— Qu’est-ce que tu entendais par « vive l’Empereur Kiwi » fit Nappa pour Dodoria.
— Je suis venu ici à la base pour représenter l’Empire dans le combat final. Mais je ne savais pas que l’adversaire était l’Empereur lui-même.
— N’y pense même pas. La dernière mesure était à 1 million. Et ça date.
— Alors ma présence ici n’a plus de sens.
— … Et donc, que vas-tu faire des 400000 unités que tu as accumulées ?
— Je te le demande. Ne sommes-nous pas dans le même camp ?
Nappa fut interdit l’espace d’un instant long comme un encéphalogramme plat, puis réalisa que oui…
… effectivement.
Il rompit le pain du dilemme.
— Tu as le choix.
Tu peux les garder jalousement pour toi et monter encore plus haut en grade dans l’Empire, sous Freeza.
Tu peux aussi en faire cadeau au colonel. Mais à quoi ça lui servirait ?
Et tu as enfin… une troisième option, plus osée et agressive.
— Tu me proposes d’investir dans Végéta ?
— Vois-le comme une société écran. En cas d’échec, eh bien, la tête du colonel Kiwi ne tombe pas. La tienne non plus. En cas de réussite…
— Donc Végéta ?
— Pour l’instant c’est le meilleur parti.
Mais le Genkidama est une action qui monte plus vite, sur le marché. C’est là-bas que tu dois investir. C’est la meilleure manière de te débarrasser de Freeza, et d’ouvrir ainsi la voie du fauteuil Impérial à la bande du colonel tout en brouillant les pistes en situation d’échec total.
— …
— Je t’envie. Ta position est la plus confortable, ce soir. Quel que soit ton choix, tu t’en sors au final. Ta vie n’est pas menacée aujourd’hui. Tu cherches juste à maximiser tes gains.
— Si tu savais.
— …
— Tu veux savoir ?
— … Non, ça va. On a déjà assez de problèmes comme ça pour l’instant je crois.
— Comme tu voudras.
Le silence de la réflexion.
— Maximiser mes gains hein ?
Ce serait le cas, si l’Empereur ne m’avait pas expressément ordonné de vous tuer. Ce qui inclut Son Gok, soupira Doria. Dès lors, il n’est plus question de maximisation mais simplement d’optimisation.
— …
— Je le trouve où, ce Genkidama ?
Brillant.
Dodoria n’y connaissait foutre rien en manipulation d’énergie, il opérait toujours intuitivement, la même intuition qui cette fois lui intimait qu’il avait sous les yeux une prouesse technique absolue.
La sphère, non le joyau, était parfait.
Opalescent.
Dense.
Silencieux. Au sens métaphysique du terme.
Le simple fait de se tenir à proximité modifiait ses énergies propres.
Il déambulait et se sentait… calme.
D’ailleurs c’était une accalmie enchanteresse, presque féérique, sévissant sur un rayon de 200 mètres aux alentours du Genkidama.
On craindrait presque que Freeza, cassant accidentellement sous la barre de ce rayon, prît connaissance de la réalité du Genkidama, à seule raison du changement d’ambiance.
Dodoria en prenait encore plein les mirettes.
C’était beau, juste trop beau… trop bon, trop bien.
Cette sphère des miracles, ces effluves circulaires éthérées qui parfois touchaient le sol, rampaient jusqu’à s’enrouler aux troncs des arbres, et puis les âmes ! Ces superbes âmes semi-matérielles de meuporgs décédés, qui investissaient la zone, attirées par on ne savait quoi de magique.
Elles, des flammes bleues, qui flânaient langoureusement au plus près de Gokū et du Genkidama, et ça et là du sous-bois.
— Yo.
Goku adressait le holà sinon le « oh là » à Dodoria, qui lambinait du regard encore un peu partout autour, faute à la magie de l’endroit, humilié, sanctifié par le joyau bleu-blanc.
— Yo, souffla-il, toujours à sa contemplation.
— Je peux t’aider ?
— C’est moi, qui peux t’aider.
— Hm ?
— Tu ne ressens pas mon énergie.
Dodoria qui avait la manie de poser des questions qui n’en avaient pas la ponctuation, marcha sans faire exprès sur la queue d’une flamme bleue, qui s’enfuit.
— Si, si, tu es fort.
Et… ton ami ?
— Ah, eux.
Fais pas attention, c’est une sorte de nounou. Il est inoffensif. Pour l’instant. Et bête comme un cheval.
Gokū, rasséréné, voila de nouveau ses yeux, ignorant les deux Freeza ici présents ; étant attendu que Dodoria s’épanchât plus profusément.
— Ça doit tellement te casser les burnes, de pas pouvoir aller te battre, observa l’Ogre.
Je te connais, tu sais. Nous sommes pareils. On n’a pas eu l’occasion de se mesurer lors de la dernière guerre. J’étais occupé avec les Mazokū, et toi avec le daron de Végéta.
— …
Gokū plissa les yeux, inquieté.
— Toi et moi, poursuivit Dodoria.
Qui concentra toute son énergie dans une main, en partance pour la bouche incorporée qui catalysa bientôt toute l’énergie brute volée à l’Empereur, sous forme de Kikoha rose bonbon.
— On aime la bouffe, et la baston. On se casse pas la tête avec des fauteuils. On n’a pas d’honneur à défendre.
— …
— Je te défie, Son Gok.
Le rythme cardiaque du jeune père de Gohan accéléra.
— Allons bon, Gok. Après tout ça. Quand tout sera revenu au calme. J’aurais kiffé t’avoir dans l’Empire, si seulement tu ne t’étais pas cogné la tête. Je réclame un combat. Et le perdant, paie un grec à l’autre.
— …
Gokū sourit en coin.
— Pitié dites-moi que Dodoria n’a pas essayé d’attaquer son démon gardien.
Ça pourrait mettre en branle tous les clones, et même rameuter l’Empereur.
— Je ne pense pas qu’il ait fait ça.
L’interrogation partait de Roshi, le retour : de l’un des 4 Piccolo ci-présents, épars.
Le mazokū se lançait par là même dans une opération. Diviser pour mieux frapper.
Son but : charger un ultime Makkankosappo réservé à l’Empereur lui-même.
Son objectif : atteindre les 600000 unités net.
Et c’était possible.
Le problème étant ‘simplement’ que les clones du nihilien allaient très probablement tirer la sonnette d’alarme —ou pire—, avant que les 600000 ne soient atteints.
Le mazokū fondait ses espoirs sur la seule hypothèse que tant qu’il n’atteindrait pas les 400000 unités affichées par Dodoria, ça irait.
Alors partant de cette théorie non encore vérifiée, Piccolo Junior eut décidé de se scinder en 4 versions de lui-même qui soulèveraient chacune de leur côté un Makkankossapo d’environ 150000 unités. Ainsi, le seuil d’alerte ne serait atteint par aucun, séparément.
Naturellement juste au moment de tirer, les quatre Piccolo redeviendraient un seul et unique.
Le but n’était toujours pas d’abattre Freeza.
Mais de ramener l’Empereur dans les eaux du Genkidama.
À tout prix.
— Boy ?
Le mentor de Gohan, du moins sa copie interpellée, différente de celle qui conversait encore avec Roshi, baissa le regard vers C-17.
— Tu veux quoi ?
— Et si on mettait notre rivalité de côté ?
— Parce que tu penses que j’ai ce temps-là ce soir ? Parle, voyons.
— Ah, super.
— …
— Oui. Je cherche un moyen d’expliquer et de résumer sans pondre un pavé. Sans donner trop d’informations aussi, au cas où tu ne serais pas Piccolo.
— …
— Alors en gros. Je suis un meuporg. Jusque-là tu suis ?
— Oulah. Et la version courte, ça donne quoi ?
— Les meuporgs mécaniques comme moi, en vertu des trois lois de la meupotique, ne peuvent pas attaquer librement de… ningen. C’est comme ça qu’on qualifie en gros tout ce qui n’est pas meuporg.
— …
— Depuis tout à l’heure, j’essaye d’attaquer l’Empereur, mais je n’y arrive pas.
— C’est donc un ningen ?
— Pas nécessairement. Il me connait, et je pense qu’il m’a à la mauvaise et surtout à l’œil. Désolé, mais à ses yeux je suis le plus dangereux ici.
— Arrête de faire le malin.
— Il n’est pas improbable qu’il bloque mes tirs par psychochinésie. Ou une autre astuce.
— …
— Je veux tenter un truc.
— Et donc, c’est quoi mon rôle ?
— Simplement créer un cinquième clone de toi. Et me l’allouer.
— Pourquoi ?
— Regarde, tu vois le clone de Freeza qui me surveille ?
— Hm.
— Je veux échapper à sa surveillance.
— …
— Je me cache dans ton dos, d’accord ? Donc du point de vue de mon gardien, je suis dans ton dos. Puis tu fais un cinquième clone, à partir de ton dos. C’est ce clone qui partira se perdre dans la forêt. Mon gardien ne va pas suivre ce clone. Il pensera que je suis toujours dans ton dos.
— Alors que tu es dans celui du clone ?
— Oui.
— …
— Pour te dire la vérité, je pense que les 7 clones ont été créés pour me surveiller moi, pas vous. Je pense qu’ils sont encore connectés à l’esprit de Freeza. Et mon objectif est justement de sortir de l’esprit de Freeza. L’une de mes trois capacités de meuporg Chasseur c’est obscūrus. Ce n’est pas du latin et en gros, je suis capable de sortir de l’esprit de quelqu’un, quand je sors de son champ de vision.
Donc, si j’arrive à sortir du champ de vision des clones, je sors de l’esprit de Freeza. Et si je sors de l’esprit de Freeza, je peux l’attaquer. Si mon attaque ne fonctionne pas, on pourra en déduire que c’est un meuporg organique. Si ce n’est pas un meuporg, alors aucune loi ne m’empêche plus de me battre avec vous après la mort de Végéta. Tout ce que je te demande, c’est un clone.
Ce que Piccolo avait déjà bien compris.
Qui ne dit mot consent alors dans un sourire, ou alors un soupir, C-17 se glissa dans le dos du Mazokū, lançant ainsi la phase 1 de son propre acte.
Il y a quelqu’un dans le Genkidama.
— C’est qui.
— Krilin.
— Hermann ? Le petit chauve là ? Pourquoi.
— Il suit le plan de Piccolo, et charge de son côté un « Taiyōken Suprême ». Le cœur du Genkidama constitue simplement l’environnement le plus stérile et accueillant pour le faire. Il en profite aussi pour m’aider dans la densification et le camouflage énergétique du Genkidama.
— Dis-lui d’échanger de place avec moi.
Goku plissa une fois de plus les yeux.
— Comment ça ?
— Tout le monde est en train de tenter son truc, de son côté, pour faire baisser le niveau du Boss au niveau de ta boule-là. Moi aussi, je veux tenter un truc. Et mon truc est plus intéressant que les autres. Bref, j’ai une idée.
— Désolé mais c’est impossible, Doria. Il faut avoir une âme pure, pour ne serait-ce que toucher la boule sans se brûler. Tu as l’âme tout sauf pure, moi-même je le sens. Tu finiras dévoré par le Genkidama.
— La ferme. Je veux tenter.
Gok entrouvrit la bouche, incrédule au possible.
La Lune.
Non.
Une Lune.
Artificielle !
— Vous me faites tous rire ! À commencer par toi, Freeza de mes deux ! haleta le prince passé à tabac.
Il avait deux doigts royalement dressés en l’air, précisément en direction de la Lune tout juste apparue.
Freeza déporta son attention sur l’astre lumineux, puis soudainement paniqué, avisa Végéta, qui n’était déjà plus tellement Végéta.
Des poils lui venaient au visage, lequel s’allongeait un peu.
— Je suis le futur Empereur ! Super Empereur Végéta ! asséna le saiya-jin supplicié, dans un rugissement.
Freeza mugit d’effroi et pointant la Lune du doigt, dégomma cette dernière d’un rayon de la mort écarlate.
Satisfait, il empaqueta alors un sourire dans un écrin de moquerie, adressé au Prince.
Qui lui rendit la politesse.
Alors le dernier de Cold remarqua les deux autres doigts de Végéta, en pole position.
Puis les deux nouveaux astres miniatures, haut apparus.
Freeza hoqueta, s’activa et mit à bas ces derniers.
Alors Végéta mit bas trois autres.
Freeza les atomisa vite fait bien fait, et à peine eut-il disposé du dernier qu’il se rendit compte avoir oublié un quatrième, aperçu tardivement.
Chaque cri poussé par le nihilien marqua la destruction d’une nouvelle Lune, et l’apparition d’une ou plusieurs autres.
C’est bientôt une centaine de Lunes qui constellait le ciel.
Elles poussaient plus vite que Freeza ne les détruisait.
Alors il reprit ses esprits et pensa, enfin, à attaquer le problème à la racine.
Mais laisser ces Lunes actives dans le ciel trop longtemps, c’était permettre aux saiya-jins restés au sol d’en tirer parti.
La priorité allait aux Lunes et à la Prophétie, pas à Végéta. Et ce dernier en profitait allégrement.
Il dispersait les Lunes dans les hauteurs sorte à ce que Freeza perdît un temps considérable à les chercher.
Et son rire de plus en plus bestial et caverneux couvrit bientôt toute l’atmosphère.
— SUPER EMPEREUR VEGETA !
Piccolo cracha sur le côté. Il se fit violence pour ne pas se laisser déconcentrer par ces mots qui n’auguraient rien de bon pour le camp du bien dont il se réclamait à ses heures perdues.
Tchappah jura pour sa part qu’il l’avait pourtant bien dit à tout le monde, que Végéta n’était qu’un sale arriviste.
53 tomba sur les fesses, dans un petit rire défaitiste.
— No… non c’est… c’est… vous n’avez…, trembla Roshi, reculant de quelques pas avant de s’écrouler sur les genoux. Végéta, ses Lunes ne sont pas ordinaires, à chaque fois que Freeza en atomise une, c… cette dernière réduite en particules va alimenter le Genkidama…
Tous, estomaqués, se tournèrent vers Roshi.
— Ses ‘Lunes’ lui coûtent… énormément d’énergie. Il… il est complétement épuisé, toutes ses forces l’ont complétement abandonné, mais il continue d’essayer de gagner du temps.
Son objectif n’a jamais été de battre Freeza. Il n’a même pas essayé une seule fois. Je doute même maintenant que son objectif soit ne serait-ce que de… survivre !
Depuis le début, il se laisse tabasser à mort sans réagir. Toutes ses transformations, c’était juste pour mieux encaisser les coups. Il n’a jamais frappé une seule fois. Il est… tout simplement en train de suivre le plan de Piccolo qu’il a fait semblant de ne pas entendre par fierté !
Les yeux du Mazokū furent de sortie quand il réalisa qu’effectivement, plus l’énergie de Végéta dégringolait, plus le Genkidama grossissait, exactement dans les mêmes proportions.
Alors l’un des quatre Piccolo hurla pour les trois autres.
Un hurlement de rage contre lui-même, de frustration pour n’avoir pas compris à temps, et aussi de gratitude.
Envers le prince des saiyens.
53 et Tchappah baissèrent penaudement leurs regards.
Et celui de Nappa, légèrement plus poilu qu’avant, s’horrifia de voir Freeza, subitement verrouiller Végéta dans une prise au corps que ce dernier tenta de lui rendre, mollement.
Il n’avait plus de jus.
Même plus assez pour faire semblant de ne pas sentir les coups et la fatigue.
Les deux s’empoignaient, s’emmêlaient les pinceaux, et Végéta avait la queue de Freeza dans les mains, tandis que le nihilien avait une main posée à fleur de poitrine du saiya-jin.
Qui bluffa jusque dans les dernières secondes.
— A… haha… haha, vas-y Freeza. Tire. Tu me transperces le cœur, et je t’arrache la queue ! Sauf que moi l’immortel je survivrai, et toi, tu perdras une queue, et sera encore humilié devant ta famille.
Les pupilles de Freeza tremblèrent.
Puis s’immobilisèrent.
Un sourire immense s’esquissa.
Végéta vit ce sourire, mais ne se démonta pas.
— Alors comme ça tu prends le risque ? Eh bien, allons-y, alors, tire ! Tire Freeza !!
— Quel risque ? J’ai ma main sur ta poitrine, et je sens ton cœur qui accélère. Pourquoi ton cœur s’emballe, Végéta, si réellement tu ne risques pas de mourir ?
À ce moment précis, Végéta et Piccolo surent que c’était terminé.
Végéta tenta bien de simuler un rire, puis un autre, mais il savait au fond…
Et alors ?
Il tenterait jusqu’au bout…
N’est pas Végéta qui veut.
Piccolo ne s’attacha plus à ce combat, et reporta toute son attention…
… sur sa propre partition.
Krilin, assis au sol, se chaussa.
Difficile à faire sans les mains.
Car l’une avait été tranchée par numéro 15 —avait-on fait ravisseur plus ravissant—, et l’autre ne se désolidarisait plus du front du beau-frère de C-17 depuis l’acceptation du plan de Piccolo.
Krilin nourrissait son « Taiyōken Suprême » et n’avait, à cet égard, pas ouvert les yeux une seule fois depuis qu’il s’y affairait.
D’où sa surprise, au sortir du Genkidama, d’être accueilli par la voix peu rassurante de l’Ogre Dodoria annonçant tout de go, comme s’il n’y suffisait pas, la présence de deux Freeza.
Et puis le soldat Impérial avait décidé d’investir la boule de gré ou de force. Et Krilin avait à contrecœur accepté la demande absurde de Gokū de laisser faire, comme il avait accepté la demande d’épargner Végéta jadis…
— Gokū…
La phrase mourut. Krilin ne savait même pas quoi dire, il y avait tant à dire.
Soudain, il s’immobilisa.
La fluctuation…
L’irrégularité…
Le bruit…
Ses yeux s’ouvrirent en grand.
Il se redressa avant même d’avoir pu enfiler sa deuxième chaussure.
— J’ai un mauvais pressentiment ! pouffa-t-il sans attendre la réponse de Gokū qu’il avait néanmoins déjà réussi à faire paniquer.
Krilin aux yeux toujours scellés courrait plus vite que s’il avait le diable aux trousses.
Vite…
Vite avant qu’il ne soit trop tard…
Krilin atteignit le pic de sa vitesse, Kaiōken à l’appui.
Il ne prit même plus la peine de slalommer entre les arbres du bois.
Mais il débarqua dans la plaine une micro brisure de seconde trop tard.
Qui aurait pu anticiper que Gohan passât d’un coup, sous un soubresaut de colère mal contrôlée, de 35000 unités à 700000 ?
Cela ne dura qu’une toute petite fraction de seconde, avant que son énergie ne revienne à des niveaux plus raisonnables et plus représentatifs de son niveau réel, en partie grâce au coup de genou que Krilin lui avait mis à la nuque pour l’assommer.
Mais le mal était déjà consommé.
Toutes les copies de Freeza passèrent sur le pied de guerre.
Et à ce moment-là, Piccolo eut enfin l’occasion de regretter s’être séparé en 4.
Krilin regretta qu’il eut sa dernière main occupée par le Taiyōken Suprême…
Et Gokū regretta avoir les mains occupées par le Genkidama.
Si ce soir jusqu’ici avait des airs de catastrophe planétaire.
On passa très vite à l’Armageddon.
Le bruit éclatant des os brisés, des genoux explosés, des yeux percés, des cages thoraciques enfoncées, les cris de douleur voilés par la pluie, les giclées de sang mêlées à la boue, n’alertèrent pas Gohan.
Personne ne l’attaquait. Il dormait en eaux profondes, assommé par le coup d’Hermann.
Et c’était peut-être mieux ainsi.
Responsable deux fois dans une même vie de la défaite absolue de son camp, c’était peut-être trop.
Pour un enfant de 12 ans.
Et dans cet océan de ténèbres cavalant, que l’ange de l’apocalypse soufflait enfin dans la corne pour marquer la nouvelle ère, un dernier rayon de lumière luttait encore.
Muten Roshi.
Profitant du fait de n’être pas une cible prioritaire directe des clones de l’Empereur, il se dégagea de l’hécatombe et sauta sur ce qu’il restait du muret.
Il activa sa propre version du Dai San Dankai.
Et alors, il improvisa, dans le désespoir.
Porté par l’énergie des derniers instants et un entraînement jamais abandonné depuis la dernière grande guerre, il surpassa tous ses propres records, et inventa sur le coup, une technique qui en réalité était la combinaison de trois capacités, la première étant :
La création de membres.
Cette technique, appartenait à l’école de la Grue, et Roshi mettait sa fierté de côté.
Il fit pousser deux nouveaux bras.
Et alors, commença le miracle.
Deux des quatre bras disponibles prirent la position caractéristique du Kaméhaméha.
Les deux autres, celles du Namamidabūtsū.
Et ça montait dans les tours.
Et ça montait toujours plus haut.
Du Kaméhaméha simple, il passa au Super Kaméhaméha à échelle humaine.
Du Namamidabūtsū simple, il s’agit alors de Super Namamidabūtsū.
D’énergie brute simple, il fut bientôt question d’énergie vitale.
De courage simple, il fut bientôt question d’abnégation suicidaire.
Et ça montait toujours.
— AAAAhhhhhhhhhhhhh ! AH !
Roshi avait d’abord jeté en avant les mains du Kaméhaméha, qui une fois lancé fut électrifié par les mains porteuses du Namamidabūtsū qui entrèrent directement en contact avec le Kamehaméha. Le frottement du laser contre les mains qui l’enserraient juste assez fermement pour ne pas trop l’embrigader surexcitait d’avantage la charge électrique… et la douleur. Muten se brûlait ainsi lui-même atrocement pour maximiser sa technique, mais c’était des mains superfétatoires donc des brûlures superfétatoires.
— Super Kamehadabūtsū !
Freeza ne supportait pas l’électricité.
S’agissait-il d’un meuporg type Psy ?
Toujours est-il qu’un miracle se produisit, et que Roshi parvint à faire tomber l’une des 7 copies.
Du fait de la puissance plus qu’honorable de la technique ou de sa nature spécifique ? Certainement un peu des deux.
Ce que ni Piccolo, qui n’arrivait à se réunifier, ni Krilin trop handicapé par sa propre technique en charge trop importante pour être abandonnée, n’étaient parvenus à faire.
Il fallut que ce soit un non-ciblé, qui de l’extérieur, arrivât à quelque chose.
Et de tous les non-ciblés ayant tenté quelque chose, Roshi était le seul à avoir brillamment réussi son opération.
Malheureusement, le clone de l’Empereur à terre fut immédiatement remplacé dans la bataille générale par celui qui, jusqu’ici, ne servait à rien : le clone au chevet de Gohan.
Un coup pour rien ?
Pas vraiment, car il était au moins possible désormais d’aller sauver le soldat Gohan. Laissé sans surveillance.
Roshi bondit immédiatement loin du mur et fonça dans le tas.
Parvenir à Gohan était, en soi, un parcours du combattant, pour un guerrier du niveau de Roshi, qui dut composer avec l’environnement en souffrance et la myriade de balles perdues.
Mais le vieux maître parvint finalement dans l’œil du cyclone, avec Tchappah qui avait suivi cette action au moins. Roshi confia l’enfant au roi du Sud.
— Prends-le, et met le dans la voiture !
Roshi saisit sèchement Tchappah par le poignet, et fit la toupie, puis d’un coup d’un seul prit profondément appui d’un pied dans le sol boueux et jeta le sudiste aussi fort que possible, vers la Rouxmobile.
Le roi ainsi brutalisé par l’ermite eut à peine le temps de ramasser Gohan avant d’être lui-même pris en main, et atterrit à quelques dizaines de mètres de la voiture, sur un seul pied dont il se servit pour faire un seul bond, le plus puissant et formidable de toute sa vie, Kaiōken à l’appui, qui le propulsa directement dans la voiture dont Nappa ouvrit et referma la porte sur un timing parfait.
Deux grosses traces de pas imprimées dans la boue, et un Kaiōken, pour sauver un enfant.
Roshi s’autorisa alors à s’écrouler et tomber dans le coma, du fait d’une bien trop grande dépense d’énergie vitale, dans une technique qui n’aura finalement été pratiquée qu’une seule fois dans l’histoire.
— Qu’est-ce que tu fous dans cette voiture Nappa ? Abruti, tu devrais être en train de te battre dehors ! Ton clone t’a lâché en voyant que tu ne te défendais pas ? Piccolo te le fera payer s’il se libère ! Et toi aussi Chaoz ! s’indigna Tchappah, qui se vit totalement snobé par les deux mis en cause.
Hébété, le roi s’apprêta finalement à ressortir pour tenter de récupérer Roshi avant qu’il ne lui arrive quelque chose dans son état de vulnérabilité absolue.
Muten s’est sacrifié pour récupérer Gohan. Tchappah allait se sacrifier pour récupérer Muten.
— Attends non, ne sors pas encore, fit 53 un peu vexé que le roi sudiste ne l’ait pas houspillé lui aussi. On doit d’abord établir un plan d’action.
— On n’a pas le temps !!
— Il le faut.
En temps normal, Tchappah n’aurait pas accordé plus d’importance que cela aux ergotages de 53, mais il réalisa bien vite que c’était peut-être son seul allié dans la voiture. Alors contre mauvaise fortune, bonne oreille.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Écoute, écoute. On est dans la merde. Vraiment dans la merde. Il ne reste que nous là, pour sauver la situation. L’équipe de réserve. Les putains de réservistes là ! Il faut qu’on se calme, il faut qu’on se calme bordel !!
— Calme-toi.
— Écoute, écoute. Les clones…
— …
— Il faut déjà qu’on sache quelle est leur puissance respective.
— Piccolo a déjà essayé mon ami, ça n’a rien donné.
— Je ne parle pas du détecteur, je parle d’utiliser notre tête, notre mémoire, et nos yeux. Il est fort probable que chaque clone soit d’un niveau sensiblement égal ou supérieur à la personne qu’il était censé surveiller au départ.
— Pour quelle raison ce serait le cas ?
— Imagine qu’en réalité, Freeza pour créer ses clones doive se départir d’une partie de sa propre puissance. Il devient dès lors évident qu’il créera des clones seulement légèrement supérieures à leurs cibles respectives, pas beaucoup plus.
Alors notre prochain raid doit être stratégique. Si on essaye de récupérer Piccolo d’entrée de jeu, ça va pas le faire, c’est viser trop haut. Par contre, si on arrive à récupérer le clone de Tenshinhan, on pourra alors, avec l’aide de Tenshinhan, tenter de récupérer Krilin, et avec l’aide de Krilin et Tenshinhan, on pourra tenter de récupérer Piccolo.
— Le clone de Tenshinhan est mort, 53.
— Merde…
— Mais j’aime ton idée. On commence par Krilin.
— Non, non. Même Krilin c’est trop haut pour nous…
— Et tu proposes quoi alors, d’attendre l’arrivée du vrai Ten Shin Han ?? De rester les bras croisés comme les autres déserteurs-là ??
— Désolé…
— C’est pas de vous que je parlais, Hercule, ne vous inquiétez pas.
53 se frottait vigoureusement les mains sous le coup du stress. Orientant le regard vers l’extérieur de la voiture, il analysa le champ de bataille, en quête d’idée. Et moins il lui en venait, plus il se frottait les mains.
— Je reviens avec Roshi, 53. Tu me diras si tu as trouvé quelque chose à mon retour.
— Non !
— …
— Non…
Aucun raid ne doit être improvisé bêtement ou sous le coup de l’émotion. Roshi dans son état ne vaut pas le coup de te perdre toi. Tu es le seul humain en dehors des élèves de Muten, à maîtriser le Kaiōken, même si tu ne peux l’activer que quelques secondes. Pamputt étant mort dans l’autre voiture, tu es la dernière boule de neige qui puisse nous permettre de rouler jusqu’à Piccolo. Ne sors pas.
53 se frottait les mains.
Et regardait dehors. Toujours.
Piccolo Junior se faisait meurtrir à 4 contre 1. La copie de Freeza qui s’occupait de lui, se débrouillait pour empêcher les 4 Piccolo de se réunir, en conservant la distance.
Krilin se défendait uniquement avec les pieds, et prenait définitivement plus de coups qu’il n’arrivait à en placer.
— C-17.
— Quoi C-17 ?
— On doit récupérer C-17, insista 53.
— Tu veux commencer par lui ? Alors qu’il est de loin le plus dangereux donc le mieux surveillé ? En plus d’être un allié de circonstance… je ne lui fais pas plus confiance qu’à Végéta.
— Le plus dangereux peut-être, mais pas le plus puissant en termes de force brute. Et si la création des clones de Freeza s’est faite sur le seul paramètre de la force brute, il se peut que notre meilleur coup à jouer en l’instant présent, soit de chercher et sauver C-17, où qu’il soit. Après moi, je ne suis que ce bon vieux luron de numéro 53, tu m’écoutes si tu veux ou pas.
53 cherchait C-17 du regard, dehors, mais ce dernier ne pointait nulle part le bout de son arquebuse.
Et puisque ni C-17, ni son démon gardien ne dégageaient d’énergie au sens auquel l’entendaient les scouters, ils seraient de loin les plus difficiles à trouver.
— Ça va, je vais aller le chercher, grogna Tchappah.
Et si je le trouve, je fais quoi ? J’essaye de battre son gardien ?
53 posa son menton sur ses deux mains jointes, coudes en l’air.
— Non, d’abord, tu proposes un deal.
— Un deal ?
— C-17 est en position de faiblesse. Si tu le trouves, il sera certainement en train de lutter pour sa survie. Alors propose-lui de le libérer en échange de sa meupocommande.
— Il n’acceptera jamais de nous céder sa télécommande.
— C’est le seul moyen que nous ayons pour nous assurer de son obéissance. Et lui c’est le seul moyen qu’il aura de survivre, tout simplement.
Tchappah tapa rageusement du poing contre la vitre du véhicule, ce qui fit sursauter 53, et Hercules.
Le roi contracta tous ses muscles, inspira et expira rapidement plusieurs fois, puis dans un ultime reflux d’air, ouvrit la porte et partit en quête de C-17 et son démon gardien.
53 referma la porte.