Re: Sykia tome 3 : la planète Vegeta chap 16
Publié: Ven Sep 06, 2019 1:23
Couuucouuuu !
...
Punaise, je suis VRAIMENT en train de me calquer sur la CAF, moi... >__>
Bon, bref...
@Xela > Mais je ne suis pas partie bien loin, la preuve en est que je traîne tous les jours mes guêtres sur le forum, même si je survole plutôt qu'autre chose ce qui est posté !
Tu as peut-être simplement une bonne mémoire, pour avoir si facilement raccroché ?
La suite est lààà ! (avant les prochains 3 mois d'attente...)
Et pis encore merci à toi d'être toujours présent, fidèle au poste ! Tu es formidable !
@Masenko > Olaaaaa toaaaah !
Vouzizi ? Je vous croyais zozo ?
Hum...
Il se trouve que j'étais justement en train de mettre la dernière main au chapitre suivant...
N'hésite pas à visionner la vidéo d'origine de ce gif...
Allez, c'est parti pour le nouveau chapitre !
Après, je vais devoir affronter le plus terrible chapitre qui soit : le 18.
Je bloque énormément dessus. >.<
Mais à un point que vous n'imaginez pas.
Peut-être qu'une fois vaincu, la suite viendra plus facilement ?
J'ai espoir ! ^^/
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La période d’incarcération se termina enfin.
Un garde ouvrit la cellule de la métisse. « Tu es libre. »
Joanna le remercia en souriant. « Et… Est-ce-que je pourrais avoir un peu d’aide pour ramener mes affaires au palais, s’il vous plaît ? »
L’homme s’éloigna en faisant la sourde oreille, la laissant avec ses bagages. Elle avait tout soigneusement emballé après le petit-déjeuner, comme elle savait regagner enfin sa liberté, et à ce moment-là le luxe dont elle avait joui durant son incarcération lui avait plus que jamais sauté aux yeux : combien de prisonniers pouvaient se vanter d’avoir eu droit à un bureau, une chaise, des livres, du matériel de dessin et d’écriture, des couvertures supplémentaires, et un coin toilette portatif ? Elle regarda le paravent replié avec appréhension. Elle avait été bien contente de l’avoir lorsqu’elle avait eu besoin de se laver et de se soulager, pour ne pas courir le risque d’être surprise en position gênante, mais comment allait-elle l’emmener ? Déjà que transporter la table et la chaise n’allait pas être facile, alors avec le paravent en sus…
Elle n’avait pas le choix, constata-t-elle en soupirant. Elle renversa la table, mit la chaise dessus, le paravent, chargea bassines, livres et papiers, et souleva le tout pour le porter sur sa tête.
Elle soupira de nouveau lorsqu’elle constata que la table ne passait pas la porte de la cellule de cette façon ; elle dut tout poser, décharger, passer la table en la penchant, recharger dans le couloir et enfin, enfin ! Elle put se mettre en route vers le palais.
Mais son calvaire ne s’arrêtait pas là… Elle avançait avec hésitation dans les couloirs, s’arrêtant à chaque intersection pour étudier les marques qui y étaient apposées, s’engageant dans une voie sans assurance, rebroussant chemin en doutant de son interprétation des signes, et soupira de lassitude quand enfin elle atteignit la sortie de la zone de détention. Elle venait de sortir du dédale le plus simple…
Ce qu’elle avait redouté ces six derniers mois était en train de se produire : elle était mise au pied du mur, contrainte de se débrouiller seule pour se déplacer avec des connaissances sommaires en signalisation. Cela faisait un moment qu’à l’heure de dormir elle se fustigeait de ne pas avoir tenté de mettre en pratique les faibles connaissances en orientation qu’elle avait, et chaque fois, pour se donner bonne conscience, elle se disait qu’elle consacrerait un temps de sa journée pour la mise en pratique. Oui, elle le ferait demain, dès demain, toujours demain…
Mais Vegeta était toujours là, toujours présent dans les périodes propices à un apprentissage, et il avait toujours quelque chose à lui montrer, un endroit où l’emmener, et elle, elle se laissait docilement transporter sur la planète, à la découverte de cette nature si étrangère et si familière à la fois, loin des regards réprobateurs de ces valeureux guerriers qui toléraient contraints et forcés sa présence dans le saint des saints sans jamais l’accepter.
Elle laissa échapper un bref rire amer, à l’idée qui venait de lui traverser l’esprit : pour trouver le chemin vers le palais, il lui suffisait de suivre la route la plus étouffante…
L’affection qu’elle portait envers le Prince et le Roi n’étaient ni feinte ni forcée. Il lui en fallait peu pour se laisser dévoyer par Son Altesse et ses idées de promenades hors du palais alors que l’un comme l’autre auraient pu consacrer ce temps à des activités plus importantes pour leurs buts respectifs. Mais passer du temps avec le jeune homme était devenu essentiel à son quotidien, une sorte de dépendance qu’elle ne voulait s’avouer en journée mais qui refaisait surface lors de ses crises d’insomnie. L’idée de déplaire au peuple Saiyen n’était pas ce qui la dérangeait le plus, quand elle osait y réfléchir, aux heures les plus sombres de la nuit ; par contre, le fait de savoir qu’il faudrait arrêter un jour prochain cette fréquentation lui serrait le cœur douloureusement, et elle ravalait ses larmes jusqu’à avoir trouvé un autre sujet de lamentation où elle pouvait lâcher les vannes.
Il était tout de même étrange de constater que la métisse, pourtant si prompte à pleurnicher, refusait catégoriquement de se laisser aller sur ce sujet. Elle avait l’impression, quelque part, que le jour où elle pleurerait pour cela serait celui de sa défaite. Elle était cependant incapable de dire pour quoi ou contre quoi elle se devait de lutter…
Ses pensées s’interrompirent comme un sentiment de malaise fleurissait en elle. Elle n’avait encore croisé personne, depuis qu’elle avait quitté la zone des cellules… Les couloirs étaient étrangement déserts. Personne ne vivait donc dans cette partie ? Sinon, comment expliquer cette absence de vie ? Elle nota tout de même que le couloir était propre et correctement éclairé, donc Joanna en conclut qu’il devait tout de même être utilisé… Mais quel silence oppressant…Tout un tas de scénarii traversèrent son esprit toujours prêt à imaginer les pires histoires, et elle dut se faire violence pour ne pas croire que cet horrible Freeza avait massacré le peuple Saiyen dans le seul but de la récupérer elle. C’était vraiment présomptueux de sa part de s’imaginer avoir une telle importance. Même si, lui rappela une part de son esprit, il avait fait en sorte de soi-disant se perdre pour la revoir une dernière fois avant son départ…
De penser à cet épouvantable individu et face à cette situation pour le moins étrange, ses sens étaient désormais plus en alerte que jamais depuis son arrivée sur la planète Vegeta. Son instinct s’était comme brutalement réveillé, et elle sentait comme des présences, plus ou moins proches, lui donnant l’impression qu’il y avait des gens tout près, et elle entendait des bruits… Des murmures, des bruissements légers… Elle avait l’impression de voir les ombres bouger, du coin de l’œil, de sentir des courants d’air là où il n’aurait rien dû avoir…
Une certaine appréhension se mélangea à son malaise. Les Saiyens avaient-ils des histoires de fantômes ? Peut-être était-elle tombée sur une partie de la construction très peu utilisée, car hantée ? Et dans ce cas, hantée par qui ? L’histoire de cette planète refit surface dans sa mémoire : et si c’étaient les fantômes des Tsufurs ? Vaincus de leur vivant, peut-être avaient-ils acquis dans la mort des capacités particulières grâce à la haine qui leur permettait de faire du mal aux descendants de leurs bourreaux ?
Elle préféra presser le pas, songeant au passage à se débarrasser du paravent vraiment trop encombrant, juste ‘au cas où’. Parce que là, à porter son barda, elle était très vulnérable…
Elle eut soudainement l’impression d’une présence toute proche qui la suivait. Elle s’arrêta pour écouter. Il n’y avait que le silence… Elle se remit à marcher, incapable de se tourner à cause de sa charge, et entendit un bruit de pas. Elle s’arrêta de nouveau. Le bruit cessa aussitôt. Alors qu’il faisait plutôt bon, dans le couloir, elle sentit l’étreinte glacée de la peur s’insinuer en elle. Elle se mit à courir en tournant de façon aléatoire aux intersections dans l’espoir de semer son poursuivant. Cela ne faisait plus aucun doute : elle était bel et bien poursuivie ! Le second bruit de pas avait mis quelques instants à s’aligner sur sa vitesse.
Ne faisant plus attention à ce qui se passait devant elle, elle percuta une personne de petite taille, ce qui fit voler son chargement quelques mètres plus loin.
« Aïe ! Faites attention quand vous… Joanna ? »
L’interpellée se redressa un peu péniblement pour regarder sur qui elle était tombée. « Gine ?
-Que fais-tu ici ? » S’étonna l’enfant. « Et à courir, en plus ? Et… C’est quoi, tout ça ?
-Ce sont mes affaires… J’étais en train de rentrer au palais lorsque… Dis-moi, Gine… Est-ce-que cette partie serait hantée ? »
La fillette la regarda avec surprise. « C’est quoi, hanté ?
-Il n’y a pas de fantôme ? De spectre ? D’esprit ?
-Je crois que je ne comprends pas de quoi tu me parles… » S’excusa Gine en retour, gênée.
Joanna reprit ses questions sous une autre forme : « Est-ce-que cette zone ne serait pas le théâtre d’événements inexpliqués ? »
L’enfant réfléchit quelques secondes. « Non…
-Pas de disparitions mystérieuses ? D’endroits bizarrement froids ? Des bruits étranges qui viennent d’on ne sait où ?
-Non plus…
-Mais alors… Pourquoi il n’y a personne ici ?
-Sa Majesté a terminé ses négociations avec le seigneur Freeza, et il y a eu plein de contrats d’établis. C’est la première fois qu’autant de Saiyens s’en vont en mission en même temps ! Alors maintenant, les couloirs sont un peu vides… »
Joanna soupira de soulagement en s’allongeant sur le sol. Tout cela n’avait été que le fruit de son imagination…
« Joanna… Tu ne te serais pas perdue ? »
La question fit sourire la métisse. « Qu’est-ce-qui te fait dire ça ?
-Ce n’est pas la route la plus normale entre le quartier des cellules et le palais… »
Joanna se mit à rire pour de bon. Après la peur qu’elle venait de se faire, cela lui faisait un bien fou. « En fait, tu as tout à fait raison… Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai eu la trouille et je me suis mise à courir comme une folle, sans regarder où j’allais.
-La trouille ? Tu as eu peur de quoi ? » Les magnifiques yeux noirs de Gine étaient écarquillés par la stupeur.
« J’ai cru que les morts étaient revenus depuis l’autre côté et voulaient nous faire du mal… Des fantômes, quoi, » dit Joanna, de nouveau debout, en rassemblant ses affaires éparpillées.
L’enfant lui apporta son aide. « Et tu as fui ? Il ne faut pas fuir, c’est déshonorant ! Laisse le paravent, je vais le porter. »
La femme, reconnaissante, laissa la fillette lui donner un coup de main. Elles reprirent leur chemin tout en continuant de parler.
« Les fantômes n’ont pas de corps physique, » expliqua Joanna, « alors on peut difficilement les frapper. Mais ils ont quand même le pouvoir de nous faire du mal.
-Vraiment ?? J’espère ne jamais en rencontrer, alors… Déjà que je ne suis pas forte, si en plus je n’ai aucune chance de le toucher…
-Tu comprends mieux pourquoi je me suis mise à courir ?
-C’est quand même déshonorant. »
Joanna grimaça face au verdict implacable de la fillette. « Disons dans ce cas qu’il s’agissait d’une retraite stratégique, d’accord ?
-Une débandade, plutôt… »
Elles éclatèrent de rire en chœur.
Gine conduisit son amie jusqu’à un balcon. « On arrivera plus rapidement au palais en passant par ici, » précisa-t-elle.
« Je ne sais pas voler… » S’excusa Joanna.
De surprise, l’enfant laissa tomber le paravent. « Quoi ?? Tu n’es quand même pas si faible que ça ??
« Vingt-six unités, tu trouves ça comment ? »
Gine commença par rester silencieuse, gênée. « Faible, » dit-elle enfin. « J’ai plus que toi. Mais tu pourrais quand même voler, si on t’apprenait. Tu serais très lente, et tu te fatiguerais très vite, mais…
-A quoi bon, dans ce cas ? » Fit Joanna en haussant les épaules.
Gine ne sut que répondre.
« Bon, on fait demi-tour ? » Proposa la métisse.
Pour toute réponse, l’enfant écarquilla les yeux de stupeur et ouvrit grand la bouche sans dire un mot ; au même instant, Joanna sentit quelque chose s’enrouler autour de ses hanches et l’enserrer tout en la tirant en arrière. Son premier réflexe fut de se défendre en faisant basculer la table sur sa tête pour en frapper son agresseur derrière elle, et un bruit mat suivi du fracas métallique des bassines et du froissement des livres et feuilles se déversant au sol lui apprit qu’elle avait fait mouche. Mais la prise autour de sa taille ne faiblit pas pour autant.
« Hé ! » Protesta une voix connue. « Tu aurais presque pu me faire mal !
-Vegeta ! » S’écria Joanna, soulagée. Elle se laissa aller contre son torse, tremblante. Elle tourna un peu la tête pour pouvoir voir le visage princier. « Ça ne va pas, la tête ? Vous m’avez fait une de ces peurs !
-Au point de détaler en courant ? »
Un silence gêné s’instaura. Le rouge monta aux joues de la métisse comme elle comprenait.
« C’était donc vous ? Mais… Mais… Enfin… Pourquoi vous n’avez rien dit ?
-C’était amusant, » répondit-il en toute simplicité. « J’ai d’ailleurs eu du mal à rester silencieux, tellement j’avais envie de rire en te voyant déguerpir. »
Joanna ouvrit la bouche pour protester, pinça les lèvres, retenta de dire quelque chose et finit par gonfler les joues, boudeuse. « Oh, vous, alors ! » Lâcha-t-elle tout de même.
« Oui, moi ? » Demanda le prince en retour, narquois. « Tu voulais dire quelque chose ? Te plaindre, peut-être ?
-Je ne vous ferai pas ce plaisir, Votre Altesse. » L’usage du titre le fit tressaillir.
Vegeta jeta un œil autour d’eux. « Tu es toujours là, toi ? » Constata-t-il en avisant Gine.
La pauvre enfant eut soudainement envie de rentrer sous terre. « Je vous présente mes excuses, Votre Altesse…
-Gine !! » Appela Joanna, voyant l’enfant s’éclipser rapidement. « Gine, reste, s’il te plaît ! Roh, Altesse, dites-lui qu’elle ne gênait pas et qu’elle peut rester !
-Mais si, elle gênait. Bon débarras, » répondit-il sans une once de remord. « Pose tout ça, nous allons faire un tour pour voir tes plantes chéries. »
Il sentit la femme se raidir dans ses bras.
« Non.
-Comment cela, non ? » S’étonna-t-il. « Ça ne te manque pas, de ne pas être sortie si longtemps ?
-Si, mais…
-Alors pose tout ça, et on y va, » l’interrompit-il.
« Non, il n’en est pas question, Altesse. »
L’usage du titre l’agaça. « C’est bon, elle est partie, Joanna. » Il la lâcha enfin.
Elle s’écarta, la table toujours sur sa tête, pour pouvoir lui faire face. « Ce n’était pas gentil, ce que vous avez fait. »
Le visage princier se ferma. « Et alors ? Ce n’était qu’un enfant de basse classe !
-Elle s’appelle Gine, et elle est mon amie. »
Un silence s’instaura. Ils avaient beau être à l’air libre, l’atmosphère était devenue pesante.
Vegeta fut le premier à reprendre la parole, d’un ton très froid : « Ça te plaît donc tant que cela de traîner avec des moins que rien ? Tu en as déjà assez des hautes sphères ? »
Joanna fronça les sourcils. « De quoi vous parlez ?
-Tu… » Le prince s’arrêta brusquement, comme une pensée venait de le traverser. « C’est à cause de Freeza, c’est cela ? »
Elle le regarda, bouche bée, durant quelques secondes, avant de demander, machinalement : « Pardon ?
-En fait, tu ne nous rejettes pas, Grand-Père et moi-même, » expliqua-t-il en hochant la tête, fier de sa théorie. « Mais Freeza t’a fait tellement peur que tu préfères te faire oublier en faisant semblant de préférer les basses classes !
-Je ne comprends absolument rien de ce que vous me racontez, Vegeta… Est-ce-que vous pourriez recommencer, s’il vous plaît ? » Joanna posa la table pour prendre la main du jeune homme, comme s’il était souffrant.
« Tu n’as plus à te forcer avec ces êtres sans importance, Joanna. J’ai compris, ne t’en fais pas.
-Mais… Compris quoi, Vegeta ?
-Ta soi-disant amitié avec ces gens. Tu as cherché à nous remplacer, Grand-Père et moi, pour faire croire que tu ne nous aimais plus, et qu’il te fallait rester loin de nous. Ainsi tu pourrais peut-être te trouver plus facilement loin du regard de Freeza. » Il enveloppa à son tour les mains de la femme désappointée. « Mais ne t’en fais pas, nous trouverons une solution. Tu n’as donc plus à te forcer à prêter attention à ces êtres minables. » Il plongea ses yeux fauves dans les yeux noisette, confiant.
Que faire, que dire… ? Joanna était totalement atterrée par l’absurdité des propos qu’elle venait d’entendre. S’il n’avait pas tenu ses mains, elle l’aurait giflé, pour voir si ça pouvait lui remettre un peu de bon sens en tête. Mais comme ça l’aurait assurément vexé, finalement, ça n’avait pas été plus mal qu’elle n’en puisse rien faire. Lui dire qu’il n’était qu’un imbécile n’était pas non plus la meilleure des idées, vu sa susceptibilité.
Elle finit par se dégager les mains des siennes, silencieuse.
Vegeta, perplexe face à ce mutisme, la regarda remettre la table à l’envers, puis ramasser les affaires éparpillées pour les poser de nouveau sur le meuble, et prendre finalement avec un soupir résigné le paravent pour le faire tenir de nouveau sur l’amoncellement. Il l’entendit soupirer de nouveau avant de rassembler ses forces pour soulever la charge sans la renverser.
« Joanna ? » Appela-t-il enfin en la voyant faire une première tentative qui renversa quelques affaires.
« Joanna ? » Essaya-t-il de nouveau en la voyant ranger de nouveau, sans rien dire, les objets.
« Bon, quoi, à la fin ? Tu me fais la tête ? » Demanda-t-il, un peu vexé de se faire snober.
Elle se releva et le regarda avec lassitude. « Je voudrais juste ramener mes affaires à ma chambre, au lieu de les laisser traîner ici, Vegeta.
-Pourquoi tu n’as pas dit à la première personne que tu as croisée de le faire pour toi ?
-Vegeta… Je ne suis rien, ici. Je n’ai pas d’ordre à donner à qui que ce soit. » Le message du gardien de cellule avait été très clair, à ce niveau.
« Tu es la protégée de Sa Majesté, » objecta-t-il. « Ainsi que la mienne.
-Ca ne signifie pas que je puisse donner des ordres à qui que ce soit pour autant. De toute façon, après ma rencontre avec Freeza, je ne me suis pas attirée la sympathie générale… On n’aide généralement pas les gens qu’on n’apprécie pas.
-Je ne comprends pas pourquoi tu te compliques la vie ainsi. Tu es la protégée du roi, tu peux obtenir des faveurs de qui tu veux. Mais si tu n’as pas envie de donner d’ordre, laisse ça ici, et j’ordonnerai à la première personne rencontrée de ramener tout cela. Ça te va ?
-Non, je veux le faire moi-même, Vegeta. »
Le prince soupira d’énervement. « Tu es compliquée. » Il s’éloigna.
Joanna soupira aussi, mais de lassitude.
En temps normal, l’amitié possessive de Vegeta ne lui posait aucun problème. Mais d’un autre côté, en temps normal, il n’y avait personne dont elle eut pu apprécier la compagnie en dehors de la famille royale…
Non, Gine n’était pas un substitut, elle avait vraiment une place dans le cœur de Joanna. Sa présence l’apaisait et lui faisait du bien sans même qu’elle en ait conscience. La métisse savait juste qu’elle lui était précieuse.
Ils lui étaient tous deux précieux, pour des raisons différentes.
Mais si ça avait été Vegeta, qui s’était trouvé un ami, comment l’aurait-elle pris ? Elle n’aurait pu s’empêcher d’être triste, car cela aurait signifié la fin de tous ces moments privilégiés qu’elle partageait avec lui… Mais elle aurait cherché à connaître l’autre, ne serait-ce que pour pouvoir continuer de passer du temps avec le prince.
Ha, se dit-elle, désappointée, mais Son Altesse n’en aurait pas attendu moins, de toute façon… Lui a le droit d’avoir tous les amis qu’il veut, à ses yeux, mais pas les autres.
Accablée par ses pensées, Joanna put reprendre sa route dans le dédale de couloirs, après avoir bataillé pour reprendre sa charge : ça n’avait pas été facile de soulever le tout sans support, pire encore que dans le couloir des cellules, comme en plus tout était dans un tel désordre que les affaires avaient tendance à glisser plus facilement qu’avant.
« Tu en as mis, du temps ! »
Joanna ne s’était tellement pas attendue à ce que le prince l’attende après le premier tournant qu’elle sursauta et manqua de renverser une nouvelle fois ses affaires.
« Vegeta ! Vous m’avez fait peur ! Qu’est-ce-que vous faites ici ?
-Ca ne te fait pas plaisir ? » Ronchonna l’interpellé.
« Si, au contraire ! Mais ce que je voulais dire… Je vous croyais fâché, et donc parti ? » reformula-t-elle.
« Parce que tu aurais réussi à retrouver ta route seule, jusqu’à nos appartements, peut-être ? »
La métisse lui sourit de reconnaissance, sa tristesse un peu éclaircie. « Je me demandais justement comment j’allais réussir à rentrer… Je vous remercie, vous m’êtes d’un grand secours. »
Il se mit en marche, avec sur le visage cet air de suffisance qui traduisait sa satisfaction.
Emboitant le pas au prince, la métisse leva discrètement les yeux au ciel en laissant échapper un discret soupir.
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Punaise, je suis VRAIMENT en train de me calquer sur la CAF, moi... >__>
Bon, bref...
@Xela > Mais je ne suis pas partie bien loin, la preuve en est que je traîne tous les jours mes guêtres sur le forum, même si je survole plutôt qu'autre chose ce qui est posté !
Tu as peut-être simplement une bonne mémoire, pour avoir si facilement raccroché ?
La suite est lààà ! (avant les prochains 3 mois d'attente...)
Et pis encore merci à toi d'être toujours présent, fidèle au poste ! Tu es formidable !
@Masenko > Olaaaaa toaaaah !
Vouzizi ? Je vous croyais zozo ?
Hum...
Spoiler
Voilà voilà, je vais m'arrêter là et j'espère que ça va t'encourager suffisamment pour nous amener la suiiiiite dans pas trop longtemps
Il se trouve que j'étais justement en train de mettre la dernière main au chapitre suivant...
(et te commenter ça m'encourage à continuer à avancer dans la suite de l'écriture d'AGP ... Ouioui, tu as bien lu... J'ai repris...)
N'hésite pas à visionner la vidéo d'origine de ce gif...
Allez, c'est parti pour le nouveau chapitre !
Après, je vais devoir affronter le plus terrible chapitre qui soit : le 18.
Je bloque énormément dessus. >.<
Mais à un point que vous n'imaginez pas.
Peut-être qu'une fois vaincu, la suite viendra plus facilement ?
J'ai espoir ! ^^/
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La période d’incarcération se termina enfin.
Un garde ouvrit la cellule de la métisse. « Tu es libre. »
Joanna le remercia en souriant. « Et… Est-ce-que je pourrais avoir un peu d’aide pour ramener mes affaires au palais, s’il vous plaît ? »
L’homme s’éloigna en faisant la sourde oreille, la laissant avec ses bagages. Elle avait tout soigneusement emballé après le petit-déjeuner, comme elle savait regagner enfin sa liberté, et à ce moment-là le luxe dont elle avait joui durant son incarcération lui avait plus que jamais sauté aux yeux : combien de prisonniers pouvaient se vanter d’avoir eu droit à un bureau, une chaise, des livres, du matériel de dessin et d’écriture, des couvertures supplémentaires, et un coin toilette portatif ? Elle regarda le paravent replié avec appréhension. Elle avait été bien contente de l’avoir lorsqu’elle avait eu besoin de se laver et de se soulager, pour ne pas courir le risque d’être surprise en position gênante, mais comment allait-elle l’emmener ? Déjà que transporter la table et la chaise n’allait pas être facile, alors avec le paravent en sus…
Elle n’avait pas le choix, constata-t-elle en soupirant. Elle renversa la table, mit la chaise dessus, le paravent, chargea bassines, livres et papiers, et souleva le tout pour le porter sur sa tête.
Elle soupira de nouveau lorsqu’elle constata que la table ne passait pas la porte de la cellule de cette façon ; elle dut tout poser, décharger, passer la table en la penchant, recharger dans le couloir et enfin, enfin ! Elle put se mettre en route vers le palais.
Mais son calvaire ne s’arrêtait pas là… Elle avançait avec hésitation dans les couloirs, s’arrêtant à chaque intersection pour étudier les marques qui y étaient apposées, s’engageant dans une voie sans assurance, rebroussant chemin en doutant de son interprétation des signes, et soupira de lassitude quand enfin elle atteignit la sortie de la zone de détention. Elle venait de sortir du dédale le plus simple…
Ce qu’elle avait redouté ces six derniers mois était en train de se produire : elle était mise au pied du mur, contrainte de se débrouiller seule pour se déplacer avec des connaissances sommaires en signalisation. Cela faisait un moment qu’à l’heure de dormir elle se fustigeait de ne pas avoir tenté de mettre en pratique les faibles connaissances en orientation qu’elle avait, et chaque fois, pour se donner bonne conscience, elle se disait qu’elle consacrerait un temps de sa journée pour la mise en pratique. Oui, elle le ferait demain, dès demain, toujours demain…
Mais Vegeta était toujours là, toujours présent dans les périodes propices à un apprentissage, et il avait toujours quelque chose à lui montrer, un endroit où l’emmener, et elle, elle se laissait docilement transporter sur la planète, à la découverte de cette nature si étrangère et si familière à la fois, loin des regards réprobateurs de ces valeureux guerriers qui toléraient contraints et forcés sa présence dans le saint des saints sans jamais l’accepter.
Elle laissa échapper un bref rire amer, à l’idée qui venait de lui traverser l’esprit : pour trouver le chemin vers le palais, il lui suffisait de suivre la route la plus étouffante…
L’affection qu’elle portait envers le Prince et le Roi n’étaient ni feinte ni forcée. Il lui en fallait peu pour se laisser dévoyer par Son Altesse et ses idées de promenades hors du palais alors que l’un comme l’autre auraient pu consacrer ce temps à des activités plus importantes pour leurs buts respectifs. Mais passer du temps avec le jeune homme était devenu essentiel à son quotidien, une sorte de dépendance qu’elle ne voulait s’avouer en journée mais qui refaisait surface lors de ses crises d’insomnie. L’idée de déplaire au peuple Saiyen n’était pas ce qui la dérangeait le plus, quand elle osait y réfléchir, aux heures les plus sombres de la nuit ; par contre, le fait de savoir qu’il faudrait arrêter un jour prochain cette fréquentation lui serrait le cœur douloureusement, et elle ravalait ses larmes jusqu’à avoir trouvé un autre sujet de lamentation où elle pouvait lâcher les vannes.
Il était tout de même étrange de constater que la métisse, pourtant si prompte à pleurnicher, refusait catégoriquement de se laisser aller sur ce sujet. Elle avait l’impression, quelque part, que le jour où elle pleurerait pour cela serait celui de sa défaite. Elle était cependant incapable de dire pour quoi ou contre quoi elle se devait de lutter…
Ses pensées s’interrompirent comme un sentiment de malaise fleurissait en elle. Elle n’avait encore croisé personne, depuis qu’elle avait quitté la zone des cellules… Les couloirs étaient étrangement déserts. Personne ne vivait donc dans cette partie ? Sinon, comment expliquer cette absence de vie ? Elle nota tout de même que le couloir était propre et correctement éclairé, donc Joanna en conclut qu’il devait tout de même être utilisé… Mais quel silence oppressant…Tout un tas de scénarii traversèrent son esprit toujours prêt à imaginer les pires histoires, et elle dut se faire violence pour ne pas croire que cet horrible Freeza avait massacré le peuple Saiyen dans le seul but de la récupérer elle. C’était vraiment présomptueux de sa part de s’imaginer avoir une telle importance. Même si, lui rappela une part de son esprit, il avait fait en sorte de soi-disant se perdre pour la revoir une dernière fois avant son départ…
De penser à cet épouvantable individu et face à cette situation pour le moins étrange, ses sens étaient désormais plus en alerte que jamais depuis son arrivée sur la planète Vegeta. Son instinct s’était comme brutalement réveillé, et elle sentait comme des présences, plus ou moins proches, lui donnant l’impression qu’il y avait des gens tout près, et elle entendait des bruits… Des murmures, des bruissements légers… Elle avait l’impression de voir les ombres bouger, du coin de l’œil, de sentir des courants d’air là où il n’aurait rien dû avoir…
Une certaine appréhension se mélangea à son malaise. Les Saiyens avaient-ils des histoires de fantômes ? Peut-être était-elle tombée sur une partie de la construction très peu utilisée, car hantée ? Et dans ce cas, hantée par qui ? L’histoire de cette planète refit surface dans sa mémoire : et si c’étaient les fantômes des Tsufurs ? Vaincus de leur vivant, peut-être avaient-ils acquis dans la mort des capacités particulières grâce à la haine qui leur permettait de faire du mal aux descendants de leurs bourreaux ?
Elle préféra presser le pas, songeant au passage à se débarrasser du paravent vraiment trop encombrant, juste ‘au cas où’. Parce que là, à porter son barda, elle était très vulnérable…
Elle eut soudainement l’impression d’une présence toute proche qui la suivait. Elle s’arrêta pour écouter. Il n’y avait que le silence… Elle se remit à marcher, incapable de se tourner à cause de sa charge, et entendit un bruit de pas. Elle s’arrêta de nouveau. Le bruit cessa aussitôt. Alors qu’il faisait plutôt bon, dans le couloir, elle sentit l’étreinte glacée de la peur s’insinuer en elle. Elle se mit à courir en tournant de façon aléatoire aux intersections dans l’espoir de semer son poursuivant. Cela ne faisait plus aucun doute : elle était bel et bien poursuivie ! Le second bruit de pas avait mis quelques instants à s’aligner sur sa vitesse.
Ne faisant plus attention à ce qui se passait devant elle, elle percuta une personne de petite taille, ce qui fit voler son chargement quelques mètres plus loin.
« Aïe ! Faites attention quand vous… Joanna ? »
L’interpellée se redressa un peu péniblement pour regarder sur qui elle était tombée. « Gine ?
-Que fais-tu ici ? » S’étonna l’enfant. « Et à courir, en plus ? Et… C’est quoi, tout ça ?
-Ce sont mes affaires… J’étais en train de rentrer au palais lorsque… Dis-moi, Gine… Est-ce-que cette partie serait hantée ? »
La fillette la regarda avec surprise. « C’est quoi, hanté ?
-Il n’y a pas de fantôme ? De spectre ? D’esprit ?
-Je crois que je ne comprends pas de quoi tu me parles… » S’excusa Gine en retour, gênée.
Joanna reprit ses questions sous une autre forme : « Est-ce-que cette zone ne serait pas le théâtre d’événements inexpliqués ? »
L’enfant réfléchit quelques secondes. « Non…
-Pas de disparitions mystérieuses ? D’endroits bizarrement froids ? Des bruits étranges qui viennent d’on ne sait où ?
-Non plus…
-Mais alors… Pourquoi il n’y a personne ici ?
-Sa Majesté a terminé ses négociations avec le seigneur Freeza, et il y a eu plein de contrats d’établis. C’est la première fois qu’autant de Saiyens s’en vont en mission en même temps ! Alors maintenant, les couloirs sont un peu vides… »
Joanna soupira de soulagement en s’allongeant sur le sol. Tout cela n’avait été que le fruit de son imagination…
« Joanna… Tu ne te serais pas perdue ? »
La question fit sourire la métisse. « Qu’est-ce-qui te fait dire ça ?
-Ce n’est pas la route la plus normale entre le quartier des cellules et le palais… »
Joanna se mit à rire pour de bon. Après la peur qu’elle venait de se faire, cela lui faisait un bien fou. « En fait, tu as tout à fait raison… Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai eu la trouille et je me suis mise à courir comme une folle, sans regarder où j’allais.
-La trouille ? Tu as eu peur de quoi ? » Les magnifiques yeux noirs de Gine étaient écarquillés par la stupeur.
« J’ai cru que les morts étaient revenus depuis l’autre côté et voulaient nous faire du mal… Des fantômes, quoi, » dit Joanna, de nouveau debout, en rassemblant ses affaires éparpillées.
L’enfant lui apporta son aide. « Et tu as fui ? Il ne faut pas fuir, c’est déshonorant ! Laisse le paravent, je vais le porter. »
La femme, reconnaissante, laissa la fillette lui donner un coup de main. Elles reprirent leur chemin tout en continuant de parler.
« Les fantômes n’ont pas de corps physique, » expliqua Joanna, « alors on peut difficilement les frapper. Mais ils ont quand même le pouvoir de nous faire du mal.
-Vraiment ?? J’espère ne jamais en rencontrer, alors… Déjà que je ne suis pas forte, si en plus je n’ai aucune chance de le toucher…
-Tu comprends mieux pourquoi je me suis mise à courir ?
-C’est quand même déshonorant. »
Joanna grimaça face au verdict implacable de la fillette. « Disons dans ce cas qu’il s’agissait d’une retraite stratégique, d’accord ?
-Une débandade, plutôt… »
Elles éclatèrent de rire en chœur.
Gine conduisit son amie jusqu’à un balcon. « On arrivera plus rapidement au palais en passant par ici, » précisa-t-elle.
« Je ne sais pas voler… » S’excusa Joanna.
De surprise, l’enfant laissa tomber le paravent. « Quoi ?? Tu n’es quand même pas si faible que ça ??
« Vingt-six unités, tu trouves ça comment ? »
Gine commença par rester silencieuse, gênée. « Faible, » dit-elle enfin. « J’ai plus que toi. Mais tu pourrais quand même voler, si on t’apprenait. Tu serais très lente, et tu te fatiguerais très vite, mais…
-A quoi bon, dans ce cas ? » Fit Joanna en haussant les épaules.
Gine ne sut que répondre.
« Bon, on fait demi-tour ? » Proposa la métisse.
Pour toute réponse, l’enfant écarquilla les yeux de stupeur et ouvrit grand la bouche sans dire un mot ; au même instant, Joanna sentit quelque chose s’enrouler autour de ses hanches et l’enserrer tout en la tirant en arrière. Son premier réflexe fut de se défendre en faisant basculer la table sur sa tête pour en frapper son agresseur derrière elle, et un bruit mat suivi du fracas métallique des bassines et du froissement des livres et feuilles se déversant au sol lui apprit qu’elle avait fait mouche. Mais la prise autour de sa taille ne faiblit pas pour autant.
« Hé ! » Protesta une voix connue. « Tu aurais presque pu me faire mal !
-Vegeta ! » S’écria Joanna, soulagée. Elle se laissa aller contre son torse, tremblante. Elle tourna un peu la tête pour pouvoir voir le visage princier. « Ça ne va pas, la tête ? Vous m’avez fait une de ces peurs !
-Au point de détaler en courant ? »
Un silence gêné s’instaura. Le rouge monta aux joues de la métisse comme elle comprenait.
« C’était donc vous ? Mais… Mais… Enfin… Pourquoi vous n’avez rien dit ?
-C’était amusant, » répondit-il en toute simplicité. « J’ai d’ailleurs eu du mal à rester silencieux, tellement j’avais envie de rire en te voyant déguerpir. »
Joanna ouvrit la bouche pour protester, pinça les lèvres, retenta de dire quelque chose et finit par gonfler les joues, boudeuse. « Oh, vous, alors ! » Lâcha-t-elle tout de même.
« Oui, moi ? » Demanda le prince en retour, narquois. « Tu voulais dire quelque chose ? Te plaindre, peut-être ?
-Je ne vous ferai pas ce plaisir, Votre Altesse. » L’usage du titre le fit tressaillir.
Vegeta jeta un œil autour d’eux. « Tu es toujours là, toi ? » Constata-t-il en avisant Gine.
La pauvre enfant eut soudainement envie de rentrer sous terre. « Je vous présente mes excuses, Votre Altesse…
-Gine !! » Appela Joanna, voyant l’enfant s’éclipser rapidement. « Gine, reste, s’il te plaît ! Roh, Altesse, dites-lui qu’elle ne gênait pas et qu’elle peut rester !
-Mais si, elle gênait. Bon débarras, » répondit-il sans une once de remord. « Pose tout ça, nous allons faire un tour pour voir tes plantes chéries. »
Il sentit la femme se raidir dans ses bras.
« Non.
-Comment cela, non ? » S’étonna-t-il. « Ça ne te manque pas, de ne pas être sortie si longtemps ?
-Si, mais…
-Alors pose tout ça, et on y va, » l’interrompit-il.
« Non, il n’en est pas question, Altesse. »
L’usage du titre l’agaça. « C’est bon, elle est partie, Joanna. » Il la lâcha enfin.
Elle s’écarta, la table toujours sur sa tête, pour pouvoir lui faire face. « Ce n’était pas gentil, ce que vous avez fait. »
Le visage princier se ferma. « Et alors ? Ce n’était qu’un enfant de basse classe !
-Elle s’appelle Gine, et elle est mon amie. »
Un silence s’instaura. Ils avaient beau être à l’air libre, l’atmosphère était devenue pesante.
Vegeta fut le premier à reprendre la parole, d’un ton très froid : « Ça te plaît donc tant que cela de traîner avec des moins que rien ? Tu en as déjà assez des hautes sphères ? »
Joanna fronça les sourcils. « De quoi vous parlez ?
-Tu… » Le prince s’arrêta brusquement, comme une pensée venait de le traverser. « C’est à cause de Freeza, c’est cela ? »
Elle le regarda, bouche bée, durant quelques secondes, avant de demander, machinalement : « Pardon ?
-En fait, tu ne nous rejettes pas, Grand-Père et moi-même, » expliqua-t-il en hochant la tête, fier de sa théorie. « Mais Freeza t’a fait tellement peur que tu préfères te faire oublier en faisant semblant de préférer les basses classes !
-Je ne comprends absolument rien de ce que vous me racontez, Vegeta… Est-ce-que vous pourriez recommencer, s’il vous plaît ? » Joanna posa la table pour prendre la main du jeune homme, comme s’il était souffrant.
« Tu n’as plus à te forcer avec ces êtres sans importance, Joanna. J’ai compris, ne t’en fais pas.
-Mais… Compris quoi, Vegeta ?
-Ta soi-disant amitié avec ces gens. Tu as cherché à nous remplacer, Grand-Père et moi, pour faire croire que tu ne nous aimais plus, et qu’il te fallait rester loin de nous. Ainsi tu pourrais peut-être te trouver plus facilement loin du regard de Freeza. » Il enveloppa à son tour les mains de la femme désappointée. « Mais ne t’en fais pas, nous trouverons une solution. Tu n’as donc plus à te forcer à prêter attention à ces êtres minables. » Il plongea ses yeux fauves dans les yeux noisette, confiant.
Que faire, que dire… ? Joanna était totalement atterrée par l’absurdité des propos qu’elle venait d’entendre. S’il n’avait pas tenu ses mains, elle l’aurait giflé, pour voir si ça pouvait lui remettre un peu de bon sens en tête. Mais comme ça l’aurait assurément vexé, finalement, ça n’avait pas été plus mal qu’elle n’en puisse rien faire. Lui dire qu’il n’était qu’un imbécile n’était pas non plus la meilleure des idées, vu sa susceptibilité.
Elle finit par se dégager les mains des siennes, silencieuse.
Vegeta, perplexe face à ce mutisme, la regarda remettre la table à l’envers, puis ramasser les affaires éparpillées pour les poser de nouveau sur le meuble, et prendre finalement avec un soupir résigné le paravent pour le faire tenir de nouveau sur l’amoncellement. Il l’entendit soupirer de nouveau avant de rassembler ses forces pour soulever la charge sans la renverser.
« Joanna ? » Appela-t-il enfin en la voyant faire une première tentative qui renversa quelques affaires.
« Joanna ? » Essaya-t-il de nouveau en la voyant ranger de nouveau, sans rien dire, les objets.
« Bon, quoi, à la fin ? Tu me fais la tête ? » Demanda-t-il, un peu vexé de se faire snober.
Elle se releva et le regarda avec lassitude. « Je voudrais juste ramener mes affaires à ma chambre, au lieu de les laisser traîner ici, Vegeta.
-Pourquoi tu n’as pas dit à la première personne que tu as croisée de le faire pour toi ?
-Vegeta… Je ne suis rien, ici. Je n’ai pas d’ordre à donner à qui que ce soit. » Le message du gardien de cellule avait été très clair, à ce niveau.
« Tu es la protégée de Sa Majesté, » objecta-t-il. « Ainsi que la mienne.
-Ca ne signifie pas que je puisse donner des ordres à qui que ce soit pour autant. De toute façon, après ma rencontre avec Freeza, je ne me suis pas attirée la sympathie générale… On n’aide généralement pas les gens qu’on n’apprécie pas.
-Je ne comprends pas pourquoi tu te compliques la vie ainsi. Tu es la protégée du roi, tu peux obtenir des faveurs de qui tu veux. Mais si tu n’as pas envie de donner d’ordre, laisse ça ici, et j’ordonnerai à la première personne rencontrée de ramener tout cela. Ça te va ?
-Non, je veux le faire moi-même, Vegeta. »
Le prince soupira d’énervement. « Tu es compliquée. » Il s’éloigna.
Joanna soupira aussi, mais de lassitude.
En temps normal, l’amitié possessive de Vegeta ne lui posait aucun problème. Mais d’un autre côté, en temps normal, il n’y avait personne dont elle eut pu apprécier la compagnie en dehors de la famille royale…
Non, Gine n’était pas un substitut, elle avait vraiment une place dans le cœur de Joanna. Sa présence l’apaisait et lui faisait du bien sans même qu’elle en ait conscience. La métisse savait juste qu’elle lui était précieuse.
Ils lui étaient tous deux précieux, pour des raisons différentes.
Mais si ça avait été Vegeta, qui s’était trouvé un ami, comment l’aurait-elle pris ? Elle n’aurait pu s’empêcher d’être triste, car cela aurait signifié la fin de tous ces moments privilégiés qu’elle partageait avec lui… Mais elle aurait cherché à connaître l’autre, ne serait-ce que pour pouvoir continuer de passer du temps avec le prince.
Ha, se dit-elle, désappointée, mais Son Altesse n’en aurait pas attendu moins, de toute façon… Lui a le droit d’avoir tous les amis qu’il veut, à ses yeux, mais pas les autres.
Accablée par ses pensées, Joanna put reprendre sa route dans le dédale de couloirs, après avoir bataillé pour reprendre sa charge : ça n’avait pas été facile de soulever le tout sans support, pire encore que dans le couloir des cellules, comme en plus tout était dans un tel désordre que les affaires avaient tendance à glisser plus facilement qu’avant.
« Tu en as mis, du temps ! »
Joanna ne s’était tellement pas attendue à ce que le prince l’attende après le premier tournant qu’elle sursauta et manqua de renverser une nouvelle fois ses affaires.
« Vegeta ! Vous m’avez fait peur ! Qu’est-ce-que vous faites ici ?
-Ca ne te fait pas plaisir ? » Ronchonna l’interpellé.
« Si, au contraire ! Mais ce que je voulais dire… Je vous croyais fâché, et donc parti ? » reformula-t-elle.
« Parce que tu aurais réussi à retrouver ta route seule, jusqu’à nos appartements, peut-être ? »
La métisse lui sourit de reconnaissance, sa tristesse un peu éclaircie. « Je me demandais justement comment j’allais réussir à rentrer… Je vous remercie, vous m’êtes d’un grand secours. »
Il se mit en marche, avec sur le visage cet air de suffisance qui traduisait sa satisfaction.
Emboitant le pas au prince, la métisse leva discrètement les yeux au ciel en laissant échapper un discret soupir.