Calfirũ

par **Point** le Sam Mars 25, 2017 13:40

J'ai pas autant senti la puissance d'Agar.io avec son sourire diabolique et son avancée lente de la destinée comme Kurama, mais plus dans l'atmosphère autour de lui: Là où il est, tout n'est qu'enfer, ou dans le cas présent Tartare et Pandémonium aussi. C'est assez monstrueux de se dire que si des soldats de Freezer meurent un par un alors qu'ils sont l'élite, même des personnages comme Krilin voir Goku auraient du mal à se soustraire aux 1001 tours du meuporg.

Les morts successives des personnages autour de Dieu sont toujours bien mises en scène et sont toujours imprévisibles. Le coup de l'explosion de la boule de ki dans la boule d'eau, c'était jojoesque à souhait donc excellent. Bien envie de voir ce qu'il adviendra de Super Saiyajin Dieu au prochain chapitre pour contrer un Agar.io qui a encore plus d'un tour dans ses narines.

par **omurah** le Dim Mars 26, 2017 23:45

@Kurama

Spoiler

@Zaagan

Spoiler

par **Heika** le Mar Mars 28, 2017 13:00

J'en suis à Paddington Björn.

(comme ce n'est pas l'heure de dormir, je ne fais de o rayé...)

Le seul truc qui m'a fait tiquer, c'est, au début, la réflexion de Gero sur la lune "réellement rouge ce soir" puis la description du paysage pluvieux.
Bon, ok, on est dans la métaphore, mais les images contradictoires se bousculent dans ma visualisation... >_<
/me essaie de retenir le bouton sur le mode "pluie", mais ce fichu bouton cherche constamment à sauter sur "ciel dégagé"... ^^'

Bel échange, avec un Gero limite obligé de capituler face à Yamcha, vu qu'il n'a aucune confiance en ses capacités d'infiltration... Ce qui est compréhensible. C'est sûr que ça semble mal engagé, avant même d'arriver à la fin du chapitre. Parce que bon, rassurer son interlocuteur en disant que les deux mentionnés protègent le haut et pas le bas, dans ma tête, c'est que en bas, il y a pire... :/

Les corbeaux... J'avais trop senti qu'il était franc, Yamcha, quand il disait n'avoir rien vu... Le projet part vraiment en cacahuettes...

Par contre, je n'ai pas souvenir que le titre au dessus du dessin du premier post y était, il y a 2/3 semaines... Parce que bon, "Arc 0 : la LICORNE", ça m'aurait trop fait tiquer de bonheur, quoi.
Sinon, c'est que je m'appelle... Ha, non, ça, c'est ton privilège.

/me cherche la licorne de l'histoire, désormais <3

par **omurah** le Mar Mars 28, 2017 13:55

Hello Heika !!
Content de te revoir par ici ^-^

Heika a écrit:J'en suis à Paddington Björn.
(comme ce n'est pas l'heure de dormir, je ne fais de o rayé...)

/me culpabilise de tout le temps écrire Calfiru au lieu de Calfiru
(oui, même là j'ai eu la flemme, du coup ma phrase n'a aucun sens)

Heika a écrit:Le seul truc qui m'a fait tiquer, c'est, au début, la réflexion de Gero sur la lune "réellement rouge ce soir" puis la description du paysage pluvieux.
Bon, ok, on est dans la métaphore, mais les images contradictoires se bousculent dans ma visualisation... >_<
/me essaie de retenir le bouton sur le mode "pluie", mais ce fichu bouton cherche constamment à sauter sur "ciel dégagé"... ^^'

Eh bien, dans ma visualisation à moi aussi, le ciel est dégagé ! Donc on a visualisé la scène pareil xD
Nan en vrai, ce serait pas pareil avec un ciel couvert, au niveau de l'ambiance que je cherchais, qui n'étais pas une ambiance sombre, mais autre chose dont je vous épargne le développement, un certain Papillon sait comme je peux aller loin dans la pinaillerie :mrgreen:

Mais du coup ouais, mieux vaut sacrifier ladite démarche sur l'autel de la cohérence, maintenant que tu soulèves le point loul
D'ailleurs j'ai repéré dernièrement deux ou trois autres incohérences assez minimes pour être qualifiables de coquilles, mais ça fait plus d'une semaine que j'ai la flemme de les corriger 8D, je le ferai probablement avant de poster le chapitre 17 (pas le 16, parce que là j'aurais pas le temps malheureusement)

Heika a écrit:Bel échange, avec un Gero limite obligé de capituler face à Yamcha, vu qu'il n'a aucune confiance en ses capacités d'infiltration... Ce qui est compréhensible. C'est sûr que ça semble mal engagé, avant même d'arriver à la fin du chapitre. Parce que bon, rassurer son interlocuteur en disant que les deux mentionnés protègent le haut et pas le bas, dans ma tête, c'est que en bas, il y a pire... :/

Clair. L'infiltration de la tour du muscle risque bien d'être... musclée :p

Heika a écrit:Les corbeaux... J'avais trop senti qu'il était franc, Yamcha, quand il disait n'avoir rien vu

Ok ça, c'est la faute aux trois points de suspension de la mort qui tue en clôture de scène ! :lol:

Heika a écrit:Le projet part vraiment en cacahuettes...

Heika a écrit:Par contre, je n'ai pas souvenir que le titre au dessus du dessin du premier post y était, il y a 2/3 semaines...

Me souviens pu quand est-ce que j'ai ajouté la couverture, ça doit faire quelques semaines ouais, peut-être moins de 3 anéfé =)

Heika a écrit:Parce que bon, "Arc 0 : la LICORNE", ça m'aurait trop fait tiquer de bonheur, quoi.

Comme je te...... COMPRENDS !

Sinon, c'est que je m'appelle... Ha, non, ça, c'est ton privilège.

Heika a écrit:/me cherche la licorne de l'histoire, désormais <3

Beware, dans la vie, les sirènes, on les voit comme ça

mais techniquement, ça ressemble probablement plutôt à ça

#realité
#dur
#Lamou_leaks
#ouiLamoujediffusedesvraiesphotosdetoiàpoilsurunforumpublictuvasfairequoi

Merci beaucoup pour ton passage Heika ! Et très bonne lecture à toi pour ce qu'il reste ^-^
Prends ton temps o/ 8D

par **Tonay** le Sam Avr 01, 2017 15:09

Hey ! Voilà enfin mon retour !

Bon, on va commencer très forts avec les quelques soucis que j'ai eu avec ce chapitre, comme a c'est réglé :

Il y a un léger détail qui me perturbe : si la bête balance de la morve qui se transforme en boules de feu, ces dernières ne devraient pas allé se perdre au loin ? Non ? On dirait qu'elles se mettent à stagner ce qui est bizarre.

Je trouve le Tao assez calme, sachant qui vient de perdre sa copine. Je trouve que le Hakuna Matata est un peu un intru dans tout ça...

Je trouve aussi que pour un chef d'équipe, Dieu est particulièrement stupide pour avoir gâché son ki en tirant dans le ciel.

Ensuite, quelque chose plus dérangeant : La musique. Bon la musique est bonne

Spoiler

[/spoiler], mais elle a le même problème que n'importe quel musique épic. Je m'explique. J'ai l'habitude d'écrire en mettant une musique épique ou à juste visualiser des événements grâce à la musique que j'écoute. Mais une seule musique ne peut coller à tout un chapitre.
Surtout quand la musique en question fais 2min30. Et que le chapitre comporte, ô combien, de réflexion et demande de la concentration. Car une musique épique, il ne faut pas oublier que ça fatigue quand on lit quelque chose en l'écoutant.
Ce qui conduit souvent deux solutions : être coupés, ou ignorer. Or là à 2min30, ça va. Au détail près qu'elle tourne en boucle. Et là c'est trop.

Et c'est dommage parce qu'elle colle très bien au début. Mais seulement au début. On aurait pu se passer de musique pour la suite parce je dois avouer que ça devient vite gavant.

Maintenant, pour la dite suite : trop de raisonnement et d'explication. Trop de petit a) b) c), 1) 2) 3).
Trop de paramètres de réflexions qui cassent totalement l'élan du chapitre. Dans un sens, pourquoi pas ? Mais ça devient vite assez complexe de ce souvenir d'un tel déluge d'informations continuent en si peu de temps. Au final, j'ai sauté des lignes. C'est dommage, c'est vrai, mais là j'ai trouvé ça lourd à environ 70% du chapitre. Je pense que tu t'es tro attardé sur le même sujet au point de pousser à un décrochage.

Maintenant pour le reste, tu as toujours plein d'idée avec Agar.io donc c'est coll. La frappe verticales était vraiment bien trouvé. Le tout fait très largement apocalypse même si nos petits cerveaux (ou peut-être juste le mien) à du mal à visualiser tout ce chaos en permanence (trop de détails tue le détail).
Bon, ça reste un bon chapitre tout de même et je vois bien que tu essayes des truc alors faut pas prendre mes critiques à coeur

Je te souhaites bien du courage pour la suite

par **omurah** le Sam Avr 01, 2017 16:40

Tonay a écrit:Je te souhaites bien du courage pour la suite

Merci beaucoup ! ^-^
Je poste le chapitre dans deux ou trois minutes en fait, le temps de faire la mise en page =)
J'avais l'intention de poster en cours de semaine prochaine, pour laisser le temps de digérer le chapitre précédent, mais finalement, niveau gestion du planning, ça m'arrange bien de poster le premier du mois :mrgreen:

Tonay a écrit:Il y a un léger détail qui me perturbe : si la bête balance de la morve qui se transforme en boules de feu, ces dernières ne devraient pas allé se perdre au loin ? Non ? On dirait qu'elles se mettent à stagner ce qui est bizarre.

Se transformer en boules de feu ? Se perdre plus loin ? Pourrais-tu préciser stp ? J'avoue ne pas comprendre à quoi tu fais allusion :s
Agar.io tire des "boulettes" qui en contact avec un kikoha prennent feu ; autrement ces boulettes servent à engluer les cibles

Tonay a écrit:Je trouve le Tao assez calme, sachant qui vient de perdre sa copine. Je trouve que le Hakuna Matata est un peu un intru dans tout ça...

Sa copine en question - dans la tête à Tao - l'a téj pour mieux gaulé que lui à la dernière seconde, en mode "de toute façon je vais mourir alors plus besoin de jouer la comédie, autant faire ce que j'ai envie de faire", donc dans l'état actuel des choses, il s'en fout un peu, voire se fait des films à se demander si depuis le début Lomee et Need Stark n'entretenaient pas une relation dans son dos x)
Pour le Hakuna Matata, tu parles de l'attitude de Tao ou de l'utilisation-même de l'expression ? Dans cette dernière hypothèse, yup tu as raison, d'ailleurs j'avais beaucoup hésité, puis finalement je me suis laissé tenter T-T

Tonay a écrit:Je trouve aussi que pour un chef d'équipe, Dieu est particulièrement stupide pour avoir gâché son ki en tirant dans le ciel.

En l’occurrence, la réaction "non-calme" que tu sembles attendre de Tao, c'est Dieu qui l'a eue. Et personnellement, j'aurais réagi exactement comme Dieu si j'avais perdu ma fille. Ceci expliquant cela x)

Pour la musique ouais, t'as carrément raison, je m'étais fait la réflexion mais finalement je me suis dis tant pis sur un malentendu ça peut marcher, alors que non, pas tant pis en fait, ça m'apprendra :lol:

Pour les petit a) b) c) t'as raison, clairement, là encore. Par contre, je tiens à prévenir les lecteurs, cette fic sera énormément portée sur les réflexions en tout genre et l'aspect mind-game_poussif/grosse_branlette, donc des scènes comme ça, malheureusement, je suis pas certain d'arriver à en faire l'économie...

Tonay a écrit:Bon, ça reste un bon chapitre tout de même et je vois bien que tu essayes des truc alors faut pas prendre mes critiques à coeur

Oh, tu sais, c'est que de la fic ^^

Merci pour ton franc et riche commentaire btw !
Et si t'en as d'autres des comme ça n'hésite surtout pas hein, crois-moi j'encaisse très bien

par **omurah** le Sam Avr 01, 2017 16:46

16

GTA V : The Lost and Damned Lupanar

♪ ♬

La puissance du Boss avait doublé.

Non…

Elle avait triplé. Purement et simplement. Pourtant, la bataille contre la Bête n'avait – elle - ni doublé ni triplé, en matière de facilité. À croire que Dieu était simplement passé du niveau d'une fourmi à celui d'un cafard… aux yeux du titan des mers.

Piqué dans son orgueil, le capitaine réactiva son scouter, pour chiffrer une bonne fois pour toutes – et avec précision - la puissance de la Bête. Un nombre s'afficha sans fautes. Seulement, Dieu ne parvint jamais à le déchiffrer. Nightgoldstorm était au bout du rouleau… et voyait flou. Trop flou pour décoder quoi que ce soit, sinon le fait que le nombre en question possédait 5 chiffres. Ce qui était déjà aberrant, en soi.

Dieu sourit, d'un sourire mal assuré…

… Puis tomba comme une pierre. Direction le Tartare. Où il finirait dévoré, ébouillanté, congelé, réponse D…

C'était sans compter sur les bras puissants qui amortirent sa chute, en douceur.

Dieu reconnut l'odeur avant la voix.

Non…

Il reconnut le tour de bras avant la fragrance boisée.

— Tao ?

Un parfum de fruit rouge assaillit les narines du capitaine. Dieu comprit par là même que Tao avait souri de toutes ses dents, exhalant de ce fait la senteur de chewing-gum - saveur fraise - qui le précédait toujours.

— Devinez qui je vous ramène ? souffla Bong, dans son éternel accent des pays de l'Est.

— Ne me fais pas… de faux… espoirs, murmura Dieu, qui se sentait partir.

— Miss Empire, en chair et en bigoudis, répondit Zvei.
Elle se cachait au cœur du Pandémonium depuis tout ce temps. Et je suis tombé sur elle… nez à nez.

— Kat est avec toi ? s'enquit le capitaine, dont les paupières se fermaient lentement.

— Ouais, elle est là, juste derrière moi.

— Alors pourquoi ne parle-t-elle pas ? Tu me fais une blague… Tao ?

— Non, je ne blague pas. Elle est là. Elle fait juste la morte parce qu'elle n'a pas envie de s'entendre gueuler dessus…

— Parfait. Alors… écoutez-moi tous les deux. Je vais vous poser quelques questions.
Puis je vous apporterai quelques réponses avant de… “partir”.

— Vous n'allez nulle part. Et en parlant de questions… Chef, qu'est-il arrivé à vos ailes ?
Elles sont…… désagrégées. Putréfiées, même.

— Mes coups de sang puisent dans mon énergie vitale. L'apparence de mes ailes n'est que le reflet de mon état de santé actuel…, mais on n'a plus le temps pour ça, souffla Dieu entre deux toussotements qui rougirent sinistrement la moustache de Zvei.

— …

— Première question : le meuporg, il fait quoi là, présentement ?

— Rien de spécial. J'ai l'impression que tant qu'on n'attaque pas… il n'attaquera pas non plus.

— Bien. Deuxième question : quels sont actuellement vos niveaux respectifs ? En unités Impériales, s'entend.

— Euh… moi j'ai paumé mon détecteur dans l'eau. Donc je ne pourrais pas vous répondre.

— Tu ne connais pas ta propre puissance ? s'étonna le capitaine aux yeux déjà scellés.

— Si, ma puissance maximale habituelle, je la connais.
Mais le fait est que je me situe actuellement au-dessus de ce niveau-là. Donc bon…

— … Au-dessus de ta puissance maximale ? Comment ça se fait ?

— J'en sais trop rien. Le Pandémonium - comme vous l'appelez - c'est un endroit bizarre. J'ai l'impression que le fait d'avoir baigné en son sein m'a rendu deux fois plus fort. D'ailleurs je vous emmènerais bien prendre un “bain” dedans vous aussi, mais j'ai peur qu'au lieu de vous rendre plus fort… ça vous tue, comme ça a tué tous les autres chasseurs de prime avant Kat et moi.

— … Kat aussi est devenue plus forte ?

— Non, elle… c'est l'exception. Elle a plongé dans le “bain” en étant déjà entourée d'un bouclier. Donc elle ne s'est exposée ni aux effets positifs ni aux effets négatifs du Pandémonium.

— Donc tu me parles d'un truc… qui te rend plus fort… si tu parviens dans un premier temps à ne pas mourir ? C'est ça ?

— Plus fort… et pas qu'un peu. D'ailleurs ça me rappelle l'une de nos légendes terriennes. Mes jambes ont même repoussé. Et mon asthme a été mis K.O. Les propriétés du carré des Bermudes combinées à la technique ultime de Zouss Tornado - paix et louange sur lui – ont je crois donné naissance à une recette alchimique qui a elle-même généré cette espèce de… lac de jouvence, dans le ciel. En fait je pense qu'on devrait marquer cet endroit sur une carte, et revenir plus tard dans la journée ou dans la nuit, avec tout le reste de l'Empire. On se ramène tous discrètement, sans attirer l'attention du Gouvernement, puis on prend un bain de minuit tous ensemble. Ceux qui mourront mourront. Ceux qui survivront jubileront. Et ceux-là seront les bras et les jambes de l'assaut que l'Empire va mener contre la garde nationale et le palais royal dans les prochaines heures.

— Tes jambes ont repoussé ?

— Je vous jure.

— Elles ont quelle couleur ?

— …… Comment vous savez qu'elles ont changé de couleur ?

— Elles ont quelle couleur ?

— …

— Elles tirent sur le blanc.

Sitôt dit, Dieu tiqua, puis se renfrogna dans son coin. Des jambes en papier ; il l'aurait parié. La repousse des deux organes de Tao n'avait rien à voir avec le Pandémonium. C'était Kat qui avait usé de magie pour créer des jambes en papier, dont la solidité dépendait de la densité des feuilles, sachant par ailleurs qu'il est parfaitement possible de soulever un camion avec une corde faite de papier, pour peu qu'il y ait suffisamment de pages.

Nightgoldstorm savait que Lupanar n'allait pas rétablir la vérité quant à la provenance des nouvelles jambes de Tao. Car rétablir cette vérité impliquerait par ailleurs d'élever la voix et donc de trahir sa propre présence. Aussi Kat laissait-elle Zvei s'enfoncer dans son histoire farfelue de lac de jouvence.

Dans la même veine, Dieu devina bien vite que la soi-disant nouvelle puissance de Bong n'était rien de plus qu'un transfert d'énergie opéré incognito par Kat, en amont. Cette dernière ayant discrètement insufflé tout son propre Ki à Tao, voire son énergie vitale. Lupanar avait certainement réalisé ce transfert clandestin dans l'objectif de pouvoir paraître crédiblement à bout de force. Kat espérait probablement que Zvei - en la voyant si fatiguée - lui intime d'aller se reposer loin de la bataille.

— Écoutez-moi tous les deux, murmura le capitaine. Il y a des infos que je dois vous communiquer à tout prix. Sans quoi vous ne pourrez pas battre le meuporg. Mais ces infos sont trop nombreuses. En fait, pour chacune des blessures vives que vous pouvez constater sur mon corps, je pourrais vous en faire la genèse en vous expliquant la manière dont je me suis fait avoir… et dont je ne voudrais pas que vous vous fassiez vous-mêmes avoir. Mais le truc c'est que je vais bientôt m'évanouir. Donc je ne saurai malheureusement pas tout vous communiquer. Alors je vais aller à l'essentiel. Le reste, ce sera à vous de le déduire comme des grands, en situation réelle…

— Moi je n'ai besoin que d'une seule information, chef. Qu'est-ce qui m'est arrivé tout à l'heure ? s'intéressa Tao, en référence au coup vertical l'ayant tantôt envoyé droit dans les nuages.

— La bombe à eau qui t'a percuté est passée dans un portail dimensionnel. Elle est entrée par le portail n°1… puis est ressortie par le n°2 qui se trouvait juste sous tes pieds.

— … Et c'est le meuporg qui crée ces portails ?

— Lui… ou alors ça vient du carré des Bermudes. Je penche plutôt pour la seconde option.

— Ok. Merci pour l'info.

— Ok. C'est bon ? Je peux vous dire ce que j'ai à vous dire ?

— Allez-y. Et pendant que vous parlerez, notre chère “déserteuse” ci-présente se fera un plaisir de concevoir un bouclier qui vous servira de véhicule blindé une fois que vous en aurez fini avec votre exposé. Et ce bouclier vous mènera, en pilote automatique, tout droit jusqu'au spatio-port du vaisseau-mère où vous serez pris en charge, assura Tao, en gratifiant l'étourdissante blonde d'un regard ferme et sans équivoque, tandis que cette dernière lui rendait un petit sourire gêné.

— Ah non ! Si je dois être évacué dans je ne sais quel bouclier de fortune, je veux que ce soit toi qui crée ce bouclier. Autrement Lupanar serait bien capable de programmer la destination de la navette pour le Tartare sinon pour l'enceinte du palais royal… où je finirai écroué en moins de deux.

— Non, elle ne fera pas ça, certifia le bronzé, sans détacher son regard des pupilles bleu clair de la blondine. De toute façon, si elle avait voulu se débarrasser de nous… elle l'aurait déjà fait.

— Tu m'en diras tant…, cracha le Boss, tout sec.

— Rappelez-vous, chef… le moment où elle vous a conseillé de ne pas tomber dans l'eau. À ce moment-là, elle aurait très bien pu vous dire, au contraire, que le Tartare est un oasis revigorant. Vous y auriez cru sans sourciller. Rien de plus facile pour une magicienne comme Lupanar, que de modifier sa propre apparence pour se donner l'air d'être totalement revigorée… tout en ne l'étant pas le moins du monde. Et juste après vous avoir persuadé d'aller piquer une tête, elle serait venue me voir en larmes - de croco - et m'aurait alors demandé de plonger à mon tour dans l'océan, pour que j'aille vous sauver des griffes du Tartare dans lequel vous seriez prétendument tombé de fatigue. Une pierre deux coups.

Le capitaine ne répondit rien, sur le coup.
Dieu tentait de deviner l'actuelle posture corporelle de Kat.
Elle qui se cachait encore dans les jupes de Bong, sans mot piper.

— Lupanar… tu as conscience que si je survis à tout ça… je vais te descendre comme pas permis dans mon rapport de mission ? Alors pourquoi… ? Tu ne me feras pas croire que tu as bon fond… ou autres sottises du genre. À d'autres s'il te plaît.

— …

— Je sais que tu es là, Kat Lysandre Lupanar, s'agaça le capitaine. Réponds à ma question.

— Beh… euh… En fait… je vous aime bien… c'est tout. Je ne souhaite pas spécialement votre mort. Je crois…

— À d'autres.

— Non mais c'est vrai !

Dieu plissa les paupières. Et le front. Il avait presque oublié à quel point la voix cassée de la jeune fille pouvait être agaçante à entendre. Kat perçut le renfrognement de Dieu, et s'auto-coupa le sifflet… par compassion. Ce fut donc le capitaine qui reprit la parole, pour ne rien faire d'autre que se répéter…

— À d'autres.

— Booon…… ok…

— Ah !

— Alors en fait, pendant que j'étais planquée dans le “Tartare”, j'ai pris le temps de réfléchir, et je me suis alors rendue compte que je préfère quand même les relations hétéros…, hein, tant qu'à faire. Du coup, bah voilà, Lomee est mort, et vous… vous êtes physiquement pas trop dégueulasse quoi. Puis vous avez un bon grade Impérial en fait. D'ailleurs j'ai testé votre nom sur moi tout à l'heure, et je dois avouer qu'il me va trop bien ! Kat Nightgoldstorm…… ça tue en vrai…

— Tu rêves debout ma fille.

— Oh… du roleplay incestueux ? Je ne vous savais pas de ce bord-là… ♥

— Si c'est du grade level “capitaine” que tu vises… il y en a à la pelle au sein de l'Empire. Et des plus jeunes que moi.

— Poivre et sel, c'est bien aussi. Et puis faut avouer que le fait de ne plus avoir qu'un bras vous donne un petit air bad-ass qui va bien. Même si ça va nous obliger à faire une croix sur certaines positions du Kama S…

— Hep ! interrompit Dieu.

— Ok, ok, il est pas assez tard pour ça. Non mais en vrai, se reprit Kat. En vrai c'est pas tellement que j'ai un crush vous concernant. C'est plutôt que j'ai vraiment la flemme de construire une relation en partant de zéro avec des capitaines que je ne connais pas. Vous au moins on se connait déjà un peu… donc toute la partie “level-up des points de relation” ça ira plus vite avec vous. C'est tout ; rien de personnel.

— Non mais Kat, je ne te comprends pas.

— Moi non plus, enfonça Bong, amer.

— Non attends… Tao, tempéra Dieu. Kat… Toi qui es tellement obsédée par les hautes distinctions, as-tu seulement conscience du fait que tu n'es pas obligée d'avoir un rang par procuration en étant “la femme de” ? Si tu penses que le grade de capitaine t'est inaccessible…… détrompe-toi. Tu as parfaitement le potentiel pour devenir un jour colonel. C'est un ex-colonel qui te le dit. D'ailleurs ça vaut pour toi aussi, Tao Bong. Mais l'éventualité d'une promotion interne supposerait déjà que vous vous fassiez tous les deux violence pour vous réveiller avant midi. Par exemple. Ah et les tutos maquillage sur internet qui bouffent la moitié de la journée, ça aussi faudra arrêter…

— Moi ? Colonel ? soupesa Kat. Merci… mais non merci. Si je deviens colonel… mon salaire sera d'environ 2 millions de zenis par an. Du coup… mon mari devra nécessairement avoir un salaire d'au moins 3 millions de zenis. Or les seuls grades - au sein de l'Empire - ouvrant droit à salaire de 3 millions, c'est Général, Maréchal ou Sénateur. Et vu comment je galère déjà à me trouver un mec de simple niveau “capitaine”, laisse tomber les migraines pour mettre le grappin sur un Général ou un Sénateur !

— Mais juste… pourquoi le fait que tu passes colonel t'obligerait à chercher un mari possédant un niveau “Général” ? Et ayant un salaire plus élevé que le tien ? s'enquit le Boss, qui s'étonnerait presque d'encore s'étonner quant aux élucubrations quotidiennes de Boucle D'Or.

— Parce que c'est l'homme qui porte la culotte. Non mais oh…

— Mais bordel sale misogyne de phallocentrique rétrograde, Kat ! Tu t'entends parler ?! s'indigna Tao.

— Non mais, c'est vous aussi ! Je sais pas dans quel monde déréglé vous vivez ! se défendit Lupanar.

— Bon allez, Kat, Zvei, fini la récré. Ouvrez vos oreilles… et ne m'interrompez pas, intervint le Boss, sur un ton las qui ne saurait souffrir d'aucune nouvelle objection. Ma tête me relance, là je vais vraiment m'évanouir pour de vrai. Alors écoutez.

— Hm.

— Roger.

— Les portails sont très mobiles et se déplacent aléatoirement sur un rayon de 300 yards environ. Ils fonctionnent par paires de deux. Avec un portail A qui mène vers le B, et vice-versa. Il y a des soldats composés de morve qui se cachent actuellement dans certains de ces portails. Les soldats en question peuvent donc apparaître de nulle part… et vous tomber dessus à n'importe quel moment. Ils sont 4, très précisément. Mais ne vous fiez pas trop à ce chiffre. J'ai moi-même fait cette erreur tantôt, et je me suis fait avoir comme un débutant. Je guettais la sortie de 2 Gluants… or il en est apparu 12 d'un coup.

— Deux soldats de mucus se sont laissés disparaître dans un portail, puis une fois à l'abri de votre regard, se sont chacun divisés en 6, avant de quitter leur cachette pour revenir vous sauter dessus ? comprit Tao.

— Exactement. Et ça a ruiné tous mes plans puisque j'avais paramétré ma contre-attaque en partant de l'hypothèse que seuls deux Gluants sortiraient du néant. Pas 12. Ils l'ont fait exprès. Ils avaient un coup d'avance sur moi. Mais bref, retenez juste que le quotient intellectuel des pions de morve est un peu plus développé que celui des pions de salive. Vous suivez… jusqu'ici ?

— … Oui, répondirent les deux autres, à l'unisson.

— Alors je continue à vous prodiguer mes conseils sur le même rythme.
J'ai essayé d'approcher le titan mais ce dernier sait parfaitement se débrouiller pour maintenir une distance de sécurité entre lui et nous. Pour info, je sais qu'il y a un portail dimensionnel qui se trouve pile dans son dos, et qui pourrait donc nous permettre d'approcher le meuporg de très près pour peu qu'on arrive à trouver - dans nos environs plus ou moins immédiats - le portail B connecté au “A” situé derrière la Bête.

— Autant chercher une aiguille dans les cheveux de Radditz, lâcha Tao, dans un rictus acidulé.

— J'ai essayé d'approcher Gero, mais le monstre s'est interposé à chaque fois, poursuivit Dieu. J'en déduis que le meuporg obéi au gamin. Je continue. Le monstre a épuisé tout son stock de morve et de salive sur moi, donc sur ce point-là, vous n'aurez pas à vous inquiéter pour vos fesses à vous. J'ai déjà essuyé tous les tirs à votre place.

— …

— Je parle surtout pour toi Bong, précisa le Boss. Je sais que tu prévoies de sceller le Chi de Lupanar en traître, pour éviter qu'elle n'ouvre à nouveau le feu - par dégoût - sur les boulettes de morve. Premièrement ça ne servirait à rien de faire ça, parce que Lupanar - en bonne ex-chasseuse de Dragons Blancs - maîtrise de toute façon la magie du feu, et n'a donc pas besoin de Chi pour faire renaître l'Enfer de ses cendres et tous nous cramer. Deuxièmement, il se trouve – comme je viens de vous le dire - que notre ami le meuporg est de toute façon déjà à sec de morve, pour les 3 prochaines minutes au moins. Bon, il lui reste peut-être encore un “fond de bouteille”… alors faites quand même attention. Évitez les boules de feu, en gros.

— Même pour contrer les bombes à eau ? questionna Zvei, sur un ton quasi-studieux, tandis que Lupanar digérait dans son coin l'info du coup en traître.

— Oui. Surtout que la Bête relâche parfois des bombes à eau dans lesquelles elle injecte - au préalable - de l'encre de pieuvre. Elle fait ça pour rendre les bombes opaques, histoire de bien cacher les noyaux, qui ne sont autres que des boulettes de morve hyper-explosive. Elle m'a déjà fait le coup. Je m'étais permis d'ouvrir le feu sur les bombes à eau… puisque je les pensais uniquement composées d'eau. Puis ça a fait boom et c'était pas joli. Vous voyez cette blessure-là ? souffla le capitaine en exposant un côté de son épaule gauche.

— …

— Par contre, continua le chef. Si vous faites un peu attention, vous remarquerez que le titan ne cligne plus du tout des yeux. Et ce depuis un bon moment.

— Ah, alors ça y est, vous arrivez à voir son visage maintenant ?
Sinon, oui, pour les yeux, j'avais cru remarquer…, fit savoir Tao.

— Alors tu as aussi remarqué la nouvelle couleur des yeux du monstre, rebondit le chef.

— Oui. Ils sont beaucoup plus rouges qu'avant. Rouges… et larmoyants.

— C'est ce qui arrive quand on reste trop longtemps sans cligner des yeux, remarqua Lupanar, pour elle-même.

— Exact, confirma le chef. Le meuporg n'ayant plus ni salive ni morve pour nous attaquer, s'est cherché une roue de secours temporaire. Raison pour laquelle il a fait – et fait toujours - exprès de ne plus cligner des yeux. C'est une manière pour lui de faire monter la moutarde rapidement. Vous aurez donc compris qu'il va vous faire tâter de ses larmes dès que ces dernières seront opérationnelles. Tu avais vu juste Bong, tout à l'heure.

— …

— Je continue. La Bête possède une puissance à cinq chiffres. Et à mon humble avis, on est plus prêt de 99000 que de 10000. Alors ne comptez pas trop sur l'arrivée providentielle de Tagoma, elle va se faire déchirer aussi facilement que nous.

— Cinq chiffres ?! s'étouffa Zvei.

— Tu peux vérifier par toi-même, prends mon scouter. La valeur est encore affichée, certainement.

Aussitôt dit…

— C'est une blague j'espère…, bégaya Tao, manquant pratiquement de laisser retomber le scouter vers le Tartare - maladroitement – la faute aux grelottements ayant subitement grippé son corps aux trois couches de muscles superposées.

Kat – intriguée - retira le scouter des mains du bronzé… et si mit bientôt à trembloter, elle aussi.

— En fait…… en fait ce meuporg s'amuse avec nous depuis le début, c'est ça ? bafouilla la jeune fille.

— Non, je ne pense pas, éclaira le capitaine. C'est plutôt que l'ordre initial qu'il a reçu n'est pas nécessairement de nous tuer. Mais plutôt de protéger Gero. Autrement dit : Hiéronimus et ses petits copains ont mal formulé leur requête… et du coup tant qu'on n'attaque pas directement le gamin, ce meuporg ne s'intéressera pas tellement à nous. Même si on l'attaque, lui himself.

— Mais le problème c'est qu'on est là pour Gero justement, rappela Tao, l'air grave.

— Beh, au pire on laisse tomber non ? lança Kat, profitant de l'ouverture, en bonne opportuniste.

— Négatif, opposa aussitôt le Boss. Alexander Hiéronimus Gero ainsi que Wolfgang Yamcha sont les pièces maîtresses de la guerre en approche. S'il manque l'un ou l'autre… nos chances de victoire passeront de 99% à quelque chose comme 50 ou 70%. Personnellement ça fait trop longtemps que j'attends la renaissance du Grand-Empire… pour me contenter d'une probabilité de 70%. Non, on n'abandonne pas. Au contraire, réfléchissez une seconde, vu que le meuporg obéi à Gero… il suffirait donc qu'on mette la main sur le gamin pour chopper le meuporg par procuration. Je vous laisse imaginer. Avec ce colosse dans notre camp, nos chances de victoire passeraient de 99% à 100%. Je ne sais pas dans quelle pochette surprise Gero a trouvé ce titan, mais clairement, j'ai même pas besoin d'ouvrir mon meupodex pour savoir que ça… c'est pas du top 30. Plutôt du top 20. C'est probablement lui, #19.

— J'aurais plutôt parié sur #16 moi, sinon plus, commenta Bong.

— Non… là je pense pas, contredit Dieu. C-18 et C-17 sont tous les deux relativement plus forts que ce titan.
Je dis ça à vue de nez, mais je pense pas me tromper…

— Ah ouais ? Pourtant, aux dernières infos, euh, C-17 s'est fait éclater au sein de la “tour du muscle”. Alors, euh…, à moins que dans cette tour se cache un meuporg top 15 sorti de derrière les fagots…, contrecarra Tao.

— Ne te laisse pas embarquer par les gros titres de la presse à sensation, conseilla le capitaine, dans un murmure fiévreux. La défaite de C-17 - relayée par les médias terriens - signifie que dalle. Déjà parce que l'attaque ultime de C-17 est la plus puissante qui existe dans l'univers connu. Simplement, il ne l'utilise jamais. À raison. Ensuite, titrer “C-17 trouve plus fort que lui” n'a aucun sens. Ne serait-ce que par rapport au fait que la puissance respective de chaque meuporg donné n'est pas une puissance absolue. Mais relative. Comme au pierre-papier-ciseau.

— Pour l'instant, notre défaite à nous, elle est pas des masses relative, nota Kat, en référence au colosse.

— Tant mieux. Ça veut dire que ce sera aussi le cas pour le Gouvernement, une fois que le titan aura changé de maillot, de brassard et de camp…, souligna Dieu, sans s'en laisser conter… malgré faiblesse et vertiges. Par contre, j'espère que notre ami le géant est aussi à l'aise sur le plateau continental - qu'il l'est au beau milieu du Pacifique. Logistiquement, ça nous arrangerait pas mal. Autrement… il faudra exporter le gros de la guerre en haute mer. Ce qui - stratégiquement - ne nous arrange pas du tout, pour moult raisons. En plus, du coup, 'va falloir déployer certaines installations techniques offshores, qui risquent d'être attaquées…
Tss. C'est compliqué…

— Vous devriez laisser la logistique aux mains de H. Gero, chef, se permit Tao.
Lui aussi, il est destiné à changer de maillot, de brassard, et de camp. Si j'ai bien suivi…

— Ben du coup… faudrait peut-être déjà commencer par aider le gamin à se dégager de la tornade qui le retient prisonnier, non ? Parce que là, si on ne fait rien… il est bien parti pour mourir sous peu…, témoigna Lupanar, après avoir posé les yeux sur la Rouxboat.

— Gero ne mourra pas aujourd'hui. Mais dans deux jours, donc après la guerre, infirma Dieu.

— Ah bon ? s'abêtit Kat.

— Le Loup et l'Étudiant n'étaient pas nos seules cibles stratégiques prioritaires. Nos services secrets ont aussi capturé la vieille Voyante & toute sa petite bande de meuporgs prophétiques, entre autres. Mais je n'ai pas le temps d'expliquer plus avant, du coup je reprends là où je m'étais arrêté. Donc…… sachez que les portails sont invisibles pour nous. Par contre le titan – lui – les voit très bien. Comme en plein jour. Par ailleurs, notez que la Bête rétrécit et s'affaiblit à chaque fois qu'elle nous crache dessus. En fait, elle est composée d'eau à disons 97%. Et lorsqu'elle nous tire dessus, elle ne fait que puiser dans sa propre masse aqueuse. Donc plus les tirs sont gros, plus ça la fait rétrécir vite et bien. Si vous voyez ce que je veux dire.

— Oh…, bah ça…, ne put retenir Bong, surpris.

— Je continue.

— Non mais chef c'est bon… on s'en fout de tout ça, balaya Lupanar. Dites-nous ju…

Attaque surprise.

Un Gluant tout vert jaillit subitement du néant – par au-dessus – pour aussitôt se laisser fondre sur l'attroupement Impérial. Tao Bong et Lupanar s'écartèrent d'un bond. L'un vers l'Ouest, l'autre vers l'Est. Le premier tenait le capitaine dans les bras. Le second – ou plutôt la seconde - tenait sa propre tête blonde entre deux mains moites ; stupéfaite.

Et la stupéfaction fit place à la vacuité psychique absolue… quand Lysandre Lupanar vit une épaisse coulée de morve glisser lentement le long de sa très délicate main gauche… jusqu'au milieu de l'avant-bras. Cette coulée de mucus verdâtre provenait du grand soldat enfanté par le néant. Ce même Gluant furtif qui poursuivait à l'instant-même sa chute fatale en direction du Tartare mille fois mortel.

— Oh… oh…, s'alarma Bong, en voyant les prunelles bleu océan de la blondine trembler comme autant de feuilles.

Les pupilles de Kat s'agitaient dans tous les sens, d'effroi…… puis de rage.

— Euh…… calme-toi Kat…, retenta Zvei.
C'est juste un peu de morve qui t'est tombée dessus. C'est rien. Ça s'enlève hein.

— …

Effroi.

— Kat… ?

— …

Rage.

— Kat… ??

— …

Effroi.

— Kat !

Une série de bips de plus en plus frénétiques attira soudain l'attention du vieux Tao, qui jeta un œil au détecteur du Boss. Zvei y vit un nombre en progression exponentielle… et pâlit instantanément. Son teint bronzé vira d'ailleurs au blanc linge, quand le nombre en question passa la barre des cinq chiffres.

— Kat… ?!

Spoiler

La suite appartient aux livres d'histoire de l'époque. Ces manuels ouvragés, pleins de poussière, qui racontent encore - sur une page entière - le nombre de fois que Tao Bong aura invoqué le nom de Kat Lysandre Lupanar, en vain. Et sur treize pages complètes, le chaos qui eut ensuite éclos - comme une rose écarlate - suite au débridement de la jeune fille, aux cheveux subitement dressés en piques dorées.

Lequel débridement n'épargna rien ni personne.

— Ça y est ? Elle s'est calmée ?

— J'en sais quoi moi ? La fumée est trop épaisse… on n'y voit pas à deux millimètres.

— Bah du coup, sors d'ici et va vérifier.

— Haha… ha… et pourquoi c'est pas plutôt vous qui devriez sortir de ce bouclier pour aller vérifier ?

— Parce que moi je n'ai plus de forces… tocard, grogna le capitaine. Et surtout je n'ai plus d'ailes, donc je ne peux plus voler. Tu vois bien qu'il suffirait que tu désactives ton champ de force pour que je tombe illico dans le Tartare…

Zvei avisa le Boss. Ce dernier reposait comme une masse tout au fond du bouclier rose.

— Fatigué ou pas, vous avez moins de chances que moi de vous prendre une balle perdue. Énervée ou pas, Lysandre ne tirera pas sur son futur mari. Par contre moi… je ne suis rien ni personne pour elle.

— Moi non plus hein. Dans l'état où elle est, tu penses bien qu'elle ne fait même plus la différence entre le meuporg et nous.

— Et vous voulez que je sorte dehors dans ces conditions ?

— Oui. C'est dangereux de la laisser seule avec le titan.

— Et c'est dangereux de me laisser seul avec Lupanar.

— …

— De toute façon le meuporg est déjà mort, à la seconde où je vous parle.

— Négatif. Je vois encore son énergie sur mon scouter.
Mais je confirme que l'énergie en question a faibli. Elle tombée à 4 chiffres.

— Et Lupanar ? Elle est montée - ou descendue - à combien ?

— Elle n'est pas redescendue depuis son pétage de plomb.

— Elle est à combien du coup ?

— 50000.

— Pile ?

— Ouais.

— Pile poil ?!

— Euh…… attends… en fait je crois que c'est plutôt la limite de mon détecteur. Quand j'ai quitté le QG ce matin je pensais pas que la mission “capturer Gero” serait aussi compliquée, du coup j'ai récupéré un vieux modèle de scouter au niveau de l'administration. Mon engin habituel est en maintenance.

— Faudra qu'on m'explique un jour à quoi ça sert d'avoir des scouters qui montent à 50000.

— C'est déjà pas mal, 50000.

— Pas mal ? Vous êtes sérieux là ?

— À peu près aussi sérieux que quand je te dis de sortir d'ici pour aller voir dehors.

— Sortir ? Dehors ? Juste au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, moi je ne peux pas me vanter d'avoir – ou d'avoir eu - 5 chiffres au compteur, contrairement à Lupanar et au titan.

— Juste au cas où tu ne l'aurais pas remarqué : ce n'était pas une suggestion, mais un ordre.

— …

“Allô… Bong ? Alors ça y est ? Tu es avec Kat ?”

“Chef… je crois pas qu'on dise “allô” quand on engage une communication télépathique.”

“Écrase, merde. Bon alors… c'est quoi la situation ?”

“La situation ? La situation c'est que “Berserk Lupanar” est toujours en train de tirer sur le meuporg.”

“Hein ? Et ça marche ?”

“Je lui ai expliqué comment vous aviez fait, avec votre histoire des tirs perçants.”

“Et ça marche ?”

“On peut dire ça. Les trous s'accumulent.”

“Ah… ? Mais… le problème reste le même, non ? Un tir fin et perçant implique un petit trou. Or c'est pas avec des petits trous qu'on va faire rétrécir le meuporg suffisamment vite et bien pour pouvoir bientôt l'écraser sous nos chaussures comme un cafard, ou plutôt : le capturer comme une petite souris. Il faut faire des gros trous là, pour augmenter le débit de l'échappée d'eau. Mais qui dit “gros trous” dit nécessairement “tirs plus gros”. Or plus les tirs sont gros moins ils sont perçants. C'est le serpent qui se mord la queue…”

“Votre serpent-là, Lupanar en a fait un sac à main et des chaussures Vuithon.”

“… Pardon ?”

“Aussi incroyable que ça puisse vous paraître… Berserk Lupanar arrive à tirer de gros obus perçants.”

“C'est… impossible…”

“Bah je sais pas. Je ne fais que vous répéter ce que mes yeux m'ont dit.”

“…”

“Je reviens vers vous dans quelques secondes, chef. J'ai, euh… un truc sur le feu. Terminé.”

— Lupanar, je le sens pas… sérieusement, tenta Bong, à l'endroit de sa voisine de droite.

Aucune réponse. Une fois de plus.

— Lupanar, pour la 15e fois… arrête de lui tirer dessus comme ça. Tu vas nous l'énerver…

— Je ne te savais pas si mauvais perdant, Zvei, souffla Kat, entre deux salves survoltées.

— Rien à voir. Tu as réussi à lui faire des trous dans le bide. Bravo. Tu n'auras plus jamais besoin de gel fixant de ta vie, si tu restes comme tu es actuellement. Bien. Je ne sais pas comment fonctionne ta transformation bizarre. Mais j'espère qu'elle est permanente et définitive. Parce que si c'est le cas, le Gouvernement peut déjà aller faire coudre son drapeau blanc. À mon avis, avec sous notre bannière : toi + l'Étudiant + le Loup + la Bête + Tagoma, revenue exprès de voyage pour pouvoir participer à la guerre…, c'est plié d'avance. En fait je dirais même que c'est plié d'avance avec toi toute seule. Alors, tu vois, je ne suis pas mauvais perdant. J'admets volontiers que le meuporg a déjà rétréci d'un bon tiers sinon plus, grâce à toi. Bravo. J'applaudis des deux mains et des deux pieds. Maintenant écoute-moi…

Aucune réponse.

— Kat, je suis très sérieux. Toi tu ne le vois pas… mais moi je le vois. Je vois son visage. Je vois son expression.

— …

— Tu es en train de nous l'énerver.

Aucune réponse.

Dépité, Tao réorienta son regard fébrile en direction du titan des mers. Quelque chose clochait définitivement. Mais Bong n'arrivait point à savoir quoi. Pourtant, il lui semblait bien que c'était quelque chose d'évident. Aussi évident que le nez au milieu de la figure, n'en déplaise à un certain Hermann Krilin. À cet instant précis, Tao se maudissait ô combien de ne pas avoir le quotient intellectuel de Gero, tout en sachant pertinemment qu'il ne fallait pas plus de 100 points de QI pour pouvoir percuter. Mais percuter par rapport à quoi… ?

— Kat… je le sens pas…

— Si au moins tu nous expliquais ce que “tu ne sens pas” j'y réfléchirai certainement, céda la native de la planète Chthuthoth.

Tao grinça des dents. Piques d'Or aux yeux verts avait tapé précisément là où ça faisait mal : Zvei s'inquiétait sans savoir pourquoi. En réalité il savait pourquoi. Ou plutôt : son subconscient savait pourquoi. Le problème étant que ledit subconscient se refusait encore à faire passer le mot jusqu'à la conscience.

Un éclair zébra le ciel, tandis que le tonnerre rugissait plus haut, dans le Pandémonium.

— Kat…

— Tu soûles Zvei. On est à 200 mètres de la Bête. Elle est immobile comme une statue. Son stock de morve et de salive ne sera pas reconstitué avant une bonne minute selon les calculs du Boss. Alors c'est quoi ton problème ?

Aucune réponse. De Zvei cette fois.

— C'est bien ce qu'il me semblait, souffla lady K.

— Regarde…

— Quoi ?

— Les pots d'échappement de la Bête sont en train de dégager trois fois plus de fumée qu'à l'accoutumée.

— Et alors ?

— La Bête est en train de trembler de tout son long.
On dirait un immeuble sur le point de s'écrouler.

— Tu m'étonnes, avec ce que je lui mets.

— L'air est en train de vibrer, Kat.

— Mais encore ?

— Le titan…. Il…

— Il quoi ?

— Il vient vers nous…

— Tu ne m'apprends rien. C'est d'ailleurs pour ça que je me suis postée à 200 mètres de distance.
Vu sa vitesse, j'ai le temps de faire trois siestes et deux parties de scrabble.

— Tu ne comprends pas… les pots d'échappement sont en train de vrombir, tellement ils recrachent de fumée…

— … Où tu veux en venir, Tao ?

— Il vient vers nous…

— C’est-à-dire ?

— IL VIENT VERS NOUS !!

1 seconde et 3 dixièmes. C'est tout ce qu'il fallut à Agar.io. pour avaler la distance de 200 mètres.

1 seconde et 3 dixièmes ?

Non.

Beaucoup moins que ça.

SBAAAAAF !!!

La gifle percuta Lupanar. Pourtant, Bong la ressentit comme s'il l'avait reçue lui-même.

Kat disparut des radars, tandis que Tao virevoltait en tous sens, comme un pétard six-coups.

Un tout nouvel éclair – ô combien surréel - supprima toutes les visions, inondant de lumière le bouclier rose fuchsia au fond duquel Dieu était encore inconfortablement avachi, au bord du gouffre Pacifique, et surtout : au bord de l'évanouissement. L'inondation fut telle, que Nightgoldsotrm craignit que la sphère translucide n'implose sous le coup du trop-plein de lumière.

Cette même sphère qui se faisait balloter en tous sens, toutes voiles dehors, plein Est.
Balloter par la tempête furieuse, ou plutôt : par l'onde de choc de La Gifle.

S'il n'y suffisait pas, le tonnerre Olympien se leva bientôt si violemment que le bouclier psionique craquela soudain, pour la toute première fois, comme une bulle de verre soumise à l'effet conjugué du présent chapelet de catastrophes surnaturelles… et surtout : à l'effet des dégâts encaissés par Tao, dont l'esprit était bien tout ce qui pouvait encore maintenir le bouclier en vie. Aussi chaque coup reçu - par le corps &/ou l'esprit de Zvei Bong - se répercutait-il directement sur la consistance du champ de force translucide. Du reste, une potentielle augmentation de la distance séparant physiquement Tao du bouclier, donnerait les mêmes effets déliquescents. Et cette distance, à en voir l'épaisseur du champ de force qui fondait présentement à vue d'œil, était précisément en train d'augmenter. Soit parce que le bouclier s'éloignait. Soit parce que Tao Bong s'éloignait.

Soit les deux.

Un deuxième craquèlement du champ de force survint dans la seconde.

Et pour chaque craquelure de la sphère… le cœur du capitaine se fendillait aussi.
Car chaque fendillement du bouclier… rapprochait un peu plus Dieu du Tartare.

Plus loin, beaucoup plus loin, Tao Bong nageait encore en plein délire, et cherchait à retrouver son équilibre ; sans succès. Et alors qu'il pédalait encore dans la semoule, Zvei réalisa – enfin… mais trop tard – pourquoi la soudaine ruée d'Agar.io. lui avait tantôt paru si prévisible. Si évidente. Comment n'avait-il pas percuté plus tôt ? Comment Tao s'était-il débrouillé pour passer à côté du fait que si le meuporg avait sur lui des épées - et tant d'autres armes type “combat rapproché” - c'était bien qu'il pouvait s'en servir en… combat rapproché. Donc que le titan avait - dans sa manche – au moins un boost lui permettant d'accroître temporairement sa vitesse, le temps de se projeter en avant ou en arrière pour placer une frappe décisive.

Trop tard.

Beaucoup trop tard.

Le vol plané de Piques d'Or – redevenue Boucle d'Or - s'acheva sur une…… table de poker.

Une table immense, que la jeune fille dévasta en long, en large & en travers.

Kat mit bien 10 bonnes secondes à se rendre compte qu'elle n'était pas morte.

12 de plus pour comprendre qu'elle se trouvait dans un casino empestant le grand luxe.

9 à réaliser que la plupart des gens ci-présents parlaient soit en anglais soit en Chmzol.

2 secondes pour se souvenir que son anglais était aussi pitoyable que son Chmzol.

3 pour se rendre compte qu'elle était le centre d'attention de tout le monde.

5 pour se redresser de sa chute ; un tant soit peu.

7 pour comprendre qu'elle avait été projetée si loin - par la gifle du meuporg - qu'elle en avait littéralement été renvoyée sur le continent. Donc sur le plancher des vaches. Aux antipodes de l'océan Pacifique. 4 pour comprendre - aux têtes d'extraterrestres qu'elle voyait partout autour d'elle – que non, elle n'était - tout compte fait - pas du tout retournée sur le Grand-Continent terrien, mais avait plutôt été projetée, si loin et si vite, qu'elle en avait carrément atteint une tout autre planète de l'univers.

6 pour en venir à l'idée que c'était impossible qu'une “simple” gifle ait pu l'envoyer aussi loin sans la tuer. 2 pour enfin percuter, et comprendre que durant son vol plané, elle avait croisé la route d'un portail dimensionnel qui ne s'était pas gêné pour envoyer la soldate loin de la planète Terre, en un battement de cils. Et pour la première fois depuis 8 ans… Kat sentit les larmes lui monter au nez, maintenant qu'elle se rendait compte à quel point elle était loin.

Très loin.

Très, très loin.

Tellement loin.
De tout. Tous ses repères. Socioculturels. Linguistiques…

Loin de tout ce qu'elle connaissait.

… Aussi fut-elle bientôt surprise de soudain voir quelque chose de familier, dans le tas de bizarreries non identifiées.

Un visage familier. Qu'elle avait déjà vu en photo… ou alors dans un vieux livre oublié.

Un vieux registre Impérial, plein de poussière.

En tout cas ce visage - celui d'un certain client du fastueux casino - lui disait quelque chose. Mais elle n'arrivait pas à mettre un nom dessus. Aussi demanda-t-elle directement au monsieur en question — qui était d'ailleurs penché sur elle dans une posture parfaitement inquisitoriale — de décliner son identité.

— Son nom est Stanis Barta Zeon, alias : “Le Banni”, répondit impersonnellement l'interpellé, grand monsieur à la peau bleue granuleuse, et aux yeux rouges. Et que nous vaut le dérangement, mademoiselle ?

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GTA V : The Lost and Damned Lupanar

par **Kurama_Senju** le Ven Avr 07, 2017 19:11

Choquant.

Choquant que j'ai pu passer à côté d'un tel chapitre.
Choquant que je sois le premier à commenter...

Mais surtout, chapitre choquant.

C'est magnifique, sublime, parfait !
Je ne sais pas si c'est juste moi, mais je trouve que ce dernier chapitre fout une vraie claque au mot "fanfiction".
Là, je ne serais pas surpris si j'apprenais que Calfirũ est un roman adapté en film (bordel, ce rêve).

Tous les éléments pour me faire kiffer sont là.

Même Kat, personnage qui me laissait jusqu'alors indifférent (caractère assez "basique", le genre à se faire remarquer pour exister ; pas une critique, il en faut !), m'a direct intrigué avec son power-up de malade.
J'ai adoré la mise en place des éléments. Y'avait beaucoup de "boum boum", mais c'est amené avec une telle subtilité que c'est vraiment excellent.

La fin, encore plus imprévisible, fait s'envoler l'intrigue à des années-lumière.

Un régal.

par **Point** le Sam Avr 08, 2017 18:11

Perso je suis pas autant emballé mais ça reste du Calfiroux, donc du bon. Kat me paraît toujours autant " juste là " qu'avant, avec juste un boost SSJ improbable, et AGAR.IO c'est juste un putain de monstre lovecraftien de l'infini. J'ai eu un sourire sans raison quand j'ai lu " Hermann Krilin " parce que Krilin n'a pas une tronche d'Hermann. Après, je commence un peu à me lasser du combat AGAR.IO - Formule AGAR.1O devrais-je dire - vs la clique, et un p'tit retour de Gero me plairait !

Sinon, le plus grand pouvoir de tes persos reste le fait de pouvoir tenir 3 minutes en 18 chapitres, alors qu'ils ne sont pas sur Namek.

La fin est plutôt intriguante - même s'il m'a fallu 10 min pour comprendre que le perso télépathe de la fin c'était Barta - et donne envie de lire le chapitre qui arrivera bien entendu très rapidement.

par **omurah** le Dim Avr 09, 2017 16:58

Merci aux votants !
Du Boobz il y aura forcément un peu :p (je réponds à celui/celle qui a voté pour cette option)
Et pour ceux qui ont voté pour une demande d'éclaircissements, je vous ai entendus !
Et merci pour le café offert ! J'appelle ça le début de la gloire :mrgreen:

@Kurama

Spoiler

@Zaagaan

Spoiler

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17

La princesse de sang-mêlé

♪ ♬

Kat retournait le Casino Royal dans tous les sens possibles, espérant débusquer le portail qui s'était permis de recracher la jeune sang-mêlé sur cette planète non identifiée. La sécurité de l'établissement eut tôt fait de se jeter sur miss fauteuse de pagaille. Pour neutralisation. Mais tous se rendirent bien vite compte du fossé monstre. Le dernier garde encore debout hésitait d'ailleurs sur l'attitude à adopter. Finalement, il se jeta sur Lupanar bille en tête. Il savait qu'il allait se faire assommer comme tous les autres avant lui. Mais le contrat de travail - signé par monsieur le garde - ne parlait pas d'une obligation de résultat. Juste d'une obligation de moyens. Lady K. intercepta le kamikaze d'un superbe coup de boule qui envoya monsieur le vilain s'écraser sur une rangée de machines à sous. Et contre toute attente… la blondine défaillit elle aussi. Kat chavira. Puis tomba.

— Eh merde ; tête dure…, bredouilla miss classe 2 - une main sur le front - tandis que son précieux popotin goûtait déjà au froid de la moquette couleur topaze rayon de lune. Huf… huf… match nul…, heureusement que c'était le dernier du lot…, souffla-t-elle enfin, au vu de l'état parfaitement paralysé dans lequel baignaient aussi bien l'agresseuse que l'agressé.

— Et on peut savoir pourquoi toute cette pagaille ? scanda soudain Barta Zeon - depuis le bar où il était allé se chercher une bouteille de cognac, qu'il descendit cul sec au milieu des mots “pourquoi” et “toute”.

— Je cherche un portail. Celui par lequel je suis apparue… Et par lequel j'ai bien l'intention de repartir.

— Le portail dont tu parles - si tant est qu'il existe - ne se trouve pas dans ce casino, assura Zeon - flegmatique.

Kat tourna la tête en direction de Barta - sur un air bientôt interrogateur.

Du doigt, Stanis invita Lysandre à réorienter son regard en direction d'une certaine fenêtre du casino ravagé. Miss Empire s'exécuta et vit aussitôt — à travers l'immense vitre en question — une longue rangée de bâtiments divers et variés. Tous troués au niveau de leurs cinquièmes étages respectifs.

— Tu comprends ? intima Zeon - depuis le tabouret de bar d'où le Banni “jouait” à faire s'entrechoquer les glaçons qui tapissaient le fond d'un verre.

— …… Je comprends, confirma l'officière dorée, dans un souffle éteint.

Lady Lysandre décolla son arrière-train de la moquette puis se remit debout d'un pas chancelant. Elle se débarrassa des copeaux de plâtre qu'elle avait sur les habits et dans les cheveux. Son regard azur brossa mécaniquement le pourtour de la grande salle. Laquelle se voyait déjà désertée par un peu tout le monde. Hormis deux je-m'en-foutistes. À savoir : Barta Zeon ainsi que le jeune barman qui lustrait un verre depuis son propre versant du bar.

— Si tu comprends, alors c'est bien, souffla Stanis, en pivotant sur son tabouret pour se détourner de Boucle d'Or, au profit d'une bouteille de vodka-pomme trônant sur le comptoir.

— J'y vais du coup…

— À plus.

— Désolée pour le dérangement…

— Penses-tu.
J'étais en train de perdre au poker… Alors tu es tombée à pic.

Lady Lysandre fit vrombir son aura, et décolla.

Elle remonta le fil rouge des dégâts qu'elle avait causés dans toute la région. Ces destructions de bâtiments ayant pour origine le vol plané souffert par Boucle D'Or. Vol plané dont la ligne d'arrivée fut précisément l'enceinte du Casino Royal. Kat cherchait désormais la ligne de départ… qu'elle trouva finalement loin du centre-ville, au cœur d'un exotique village rural - de taille moyenne - situé en bordure immédiate d'un immense désert de sable bleu. Un désert bleu ciel - moucheté de centaines de mini-oasis extrêmement proches les unes des autres. Moins d'une quinzaine de mètres d'intervalle - pour tout dire.

Du reste : pas de portail à l'horizon.

Normal.

Le père de Need Stark avait bien précisé que les portes dimensionnelles étaient parfaitement invisibles. Il avait aussi fait savoir que chaque portail se déplaçait de manière 100% aléatoire - sur un périmètre d'environ 300 yards. Ce qui voulait dire que la brèche dimensionnelle dont Kat cherchait encore l'emplacement se baladait à l'instant-même sous le nez de Boucle d'Or.

En tout incognito.

Kat se laissa tomber sur les genoux, ignorant autochtones anorexiques, chiens anorexiques et moustiques diurnes anorexiques. Elle tapa sauvagement du poing contre la terre meuble du village, avant de redresser la tête pour hurler à tous vents.
Sans elle, Dieu et Bong étaient faits comme des rats, face au présumé Organique #19.
Lupanar le savait très bien.

Malheureusement, elle était coincée ici.
Dans ce village aux airs de petite station balnéaire morose sinon miteuse.

Et chaque seconde qui passait comptait.

Non…

… Chaque quart de seconde.

D'ailleurs, Kat - une fois son cri éteint - s'empressa de matérialiser une montre à son poignet. Puis orienta le regard vers le ciel. Ou plus précisément : vers le soleil. Les soleils, en l'occurrence. Un système à deux étoiles. Exactement comme celui auquel appartenait la planète Terre. D'ailleurs, peut-être Lysandre se trouvait-elle encore au sein du système solaire en question. Malheureusement, étant nulle en astronomie, Boucle d'Or ne saurait se situer dans l'espace.

En tout cas - pour peu que Lupanar n'ait pas switché de système solaire depuis La Giffle - alors la planète bleue n'était peut-être pas si éloignée que ça - d'ici. Auquel cas, l'idée de retourner sur Terre “à pieds” était peut-être la clé du problème. Ou pas… Car Lupanar n'était pas sans savoir qu'un voyage “coast to coast” - à l'ancienne - consommerait infiniment trop de temps. Or Boucle d'Or devait retourner sur Terre tout de suite et pas “tout à l'heure”.

...

Elle jeta un regard nerveux à sa montre… puis leva le nez vers les soleils, qui brillaient suffisamment haut pour faire transpirer la jeune fille à fines gouttes.
Ou était-ce la nervosité ?

...

— Putain merde. C'est mort ! Même en me transformant je n'arriverai jamais à voler jusqu'à la Terre à temps. Il me faut un vaisseau avec option hyperespace…

— Tu ne trouveras même pas de vélo avec option frein dans ce village, mam'zelle.

Kat pivota sur elle-même puis redressa la tête et réalisa alors que son interlocuteur n'était autre que le grand monsieur bleu aux yeux rouges. Celui du casino.

— Qu'est-ce' tu fais là toi ? s'enquit Boucle d'Or, qui serait tombée sur le séant si elle ne reposait pas déjà dessus.

— J'habite le village voisin.
Et tu es ici dans le village de mes parents, fit noter Barta, qui surplombait Lupanar de toute sa hauteur.

— Tu connais cette charmante jeune fille, Zeon ? Elle est avec toi ?

— Tu aurais pu nous prévenir qu'on avait des invités, Stanis. Regarde comme je suis habillée !

— Eloignez-vous du désert maudit les enfants, vous êtes trop près, c'est dangereux !

Ces trois dernières interventions étaient le fait d'autant de villageois disséminés aux alentours.

— Tu es vraiment vraiment sûr qu'il n'y a aucun vaisseau spatial sur cette planète ? força Lupanar, sans plus du tout quitter sa montre des yeux, tandis que son teint de porcelaine hésitait à passer au feu bleu… rouge ou vert, suivant le sentiment qui dominait entre la peur, la colère et la rage.

— Pourquoi penses-tu qu'on m'appelle “Le Banni” ? Si je pouvais retourner sur Terre je l'aurais déjà fait.

— Bon, mais moi je n'ai pas le temps pour ton blabla de monsieur je-savais-pas-que-c'était-possible-alors-je-l'ai-pas-fait…, souffla Lupanar, qui avait déjà oublié le nom, le prénom et le surnom de son interlocuteur. Je dois à tout prix retourner au-dessus du pacifique pour terminer la bête. Tout de suite ! Hors de question de laisser Gero gagner la partie, termina miss Empire - pour elle-même - tandis que ses jambes s'ébranlaient pour la remettre debout.

— Retourner au-dessus du Pacifique hein. Intéressant… Et tu vas faire comment exactement ? s'amusa Barta.

— La grand-mamie qui vient de nous appeler “les enfants” à l'instant… elle a aussi parlé d'un désert maudit. Je suppose qu'elle faisait référence au désert que j'ai sous les bottes. Et si cette étendue de sable bleu est considérée comme maudite - par vous autres autochtones - je suppose que c'est parce qu'elle est le théâtre de disparitions mystérieuses. J'ai raison ?

— Bien vu, tiqua Barta - qui fronça les “sourcils”, imperceptiblement.

— Parfait. Au moins comme ça, j'ai la preuve que le portail que je cherche se trouve bien ici-même, dans ce trou à rat, et nulle part ailleurs.

— Intéressant, lança alors Zeon, définitivement amusé par cette drôle d'inconnue et ses drôles d'histoires.
Et du coup, en quoi ça t'avance ?

— Le portail que je cherche se déplace tout seul - sans aucun pattern - sur un périmètre d'environ 300 mètres. Je suppose qu'il s'agit de mètres cubes. Du coup, si vous aviez l'obligeance de m'indiquer précisément dans quel coin du désert ont généralement lieu les disparitions, je pourrais alors délimiter ma zone de recherche avec des cailloux, des bâtons ou n'importe quoi dans le genre…

— Pas besoin de pierres ou de bâton. Tu vois les quatre poteaux en bois qui forment un champ rectangulaire… par là-bas ? lança alors Zeon, indiquant un certain point du désert, côté Nord.

— Les poteaux avec un crâne fixé au sommet de chacun ?

— Ouais, ces poteaux-là. Ils délimitent précisément la zone de recherche qui t'intéresse.
Et les crânes, c'est ceux de gens comme toi. Je dis ça, je dis rien.

Kat jeta un œil à sa montre. Encore une fois.
Sa main gauche ne quittait plus son front sillonné par la sueur.
La douleur du coup de boule ne régressait pas avec le temps, bizarrement.

— Et maintenant mam'zelle ? Que vas-tu faire que nous n'ayons nous-mêmes déjà tenté mille fois ? sourit Barta

— Mec, tu as sous les yeux la future putain de Big Boss de l'univers. Alors tu es gentil… monsieur short-sandales…

— Intéressant…, s'amusa Barta, sans relever la boutade sur sa tenue décomplexée. J'aurais donc sous les yeux la “future putain de Big Boss de l'univers” ? Ou peut-être la “future putain du Big Boss de l'univers” ? questionna le grand gaillard, en référence au nom de famille de Lysandre, qui ne lui avait pas échappé.

Kat grinça des dents, cherchant à rebondir avec hauteur, sans rien trouver d'autre à dire que…

— C'est ta mère la putain…

— Intéressant, sourit Barta, sans ajouter grand-chose… lui dont les jambes s'activaient par ailleurs afin d'évacuer les grains de sable qu'il avait dans les sandales. Tu prévoies de te promener - au petit bonheur la chance - dans la zone d'investigation, jusqu'à tomber par hasard sur le portail invisible ? C'est ça ?

Kat revint face à Barta, après être allée s'excuser platement auprès de la mère de ce dernier.

— Comment tu as fait pour la reconnaître parmi toutes les femmes du village ?

— Vous vous ressemblez.

— Intéressant.

— …

— Je disais donc : tu prévoies de te promener aléatoirement dans la zone de recherche jusqu'à tomber par hasard sur le portail invisible ? C'est bien ça ?

— Si tu as mieux à proposer… je t'écoute, murmura l'ex-chasseuse de Dragons albinos, en prenant déjà la direction du champ rectangulaire, forçant ainsi Barta à parler de plus en plus fort, à mesure que la jeune fille s'éloignait vers le Nord.

— Tu as conscience que ton cher portail n'attendra pas sagement que tu le trouves, mais se déplacera en même temps que toi pendant que tu le chercheras au petit bonheur la chance ? Or - s'il se déplace en même temps que toi - alors tu pourrais bien te balader dans la zone d'investigation pendant des jours voire des années entières avant que vos routes - au portail et à toi - ne se croisent par le plus grand des hasards. Juste pour savoir, tu as déjà fait “probabilités” à l'école ?

— Peut-être que vous - dans ce charmant village - ça vous prendrait des jours ou des semaines ou une éternité. Mais moi - avec ma vitesse d'officière de choc - ce sera l'affaire de quelques secondes. Je suis une classe 2, pour info. Et je suis très probablement l'une des dernières survivantes - sinon la dernière survivante - d'une certaine mission de rang S+. Toi… je ne sais pas quel était ton grade au sein de l'Empire. Si tant est que tu aies jamais été membre de l'Empire.

— L'affaire de quelques secondes ? Y'en a qui doutent de rien…
Sinon oui, j'ai bel et bien été membre de l'Empire.
Et je n'étais pas classe 2, sourit Barta.

— Classe 3 ? s'enquit Kat, sans vraiment s'intéresser à sa propre question.

— Non plus, précisa Barta, sans se départir de son petit sourire.

— Comme quoi… les apparences…
… Monsieur le classe 4.

— Non plus. Tu cherches mon grade dans le mauvais sens.

— Oh… alors tu étais un simple aspirant ? lança Kat… qui n'avait pas entendu la seconde phrase de Barta.
Dans ce cas, tu ne pourras même pas me suivre du regard pendant que je traquerai le portail.

— Parce que tu iras trop vite pour moi ? Intéressant…, re-sourit Zeon.

— Ouais… ok… steuplait parle pas avec moi. On cause pas aux classe 4 nous. Essaye déjà de ne pas me perdre de vue…, souffla Lupanar - sur un ton qui encore une fois ne permettait pas de savoir s'il s'agissait là de premier degré ou de quatrième.

C'était d'ailleurs tout le problème avec Lysandre. En toute matière et de tout temps.

— Donne-moi juste le temps de faire chauffer mon Ki bien comme i' faut… puis admire l'artiste et mords-toi les doigts en me voyant disparaître subitement de ce trou perdu, sous tes yeux dégoûtés, termina Boucle d'Or, à l'endroit du Stanis.

— Haha, Ok… C'est comme tu sens, fit Barta, qui prenait par ailleurs la direction de l'une des trop nombreuses oasis du coin, pour aller s'asseoir à l'ombre d'un palmier dattier, à même le sable bleu déjà copieusement chauffé par les étoiles.

Stanis s'installa tout aise. Au passage… il ramassa le chapeau de paille qui traînait au pied de l'arbre fruitier. Le Banni épousseta la grande coiffe avant de s'en parer. Il lova ensuite sa nuque au creux de ses paumes jointes. Barta se contenta enfin de regarder Kat s'éloigner vers le champ maudit. Zeon fut clairement surpris lorsque - subitement - il vit les cheveux de la blondine se dresser en une multitude de mèches épaisses et pointues, tandis que Lupanar avançait encore à pas mesurés vers le Nord.

Lysandre était désormais entourée d'une aura royale qui dansait un tango endiablé avec le sable bleu.

Barta siffla d'admiration. Puis ce fut le ventre de Barta qui siffla, mais pas d'admiration. Alors Stanis se leva pataudement puis quitta son poste d'observation et partit s'éclipser dans l'un des domaines les plus reculés du village. En quête de pitance.

— Barta ! Arrête un peu de bouffer ! Ton Poulet Braisé va pas s'envoler. Va chercher ta copine.

— Mama… c'est pas ma copine. Je ne connais pas cette fille.

— Et arrête de manger la bouche pleine !
Et arrête de t'essuyer les mains sur les coins de la table ! Prends exemple sur Roosbalt !

— Tu veux que j'arrête de manger la bouche pleine ?!
Et comment tu sais que je m'essuie les mains sur la table ?!
Tu n'es même pas dans la même pièce que moi !

— Roosbalt ! Dit quelque chose ! Raisonne ton copain ! Moi j'abandonne !

— Tu devrais écouter ta mère Barta…

— Tu vas pas t'y mettre toi aussi ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre de cette fille, franchement ?

— Oui mais là ça fait au moins cinq heures qu'elle se tue à la tâche dans les champs. Tout le village la prend pour une folle. Personne n'ira l'aider, sinon toi. Elle doit être épuisée à force de courir dans tous les sens. Regarde, il fait déjà nuit noire. Les grillons s'égosillent. Tu vas quand même pas laisser cette étrangère dormir à la belle étoile ?

— Et pourquoi pas ? Si elle a envie de passer sa nuit à essayer de trouver son portail…

— Bon, mais va au moins vérifier qu'elle est encore là. Ta mère me fait dire que ça fait plusieurs heures qu'elle n'entend plus aucun bruit venant des champs. Du coup, ça se trouve, l'étrangère est partie depuis longtemps.

— Ha ! ha ! HA ! Tu penses sérieusement qu'elle a pu réussir à trouver son portail ?
En une seule journée ?

— …

— 10 gros billets qu'elle est encore là. À courir après son ticket de sortie, dans le noir.

— 15 qu'elle est partie, depuis longtemps, surenchérit Roosbalt.

Barta se leva sèchement de table.

— Mama… j'y vais ! Je vais chercher ta petite protégée !

— C'est pas trop tôt !

— J'ai fini de manger, c'était très bon, merci.

— …

— Mama ?

— Quoi ?

— Tu saurais pas où j'ai rangé mon détecteur par hasard ?

— Le monocle Impérial ? Pourquoi tu me demandes ça ?
Ça doit bien faire 3 ans que je ne l'ai plus vu. La dernière fois, il traînait quelque part dans ta chambre.

— Tu ne l'as pas jeté quand même ?!

— Pourquoi ?

— Tu pourrais le chercher pour moi s'il te plait ? J'aimerais mesurer la puissance de la fille.

— Tu parles de celle qui a réussi en une après-midi ce que tu n'as pas réussi en trois ans ?

— Tu penses que j'ai essayé ?
C'est ça… fous-toi bien de ma gueule, Roos.
Juste un conseil : fais chauffer les 15 billets.

— Tu es encore là Barta ?!

— Non mama… je suis déjà parti ! trembla Zeon en prenant aussitôt la direction du dehors. Mama… pendant que tu cherches le détecteur dans les valises… tu pourrais pas en profiter pour chercher mon manuel de maths de Terminale - s'il te plaît ? Je crois qu'une certaine personne dans le coin a urgemment besoin de réviser ses cours de probas.

— …

Sur ce, Stanis prit définitivement la direction des champs. Il parvint à bon port, et vit alors de quoi se payer un sourire pour tout de suite, et une bonne bouteille à quinze balles pour plus tard.
“Roos… j'espère que tu gagnes suffisamment bien ta vie en tant que Barman unique au Casino Royal…
… Parce que tu vas bientôt être allégé de 15 gros billets.”

Barta ravala son sourire. Lupanar n'était pas dans son état normal.
Assise sur le sable - dans la plus nonchalante des positions, elle était immobile, et ne clignait plus des yeux.

— … Ça va mam'zelle ?

— …

— Tu ne tiens plus debout. Tu penses pouvoir te lever ? Tu veux que je te porte ?

— …

Barta orienta son regard vers le point d'horizon que l'étrangère semblait fixer.
Il mit une bonne minute à comprendre que la miss ne regardait rien de spécial.

— Tu es pleine de poussière. Viens chez mes parents. Tu pourras prendre un bain.
Il commence à faire froid ici en plus.

— …

Kat jeta un œil à sa montre. Elle resta ainsi 30 bonnes secondes… puis s'en retourna fixer l'horizon nuiteux.

— Ils sont morts.

— Qui est mort ? souffla Barta - en posant un genou devant la fille assise, perdue dans la Lune.

— Mes collègues.
Ça fait plus de 5 heures que j'ai quitté la Terre.
Le combat est fini depuis longtemps, à cette heure-ci.
Et il y a forcément eu un gagnant.

— Et si nous commencions par le commencement ?

— …

— Quel est ton nom ?
Complet.

— …

— Et pourquoi tu n'arrêtes pas de te tenir le front depuis ce matin ?

Barta sursauta sans retenue.
Kat s'était mise à se rouler dans la poussière.
En poussant des cris de plus en plus aigus. Au bord de la convulsion.
Zeon ne sut que faire. Il s'agitait sur place - comme sur un tapis de danse, dans une salle d'arcade.

— Ça… ça va ? bafouilla l'alien - en tendant le bras sans trop oser s'approcher.

— Non ça va pas, souffla Kat - dans un parler soudain parfaitement lisse et clair.

Suffisamment lisse et clair pour faire re-sursauter Barta.
Boucle d'Or était tout à fait calme. Couchée sur le dos, en étoile de mer. Le nez dans les astres.
Stanis ne savait plus que penser de cette personne qui passait d'un état à l'autre sans prévenir.

— C'est quoi ton problème ? cracha-t-il alors, sur un ton passablement moins compassionné qu'avant.

— Mon problème ?
Mon problème c'est que j'ai encore la sensation que de la morve dégueulasse coule sur mon bras, alors qu'il n'en est rien.
Mon problème c'est que je ne sais plus comment je m'appelle. Tu viens de me demander mon nom… Et je n'ai rien su répondre.
Mon problème c'est que j'arrive plus à me souvenir de comment déclencher ma transformation. J'ai tout essayé… même sauter à cloche-pied en tirant la langue… mais j'arrive plus à trouver le truc. Et les deux seules personnes qui auraient pu me renseigner nagent actuellement avec les poissons du Pacifique.
Mon problème c'est que je viens de me rendre compte qu'il me faudrait atteindre une vitesse au moins 10 fois supérieure à celle du son pour espérer mettre un jour prochain la main sur le portail.
Or - sans ma transformation - je ne peux même pas atteindre la moitié de ces vitesses extrêmes…
Mon problème… c'est que - pour je ne sais quelle foutue raison - je suis en train d'oublier des trucs à chaque minute qui passe !

— Tu ne sais plus comment tu t'appelles ? Comment ça se fait ça ?

Kat baragouina un juron impersonnel … et poursuivit sa passive contemplation des étoiles.

— Euh… Si ça peut t'aider à retrouver ton prénom… ma mère m'a dit tout à l'heure qu'elle a reconnu dans tes traits ceux d'une métisse à moitié sayenne. Alors peut-être que si tu cherches dans les noms usuels de cette race…

Kat tiqua passablement - au moment d'entendre “métisse sayenne”.
Barta comprit qu'il lui avait appris quelque chose qu'elle ne savait pas.

— Des dizaines de fois supérieure à la vitesse du son dis-tu ? Intéressant…

— Je ne t'aurais pas communiqué mon prénom par hasard… avant de l'oublier ?

— Ton nom c'est Lupanar. Ton prénom… tu ne me l'as pas confié. Ou je ne m'en souviens pas.

— … Ok…

— Sinon, dis-moi, tu es bien sûre que ce portail mène vers la planète Terre ?

— En toute logique… oui.

— Sûre de sûre ?

— Oui…

— Intéressant, sourit Stanis.

— …

— Dis-moi, à supposer que je sois capable d'atteindre dix fois la vitesse du son, que se passera-t-il une fois que je serai passé de l'autre côté ? Attends… Permets-moi de reformuler ma question : à supposer que je parvienne à retourner sur Terre, qui se dressera entre moi et le siège d'Empereur ?

— …
Tagoma, Kiwi et Danmarine.
Je ne sais pas si tu les connais.

— Juste ces trois-là ?

— Je pense.

— Intéressant, sourit Barta.

— Après, ça fait pas très longtemps que j'ai rejoint l'Empire, donc je ne suis pas très au fait de l'organigramme, admit Lysandre Lupanar - qui ne s'écoutait plus parler depuis 3 bonnes minutes.

— Ah ça… je me doute bien que tu es nouvelle…

— Et à quoi tu vois ça ?

— Tu ne sembles pas savoir qui je suis.

— Je devrais ?

— Oui et non. Mais tu as reconnu mon visage tout à l'heure.
Ce qui veut dire que Danmarine et Kiwi n'ont pas aussi bien effacé les traces qu'ils l'auraient voulu.

— Effacer les traces ?
De quoi tu parles ? s'intéressa finalement Lupanar, qui se posa en tailleur pour se tourner vers Stanis.

— J'ai été banni par les deux frères.
Mon nom et mon visage ont certainement été gommés des registres. Et enfouis dans les mémoires.

— Banni comment ? Pourquoi ?

— Les deux frères voulaient le Gâteau-Monde pour eux tous seuls.
Du coup ils ont déporté - sur divers planètes - tous les Impériaux qui étaient plus forts qu'eux deux réunis.
J'en faisais partie.

Les sentiments contradictoires se bousculèrent dans la tête de la jeune fille – restée bouche bée.

Un seul mot retrouva le chemin des lèvres charnues de Boucle d'Or.

— Comment ?

— C'est long à expliquer. Ils ont profité de l'agitation durant la dernière guerre mondiale.
Le Sénateur Sorbet ainsi que le ministre Zâbon ont tous les deux collaboré.

— … Et tu voudrais retourner sur Terre pour réclamer des comptes à toute cette brochette de collabos ?
Et prétendre au fauteuil d'Empereur dans la foulée ?

— MAMA ! TU VOUDRAIS BIEN FAIRE MES VALISES AVANT D'ALLER TE COUCHER S'IL TE PLAIT ?

— ……… POURQUOI FAIRE ?!

Barta ne répondit pas tout de suite. Il baissa le regard vers Lysandre…
… et dévisagea subitement cette dernière - intensément - sur un immense sourire brûlant, et un regard entièrement incendié, qui hissèrent haut le cœur de la jeune sang-mêlé.

— LA FILLE ET MOI ON SE CASSE D'ICI.

__________________________________________________________________

La princesse de sang-mêlé

par **Point** le Mar Avr 11, 2017 1:19

omurah a écrit:ça fait beaucoup de "juste", pauvre de moi

Le second était un peu méchant peut-être, mais le second fallait lire de façon positive genre " OUI C'EST JUSTE LE TRUC AVEC UNE FORCE ÉNORME JUUUUUSTE CA "

Bon sinon.

Ce chapitre il est juste parfait de type perfection en mode trop bon de la folie du cool coolesque et coolant. Déjà, tu intègres Barta dans ta fic, donc tu es un mec bien, tu lui mets une aura de cow-boy - il a exactement la même aura que Jim Raynor de Starcraft si tu connais - et tu lui poses une réputation de légende bannie et tout. C'est genre ultra hypant. Puis Lupanar commence à m'intéresser. J'ai réellement hâte de lire la suite. Vraiment. Allez plus vite. ALLEZ. Grrrrr

par **Max** le Mar Avr 11, 2017 13:38

Passage en coup de vent — Tout ça pour dire que ta fic est la seule sur laquelle je suis à jour je crois, et que les autres devront attendre pour un com— pour commenter les derniers chapitres.

Et bien contrairement au reproche que je t'avais fait il y a quelque temps comme quoi ça trainait en longueur et que le combat était + ou - inutiles, quoi que bien écrit, ce ressentit n'était plus présent à partir du chapitre 16. Pourquoi ? Aucune idée, franchement. Peut-être que les dialogues, clairement un de tes points forts, étaient encore mieux, je saurai pas l'expliquer. Ou peut être que c'est moi qui suis bizarre, j'en sais rien.

Parlons de ce chapitre 17 : Tu changes encore de direction ; et donc de focus et j'ai du mal à savoir si c'est totalement improvisé (à la base, je voyais pas Kat' comme un perso fait pour durer, tu as réussis à me prouver faux encore...) ou prévu depuis le début. Te connaissant au moins un peu, ça pourrait très bien être un mélange des deux, une idée que t'as developpée en cours de route :mrgreen:

Et ben en fait, c'est pas plus mal. T'es toujours aussi bon sur les personnages (encore une fois, c'est les dialogues qui les rendent attachants je crois) et ya un petit coté GoT, tout le monde peut crever assez vite, même si tu t'es fais chier à leur donner de l'antenne #RIPNeedira.

Alors je pars peut-être en live, mais avec la confirmation que Kat est un SSJ (c'était assez clair, mais du coup on est sûr là) j'ai un peu l'impression que tu nous sers une certaine désacralisation. Seuls les hommes sont des SSjs (#Toriyama) ? Ben non. Ils se battent pour la liberté des peuples et contre l'empire ? (#Freeza) Ben nope. Si une femme est SSJ, c'est une femme forte et indépendante, féministe jusqu'au bout des ongles ? (#Salagir) Raté.
Ça me rappelle un chapitre de CGS coupé au montage que tu avais écris d'ailleurs, la scène du banquet, ce qui me pousse à penser que t'y songeais depuis un moment, à la déchéance d'une transformation. Verrez vous la référence ?

Bon, c'est un quasi sans faute quoi. Si je devais chipoter sur deux mini points, c'est :

• 300 mètre cube ? C'est pas si énorme pour des personnages qui bougent très très vite. Encore une fois, c'est de l'ultra chipotage, mais Mach 10, c'est aussi très faible. Je sais pas trop quel niveau possède Kat exactement, mais Goku qui revient de chez Kaio bouge à Mach 30 selon le glossaire des vitesse de Salagir. Du coup, même si le portail se déplace, il doit aller vachement vite et fuir les gens, limite.

• Reconnaître une race race à ses caractéristiques faciale ? :mrgreen:

Tu vas t'attirer des problèmes toi mon bonhomme.

Sinon !

omurah a écrit:“future putain du Big Boss de l'univers”

ça m'a tué xD

par **omurah** le Mar Avr 11, 2017 15:17

Ooooh, des comz ! (à lire avec la voix d'Homer quant il parle de Donuts)

@Zaagaan

Spoiler

@Max

Spoiler

par **Tonay** le Mer Avr 12, 2017 13:54

Retout rapide sur la chapitre !
...
enfin les chapitres parce que t'adore en poster quand je m'apprête à commenter le dernier en date x)

Déjà, précision :

Il y a un léger détail qui me perturbe : si la bête balance de la morve qui se transforme en boules de feu, ces dernières ne devraient pas allé se perdre au loin ? Non ? On dirait qu'elles se mettent à stagner ce qui est bizarre.

Se transformer en boules de feu ? Se perdre plus loin ? Pourrais-tu préciser stp ? J'avoue ne pas comprendre à quoi tu fais allusion :s
Agar.io tire des "boulettes" qui en contact avec un kikoha prennent feu ; autrement ces boulettes servent à engluer les cibles

Les boulettes tirées par Super Tortue je les voyais comme de simples projectiles qui une fois enflammées... ben... continuent leur route. Donc je pige pas d'où la fournaise vient à moins que ce soit un tir tellement continu que ça fait monter la chaleur...
Ou ça retombe sur l'eau, flotte, et sert à créer plus de chaleur, enfin bref.

Je ne pense pas refaire un florilège de citation mais voilà ce que j'ai retenu :
Lupanar en mode super saiyanne misogyne, je ne l'avais pas vu venir. Je ne sais pas si la chevelure blonde était là pour faire diversion ou supprimer toute hypothèse, mais c'était bien vu.
En tout cas c'était sympa de la voir se déchaîner.
J'ai aussi trouvé tes explications sur le combat bien plus fluide.
Ensuite, plein de références savoureuses a GOT.
Un Barta qui est... intéressant. Et je pense que ce personnage sera d'accord avec moi... x)

Je suis intrigué par la suite des événements dont Gero, bien sûr, est toujours le centre. D'ailleurs, maintenant qu'il y a une date limite de survie pour lui, il a encore moins intérêt à échouer. Et quid de Yamcha ?

Maintenant au sujet des musiques. Alors je sais qu'on peut les ignorer mais je vais le prendre pour ce que c'est : une partie intégrante au chapitre.
Pour l'avant dernier chapitre, même reproche : cool épiquement parlant, mais trop courte. Le moment d'épicness ne doit pas être permanent sinon c'est lourd. Deux minutes c'est trop peu. Ou alors tu la met juste avant la fin du chapitre.

Pour le dernier, musique d'ambiance bien choisi, pas lourde du tout et que l'on peut écouter en boucle sans que ça dérange.

Bref, c'est toujours cool et même si je ne commente pas immédiatement, je suis toujours

par **Kurama_Senju** le Mer Avr 12, 2017 21:10

En lisant le titre, je m'attendais à un crossover avec Harry Potter. C'est décevant.
Plus sérieusement, chapitre excellent, pour changer. :oops:

Déjà, y'a Barta et ça, c'est top.

— Désolée pour le dérangement…

— Penses-tu.
J'étais en train de perdre au poker… Alors tu es tombée à pic.

Spoiler

Ensuite, on découvre - comme prévu - que ce type est vraiment pas n'importe qui.
La manière que tu as de le présenter est sublime : Barta n'a rien à prouver.
J'adore ce genre de personnages, qui pourraient retourner un empire mais restent dans leur coin paumé dans l'ignorance générale. Je trouve qu'ils ont un potentiel de développement important.
Bref, t'as pas intérêt à te louper (sans vouloir te mettre la pression).
Mais j'ai pas vraiment de doutes là dessus.

Kat jeta un œil à sa montre. Elle resta ainsi 30 bonnes secondes… puis s'en retourna fixer l'horizon nuiteux.

— Ils sont morts.

— Qui est mort ? souffla Barta - en posant un genou devant la fille assise, perdue dans la Lune.

— Mes collègues.
Ça fait plus de 5 heures que j'ai quitté la Terre.
Le combat est fini depuis longtemps, à cette heure-ci.
Et il y a forcément eu un gagnant.

B*rdel, après un combat aussi intense (surtout s'il y a la même distorsion temporelle que sur Namek), ce saut dans le temps est superbement amené.
Ça calme. Je VEUX savoir ce qu'il s'est passé. :twisted:

Tu donnes des éléments concernant la vitesse. C'est intéressant.
Au final, les persos ne sont pas à l'échelle DBZ, mais "juste" surhumains.
Dans tous les cas ça me va, surtout que t'exploites bien les capacités respectives, y'a des rapports de force, c'est construit donc c'est top !

Là, tu commences à créer un Univers assez énorme... 8-)

Calfirũ

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