillement assise sur l'avant du bateau.
Quoi ? Elle ne s'en rendait pas compte ?


Le cœur de Gero commença à tambouriner dans sa poitrine.

“Ça va se passer dans combien de temps ?” questionna l'adolescent.

“56 secondes.”

“Alors débrouille-toi pour que ma commande prenne exactement 56 secondes à arriver, pas une de moins, pas une de plus.”

“Il va d'abord falloir les tuer, ces 56 secondes.”

“Je m'en charge.”

— Je peux vous tutoyer ? hasarda Gero, à l'endroit du Maréchal, sans bouger de sa position.

— ……
Dans la mesure où ton grade - une fois lobotomisé - t'autorisera à me tutoyer, autant commencer maintenant si ça te fait plaisir, même si tu l'as déjà fait 2 fois, murmura-t-elle, sans détacher son regard du tableau onirique – peut-être cauchemardesque ; avec tout ce sang bientôt infusé dans l'eau de mer - déroulé devant ses yeux d'un noir imperturbable.

— Tu as dit que tu as été “débannie”.


Ce disant, Gero leva les yeux vers l'incommensurable sac de points lumineux brillant de toutes les couleurs ; qui n'étaient pas tous des étoiles. L'un de ces points n'était autre que la planète sur laquelle Tagoma fut bannie. Un autre point : la nouvelle terre d'asile forcé de Barta. Un autre, celle de Jeece. Un autre, celle de l'inénarrable Reecoom aux poses notoirement lascives…
Jalonnant lesdits points de lumières, pléthores d'empreintes aux airs d'aurores polaires plus ou moins colorées, plus ou moins longues, plus ou moins larges, plus ou moins visibles, formant une aquarelle chimérique dépeignant les branches de l'Arbre-Monde, dont les planètes n'étaient autres qu'autant de fruits mûrs en suspens.

— Oui. J'ai été officieusement débannie. J'ai posé mes valises hier.

— Tu es la seule ?

— Pour l'instant, oui. Mais il n'est pas impossible que Sorbet le soit aussi très bientôt.

— Sorbet ?!

— Que d'émotion…

— Mais vous êtes tombés sur la tête ou quoi ? … Vous allez quand même pas rapatrier Sorbet ?

— Nous… non. Les diplomates, peut-être.

— Personne n'a intérêt à rapatrier Sorbet ! Personne !

— Je le pense aussi.

— Il va prendre le contrôle de tous nos esprits !
Tout le système à deux étoiles… Du premier au dernier d'entre nous !

— …

— Non mais, son but c'est certainement pas de conquérir la Terre, hein. La Terre c'est une fin en soi pour vous. Mais pour lui, c'est juste le niveau tutoriel. Il va tous nous retourner le cerveau avec sa rhétorique, puis tous nous embarquer pour aller conquérir d'autres… galaxies. L'histoire de la planète-sans-nom qui saute de son orbite, je suis sûr que c'est un coup du Sénateur Sorbet. Il a trouvé le moyen de motoriser un astre suffisamment grand pour tous nous contenir et servir de vaisseau conquérant le moment venu.
Mais vous êtes débiles ou c'est comment ? Il a été banni plus de cinq ans. C'est plus de temps qu'il n'en faut à un meuporg pour passer du niveau 1 au niveau 3. Et vu ce que Sorbet était déjà capable de faire au niveau 1… vous pensez bien qu'au niveau 3, ses mots sont encore plus affutés ! À part Piccolo et son bon sens infaillible, puis très éventuellement Bulma et ses 229 de QI, je ne vois personne pour résister à un Sorbet niveau 3…

— Je n'ai jamais connu Sorbet conquérant.
Et encore faudrait-il prouver qu'il s'agit d'un meuporg Spé rhétorique. De toute façon si les diplomates vont le chercher sur la planète déserte, et réalisent qu'il a changé physiquement, ils déduiront qu'il a évolué et ne prendront plus le risque de le débannir…

— Non mais n'im-por-te quoi !
Il y a des meuporgs qui savent régresser volontairement jusqu'au niveau 1 je te ferai savoir ! Sorbet pourrait très bien se présenter au niveau 1 devant ses sauveurs, façon de montrer patte blanche, et une fois revenu au bercail, il va relâcher le niveau 2 voire plus !

— Ah oui ? … J'y connais pas grand-chose en meuporgs, pour tout t'avouer, admit Tagoma, toute désinvolte.


Gero sourit.

Voilà.

Il avait gagné.

Du temps.

Et tellement plus encore.


Le Maréchal cligna des yeux - comme toujours et comme tout un chacun – mais lorsqu'elle ré-écarta les paupières, ce fut pour se voir nager au beau milieu des nuages dessous le Pandéominum, à mille lieux du niveau de la mer qu'avait déjà repris Gero pied au plancher.

Tagoma battit vivement des paupières, trois fois, déboussolée.

Et lorsqu'elle comprit enfin…

… se claqua le visage du plat de la main droite. Tandis que la gravité lui ordonnait déjà de s'en retourner dans les bras de Gaïa, ou plutôt de Poséidon.

Elle avait été éjectée -et la Rouxboat renversée- par le souffle surpuissant de la baleine-chromatique.

Le maréchal se tenait jusqu'alors sur l'un des orifices dorsaux, dits évents, du mammifère, sans le savoir.

Alexander filait au vent plus vite que le vent lui-même.
Il jeta un œil au rétroviseur futuriste et vit Tagoma flottant plus haut plus loin, aux prises avec la commande de plats chauds à consommer sur place qui lui était subitement tombée dessus. Hiéronimus regarda sa montre. Effectivement, 56 secondes étaient passées.

Une secousse aussi subite que démesurée manqua soudain de reverser l'embarcation et força Gero à regarder droit devant lui, sur le nez du bateau où se trouvait encore le pod monoplace mais aussi…

… Tagoma.

Le fils d'Albon eut un haut le cœur tandis que son instinct l'obligeait à re-regarder dans le rétroviseur.





Il n'y avait déjà plus rien ni personne là-bas au loin.

Interdit, Gero ramena très lentement son visage par devers lui ; par saccades.

Tagoma ne se tenait pas exactement sur le nez du bateau. Elle avait juste posé un pied sur la pointe de la proue. Et l'embarcation promenait ainsi le Maréchal sur son chemin, partant de ce seul contact du bout du pied.

“Elle… Elle en a déjà fini avec ses combats ?

C… cette fille… est dans une ligue complétement différente de tous mes autres poursuivants…

Alors… c'est ça… le niveau d'un banni ?

Les autres bannis sont-ils dans ces eaux-là aussi ?

S'il en débarque d'avantage sur Terre… Son Gokū et ses amis vont se faire bouffer crus !”


Le Maréchal - d'une simple pression du pied sur la proue du bateau - provoqua un mouvement de balancier, accentué par la vitesse-même de l'engin, qui envoya le hors-bord fendre les airs en ligne courbe. Tagoma, toujours soumise à l'énergie cinétique engrangée par la reculade avortée, s'envola sur un angle de 150° puis redressa la barre et fonça pour intercepter le hors-bord qui vibrionnait encore haut dans les airs.

Elle tendit les mains pour attraper le bateau mais n'attrapa que du vent car Gero eut entretemps activé une capsule à dessein d'alourdir -et donc de faire chuter- l'embarcation juste avant que cette dernière ne soit saisie à bras le corps par le Maréchal. La capsule contenait jusqu'alors un très lourd morceau d'épave récupéré sur le tapis océanique quelques instants plus tôt.

Tagoma serra et desserra les mains ; comme frustrée de les voir si vides.

“Je me demandais pourquoi il avait fait ramasser ce morceau de ferraille durant sa fuite…
Alors comme ça, il savait déjà que ça allait finir comme ça ?
Oui… Forcément.
Compte tenu du temps que prend une capsule pour libérer son contenu, le gamin a agi beaucoup trop vite pour ne pas avoir anticipé mon coup avant même que je n'y ai pensé…
Ou alors…… il “voit” et réfléchit très vite. Presque aussi vite que je ne me déplace…”


Et tandis qu'elle se posait encore toutes ces questions sur le niveau de Gero, ce dernier pétait littéralement un plomb dans les oreilles de Rizi-TaS.

— Mets la gomme ! Mets la gomme ! Je ne veux plus entendre parler de One Million ! Fais tout ce que tu peux pour aller aussi vite que possible ! Turbo, nitro, kérosène, tout ce que tu veux ! Débrouille-toi comme tu veux mais je veux tracer le Maréchal tout de suite ! FoooOonce !

Tagoma observa calmement la fuite du bateau, puis tiqua, réalisant que la Rouxboat filait bientôt à une vitesse supérieure à la vitesse maximale du Maréchal, qui ne s'en formalisa pas pour autant. L'embarcation n'était pas si rapide que ça, et la vitesse ne faisait pas tout dans la vie, n'en déplaise à un certain collègue banni.
Tagoma décocha une torpille qui alla se glisser sous le tapis océanique puis sous le bateau hypersonique. Quand l'obus explosa, la Rouxboat décolla une fois de plus, au grand désarroi de Gero ; aux yeux ronds.

Profitant du fait que le bateau ne pouvait plus se déplacer une fois dans les airs, Tagoma dégaina rapidement l'une des capsules bleues glissées dans le revers de sa veste. De cette capsule, le Maréchal soutira une meupoball, qu'elle activa, libérant alors quelque sorte de meuporg Spé télékinésie.

Ce meuporg n'était que niveau 2. Alors, la portée de sa capacité spéciale ne présentait pas un rayon suffisamment large pour concerner le bateau de Gero qui défiait encore la gravité au loin. Par contre, l'avion presque entier flottant à quelques pas du Maréchal -la faute au pouvoir de n°55 précédemment utilisé- entrait dans le périmètre d'action du télékinésiste, qui se vit précisément ordonné de projeter cet avion comme un javelot en ligne droite vers le bateau volant. Tagoma n'avait pas le temps de formuler une injonction verbale. Aussi eut-elle prit la peine de libérer un télékinésiste qu'elle savait télépathe par ailleurs.

Gero, bras tendus comme des balais, tétanisé sur son volant, yeux ronds comme des soucoupes, enfoncé au plus profond de son siège, vit du haut de ses hypothétiques 1200 unités, une carcasse d'avion lui foncer dessus sur une vitesse comparable à celle qu'aurait eue le même avion en parfait état de marche. Non, beaucoup plus vite que ça.
Beaucoup plus vite que Tagoma n'aurait jamais su aller.



Hiéronimus avait déjà compris ce que le Maréchal cherchait à faire.


Elle voulait s'assurer que la Rouxboat, en retombant sur l'eau, ne puisse plus filer à l'anglaise. Emprisonner le bateau dans un avion était donc une manière d'embrigader Gero, qui ne saurait logiquement pas faire démarrer son embarcation sur la moquette d'un airbus, ni faire sortir la voiture par les escaliers, encore moins par les hublots.

Le nez de l'avion-fantôme et celui de la Rouxboat entrèrent en contact dans un fracas de tous les diables. La coque de l'oiseau de métal étant évidemment plus fragile que celle du bateau, ce dernier “entra” tout entier dans l'avion bourré d'eau, après l'avoir transpercé comme du beurre malgré la pression interne. Les derniers hublots encore en place volèrent instantanément en éclat. Gero vit les sièges classe affaire et les squelettes de voyageurs éteints défiler sous ses yeux tous ronds -et plus gros que des planètes- comme au ralenti, tandis que la Rouxboat traversait l'intérieur de l'airbus sur toute la longueur de ce dernier.
Tagoma vit l'embarcation de Gero ressortir soudain par la queue de l'avion, et s'énerva sans mot dire contre le télékinésiste qui avait vraisemblablement mal géré son coup. Il avait jeté l'avion trop fort. Résultat : au lieu que le bateau soit prisonnier du Booing757 comme une sardine dans une boîte de conserve, la Rouxboat était tout bêtement ressortie par l'autre bout de l'avion, tandis que l'oiseau de métal continuait sa farandole en ligne droite vers l'horizon, tel un javelot projeté par le demi-dieu Hercule.

Le hors-bord atterrit finalement sur l'eau, paré à redémarrer.

Mais il ne redémarra pas.

Tagoma bugga.

Puis se félicita.

En son for intérieur.

Si Gero n'avait toujours pas démarré, alors il ne pouvait y avoir qu'une seule explication.
Le bateau était enfin tombé en panne de carburant.


“Pour un simple humain sans pouvoirs, il s'est pas mal débrouillé jusqu'ici, je dois admettre.”

Le Maréchal “rangea” le meuporg dans sa meupoball, elle-même sitôt rangée dans une capsule.
La jeune femme lévita ensuite tranquillement jusqu'à rejoindre la position du bateau définitivement à l'arrêt.
Lorsqu'elle atterrit sur le nez de l'embarcation, Tagoma s'avança puis s'engouffra dans la sombre cabine par le toit éventré.

Elle chercha Gero du regard.

Elle chercha sur les sièges.

Puis sous les sièges.





— Ah le salopard. Il m'a eue, sourit-elle, en se redressant sous les étoiles aux divers teintes et degrés de luminosité.


“Il est resté dans l'avion.”





“Il avait repéré l'avion avant même que je ne retire la Staar Bomba. Et tout ce qu'il a pu dire et faire ensuite n'avait - pour seul et unique objectif - que de nous rapprocher du Booing757, puis de me pousser à utiliser cet avion en me faisant croire que l'idée venait de moi…”

“Par contre, dans la panique et la précipitation, il m'a laissé deux beaux & gros cadeaux…”
remarqua le Maréchal, orientant les pupilles d'abord en direction du véhicule surréaliste, puis du titan des mers non moins chimérique, qui se tenait parfaitement immobile, dans le lointain, penché vers l'avant.

Posture que tout dresseur de meuporgs, même néophyte comme Tagoma, saurait interpréter comme “je n'ai plus aucun maître ici-bas”.
Certes, Gero avait sûrement - par devers lui - la meupoball odorante permettant d'apprivoiser Agar.io.
Plus précisément : de conférer à Gero, aux yeux du titan, l'odeur du Grand-Horloger.
Vu comme une mère par les meuporgs organiques.

Cela étant, toute meupoball si rare soit-elle ne fonctionne que sur un certain rayon.
Or, Hiéronimus avait dû sortir de ce rayon, en décidant de rester dans l'avion.

Tagoma regarda autour d'elle. À gauche, puis à droite.

“Il ne reste plus que moi dans les parages ?”


La jeune femme activa son scouter, et vérifia.

“Parfait.
Personne.
À part toi et moi.
Kiwi va se bouffer les doigts de m'avoir envoyée au lieu de descendre lui-même.
S'il avait su que tu étais là, #19.
Je ne savais pas non plus.
Irai-je me plaindre ?
Le premier à s'approcher de toi, avec une meupoball suffisamment puissante en main, sera ton nouveau maître ; ta nouvelle mère plutôt, pour le peu que je crois savoir.
Eh bien, heureusement que je ne sais quel démon gardien m'a soufflé de prendre une poignée de ces drôles de balles odorantes avec moi, juste au cas où, avant de venir. Si je n'avais rien eu sur moi, le temps d'aller chercher une bonne balle dans ma chambre, c'est sûr qu'un petit filou aurait déjà mis la main sur le titan. Les nouvelles vont si vite dans ce milieu d'otaku.”




“Aux dernières nouvelles, la subordonnée de Nightgoldstorm aurait débloqué une nouvelle transformation… Et serait aussitôt partie se perdre en quête initiatique, s'en allant grossir ailleurs, en poids militaire, sur quelque autre planète. Pourquoi une autre planète ? Pour ne pas attirer notre attention ?
Prépare-t-elle quelque chose de si grand, de si colossal, qu'il lui faille changer temporairement non pas de pièce, non pas de pays, mais de monde ? Par discrétion ?




Soit. À elle sa transcendance, ses découvertes, ses acquêts, ses voyages initiatiques.
À elle tous ces atouts.
Kiwi de son côté a pour lui la Voyante.
Danmarine a une armée.
Les gentils ont un Gokū.
C-X a sa discrétion.
Gero a son intelligence.
Le Sorcier a ses secrets.
Barnaby a ses pactes avec le Diable.
Tels sont les lègues du Dieu de la Guerre, pour ses 9 nouveaux élus.
Dixit la Voyante.
Et moi, la neuvième enfant de la Providence, qu'ai-je alors ?
À dire vrai, on se le demandait ce matin, avec Kiwi.
Moi j'ai la réponse, désormais.

Car moi, je t'ai, toi.

Toi la Montagne.

Qui a les jambes ancrées au fond des abysses.

Et la tête perdue dans les nuées.

Alors, monsieur le Dieu de la Guerre, monsieur le Grand-Horloger…

Penses-tu que je ne te sache pas ?

Tu nous as choisis tous les neuf ; depuis avant nos naissances ?

Tu nous as choisis pour qu'on t'amuse ?

Où que tu sois.
Oh, moi je te vois.

Tu t'es débrouillé pour créer des liens entre nous…

Kiwi et moi…

Gero et moi…

Gero et la Sang-mêlé…

La Sang-mêlé et le Sorcier…

C-X et le Directeur…

… Tu nous as rapprochés…

Fait se rencontrer, les uns après les autres…

Tu nous as inspiré nos grands rêves respectifs.

Et tu les as pensés de sorte à ce qu'ils se contredisent entre eux.

Puis tu nous as lâchés sur le monde.

Non.

Sur l'univers.

Car telle est la taille de l'arène que tu nous destines, en vérité.

Tu serais vexé que nous nous limitions à la Terre, alors qu'il y a cet univers entier, que tu as créé avec tout ce qu'il contient.

Créé uniquement pour nous 9.

Comme terrain de jeu aux possibilités infinies.

Tu as créé l'univers, et tu y as jeté tes élus pour te divertir.

Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un debout.

Forcément.

Un seul de nos 9 rêves se réalisera jamais.

Par exemple, je veux devenir Impératrice ; et je suis tout sauf homo'. Alors vu que la blonde Gratteuse de Verre rêve de se caser avec un Empereur, elle n'a pas intérêt à ce que le futur Empereur, ce soit moi. Elle préférerait que ce soit le colonel Kiwi. Sauf que moi, je ne veux pas de Kiwi en Empereur à ma place.

Il y a donc littéralement conflit d'intérêt. D'ailleurs, Le Colonel rêve effectivement de devenir Empereur. Et pour ça, il est persuadé d'avoir besoin du Grand-Frère. Or Gero n'a pas intérêt à se laisser attraper et lobotomiser, autrement, il ne pourra plus s'occuper de son propre rêve : la guérison de Stanley.

Exemple encore : Le Directeur rêve de tous nous faire rapetisser à sa taille. Il ne vit que pour ce projet. Mais si nous rapetissons tous à sa taille, alors le futur Empereur fera moins d'un mètre 75, ce que ne saurait tolérer Lupanar. Et je pourrais continuer comme ça jusqu'à boucler la boucle et prouver par A + B qu'un seul de nos 9 rêves peut se réaliser, à l'exclusion de tous les 8 autres.
D'ailleurs, si je ne m'abuse, Calfirũ signifie “9”, en Mehwa du Sud.
Et je suis sûre que c'est toi, le “démon gardien” qui m'a inspiré l'idée de prendre des meupoballs avant de descendre.
Je serais ta préférée des 9 Enfants du Rêve-Monde ?
Et tu as aussi fait en sorte que toutes les dates coïncident. La WW3, la bataille belliqueux-diplomates, le Tsunami, le samedi du retour prophétisé de C-0…, tous ces événements tomberont le même jour, demain. En résultera une guerre qui ne durera qu'un soir, et commencera sur Terre, avant de s'étendre à l'univers entier, tant le niveau sera élevé.

Si j'ai raison, si j'ai vu juste avec ma théorie des contradictions, alors… envoie-moi un signe !


Maintenant !”



Le tonnerre gronda.

Et gronda encore.

Miracle ou coïncidence ?

En tout cas, il gronda 9 fois.

Un sourire d'une rare violence se fit jour sur les lèvres satinées du Maréchal, tandis que son regard famélique roulait sur la carapace et les muscles démesurés, couverts de plaques de sel marin séché au vent. Les muscles de la Bête aux trois visages. Déjà trois au lieu d'un, donc. Évolution effrénée oblige.

“Viens voir maman, toi.
Tu seras le troisième symbole de la toute-puissance de l'Empire. Mon Empire, car tu ne manqueras pas de me faire gagner, dans la dernière ligne droite, contre le petit-frère du Gouverneur Danmarine. Oui, mon Empire. Dont tu seras le nouvel emblème, la Chose Bizarre, serpentant les sombres douves du Château-Fort, rongeant dans les fossés en coin, les os des malappris. Mais surtout, toi la Montagne, tu obéiras. À qui ? À moi. Cer Say Tagoma. En toute priorité, tu seras mon Joker. Et tu protégeras ta vénérée maîtresse des 8 autres Enfants du Rêve-Monde, ces faux-jetons qui la veulent mourir trop jeune. Allez, évolue, continue d'évoluer pour maman ! Il n'y a personne ici pour t'en empêcher ! Personne pour te mettre une amende. Personne pour t'entendre grandir. Car ici, tu fais encore moins de bruit qu'un arbre qui pousse. Même les meilleurs guerriers sensoriels du Gouvernement, du Ruban Rouge et de l'Empire, ne peuvent te sentir à cette distance ! Nous sommes si loin de tout et de tout le monde.”


Cer Say leva deux bras triomphants, un vers chaque soleil perçant déjà les nuages de feu.


“Mon bébé, bois toute l'eau que tu veux !

Termine les Océans si tu peux !”


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