Sykia tome 3 : la planète Vegeta chap 26

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 4

Messagepar Heika le Sam Mai 13, 2017 13:13

@ Xela :
Un chapitre fort plaisant à lire, mais qui ammène plus de questions que de réponses :evil: !!

En même temps, on est au début d'une partie (pour ne pas dire tome...), je ne crois pas avoir vu d'histoire donnant des réponses si tôt ! ;p

@Masenko :
D'accord avec xela ! Plein de questions et pas encore de reponses ;)

*s'enveloppe dans un voile de mystère en ricanant*
Interess chapitre quand meme cependant!

Merci ! :3
Vivement l'évolution de joanna elle me fatigue la petite :p

Ne t'en fais pas, Anjani va te venger ;)
surtout le coup du lapin ... je me suis meme dit que tu allais un peu loin... apres tout elle vit avec des loups les animaux morts ellle devrait le comprendre ...

J'ai quand même passé les pleurs de Joanna face aux premières proies ramenées par Feu du Ciel... :D
Après, dans ce cas précis, elle n'avait pas pensé du tout au départ qu'il s'agissait de ça.
"Tiens, je te montre comment on met un collet.
-Un collet ? C'est quoi ?
-C'est pour les lapins.
-Haaaa..." Chouette, un cadeau pour les lapins.
"Tu reviendras demain récupérer ce qu'il y aura."
Et en plus le lapin fait un cadeau ?
Le lendemain : ......................... OUIIIIIN !!
mais il est aussi intéressant que tu sous enchasseur air faire servir ça ne fait pas vraiment réfléchir sur les actes que l'homme ou de l'animal en tant que chasseur doit poser pour avoir de la viande !

Ca, ça me rappelle quand mon pavé numérique n'est pas sur les chiffres. Je pense avoir compris tout de même la phrase...
Nous, p'tits citadins, on aurait du mal pour se nourrir, du moins les premiers temps, si on se retrouvait sans personne pour faire le "sale boulot" à notre place... Mais au final, ça serait plus "humain", comme façon de faire...
C'était chouette... Mais quelle nunuche ! Je suppose que tu as un peu exacerbé le caractère d'enfant qud tu devais avoir.... Rassure-moi ! ;)

...
...
...
Non.
La preuve en est que le modèle original s'est fait couillonner cette semaine, et ça a donné une faute professionnelle au boulot.
Je ne m'étendrais pas plus là-dessus par ici, mais tu peux constater que c'est sans exagération.
Hélas. =__=
Bon ben on est samedi donc bientôt la suite ! Coooool :)

Je profite d'un moment de calme pour ninjater mes réponses et poster la suite ! ;)

Merci encore pour vos commentaires !! <3

Il me semble qu'il y a suffisamment d'indices pour que les accros à la chronologie aient trouvé à quelle époque nous nous trouvons... ?
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-5-





Après un tel événement, ce qui se passa quatre mois plus tard avait pour le coup plus relevé de l’anecdote qu’autre chose aux yeux de la sorcière.



L’automne s’installait alors doucement, avec son cortège de changements : la forêt tournait à un jaune orangé flamboyant, la nuit commençait à tomber un peu plus vite, les soirées étaient de plus en plus fraiches, l’air était saturé des senteurs de champignons et de fruits sauvages enfin mûrs.



« Joanna ? »
La fillette se tourna vers la personne qui avait parlé. Un jeune homme aux cheveux violets s’approchait d’elle. Il n’y avait personne d’autre.
Son corps avait réagi tout seul, comme habitué à cette appellation. S’adressait-il à elle ?
Il vint s’accouder à la rambarde du balcon, juste à côté d’elle.
« Joanna, je repars demain. »
Le cœur de la jeune fille se serra de tristesse. Elle essayait de voir son visage, mais les rayons du soleil couchant lui tombaient droit dans les yeux.
« Joanna… Est-ce-que tu voudrais… Ça te dirait qu’on regarde le coucher de soleil ensemble ? »

L’instant d’après, elle était dans les bras du garçon. Quelle drôle d’idée, pensa-t-elle. Qu’avait-il donc besoin de la porter, pour simplement regarder l’astre sombrer sous la ligne d’horizon ? Son étonnement augmenta en réalisant que cet acte apparemment anodin avait éveillé en elle une incroyable variété de sentiments étranges : son cœur s’était mis à battre plus vite, la chaleur lui était montée au visage, et une joie mêlée de bonheur avait envahi son corps. Et son bonheur grandit lorsqu’il s’éleva avec elle dans le ciel pour l’emmener en volant jusqu’à la mer. Ils restèrent dans les cieux, silencieux, jusqu’à ce qu’apparaissent les premières étoiles.
« Tu n’as pas trop froid, Joanna ? »
Non, elle était bien, merveilleusement bien. Si seulement elle pouvait se rappeler son nom, et son visage…

« C’est une jolie tresse, que tu as fait là. »
Il était debout, face à elle. Elle sursauta. Quand est-ce-qu’il s’était posé ? Quand l’avait-il lâchée ? Quand étaient-ils rentrés ?
Elle tenait une mèche de cheveux violets, une mèche de ses cheveux à lui. Elle les avait soigneusement préparés pour les garder en souvenir. Il prit la tresse et attacha le cordon qui la fermait autour du long cou de la jeune fille, dont le cœur se mit à battre à tout rompre. Qu’il était entreprenant et délicat !
Il lui caressa la tête. « Porte-toi bien, petite Joanna. »

La bulle de bonheur éclata.
Ah, oui… Elle n’était qu’une enfant, à ses yeux. Il n’avait pas été entreprenant, mais simplement gentil. Si seulement elle avait eu cinq ans de plus… Si seulement elle avait eu dix-huit ans ! Peut-être l’aurait-il aimé autrement que comme une petite sœur ?



« Hoye !! Réveille-toi ! »
Un coup de pied tira la jeune fille de son sommeil, interrompant brutalement son rêve.
« Quand même, » grogna la sorcière en la voyant s’asseoir, hébétée, sur sa couche. « On peut dire que tu as eu le sommeil lourd, sur ce coup. »
L’adolescente la regarda avec surprise. Toutes deux savaient combien elle avait le sommeil léger, en temps normal, au point qu’elle avait souvent râlé après les ronflements de la vieille femme.

« Ça fait combien de temps que… » Que quoi, en fait ? Elle était toujours perturbée par son rêve, et n’arrivait pas à réfléchir à quoi que ce fut.
« Ca fait bien dix minutes que j’essaie de te réveiller. J’ai même cru que tu étais tombée dans le coma. »
L’apprentie regarda autour d’elle. Les volets étaient tirés, aucune lumière n’était visible dans les jours de la porte. Anjani avait tout de même ravivé la flamme dans la cheminée.
« Pourquoi… »

La sorcière la coupa immédiatement. « Tu brillais tellement que je n’arrivais plus à dormir.
-Je brillais ?
-Ton bras. »
Elle observa son bras ; il était comme d’habitude, avec sa marque ni plus visible, ni moins.
« Alors ? Que t’est-il arrivé, Fillette ?
-Je ne suis pas une fillette. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de répondre avec amertume, tant cela lui rappelait son songe et le dépit qu’elle y avait ressenti.
« Il faut bien que je t’appelle d’une façon ou d’une autre, non ? Je ne vais pas te dire ‘Hé, toi !’ à tout bout de champ. Ce n’est pas poli.

-Et… Et pourquoi pas… Joanna ?
-Tu sors ça d’où, toi ? »
La jeune fille se trémoussa un peu sur sa couche, gênée. « J’ai rêvé… J’étais en train de rêver, quand vous m’avez réveillée… Et dans ce rêve, on m’appelait comme ça.
-Et après ?

-Je ne sais plus… » Malheureusement, en effet, le réveil avait été tellement brutal que les images fuyaient sa mémoire. Il ne restait plus que ce nom, Joanna, et ces sensations mitigées, l’envie d’être avec cette personne, et le dépit d’être trop jeune pour concrétiser ce souhait.
Ne lui restait-il donc plus qu’à attendre d’avoir l’âge désiré… ?
« Alors, » réfléchit la vieille femme, « ta mémoire se réveillerait-elle ?
-Vous pensez ? Et pourquoi maintenant en particulier ? » Elle ne pouvait s’empêcher d’être ronchonne à cause des sensations mitigées qui persistaient.

« Parce qu’il a l’air de se passer des choses intéressantes quand ton bras brille. » Il fallait donc tout lui dire, à la pauvre enfant…
« Les autres fois, je ne me suis souvenue de rien, » avança la préadolescente avec justesse.
-Peut-être faudrait-il que je t’assomme pour voir si ça t’aide à faire revenir test souvenirs, la prochaine fois que ton bras brillera, » suggéra Anjani avec malice. « Après tout, c’est peut-être la première fois que ça t’arrive en étant endormie.
-M… M’assommer ? Vous êtes sûre ? » Joanna déglutit, peu enchantée par cette perspective.

« Tu vois une autre idée ? Bon, tu te souviens de quoi d’autre ?
-Dans mon rêve, on a… Volé. Et c’était formidable ! »
A son grand étonnement, la sorcière soupira de dépit. « Il n’y a donc plus rien d’intéressant à tirer de ton rêve.
-Hein ? Comment cela ?
-Les rêves où on vole sont juste des manifestations de l’esprit, » lui expliqua la vieille femme. « Ton vol était contrôlé, ou tu avais du mal à voler ?
-Ce n’était pas moi qui volais, et il volait très bien…
-Hmm, donc cela signifie que quelqu’un a pris ta vie en main et ça te convient tout à fait. Et ce quelqu’un, forcément, c’est moi. Brave petite. Recouchons-nous. »
Joanna se rallongea, dépitée. Mais non, ils avaient vraiment volés… Renfrognée, elle remonta sa couverture sur son menton en maugréant que la vieille guenon pouvait bien penser ce qu’elle voulait, après tout. Elle, elle savait de quoi elle avait rêvé.
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 5

Messagepar Masenko le Jeu Mai 18, 2017 0:09

Ahhh cool ! Un chapitre qui bouuuuuuuuuuuuuuuge :)


Bon, le début verse dans le mélo mais je commence à m'habituer avec la Jojo :p

à part ça, chouette contenu ! Bonne idée pour qu'elle se souvienne de son prénom, je trouve :)

Et le p'tit début de "rébellion" annonce de chouettes choses... Bref, vivement la suite ! :D
- Masenko -


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Chapitre 14 : Super Trahison

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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 5

Messagepar Heika le Jeu Mai 18, 2017 12:40

Masenko a écrit:Ahhh cool ! Un chapitre qui bouuuuuuuuuuuuuuuge :)

Bon, le début verse dans le mélo mais je commence à m'habituer avec la Jojo :p

à part ça, chouette contenu ! Bonne idée pour qu'elle se souvienne de son prénom, je trouve :)

Et le p'tit début de "rébellion" annonce de chouettes choses... Bref, vivement la suite ! :D

Merci pour ce p'tit commentaire dans les temps ! ^^<3
Du mélo ou du gnangnan ? XD
Peut-être devrais-je rajouter, dans les sous-genres de la présentation, "mélo"... ;)
Je crois que je suis une auteure à mélo ! XD



Sur ce, voici la suite ! Enjoy ! <3
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-6-




Anjani était peut-être vieille et ratatinée, mais elle était surtout incroyablement vive et agile. Elle se mouvait toujours avec aisance dans les arbres avec ses compagnons primates, même si l’arthrose la ralentissait de plus en plus. Sa disciple dut, forcément, s’adapter au style de déplacement particulier de sa mentor.

Durant les trois années où elle s’occupa de la jeune fille, qu’elle persistait à appeler ‘Fillette’, la sorcière ne put s’empêcher de repenser maintes fois à un ancien ami qui avait vécu dans la région. Lui aussi avait trouvé un enfant étrange, venu d’on ne savait où, comme s’il était tombé du ciel. Ce vieil ami était malheureusement décédé lors d’une nuit de pleine lune, et elle n’avait pu s’empêcher de garder un œil sur l’enfant par l’intermédiaire des singes. Mais elle avait été rapidement soulagée de constater qu’il savait se débrouiller seul. Et finalement, il y avait quelques années de cela, il était parti rejoindre la civilisation et ses semblables.



Tout en ramassant des herbes sauvages, la sorcière laissa vagabonder ses pensées. Elle se surprenait parfois à regretter l’absence de l’homme. A l’époque, il était venu la voir pour lui demander de l’aide, comme le petit garçon avait eu une forte fièvre infantile, et suite à cela, il lui avait régulièrement envoyé des nouvelles de l’enfant, jusqu’à sa disparition.
Mais maintenant, elle déplorait sans vouloir se l’avouer de ne pouvoir faire de même de sa pupille, elle qui, autrefois, avait été agacée par la fierté constante qui émanait des lettres du papi poule.
Cependant… Que lui aurait-elle donc raconté, se demandait-elle à chaque fois qu’elle repensait à tout cela ?

Que les débuts avaient été difficiles, comme la fillette ne savait rien faire par elle-même ? Qu’elle, Anjani, pouvait se vanter d’avoir réussi à faire disparaître son côté pourri-gâté, pour en faire une adolescente volontaire ?
Elle était fière de la façon dont elle avait élevé sa disciple, ça, oui. Mais de la disciple en elle-même…
D’accord, Joanna ne rechignait pas à la tâche, même si elle cherchait souvent des moyens pour terminer ses corvées rapidement histoire de pouvoir aller jouer avec les singes et les loups. Elle avait aussi pour elle une bonne mémoire, vu qu’elle retenait facilement les noms et caractéristiques des plantes, ainsi que les recettes des baumes et potions.

Par contre Anjani avait remarqué que Joanna aimait plus employer son intelligence pour trouver des moyens de régler ses corvées plus vite pour pouvoir aller s’amuser, qu’à réfléchir sérieusement aux choses. L’adolescente était aussi plutôt rêveuse, et naïve. Le bon côté de ces défauts était qu’elle était gentille et docile, et pas un de ces jeunes en crise identitaire qui se cherchait dans la confrontation appelée crise d’adolescence. La sorcière s’était faite une raison, sur ce point : elle avait hérité d’une fille candide, mais pas foncièrement stupide. Comme quoi, ça aurait pu être pire.

Après une hésitation, elle aurait sûrement rayé le candide pour le remplacer par niaise, si elle avait écrit une lettre. Et peut-être aurait-elle tout de même rajouté : et pas méchante pour deux sous.
Aurait-elle réussi à parler de la jeune fille sans trop la complimenter ? Elle avait tellement été agacée par le côté gâteux de son correspondant, à l’époque, qu’elle avait peur de se montrer moitié aussi gaga que lui dans ses missives imaginaires.



Elle se redressa pour étirer son dos douloureux tout en laissant vagabonder son regard. L’humidité de ces derniers jours ne la réussissait pas… Elle allait avoir besoin de phytolaque, mais il n’en poussait pas dans ce vallon. Elle cria à sa disciple qu’elle changeait de coin et se mit en marche. Son esprit revint à sa lettre virtuelle : elle lui aurait dit que Joanna avait été au départ un poids pour elle, voire même une contrainte, mais que même si cela lui faisait du mal de se l’avouer, elle aurait finalement eu beaucoup de mal sans elle ces derniers mois. La sorcière n’était plus toute jeune, et le temps semblait vouloir la rattraper.

Elle n’avait eu aucun scrupule à se décharger de plus en plus, au fil des semaines, des tâches physiques pénibles sur Joanna, et à son grand étonnement les récoltes se trouvaient terminées plus rapidement, car l’adolescente sautait désormais habilement de branches en branches tout en portant les lourds paquets de plantes. Elle n’aurait jamais cru que l’enfant fut un investissement avec autant de bénéfices, au bout du compte…
Il l’aurait sûrement trouvé trop dure, car elle faisait travailler sa disciple sans relâche, tout en la forçant à ne pas lambiner. Elle aimait parfois la pousser jusqu’à ses limites et au-delà pour voir jusqu’où elle pourrait aller, et elle était rarement déçue du résultat.



Elle soupira. Il lui avait fallu au final traverser deux vallons pour trouver la plante qui aiderait à apaiser ses rhumatismes. Ses mains se mirent à cueillir les tiges tandis que son esprit se remit à vagabonder : elle n’aurait sûrement pas manqué de raconter comment l’adolescente s’était faite au rythme des jours. Chaque matin, tôt, elles se levaient, se préparaient, mangeaient une collation, puis s’en allaient faire la première cueillette de la journée, comme beaucoup de plantes voyaient leurs propriétés à leur apogée grâce à la fraicheur et la rosée de l’aube. Puis, vers dix heures, elles grignotaient un peu et préparaient les plantes cueillies la veille au soir pour la conservation, ainsi que celles du matin. Ensuite venait l’heure du déjeuner, qui enchaînait avec la mémorisation des potions et la mise en application des recettes qu’ils étudiaient alors. Et lorsque le soleil commençait à approcher de l’horizon, elles repartaient cueillir les plantes dont l’efficacité était moindre le matin. Elles rentraient souvent tard, le soir, de cette récolte, et alors la jeune apprentie avait droit à un bain médicinal, avant de souper et de se coucher, épuisée mais pas trop endolorie. Et, du réveil au coucher, la sorcière apprenait le ‘bien-parler’ à sa disciple. Le vieil homme lui avait lui-même dit à l’époque : vivre dans la forêt ne signifie pas avoir un langage de barbare.



Anjani regarda pensivement la grappe de baies noires qu’elle venait de cueillir. Reconnaître les plantes et lister leurs vertus et effets indésirables était une étape désormais assimilée de son enseignement. Elle n’avait plus besoin de tester la jeune fille à ce niveau, ni sur les façons de préparer les produits pour les stocker ou les transformer en baumes ou cachets. La vieille femme laissa échapper un soupir.
Tous les deux mois, elle s’absentait quelques jours pour aller vendre le produit de leur labeur.

C’était doublement la fête pour Joanna dans ces moments-là, car elle pouvait passer plus de temps à jouer avec les animaux (en s’acquittant au strict minimum de ses devoirs, ce qui lui valait toujours des réprimandes au retour de sa mentor) et avec l’argent récolté, la vieille femme achetait des produits frais, améliorant ainsi leur quotidien. Joanna aimait plus manger les produits ramenés des villages que la cuisine aux plantes et animaux sauvages : cela lui rappelait vaguement un temps lointain où tout était différent et facile pour elle.
La sorcière dut admettre qu’elle ne pouvait reculer plus longtemps : il fallait passer à l’étape suivante et emmener sa disciple.



« La prochaine fois, tu vas m’accompagner pour regarder comment je me débrouille pour vendre, fillette. »
L’annonce, lâchée entre deux bouchées lors du souper, fit l’effet d’une bombe auprès de la jeune fille. Elle se leva de son siège brusquement, manquant de renverser la table de surprise.
« Vraiment ?! Je peux enfin vous accompagner ?
-Puisque je te le dis, » grogna la sorcière. « Tu crois quoi, que je vais me taper tout le temps les longs trajets, avec tout ce barda ? Je suis vieille, tu feras une bonne mule. Et un jour, ce sera moi qui resterai ici à me prélasser au soleil quelques jours pendant que tu t’acharneras à vendre à ces imbéciles ce que nous avons eu tant de mal à produire. J’en ai marre de les entendre pleurnicher sur leurs problèmes.
-Hourra !! » Joanna sautilla de joie dans la masure, imitée par le singe qui ne quittait pas la sorcière.

« Suffit, tous les deux ! » Il n’en fallut pas plus pour rétablir le calme. « Ecoute-moi bien, fillette. Ou plutôt écoute-les attentivement. On est là pour leur vendre de quoi régler leurs problèmes. Que ce soit un cor au pied ou des hémorroïdes, on a ce qu’il faut, c’est facile. Mais il y a des problèmes qui cachent d’autres problèmes. Il faut donc bien écouter le client pour saisir les nuances de son discours et déceler un éventuel problème occulté. Il y a des gens qui pensent ne pas avoir de problème. Mais s’ils nous parlent, c’est qu’il y a forcément quelque chose. Quoi, encore ? »
La jeune fille regardait la vieille femme avec un émerveillement qui la gênait. « Vous êtes d’habitude si sèche et méchante, mais en fait vous êtes gentille…
-Qu’est-ce-qui te fait dire ça ? » Demanda-t-elle avec dégoût.
« Il faut bien écouter son client pour déceler s’il a un problème caché… Vous pensez tellement au bien-être des autres ! Je n’aurais jamais cru cela ! »

Cette déclaration enflammée laissa Anjani muette. « Ma pauvre fille, » finit-elle par dire, désespérée. « Tu n’y es pas du tout. Tout ce qui m’intéresse, c’est le profit.
-Mais… ?
-Il n’y a pas de ‘mais’ qui tienne. Un client satisfait est un client qui reviendra acheter, et qui fera de la publicité auprès de ses connaissances, ce qui ramènera d’autres clients. Mais vends une crème nourrissante à un client qui a des plaques sèches sur le corps, sans te rendre compte que c’est un psoriasis, et tu auras un client mécontent. Oh, ça va aider, sur le coup, mais le mal reviendra, car le vrai problème n’aura pas été traité. Et encore, là je te parle d’un cas facile, vu que les psoriasis sont généralement la somatisation de soucis et problèmes. Et vois le bénéfice : tu peux vendre DEUX produits au lieu d’un ! Un pour régler le problème physique, un pour apaiser les tourments psychologiques !

-Mais quand même… Vous aidez les gens… » Tenta Joanna piteusement.
« Le profit, fillette ! Le profit ! Il n’y a que ça d’important ! Rien de plus intéressant !
-Mais… Ça ne vous réjouit pas, de savoir que les gens vont mieux ?
-Ce qui me réjouit, c’est de compter les gens que me ramènent les clients satisfaits ! » Elle soupira. « Tu dois rester détachée de leurs vies. Tu ne dois pas t’impliquer. La compassion ne t’apportera que des problèmes : tu ne seras pas capable de regarder objectivement leur problème, et tu serais surtout tentée de leur faire un rabais.
-Mais… Les potions ne doivent pas coûter beaucoup, de toute façon… Après tout, tout vient de la nature.

-Ha ! On voit bien que tu n’y connais rien en commerce, toi ! Les plantes nous coûtent quelque chose : elles coûtent le temps que nous avons passé à les chercher et à les récolter, puis à les faire sécher.
-Donc si ils nous donnent les plantes qu’ils ont cueilli eux-mêmes, ça ferait des baumes gratuits ?
-Tah ! Pauvre fille ! Après s’ajoutent les frais de préparation et de mise en pot ! Avec le prix du pot, bien sûr.
-Ooh, et c’est ce qui donne le prix du produit ?
-Presque. Un tiers pour la cueillette, un tiers pour la préparation. »
Joanna prit quelques secondes pour réfléchir, puis demanda : « Alors pourquoi vous avez dit ‘presque’, puisque on a le prix total ? »

La vieille se passa une main sur le visage. « Je crois que j’ai un peu sous-estimé tes incapacités en mathématique… Pauvre nouille ! J’ai dit ‘un tiers’ et ‘un tiers’ ! Pas ‘un demi’ ! Ça ne te choque pas ? Il ne manque pas quelque chose ??
-C’est avec le chiffre trois ? » Hésita-t-elle, décontenancée par la colère de la vieille femme. Même si Anjani était toujours en train de lui crier dessus pour une raison ou une autre, Joanna n’arrivait pas à s’y faire.

« Oui, c’est avec le chiffre trois ! Alors, quelle est la question, maintenant ?
-Euh…
-Sérieusement ? Tu ne vois pas ?
-Attendez… Si ! Pourquoi les gens ne font-ils pas eux-mêmes leurs potions et baumes, dans ce cas ? » Interrogea fièrement la jeune fille.
« Dieu Tout-Puissant, aie pitié d’elle… » Soupira la sorcière. « Ce n’était pas la question que j’espérais, mais tant pis. Oui, les gens pourraient faire eux-mêmes leurs produits. Mais ils n’ont pas forcément le temps ou les connaissances nécessaires. Tu sais, le premier et le deuxième tiers qu’on leur facture…
-Oh, ça correspond donc à ça ?
-Oui.

-Et le dernier tiers, c’est quoi ?
-Ah, quand même ! Je commençais à me demander si tu allais me le demander un jour…
-Hein ?
-Rien, oublie ça. Il y a un autre point que nous leur vendons, le plus important, en fait. On leur vend de la têtologie.
-De la… Quoi ?
-De la têtologie. C’est pour ça que c’est très important d’écouter les clients. Tu les écoutes, tu cherches leur problème, et après tu leur vends ton produit en disant pourquoi le tien c’est le meilleur. Ils doivent partir en étant convaincus qu’ils ont entre les mains quelque chose de magique, qu’ils n’auraient jamais pu avoir en le faisant eux-mêmes.

-Mais… C’est leur mentir, non ?
-Absolument pas ! Ecoute : la guérison d’un corps passe toujours par la tête. Tu peux vendre le produit le mieux fait et le plus efficace au monde à un sceptique, s’il doute de l’efficacité, il luttera inconsciemment contre la guérison. Alors tu lui vends un peu de notre réputation. Par exemple, mon baume Ragaillardi… Non, pas celui-là. Mon sirop contre la toux est plus efficace que les sirops du pharmacien car il a été fait par une sorcière, héritière d’une longue lignée de sorcières, avec un rituel secret qui lui donne cette teinte vermillon.
-Ha ? Je croyais que c’était la cranberry qui lui donnait cette couleur ?
-Evidemment, que c’est la cranberry qui lui donne cette couleur !
-Donc on leur ment ?
-Mais non ! La cranberry, c’est notre secret !
-Mais ce n’est pas un rituel…
-Rajouter la cranberry, c’est notre rituel secret ! Ça te va, comme ça ?
-Mais…
-Tu me fatigues. Je vais dormir. »
Joanna la regarda aller à son lit sans comprendre pourquoi elle était aussi exaspérée.

Et RIP Mister Pratchett, et merci pour la fabuleuse série des Annales du Disque-Monde... <3
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 6

Messagepar Masenko le Lun Mai 22, 2017 12:13

Olaaa

Alors, encore un chapitre où on avance un peu, comme d'hab le petit goût de trop peu du au petit chapitre :p mais effectivement si y'a plusieurs chaps à lire d'un coup, cette sensation doit être moins frustrante ^^

J'ai bien aimé la conversation sur les visions du commerce et de la recette secrète à la fin ! Même si j'aurais peut-être voulu qu'Anjani soit un peu moins catégorique sur son propre côté mercantile et profiteuse... Je penserais que le côté humain de Jojo commencerait à s'extérioriser plus chez elle ! (même si on comprend qu'elle change à son contact comme en témoigne les chaps précédents...)


Bon, allez, chap suivant :p ;) jveux connaitre la suite ! ;)
- Masenko -


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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 6

Messagepar omurah le Lun Mai 22, 2017 21:14

Bordel, j'adore Feu du Ciel ! Cette classe, on aurait dit Mufasa !
Et cette histoire de loups, c'est trop bien !
Dommage que ce soit pas plus développé, avec les frères de lait, des dramas de clan et tout x)
D'ailleurs à en voir le sixième chapitre on dirait qu'on va plus tellement en entendre parler et que c'était juste transitoire :'(
Oui, je suis plus intéressé par l'histoire des loups que par le côté humain de cette histoire, ololol

En parlant du chapitre 6, il est cool aussi. En fait tout ce tome 2 jusqu'ici est très bon, mention spéciale au chapitre 6 donc, qui a un petit goût de Merlin l'enchanteur (le Disney, avec Joanna dans le rôle du jeune Arthur et Anjani dans un rôle à mi-chemin entre Merlin et Madame Mim).

Par contre j'ai toujours pas deviné à quelle époque on se situait xD
J'ai cru comprendre que le vieil homme dont parle Anjani, c'était Son Gohan, mais je ne saurais dire combien de temps s'est écoulé depuis la disparition de ce dernier, j'ai dû louper un indice dans les chaps x)

Bref, pour l'instant je ne m'inscris pas dans la logique "la fic que vous allez adorer détester", plutôt dans un élan de curiosité toujours renouvelée ^^
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 6

Messagepar Heika le Mar Mai 23, 2017 12:16

Du spoiler aujourd'hui car les réponses prennent plus de place que d'habitude... ;)

@ Masenko :
Spoiler
Olaaa

Qué taaaaal ?

Alors, encore un chapitre où on avance un peu, comme d'hab le petit goût de trop peu du au petit chapitre :p mais effectivement si y'a plusieurs chaps à lire d'un coup, cette sensation doit être moins frustrante ^^

Voilà qui va te réjouir : ce tome, initialement annoncé comme faisant 49 chapitres, n'en fait désormais plus que 36. Aucune suppression, que de la fusion.
Je ne prendrai même pas la peine de me citer sur le tome précédent par rapport à mes justifications de l'époque pour dire que : "souvent auteur varie, bien fol qui s'y fie"... ;)

J'ai bien aimé la conversation sur les visions du commerce et de la recette secrète à la fin !

C'est que j'ai fait 5 ans de commerce, moah, madame.
Je n'ai pas dit école de commerce, j'ai dit commerce. Vendeuse. Dans une petite boutique "ambiance familiale".
Et quand le patron réfléchissait au prix des articles, sa façon de m'expliquer comment ça se calcule ressemblait fortement à ça. ;)

Même si j'aurais peut-être voulu qu'Anjani soit un peu moins catégorique sur son propre côté mercantile et profiteuse...

Mais c'est qu'une façaaaaade, çaaa, allons ! *claque dans le dos*

Je penserais que le côté humain de Jojo commencerait à s'extérioriser plus chez elle ! (même si on comprend qu'elle change à son contact comme en témoigne les chaps précédents...)

Ce n'est pas évident de devenir plus "humain" au contact d'une vieille aigrie aux tendances misanthrope... ^^'

Bon, allez, chap suivant :p ;) jveux connaitre la suite ! ;)

Il arrive, il arrive ! ^^


@ Omurah :
Spoiler
Bordel, j'adore Feu du Ciel ! Cette classe, on aurait dit Mufasa !

Tu as le don de surprendre, toé, à te fixer sur des points assez imprévus ! XD

Et cette histoire de loups, c'est trop bien !
Dommage que ce soit pas plus développé, avec les frères de lait, des dramas de clan et tout x)

Je prends note, crois-moi !! Je ne suis pas contre étoffer le début, bien au contraire !
Et pourtant j'avais peur que ce ne soit un peu "too much"... Surtout depuis que j'ai lu la liste des critères "Tu sais que tu es une Mary-Sue quand..."


J'en profite pour ENFIN vous parler de ces fameux premiers chapitres, pourquoi ils ont été si difficiles pour moi, car celui d'aujourd'hui est à peu près le dernier qui m'aura donné du mal (au point que je n'ai rien trouvé à faire pour l'améliorer... T^T :

Spoiler
Avant toute chose, je tiens à rappeler que ce tome 2 est une version 2.0. Ou 2.1, au vu des changements récents.
Je ne l'avais pas dit, un peu, auparavant ? Maintenant, en tout cas, vous le savez.
Ah, et toutes ces réflexions se sont déroulées AVANT que je ne vous rejoigne.

Le tome 1, à côté, est plus une version 1.2 vu que je n'ai fait qu'améliorer ce que j'avais écrit.
Ici, j'ai jeté... Bon, juste pas repris ce que j'ai écrit à l'époque.
*Joanna se réveille bien au milieu de nulle part, et passe bien ses premières années avec les loups. Il y a bien Feu du Ciel qui apparaît, mais n'a même pas droit à un nom. Ceci tient sur une feuille recto-verso du carnet. Soit 15 phrases.
*Et suite à cela, Joanna est une cruchotte de première. Mais sérieusement, même moi, quand j'ai relu, j'ai trouvé ça plus qu'insupportable. Son Gokû, quand il rencontre Bulma, donne l'impression d'être quelqu'un de réfléchi et savant. Là, sérieusement, on ne pouvait PAS parler de "grande innocence". Simplement de crétinerie.
Vraiment. Sincèrement. Insupportable.
*Au niveau de l'histoire il y avait bien plus de Z-soldiers que je n'en ai finalement mis ici, mais c'était de nouveau de la réécriture de manga sans recherche, sans saveur, sans... Intérêt. Bref je me suis ennuyée à relire mon texte originel. C'est la preuve qu'il y avait un problème. Un GROS problème. J'ai presque sauté des pages.

De là s'en est suivi une réflexion : avais-je vraiment besoin d'écrire ce tome ? Ou bien n'était-il pas plus judicieux de sauter directement au 3 (qui se serait alors appelé 2, thank you Cap'tain Obvious !) ?
Oui, mais... Le tome 2 est là pour 3 points essentiels. (que je ne vous dévoilerai pas, no spoils, please ! ;) )
Vraiment essentiels ? Il n'y a pas moyen de les avoir quand même en passant directement au tome 3 ?
A la rigueur, les points 1 et 2 auraient pu être mis dans le tome 3 directement.
Mais le 3e... Non, impossible de l'avoir sans passer par un tome 2. Donc non, on ne passera pas directement au tome 3.

Bon, écrivons donc ce tome 2, et advienne que pourra... Mais... Comment le rendre INTERESSANT ? Sur quoi se baser ? Quelle ambiance rechercher, dans la première partie ? (parce que c'est elle qui pose le plus gros problème, ais-je oublié de mentionner. L'idée principale de la 2e est juste très mal exploitée, mais gardée.)
Mais... Et pourquoi ne pas tenter... ? (j'arrête là sans quoi je vais spoiler !!)

D'ailleurs à en voir le sixième chapitre on dirait qu'on va plus tellement en entendre parler et que c'était juste transitoire :'(
Oui, je suis plus intéressé par l'histoire des loups que par le côté humain de cette histoire, ololol


La période avec les loups, ainsi que l'apprentissage auprès de Mémé Ciredutemps Anjani a été difficile à écrire car je ne savais pas combien de "temps" je devais y consacrer.
La première chose importante pour ce tome 2, c'est l'apprentissage. (j'ose l'avouer, puisqu'on est en plein dedans) Joanna ne va pas débouler avec du +40 à toutes ses caractéristiques comme ça, du jour au lendemain.
Mais...
Euh, je commence mon récit où ?
Le premier chapitre n'est pas un problème, il n'a jamais été question de le voir sauter ou tronqué.
Mais après... Je passe directement à l'étape 2, en évoquant les 3 années écoulées en quelques lignes ?
A la place du lecteur, je crierais au scandale. Cela donnerait un manque de cohérence, quelque part.
Il n'y a donc plus qu'à trouver quoi dire, et comment le dire... ^^'
Et j'ai bien 3 versions différentes de ces premières pages, croyez-moi... @__@
Au final, je n'ai pas osé trop m'étaler sur cette époque, c'est pour ça qu'il y a si peu sur les loups, entre autre... Je ne suis pas sûre de pouvoir beaucoup développer sur la période avec Anjani, mais je pourrais en effet étoffer celle avec les loups...

Allez, j'arrête de vous ennuyer avec mes réflexions !


Retour à la réponse @Omurah !
Spoiler
En parlant du chapitre 6, il est cool aussi. En fait tout ce tome 2 jusqu'ici est très bon,

C'est très gentil à toi, mais il est à beaucoup d'endroits perfectibles ! >.<
Le texte est encore très frais, c'est pour ça que j'ai du mal à l'améliorer, pour le moment.

mention spéciale au chapitre 6 donc, qui a un petit goût de Merlin l'enchanteur (le Disney, avec Joanna dans le rôle du jeune Arthur et Anjani dans un rôle à mi-chemin entre Merlin et Madame Mim).

Haaa, j'étais plus avec les livres de Terry Pratchett en tête, pour ma part... :D La 8e fille, par exemple...

Par contre j'ai toujours pas deviné à quelle époque on se situait xD
J'ai cru comprendre que le vieil homme dont parle Anjani, c'était Son Gohan, mais je ne saurais dire combien de temps s'est écoulé depuis la disparition de ce dernier, j'ai dû louper un indice dans les chaps x)

Allez, un peu d'aide : l'indice, c'est le bras de Joanna qui brille beaucoup, avec juste quelques mois d'intervalle à chaque fois... ? ;)

Bref, pour l'instant je ne m'inscris pas dans la logique "la fic que vous allez adorer détester", plutôt dans un élan de curiosité toujours renouvelée ^^

Chuputugumufugnuuuuu... ^///^ (traduction : merci, ça me fait très très plaisir!!)
Et moi, j'aimerais savoir commenter les fics avec ton enthousiasme et ta curiosité. Sérieux. Même quand j'aime, je n'arrive pas à le faire sentir comme toi.



Bon, un chapitre court, désolée. Je n'ai pas réussi à le retravailler. U__U'
(ni à trouver à le fusionner)
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-7-




Le village de Messin, jumelé à la commune de Quitomb, était un agréable petit village à une semaine de marche de la cahute de la sorcière. Le voyage pour s’y rendre passa en fait en trois jours pour les deux femmes et le loup, et ce presque sans incident.
C’était la première fois que Joanna sortait de sa forêt montagneuse depuis son réveil, et ce changement de décor l’étonna au plus haut point, comme elle n’avait pas imaginé qu’il puisse exister des endroits tels que les plaines.

Puis elle découvrit les maisons, non pas rectangulaires comme la cabane de la sorcière, mais sphériques, et enfin elle rencontra des gens.
Le village n’était pas très grand, et comptait moins d’une centaine d’habitants. Les premiers l’impressionnèrent, les suivants la laissèrent muette de stupéfaction. Il y avait certes des hommes et des femmes, des adultes et des enfants, des jeunes et des vieux, des peaux de différentes carnations, des yeux et des cheveux de couleurs différentes, mais aussi et surtout des bipèdes ressemblant à des canidés, des félins semi humains, et cela plus que toute autre chose la déboussola.



« A croire qu’elle n’avait jamais rencontré ce genre d’Humains avant son amnésie, » raconta Anjani à une vieille amie qu’elle avait retrouvée à Messin.
La sorcière connaissait très bien le village, le plus proche de son lieu de résidence, et avait emporté beaucoup de préparations utiles aux éleveurs locaux, ce qui avait permis aux ventes d’être bonnes et rapides, et il n’avait fallu que deux jours pour écouler le stock amené.
« Elle a été sage, heureusement, mais à chaque fois qu’il y avait quelqu’un de différent d’elle, elle se tétanisait et semblait le dévorer du regard, comme si elle trouvait ça incroyable que cela puisse exister, » se désola la sorcière.
« Ca alors ! Mais elle sort d’où ? Même en ville, il y a ce genre d’humains !

-Alors ça, ma chère, je me le demande. Au moins, son loup a préféré rester à l’écart du village. Il n’est absolument pas dressé, il aurait sûrement semé la panique… »
Son amie frissonna. « Un loup sauvage ? Chez nous ? Ça, tu peux le dire ! Pourquoi il vous a suivi ?
-Il semble se considérer comme le protecteur de la fillette. » Anjani se pencha vers son amie avec un air conspirateur pour lui murmurer : « C’est un loup qui pense !
-Un loup qui pense ? » Répéta l’autre, incrédule. « Mais… Attends, tu veux dire que la fille s’étonne de voir certains humains, mais trouve son loup normal ?

-Bah, je crois qu’il ne faut pas chercher à comprendre, à ce niveau… » La sorcière but une gorgée de son alcool de baies en soupirant de lassitude.
Un silence s’installa. L’amie attendait que la guérisseuse reprenne la parole, mais sa curiosité fut finalement la plus forte : « En tout cas, si je comprends, après la Sorcière des Singes, nous aurons la Sorcière des Loups ? C’est tellement étonnant de te voir prendre une apprentie !
-C’est parce qu’elle n’est pas mon apprentie. Je ne fais que lui apprendre ce qui lui faut pour se débrouiller. »
Le ton catégorique ne trompa pas la villageoise. « Depuis trois ans ? Et en lui apprenant à faire les potions, et à les vendre ? »

Anjani chassa l’argument d’un geste dédaigneux de la main. « Peuh ! Il faut bien qu’elle ait un moyen de gagner sa vie ! Elle est tellement naïve que sans ça, elle finirait mal !
-Oooh, mais c’est que tu t’en fais pour elle ! » Ricana son amie.
« Pas du tout ! C’est juste que… Oh, et puis zut ! Je n’ai pas à me justifier ! » La vieille femme reprit une gorgée en présentant un dos boudeur à sa comparse qui ne fut pas le moins du monde impressionnée.
« Tu l’aimes bien… Qui aurait cru cela ?

-Si tu lui dis quoi que ce soit à ce sujet, crois-moi, tu vas le sentir passer pendant une semaine, au pot ! » La menaça la sorcière en tendant vers elle un doigt déformé par l’arthrose.
« Allons, allons, je n’ai nullement envie de gâcher ton éducation… » Tempéra l’autre. « Et puis tu sais que la têtologie ne fonctionne pas avec moi. Je la pratique aussi, je sais la contrer.
-J’ai d’autres ressources pour te donner une diarrhée mémorable. Tiens, en parlant de têtologie… » Se remémora soudainement Anjani. « Elle n’a pas encore compris en quoi cela consistait.

-Tu as essayé de lui expliquer ?
-Bien sûr ! Et plusieurs fois, même ! » Se lamenta-t-elle.
L’amie sourit. « Voilà qui ne m’étonne pas…
-Comment cela ?? » Se hérissa-t-elle immédiatement.
« Tu es une sorcière exceptionnelle, Anjani, mais tu es nulle en relations humaines…
-Peuh ! » Renifla-t-elle dédaigneusement. « La fillette non plus, n’est pas fortiche en relations.
-Ah oui ?

-Sur la route on a croisé deux brigands qui ont cherché à nous détrousser. J’ai murmuré à la gamine de bien m’observer, que j’allais lui montrer comment la têtologie ça peut être utile dans plein de situations. Et là, elle s’est avancée en me disant qu’elle savait comment faire. Elle est allée droit vers le plus fort des deux et lui a filé un coup de boule. Le pauvre a été étalé en un coup, knock-out direct. Son comparse l’a ramassé et il a filé sans demander son reste. Et là, la gamine se tourne vers moi, et me sort : ‘Vous voyez ? J’ai réussi à résoudre le problème en me servant de ma tête, c’est de la têtologie, hein ?’ »

Les deux femmes éclatèrent de rire.
« Oh, et après, elle a rajouté : ‘Je crois que je vais éviter de faire de la têtologie, ça donne mal à la tête…’ Tu aurais vu la bosse qu’elle s’était faite, cette andouille ! »
Les rires redoublèrent.
« Alors, » demanda son amie, « tu penses la laisser se débrouiller seule quand, pour le marché ?
-Pas avant trois ans, crois-moi, » grommela la sorcière. « Cette enfant est trop crédule.
-C’est pour ça que tu refuses de lui montrer la moindre gentillesse ?
-On peut dire ça. Lâche la bride un instant, et elle fera don de tous ses produits. Elle ne comprend pas l’intérêt de vendre des produits qui sont faits pour aider son prochain.

-C’est pourtant comme les ouvertures faciles des boîtes, qui sont en fait dures à ouvrir !
-Oui, tout à fait. Parce que une boîte qui s’ouvre trop facilement c’est forcément un produit de basse qualité, dans la tête des gens. Et les produits gratuits sont moins efficaces, pour eux. »
Elles soupirèrent en chœur. « Haa, la têtologie est un art tellement subtil… »
Elles se regardèrent un instant et se remirent à rire de bon cœur.



Cependant, malgré sa grande résolution de ne laisser son élève se débrouiller seule que bien plus tard, elle fut obligée de s’en remettre à elle, six mois plus tard, à cause d’une entorse.



@Kouki : je l'ai fait, je l'ai mis, ce nom de ville... XD
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 7

Messagepar Heika le Dim Mai 28, 2017 19:55

-8-




Pour cette première excursion en solitaire, Anjani sélectionna soigneusement la destination.
Les indications de la sorcière menèrent Joanna à un village portuaire, dans une baie. L’ambiance étrange qui s’en dégageait arrêta net le duo à son entrée.

Feu du Ciel grogna son désaccord. Il voulait bien essayer de suivre son amie là où elle irait, mais il y avait tout de même des limites à ne pas franchir. Il était hors de question pour eux d’entrer dans un lieu qui puait autant la peur.
« Grand-mère nous a demandé de vendre ses potions ici, alors je vais entrer pour vendre les potions. Toi, tu n’as qu’à rester ici en gros couard, » l’attaqua-t-elle verbalement en reprenant sa route.
Le loup la suivit en grommelant que c’était quand même une mauvaise idée.

C’était pourtant un joli village installé au pied de collines qui formaient une cuvette et coupé par une rivière se jetant dans une crique. Un bras de terre semblait vouloir retenir l’eau douce et lui éviter de se mélanger à l’eau salée en fermant à moitié la baie. Tout autour du bassin se dressaient des maisonnettes blanches aux balcons fleuris de mille couleurs qui semblaient s’être installées en gradin pour être sûres que chacune puisse admirer l’immensité de l’océan.

Mais sur tous les visages étaient gravés la même inquiétude, le même désespoir. Ils avançaient en regardant le sol, ramassés sur eux-mêmes, et jetaient des regards en coin au duo.
Joanna s’installa sur le port, à l’ombre d’une maison, et étala sa marchandise sur une couverture. Feu du Ciel se coucha à côté d’elle et fit semblant de dormir, nerveux. Sans sa pupille, jamais il n’aurait mis les pieds dans un endroit aussi dangereux. Les Deux-Pattes étaient ses ennemis.
Tout en tentant de vendre sa marchandise, la jeune fille put observer les gens et leurs activités. Elle tenta d’intéresser des personnes, mais aucun ne voulait s’arrêter. Que ce soit pour travailler, pour aller pêcher, ou faire les commissions, tout se faisait rapidement, silencieusement. Même les enfants, les yeux pleins de larmes, passaient sans faire un bruit.

Et lorsque le soleil se coucha enfin, les rues étaient déjà désertes depuis une heure, et les volets bariolés fermés.
Feu du Ciel bâilla en se relevant. Il trouvait que cette journée n’était qu’une perte de temps, et suggéra de rentrer chez la vieille macaque.
« Anjani m’a demandé de vendre ses produits, Père. Je ne vais pas revenir bredouille, ou elle va me donner quelque chose à faire d’encore plus difficile. Et non, je ne vais pas non plus changer d’endroit. Elle a dit ici, ce sera ici. Elle a ses raisons. Je suis fatiguée, sortons d’ici. » Ils s’installèrent à un kilomètre du village, dans un bosquet.



Joanna ne trouvait pas le sommeil. Elle était étendue sur le dos, les yeux sur les étoiles, et tentait de se rappeler les noms des constellations que lui avait appris sa mentor. En parlant d’elle… La vieille savait-elle qu’il se passait quelque chose d’étrange dans ce village, pour qu’elle ait tant insisté pour que la vente se fasse ici et pas ailleurs ?

Une bonne sorcière se devait de cerner le problème de son client pour pouvoir lui apporter le remède le plus adapté, lui avait-elle appris. Mais là… Quel pouvait être le client ? Ils semblaient tous être embarqués dans un problème assez énorme… Elle se tourna sur le côté. C’était peut-être ça, en fait : avant de se concentrer sur un individu en particulier, ne valait-il pas mieux considérer le village en entier ? Si elle réglait le problème qui semblait tous leur peser, elle pourrait alors vendre ses produits aux gens qui en avaient besoin… Cela lui sembla, à première vue, une bonne idée. Contente de sa conclusion, elle s’endormit enfin.

Un grondement la tira brutalement de son sommeil. Ce n’était pas Feu du Ciel mais la terre elle-même qui grondait, grondait et vibrait. Le loup grogna en réponse, mal à l’aise. Il faisait toujours nuit, et seules les étoiles piquaient le ciel, comme la lune n’était toujours pas levée. Mais il y avait de la lumière du côté du port. Des éclairs illuminaient la crique, de l’eau jaillissait en gerbes étincelantes.
La jeune fille courut voir ce qui se passait. Jamais encore elle n’avait vu une telle chose !

Elle découvrit une scène pour le moins étrange : deux montagnes se battaient dans les eaux de la baie. Elle put rapidement discerner deux êtres, deux géants se tenant l’un à l’entrée du fleuve, l’autre à l’entrée de la mer. Ils faisaient dans les dix mètres de haut et semblaient entièrement carrés : une tête carrée, un corps trapu, des bras et des jambes épais, comme des bébés très enrobés. Ils se toisaient sans rien dire mais tentaient visiblement d’avoir raison à distance de leur adversaire en usant de leurs pouvoirs. Le géant de la rivière essayait de noyer celui qui se trouvait à l’entrée de la mer en propulsant sur lui des tonnes d’eau fournies par un fleuve soudainement en crue tandis que l’autre envoyait de l’électricité depuis ses doigts. Ils étaient visiblement insensibles aux pouvoirs adverses, mais les habitants du village voyaient leurs maisons saccagées par les trombes et les éclairs.

Au bout d’une dizaine de minutes les deux géants se tournèrent le dos et s’éloignèrent dans deux directions différentes.
Joanna se précipita dans les rues du village pour tenter d’aider les habitants, et finit par les trouver dans les rues les plus éloignées de la rivière et de la baie, tremblant de peur, les plus jeunes pleurant le plus silencieusement possible.

« Qu’est-ce-que c’était ? » Demanda-t-elle aux premières personnes.
« Nous n’en savons rien, » répondit un homme grisonnant. « Cela fait une quinzaine de jours qu’ils viennent, toujours à la même heure, et qu’ils s’affrontent ainsi, sans qu’il n’y ait jamais de gagnant.
-Et vous n’avez rien tenté pour essayer de sauver votre village ? » S’étonna l’adolescente.
« Bien sûr que si ! » Répliqua l’homme avec amertume. « Et nous y avons perdu nos meilleurs hommes. Beaucoup trop de villageois ont été blessés, à moitié noyés ou électrocutés ! Désormais nous préférons vivre à l’écart, là où ni eau ni éclair ne peuvent nous atteindre… »

La même résignation se lisait sur chacun des visages.
« Pourquoi vous ne partez pas d’ici ? » Demanda tout de même la jeune fille, perplexe. « Si c’est devenu impossible de vivre ici, autant changer d’endroit, non ?
-C’est NOTRE village ! » Se rebiffa un villageois non loin.
« Je suis née ici, je mourrai ici ! » Renchérit une femme.
« Ecoutez, mademoiselle, » reprit le premier interlocuteur, «Je suis le maire de ce village, et tant qu’il restera un seul habitant désirant y vivre, je resterai. Tout ce que nous possédons est ici, notre passé est ici. Nous ne pouvons pas partir.

-Je peux demander à mon loup de vous égorger rapidement, si vous le désirez. Ça vous coûtera seulement 5 zenis par personne, » proposa Joanna qui s’étonna ensuite des réactions scandalisées des villageois. Feu du Ciel s’interposa en grognant entre la foule hostile et sa pupille.
« Attendez ! » Leur cria-t-elle en reculant. « Je n’ai fait que chercher une solution à votre problème !
-Et nous assassiner serait une solution ? » S’énerva une femme.
« C’est vous qui m’avez dit vouloir attendre que ce village devienne votre tombeau ! On peut toujours agir, quand on le veut ! Mais vous ne le voulez pas ! Donc j’ai cru comprendre que vous vouliez mourir ici ? Et… Et je peux vous apporter cette solution ! » Sous le soudain déluge de pierres, elle dut déguerpir avec son loup.



« Ils ne sont pas commodes, dans le coin… » Elle s’était arrêtée à l’entrée du village, comme personne ne l’avait suivi.
Feu du Ciel éternua de mépris. Sa proposition était tout simplement stupide, il n’y avait pas lieu de s’étonner de leur réaction.
« Mais ils disent vouloir rester là, tout en ne faisant rien pour défendre leur village… Ils sont aussi faibles dans leurs têtes que des lapereaux regardant le renard se faufiler dans le terrier. Quoique le lapereau cherchera à fuir, lui. »
Le loup bâilla d’ennui. Ces Deux-Pattes n’étaient que des imbéciles. Il n’y avait pourtant pas trente-six solutions à un tel problème : soit on défend la tanière, soit on fuit pour s’installer ailleurs.

Joanna approuva et posa ses mains sur le mur à côté d’elle. Elle caressa, pensive, la surface blanche granuleuse sans écouter son père adoptif qui lui proposait de rentrer chez la sorcière et d’accepter les travaux supplémentaires, car ici ils avaient fait leur possible. Est-ce-que ses paumes seraient blanches après avoir été frottées à la peinture, comme autrefois ? Un foyer, une maison, un point d’attache, de rassemblement… Ces pensées lui créèrent une nostalgie jusqu’alors inconnue. Elle avait le sentiment d’avoir eu, autrefois, un endroit où revenir, un endroit où se sentir protégée. Mais ce n’était qu’un vague souvenir, pour elle ; à peine l’avait-il effleurée qu’il était déjà loin, emportant avec lui la mélancolie provoquée.
« Alors ce sera ça, la solution : je libèrerai leur village, » décida-t-elle à haute voix.
Feu du Ciel soupira de désespoir.
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 8

Messagepar omurah le Dim Mai 28, 2017 21:32

‘Vous voyez ? J’ai réussi à résoudre le problème en me servant de ma tête, c’est de la têtologie, hein ?’
Dat punchline :lol:

Chapitre qui se lit vite et bien, toute la discussion sur la têtologie était intéressante en plus c'est très vrai tout ce qu'elles disent ces deux-là :lol:

Sans fautes jusqu'ici pour moi sur ce tome 2 :D

-Je peux demander à mon loup de vous égorger rapidement, si vous le désirez. Ça vous coûtera seulement 5 zenis par personne

wtf :lol:

Curieux de voir comment elle compte libérer le village !
Je me demande si elle va la jouer Ulysse aux mille et une astuces :D
Ou alors elle va bourriner :lol:
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 8

Messagepar Masenko le Dim Mai 28, 2017 22:58

Hello !


Alors, j'arrive dans un moment où je me sens perplexe sur ton histoire... Je ne sais pas trop où tu veux aller :-s Surement développer l’héroïsme de Joanna... J'espère que tu vas réussir parce que, jusque là dans mon esprit j'ai du mal à la concevoir comme une héroïne de shonen qui se suffit à elle-même... Surement parce que je l'associe encore trop à toi ou moi, un être humain extérieur ...

Je crois que je commence à avoir envie de voir un nouveau personnage important apparaître aussi :p Parce que le chap 7 c'est une mise en situation et explication de choses qu'on savait déjà au final ! Donc il fut fort agréable et drôle à lire mais n'a pas fait avancer le Schmilblick (tu m'aurais demandé à quel chap le fusionner, je t'aurais dit qu'il aurait parfaitement eu sa place en suite du 6 ou en début du 8 ;) mais bon, éternel débat, tout ça....... :D ignore ce que je viens d'écrire :p en plus je sais que tu cogites beaucoup sur le sujet xD)

Mais je ne me désintéresse pas de ton histoire que je pense être la plus originale que j'ai pu lire jusque là avec une telle qualité d'écriture (avec le monde déluré d'Omurah peut-être :D) donc quoi que tu y mettes dans cette histoire je pense que, d'accord ou pas totalement avec ton scénario, je ne peux que le prendre au sérieux et continuer...


Bref, je te suis toujours et ai hâte de voir comment Joanna va devenir une héroïne de shonen ;)
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Chapitre 14 : Super Trahison

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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 8

Messagepar xela26 le Mar Mai 30, 2017 23:42

Un petit mot de ma part sur l'histoire que je suis toujours.
Ces derniers chapitres, avec la formation de Joana par Anjani sont assez plaisants. C'est bien écris et fort sympathique, tu retranscris bien le caractère un peu nunuche de Joana face à la veille sorcière rusée.
Concernant le dernier chapitre, Joana sera donc l'héroïne qui va sauver le monde. Curieux de voir où tu vas nous mener et quand le retour des éléments de la "vraie vie" ou de ceux de DBZ va advenir.
J'attends la suite avec intérêt donc.
J'ai aussi jeté un coup d’œil à ta galerie de dessins. Non seulement tu écris bien mais tu dessines bien aussi?
Tu es vraiment la femme idéale ! :lol: :lol: Quelles sont tes autres talents? :lol: :lol:
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 8

Messagepar Heika le Ven Juin 02, 2017 12:37

Wooooh, plein de réponses ! C'est Noël ! (dans les épisodes de Kamen Rider que je viens de regarder, c'était en effet Noël, vous voyez, vous êtes synchrones ! XD)

@Omurah :
Spoiler
‘Vous voyez ? J’ai réussi à résoudre le problème en me servant de ma tête, c’est de la têtologie, hein ?’
Dat punchline :lol:

Je vois tellement ptit Gokû dire ça, à sa place, dans une même situation... :3

Chapitre qui se lit vite et bien, toute la discussion sur la têtologie était intéressante en plus c'est très vrai tout ce qu'elles disent ces deux-là :lol:

J'avoue que ce chapitre est un peu "hors sujet", c'était un petit plaisir que je me suis fait, pour l'occasion. Et tu sais ce que c'est, quand on a une idée en tête, on ne l'a pas ailleurs, et je ne vois pas le récit sans, même si ça n'apporte pas grand-chose au final. XD
C'est la fin des chapitres hommages à Terry Pratchett. Promis. ;)

Sans fautes jusqu'ici pour moi sur ce tome 2 :D

... je commence à me demander si tu ne serais pas un concurrent pour mon côté "bon public"... ? XD
Ceci dit, merci ! <3

-Je peux demander à mon loup de vous égorger rapidement, si vous le désirez. Ça vous coûtera seulement 5 zenis par personne

wtf :lol:

Rappelle-toi, il y a trois ans : "Maieuh, le lapiiiin, il eeeeest moooooreuuuuuh !!"
Elle a trop bien appris la leçon sur la mort... ^^'

Curieux de voir comment elle compte libérer le village !
Je me demande si elle va la jouer Ulysse aux mille et une astuces :D
Ou alors elle va bourriner :lol:

La réponse rapidement ! ^___^



@Masenko :
Alors, j'arrive dans un moment où je me sens perplexe sur ton histoire... Je ne sais pas trop où tu veux aller :-s Surement développer l’héroïsme de Joanna... J'espère que tu vas réussir parce que, jusque là dans mon esprit j'ai du mal à la concevoir comme une héroïne de shonen qui se suffit à elle-même... Surement parce que je l'associe encore trop à toi ou moi, un être humain extérieur ...

Je n'ai qu'une réponse à cela, faite avec amûûûûûûr <3 :
Spoiler
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Spoiler
Je crois que je commence à avoir envie de voir un nouveau personnage important apparaître aussi :p Parce que le chap 7 c'est une mise en situation et explication de choses qu'on savait déjà au final ! Donc il fut fort agréable et drôle à lire mais n'a pas fait avancer le Schmilblick

Comme je l'ai dit à Omurah, j'avoue qu'il ne sert pas à grand-chose, et je l'assume... ;p Et ce sans pouvoir le supprimer... XD

(tu m'aurais demandé à quel chap le fusionner, je t'aurais dit qu'il aurait parfaitement eu sa place en suite du 6 ou en début du 8 ;) mais bon, éternel débat, tout ça....... :D ignore ce que je viens d'écrire :p en plus je sais que tu cogites beaucoup sur le sujet xD)

J'ai essayé les 2 options, ça n'a pas eu de rendu satisfaisant... >_<
Et pourtant, je me souviens d'un chapitre, plus loin, que j'ai fusionné à son précédent, puis, après réflexion, j'ai mis la fin dans le chapitre suivant. Tu vois, il y a du progrès, j'en viens même à scinder des chapitres pour une meilleure lecture... ^^

Mais je ne me désintéresse pas de ton histoire que je pense être la plus originale que j'ai pu lire jusque là avec une telle qualité d'écriture (avec le monde déluré d'Omurah peut-être :D)

Ouhlà, ma fic citée dans la même phrase que celle d'Omurah, et ce de façon positive. Juste WAH.
(je n'ai pas la prétention de penser que tu la mets au même niveau, mais WAH quand même !! °o°)

donc quoi que tu y mettes dans cette histoire je pense que, d'accord ou pas totalement avec ton scénario, je ne peux que le prendre au sérieux et continuer...

Aie confiaaaance...
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Huhuhuhuhuhuhuhuhhuhuhuhuhuhhuuuuuuu....

Bref, je te suis toujours et ai hâte de voir comment Joanna va devenir une héroïne de shonen ;)

Joanna, une héroïne...
...
Il faut que je retrouve le contrat, pour voir ce qui y a été spécifié.
Des fois, je me dis que je me suis faite avoir, en le signant...
Huhuhuhuhuhuhuhuhuuuuuuuuu...


@Xela :
Spoiler
Un petit mot de ma part sur l'histoire que je suis toujours.
Ces derniers chapitres, avec la formation de Joana par Anjani sont assez plaisants. C'est bien écris et fort sympathique, tu retranscris bien le caractère un peu nunuche de Joana face à la veille sorcière rusée.

J'espère qu'il ne te manquera pas trop son côté Super Nunuche ^^

Concernant le dernier chapitre, Joana sera donc l'héroïne qui va sauver le monde.

Faut vraiment que je retrouve mon contrat... °^°
"Va, Joanna ! Suis cette route, et deviens le Sauveur de l'Humanité !!"
Ha ? °o°

Curieux de voir où tu vas nous mener et quand le retour des éléments de la "vraie vie" ou de ceux de DBZ va advenir.

Suis Masenko et moi dans cette sombre forêt....
Huhuhuhuhuhuhuhuhuhuuuuuuuuu...

J'attends la suite avec intérêt donc.

HUHUHUHUHUHUHUHUHUHUHUUUUUUUUUuuuuuuu.... *SBAFFF*
Je crois que mon rire glauque a fini par taper sur les nerfs...

J'ai aussi jeté un coup d’œil à ta galerie de dessins. Non seulement tu écris bien mais tu dessines bien aussi?

Disons que je fais des portraits en 3/4 potables, oui ?
Quand on change d'orientation, ça devient plus compliqué... XD

Tu es vraiment la femme idéale ! :lol: :lol: Quelles sont tes autres talents? :lol: :lol:

Je sais très bien briser les coeurs ? °^°
(le pire, c'est que c'est vrai... T^T Au point que je finis par me demander si je ne suis pas cheaté)
Ah, et je suis archi nulle en cuisine ! (c'est pas un talent? Sûr ?)



Huhuhuhuhuhuhuuuuu...
Ahem, pardon.
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-9-




La fin de la nuit fut courte mais suffisante pour lui donner l’énergie de s’activer le lendemain.
Elle se faufila dès qu’elle le put dans le village à la recherche d’ustensiles pouvant lui servir pour lutter contre les deux monstres. Doutant d’avoir quelque aide que ce fut de la part des villageois, elle leur prit en douce des filets, des cordages et des harpons, et les stocka sur un toit proche de l’embouchure.

Feu du Ciel gardait ses affaires dans le bosquet où ils avaient dormi : il ne pouvait pas grimper sur les maisons comme sa pupille, et le voir courir dans les rues aurait alarmé les habitants. La jeune fille avait tout de même pris quelques affaires, et occupa le milieu de sa journée à confectionner des mélanges en prévision de son combat du soir. Anjani allait être sûrement furieuse de savoir que non seulement elle n’aurait rien vendu, mais qu’en plus elle avait utilisé des ingrédients pour un usage personnel. Mais Joanna se dit que le profit ultérieur serait sûrement supérieur à la dépense actuelle. Ça, ça serait sûrement un argument qui lui plairait. La jeune fille rit doucement pour elle-même. Que dirait la vieille si elle savait qu’en fait son élève n’avait que faire de ces histoires de profit, et qu’elle voulait simplement aider ces gens à la fois si misérables et si touchants dans leur attachement à ce lieu ?

Une fois ses préparations fin prêtes, elle les regarda, depuis son perchoir. Non, malgré le malheur qui les frappait, ils n’avaient pas succombé au désespoir au point de se laisser mourir. Ils étaient désemparés, à bout d’idées et de force, et avaient simplement besoin d’aide. Elle se jura de faire son possible pour eux puis prit un dernier repos avant la nuit.



La rumeur de l’eau qui s’enflait la tira de son sommeil. Aussitôt sur le qui-vive, elle entendit un pas lourd descendre la rivière. Le premier arrivait enfin.
Joanna s’estima chanceuse : la lune était déjà levée, ce soir-là, et son demi-disque éclairait suffisamment la scène pour lui permettre d’y voir convenablement.
La terre se mit à trembler, annonçant l’arrivée du second géant par le bras de terre qui fermait à moitié la baie. Ça, la jeune fille apprécia moins. Elle avait espéré pouvoir s’occuper du géant de la rivière avant que n’arrive celui de la mer… Cela compliquait la chose, mais ne la rendait pas impossible.
Elle se prépara.

Le mastodonte le plus proche leva les bras, et les eaux fluviales s’emballèrent, se précipitant vers l’antagoniste comme un raz-de-marée ; l’autre leva à son tour les bras et le fond de l’eau se souleva, coupant la force du déferlement. Puis celui qui avait manipulé la terre tendit ses mains vers son adversaire, et des éclairs en jaillirent.

Joanna n’attendait que ça. Elle jeta une gerbe de lances à têtes métalliques qui attirèrent la foudre ; cette dernière fit exploser les sacs de pois additionnés de soufre qui y étaient accrochés, et des masses enflammées retombèrent ainsi sur le premier géant, à la stupéfaction générale.
Le feu collant eut de l’effet sur le monstre, qui se mit à pousser des beuglements horrifiés tout en tentant d’enlever la substance poisseuse de sa peau. La jeune fille en profita pour lui sauter dessus et lui coller une bombe au piment dans le nez et les yeux.

Le second assaillant, voyant là une belle opportunité de remporter enfin la victoire, se précipita sur l’autre pour lui asséner de grandes gifles dans tous les sens. Il ne fut pas long avant de hurler à son tour de douleur sous l’effet du mélange piquant propulsé dans ses yeux.
Le géant de la rivière finit par se laisser tomber dans le liquide pour éteindre les maléfices, projetant l’adolescente sur le quai, où elle tomba rudement. Le second géant s’aspergea copieusement le visage d’eau avant de hurler :
« Mais ça ne va pas, la tête ?? »

Si elle n’avait pas déjà été à terre, la surprise autant que la puissance vocale auraient renversé la jeune fille.
« Ça vous prend souvent, d’attaquer les gens comme ça ?? » Continua-t-il de protester.
« Vous… Vous savez parler ?
-Bien évidemment, tu nous prends pour qui ? Des sauvages ? » Grogna-t-il, les yeux en pleurs. Ouvrant difficilement une paupière enflammée, il tenta de la saisir, l’air très mauvais.

Des pierres et des lances volèrent en pluie drue sur la main tendue.
« Ne la touchez pas, monstres !
-Allez-vous-en !
-Ne revenez plus ici ! »
Joanna tourna la tête et découvrit à la lumière de nombreuses torches les villageois rassemblés non loin d’elle, fourches et balais en main, bien décidés à en découdre… Tous ensemble.

Le géant, ouvrant difficilement les yeux, regarda l’attroupement, ahuri. « Pourquoi voulez-vous qu’on parte ?
-Vous détruisez nos maisons et blessez nos meilleurs hommes ! » Protesta le maire, porte-parole des villageois.
Le géant aux yeux enflammés et le géant au visage brûlé se regardèrent perplexes. « Nous avons fait ça ? » Demanda l’un à l’autre qui haussa les épaules, perplexe.

Joanna se releva. « Pourquoi vous venez ici, depuis deux semaines ?
Le Géant de l’eau s’assit pour pouvoir arroser ses brûlures plus facilement. « Je me suis dit, il n’y a pas longtemps, que je pourrais faire du commerce avec les Humains qui vivent pas loin, alors je suis venu au village… Et quand je suis arrivé, j’ai vu que mon frère était venu lui aussi…
-J’ai eu la même idée, mais je suis arrivé avant lui ! » Se justifia l’autre Géant.
« Menteur ! Tu venais tout juste d’arriver ! » S’écria le premier en se relevant pour de bon.
« Et alors ? J’avais un pas d’avance sur toi, donc c’est à moi de faire du commerce ici ! Va te chercher un autre village ! » Ils recommençaient leur dispute, créant la panique sur la berge.

Joanna cria pour attirer leur attention et manqua de se faire emporter par les remous provoqués par les corpulents personnages ; elle sauta prestement sur les toits puis sur l’épaule du plus proche et hurla, les arrêtant net.
« Aïe, pourquoi tu me hurles dans l’oreille ? » Se plaignit celui sur qui elle était.
« Parce que ça fait la cinquième fois que je vous appelle ! » Leur répondit-elle, un peu excédée, créant la surprise chez les deux frères gigantesques.
« Nous ne t’avions pas entendu… » S’excusa le premier.

Elle s’assit. « C’est pour ça que les gens d’ici ne veulent plus de vous. Vous arrivez, vous vous battez sans véritable raison…
-Parce que tu juges que lui faire comprendre que c’est MON village n’est pas une raison ? » Se fâcha le second.
« Même pas en rêve, c’est le mien ! » Renchérit le premier.
« ATTENTION, j’ai encore des bombes au poivre ! » Menaça Joanna en se redressant. « Si vous recommencez, je vous les envoie ! »
Les deux Géants se tinrent coi.

« Monsieur le Maire, vous pouvez revenir leur expliquer ! » L’homme revint doucement, inquiet à l’idée de revoir les Géants se disputer.
« Vous les avez entendu, n’est-ce-pas ? » La jeune fille préféra engager la conversation, comme personne d’autre ne semblait vouloir prendre l’initiative. « Ces deux Géants voudraient commercer avec vous.
-A… Alors pourquoi vous cherchez à détruire notre village ? » Se risqua à dire l’homme d’un certain âge.
« Nous ne cherchons pas à détruire quoi que ce soit… » Répondirent les deux frères, perplexes.

« Et mon village, alors ?? » S’emporta le maire, le rouge lui montant aux joues. « Non mais vous avez vu dans quel état il est, avec vos histoires ??? » Il désigna les bâtiments derrière lui, abîmés par les flots, les projections de terre, le vent et les éclairs.
« … C’est nous qui avons fait ça ? » S’étonna le premier Géant.
« Vous en êtes sûr ? Il n’était pas déjà comme ça ? » Essaya le second, un peu piteux.
Le visage du maire vira au cramoisi. « Mon village n’est peut-être pas neuf, mais il n’est pas une ruine !!
-Je l’ai vu, hier, » appuya Joanna. « C’est un éclair qui a fait cette marque, sur cette maison. »

Les Géants se tassèrent, piteux.
« Vous auriez dû nous dire plus tôt… » Se risqua le premier.
« Ces gens ont essayé, » signala l’adolescente en désignant les blessés groupés non loin. « Vous avez failli les tuer.
« Ils ont même tenté de vous envoyer leurs harpons ! » Le maire était au bord de l’apoplexie.
« C’est vrai qu’on a le cuir plutôt épais, pour éviter les échardes… » Fit un des deux géants, gêné.
« Ce n’est plus vraiment des échardes, à ce niveau-là… » Nota la jeune fille. « Vous vouliez vendre quoi, au fait ?

-Mes services, » répondirent les frères en chœur.
« Nous n’avons pas besoin d’entreprise de démolition, » fit le maire.
« Je contrôle l’eau et le vent, » s’expliqua celui qui était au début à l’embouchure de la rivière, « je peux contrôler les crues quand il pleut trop fort, et aider à fertiliser les champs… Et avec moi vos bateaux auront toujours un vent favorable pour entrer et sortir du port…
-Oui, mais moi je contrôle la terre et les éclairs, » intervint celui qui restait à l’entrée de la baie pendant les combats. « Avec moi, vos cultures pousseront favorablement ! Et je peux charger des générateurs en cas de panne d’électricité !
-Mais… Vous ne travaillez absolument pas en concurrence, » fit remarquer le maire, désabusé. « Vous êtes complémentaires…

-Ah bon ? » S’étonnèrent sincèrement les deux frères.
« Vous n’aviez pas besoin de vous affronter de la sorte…
-Vous ne voulez pas leur laisser une chance ? » Intervint Joanna.
« S’ils font plus attention à ce qui les entoure, et qu’ils nous aident à réparer leurs dégâts, nous pourrions envisager d’écouter leur proposition, » réfléchit le maire. « Après tout, nous avons eu la chance de ne pas compter de mort, avec tout ça… »

Les deux Géants s’inclinèrent très bas. « Merci, merci beaucoup !! » Répétèrent-ils en boucle au petit homme devant eux. « Maman va être si contente de savoir qu’on a trouvé un travail !
-Votre mère ?
-Oui, c’est elle qui nous a poussés à nous en aller, pour qu’on se trouve du travail !
-C’est comme ça, dans notre famille, quand on devient un grand ! »
Le maire préféra éviter tout commentaire à ce sujet.



Les géants se retirèrent pour la fin de la nuit, avec la promesse d’être là au petit matin pour aider aux réparations.
Le maire se tourna alors avec la jeune fille qui se tenait à ses côtés. « Merci à toi d’être intervenue avant qu’ils n’aient démoli notre village…
-Pas de souci. Vous croyez que je pourrai revenir, quand il fera jour, pour essayer de vendre quelques produits ? Si je rentre totalement bredouille auprès de mémé Anjani, je vais…
-Anjani ?? » S’écria l’homme à mi-chemin entre la panique et la surprise. « Tu la connais ?
-Oui, c’est elle qui m’apprend plein de choses…
-La di… Disciple de la Sorcière… Je suis désolé de t’avoir si mal accueilli ! Bien sûr que tu pourras revenir demain ! Nous t’achèterons tout ! » Paniqua-t-il un peu.

« Ah, chouette ! Merci, vous me sauvez ! Sur ce, il est grand temps d’aller dormir ! A demain ! » Elle commença à s’éloigner, puis une pensée la traversa, et elle rajouta, à l’intention du maire : « Et je suis contente d’avoir appris quelque chose, grâce à vous : apparemment, ça n’est pas une bonne idée de proposer aux gens de les tuer pour les aider !
-… Il vaut mieux éviter, en effet… » Répondit machinalement l’homme, sidéré. Et il rajouta pour lui-même, la voyant s’éloigner de nouveau : « … Mon Dieu, elle est aussi folle que sa maîtresse… »



Lorsqu’elle se présenta à l’entrée du village, le lendemain matin, Joanna fut surprise du changement qui s’y était opéré : les maisons n’étaient pas encore réparées, mais les gens étaient souriants, accueillants. Elle se vit offrir de la nourriture, qu’elle accepta avec grand plaisir, et même son loup eut droit à des morceaux de viande de premier choix, ce qui lui fit dire que finalement, cet endroit n’était peut-être pas si désagréable que cela.

Elle s’installa de nouveau sur le port pour vendre ses affaires, et en profita pour regarder comment les Géants se comportaient désormais avec les villageois. Les deux êtres de grande taille devaient visiblement avoir des problèmes d’audition, parce que les Humains étaient en train de leur bricoler des harnais pour que les enfants puissent s’installer sur leurs épaules pour leur transmettre les directives, comme elle avait fait la nuit précédente. A moins qu’ils ne soient simplement très distraits, pensa-t-elle. En tout cas, l’idée ravissait les jeunes qui se disputaient pour savoir qui aurait le privilège d’être le premier à conduire un Géant.

Le Maire avait eu raison : tout le stock emmené fut vendu en moins d’une heure. N’ayant pas pensé que ça serait si facile, la jeune fille décida de rester encore un peu et d’aider à la reconstruction. Sa vitesse et son agilité furent très appréciées, et une femme déclara, en lui mettant une claque dans le dos : « On pourra dire ce qu’on voudra, mais y’a pas à dire, tu es bien plus sympa que la sorcière qui t’enseigne ! »
Le Maire, en l’entendant, pâlit, redoutant le pire, mais fut surpris de voir la disciple rire de bon cœur en retour et répondre le plus naturellement du monde :
« Ça, être plus aimable qu’elle, c’est pas difficile ! Elle est d’un grincheux ! »

Un homme s’étrangla comme il était en train de boire au moment où l’adolescente avait dit cela. Un pêcheur ne put s’empêcher de lui demander : « Mais elle ne te fait pas peur, la Sorcière ?
-Non, pourquoi, elle devrait ? Elle vous fait peur, à vous ? » Joanna fut assez surprise du silence qui s’installa en retour. « Bah, je sais qu’elle n’est pas commode, mais elle est surtout bourrue et pas très douée pour dire des gentillesses… Elle est gentille, à sa façon, vous savez ? »
Les gens la regardèrent, perplexes. Ils n’avaient jamais envisagé la sorcière sous ce jour-là.

« … C’est vrai que la fois où mon fils avait été très malade, elle a pris un vase plutôt que de l’argent… Je n’avais pas les moyens de lui acheter son médicament, à ce moment-là… » Réfléchit tout haut une femme.
« Et moi, une fois, elle a absolument tenu à m’échanger un poisson contre une pommade, alors que je ne lui avais rien demandé, et deux jours après j’ai eu une grosse crise d’urticaire que son remède a soulagé ! Je ne sais pas comment elle a su, mais elle m’a tiré une sacrée épine du pied, cette fois-là ! » Renchérit un homme.
Et là chacun partit de son anecdote montrant qu’il avait lui aussi eu beaucoup de chance avec la vieille femme.

Joanna les regardait en souriant. Elle espérait devenir un jour une personne aussi respectée que son mentor.
Un des Géants s’approcha alors d’elle en lui tendant quelque chose. « Je voudrais t’offrir ceci pour te remercier… Sans toi, mon frère et moi n’aurions jamais pu nous mettre d’accord, et nous aurions fait beaucoup de mal à ces gens.

-C’est gentil ! Qu’est-ce-que c’est ? » Elle regarda dans la paume de deux mètres carrés de surface, et vit en son centre quelque chose briller dans un pli. Intriguée, elle grimpa dedans et ramassa une boule grosse comme une balle de tennis. Elle était dans une matière s’approchant du verre, ou du cristal, elle n’aurait su dire. Elle la tourna et retourna dans tous les sens, et s’émerveilla de voir que les sept étoiles rouges visibles au cœur de la sphère orange présentaient toujours la même vue. Elle la regardait, émerveillée, et soudainement elle se fit pensive. « Dis-moi, tu l’as eu où ?

-Je n’en sais rien, je l’ai trouvée collée sous ma chaussure. Je ne sais pas depuis combien de temps elle y était. J’ai trouvé que c’était un joli caillou… Il te plaît ?
-Enormément. Merci beaucoup ! » Elle descendit sur la terre ferme. « Il va falloir que j’y aille. Vous deux, n’oubliez pas d’écouter les gens, hein ? » Dit-elle aux deux géants en leur tendant une main qu’ils serrèrent précautionneusement en promettant.
Feu du Ciel, en entendant qu’ils allaient reprendre la route, s’était relevé d’un bond pour se rapprocher de sa fille adoptive.
« Monsieur le Maire, merci pour votre aide… Au revoir, tout le monde ! Portez-vous bien ! »
Elle partit sous les salutations générales.
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Heika
 
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 9

Messagepar Heika le Mer Juin 07, 2017 13:15

J'ai passé les 2100 vues !!
Merci, merci !! <3

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-10-




Cela faisait une semaine que Joanna était rentrée chez la sorcière ; cette dernière avait été satisfaite du rapport de sa disciple et de la vente des produits, mais elle lui avait tout de même assigné des corvées soi-disant pour rembourser les affaires utilisées gratuitement. Anjani appréciait que la jeune fille travaille vite et bien, apprenne rapidement et trouve même à améliorer les techniques, tout en se montrant docile ; elle n’avait cependant eu de cesse de guetter les signes de la rébellion adolescente qui allaient forcément se manifester un jour, mais la jeune fille n’en avait eu jusqu’alors aucun symptôme. Le maximum qu’il avait pu y avoir jusqu’à présent avait été quelques soupirs lors de l’assignation d’une tâche pénible, mais il n’y avait pourtant pas besoin de lui répéter deux fois l’ordre pour qu’elle s’y plie.

Quelle ne fut malgré tout pas la surprise de la vieille femme en trouvant l’adolescente désœuvrée, occupée à regarder une jolie boule orange cristalline, allongée non loin de la cabane.
« Dis donc, toi, tu ne devais pas faire la lessive ? » Protesta l’ancienne.
« Je l’ai laissée aux singes. Ils tenaient tellement à apprendre à la faire que je leur ai montré… » S’expliqua Joanna en haussant les épaules. Elle détourna quand même son regard de la sphère pour regarder sa maîtresse. « Ils vont être tristes, ils voulaient vous en faire la surprise, ce soir. Vous pourriez faire comme si vous n’étiez pas au courant, dites, grand-mère ?

-On verra, » éluda la vieille. Apprendre aux singes à faire la lessive ? Qu’est-ce-que c’était encore que cette bêtise ? Même avec sa faculté télépathique, elle n’avait jamais réussi à faire comprendre aux primates l’intérêt de certaines tâches, et ils n’avaient jamais été autre chose qu’une compagnie divertissante. Enfin, elle verrait bien le soir si la fille s’était vantée. Elle reporta son attention sur l’objet entre les mains de sa disciple. « Et ça ? Qu’est-ce-que c’est ?
-C’est un des Géants qui me l’a offert. C’est à moi. » C’était bien la première revendication matérialiste de la part de la jeune fille qu’avait entendu la vieille femme depuis trois ans, en dehors de son fameux talisman.

Montrant un visage impassible, elle tendit une main osseuse vers l’adolescente.
Joanna se redressa et dévisagea fixement le visage plus fripé qu’une vieille pomme pendant quelques longues secondes ; on pouvait lire dans les yeux noisette plongés dans les yeux bleu délavé une lueur de défi. L’air sembla épaissir autour d’elles. Anjani ne bougeait pas d’un cheveu, mais sa présence se faisait de plus en plus écrasante. L’adolescente fronça soudainement les sourcils et posa prestement la sphère dans la main tendue, un peu contrariée.

Satisfaite, puis perplexe, la sorcière regarda la boule sous tous les angles. « Voilà un cadeau qui n’est pas commun…
-Vous l’avez donc senti, vous aussi ?
-Senti ? Quoi donc ? » Elle qui n’aimait pas être prise à défaut, elle ne put s’empêcher de poser cette question.
« Il y a quelqu’un dans la boule. Un esprit endormi. Vous le sentez aussi, n’est-ce-pas ? »
Face à l’intense regard, la vieille femme dut se concentrer sur la boule. Elle y passa un long moment. Une fois son inspection terminée, elle souffla de fatigue.

« Alors ? » Lui demanda immédiatement Joanna. « Vous avez pu le réveiller ? Vous savez qui c’est ?
-Absolument PAS, » ronchonna la vieille femme, mécontente d’étaler son ignorance. « Pour moi ce n’est qu’une bête boule avec des étoiles dedans !
-Mais elle est magique, non ? » Insista la jeune fille. « Vous avez vu comment les étoiles semblent rester en place quand on la bouge ? Si ce n’est pas surnaturel, ça…
-Hmmm, je te l’accorde, ce n’est pas une boule en verre normale, » concéda la sorcière, un peu moins irritée grâce à la curiosité que ce détail venait d’éveiller en elle.

Joanna, contente de voir que sa mentor commençait enfin à s’intéresser à l’objet, continua : « Et le Géant m’a dit qu’il l’avait trouvée sous sa chaussure ! Il a marché dessus pendant on ne sait pas combien de temps ! Ce n’est pas du verre ! »
Anjani regarda un instant la boule, perplexe, et la cogna aussi soudainement que brutalement sur un rocher à côté d’elle, tirant un cri d’horreur à sa disciple.
« Effectivement, elle n’a aucune égratignure, cette boule, » constata-t-elle alors sous les yeux horrifiés de la jeune fille. Cette dernière préféra la lui reprendre de force, paniquée à l’idée de voir l’objet abîmé.

« Rien, elle n’a rien, » souffla Joanna de soulagement. « C’est un objet magique, je vous l’avais dit !
-Possible, » concéda la sorcière à contrecœur. Elle regarda la jeune fille frotter vigoureusement la boule avec son foulard. « Que fais-tu donc encore comme ânerie, mon enfant ?
-C’est magique, et il y a quelqu’un qui dort dedans. C’est peut-être un génie qui réalise les vœux, comme la lampe de Sinbad ?
-Je ne connais pas de Sinbad, et ça fait des siècles que les lampes à génie ont été détruites, fillette, » se désespéra l’ancienne. Elle se releva brusquement, à la surprise de sa disciple. « Attends, je viens de me rappeler de quelque chose… » Sans un mot de plus, elle partit à sa cabane.
Intriguée, Joanna la suivit, et la trouva le nez dans les livres ornant la petite bibliothèque de la masure.



Cela faisait bien une vingtaine de minutes que la sorcière cherchait un vague souvenir dans ses grimoires. Autour d’elle, la cabane était en désordre, la poussière des vieux ouvrages volait en tous sens, les manuscrits étaient empilés partout.
Joanna, fatiguée d’attendre, s’était assoupie sur la table, la boule orange posée juste devant elle.
Anjani, triomphante, posa bruyamment un vieux livre de contes et légendes face à la jeune fille qui se réveilla en sursaut.

« J’ai trouvé ! Je suis sûre que c’est cela !
-Quoi ? Vous avez trouvé ? Trouvé quoi ? » Bafouilla l’endormie.
« Ton histoire de Génie de la lampe n’était peut-être pas si stupide que cela, » répondit la vieille. « Il y a une légende peu connue, que j’ai transcrite ici, qui raconte qu’il serait possible d’invoquer un être pouvant réaliser un vœu en réunissant sept boules étoilées. Elles sont oranges, et ont de une à sept étoiles, et sont appelées les Boules du Dragon. »

Joanna, encore avachie sur la table, regarda la sphère qui reposait contre le dessus de son bras gauche. « Et j’ai une boule, orange, avec sept étoiles dedans… » Sa pensée s’évanouit alors en voyant l'expression de la sorcière qui regardait la sphère contre son bras. Elle avait les yeux qui sortaient presque de la tête de surprise, et la bouche prête à gober les mouches. Elle leva le bras et regarda la boule, qui était toujours telle qu’elle l’avait vue. Puis elle regarda son bras, qui était normal, avec sa cicatrice couleur chair, comme d’habitude. Elle leva les yeux vers la vieille, interrogatrice.

« La boule, » ordonna l’ancienne. « Sur ton bras. Maintenant. »
Joanna obéit sans comprendre. Et comprit enfin le pourquoi de l’air ébahi de sa maîtresse : là où elle avait appuyé la sphère, sa cicatrice brillait faiblement. Uniquement la cicatrice, pas la chair normale. Elle retira la boule, la reposa à un autre endroit de la cicatrice, recommença une fois, deux fois, puis la fit rouler du coude à la main et de la main au coude.

« Ca alors ! Vous avez vu ? » S’écria-t-elle joyeusement à l’attention de la femme en face d’elle.
« Bien sûr que j’ai vu ! » Râla l’ancienne. « Je ne vois que ça ! … Ça te fait mal ?
-Non, pourquoi ?
-Parce que ça ressemble à ce qui s’est passé l’autre fois.
-Ha ? Ah oui, tiens…
-Que sens-tu ? Tu as peur ? Mal ?
-Non, rien de tout cela… » Joanna plongea son regard dans la boule posée sur la cicatrice de son bras et se concentra.

« Alors ? » Finit par s’impatienter la sorcière, au bout de quelques minutes.
Joanna cligna des yeux, un peu surprise. « Oh, pardon, je vous avais oubliée…
-Alors ? Tu as appris quelque chose ? » Relança-t-elle, vexée.
« Je sais où sont les six autres boules, » répondit-elle calmement. « C’est assez difficile, mais je les ai senties toutes les sept, à un moment. Je peux les trouver !

-La belle affaire ! Et qu’est-ce-que tu en feras ?
-J’invoquerai le Dragon Sacré et je lui demanderai de réaliser mon vœu. »
Après un bref silence de surprise, la vieille femme éclata de rire. « Ton vœu ? Et qu’est-ce qu’une gamine comme toi pourrait bien avoir comme vœu à faire exaucer ? »
Elle s’arrêta de rire en suivant, lorsqu’elle vit l’expression blessée qui s’affichait sur le visage de l’adolescente.
« Allons, fillette. Tu crois que tu es ici pour quoi ? » Reprit Anjani. « Ce que je t’apprends te permettra de réaliser ce que tu souhaites, par la force de tes mains, de tes bras et de ton cerveau.

-Je ne peux pas tout faire. » Le ton de la disciple était distant.
« Non, heureusement. Si tu ne peux pas réaliser quelque chose, c’est qu’il n’a pas à être réalisé. Arrête de rêver à des chimères, et garde plus les pieds sur Terre.
-Je ne suis pas un vieux machin qui n’a plus rien à attendre de la vie, moi ! »
La sorcière regarda un moment la porte qu’avait claquée l’adolescente en sortant précipitamment. Elle finit par s’asseoir au coin de son lit, laissant transparaître cette fragilité due à l’âge qu’elle s’efforçait de masquer en permanence. « Je n’aurais pas dû rire, » se murmura-t-elle d’une voix faible. « Si seulement je n’avais pas ri… Je ne l’aurais pas perdue. »



Un peu plus tard, Joanna, assise sur la falaise surplombant le territoire de la Sorcière, regardait l’immensité l’entourant, la boule entre les mains. Il faisait nuit, et le ciel était tout piqué d’étoiles. La forêt formait un tapis sombre sous eux. L’air vibrait sous le chant des grillons et tressautait lorsque bruissaient des feuilles sèches sous le pas léger des animaux nocturnes. Une ombre noire se découpa sur le ciel étoilé, et plongea sur une terrasse un peu plus haute. Un bref cri de rongeur indiqua que telle une Mort silencieuse, la chouette avait frappé juste et bien.

Le sureau exhala son odeur particulière, prévenant la jeune fille de l’approche d’un être. Avec un éternuement, Feu du Ciel s’annonça et s’installa à côté de sa fille adoptive.
Avec un soupir, il lui indiqua que la vieille guenon était venue le voir avec une requête. La sorcière n’était pas tout à fait d’accord que son élève parte déjà, et avait voulu savoir si le loup pouvait y faire quelque chose.
« Que lui as-tu répondu ? »
Le loup la regarda en coin. Elle était suffisamment grande pour quitter la Meute et faire ce qu’elle voulait. Elle n’était plus démunie comme à son arrivé. La guenon avait rempli son office.

« Tu sais, je suis désolée de lui avoir crié dessus… Je m’excuserai en rentrant. » Joanna leva les yeux vers la voûte céleste, le cœur lourd. « Je dois partir. Je resterais bien, mais… J’ai un vœu à réaliser. Et les boules du Dragon sont loin… J’ai peur de pouvoir faire mon vœu trop tard, si je ne pars pas dès maintenant. Ça va me prendre du temps, de toutes les atteindre. »
Feu du Ciel bâilla devant ses explications. Elle n’avait pas besoin de se justifier. Si elle avait décidé quelque chose, elle n’avait plus qu’à le faire. Il n’y avait pas à tergiverser cent-sept ans.

Elle passa un bras autour du cou épais. « Comment je vais faire, sans toi et tes bons conseils ? »
Il lui lécha un peu le visage en retour. Il avait envie de bouger, lui aussi, et il n’avait plus de meute depuis un an pour le retenir.
« Tu… Tu veux dire que… ? »
Il lui donna un petit coup de tête. Il n’allait pas la laisser comme ça. Elle manquait malgré tout de bon sens, et elle était trop pleurnicheuse toute seule pour qu’il la laisse partir seule en gardant l’esprit tranquille.
Elle le serra plus fort, émue. « Tu es fou… Tu aurais pu enfin être débarrassée de moi… »
Il éternua dédaigneusement. Sans lui, elle ne ferait pas long feu, alors là non plus, il n’y avait pas à réfléchir plus longtemps.
Elle n’eut pas besoin de lui dire combien ce choix la rassurait.



« Quand tu reviendras, je ne serai plus là, » avaient été les derniers mots de la Sorcière des Singes. Joanna marchait rageusement, énervée par le côté mauvais perdant de la vieille femme. Elle allait revenir pour suivre son enseignement, elle le lui avait dit, et voilà ce qu’elle avait eu comme réponse. La vieille guenon avait l’intention de changer de maison ? Alors elle la retrouverait ! Et la sorcière serait tellement heureuse de la voir respecter sa promesse qu’elle ne pourrait que la reprendre avec elle !
Cette contrariété ne fut rapidement plus qu’un souvenir doublé d’une promesse. Elle reviendrait quand elle aurait réuni les sept boules, et la sorcière serait fière de voir ce qu’elle serait devenue.
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 9

Messagepar xela26 le Mer Juin 07, 2017 19:46

Beau chapitre.

La quête des DB ( et du passé) démarre enfin. Sympa ce petit parallèle avec le début des aventures de Goku quand il quitte sa montagne.
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 9

Messagepar Masenko le Mer Juin 07, 2017 20:32

Oyééé !

Choueeeeeeeeeeeeeette de l'avancement tout plein !! :D

J'ai beaucoup aimé l'aventure du chapitre 9 ! Bien foufou ! :) J'ai été surprise que tu ailles dans cette direction et elle est tout à fait dragonballienne ! bravo ! :D J'ai bien ri !

Concernant le chap 10, il est agréable de voir que la p'tite jojo s'émancipe ! :) j'aurais encore plus aimé un p'tit témoignage d'affection visible de la part d'Anjani mais je ne désespère pas de le voir arriver plus tard :D *sentimentale powaaa*

Après si je dois voir un défaut j'ai trouvé la conversation étrangement un peu longuette mais je ne sais pas où je couperais... Peut-être transformer quelques petites phrases en discours rapporté... Mais c'est du chipotage !


Et cette taille de chapiiiiitre, bravooooooooooooooooooooooooo ;) (juste pour ça, ne touche pas à la taille du dialogue :D)
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Chapitre 14 : Super Trahison

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Re: Sykia tome 2 : Un autre passé chap. 9

Messagepar omurah le Ven Juin 09, 2017 16:42

Excellent chapitre 9
Non vraiment j'aime beaucoup
De toute façon tout ce qui approche de près ou de loin l'ambiance des récits mythologiques ça a le don de m'accrocher très facilement

Puis avec ça t'arrives quand même à garder une certaine ambiance bon enfant à la DB...

Non franchement j'ai toujours rien à redire !

Sauf...

« Je n’aurais pas dû rire, » se murmura-t-elle d’une voix faible. « Si seulement je n’avais pas ri… Je ne l’aurais pas perdue. »

Arrrrgh!

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Je m'en vais formuler la même critique qu'avec la séquence de Trunks qui repense au geste de son père...

Je trouve cette scène d'Anjani excellente, mais tu en as trop dit :'(
Il aurait fallu, selon moi, s'arrêter à « Je n’aurais pas dû rire, ».
Ou alors !
S'il fallait garder la suite, alors il aurait fallu faire, toujours selon moi, que Joanna n'ait pas claqué la porte ni houspillé Anjani. Ce qui aurait créé un contraste entre l'explicite de la réaction de la jeune fille et l'implicite décrypté par Anjani pour le lecteur.

Je sais pas si tu arrives à voir ce que je veux dire ?

(moi je me comprends, mais j'arrive pas à expliquer).

Cela dit, le «-Je ne suis pas un vieux machin qui n’a plus rien à attendre de la vie, moi ! » c'était très bien senti.
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