La jumelles [fic courte par Rebel O'Conner]
Publié: Mer Août 09, 2017 20:29
Avant-propos
Oui, je sais, il y a une faute dans le titre. Cette faute est volontaire. On peut même dire qu’elle est la base de l’histoire.
Vous comprendrez à la fin du prologue.
Ça sera une fic courte, pas plus de trois ou quatre chapitres.
- prologue
Les agents Lopez et Kubliansky terminaient tranquillement leur patrouille.
Malfrats comme collègues se moquaient souvent d’eux, tous affirmant que leur seul point commun était leur poids.
En effet, ils atteignaient tous deux les cent-vingt kilos.
Mais si c’était leur seul point commun physique, les gens ignoraient les deux autres.
En premier lieu, ils étaient souvent jugés sur leur physique, et encore plus souvent sous-estimés à cause de celui-ci.
Benedicto “ben“ Lopez semblait être un petit gros rigolo à la peau basanée et aux cheveux noirs et gras. Toujours enjoué, il semblait déplacer difficilement sa masse imposante en clopinant mais avait surpris plus d’un voleur en montrant une vitesse et une agilité supérieure à la moyenne.
Léon “Koub“ Kubliansky était de son côté un homme massif, en taille comme en poids, aux cheveux blonds avec un début de calvitie, un visage carré placide et des mains comme des poêles à frire. Mais sous son air de paysans arriéré, il était un expert en droit, avec un esprit analytique qui surprenait nombre d’escrocs qui pensait pouvoir le duper, voir de le corrompre.
En vain, car tout deux partageaient aussi un grand sens de la justice, et en faisait profiter la ville d’Indigo Pueblo.
— Amigo, ça te dit une pizza ?
— Pourquoi pas, la journée a été longue.
Koub se rangea devant le stand mobile du pizzaïolo, encore désert à cette heure, et Ben commanda une trois fromages, avec supplément de fromage.
Mais alors que le cuisinier rendait la monnaie, la radio de la voiture fit entendre une voix.
— Appel à toutes les unités. Code 143 au 17, fifth avenue, troisième étage.
— Ben, laisse tomber ta pizza.
— Merde, fit le policier en sautant dans la voiture. Tu peux la manger toi, si tu veux, cria-t-il au marchand.
— Ici voiture 7, bien reçu, nous sommes à deux rues. Roger.
— Le témoin attend en bas. Roger.
— Quel code ?
— 143, tentative de meurtre.
— Fonce !
Une vieille femme affolée sauta littéralement sur les policiers dès qu’ils sortirent de leur voiture.
— C’est terrible, il est fou, je l’ai vu, il avait une hache, il a commencé à tout casser, et sa femme hurlait. Il faut la sauver, même si c’est pas des gens si bien que ça…
Koub eu un regard vers Ben qui opina. Il fonça alors que son collègue entreprenait de calmer la femme hystérique. Ben était plus doué pour ça que lui. Il le rejoindrait dans moins d’une minute.
Koub arriva rapidement devant la porte de l’appartement. Elle était ouverte, et il s’approcha prudemment.
Il en sortait un concert de hurlement et de fracas. La pièce était ravagée, les meubles en miettes.
Un homme complètement nu au crâne rasé, d’une maigreur effrayante accentuée par ses tatouages, défonçait une porte à coups de hache. Les hurlements de terreur venaient de l’autre côté de cette porte.
— Police ! Hurla Koub du plus fort qu’il pouvait. Lâchez cette arme, et mettez-vous à terre, les mains sur la tête !
L’homme se figea et regarda le policier.
Ses yeux étaient révulsés, il saignait du nez et une bave mousseuse lui sortait de la bouche.
— Oh merde !
Koub reconnu immédiatement les symptômes. PCP. La poussière d’ange.
Avec une vitesse surréaliste, l’homme brandit sa hache et fonça vers le nouveau venu. Qui tira.
Koub vida son arme sur le forcené. Trois balles dans le torse, une dans le bras, deux dans la tête.
L’homme s’effondra, pris de convulsions.
Koub entreprit de recharger son arme, par prudence. Il ne connaissait que trop les effets du PCP.
Il vit avec horreur la femme sortir de la pièce où elle s’était enfermée.
— Mer...merci.
Elle s’approcha de lui, les yeux rouges. Elle avait des cheveux verts, emmêlés, et était vêtue d’une robe sale. Elle présentait les derniers signe de grossesse.
— Non, reculez, retournez à l’abri !
— Mais ? Il est mort, pourquoi je devrais…
Comme pour lui répondre, l’homme se redressa d’un coup, malgré un visage à moitié arraché, et de son bras valide saisit la hache pour frapper la femme.
Elle fut touchée à l’épaule, mais le coup fut si puissant qu’il lui fit une entaille jusqu’au ventre.
— NON !
Il tira à nouveau, et fit exploser la tête du drogué. Mais trop tard.
— Koub ! Qu’est-ce qui se passe ? Cria Ben, en arrivant à la porte.
— Ben, appelle une ambulance, vite !
La femme peinait à retrouver son souffle. Le liquide amniotique coulait par sa blessure en même temps que son sang.
— Sau...vez…bébé…
— L’ambulance arrive ! Tenez bon, madame, fit Koub en se penchant sur la blessée.
Ben commençait à appeler le standard.
Une minute pour leur faire comprendre. Deux pour qu’ils appellent l’hôpital et leur expliquent. Quinze minimum pour que l’ambulance arrive.
Elle serait morte, et son enfant aurait été privé d’oxygène trop longtemps pour survivre.
Serrant les dents, Koub écarta la blessure, faisant jaillir encore plus de sang. Au bord de la nausée, il fouilla les entrailles de la femme, et sentit quelque chose.
Il retira un bébé minuscule. Une petite fille.
Sa nausée diminua alors que son effroi augmentait.
Le coup de hache ne l’avait pas épargnée. Elle avait la moitié du corps coupée, tuée par son père avant même sa naissance.
Le policier allait éclater en sanglots, et vomir en même temps quand un cri se fit entendre.
— OUINN !
Il regarda le nouveau né qu’il tenait, pensant qu’elle avait survécu, mais elle était toujours inerte.
Il fouilla du regard, pour voir d’ou venait les cris, et souleva la robe de la femme.
Une deuxième petite fille gigotait et hurlait, avide de vivre.
Il la prit dans son immense main.
— C’est… C’est une fille, madame.
La femme eut un petit rire qui se mua en quinte de toux. Elle cracha du sang.
— Chambre… Table… Nom…
Et elle se tut. Définitivement.
Koub commença à sangloter. La main de Ben se posa sur son épaule. Lui aussi était bouleversé.
— Ben, tu peux voir sur la table ?
Le gros policier opina et passa sur les débris de la porte.
Kublianski tenait un enfant dans chaque main. Il se sentait si mal. Si impuissant. Il avait échoué à sauver la mère. Il avait échoué à sauver une des filles.
Elles ne méritaient pas de mourir, elles auraient du vivre, toutes.
Ben revint après quelques instants.
— Il y avait un carnet. Ça doit être ça.
Koub regarda le carnet que lui tendait son collègue et ami.
Des noms étaient barrés, il y en avait pour les deux sexes. Il regarda la colone des noms féminins.
Il lut le deuxième préféré.
Elle aurait au moins un nom sur sa tombe. Lynch.
Et pour l’autre…
Il parla à mi-voix.
— Tu es en vie, Lunch.
À suivre...
Oui, je sais, il y a une faute dans le titre. Cette faute est volontaire. On peut même dire qu’elle est la base de l’histoire.
Vous comprendrez à la fin du prologue.
Ça sera une fic courte, pas plus de trois ou quatre chapitres.
- prologue
Les agents Lopez et Kubliansky terminaient tranquillement leur patrouille.
Malfrats comme collègues se moquaient souvent d’eux, tous affirmant que leur seul point commun était leur poids.
En effet, ils atteignaient tous deux les cent-vingt kilos.
Mais si c’était leur seul point commun physique, les gens ignoraient les deux autres.
En premier lieu, ils étaient souvent jugés sur leur physique, et encore plus souvent sous-estimés à cause de celui-ci.
Benedicto “ben“ Lopez semblait être un petit gros rigolo à la peau basanée et aux cheveux noirs et gras. Toujours enjoué, il semblait déplacer difficilement sa masse imposante en clopinant mais avait surpris plus d’un voleur en montrant une vitesse et une agilité supérieure à la moyenne.
Léon “Koub“ Kubliansky était de son côté un homme massif, en taille comme en poids, aux cheveux blonds avec un début de calvitie, un visage carré placide et des mains comme des poêles à frire. Mais sous son air de paysans arriéré, il était un expert en droit, avec un esprit analytique qui surprenait nombre d’escrocs qui pensait pouvoir le duper, voir de le corrompre.
En vain, car tout deux partageaient aussi un grand sens de la justice, et en faisait profiter la ville d’Indigo Pueblo.
— Amigo, ça te dit une pizza ?
— Pourquoi pas, la journée a été longue.
Koub se rangea devant le stand mobile du pizzaïolo, encore désert à cette heure, et Ben commanda une trois fromages, avec supplément de fromage.
Mais alors que le cuisinier rendait la monnaie, la radio de la voiture fit entendre une voix.
— Appel à toutes les unités. Code 143 au 17, fifth avenue, troisième étage.
— Ben, laisse tomber ta pizza.
— Merde, fit le policier en sautant dans la voiture. Tu peux la manger toi, si tu veux, cria-t-il au marchand.
— Ici voiture 7, bien reçu, nous sommes à deux rues. Roger.
— Le témoin attend en bas. Roger.
— Quel code ?
— 143, tentative de meurtre.
— Fonce !
Une vieille femme affolée sauta littéralement sur les policiers dès qu’ils sortirent de leur voiture.
— C’est terrible, il est fou, je l’ai vu, il avait une hache, il a commencé à tout casser, et sa femme hurlait. Il faut la sauver, même si c’est pas des gens si bien que ça…
Koub eu un regard vers Ben qui opina. Il fonça alors que son collègue entreprenait de calmer la femme hystérique. Ben était plus doué pour ça que lui. Il le rejoindrait dans moins d’une minute.
Koub arriva rapidement devant la porte de l’appartement. Elle était ouverte, et il s’approcha prudemment.
Il en sortait un concert de hurlement et de fracas. La pièce était ravagée, les meubles en miettes.
Un homme complètement nu au crâne rasé, d’une maigreur effrayante accentuée par ses tatouages, défonçait une porte à coups de hache. Les hurlements de terreur venaient de l’autre côté de cette porte.
— Police ! Hurla Koub du plus fort qu’il pouvait. Lâchez cette arme, et mettez-vous à terre, les mains sur la tête !
L’homme se figea et regarda le policier.
Ses yeux étaient révulsés, il saignait du nez et une bave mousseuse lui sortait de la bouche.
— Oh merde !
Koub reconnu immédiatement les symptômes. PCP. La poussière d’ange.
Avec une vitesse surréaliste, l’homme brandit sa hache et fonça vers le nouveau venu. Qui tira.
Koub vida son arme sur le forcené. Trois balles dans le torse, une dans le bras, deux dans la tête.
L’homme s’effondra, pris de convulsions.
Koub entreprit de recharger son arme, par prudence. Il ne connaissait que trop les effets du PCP.
Il vit avec horreur la femme sortir de la pièce où elle s’était enfermée.
— Mer...merci.
Elle s’approcha de lui, les yeux rouges. Elle avait des cheveux verts, emmêlés, et était vêtue d’une robe sale. Elle présentait les derniers signe de grossesse.
— Non, reculez, retournez à l’abri !
— Mais ? Il est mort, pourquoi je devrais…
Comme pour lui répondre, l’homme se redressa d’un coup, malgré un visage à moitié arraché, et de son bras valide saisit la hache pour frapper la femme.
Elle fut touchée à l’épaule, mais le coup fut si puissant qu’il lui fit une entaille jusqu’au ventre.
— NON !
Il tira à nouveau, et fit exploser la tête du drogué. Mais trop tard.
— Koub ! Qu’est-ce qui se passe ? Cria Ben, en arrivant à la porte.
— Ben, appelle une ambulance, vite !
La femme peinait à retrouver son souffle. Le liquide amniotique coulait par sa blessure en même temps que son sang.
— Sau...vez…bébé…
— L’ambulance arrive ! Tenez bon, madame, fit Koub en se penchant sur la blessée.
Ben commençait à appeler le standard.
Une minute pour leur faire comprendre. Deux pour qu’ils appellent l’hôpital et leur expliquent. Quinze minimum pour que l’ambulance arrive.
Elle serait morte, et son enfant aurait été privé d’oxygène trop longtemps pour survivre.
Serrant les dents, Koub écarta la blessure, faisant jaillir encore plus de sang. Au bord de la nausée, il fouilla les entrailles de la femme, et sentit quelque chose.
Il retira un bébé minuscule. Une petite fille.
Sa nausée diminua alors que son effroi augmentait.
Le coup de hache ne l’avait pas épargnée. Elle avait la moitié du corps coupée, tuée par son père avant même sa naissance.
Le policier allait éclater en sanglots, et vomir en même temps quand un cri se fit entendre.
— OUINN !
Il regarda le nouveau né qu’il tenait, pensant qu’elle avait survécu, mais elle était toujours inerte.
Il fouilla du regard, pour voir d’ou venait les cris, et souleva la robe de la femme.
Une deuxième petite fille gigotait et hurlait, avide de vivre.
Il la prit dans son immense main.
— C’est… C’est une fille, madame.
La femme eut un petit rire qui se mua en quinte de toux. Elle cracha du sang.
— Chambre… Table… Nom…
Et elle se tut. Définitivement.
Koub commença à sangloter. La main de Ben se posa sur son épaule. Lui aussi était bouleversé.
— Ben, tu peux voir sur la table ?
Le gros policier opina et passa sur les débris de la porte.
Kublianski tenait un enfant dans chaque main. Il se sentait si mal. Si impuissant. Il avait échoué à sauver la mère. Il avait échoué à sauver une des filles.
Elles ne méritaient pas de mourir, elles auraient du vivre, toutes.
Ben revint après quelques instants.
— Il y avait un carnet. Ça doit être ça.
Koub regarda le carnet que lui tendait son collègue et ami.
Des noms étaient barrés, il y en avait pour les deux sexes. Il regarda la colone des noms féminins.
Il lut le deuxième préféré.
Elle aurait au moins un nom sur sa tombe. Lynch.
Et pour l’autre…
Il parla à mi-voix.
— Tu es en vie, Lunch.
À suivre...