Robert's Chronicles Z

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Ven Nov 11, 2016 0:25

Hello les loleux !

Bon, on est le 10 Novembre 2016, soit un an après le 10 Novembre 2015, et c'est quand même vachement sympa de vous montrer que je sais lire un calendrier, donc déjà ça prouve que je suis pas trop con.
En vérité, le 10 Novembre 2015 ( il y a un an, si vous avez suivi ) a été posté le prologue de ma fanfiction principale, à savoir La révolte !

Pour fêter l'anniversaire de ma fic, voici un One Shot, d'une série de six ou sept pas encore écrits parce qu'à la base je devais le faire plus tard, mais qu'en fait je le fais maintenant, parce que je voulais faire un truc pour l'anniv de la fic, mais que j'avais pas grand chose à part quelques fiches de persos ou des infos complémentaires sur l'univers LR, ainsi qu'un autre truc mais je garde ça en secret parce que je suis mystérieux.

Bref, le titre a sûrement dissuadé pas mal de gens à cliquer parce que c'est VRAIMENT KIKOO mais pour ceux qui sont restés, et qui ont survécu à cette intro complétement dafuq et écrite en freestyle, sachez que cette histoire est....attention révélation...complétement canon de l'univers La Révolte. En bref, cette histoire se passe dans le même univers que La Révolte. Z'avez compris.
Néanmoins, vous n'avez AUCUNEMENT besoin de n'avoir lu ne serait-ce qu'une seule ligne du prologue de LR pour comprendre cette série de petits One Shots.

Les seuls points communs entre ces OS, sont la présence de Robert, qui sera un personnage qui sera défini tout au long de ces OS, et le fait que les personnages rencontrés sont tous des humains, ou des personnages secondaires, voir tertiaires, de l'univers Dragon Ball.

Edit: J'avais marqué Roger et ici et dans le titre. J'ai édité. Je suis un génie, je ne connais pas le nom de mes propres personnages.

Au niveau du rythme de parution, bah, genre un chapitre par an, voir tous les six mois...En fait, c'est vraiment un truc essentiel à l'univers LR mais tellement inutile pour le moment vu la parution de La Révolte que bah je sais pas quand j'écrirai ce truc. Sûrement comme avec Le fruit de ses tourments que j'écris quand je suis bloqué sur La Révolte.

D'ailleurs, cette série de One Shots passe après tout hein, c'est vraiment des gros délires persos. ça n'impactera pas le rythme de parution de LR ( en ce moment, ce qui impacte surtout, c'est que je déménage, mais sinon hein no problem ).

Bref, je fais chier avec cette intro inutile, go to the chap.

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One Shot 1: Tchappa




-Buvez ce breuvage, Ô mon roi. Il vous conférera force pour votre duel. Puisse les dieux vous faire remporter la victoire.

Tchappa, agenouillé, accepta, en tendant ses deux mains, le bol en bois dans lequel une sorte de thé vert, sans en être, se trouvait et fit sentir au vieux roi plusieurs arômes. Il reconnut la menthe, et plusieurs sortes de fruits. Il approcha le contenant de sa bouche, remercia sa servante en inclinant la tête, puis avala d'un trait le breuvage.

Son corps se réchauffa, et il tressaillit. Étrangement, le liquide lui donna l'illusion de voler. Serait-il réellement béni ? Ou bien était-ce l'excitation ?
Voilà bien plusieurs années que le roi n'avait pas combattu un véritable adversaire, et aujourd'hui, enfin, il pourrait peut-être se dérouiller un peu, malgré ses 70 ans approchant.

La servante sourit en coin, en regardant le roi. Celui-ci la remarqua, et l'expression étonnée par les effets du breuvage laissa place à des sourcils froncés exprimant le questionnement:

-Vous riez, Devi ?

Elle recula, presque choquée:

-Je...Je suis amusée...Cet homme qui prétend vous battre doit être bien sot pour penser pouvoir vous vaincre, mon roi. C'est en pensant à cela que je ris...

Elle sentait le mensonge. L'instinct du roi ne le trompait jamais.
D'habitude, Tchappa aurait continué de l'interroger, mais l'heure n'était pas à ce genre de futilités, en ce début d'après-midi. Le duel allait débuter, et il se devait de quitter ses quartiers pour se diriger vers le lieu du combat.

Il se leva puis congédia Devi. Il alla ensuite se changer: Son habituelle tenue composée d'une simple toge jaune et d'une ceinture bleue n'était pas adaptée au duel symbolique qui allait se tenir. Il devait porter un habit de roi, sinon son titre serait déjà visuellement entaché.
Il opta pour une toge décorée: Le jaune laissa place à du doré, comme toujours, et les finitions de l'habit étaient d'excellente facture. La ceinture était ornée de motifs variés.

Après plusieurs minutes de marche, il arriva enfin, seul, devant la porte de la salle de combat. Il la poussa, et ferma les yeux.

Ce bruit...Ce bruit dérangeant...

La foule acclamait leur roi, ils criaient son nom, scandaient son titre, jetaient des fleurs sur son passage. Et il marchait, faisant intérieurement le vide. Il ne voyait rien, il savait le nombre de mètres le séparant de l'aire de combat, et s'arrêta juste devant les escalier, sachant parfaitement où ils se situaient.

Il sentait toujours l'odeur du breuvage, même celui-ci ne parvenait pas à le soustraire du bruit de la foule. Rien ne pouvait l'y soustraire, pour le moment. Et ces maudites traditions millénaires, elles ne laisseraient pas Tchappa tranquille avant une bonne et longue minute.

Ces maudites personnes n'ont jamais autant crié le nom de leur roi. Jamais !
Parce qu'aujourd'hui, elles étaient fausses, ces voix, elles étaient toutes factices, emplies d'ironie...

C'était ça qui énervait Tchappa, ça qui animait sa colère.

Il ouvrit enfin les yeux, quand la foule, enfin, se tut. Et elle s'arrêta quand l'adversaire, le fameux avorton, arriva, en face, devant les escaliers de son coté. Lui, qui était si beau, si fort, si riche, si apprécié...

...et surtout si jeune.

Tchappa tourna sa tête pour faire semblant de considérer son peuple: Tous dans les gradins, tous le regardait en espérant qu'il perde, tous attendait de voir l'adversaire le mettre au tapis.
Ses rides apparentes ne vacillèrent pas, et il grogna intérieurement.

Que le peuple aille se faire foutre.

Près de l'aire de combat, l'arbitre, un homme si maigre qu'on le briserait en le bousculant, et si vieux qu'il avait déjà enterré ses petits-enfants, hurla de vive voix, ayant été nommé arbitre de ce duel si important:

-Aujourd'hui est un grand jour. Nous sommes tous réunis en ce lieu symbolique pour assister à un évènement si important pour nous, peuples du désert !

Dans la salle, les deux grandes communautés de ce „peuple du désert“, les Douhin, les habitants des grandioses palais de l'Ouest gouvernés par Tchappa, et les Gouarets, modestes mais nombreux natifs des landes Est du pays, se toisaient, étrangement avec complicité. D'habitude, lors de ce genre de confrontations, les deux clans se fusillaient du regard, plus par rivalité que par haine.

Quoiqu'il en soit, tous se turent pour continuer à écouter l'annonceur:

-Depuis les évènements oubliés de l'année 774, et comme nous le savons tous, les gouverneurs des capitales ont ordonnés la réunification des clans du désert. Pour décider de notre nouveau dirigeant, ce duel fut quémandé par les dieux eux-mêmes entre les deux représentants des peuples !

Tchappa grognait toujours.
Les dieux ? Ha ! Première nouvelle ! Non, c'était surtout une façon de le mettre au pas. Eux qui supportaient la présence de leur roi depuis bien trop longtemps ! Des générations que personne n'arrivaient à le toucher en combat singulier, il n'avait jamais été battu...

...si ce n'est par ce fichu gamin à queue de singe.

-Le duel va donc débuter sans plus de cérémonies, le dirigeant de notre somptueux palais, le roi lui-même ayant demandé à ce que le combat soit allégé de tout rituel préliminaire ! Notre roi, qui est d'ailleurs un des combattants: Je vous prie d'accorder tous vos encouragements au grand et immortel Roi Tchappa !

Encore une fois, ce désagréable tintamarre ironique.
Tchappa avait beaucoup aimé le „immortel“. Encore une façon de se moquer de lui et de lui demander de perdre.
Une sorte de boule au ventre s'installa en Tchappa. Du stress ? Non, impossible, en face il n'y a qu'un gamin.

-De l'autre coté, le somptueux Shiva, représentant des Gouarets et prince de l'Est ! Il est venu jusqu'ici pour espérer vaincre les talents illusoires de notre bon roi ! Bénissez le !

Le garçon avait vingt ans. Il était magnifique: Des cheveux d'or, lisses et attachés en queue de cheval en arrière, des traits si fins et si doux, une mâchoire carrée qui ne trahissait pas la beauté de ce visage angélique, des yeux bruns perçants; son bindi – le point rouge sur son front – lui donnait une allure divine. Habillé de la même façon que Tchappa, mais tout de bleu et vert, il était élégant.
Son corps, jeune et frais, était déjà forgé par un certain entraînement: Vingt ans, et déjà un potentiel incroyable. On eut dit qu'il pouvait détruire des rochers avec un simple kiaï.
Et Shiva était silencieux, mais souriant. Les encouragements envers lui étaient sincères.

C'était évident: Il allait gagner, et remplacerait – enfin – Tchappa.

Les deux adversaires se fixèrent, puis avancèrent en montant sur le ring de combat.
Encore une fois, le vieux combattant sentait quelque chose en lui de dérangeant, comme un mal de ventre.

Le vieil annonceur continua sa tirade:

-Public, faites silence à présent. Laissez notre roi et son adversaire se saluer.

Tchappa n'avait pas envie de s'abaisser à ça, surtout venant d'un adversaire si faible qu'il mettra au tapis en cinq secondes. Mais pour éviter qu'on ne le hue et qu'on ralentisse le début du combat, il s'inclina, et Shiva de même.

-Que le combat commence ! Acheva l'arbitre.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Shiva fonça, le poing droit en avant, en y mettant toute sa force.
Tchappa se laissa glisser en arrière, le bras tendu de son adversaire ne l'effleura même pas.

-C'est tout ce que tu as dans le ventre, gamin ? Se permit-il de lui dire, se moquant.

Shiva ignora la remarque, il avança vivement, puis tenta une balayette avec son pied droit, que Tchappa esquiva d'un ridicule saut. Prévoyant l'esquive, le jeune adversaire amorça un coup de gauche en remontant.
Cependant, le roi avait attrapé sa main avec la sienne alors que ses pieds n'avaient pas encore touchés le sol:

-A moi.

De son bras gauche, il emmena son poing dans le plexus de Shiva. Une petite onde de choc, et le corps siiiii robuste du marmot fut éjecté. Se rattrapant de bien belle manière en traçant un cercle sur le sol en retombant, il se tint la zone touchée ave une main, serra les dents, puis retourna au combat.

Et soudainement, il s'arrêta, et se remit droit. Dans la même position qu'avant de s'incliner:

-Vous êtes beaucoup plus fort que moi, malgré votre âge, Tchappa.

D'habitude, le fait de l'appeler par son prénom de cette manière aurait été assez impoli, même venant de lui, mais le vieil homme détestait les principes, et surtout ceux-ci, donc il y fit abstraction.
En plus, il l'avait appelé gamin juste avant, donc c'était une sorte de compensation.

-Je te prierai de ne pas citer des évidences, morveux.

Il sourit enfin. Provoquer un adversaire fait toujours un certain petit plaisir.
Mais, apparemment, Shiva ne se laisserait pas faire:

-Une évidence ? Je ne pense pas. Je dirai plutôt, le fruit d'efforts considérables.

Quel objectif cela avait de lui faire autant de louanges ?

-Et donc ? N'en as-tu pas marre de discuter ? Viens prouver ta valeur, ou j'en finis maintenant.

Il ricana.

-Alors ce duel a été décidé pour que vous me testiez ? Vous savez bien mieux que moi les raisons de cet affrontement.

-Oui, et c'est pour ça que je m'en vais te donner la leçon que tu mérites, bavard.

-Je ne pense pas. Vous ne pourrez désormais plus me toucher. Vous êtes vaincu, Tchappa.

Vaincu ? Par ce gringalet si faible ?
Beaucoup de personnes fondent un espoir sur lui, mais au point qu'il en ait pris la grosse tête ? C'est surréaliste...C'est même inconscient.
Tchappa voulut lui rabattre le caquet. Il s'approcha

On lui en empêcha, soudainement.

Il se prit un coup dans l'épaule gauche, enchaîné avec un uppercut. Ce dernier précédait un coup de pied transversal qui ne manqua pas de blesser les côtes, puis enfin, un kiaï. Les coups suivants: Une myriade dans le ventre, plusieurs kicks dans les jambes, et pour achever le bon vieux roi, une droite dans la gorge, pour lui couper la respiration.
Le corps de Tchappa tituba, puis s'écroula. Ses yeux se fermèrent, et il tomba, inconscient.

Le roi fut vaincu, vive le roi.

Shiva détacha ses yeux du corps meurtri de son assaillant. Il regarda l'arbitre, et lui lança:

-Suis-je donc le nouveau dirigeant de ces lieux, vénérable ?

-Oui, maître Shiva.

Tout le monde était resté bouche bée. Il avait vaincu Tchappa aussi facilement ? Avant d'encaisser la technique des huit bras ? Ils savaient qu'il allait vaincre, mais pas comme ça...Shiva venait littéralement d'abattre une légende vivante !

Le blondinet n'attendit pas les cris du public. Il hurla:

-Jetez le en dehors du palais.

-Mais, c'est l'ancien roi...Il a le droit d'après les traditions de...

-Au diable les traditions ! Je suis roi, et j'ai donné un ordre.


* * *



Sa tête dans le sol, camouflée par son épaisse touffe de cheveux, ne sentit pas tout de suite le petit bâton qui venait la bousculer. Après quelques secondes, enfin, celui qui tenait le-dit bâton utilisa sa main et tenta de réveiller l'homme:

-Monsieur ? Vous vous êtes endormi ? Ne me dites pas que vous êtes mort !

Tchappa grogna en se réveillant.
Où était-il ? Il ne se sentait pas bien, et il devait être tout sale, maintenant. Le sable lui collait aux lèvres, et il avait du mal à se relever, blessé. Très peu blessé, mais l'âge lui avait fait perdre sa résistance d'antan.

-Où...Où suis-je ?

Il se redressait difficilement. En face de lui, un homme tout rondouillard qui vendait des Capsule Corp en plastique miniatures dans un panier.
Ce dernier colla sa moustache grise sur le nez de Tchappa, puis ses yeux, derrière des lunettes carrées, s'écarquillèrent à s'en déchirer les yeux:

-Mais vous êtes le...

-Oui, je suis le roi Tchappa, tout ça tout ça. Où suis-je ?

Le vendeur tomba à la renverse.
Il était confus de ne pas avoir reconnu le fameux gouverneur du pays, et il se sentait bête de ne pas avoir compris en voyant ces habits hors de prix, mais l'étrange proximité que le roi installait en oubliant les protocoles, les traditions de respect, le bouleversait.

-Vous...Vous êtes à un kilomètre du palais...Regardez plutôt par ici, on le voit !

-Qu'est ce que je fais là ? Enchaîna-t-il en constatant que son domicile n'était finalement pas très loin.

-Aucune idée...Je viens de vous trouver...

Comme d'habitude, Tchappa râla. Il avait même une bosse.
Il regarda le vendeur, jeta un coup d’œil à ses marchandises, puis dévia pour chercher une route et retourner au palais.

-Merci de ne pas m'avoir laissé ic...Oh...

Un blocage. Soudainement, il arrêta ses paroles et se positionna comme s'il venait d'apprendre que Dieu était un escargot: Il venait de se souvenir !

-Shiva...Il a sifflé...Souffla-t-il d'un coup.

Le regardant étrangement, le moustachu s'interrogea, perturbé:

-Shiva ? Le prince Shiva, de l'Est ?

-Cet enfoiré de gamin a triché !

-Triché à quoi ? Je ne vous suis plus, mon roi.

La réaction à chaud de Tchappa avait de quoi étonner, surtout face à un inconnu comme ça.
Cependant, le vieil homme se reprit, et ferma les yeux. Il serra les dents et les poings, sa posture avait l'air de plus en plus combattive, et il tremblait.

Une colère intérieure, assez violente, mais qu'il camoufla grâce à sa maîtrise de soi.
Il ne voulait pas paraître non plus trop agressif devant ce pauvre homme qui ne demandait rien.
Alors il se retourna, alors que le vendeur se posait des centaines de questions, et contempla ce château duquel il avait été chassé. Shiva était rancunier à ce point là, ou était-il juste un vil voleur de trône?

Comment un simple sifflement avait-il pu le faire vaincre, lui, Tchappa, l'homme qui n'avait été vaincu que deux fois !? Un poison ? L'âge qui surgissait au mauvais moment ?

Quoiqu'il en soit, il n'avait plus rien à faire. Soit il tentait de revenir au palais, auquel cas il serait mal accueillit, soit il..

Il s'assit, dans le sable, là où deux minutes avant il en mangeait. Il répondit alors simplement à son interlocuteur:

-Je ne suis plus roi.

Le plus jeune – de 40 ans – fut intrigué:

-Plus roi ? Mais, vous n'êtes pas mort. Vous avez transmis la royauté à un proche ?

-J'ai perdu un duel.

Le vendeur se rappela de quelque chose. Il n'était pas le fameux Roi Tchappa qui n'avait jamais perdu un combat ? Perdre contre un jeunot, n'est ce pas incroyable pour quelqu'un de sa trempe ?
Cependant, même s'il était invincible d'après les rumeurs, d'autres couraient qu'il était de moins en moins aimé de son peuple.

-Est-ce que votre...défaite...serait due à ce sifflement dont vous parliez tout à l'heure ?

Cette idée traversa son esprit au bon moment.

-Je ne sais pas...Mais j'avais déjà mal au ventre avant le combat.

Serait-ce...?
Un combat de cet acabit truqué avec ce genre de poisons ?
Le moustachu pouvait alors émettre une certaine hypothèse:

-Dans mon pays, il existe des bonbons nommés „ Ka ka ka“ qui servent de puissants laxatifs. On les utilise pour punir les enfants.

-Qu'est ce que ça a à voir avec mon combat ?

-En fait, il existe plusieurs variantes, plus ou moins dangereuses, mais qui fonctionnent toutes de la même façon: Un sifflement, et le produit fait effet.

-Ah, je comprends...Le sifflement de Shiva a provoqué mon malaise et mon évanouissement, tandis que les sifflements du public, juste avant, ont commencés à me rendre mal. Ce serait ça ?

-C'est une théorie.

-Mais...Quand ai-je été empoisonné ? Je ne mange pas de bonbons.

Le vendeur réfléchit quelques secondes, puis leva le doigt:

-Vous avez bu quelque chose juste avant ? Il existe de la poudre Ka ka ka.

Et Tchappa s'immobilisa.
Oui il avait bu quelque chose...et ce quelque chose n'avait à la base pas pour but de l'empoisonner. Au contraire, le breuvage à l'odeur de thé, il était prétendument béni !

Dévi la servante était donc une traîtresse, directement sous les ordres de Shiva...C'était ça qu'il fallait déduire ? Elle qui officiait depuis déjà trente ans au palais, elle qui avait tant connu Tchappa, et qui l'avait même conseillé. Elle qui était sûrement la personne qui connaissait le mieux l'ancien roi, et qui savait même pour ses amoures.
La vieille femme connaissait mieux Tchappa que sa femme et ses fils elle-même, et elle l'aurait trahi ?

Ce fait parut complétement inconcevable pour lui...et pourtant, force est de constater que tout collait...à moins que le moustachu ne mentait. Et l'intérêt de cette idée n'existe pas.
Aussi, Tchappa préféra garder tout ça pour lui, et se contenta de répondre:

-Oui. Je crois que je comprends mieux. Merci beaucoup

Le moustachu s'inclina alors, presque trop:

-Non, Roi Tchappa, c'est à moi de vous remercier d'avoir pu discuter avec vous !

L'homme aux cheveux noirs détourna le visage de son interlocuteur, un peu lassé:

-Ne m'appelez plus Roi. J'ai perdu mon titre. Mon prénom est Tchappa, utilisez le simplement.

Complétement abasourdi, le plus jeune rétorqua:

-Oh non, je ne voudrais pas vous manquer de...

-Je n'aime pas le vouvoiement. Quel est ton nom, étranger ? Coupa alors l'ancien roi.

-Euh...Robert...répondit-il, un peu timide.

Le combattant commença à marcher sur un coté de la dune où il discutaient depuis cinq minutes, puis enchaîna:

-Bon Robert, on fait quoi maintenant ?

Confus, ce dernier s'injuria, profitant de la semi-proximité qui s'installait entre les deux hommes:

-Comment ça ? Tu ne vas pas te venger et récupérer ton trône ? Tu ne peux pas bêtement rester là attendre ! V...Vous allez bien retourner au palais et lui forcer la main non ? Il en va de votre honneur de combattant, cria-t-il à moitié en confondant les tu et les vous au fur et à mesure.

Le remarquant, Tchappa ne put s'empêcher de sourire, puis reprit son sérieux pour répondre:

-Inutile. Je suis bien plus fort, mais je ne pourrais commander un match de retour. De plus, il est inutile de tenter de redevenir roi d'un peuple qui attends depuis belle lurette votre mort, ou votre destitution.

Intrigué, Robert lui murmura, décontenancé:

-Votre peuple...ne vous aimait pas ?

-Oh, tu ne sais pas, je suppose. Mais je vais t'expliquer. Laisse moi te raconter mon histoire, Robert. On a rien de mieux à faire, et il n'y a personne à qui vendre tes trucs dans les parages de toute façon.

-J'allais au palais pour le faire...

-Tu aurais été rejeté, mais bref. Je disais:

J'avais vingt ans, j'étais jeune et beau. Mais j'étais surtout le fils de mon père, le roi Tchappa VII !

-Votre père portait le même prénom que vous ?

Interrompu, alors qu'il partait dans sa narration avec envie, il bougonna:

-Portait et porte encore, il a actuellement 99 ans et vit en ermite au fond d'une grotte près d'une capitale. La lignée des Tchappa s'est donc achevée aujourd'hui même, avec moi...Tchappa VIII.

-Vous n'aviez pas d'héritier ?

-Bien sur que si. J'ai eu trois fils: Le premier est parti dans la capitale Nord, le second est au palais mais n'a jamais su se battre, devenant prêtre, et le dernier est...

Un petit moment d'attente. Robert comprit dans les yeux de Tchappa que c'était une information qu'il n'avait pas voulu divulguer. Après encore une bonne dizaine de secondes, le roi déchu sourit:

-Au point où j'en suis, je peux te le dire, je pense...

Le moustachu s'interposa:

-Si c'est privé, ne me dites rien, surtout à moi...

Tchappa se devait d'extérioriser. Après tout, il était seul maintenant, et il s'en foutait royalement de savoir à qui il se confiait. Autant tout balancer:

-Après un tournoi durant lequel j'ai perdu – face à un gosse - j'ai rencontré une femme. Nous étions restés en contact et j'ai appris bien plus tard qu'elle avait en fait accouché d'un fils...

-Vous voulez dire qu'il y a une branche de la famille Tchappa qui n'est pas...légitime ?

-Oui, dans les îles du sud.

-Je vois...Vous y êtes allé ?

-Juste une fois oui, pour y rencontrer un petit-fils...Rajouta-t-il, pensif.

-Ah et donc vous avez vraiment toute une branche qui s'est créée ?

-Ils ne me connaissent que peu mais il est indéniable qu'ils sont mes descendants. Néanmoins, jamais ils n'accèderont au trône...expliqua-t-il en baissant la tête.

-De toute façon, faisant parti de la troisième branche, ils auraient dû attendre la succession de la première et de la deuxième, et donc, de leurs enfants et petits enfants, non ?

Tchappa cogita un peu, puis tourna son regard vers les mini Capsule Corp et comprit:

-Ah, tu dois parler des systèmes de successions de votre pays, ou bien du Roi du monde peut-être ?

-Le système de votre palais est différent ?

-Oui, l'héritier est soit choisi par le roi actuel, soit décidé lors d'un duel entre deux prétendants de la lignée. Il y a des exceptions cependant, comme les prêtres qui ne peuvent accéder aux fonctions royales, et...

Encore une pause...mais Robert alla la combler:

-...les enfants illégitimes ?

-Comment l'as-tu deviné ? S'étonna Tchappa.

-Vous aviez l'air un peu perdu, je me suis dit que c'était lié à vos révélations précédentes...Sourit-il.

Le huitième de sa lignée sourit aussi. Décidément, Robert était vraiment la meilleure personne sur qui il avait pu tomber. Pour une fois qu'il avait le droit de librement causer à quelqu'un de sa vie, de se plaindre et de laisser transparaître sa vraie personnalité...

-Oui, exactement. Enfin, je vais continuer mon histoire:

“Mon père nomma mon frère aîné pour lui succéder. Tout comme lui m'appelait Aph, mon véritable prénom, je l'appelais Rô. Je vais utiliser son nom de cette façon pour éviter les confusions avec tous ces Tchappa.
Mon frère était fort, et menait le pays bien mieux que notre père ! Il avait apaisé les tensions entre notre palais et les clans du désert, avait conclu des marchés avantageux lors de la création de l'alliance entre tous les états du monde et la première élection d'un Roi du monde, et bien d'autres choses.
Je l'admirais: Il était grandement intelligent ! Mais Rô ne m'arrivait pas à la cheville, car je venais à l'époque de créer ma fameuse technique des huit bras. Et nous nous aimions dans un respect mutuel, pendant plusieurs années, jusqu'à ce qu'il décède d'une maladie cardiaque.“

Tchappa souffla: Même aujourd'hui, se souvenir de la mort de Rô l'attriste. Cependant, comme pour lui faire oublier ce court malaise, Robert lui posa une question:

-Vous avez parlé d'une technique...celle des huit bras. Vous...me la montreriez ?

Tchappa regarda le moustachu. Ainsi, il voulait réellement voir de quoi était capable le roi déchu ?
Mieux, cet homme voulait-il réellement voir une technique si minable ?

-Huit bras tu dis? Il y a de ça déjà bien longtemps que j'ai dépassé le chiffre huit. Je m'étais bloqué à celui-ci pour correspondre à ma position dans ma lignée, mais j'ai finalement franchi le cap.

Étonné, le vendeur s'écarta, laissant place au maître pour faire sa démonstration.

-Tu as raison de te pousser Robert, tu risquerais de te prendre un coup sans que je ne le veuille, prévint Tchappa.

Le roi déchu se positionna, les bras pliés sur le coté, fermant les yeux et en inspirant. Puis, tout en soulevant ses paupières, fit apparaître une seconde paire de bras, sur ses épaules. Ce n'était pas fini: Au fur et à mesure du temps, une troisième paire, puis une autre, apparurent.

-Voilà ce sur quoi fut bâti ma légende ! Mais dépassons ce niveau ridicule...cria-t-il alors qu'une veine apparut sur son front et que ses réactions se firent plus nombreuses encore.

Une nouvelle paire...Encore une autre...On en...ajoute une...Une...douloureuse....autre...et...

La neuvième paire de bras apparut un instant avant de s'évanouir dans le champ de vision de Robert. Et quelques secondes après, toutes les autres s'échappèrent.

Tchappa était trop vieux maintenant, il ne pouvait maintenir que huit paires de bras.

Totalement essoufflé, le vieux roi posa ses mains sur ses genoux et commença à tenter de se rétablir, tout en expliquant ce qu'il venait de faire à Robert:

-En bougeant mes bras à une certaine vitesse, j'arrive à stabiliser des images de ceux ci en l'air. De cette façon, un adversaire ne saura jamais d'où partira l'attaque. Trop de bras actifs ne servent à rien, si ce n'est gâcher de l'énergie. D'après moi, le nombre de bras suffisant pour berner optimalement l'adversaire serait de six paires.

La fameuse goutte d'eau perla sur le front du moustachu. Comment est-ce possible de faire ça !?
Se redressant, Tchappa se gratta les cheveux:

-Une fois, j'ai réussi à atteindre la vingtaine de bras, mais n'ais hélas pas réussi à la maintenir.

-Vous êtes incroyable...! Cria-t-il.

-Avec de l'entraînement, tout est possible: Un simple fermier pourrait dépasser les plus grands maîtres ! Mais en ce qui me concerne, c'est mon envie d'apprendre qui m'a permise de devenir si fort. Justement, je m'en vais t'expliquer...


* * *



Shiva était assis, incliné en avant, sur un trône en or et en argent, qui siégeait au beau milieu d'une grande salle, laquelle n'avait rien à envier au trône au niveau des matières et pierres précieuses: Les tapis étaient rouges, sûrement une sorte de soie, le sol dallé de bronze gris, les meubles tous en bois rares et d'excellente facture, les pylônes qui soutenaient la salle paraissaient gigantesques, alors qu'ils ne mesuraient qu'une douzaine de mètres, sûrement grâce à l'art architectural dans lesquels ils furent édifiés, les vitraux, car il y avait des vitraux, étaient composés de saphir, d'émeraude, de rubis, de cobalt, d'améthyste, de diamant, d'or, d'argent, de bronze, et de bien d'autres pierres dont vous ignorez le nom, même en étant spécialiste. Impossible de décrire la beauté de la salle, tant elle respirait et incarnait la royauté, le luxe.

Et le nouveau roi, le roi fourbe, était maladroitement posé là. Il attendait, pensif, que ses conseillers, qu'il avait appelé quelques minutes plus tôt, arrivent, et lui donnent des nouvelles de leur débat. Oui, les vingt conseillers royaux, qui avaient tous assisté au match entre Tchappa et Shiva, avaient débattu, sur justement l'issue de ce combat, et le juron ainsi que l'ordre irrespectueux du nouveau dirigeant du pays à sa suite.

Le plus sage des conseillers, d'après eux-mêmes, donc certainement le plus neutre, entra seul, venant expliquer à Shiva, tel un messager, le résultat des discussions. C'est ce que Shiva attendait, et la réponse arriva donc, dans la barbe, et ce, dans tous les sens du terme, du conseiller, parce qu'il bégayait un peu, ne sachant pas comment s'exprimer devant ce nouveau roi:

-Ô Roi Shiva, maître des Gouarets, vainqueur de l'affrontement contre notre précédent roi, prodige des....

-Ouai, abrège. Ils ont dit quoi ? Le coupa-t-il, de façon extrêmement malpolie.

Abasourdi et perturbé, le sage continua de bégayer, hésitant sur la formule, alors qu'il y avait bien réfléchi juste avant de venir, pour finalement répondre, tremblotant:

-Ayant juré sur nos dieux sacrés et protecteurs, vous serez sanctionnés et devrez mener offrandes à tous nos dieux pendant une semaine, comme l'avait fait le premier roi de la lignée précédente, il y a de ça plusieurs décennies. Vous respecterez les rituels, et les quantités de biens dont vous devrez vous destituer.

Shiva se redressa un peu, non par politesse, mais par inconfort:

-C'est tout ? Ria-t-il en arborant un rictus dédaigneux.

Déstabilisé par la réaction de son nouveau roi, le sage recula avant de se reprendre, déséquilibré. Il voulut d'abord vaciller, ne comprenant pas comment Shiva, et même s'il n'était roi que récemment, réagissait de cette manière. En effet, c'est totalement contraire à l'attitude que devrait avoir un dirigeant, encore plus quand la punition répond d'une insulte directe aux dieux !
Alors le sage fronça les sourcils, de la colère anima son esprit érudit, et même si Shiva ne connaissait pas les préceptes, il était convenu de les lui apprendre. Se redressant, il annonça de vive voix:

-Non, bien entendu. Votre réaction ne me plaît pas, et par extension, ne plaît pas au conseil. Sachez répondre de façon modeste, et acceptez vos sanctions en restant neutre, sans vous en moquer. Malgré votre position, vous risquez de vous mettre à dos le conseil, ainsi que le peuple.

Il était satisfait. Bien qu'écrasé par le charisme de Shiva, l'étonnant charisme de Shiva faudrait il corriger, il s'était un instant senti comme libre de toutes contraintes et de pouvoir énoncer ses réprimandes comme il en avait envie. Un courage certain, et notable...

...mais vain.

Shiva ne répondit pas comme le conseiller espérait, ce serait trop facile et trop beau; non, il élargit son sourire:

-Et alors ?

Une courte pause, qui laissa alors le temps au visage du sage de se liquéfier devant tant de désintérêt. L'impolitesse de Shiva le rendait déjà fou: Jamais en soixante-dix-huit ans, un roi n'avait autant aussi mal réagit, même au tout début de son règne.
Ça y est il recommençait à tituber, et c'est en voyant ça, que le jeune et hautain roi continua:

-Oui, j'ai manqué de respect aux dieux, oui, j'ai aussi manqué de respect à Tchappa, oui, je ne parle pas de façon modeste, ou quoi que vous voulez, vous et votre conseil. Mais à vrai dire, je m'en fout, je suis le roi, et j'ai le pouvoir. Parce que je crois aux mêmes dieux que vous, et parce que j'ai plusieurs fois été béni par eux, je vais obéir à mes punitions, sans rechigner, mais n'attendez rien de plus de moi pour vos notions de respect.

Un vrai plaisir pour Shiva de voir les traits du visage du sage fondre au fur et à mesure de ses paroles presque injurieuses. Ce dédain était hors norme, et sa façon de parler si décomplexée, si peu conventionnelle.
Malgré tout ce qu'il avait pu dire ou penser, le sage regrettait maintenant Tchappa.

Pour finir, et comme s'il donnait le coup final sur le crâne du vieil homme, le chef des Gouarets enchaîna:

-Vous n'avez rien d'autre à dire ? Sinon, partez.

Le sage avait la mâchoire presque décrochée. Il la réajusta littéralement, et entre deux gouttes de sueur, il réussit à placer quelques mots, démoralisé.

-Je...Je...Nous...Le...Conseil a ordonné que vous...que vous retrouviez l'honorable roi Tchappa...et que vous...lui rendiez ses appartements...tout en le réhabilitant...

Shiva grogna. Il devait bien ça à ce vieil imbécile.

-Ok, je le ferai. Et ensuite ?

-Je retourne...devant le conseil...conclut-il, se retournant, des larmes se retenant de couler.

Shiva soupira. Il le laissa partir, puis après qu'il soit dissimulé par la distance, le monarque se leva de son trône d'or et d'argent, et prit le chemin de ses appartements.
Il réfléchit un peu durant sa marche, seul, et constitua déjà ses plans pour la fin de soirée et le lendemain: Il allait tout de suite aller se changer, puis ira donner à des gardes l'ordre d'aller retrouver Tchappa, comme il se devait de faire.
Et après, demain matin, avoir fait offrande aux dieux, il pourra mettre son plan en marche.

Le pays changera, et retrouvera sa gloire, sa grandeur d'antan.


* * *



“J'ai succédé à mon frère. À l'époque, je n'étais pas au pays. Il n'était pas prévu que je devienne roi, et j'ai dû me dépêcher de retourner au palais.
On m'a fait toutes les cérémonies, les rituels, et les bénédictions, on m'a habillé, on m'a expliqué, on m'a montré ce que e pouvais faire. Et j'ai eu beaucoup de mal à remplir mon rôle de roi.

Au début, en tout cas.

J'étudiais autre part, dans la capitale Sud, et j'avais décidé de ne pas revenir avant longtemps au pays, en espérant que mon frère aie un enfant et le nomme, ou qu'il choisisse quelqu'un d'autre. Non, il n'a décidé de personne, et j'ai dû poursuivre la royauté. Il n'a pas été appelé Tchappa d'ailleurs, parce qu'il avait décidé de se nommer Rô 1er, ne pensant pas pouvoir égaler notre père et porter le nom.

Enfin bref, je m'égare. J'ai tenté de poursuivre ce que faisait mon père, c'est à dire unifier les peuples du désert, soit nous, les Douhin, les Gouarets, et les peuples du Sable Rouge au nord. Cependant, après une année de règne, les membre du Sable Rouge ont décidés de prendre d'assaut notre palais, et ont mené leur armée jusqu'ici, malgré les mises en garde du gouvernement mondial, tout nouveau à l'époque. Profitant de la succession tout d'abord de mon père à mon frère, puis de ce dernier à moi-même, ils pensaient pouvoir nous écraser, car pensant le pays fragilisé.

Heureusement, grâce aux Gouarets, dépêchés par mon père, nous pûmes les repousser. Ainsi, la paix se réinstalla. C'est à cette même époque que je développais la technique des huit bras, concentrant mon temps libre, et même plus, aux arts martiaux.

Je jouissais d'une réputation exceptionnelle ! On m'appelait le Fabuleux Roi Tchappa ! A cette époque, j'étais un grand dirigeant, aimé de tous.
J'ai préféré jouer sur ça, et je me suis rendu, plusieurs années après, à un grand tournoi d'arts martiaux: Le Tenkaichi Budokai. Je ne sais plus quelle édition cependant, la douzième je crois...

J'ai gagné sans même qu'un adversaire ne me touche, et c'est comme ça que je ma réputation s'est agrandie et que même toi des dizaines d'années après tu connaisses mon nom.
Revenant au pays, je fut congratulé, et j'utilisais l'argent de ma victoire du tournoi pour entamer des actions de reconstruction et de négociations avec le Sable Rouge.

Les Gouarets ont d'ailleurs décidés de s'allier à eux, et ainsi furent réunifiés ces deux clans. Quoiqu'on en dise, ce fut un soulagement pour le pays. Et c'est à partir de là que mon règne a commencé à être moins apprécié.

Déjà, les Gouarets prétextèrent vouloir vivre indépendamment des Douhin pour mieux se construire dans les terres Nord du Sable Rouge, car des nouveaux territoires impliquent forcément de grands aménagements. En vérité, c'est à cette époque que je signe des documents très importants, contre une bonne partie des avis du conseil: J'ai fais rentrer mon pays dans l'Union Internationale.

Mon pays ne possédant pas les terres du Nord, les Gouarets quittèrent tous le pays. Mon espace fut donc plus vaste, et de l'amertume commença à naître quand j'ai débuté les aménagements sur leurs terres. Maintes fois j'ai dit à leurs chefs qu'ils étaient libres sur mes terres, mais ils ont toujours refusés.

Les Gouarets ne se sentaient pas chassés, mais trahis. Alors une sorte de rivalité naquit, et nous ne cohabitions pas ensemble. Nous nous retrouvions seulement lors des grandes fêtes religieuses, cinq ou six fois par ans.

Mon peuple a commencé à me haïr: La scission entre les peuples, le tourisme perturbant, les nouveaux modes de vies que j'installais, la modernisation que j'apportais des grandes villes, ils n'aimaient pas et me le faisaient savoir.

Quand mon premier fils, Lâ, fut en âge de gouverner, le conseil, me disant explicitement de lui léguer mon trône car j'étais trop détesté pour continuer sans que le peuple ne soit malheureux, il prit une décision qui offusqua une très grande partie de la population: Il partit du palais et alla s'installer dans une des capitales, quittant le pays.“

Robert s'était presque allongé près d'un rocher, alors que Tchappa contait son histoire, presque bercé par son récit. Le vieil homme parlait fluidement, comme s'il répétait son discours dans sa tête depuis longtemps et qu'il cherchait quelqu'un à qui se confier.

En vérité, Robert admirait déjà cet homme, peu importe ce qu'il avait fait.

Malgré ses rides et son torse qui laissait paraître ses os, Tchappa avait l'air si...jeune...si vigoureux. Oui, on aurait à cet instant dit que la mort même ne pouvait mettre au pas le roi déchu ! Une telle prestance s'accompagnait souvent de grands faits, seulement, d'après ses dires, ces grands faits avaient été incompris.

Alors Robert, même si pris par le récit, se permit, encore une fois, d'interrompre le discours pour poser une question:

-Vous n'avez pas demandé à votre fils de rester ?

Tchappa ne fut pas dérangé, il avait besoin d'une pause pour reprendre son souffle, et il se rappela que beaucoup d'interrogations pouvaient tarauder l'esprit de son nouvel ami. Il répondit:

-Moi même, jeune, je ne voulais pas de la royauté, c'est elle qui s'est imposée à moi. Mon fils a décidé de vivre loin des siens, et je ne l'ai pas empêché de le faire. Son choix est mon choix, mon fils est libre.

-Vous étiez un bon roi, et vous resterez un bon père, Tchappa, complimenta Robert.

-Un bon père, c'est peut être trop d'éloges. Je ne fais que respecter mes enfants: Un bon père serait allé assisté à la naissance de son dernier enfant, peu importe son lieu de naissance. Ma royauté m'en empêchait...et j'en suis le premier frustré...

…Mais avant ça, mon deuxième et dernier fils avec ma femme naquit. Quelle ne fut pas ma joie quand je l'ai vu, et ma désillusion quand j'ai compris que ma femme ne pourrait plus jamais avoir d'autres enfants, à cause d'une maladie. Pour tout dire, j'en voulais quatre, mais passons.

Mon deuxième enfant, Li, a décidé jeune de vouer sa vie à la religion, et à nos coutumes, s'écartant ainsi de la possibilité de devenir roi. J'ai cherché à l'en dissuader, mais depuis bien longtemps déjà le peuple, le conseil, tout le monde savait que moi-même, rappelles toi, le mauvais roi Tchappa, voulait s'écarter des traditions, ou en tout cas les moderniser !

Personne ne me soutint, et mon fils devint prêtre: Pas que je ne voulais pas qu'il atteigne ce rang, mais que je ne pouvais plus dès lors avoir de descendant !
Les prétendantes étaient nombreuses, mais je n'ai jamais pu me résigner à quitter ma femme, pour avoir un enfant avec une autre qui ne m'aimerait que pour la position sociale.

Bloqué dans cette position, ma notoriété se dégrada encore plus, et je fut bientôt encore plus détesté que les démons.

J'ai tenté de leur montrer ma puissance et mon courage en retentant de participer et de gagner un Tenkaichi Budokai. Cette fois je m'en rappelle: C'était le 22ème...et j'ai échoué. J'ai été vaincu, non pas durant le tournoi, mais durant la phase de qualifications, par un sale gosse. Un certain Son Goku, un garçon d'à peine quatorze ou quinze ans...

Honteux, je ne revint pas au pays tout de suite, mais stagna sur l'île du tournoi pendant une semaine. Tu t'en rappelles, c'est là que je rencontrais la femme des îles avec qui j'eus mon troisième fils, l'illégitime Lô. Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois, lorsque son propre fils vint au monde...et la relation que j'eus avec lui fut assez tendue.

Déprimé après ma défaite, je retournais dans mon palais...et je fut hué. Tellement hué, que des fois je n'en dormais pas. Ma notoriété était tellement basse que des fois je me demandais si plus de gens dans le monde connaissaient l'existence de mon concierge que la mienne !

Puis, un jour que je m'entraînais, dans la cour arrière du palais, un monstre apparut à moi, et je fus tué.“

Déjà, Robert ne faisait que compatir à la triste vie de roi malaimé de Tchappa, mais quand il prononça ces paroles, le moustachu parut comme réveillé, et demeura béat:

-T...Tué...!?

-Étonnant, n'est ce pas ? Je me souviens de son apparence, il m'a longuement regardé, et en tendant devant lui une feuille, il prononça mon nom, et m'écrasa le crâne. Je décédais.

Robert fronça les sourcils:

-Je veux bien vous croire pour une bonne majorité de faits, mais étant donné votre présence devant moi, je ne peux que m'interroger sur ce dernier.

-J'ai été ressuscité.

-...Ressuscité...?

-Oui, je me suis réveillé dans mon lit de mort, frais comme un gardon. Je ne savais même pas que j'avais été tué et suis directement reparti m'entraîner. Finalement, ce que je te raconte est peut-être faux, mais des dizaines de témoignages expliquent précisément la cause de la mort. La télévision est même venue confirmer mes dires, car...

-Piccolo Daimaô ! Trouva Robert, complétement Tchappa.

-Oui, c'est le nom. J'ai été tué par Piccolo Daimaô.

-Non, il avait des acolytes d'après les journaux. Il y a même un monstre qui terrorisait mon village il y a de ça des dizaines d'années, j'étais trop jeune pour le voir, qui a été tué et qui est mystérieusement revenu à la vie ! On parlait aussi d'un démon vert.

-Étrange.

-Véritablement...Plusieurs sources affirment que Piccolo Daimaô est encore en vie.

-Qu'il ne vienne pas ici, je l'exterminerai.

-Je n'en doute pas une seule seconde.

Le silence s'installa alors. Les deux hommes se fixèrent. Le sujet avait été épuisé, et les yeux de Robert traduisaient son envie d'en savoir plus sur Tchappa. Alors ce dernier continua, et termina, son long récit:

"Ma mort et l'affaire tout autour passée, le conseil fit pression sur moi. Ils me jugèrent inaptes à gouverner, trop faible moralement et physiquement, trop détesté, trop rejeté, trop peu capable de continuer.

Ils pensèrent à me trouver un successeur, alors j'ai invoqué mon droit de décision royal, et ils la fermèrent. Ils tentèrent d'ajouter que je devrai rappeler mon premier fils au palais, mais j'ai ignoré les demandes.

J'ai fais une erreur, assez grosse pour être citée, mais mon seul moyen d'évasion: Citer la règle qui expliquait que le vainqueur d'un duel officiel avec le roi pourrait remettre en cause et destituer celui-ci !

Des dizaines, non, des centaines, je pourrais même dire un millier de combattants sont venus me voir, pour me défier. Je m'amuse à le dire: Personne ne m'a touché une seule fois.

J'étais trop fort, trop impressionnant. Et pour ça, on me haïssait d'autant plus que je ne mourrais jamais ! Le conseil a même été jusqu'à tenter d'organiser des tournois ou de quémander des combattants d'autres pays: J'ai accepté de reparticiper au Tenkaichi Budokai, et j'ai encore perdu lors des qualifications, par ce même Son Goku. On m'a dit qu'il avait été tué peu après, lors des évènements Cell.

En parlant de Cell, j'étais alité quand il est arrivé, sinon, je serai très certainement allé le combattre. Une maladie, au mauvais moment. Beaucoup ont espéré que je meurs, et j'aurai voulu aussi, mais je crois que j'avais fais exprès de ne pas mourir pour les embêter.

Bref, depuis ce jour, et même depuis les Jours Oubliés de 774, je suis seul et détesté. Aujourd'hui, le Gouvernement Mondial à décidé que je devais participer au fameux duel pour des raisons de regroupement des régions et peuples, un truc bien énervant que j'ai laissé faire aux conseillers.

Tu connais le reste de l'histoire, Robert.“

Tchappa souffla. Il était à la fois bon et mauvais de ressasser son passer de cette manière: Il se sentait à la fois lassé et soulagé.
Le vendeur de Capsule Corp en plastique se releva. Il s'approcha duroi déchu et lui tendit la main:

-Merci beaucoup de vous être confié à moi, Tchappa. Je ne peux rien faire pour compenser, sinon vous témoigner mon affection et mon soutien.

Le vieil homme refusa mentalement de serrer la main de Robert, mais son corps le fit à sa place: Il se sentait heureux de ne pas être détesté par quelqu'un, mais étranger à cette pratique. Même s'il avait longtemps cotoyé les capitales, il n'était pas habitué à ce qu'un homme du peuple, même s'il ne fait techniquement pas parti de son peuple, soit si familier avec lui. Mais Tchappa se souvint: C'était lui l'homme familier depuis le début. Il avait demandé le tutoiement, il avait tout révélé sur sa vie privée, sur ses secrets. Il avait extériorisé avec un inconnu, et c'est maintenant qu'il s'en rendait compte.

Mesurant alors ce qu'il avait fait, il abdiqua devant lui-même, et apprécia la conversation:

-C'est à moi de te remercier. Jamais je n'avais autant parlé, et encore moins avec un inconnu.

-Oh, ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien à personne, dit-il gêné.

-Je n'en doute pas. Enfin, qu'importe ces révélations, parle moi de toi Robert.

Le moustachu s'immobilisa, décontenancé. Pourquoi un roi voudrait savoir de quoi est faite la vie d'un simple homme comme lui ?

-Que je parle de moi..? Mais ce n'est pas intéressant, vous savez...

-Si, ça l'est. Ne sois pas perturbé par une comparaison entre nos vies. Crois moi, sans la connaître, je sais que j'aurai certainement préféré vivre ta vie.

-Et bien, j'habite dans la campagne, près de la capitale Ouest, avec ma femme, et mes cinq enfants...et j'ai fait des études de journalisme. Je suis fonctionnaire dans une entreprise de fabrication de la Capsule Corporation, et actuellement, je cherche à promouvoir notre nouvelle marque de tournevis, annonça timidement Robert.

Avant toute chose, la plus importante des interrogations s'échappa automatiquement de la bouche de Tchappa:

-Des tournevis ? rétorqua-t-il en regardant une nouvelle fois le panier.

-Oui, ce sont des tournevis couteaux-suisses en forme de dôme Capsule Corp. Regardez, ça fait aussi lampe torche, dit-il en appuyant sur un bouton sur le haut d'un des articles qu'il avait pris à l'instant.

-Intéressant...

-En vérité, ça ne sert à rien, mais j'ai été obligé de venir ici pour tenter d'en vendre parce que je me suis mêlé d'une affaire qui ne me concernait pas...J'aime bien titiller les autres...Hé hé...

Un grand silence s'installa. Le plus long de tous. Et ils comprirent au même moment qu'ils allèrent bientôt se quitter, chacun continuant sa vie tranquillement, ou le plus possible.
Alors, le plus jeune des deux s'interrogea:

-Qu'allez vous faire maintenant ?

La question avait déjà été posée, plus tôt, mais Tchappa n'avait toujours pas réfléchi à une autre solution que la vengeance envers Shiva, bien qu'il sache qu'elle lui sera inutile pour reprendre son trône.
De toute façon, récupérer la royauté, ce serait alimenter la haine du peuple envers lui.

-J'ai bien une idée de ce que je vais faire.

-Vous retournerez au palais ?

-Je ne pense pas.

-Mais alors où ?

-J'ai quelqu'un à retrouver. Je pense que je vais aller le voir, maintenant.

-Un de vos fils ?

-Non, une autre personne. Je m'en vais maintenant, Robert.

-Vous partez donc...Bonne chance pour votre voyage, et encore merci, Tchappa.

-Je ne vous oublierai pas, mon ami. Puisse les dieux, s'ils veillent encore sur moi, vous bénir.

Plus le dialogue, cette fin de dialogue, avançait, plus les deux hommes s'écartaient l'un de l'autre. Un signe de la main partagé, et bientôt, les deux silhouettes disparurent chacune entre les dunes.

Robert resta solitaire. Il lança un regard vers le palais, puis un autre dans son panier. Ce n'est pas ici qu'il pourra vendre ses objets.


* * *



Shiva était énervé. En fait, ses plans se voyaient contrariés.
Trois jours, trois longs jours qu'il attendait Tchappa. Et le conseil ne l'autorisait pas à faire quoique ce soit sans la venue du roi précédent. Il n'avait toujours pas obéit au conseil, et son insubordination décroissait sa popularité au sein de toutes les institutions.

Il allait devoir changer son caractère.

Certaines rumeurs couraient: On disait que le roi Tchappa avait été assassiné. Pas qu'on pleurait sa prétendue mort, mais qu'on regrettait un roi patient. Finalement, même si ça avait été son objectif, le peuple devait s'habituer à ce nouveau dirigeant.

La zone tout autour du palais avait été ratissée au peigne fin, aucun roi dans les parages.
On envoya une missive dans la capitale pour voir si Tchappa avait rejoint son plus grand fils, la réponse ne tarda pas, mais le roi n'y était pas.
Aussi, nous comprenons aisément la frustration de Shiva, qui ne pourra pas débuter son plan de reconstitution avant un bon mois d'attente, s'il ne retrouve pas son prédécesseur.

Toujours sur son trône, le chef des Gouarets grognait en mangeant du raisin. Alors qu'il crachait un pépin, salissant les accoudoirs dorés, un serviteur, plutôt enveloppé, pénétra dans la salle en sueur, interrompant Shiva dans ses réflexions énervées:

-Ô mon roi, pardonnez moi mon arrivée, mais j'ai une nouvelle de première importance...Pfiou...

-Dis toujours, grogna le jeune blondinet.

-Dans un village proche, un homme dit avoir rencontré Tchappa. Nous lui avons demandé de venir, et il est prêt à vous rencontrer.

Shiva s'écarquilla. Cet homme serait son salut !
Il se redressa, faisant alors semblant d'avoir une tenue, malgré la peau de raisin qui restait pitoyablement scotché sur sa lèvre supérieure.

-Qu'il rentre ! Ordonna Shiva, plutôt heureux de pouvoir enfin avancer dans les recherches.

L'homme en question arriva jusque devant le trône.
Une démarche légère, décomplexée, comme s'il n'y avait aucun différence entre le roi et lui: Il se permettait même de se curer le nez.

Shiva le remarqua, et il s'injuria alors. En fait, il voulut s'injurier. Mais il risquait d'énerver l'homme et ce dernier ne lui donnerait pas ses informations.
Alors il lui dit:

-Bienvenue en mon palais. On m'a dit que vous aviez aperçu Tchappa. Où est-il ?

L'homme, moustachu, leva enfin la tête vers le jeune dirigeant. Et oui, il n'avait même pas encore croisé les yeux de Shiva.
Pour seule réponse, ce regard justement, suivi d'un certain silence, lequel vint facilement au bout de la patience de du roi.

-Et bien ? On a perdu sa langue ?

-...

-Tu sais, je peux te payer pour cette information.

-...

-Tu ne me réponds pas ? Sache que je risque de m'énerver, étranger. Je suis le r...

-..le roi ? Mais tu n'as pas le charisme d'un roi mon pauvre !

Les yeux de Shiva virèrent au rouge. Qui était-il ? Quel était ce malpoli malotru !?

Et soudainement l'étranger éclata de rire. Il leva son panier, rempli de Capsules Corp miniatures couteaux suisses multifonctions, et s'approcha un peu plus du trône. Puis il attrapa un de ses articles et l'offrit à Shiva.

-Vous n'aurez jamais sa grandeur, du coup, cadeau de la maison !


* * *



La maison était habitée.
Une petite maisonnette rose, à toit rouge, avec plusieurs salles, et un étage. Un modèle de maison en capsule tout à fait classique et pas du tout cher.
Logée tout au fond d'une grotte, laquelle était sujette à de violents fracas des vagues, car elle était enfoncée dans une falaise, elle était isolée et solitaire.

Combien d'années s'étaient écoulées depuis que personne ne s'était approchée d'elle ? On ne saurait le dire. La localisation de cette grotte était inconnue, sauf de deux personnes: L'habitant, et celui qui actuellement toquait à la porte, un baluchon au bout d'une branche installé sur l'épaule.

Après quelques minutes, enfin, une voix, étouffée, littéralement:

-Entre, fils.

Tchappa pénétra dans la maison.
Sur le canapé, un très, très, très vieil homme regardait un jeu télévisé. Caché, presque intégralement, dans sa barbe blanche, ne laissant entrapercevoir qu'une toute petite partie de ses jambes.

Le roi déchu s'assit à coté de celui qui était son père.
Il posa son baluchon près de lui, et attendit, regardant la télé lui aussi.

Le présentateur posa une question à un candidat, et le nouveau venu en la maison recluse répondit:

-Une gerbille !

Le plus vieux des hommes grogna:

-J'aurai dit un fennec grumbl...

Ils attendirent ensuite la prochaine question. Ils y répondirent, mais aucun des deux ne trouva. Pareil pour la suivante, et celle d'après.

L'émission termina.

Tchappa VII chuchota à Tchappa VIII:

-Qui est le successeur ?

La question était inévitable:

-Il n'y a pas de successeur.

Immobile, le père s'immobilisa:

-Que s'est il passé ?

-J'ai décidé de partir.

S'il avait pu, le septième se serait levé et aurait donné une claque à son fils. Finalement, il attendit justification.
Et le huitième de la lignée se releva:

-Je suis venu te revoir, d'une part parce que tu m'as manqué, et d'autre part, parce que je suis venu t'annoncer que je ne venais pas mourir avec toi.

-Que vas tu faire, loin des tiens ?

-Je vais transmettre mon art.

-Et à qui donc, Aph ?

-Ton arrière-arrière-petit fils. Il vit dans les îles du Sud.

Avant même que le quasi-centenaire ne pose d'autres questions, Tchappa s'échappa par la fenêtre, tel une brise passagère. Une telle vitesse, et une situation aussi improbable: Le septième crut avoir halluciné.

Quant à son fils, les vagues l'avaient déjà avalé.

---------------


Merci d'avoir lu
Dernière édition par Point le Sam Mars 10, 2018 14:46, édité 6 fois.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Rebel O'Conner le Ven Nov 11, 2016 10:11

hum
j'avoue que si ça n'avait pas été toi, je n'aurais peut-être pas lu à cause du titre :lol:

la vie de Tchappa est intéressante, en tout cas.
tu va continuer les aventure de Robert dans d'autres onee-shots après? dans le style "homme quelconque qui rencontre des gens exceptionnels" ?

edit: ah, oui, y'a une balise quote qui traine à la fin
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Ven Nov 11, 2016 12:15

Rebel O Conner a écrit:tu va continuer les aventure de Robert dans d'autres one-shots après? dans le style "homme quelconque qui rencontre des gens exceptionnels" ?


C'est le but de ces petits OS. Robert, un gars lambda, qui va par hasard et sans raison, rencontrer des personnages terriens très peu développés, ou un minimum, dans Dragon Ball, et sans faire exprès, comme ici avec Tchappa, les aider.
Pi Robert est un sacré chanceux aussi.

Merci d'avoir lu ! Et ouai je vire la Quote de la fin, pas fait gaffe.

D'ailleurs j'éclaircis un certain point qui a pu paraître sombre dans le OS: A deux reprises sont évoqués les Jours ou les évènements oubliés. Ces quelques jours ( il me semble trois ou quatre ) représentent le temps que tous les humains ont oubliés suite à l'arc Bou. Le vœu de fin de Dragon Ball faisant oublier à la population terrienne ce qu'il s'est passé '( Babidi, l'attaque de Végéta au TB, la destruction de la Terre, la mort de tous les terriens, le Genkidama final, etc... ) ils se rendirent compte qu'ils avaient effectivement perdus des jours, mais aussi que le taux de criminalité avait énormément baissé, que plusieurs structures avaient été détruites, des montagnes rasées, etc...
Ces jours furent appelés Jours Oubliés / ou Événements oubliés.

Voilà voilà.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Rebel O'Conner le Ven Nov 11, 2016 12:26

bon, en fait, une petite erreur historique que j'ai noté.
le roi tchappa a affronté goku deux fois, au 22ème et 23ème tournois.
la deuxième fois, il s'est fait recté sévère par goku, en un seul petit coup sur la nuque.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Ven Nov 11, 2016 13:03

Ah oui, effectivement, je viens de voir ça en réouvrant mes tomes. Merci pour la correction, je vais modifier l'histoire, mais en aucun cas cela n'affecte l'histoire je pense, si ce n'est au niveau de la cohérence.

Merci encore ^^
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar broly97 le Ven Nov 11, 2016 14:52

Alors j'ai lu, et comme d'habitude j'ai adoré ton style simple et épuré. L'histoire de Tchappa est assez triste.
Et le fai que l'on est pas droit à la traditionnelle revanche est un partie pris auquel j'adhère (surtout que dans ce cas là Tchappa n'aurait rien à y gagner ).

Par contre le truc qui m'a dérangé, c'est certains mots, notamment le mot "foutu", entre autres, que tu utilises beaucoup et qui est à mon sens trop familier lorsque tu retranscrit les pensées de Tchappa et même de Shiva. En effet, le premier est un roi/négociateur qui ( si j'ai compris le texte) est allé effectué des études supérieures dans une des Capitale, tandis que le second, quoique arrogant, doit certainement être un noble dans son pays. Ainsi je penses qu'il est plus judicieux d'utiliser des mots plus raffiné quand tu écris leurs dialogues ou quand tu retranscrit leur pensée.

Par exemple :

Et [color=#FF0000]ces maudites traditions[/color] millénaires, elles ne laisseraient pas Tchappa tranquille avant une bonne et longue minute.

Ce [color=#FF0000]damnée peuple[/color] n'a jamais autant crié le nom de leur roi. Jamais !


ou
si ce n'est par ce fichu gamin à queue de singe.


ou encore

Encore une fois, ce désagréable tintamarre ironique.


Ce qui est d'autant plus dommage car, sans faire le langage bien soutenu de Tolkien dans le "Seigneur des Anneaux", toute la phrase passe crême mais je me bloque lorsque je vois des mots comme "foutu".

Oh et puis, je penses que la scène de fin avec Robert dans la salle du trone est un peu... osé. En effet, Shivah a les pleins pouvoirs dans son pas et Robert n'est qu'un employé d'entreprise, après le "doigt d'honneur" qu'il lui a fait à la fin, si j'étais Shivah, je l'envorait au cachot avec supplément torture pour le plaiir de le punir et aussi pour m'indiquer ou il a vu Tchappah pour la dernière fois. Bref je trouve ce passage maladroit
A la place, je penses que ça ce serait mieux passé si Robert avait donné de fausse indication et qu'il avait laissé un message moqueur du genre " Vous n'êtes pas fait pour être roi" ou un truc du genre. Bien ûr le Robert aurait eu le temps de quitter le pays.

En tout cas c'était cool et j'ai bien aimé.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Ven Nov 11, 2016 15:14

Merci beaucoup pour les quelques corrections !

Pour les dialogues de Tchappa, je voulais surtout montrer un roi qui n'aime pas trop les traditions de son pays et que la Capitale aurait disons, plus familiarisé dans ses propos. Mais effectivement, je pense que tes corrections siéent plus à mon histoire, j'irai corriger.

broly97 a écrit:Oh et puis, je penses que la scène de fin avec Robert dans la salle du trone est un peu... osé. En effet, Shivah a les pleins pouvoirs dans son pas et Robert n'est qu'un employé d'entreprise, après le "doigt d'honneur" qu'il lui a fait à la fin, si j'étais Shivah, je l'envorait au cachot avec supplément torture pour le plaiir de le punir et aussi pour m'indiquer ou il a vu Tchappah pour la dernière fois. Bref je trouve ce passage maladroit
A la place, je penses que ça ce serait mieux passé si Robert avait donné de fausse indication et qu'il avait laissé un message moqueur du genre " Vous n'êtes pas fait pour être roi" ou un truc du genre. Bien sûr le Robert aurait eu le temps de quitter le pays.


Le but était surtout de montrer une facette de Robert. En ce sens, je ne pensais pas que ça dérangerait. Mais pour la suite de son histoire, je n'ai pas écrit ce qu'il advenait de lui. On entendra logiquement parler de lui dans les autres OS, et la suite de son histoire, bien que retranscrite grâce à ses rencontres, te donnera des réponses.

Enfin, je vais essayer de corriger ce passage à certains niveaux quand même, merci beaucoup du comm !
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar omurah le Sam Nov 12, 2016 14:48

Super OS ! J'ai vraiment bien aimé l'ambiance, et le personnage du marchand a déjà ma sympathie :mrgreen: ; dommage que ce ne soit qu'un OS, Shiva avait déjà la trempe de faire un excellent antagoniste ; en fait tout ce scénario avait de quoi faire une excellente histoire. La mélancolie qui se dégage de Tchappa, Le contexte géographique (moi une histoire qui se passe dans les dunes, je suis déjà acheté d'office) et politique. Vraiment très sympa. J'ai hâte de voir ce que le prochain a dans le ventre :)

Mais déjà, respect, pour cet OS.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Sam Nov 12, 2016 19:50

omurah a écrit:Super OS ! J'ai vraiment bien aimé l'ambiance, et le personnage du marchand a déjà ma sympathie


Merci !
Sympa que tu l'aimes bien, parce que c'est lui que tu verras participer dans chaque OS de la série ^^

omurah a écrit:dommage que ce ne soit qu'un OS, Shiva avait déjà la trempe de faire un excellent antagoniste


On réentendra parler de lui, bien entendu. Vous vous doutez bien que Robert ne va pas s'en tirer si facilement, mais il ne sera plus forcément au centre de l'intrigue, juste présent.

omurah a écrit: en fait tout ce scénario avait de quoi faire une excellente histoire. La mélancolie qui se dégage de Tchappa, Le contexte géographique (moi une histoire qui se passe dans les dunes, je suis déjà acheté d'office) et politique.


J'essaie de rendre le monde de DB un peu plus, disons, "réaliste" dans les institutions. Parce que savoir qu'il y a 48 pays ( je sais plus le chiffre dans l'arc Piccolo Daimao ) c'est bien, mais qu'on sache lesquels, et comment, ça peut être intéressant.

Et merci bien, j'essayais de faire de Tchappa un personnage attachant grâce à son histoire plutôt atypique.

omurah a écrit: Vraiment très sympa. J'ai hâte de voir ce que le prochain a dans le ventre :)

Mais déjà, respect, pour cet OS.


Oh, tu peux déjà théoriser sur quel personnage sera sur le devant de la scène, tant les possibilités sont nombreuses ^^

Encore merci ^^
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Masenko le Sam Déc 17, 2016 12:53

Coucouu !


Et voilàààààààààà... J'ai lu ! :D

Eh bien, c'était à la hauteur de mes attentes : une chouette histoire pleine de fonds retranscrite simplement.

Coup de coeur pour Tchappa sur le coup, j'ai moins été transportée par Shiva... Je le sens fort différemment entre le début et le moment où il règne... Donc j'ai été fort déroutée ! Je l'imaginais bien moins "vulgaire"... L'effet est sans doute voulu mais alors il faudrait peut-être rajouter une petite couche comme quoi la première impression qu'on pouvait avoir de lui n'était pas la bonne, je ne sais pas si je me fais bien comprendre, je m'exprimer souvent mal. Pourquoi pas en ajoutant une phrase par le narrateur expliquant que l'impression de classe n'était qu'une façade... Parce que là on ne le comprends que par le regard des serviteurs et donc on peut douter de leur point de vue, vu qu'il est subjectif ! Alors que celui du narrateur est objectif dans ce cas-ci !

Pour la forme, j'ai beaucoup aimé, tu as un chouette style ! Dommage pour les quelques coquilles orthographiques mais tout le monde en a...

Le fonds, c'est super plaisant de sentir autant de profondeur dans une histoire ! On sent que tu aimes construire une vie aux personnages et ça, c'est trop cool (et totalement ma cam' ! ) on a envie d'en savoir plus sur chaque perso... Et on sent que tu as une réponse ! :D


Bref, j'ai bien hâte de lire la suite des aventures de Robert ! (comme tu m'as déconseillé de lire La Révolte avant la parution du chapitre 2218... 8-) :lol: )
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Dim Déc 18, 2016 22:15

Masenko a écrit:Coucouu !


Et voilàààààààààà... J'ai lu ! :D

Eh bien, c'était à la hauteur de mes attentes : une chouette histoire pleine de fonds retranscrite simplement.

Coup de coeur pour Tchappa sur le coup, j'ai moins été transportée par Shiva... Je le sens fort différemment entre le début et le moment où il règne... Donc j'ai été fort déroutée ! Je l'imaginais bien moins "vulgaire"... L'effet est sans doute voulu mais alors il faudrait peut-être rajouter une petite couche comme quoi la première impression qu'on pouvait avoir de lui n'était pas la bonne, je ne sais pas si je me fais bien comprendre, je m'exprimer souvent mal. Pourquoi pas en ajoutant une phrase par le narrateur expliquant que l'impression de classe n'était qu'une façade... Parce que là on ne le comprends que par le regard des serviteurs et donc on peut douter de leur point de vue, vu qu'il est subjectif ! Alors que celui du narrateur est objectif dans ce cas-ci !


Yo !
Content de te voir dans un de mes topics de fics^^ Je suis content que t'aies aimé cette première chronique Z de Robert. J'avais effectivement bien envie d'approfondir le personnage de Tchappa à ma sauce ( sous-entendu foireux, étrange et involontaire là ou...? ) et ça me fait d'autant plus plaisir que tu l'apprécies ! Pour Shiva, j'avais cru qu'on comprendrai qu'il n'était "sage" qu'en gros public, pour qu'on pense qu'il soit le bon gars à mettre sur le trône, mais qu'il soit comme on le voit plus "agressif" et malpoli après avoir réussi. C'était comme ça que je voyais le perso, dommage que ce soit foiré dans ce sens là.

Masenko a écrit:Pour la forme, j'ai beaucoup aimé, tu as un chouette style ! Dommage pour les quelques coquilles orthographiques mais tout le monde en a...


Merci ! Heureusement, tu as là un de mes derniers écrits, donc techniquement l'un des "meilleurs". En comparaison, les 10 premiers chapitres de La Révolte par exemple sont...beaucoup moins bons. Je pourrais même dire avoir pas mal progressé en un an ^^ Et c'est une habitude de faire des fautes, surtout que je crois que c'est le seul de mes chaps que j'ai pas passé sous correcteur ( Sous Jack quoi ) du coup ça justifie à moitié ololol

Masenko a écrit:Le fonds, c'est super plaisant de sentir autant de profondeur dans une histoire ! On sent que tu aimes construire une vie aux personnages et ça, c'est trop cool (et totalement ma cam' ! ) on a envie d'en savoir plus sur chaque perso... Et on sent que tu as une réponse !


L'univers DB est énorme et tellement rempli d'inconnues. Tchappa est un perso qui apparaît deux fois mais qui a déjà quelques détails qui font de lui un personnage du lore avec un certain potentiel. Il m'a suffit de quelques heures et bam, la fic est née ! Enfin, comme tu le dis, j'aime inventer des backgrounds, donc on a de quoi lire quelques trucs cools dans les RCZ suivantes sur plusieurs autres personnages comme Tchappa !

Masenko a écrit:Bref, j'ai bien hâte de lire la suite des aventures de Robert !


Et moi hâte de vous la poster !

Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Masenko le Lun Déc 19, 2016 9:08

Zaagaan Protecteur a écrit:Yo !
Content de te voir dans un de mes topics de fics^^ Je suis content que t'aies aimé cette première chronique Z de Robert. J'avais effectivement bien envie d'approfondir le personnage de Tchappa à ma sauce ( sous-entendu foireux, étrange et involontaire là ou...? ) et ça me fait d'autant plus plaisir que tu l'apprécies ! Pour Shiva, j'avais cru qu'on comprendrai qu'il n'était "sage" qu'en gros public, pour qu'on pense qu'il soit le bon gars à mettre sur le trône, mais qu'il soit comme on le voit plus "agressif" et malpoli après avoir réussi. C'était comme ça que je voyais le perso, dommage que ce soit foiré dans ce sens là.


Attention, j'ai pas dit que c'était raté non plus ton effet... C'est juste qu'il manquerait à mon goût un sous-entendu supplémentaire de la part du narrateur omniscient ! :)

Mais j'ai pas la science infuse ni le bénéfice de l'objectivité absolue donc t'inquiète ! :D C'est juste une piste de réflexions pour toi pour la suite.


à bientôt ! :mrgreen:
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar Point le Lun Oct 02, 2017 1:17

Robert's Chronicles Z


Épisode 2




La nature a donné à certains de plus gros nez qu’à d’autres. Ce n’était pas le cas de Robert, mais il aurait voulu. Après, le bonus moustache l’a aidé à amortir le choc, mais le sol dallé du cachot – sérieusement, qui dalle un cachot ? - lui réserva une autre surprise, laquelle se matérialisa sous la forme du simple écart entre deux carrés. L’interstice poussiéreux, et Dende sait que le temps a bien accumulé de la poussière ici, attaqua vivement le pauvre nez fin de Robert. Sa tête, jetée avec le corps qui suit, dans la cellule, ne rebondit même pas une fois arrivée sur le sol. Malheureux hasard qui lui coûta un éternuement. Ce ne sera pas le dernier.

Et puis, c’était pas comme si les gardes avaient été doux avec le pauvre Robert. Loin de là. Après, l’immensité de l’univers avait bien pris la peine d’inventer un peuple dans lequel sonner un homme vieillissant avec un bon coup, le traîner par les jambes sur deux cent mètres de sol, puis de le retourner et le jeter tête la première dans un cachot AVEC DES DALLES était synonyme de bienveillance, mais la Terre n’en possèdait pas de tel.

En tout cas, ils fermèrent le cadenas de la serrure sur la porte – celle avec des barreaux là – et plus pour faire comme dans tous les films, pas pour montrer sa colère, le vendeur de tournevis le plus inutile de la Capitale de l’Ouest agrippa les-dits barreaux et les secoua sans effet en regardant les sbires de Shiva partir. Il écouta leur avancée dans le couloir, puis le son de leur étonnement quand ils appuyèrent sur une Capsule Corp miniature. L’un cria même, il avait été piqué. Robert ferma à moitié les yeux, sourit à pleines dents et plaça verticalement sa main devant en rigolant les épaules levées.

Après, il relativisa. La directrice allait encore lui passer un savon pour avoir perdu des produits.

Dans sa jeunesse, le bougre n'était pas le plus faiblard des gars. Au contraire, il s'entretenait, et il pratiquait même les arts martiaux, surtout les nouveaux styles émergents de l'époque, où il figurait comme prometteur. Il arrêta tout après une blessure au genou, mais sa force restera pour toujours dans ses bras musclés, même l'âge ne pourra pas lui retirer ce don de la nature ! Bref, Robert ne parvint pas à briser le cadenas et alla s'asseoir près d'un mur, en attendant quelque chose.

Il laissa divaguer son regard vers l'horizon, soit le mur d'en face, et distingua dans la semie-obscurité que les gardes avaient au moins eus la décence de lui laisser un seau...Super ! Plus grosse surprise, cependant, Robert vit un homme, un compagnon de cellule ! Il le fixa longuement, de façon à savoir s'il allait tenter quelque chose si malencontreusement Robert faisait tomber son savon dans les douches. En vérité, il n’y avait pas de douches. Sait on jamais.

Assit en tailleur, celui-ci méditait. Yeux fermés, son visage présentait un bindhi et ses rides nombreuses et marquées laissaient échapper quelques poils blanchâtres et désorganisés qui en un autre temps auraient constitués une barbe. Sa toge et ses brassards signifiaient l'aspect religieux du combat, dans les traditions de la région, mais Robert l'ignorait. Ainsi, son esprit lui dicta de s'approcher, la faiblesse liée à l'âge avancé de l'individu ne le menacerait certainement pas.

Est-ce qu'il dormait ? Bonne question. L'hypothèse de la méditation se voyait altérée par sa respiration lourde. Robert ne voulut pas risquer de l'éveiller trop tôt, alors il se contenta de s'asseoir sur le même pan de mur que lui, à un petit mètre de distance.

Et alors qu'il s'installait, un œil las glissa vers lui.

Par réflexe, Robert détourna le regard. L'homme en question souleva sa seconde paupière et entreprit de se lever, en prenant une profonde inspiration avant. Une fois debout, il fixa le cadenas et détendit ses lèvres pour, d'une voix étrangement agréable, nouer contact avec le vendeur de tournevis:

-Vous êtes un homme chanceux. Nous serons sortis dans très peu de temps.

Le quarantenaire se redressa aussi, étonné du comportement de son colocataire:

-Chanceux ? Et...C'est à dire ?

-Il n'y a pas plus gardée que ces cachots dans toute la région. Un défi idéal pour mon élève. Vous êtes arrivé au bon moment, et je vous laisse votre liberté car il n'y a qu'une infime partie de vice en vous.

-Votre élève ? Mon vice ? Commençons par des choses simples: Je m'appelle Robert, et je suis...

-Nam.

-Enchanté...

Perturbé par un silence, les deux protagonistes s'échangèrent des regards: pour l'un, gênés, pour l'autre, prudents. Il n'avait pas mesuré le risque de trop parler à cet homme. Mais il avait senti son âme à deux reprises, et il avait un bon fond, un très bon fond. Il laissa ses cernes se faire écraser de nouveau par ses paupières, et se réinstalla sur le mur, suivi de Robert. Il avait une histoire à raconter, tout un récit que le moustachu avait hâte d'entendre, sans savoir à quoi s'attendre.

-J'ai assommé un gardien du temple, avant-hier. Ils m'ont incarcéré ici et m'ont oublié. J'ai faim et soif, mais mon élève va venir nous chercher aujourd'hui.

-Pourquoi avoir fait ça ?

-Mon élève a besoin d’entraînement.

-Votre élève ?

-Il s’appelle Ten Shin Koï. Je suis son maître. Et il a du potentiel…

-Vous n’avez pas peur qu’il échoue ? Je veux dire…

-S’il échoue, alors j’ai passée ma vie à échouer. J’ai longtemps attendu de pouvoir passer le flambeau de mon art, et il en est le seul digne héritier.

-Je...Vous pourriez me raconter votre histoire ? Nous n’avons pas grand-chose à faire de toute manière…

-Si votre esprit n’avait pas été aussi pur, j’aurai refusé.

-Ah oui, quelle est cette histoire de...pureté ?

-Pour faire simple, chaque être possède une part de pureté et de vice. Certains sont capables de voir la pureté et le vice dans le cœur des autres, et j’en fais parti. Vous, vous êtes un homme très peu touché par le vice.

-Ah...Je pense que c’est quelque chose de bien.

-Enfin...Je vais vous raconter ce que vous voulez entendre. Tâchez de le garder.

-Merci de votre confiance.

-Je suis né dans un village isolé...


* * *



Les murs du palais se voyaient simples à gravir. Enfin, pour Koï, c’était un jeu d’enfant. Cela aide de pouvoir sauter à des hauteurs vertigineuses. En tout cas, l’élève se tenait en équilibre sur les créneaux des murailles, prêt à tâter le terrain. C’était la seconde fois qu’il venait sur les murs. Les instructions avaient été claires et précises : le premier jour, il irait chercher où se positionnaient tous les gardes du palais, et le second, il éliminerait – sans tuer – chacun d’entre eux avant de libérer son maître. Aujourd’hui, il allait exécuter la phase finale. Mais il avait un problème.

Il ne savait pas où se situait Nam.

Perché sur les murs, il avait de nombreuses fois marché les kilomètres du tour, et savait où les gardes proches se reposaient, faisaient leur ronde et passaient, mais dans tous les cachots qu’il avait repéré, aucun ne contenait son maître. Il allait devoir chercher tout en vainquant les gardes. Son turban cachant son front, il surfait sur les murs dans ses amples vêtements rosés et gris. Son torse nu ne souffrait pas de la chaleur ambiante, ou autant que ses pieds découverts.

Ten Shin Koï sauta sur le sol du jardin de la cour. Il se cacha derrière un large arbre et entreprit d’assommer les deux gardes qui discutaient près de l’étang. Malheureusement, deux prêtres et une femme parlaient aussi, à proximité, entre deux allées. L’élève toisa autour de lui. Soit il tentait d’attirer les gardes, soit le groupe. Il préféra la première solution, et siffla. Rien ne répondit pas, pas même un sourcil levé. Il siffla plus fort. Un prêtre entendit, et jeta un œil, lequel fut suivi par deux autres interrogatifs.

-Vous n’avez pas entendu comme...un bruit par ici ?

-Non. Sûrement une idée. Tu dors mal en ce moment…

-C’est vrai. Donc, nous disions…

Koï ne pouvait pas réessayer. Il devait rester discret et une tentative supplémentaire alerterait le palais entier. Il se devait d’essayer quelque chose d’autre...et les enseignements de son maître en seraient honorés.

Le plus petit des gardes ne comprit pas d’où venait le caillou qui lui percuta la figure. Il s’énerva naturellement et cria. Après qu’il se soit assuré que ce ne fut pas les prêtres ou son ami, il leva sa lance et s’avança doucement près de l’allée pour chercher. Nada. Près de l’arbre. Rien non plus. Dans l’arbre. Pas du tout.

Une minute...Qu’est ce qu’il faisait dans l’arbre ?

Il ne le saurait pas de sitôt, ou en tout cas à son réveil. Le second garde s’interrogeait sur la position de son ami. Il aurait dû s’inquiéter sur sa position à lui, c’est à dire dans l’étang. Koï détalait dans les couloirs en passant par ceux qui ne faisaient pas état de rondes. Un prêtre le surprit et l’arrêta en lui tenant le bras :

-Que faites vous ici jeune homme ?

-Joli votre palais.

-Pardon ?

-J’ai un truc à vous donner, continua-t-il en cherchant quelque chose dans sa poche.

Koï assomma le prêtre d’un coup de poing. Il enchaîna sur un chemin à ciel ouvert qui ne laissait en aucun cas un furtif voleur des toits se promener. S’il y avait bien un endroit où son maître pouvait être, c’était là. Ou dans le petit temple similaire à l’autre bout du domaine. Une chance sur deux. Mais Koï relativisa quand il remarqua les broderies onéreuses à l’entrée. Soit on traitait bien les prisonniers...soit…

Ten Shin vingt-huitième du nom ouvrit la porte avec fracas. S’il y avait quelqu’un, ce serait un faible prêtre avec peut-être un garde mais rien de plus. Il constata la seule présence d’un trône subtilement décoré dans une pièce à faire pâlir les plus riches entourée de piliers qui pourrait supporter l’univers de par l’art dont ils furent bâtis. Mais personne. Serait-ce...le trône du roi Tchappa ?

On disait de lui qu’il était le roi le plus fort que le monde aie pu porter, mais que personne ne l’aimait. Il n’avait jamais été d’une grande aide au village, mais Nam disait qu’on ne pouvait pas toujours comprendre à quel point le devoir de dirigeant est difficile, et qu’il pouvait se voir être commises des erreurs. Koï se demandait seulement pourquoi le palais était si bien entretenu alors que les villages alentours croulaient sous le travail et se déshydrataient bien plus vite encore.

Et si...il avait une entrevue avec le roi ? Ce serait peut-être de la provocation, mais rien ne le retarderait de toute manière, une fois qu’il en aurait fini avec le roi si ce dernier l’agressait. De toute manière, Nam pouvait sortir seul. Ten Shin hésita : allait-il commettre l’affront de s’asseoir sur le trône ? Il s’approcha et se tint debout. Il n’en avait pas le prestige, mais la tentation était grande.

Une voix lui susurra à l’oreille :

-Je te le déconseille.

Koï ne se retourna aucunement. Il se contenta de répondre :

-Je ne l’aurai pas fait. Il ne me revient pas.

-Tu n’aurais pas pu.

Sa voix ne semblait pas celle d’un vieil homme. Qui était-ce ? Un garde, un ami, ou réellement le roi ? L’interlocuteur posa une main sur l’épaule du garçon, et la froideur de celles-ci dérangèrent l’élève de Nam qui n’aimait pas ce contact avec sa peau nue. Il se décida à se retourner, et découvrit, alors qu’il se reculait et se mettait en position de combat, un blondinet au visage angélique mais diablement costumé d’un sourire provocant. Koï laissa échapper sa question :

-Qui aie-je l’honneur d’affronter ?

-Le nouveau roi de ces terres, Shiva, celui qui a vaincu à la loyale le vieux Tchappa.

-Et vous vaincre reviendrait à me faire couronner ?

-Tu as de l’imagination. Enfin, tu permets que je te conduise à la sortie ?

Ce fut Shiva qui s’élança le premier.


* * *



« Je suis né dans un village isolé, près d’ici, à l’époque où cette région était encore sujette à des disputes de territoire. Déjà jeune, on me pensait différent, et je ne devais pas rester en contact avec les autres enfants. Les prêtres disaient que j’avais le potentiel pour devenir le tuteur du prochain Ten Shin. Je ne comprenais pas ce que c’était, mais mon éducation le fit, tout comme mon apprentissage des rites religieux. Et lesquels ! Ils étaient interdits et seul mon village faisait subsister la tradition. Dans le village, il n’y avait que deux opinions : aimer et pratiquer, ou haïr et ne pas en parler pour ne pas subir de représailles. En fait, pour faire simple, l’emplacement de nos maisons était un lieu de magie comme il y en avait beaucoup dans le désert. Nos chercheurs disaient que c’était le deuxième plus puissant derrière le somptueux palais des malices de Baba.

Avant les humains et les anthropomorphes existait une race de laquelle celles-ci découlèrent. Leur nom n’existe pas, aussi les appelle-t-on les Anciens. Ils ressemblaient traits pour traits aux humains mais avaient un œil supplémentaire sur le front, leur octroyant de puissants pouvoirs magiques, et une paire de bras en plus. Ils forgèrent le monde avant de s’éteindre dans une guerre fratricide de laquelle nous sommes nés. Cependant, après les découvertes archéologiques de mon village, il y a de cela quelques siècles, un groupe se mit en tête de ressusciter ces Anciens. Ils participèrent à des rites sacrificiels horribles et extirpèrent de l’Au-delà une âme corrompue d’un Ancien particulièrement violent. Ils recréèrent son corps et ils lièrent son âme à notre planète, lui permettant de vivre. Heureux, il donna du pouvoir à notre clan et s’apprêtait à aller renverser le pouvoir royal. Cependant, notre clan ne cherchait pas la guerre, mais à apprendre des Anciens, ce qui ne plut pas au nouveau vivant. Après un combat acharné, ils réussirent à desceller son âme et à le ramener en Enfer. Mais avant cela, il maudit notre clan : vingt ans plus tard, l’une des femmes du village mettra au monde un hybride mi-homme mi-ancien qui mourra tragiquement assez jeune, et lors de sa mort, le cycle des vingt ans recommencera. »


-Et c’est arrivé ? demanda Robert, captivé comme un enfant devant un dessin animé.

-Malheureusement...oui...mais pas exactement...

« Le premier de ces hybrides naquit alors vingt ans plus tard. On le nomma Ten Shin Ran, ce qui signifiait dans la langue « Celui qui affronte ». Il était d’une bonté infinie, d’une force titanesque et de pouvoirs magiques phénoménaux. Tout le monde l’aimait et le village prospéra grâce à lui. Puis un jour, une montagne s’effondra sur lui et il mourut. Vingt années passèrent et le second Ten Shin vit le jour. »

-Il décéda tragiquement, renouvelant le cycle ?

-Une triste histoire. Mais…

« ...pour protéger les nouveaux Ten Shin, on éduqua de jeunes garçons destinés à grandir avec eux, vivre dans la misère et le voir récolter l’honneur d’être un homme ou une femme maudit. Ainsi, le Ten Shin relativise sur sa destinée tragique et établit cette complicité avec ce garçon qui lui vivra pleinement sans vivre sa vie confortablement car pauvre. J’étais contre cette pratique qui obligeait un enfant à sacrifier sa jeunesse. Pourquoi ? J’en étais un. Je devais grandir avec le vingt-septième Ten Shin, appelé Ten Shin Hom, littéralement « Celui qui pense ». Durant dix-huit années, je suis resté près de lui, mais il était toujours silencieux et pensif. En vérité, il était terrorisé par son destin, angoissé par sa mort proche. Je le rassurais toujours, je jouais mon rôle, disait qu’il devait être heureux de vivre si peu longtemps de par son statut quasi divin pour le village...mais il n’entendait rien. Je n’y croyais pas non plus.

Arriva l’époque des grandes sécheresses, dévastant la région à coups de déshydratation rapide. Un jour, le chef du village demanda aux plus forts guerriers de participer à un tournoi dans la société des capitales pour trouver l’argent nécessaire pour acheter de l’eau pour tout le monde. Moi et deux frères nous y sommes rendus, et je suis le seul qui grâce à mes entraînements avec Hom est parvenu à participer aux véritables combats. J’ai affronté une femme provocante puis un garçon. Ce petit garçon, je m’en souviendrai toujours, et de son style, et de notre combat. Son nom, je ne m’en souviens plus mais nul doute qu’il est aujourd’hui un combattant exceptionnel. Enfin, j’ai perdu contre lui, et à plate couture qui plus est. Dépité d’avoir échoué, j’ai rencontré un des plus grands combattants du monde : le sage Muten Roshi. Grâce à un échantillon de technologie, j’ai amené les gigantesques ressources de plusieurs puits au pays. »


-Vous vivez sans capsules Hoï-Poï ?

-Sans aucunes.

-Comment vous partez en vacances ?

-Pardon ?

-Oh, rien...continuez je vous en prie !

-Je disais…

« ...Je fus accueilli en héros. Le bonheur était partout dans le village et je ne savais pas ce qui aurait pu le dégrader. Et le lendemain...je retrouvais Ten Shin Hom assassiné dans son lit. Je sentais la présence de quelqu’un, certainement le tueur, fraîchement exécuteur de mon ami ! J’ai réussi à le rattraper dans sa fuite et découvrir son visage, étouffé par les larmes et les remords. Ce que je découvris me stupéfia : l’assassin possédait un œil sur le front. Je lui ai demandé son nom avant de le laisser partir, car je ne pouvais traditionnellement pas tuer un Ten Shin, et il me révéla que son prénom était Han. J’ai déprimé durant des semaines avant de me ressaisir. A cette période, je suis devenu fou, m’abandonnant au vice. Le chef du village me trouva en train de détruire quelques murs et m’apaisa en m’expliquant que je ne trouverais pas le calme tant que je ne saurai pas pourquoi on avait tué Hom.

J’ai cherché durant des années ce Ten Shin étonnamment vivant. Il n’y avait aucune chance pour qu’il existe à cette époque. Je l’ai pisté à travers le désert, puis dans les plaines, pour continuer dans les villes modernes et je l’ai retrouvé, s’entraînant avec un vieil homme sournois et un nabot blanchâtre. Le prenant au dépourvu, je le plaquais contre un arbre et le maintenait. Il tenta d’alerter son maître et son compagnon, mais aveuglé par la haine, je lui ai passé l’envie d’essayer. Puis, il m’a révélé qu’à la naissance d’Hom, on avait caché son frère jumeau ; lui en l’occurrence. D’abord, j’étais horrifié de ce fratricide, puis d’autant plus quant au fait que la malédiction de l’Ancien se verrait multipliée. Reprenant mon souffle, j’écrasais son torse pour lui faire cracher la vérité sur la raison de son assassinat : un rite de son école qu’il disait. Mais il ne le disait pas de façon arrogante, il ne le disait pas de manière à y trouver un quelconque bonheur...il semblait à la limite des larmes. Remarquant cela, je le laissais partir. »


-Il avait été contraint de tuer votre ami ?

-Je pense oui…

-Mais j’y pense...Ce Ten Shin Han, il n’a pas été champion du monde lors d’un Tenkaichi Budokai ? Je ne suis pas spécialement ce genre de compétitions mais j’entends des noms parfois.

-Si, Han s’est battu contre le garçon contre lequel j’avais perdu. J’ai revu le vénérable Muten Roshi quelques années plus tard, il me disait que Ten Shin Han était passé du coté du bien.

-Êtes-vous allés discuter avec lui par la suite ?

-Je n’ai jamais osé…

« ...et peut-être aurai-je dû. D’ailleurs, je pense qu’il n’a jamais su pour sa malédiction. J’ai décidé de renier mon village et suis parti vivre dans une communauté de pêcheurs près de la capitale du Sud. J’ai un jour reçu un coup de fil, de nouveau, de Muten Roshi. Il m’annonçait tristement la mort de Ten Shin Han, tué lors d’un combat. Nous avions déjà discutés de ça. Peut-être que le maître des tortues savait déjà qu’il ne survivrait pas ? Cependant, alors que j’éprouvais de la tristesse, il avait dans la voix une sorte d’optimisme intriguant. Il ponctua la conversation par la promesse que je le reverrai. Étonné, j’ai pensé que je serai invité à une cérémonie quelconque, mais rien durant plusieurs mois. Puis, un matin, on m’apprit qu’il était revenu à la vie. »

-Ressuscité ?

-Oui, précisément.

-J’ai déjà entendu cela, hier. La résurrection du roi Tchappa.

-Tchappa a été tué ? Je ne m’intéresse pas aux affaires du pays. Enfin…

« -...je fus beaucoup trop impatient de le voir pour le croire. Enfin, je comprenais quel guerrier Ten Shin Han était : fort, vigoureux, bon et persévérant. S’il vainquait même la mort, alors quel ennemi pouvait le combattre ? Enfin, le temps passe vite, bien plus que l’on ne croit. Le fait étant que maintenant, il y a deux branches de Ten Shin, les héritiers de Hom, et les héritiers de Han, depuis sa résurrection. Je n’ai pas le courage de m’adresser à cette fille, Ten Shin Son, faisant suite à Han. Cependant, mon ancien rôle de tuteur m’a obligé à prendre la garde de l’héritier de mon vieil ami Hom. Je lui apprends mon art, je lui lègue mon héritage et l’entraîne à défier l’intégralité du monde. Un jour, je prendrai ma revanche à travers cet enfant. Ten Shin Koï affrontera Ten Shin Han pour la mémoire d’Hom et je pourrais mourir après ce combat grandiose. »

-Vous n’affrontez pas Han seul ?

-Je ne peux pas. Je ne dois pas. J’ai peur que ma sérénité ne laisse échapper une vengeance enfouie. J’admire ce guerrier, certainement l’un des plus aguerris de ce monde, mais je ne peux m’empêcher de penser à l’assassin de mon ami d’enfance. La colère est un vice qui ne laisse que rarement le bonheur dans son sillage.

-Je comprends…

Un instant, une oreille de Nam se tendit. Pourtant, aucun son ne parvenait. Robert alla poser la question du pourquoi mais le vieillard se leva brusquement :

-Koï se bat.

-Mais contre qui… ?

-Quelqu’un de son niveau, plus ou moins.


* * *



Koï esquiva le coup de poing qui lui était adressé en tournant sa tête vers la gauche. Il attrapa ensuite l’avant-bras de Shiva dans l’espoir de le retourner, mais le nouveau roi se déplaça vers la droite en se retournant brusquement, laissant glisser son bras sur le cou du Ten Shin. Profitant de l’esquive et de leur proximité, Koï plaça son coude gauche en plein dans la colonne du successeur de Tchappa qui tenta d’amoindrir ce choc en avançant. Le fait est qu’il fut projeté jusqu’à l’entrée. Se redressant, Shiva adressa un sourire à son adversaire. Encore une fois, ce fut lui qui bondit jusqu’à l’autre, tentant d’écraser son crâne en joignant ses mains. Koï approcha d’un petit saut et saisit les poignets de Shiva pour qu’il n’approche plus. Lisant dans le jeu adverse, les deux jeunes hommes levèrent un genou, lesquels s’entrechoquèrent dans une bourrasque de vent. Malgré tout, la force physique de Shiva l’emporta et il continua son chemin vers la tête de Koï, obligé d’opérer une retraite en arrière en lâchant prise.

Car sa défense faisait défaut – prenant parti de l’esquive – Shiva fit un pas en avant et asséna un violent crochet du droit dans le torse de Koï, lequel serra les dents pour atténuer le choc. Encore une fois, Koï prit le poignet de Shiva, mais cette fois, avec, dans un prodigieux retourné acrobatique, ses jambes. Opérant une figure périlleuse, il enserra de tout son corps le bras de Shiva et retourna tout son corps dans un horrible son de craquement d’articulation. Le haut du corps du roi échangea de place avec le bas, jusqu’à frapper le sol. Ainsi, par une prise de soumission dégradante, Shiva ne pouvait se relever, à la merci de son adversaire…

...ou l’aurait-il été s’il n’avait pas autant de force.

Posant à plat sa main sur le sol, Shiva projeta toute son énergie pour soulever son corps et se soustraire de la technique de Koï. Avec brio, les deux corps s’élevèrent et le nouveau dirigeant du pays put même se payer le luxe d’asséner un coup de pied en plus de se redresser. Se refaisant face, ils se jaugèrent : l’un comprenait qu’il ne fallait pas jouer sur la force brute, tandis que le contact rapproché était la spécialité adverse que l’autre comprenait. Il fallait donc, pour les deux, employer la vitesse.

Pour endormir cette idée chez celui d’en face, Shiva dit :

-Tu ne te bats pas si mal.

-J’ai un bon maître...et justement…

Koï disparut. Les yeux de Shiva ne le décélèrent pas durant une seconde avant de lever les yeux. Bondissant, le disciple de Nam opéra une pirouette et posa pieds sur le plafond, se propulsant à une vitesse hors norme jusqu’à Shiva, les bras en croix. Une attaque héritée de son professeur, dévastatrice mais si peu précise. La vitesse obtenue lors du rebond ajoutée à la proximité des deux combattants ainsi qu’à la force de Koï ne devrait pas laisser beaucoup de Shiva. Dans la tête de ce dernier s’activa l’instinct de survie ; il fit un pas en arrière mais ne parvint pas à esquiver. Pour minimiser les dégâts, il plaça ses avants-bras devant lui, position garde.

La rencontre éclata les dalles sous les pieds de Shiva.

Pire, les pieds de Shiva s’enfoncèrent dans le sol jusqu’en haut de ses mollets. Cependant, les deux corps restaient figés, dents et poings toujours aussi serrés. Réanimant l’image, Shiva décroisa les bras pour propulser son adversaire, avec brio car Koï semblait sonné par une telle ampleur de choc. Sortant ses jambes du trou dans lesquelles elles étaient enfoncées – sans se préoccuper de ses plaies sanguinolentes – le successeur de Tchappa s’avança vers l’adversaire qui tremblait ; il lui offrit une gauche en plein nez, une autre dans l’oreille, puis une droite dans le plexus, avant de finir par un coup de crâne brutal. Koï glissa jusqu’au mur, mais ne démordit pas. Il tenta de se relever, mais le coude furtif du blondinet se dépêcha vers lui.

Vers lui...mais aussi dans le vide.

L’image de Ten Shin Koï disparut alors. Le sourire confiant de Shiva aussi. Derrière, le disciple de Nam se tenait debout près du trône, à deux doigts de s’y poser. Il n’attendit pas que l’adversaire se retourne pour poser la question :

-Je n’aurai pas pu ?

-Tu ne le feras pas, rétorqua-t-il les yeux exorbités, incertain de ce que risquait d’entreprendre Koï.

Réellement, Shiva craignait pour sa crédibilité. Il se retourna pour savoir : où était-il de nouveau ? Son épaule lui répondit, un tapotement vicieux, une provocation légère. Serrant les dents, le blondinet asséna un coup de pied d’une portée large en faisant basculer son corps. Koï était là, frais comme un gardon, prêt à continuer. Mais Shiva ne continua pas la confrontation, occupé à essayer de remettre sa mâchoire à sa place, laquelle s’était décrochée…

...à la vue du troisième œil de Ten Shin Koï.

Jetant son turban sur le sol, le jeune guerrier laissa apercevoir de quelle nature il avait été façonné. Un sourire confiant sur son visage, le disciple de Nam toisa du triple regard celui sur lequel il était sur d’emporter la victoire maintenant qu’il libérait son potentiel. Cependant, il n’avança pas, il ne se plaça pas en position de garde, ni d’attaque. Non, il s’agenouilla et inclina son visage en avant :

-Non, je ne l’aurai jamais fait. Car vous êtes le roi.

-Le roi ? se surprit-il à penser. Mais...pourquoi s’interrogeait il ? Il parut hésitant, comme si Koï lui révélait son statut.

-Un roi puissant qui dirigea sans nul doute le pays comme ses prédécesseurs le firent. Je m’excuse pour avoir infiltré votre palais...maintenant je m’incline devant vous.

Puissant ? Shiva enragea intérieurement en entendant cet homme annoncer des inepties. C’était lui et lui seul qui l’avait battu. Sa supériorité était évidente. Ce troisième œil écrasait tout son art. Alors pourquoi s’inclinait-t-il ? Pourquoi !? Était-ce une provocation ? Il ne put s’empêcher de demander :

-Te moques-tu de moi ? Je ne le permettrais pas !

-Non, mon roi. Je suis le seul fautif ici, mon attitude, ce combat et ma simple intrusion sont des crimes impardonnables. Aussi, je vous témoigne mes excuses les plus sincères.

-Tu penses t’en sortir aussi facilement ?

Koï voulut, encore une fois, arborer un rictus. Cependant, il ne voulait pas plus outrager le roi Shiva. Il se releva simplement et se mit de profil :

-Je paierai bien assez tôt, mon roi. Mais, avant tout, j’ai une mission à accomplir. Mes respects éternels…

Koï détala d’un coup d’un seul vers la sortie. Shiva mit un peu de temps à réagir mais, hystérique, prit sa suite. Il hurla, alors que ses jambes ne touchaient déjà plus le sol :

-Ce combat n’est pas terminé !


* * *



-A-t-il gagné, Nam ?

-L’affrontement a été rapide. Shiva est très fort mais manque de technique, là où Koï pallie l’inverse par une vitesse supérieure. Enfin...il a échoué.

-Ce maudit Shiva l’a vaincu !?

-Non, mais il a échoué à ne pas attirer l’attention. Je n’ai plus besoin de rester ici.

Le vieil homme s’approcha de la porte en fer. La seconde suivante, un bruit aiguë retentit et le cadenas éclata. Poussant nonchalamment la porte, Nam s’échappa du cachot sans ressentir une seule animosité envers l’endroit. C’était un passage éphémère, alors il ne pouvait rien éprouver.

-Venez, Robert. Je ne pense pas que votre crime mérite que je vous laisse ici. N’est-ce pas ?

-J’arrive tout de suite !

Ils suivirent le chemin qui les menait à la sortie. Presque accroché à Nam, Robert se protégeait derrière le guerrier en tentant de paraître tranquille d’esprit. Cependant, le maître s’arrêta à un détour et lui susurra quelques mots :

-Regarde pourquoi tu n’as rien à craindre.

L’instant suivant s’écrasèrent deux gardes sur les dalles. Rassuré, le quarantenaire prit une stature plus affirmée, maintenant certain de ne pas pouvoir être agressé. Ils débarquèrent dans la grande cour, mais leur destination suivante semblait incohérente : ils zigzaguaient dans les jardins, puis dans les bâtiments, presque tournant en rond. Au bout d’un moment, le vendeur de tournevis s’impatienta et se permit de demander :

-Et...où allons nous comme ça ?

-Koï est poursuivi, mais il joue avec celui qu’il fuit. Je viens de comprendre son tracé, il cherche ma prison. D’ailleurs, si je ne me trompe pas...il devrait arriver par ici bientôt.

-Et donc, on arrête de marcher ?

-Je cherchais justement un fauteuil dans cette salle.

Ne trouvant pas son confort, Nam se posa en tailleur, contrairement à Robert qui préféra rester debout. Puis, quelques sons brefs et des injures persuadèrent le moustachu de la présence proche de Koï et son assaillant, lesquels, évidemment, pénétrèrent avec célérité dans cette salle de prières. Or, leur avancée ne fut pas plus longue, car quand Robert déplaça son visage vers la position de Nam, ce dernier n’était plus là.

Se targuant d’avoir capturé deux belles proies, le vieillard tenait Shiva par le col dans sa main droite et Ten Shin Koï par le mollet, à l’envers en main gauche. Les deux se débattaient et grommelaient sans comprendre. Puis enfin, le roi du pays hurla :

-Lâchez moi, misérable !

-Comment parle-t-on à ses aînés ?

-Le roi parle comme il veut à qui il veut, lâchez moi !

Nam jeta le blondinet jusqu’au mur en face, lequel se réceptionna de justesse avant de péter une nouvelle durite :

-Je vais vous coller une raclée comme vous ne…

Il ne finit pas sa phrase. En fait, Nam ne l’écoutait pas : il avait redressé Koï et le sermonnait :

-Tu as échoué. Maintenant, tout le monde sait que tu es ici, idiot.

-Pourquoi êtes-vous sortis de votre cachot ? J’étais tout proche de vous trouver…

-C’était un test et tu as été assez lamentable pour aller jusqu’à agresser ce garçon.

Ce « garçon » ? Shiva devint rouge en fonçant sur Nam. Nam le propulsa en arrière d’une pichenette sur le front. Mais le roi n’avait pas encore été abattu : se réceptionnant avec brio encore une fois, il repartit aussitôt à la charge et bondit pour donner de la puissance à son coup. Cependant, Nam para avec la paume de sa main droite :

-Je le savais, tu as du potentiel toi aussi.

-Du...quoi !?

Il s’envola et atterrit près de Koï. Injectés de sang, la frustration laisserait place à la colère dans ses yeux, si tant fut que le combat se poursuive. Nam s’était élevé à quelques centimètres du sol et imposait une aura sur l’assistance.

-Ten Shin Koï, ton potentiel n’est rien sans les efforts que tu devras accomplir. Et toi, le roi qui a certainement triché pour obtenir ton statut, tu es un guerrier puissant et tenace à en devenir, mais tu manques de contrôle de tes émotions. Je peux t’aider, mon nom est Nam.

-Triché ? N’importe quoi. J’ai affronté et vaincu Tchappa à la loyale.

-Ce Tchappa qui il y a quinze ans dépassait déjà ton niveau actuel ? Un mensonge.

-Ne me parlez pas sur ce ton, mendiant ! Je ne veux pas et n’aie pas besoin de votre aide, pfeuh.

-Mais tu serais un partenaire d’entraînement parfait pour Koï.

-Je vais bien me venger de lui, ouai, souffla-t-il en toisant agressivement le vingt-huitième de sa lignée.

-Bien. Sur ce, nous nous en allons, annonça Nam, souriant en se reposant au sol.

-Ah, vous ne partirez pas tant que je serai là ! Et surtout pas ce gros qui se cache derrière un pilier là-bas !

-Je ne suis pas là, murmura Robert.

Reculant, le maître attrapa le sous-fifre de Capsule Corporation et le plaça sur ses épaules.

-Où puis-je vous déposer Robert ?

-Euh...Capitale de l’Ouest, s’il vous plaît, exprima-t-il l’air joyeux de sortir de cet enfer.

-Très bien. Quant à toi Koï, tu rentres chez toi à pieds, et ne joue pas avec...quel est ton nom, « mon roi » ?

-Tu m’appelleras Shiva, plébéien !

-D’accord. Bon, mes respects à la cour, et désolé pour le désordre.

Sans attendre une seconde, le vieux sage disparut dans une fumée blanche, accompagné du cri peu viril d’un Robert qui avait le vertige. Regardant son tracé, Shiva serra les dents. Quelle journée étrange...et quelles rencontres intéressantes, tout de même. Il dévisagea le triclope à sa droite, qui partageait ce regard réciproquement. Ce garçon était plus fort que lui, mais Shiva n’était pas si loin de pouvoir le vaincre. S’anima alors en lui quelque chose. Depuis jeune, le prince des Gouarets imaginait son avenir illuminé d’or et d’argent, et son couronnement annonçait la réalisation de ce rêve. Mais maintenant, étrangement, tout ceci lui parut comme dérisoire.

Koï ne savait pas où regarder. Aveuglé par sa fougue, par cette tentation de braver l’interdit, le Ten Shin avait attaqué le roi lui-même. Plus respectueux que Nam, le disciple éprouvait un respect profond pour la famille royale et s’en voulait d’avoir impacté la vie de Shiva. Mais...le combat et sa tentation sont trop forts...trop difficiles à résister. Il n’avait jamais senti ça durant leur brefs échanges, quelqu’un qui n’était pas trop faible, quelqu’un qui n’était pas trop fort, quelqu’un qui approchait son niveau.

Ten Shin Koï tendit un bras vers le blondinet immobile :

-Permettez mon roi de vous demander un combat à l’avenir, je ne me suis jamais senti aussi heureux qu’en vous affrontant.

Shiva nargua la main qui se dirigeait vers lui. Il détourna le regard et fixa un mur au loin. Il ne résista pas longtemps, ses dents tremblant d’excitation. Serrant de tout son biceps la main de Koï, le roi du pays lui cria dessus :

-Et cette fois-ci, garçon du peuple, je te ferai manger ton intrus de troisième œil !

Dans un sourire partagé, Koï recula et disparut. Shiva, toujours immobile, finit par s’effondrer sur les genoux et se déchira les poumons de haine et de bonheur.


* * *



Posant les quelques quatre-vingt kilos du moustachu à trois patés de maison du siège de Capsule Corporation, Nam resta quelques secondes de plus pour lui adresser les quelques phrases d’au revoir. Le vendeur de tournevis le plus farfelu de la capitale de l’ouest se permit de débuter la conclusion

-Merci pour le trajet !

-Il n’y a pas plus gratifiant que d’aider les gens dans le besoin, mon cher Robert.

-Qu’allez vous faire, maintenant ?

-Vous savez, vous m’avez fait réfléchir. Je pense que je vais aller voir ce Ten Shin Han.

-Vous oseriez ?

-Je dois endormir mes tourments. Je ne veux pas qu’ils me hantent plus. Après tout, Ten Shin Han signifie « Celui qui résout ».

Robert réfléchit un peu, tout en faisant quelques pas en arrière : une manière commune de préparer une conclusion en s’éloignant de l’interlocuteur. De la même façon, Nam s’éleva un peu dans les airs.

-Avant de que nous ne nous quittions Nam, pourriez vous me dire ce que signifie Ten Shin Koï ?

-Littéralement, « Celui qui se sacrifie ».

-Prenez soin de vous, Nam.

-En espérant vous revoir, mon ami.

Les nuages au loin dissimulèrent le vieil érudit tout autant que la circulation dégagea le citoyen de l’ouest dans une série de klaxons assourdissants.


* * *


Ce n'est pas une histoire que j'improvise totalement, même si vos commentaires ont quelque peu orienté ce chapitre, mais le sondage n'est pas un truc improvisé non plus. Alors go voter sans réfléchir !

En espérant que vous avez aimé ce chap et merci !
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar kouki le Mer Oct 04, 2017 22:46

un excellent chapitre !

Pauvre Robert qui en voit de toutes les couleurs ! Le background de Nam, son disciple ainsi que Shiva est très intéressant ! Ton style reste fun et décomplexé permet de ne pas s'ennuyer en cours de lecture et chaque détail en devient inoubliable tant il précède, suit, ou est un détail décrit avec humour !
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Merci à Anaunsa pour la superbe bannière !
Merci à Bushido et niic pour l'aide-scénaristique.
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Re: Robert's Chronicles Z

Messagepar omurah le Jeu Oct 05, 2017 23:55

Encore de la très bonne came :)

J'aime le fait qu'il y ait une espèce de continuité dans le récit, même si c'est censé être des sortes d'OS ^^ (et c'est très bien vu de faire que dans la continuité, ceux qui étaient au premier plan avant passe au second plan ensuite, bien que Shiva ait quand même un gros rôle dans ce dernier chapitre)
Je trouve les réactions parfois décalées (comme Shiva en toute fin) mais ce n'est pas un mal, ça apporte un certain cachet au récit,
Les combats sont très bien exécutés, du reste :D

Robert est un peu effacé dans ce chapitre, mais là encore c'est pas forcément un mal, en tout cas ça ne m'a pas dérangé, d'ailleurs ça lui épargne un côté héros omniprésent qui aurait pu me le rendre antipathique :P

Les descriptions sont léchées, l'ambiance aussi, le coup du gars qui se fout lui-même en prison | peut en sortir mais ne le fait pas, classique mais classieux et toujours efficace,
Tu m'as laissé sur ma fin avec l'histoire des deux branches de Tenshin et de malédiction, j'ai pas trop compris le fin mot de l'histoire, peut-être que ça a un lien avec les significations de Han et Koï, mais je n'ai pas été assez intelligent je crois pour voir en quoi x)

Bref, je ne m'attarde pas plus longtemps, c'est très bon, plein de détails croustillants ci et là :!:

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