Re: Sykia la planète errante, 1 : Voyage vers l'autre monde
Publié: Lun Mars 20, 2017 23:51
Le lundi, c'est spagghetis ! Ou pas.
Plus que 5 chapitres !
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Trunks rejoignit sa mère une heure plus tard, le visage décidé.
« Tu comptes lui demander de t’accompagner dans le futur ? » Lui demanda-t-elle de but en blanc pour l’embêter encore un peu, tant qu’elle en avait encore l’occasion.
-Pas cette fois-ci. » Bulma le regarda avec des yeux ronds en entendant sa réponse. Satisfait d’avoir enfin réussi à la déconcerter, il s’expliqua : « Je ne veux pas la faire venir dans mon futur pour le moment. Il est trop dangereux, et horrible.
-Mais tu vas vite le rendre sûr ! » S’exclama Bulma. « Tu es devenu tellement fort, les Humains Artificiels n’ont plus à te faire peur !
-Je n’ai plus peur d’eux, je vous rassure, Mère. Je vais les battre, et m’atteler à la reconstruction de mon monde. Puis Cell arrivera, je le tuerai, et je reviendrai la chercher.
-Haaa, c’est vrai que Cell existe encore, dans ton futur… Tu es donc finalement amoureux d’elle ?
-En fait, je la voyais plus comme une petite sœur, quelqu’un à protéger, dont il faut prendre soin… Mais si elle est amoureuse de moi… » Il rougit un peu. « Dans mon futur, je n’ai personne qui m’attend. En dehors de vous, Mère, évidemment. Je doute de trouver quelqu’un, à mon époque… »
Bulma le laissa continuer, mais pensa que ce serait l’inverse qui serait surprenant.
« Joanna… Je lui plais, et je l’aime bien. Elle est toute mignonne, et attachante. Je pense que je n’aurai pas meilleure chance de fonder une famille. »
Bulma soupira, un peu navrée. « Ce n’est pas de l’amour, ça… Si c’est juste pour ses sentiments à elle, tu sais, elle est jeune, elle a le temps de trouver quelqu’un d’autre !
-Mais j’ai envie de passer du temps avec elle ! Et de la protéger.
-On va dire que c’est un début, même si ce n’est pas tout à fait ça… » Elle fronça les sourcils, perplexe. « Mais… Tu sais qu’elle est censée retourner dans son monde ? »
Il hocha la tête. « Oui. C’est pour ça que je ne reviendrai que dans sept ans. Si dans sept ans elle est toujours là, alors… » Il rougit de nouveau. « On verra si je continue de lui plaire. En plus, ça lui laissera le temps de grandir un peu…
-Tu prends des risques, là. Un autre pourrait te la piquer. Surtout qu’à cet âge, on se laisse facilement séduire par tous les charmants garçons qui passent… » Le mit en garde la femme, en se rappelant sa jeunesse.
« J’ai décidé de prendre ce risque. De toute façon, il n’y a qu’ici que l’on peut chercher comment lui permettre de rentrer chez elle. Chez moi, nous n’avons plus beaucoup de matériel, nous perdrions des années pour arriver à une année de vos recherches. »
Bulma soupira. « C’est toi qui vois, Trunks. J’espère simplement que tu n’auras pas à regretter ce choix. Bon, je vais voir ton père, j’ai une ou deux questions à lui poser… »
Elle s’éloigna, en laissant son fils perplexe.
La porte s’était refermée avec un bruit de dégazage de vérin. La chambre était désormais silencieuse.
Joanna se redressa et se leva prudemment pour aller écouter à la porte. Elle entendit leurs pas s’éloigner. Elle retourna au lit où elle se laissa tomber.
Elle avait tellement honte de les avoir écoutés en cachette ! Mais au moins, cela lui avait appris qu’elle n’avait pas réussi à leur cacher la relation étrange qu’elle avait pu entretenir malgré elle avec le monstre.
Elle était étrange. C’étaient leurs mots. Elle avait déjà suffisamment peur de son corps sans entendre qu’elle inquiétait aussi les autres… Ces changements de dimension, ce… Cette faculté… Qui lui avait sauvé la vie face à Cell… Vegeta ! Pourquoi Vegeta était-il venu la chercher ? Il avait dit à Piccolo que c’était pour exploiter une faiblesse, et à elle… Rien en fait. Mais n’aurait-il pas pu le déstabiliser seul ? Elle avait le sentiment qu’il l’avait « utilisée » à contrecœur. Son honneur était ce qui comptait le plus à ses yeux, avant même sa compagne et son fils. User d’un tel stratagème… Ça ne collait tellement pas au personnage qu’elle avait là aussi préféré l’omettre. Et puis Vegeta sortait bien plus glorieux de ce mensonge, et ça, ça plaisait à Joanna.
Après s’être passé de l’eau sur le visage, elle regarda par la fenêtre la nuit qui tombait. Elle jeta un œil à l’heure indiquée par la pendule sur la table de chevet. Dix-huit heures passées, presque dix-neuf heures. Une explosion attira de nouveau son attention vers l’extérieur. Des gens lançaient des feux d’artifice. D’autres vagabondaient joyeusement dans la rue. L’humeur générale était à la fête. Ils étaient sauvés, ils le savaient. Et cette fois, en plus, ils avaient conscience du danger auquel ils avaient échappés.
Ses parents et son frère lui revinrent à l’esprit. Ils devaient être affolés, inquiets… La culpabilité lui serra les entrailles. Comment pourrait-elle les rassurer ? Rentrer ne faisait pas partie de ses projets immédiats. Elle voulait d’abord explorer ce monde, découvrir tout ce qu’elle avait pu voir dans le dessin animé, et alors, enfin… Mais comment pourrait-elle quitter à tout jamais tous ces gens ? Trunks allait repartir pour son futur, à son grand dam, mais il restait toujours Vegeta, Bulma, Son Gohan, Kuririn et tous les autres. Elle ne leur portait pas le même genre de sentiments qu’au garçon aux cheveux violets, mais elle voulait les connaître plus, être leur amie. Ils étaient déjà des gens importants pour elle.
Rouges, bleues, vertes, blanches… Les gerbes de lumières se reflétaient dans ses yeux, mais son regard était plongé dans ses pensées. Pour la première fois de sa vie, elle réfléchissait à son avenir. Que pourrait-elle faire, dans ce monde ? Pas grand-chose, en fait. Elle n’était bonne à rien de particulier et ne savait pas faire grand-chose, comme elle n’avait jamais fait d’activité sportive ou culturelle en dehors des heures de cour normales. En fait, elle était même plutôt médiocre en sport… Elle était dotée d’une grande sensibilité, et ses proches la voyaient assez se tourner vers un domaine artistique, mais les seuls métiers qu’elle avait déclaré vouloir faire jusqu’à présent étaient pilote d’avion de chasse et pilote de formule 1, et ce uniquement dans le but de faire plaisir à son père. Et c’était il y avait plus de cinq ans de cela…
Elle fronça les sourcils. Que pourrait-elle faire, dans son monde ? Rien de plus, en fait. C’était assez déstabilisant, comme pensée… Que pouvait-elle faire là-bas de plus qu’ici ? Etudier, se marier, avoir une vie rangée, c’était faisable partout. Rencontrer des extra-terrestres, c’était réalisable, ici. Et réalisé, d’ailleurs. La joie qu’elle ressentit à cette pensée la surprit au point qu’elle éclata de rire. Elle se laissa retomber sur le lit en laissant son hilarité se calmer. Que pouvait-elle faire de plus que chez elle, dans ce monde ? Vivre. Elle ne s’était jamais sentie aussi vivante, aussi en phase avec son monde d’origine. Là-bas, elle ne s’était jamais intéressée à rien de particulier. Ici, elle voulait tout connaître. C’était merveilleusement grisant.
La lumière du jour entra timidement par la fenêtre, et rampa lentement vers le lit. Elle monta doucement le long de la couverture, puis se glissa sur le dessus jusqu’à avoir tout envahi. Satisfaite, elle envoya les rayons danser la samba sur le visage endormi.
Joanna leur tourna tout d’abord le dos en grognant, puis se redressa brusquement, comme son cerveau avait décidé de s’activer à son tour. Regarde où tu te trouves, lui disait-il. Regarde, ce n’est pas ta chambre, ce n’est pas ton lit. Personne n’est venu ouvrir tes volets, il n’y a pas école, et tu as des gens à voir. En réponse à l’excitation du cerveau, son cœur se mit à battre plus vite. Oui, ils sont là, pas loin ! Cell n’est plus qu’un cauchemar juste bon à te hanter la nuit, mais eux sont bien vivants, et à portée de main !
Elle sauta du lit en jetant un œil par la fenêtre. Une ville avec des maisons en forme de dômes ! Elle se précipita à la porte et l’ouvrit. Une porte coulissante mécanique ! Elle se perdit dans les couloirs et se retrouva à l’entrée, à temps pour voir le porteur de journaux. En mobylette volante ! Elle rentra de nouveau, et fut arrêtée par la secrétaire. Un robot-secrétaire !
« Veuillez donner votre nom et annoncer la raison de votre visite, » ne cessait-il de répéter tout en l’empêchant d’accéder à la partie habitation.
« Je suis Joanna, je suis arrivée hier avec Trunks et Yamcha ! J’ai dormi ici cette nuit ! » Ne cessait-elle de répéter en retour.
« Vous n’êtes pas Trunks. Vous n’êtes pas Yamcha. » Répondait inlassablement la machine.
« Mais c’est pas vrai ! Quelle stupide machine ! » S’énerva la jeune fille, au bord des larmes.
La porte de la partie habitation s’ouvrit enfin miraculeusement, livrant le passage à Mme Brief, en robe de chambre.
« Joanna ! Quelle surprise ! Je croyais que tu étais restée dormir… » S’exclama-t-elle, surprise. « Tu es drôlement matinale, tout le monde dort encore ! Il vaudrait peut-être mieux que tu repasses dans deux heures…
-Mais j’ai dormi ici… » La préadolescente n’avait même plus envie de pleurer tellement elle était sidérée. Elle regarda la femme aller au portail prendre un carton de six bouteilles de lait et revenir.
« Joanna ? Qu’est-ce-que tu fais dehors ? » S’étonna Bulma dans son dos.
« Je me suis perdue, et je me suis retrouvée dehors… » Se mit à chouiner la jeune fille de soulagement.
« Maman, pourquoi tu ne l’as pas faite rentrer ?? » Se fâcha la jeune mère en remontant son fils en bas-âge dans ses bras.
« Elle n’était pas rentrée chez elle, hier ? » S’étonna Mme Brief en toute innocence.
« Maman ! Je t’ai dit, hier qu’elle n’a nulle part où aller ! … Qu’est-ce-que j’ai fait pour avoir de pareils parents ? » Elle tendit son bébé à la préadolescente. « On va de suite régler ce problème. Il est inadmissible qu’une invitée se retrouve ainsi à la porte. » Elle pianota sur un terminal tandis que son fils mâchonnait un doigt de sa baby sitter improvisée en signe de faim.
« Bienvenue, Mademoiselle Joanna. Passez une excellente journée, » dit soudainement la secrétaire.
« Voilà ! C’est réglé ! » Bulma entraîna Joanna dans le couloir. « Tu as bien dormi ?
-Je crois que j’ai rêvé de Cell, à un moment…
-Tu as hurlé dans ton sommeil. Trunks a réussi à te calmer et il est resté un peu à te veiller, après ça. » Les paroles de Bulma la stoppèrent net.
Elle rougit violemment et se retrouva incapable de dire un mot. Trunks était passé la voir en pleine nuit, et elle n’en avait même pas le souvenir…
« Tu as remis ces habits après t’être lavée ? » Demanda Bulma pour changer de sujet.
« Je… Je ne me suis pas lavée… » Murmura Joanna, rouge de honte, cette fois. « J’avais tellement peur de ne pas vous revoir…
-Le petit déjeuner ne sera prêt que dans une trentaine de minutes. Tu as le temps d’aller te changer. Tu n’as sûrement pas envie de te montrer dans cet état à Trunks, n’est-ce-pas ? »
Joanna lui répondit en secouant vigoureusement la tête. « Bulma… Ça se voit tant que ça ?
-Quoi donc ? Que tu as dormi habillée ?
-Non… Pour Trunks… »
Bulma soupira. « Je suis une fille, moi aussi. Je sais reconnaître ces choses-là.
-Et… Ça ne vous dérange pas ?
-Que mon fils te plaise ? J’en suis fière ! Mon fils, c’est le plus beau ! » Bulma réussit à faire sourire la jeune fille avec son arrogante déclaration. « Allez, rends-moi mon glouton de bébé, ou il va te dévorer, et va te changer. Ta chambre est au 3e étage, couloir de droite. »
Joanna partit prestement s’exécuter, le cœur de nouveau joyeux.
Plus que 5 chapitres !
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Trunks rejoignit sa mère une heure plus tard, le visage décidé.
« Tu comptes lui demander de t’accompagner dans le futur ? » Lui demanda-t-elle de but en blanc pour l’embêter encore un peu, tant qu’elle en avait encore l’occasion.
-Pas cette fois-ci. » Bulma le regarda avec des yeux ronds en entendant sa réponse. Satisfait d’avoir enfin réussi à la déconcerter, il s’expliqua : « Je ne veux pas la faire venir dans mon futur pour le moment. Il est trop dangereux, et horrible.
-Mais tu vas vite le rendre sûr ! » S’exclama Bulma. « Tu es devenu tellement fort, les Humains Artificiels n’ont plus à te faire peur !
-Je n’ai plus peur d’eux, je vous rassure, Mère. Je vais les battre, et m’atteler à la reconstruction de mon monde. Puis Cell arrivera, je le tuerai, et je reviendrai la chercher.
-Haaa, c’est vrai que Cell existe encore, dans ton futur… Tu es donc finalement amoureux d’elle ?
-En fait, je la voyais plus comme une petite sœur, quelqu’un à protéger, dont il faut prendre soin… Mais si elle est amoureuse de moi… » Il rougit un peu. « Dans mon futur, je n’ai personne qui m’attend. En dehors de vous, Mère, évidemment. Je doute de trouver quelqu’un, à mon époque… »
Bulma le laissa continuer, mais pensa que ce serait l’inverse qui serait surprenant.
« Joanna… Je lui plais, et je l’aime bien. Elle est toute mignonne, et attachante. Je pense que je n’aurai pas meilleure chance de fonder une famille. »
Bulma soupira, un peu navrée. « Ce n’est pas de l’amour, ça… Si c’est juste pour ses sentiments à elle, tu sais, elle est jeune, elle a le temps de trouver quelqu’un d’autre !
-Mais j’ai envie de passer du temps avec elle ! Et de la protéger.
-On va dire que c’est un début, même si ce n’est pas tout à fait ça… » Elle fronça les sourcils, perplexe. « Mais… Tu sais qu’elle est censée retourner dans son monde ? »
Il hocha la tête. « Oui. C’est pour ça que je ne reviendrai que dans sept ans. Si dans sept ans elle est toujours là, alors… » Il rougit de nouveau. « On verra si je continue de lui plaire. En plus, ça lui laissera le temps de grandir un peu…
-Tu prends des risques, là. Un autre pourrait te la piquer. Surtout qu’à cet âge, on se laisse facilement séduire par tous les charmants garçons qui passent… » Le mit en garde la femme, en se rappelant sa jeunesse.
« J’ai décidé de prendre ce risque. De toute façon, il n’y a qu’ici que l’on peut chercher comment lui permettre de rentrer chez elle. Chez moi, nous n’avons plus beaucoup de matériel, nous perdrions des années pour arriver à une année de vos recherches. »
Bulma soupira. « C’est toi qui vois, Trunks. J’espère simplement que tu n’auras pas à regretter ce choix. Bon, je vais voir ton père, j’ai une ou deux questions à lui poser… »
Elle s’éloigna, en laissant son fils perplexe.
La porte s’était refermée avec un bruit de dégazage de vérin. La chambre était désormais silencieuse.
Joanna se redressa et se leva prudemment pour aller écouter à la porte. Elle entendit leurs pas s’éloigner. Elle retourna au lit où elle se laissa tomber.
Elle avait tellement honte de les avoir écoutés en cachette ! Mais au moins, cela lui avait appris qu’elle n’avait pas réussi à leur cacher la relation étrange qu’elle avait pu entretenir malgré elle avec le monstre.
Elle était étrange. C’étaient leurs mots. Elle avait déjà suffisamment peur de son corps sans entendre qu’elle inquiétait aussi les autres… Ces changements de dimension, ce… Cette faculté… Qui lui avait sauvé la vie face à Cell… Vegeta ! Pourquoi Vegeta était-il venu la chercher ? Il avait dit à Piccolo que c’était pour exploiter une faiblesse, et à elle… Rien en fait. Mais n’aurait-il pas pu le déstabiliser seul ? Elle avait le sentiment qu’il l’avait « utilisée » à contrecœur. Son honneur était ce qui comptait le plus à ses yeux, avant même sa compagne et son fils. User d’un tel stratagème… Ça ne collait tellement pas au personnage qu’elle avait là aussi préféré l’omettre. Et puis Vegeta sortait bien plus glorieux de ce mensonge, et ça, ça plaisait à Joanna.
Après s’être passé de l’eau sur le visage, elle regarda par la fenêtre la nuit qui tombait. Elle jeta un œil à l’heure indiquée par la pendule sur la table de chevet. Dix-huit heures passées, presque dix-neuf heures. Une explosion attira de nouveau son attention vers l’extérieur. Des gens lançaient des feux d’artifice. D’autres vagabondaient joyeusement dans la rue. L’humeur générale était à la fête. Ils étaient sauvés, ils le savaient. Et cette fois, en plus, ils avaient conscience du danger auquel ils avaient échappés.
Ses parents et son frère lui revinrent à l’esprit. Ils devaient être affolés, inquiets… La culpabilité lui serra les entrailles. Comment pourrait-elle les rassurer ? Rentrer ne faisait pas partie de ses projets immédiats. Elle voulait d’abord explorer ce monde, découvrir tout ce qu’elle avait pu voir dans le dessin animé, et alors, enfin… Mais comment pourrait-elle quitter à tout jamais tous ces gens ? Trunks allait repartir pour son futur, à son grand dam, mais il restait toujours Vegeta, Bulma, Son Gohan, Kuririn et tous les autres. Elle ne leur portait pas le même genre de sentiments qu’au garçon aux cheveux violets, mais elle voulait les connaître plus, être leur amie. Ils étaient déjà des gens importants pour elle.
Rouges, bleues, vertes, blanches… Les gerbes de lumières se reflétaient dans ses yeux, mais son regard était plongé dans ses pensées. Pour la première fois de sa vie, elle réfléchissait à son avenir. Que pourrait-elle faire, dans ce monde ? Pas grand-chose, en fait. Elle n’était bonne à rien de particulier et ne savait pas faire grand-chose, comme elle n’avait jamais fait d’activité sportive ou culturelle en dehors des heures de cour normales. En fait, elle était même plutôt médiocre en sport… Elle était dotée d’une grande sensibilité, et ses proches la voyaient assez se tourner vers un domaine artistique, mais les seuls métiers qu’elle avait déclaré vouloir faire jusqu’à présent étaient pilote d’avion de chasse et pilote de formule 1, et ce uniquement dans le but de faire plaisir à son père. Et c’était il y avait plus de cinq ans de cela…
Elle fronça les sourcils. Que pourrait-elle faire, dans son monde ? Rien de plus, en fait. C’était assez déstabilisant, comme pensée… Que pouvait-elle faire là-bas de plus qu’ici ? Etudier, se marier, avoir une vie rangée, c’était faisable partout. Rencontrer des extra-terrestres, c’était réalisable, ici. Et réalisé, d’ailleurs. La joie qu’elle ressentit à cette pensée la surprit au point qu’elle éclata de rire. Elle se laissa retomber sur le lit en laissant son hilarité se calmer. Que pouvait-elle faire de plus que chez elle, dans ce monde ? Vivre. Elle ne s’était jamais sentie aussi vivante, aussi en phase avec son monde d’origine. Là-bas, elle ne s’était jamais intéressée à rien de particulier. Ici, elle voulait tout connaître. C’était merveilleusement grisant.
La lumière du jour entra timidement par la fenêtre, et rampa lentement vers le lit. Elle monta doucement le long de la couverture, puis se glissa sur le dessus jusqu’à avoir tout envahi. Satisfaite, elle envoya les rayons danser la samba sur le visage endormi.
Joanna leur tourna tout d’abord le dos en grognant, puis se redressa brusquement, comme son cerveau avait décidé de s’activer à son tour. Regarde où tu te trouves, lui disait-il. Regarde, ce n’est pas ta chambre, ce n’est pas ton lit. Personne n’est venu ouvrir tes volets, il n’y a pas école, et tu as des gens à voir. En réponse à l’excitation du cerveau, son cœur se mit à battre plus vite. Oui, ils sont là, pas loin ! Cell n’est plus qu’un cauchemar juste bon à te hanter la nuit, mais eux sont bien vivants, et à portée de main !
Elle sauta du lit en jetant un œil par la fenêtre. Une ville avec des maisons en forme de dômes ! Elle se précipita à la porte et l’ouvrit. Une porte coulissante mécanique ! Elle se perdit dans les couloirs et se retrouva à l’entrée, à temps pour voir le porteur de journaux. En mobylette volante ! Elle rentra de nouveau, et fut arrêtée par la secrétaire. Un robot-secrétaire !
« Veuillez donner votre nom et annoncer la raison de votre visite, » ne cessait-il de répéter tout en l’empêchant d’accéder à la partie habitation.
« Je suis Joanna, je suis arrivée hier avec Trunks et Yamcha ! J’ai dormi ici cette nuit ! » Ne cessait-elle de répéter en retour.
« Vous n’êtes pas Trunks. Vous n’êtes pas Yamcha. » Répondait inlassablement la machine.
« Mais c’est pas vrai ! Quelle stupide machine ! » S’énerva la jeune fille, au bord des larmes.
La porte de la partie habitation s’ouvrit enfin miraculeusement, livrant le passage à Mme Brief, en robe de chambre.
« Joanna ! Quelle surprise ! Je croyais que tu étais restée dormir… » S’exclama-t-elle, surprise. « Tu es drôlement matinale, tout le monde dort encore ! Il vaudrait peut-être mieux que tu repasses dans deux heures…
-Mais j’ai dormi ici… » La préadolescente n’avait même plus envie de pleurer tellement elle était sidérée. Elle regarda la femme aller au portail prendre un carton de six bouteilles de lait et revenir.
« Joanna ? Qu’est-ce-que tu fais dehors ? » S’étonna Bulma dans son dos.
« Je me suis perdue, et je me suis retrouvée dehors… » Se mit à chouiner la jeune fille de soulagement.
« Maman, pourquoi tu ne l’as pas faite rentrer ?? » Se fâcha la jeune mère en remontant son fils en bas-âge dans ses bras.
« Elle n’était pas rentrée chez elle, hier ? » S’étonna Mme Brief en toute innocence.
« Maman ! Je t’ai dit, hier qu’elle n’a nulle part où aller ! … Qu’est-ce-que j’ai fait pour avoir de pareils parents ? » Elle tendit son bébé à la préadolescente. « On va de suite régler ce problème. Il est inadmissible qu’une invitée se retrouve ainsi à la porte. » Elle pianota sur un terminal tandis que son fils mâchonnait un doigt de sa baby sitter improvisée en signe de faim.
« Bienvenue, Mademoiselle Joanna. Passez une excellente journée, » dit soudainement la secrétaire.
« Voilà ! C’est réglé ! » Bulma entraîna Joanna dans le couloir. « Tu as bien dormi ?
-Je crois que j’ai rêvé de Cell, à un moment…
-Tu as hurlé dans ton sommeil. Trunks a réussi à te calmer et il est resté un peu à te veiller, après ça. » Les paroles de Bulma la stoppèrent net.
Elle rougit violemment et se retrouva incapable de dire un mot. Trunks était passé la voir en pleine nuit, et elle n’en avait même pas le souvenir…
« Tu as remis ces habits après t’être lavée ? » Demanda Bulma pour changer de sujet.
« Je… Je ne me suis pas lavée… » Murmura Joanna, rouge de honte, cette fois. « J’avais tellement peur de ne pas vous revoir…
-Le petit déjeuner ne sera prêt que dans une trentaine de minutes. Tu as le temps d’aller te changer. Tu n’as sûrement pas envie de te montrer dans cet état à Trunks, n’est-ce-pas ? »
Joanna lui répondit en secouant vigoureusement la tête. « Bulma… Ça se voit tant que ça ?
-Quoi donc ? Que tu as dormi habillée ?
-Non… Pour Trunks… »
Bulma soupira. « Je suis une fille, moi aussi. Je sais reconnaître ces choses-là.
-Et… Ça ne vous dérange pas ?
-Que mon fils te plaise ? J’en suis fière ! Mon fils, c’est le plus beau ! » Bulma réussit à faire sourire la jeune fille avec son arrogante déclaration. « Allez, rends-moi mon glouton de bébé, ou il va te dévorer, et va te changer. Ta chambre est au 3e étage, couloir de droite. »
Joanna partit prestement s’exécuter, le cœur de nouveau joyeux.