Indestructible ! (Fic Terminée/ Abandonnée)
Publié: Ven Déc 22, 2017 0:43
Bonsoir à tous, voilà le premier acte de mes hors séries sur ma fanfiction DB Zteam War. Je me permet de le poster hors du topic de cette dernière car si l'histoire y est reliée, elle n'en reste pas moins indépendante et j'écris cette histoire pour que vous l'apprécier aux mieux sans lire la fanfic cité plus tôt.
Cela va se passer en six (ou sept chapitres, on verra), tous écrit aux brouillons, mais étant un éternel insatisfait de mon travail je ne vais pas lâcher tout d'un coups, mais essayer d'espacer toutes les trois semaines. Voilà en gros. Bonne lecture à tous
Indestructible ! Tome 1 : Présentation
Chapitre 1 (Partie 1) :Au delà du réel
Tout droit sortit l'hyperespace, un vaisseau spatial de ligne Braïng Z830 pénétra sans encombre au sein du système de Yahjin. Construit par la puissante compagnie spationautique SpazeBus, c'était un appareil long de 85 m, haut de 35 m, et avec une surface de 935 m², ayant coûté la bagatelle de 15 milliards de crédits. Un investissement nécessaire pour que les 682 passagers de l'appareil profitent du voyage dans des conditions optimales, quand bien même ledit voyage se mesurait en plusieurs milliers d'année lumière. Dans le cas de leur escale jusqu'au système de Yahjin, le vaisseau n'avait parcouru que quelques centaines d'année lumière. Un voyage considéré comme un saut de puce dans une galaxie longue de 165 000 année lumière de diamètre.
«Chers passagers, notre sortie de la voie hyperespatial c'est bien déroulée et nous venons juste d'entrée au sein du système de Yahjin. Vous êtes maintenant libre de quitter vos sièges et d'utiliser vos appareils électroniques le temps de notre arrivée sur la planète Yahsaï, première escale de notre vol moyen-courrier jusqu'à la planète Demezaï.
Durant les quelques heures ayant suivi l'annonce, les voyageurs d'espèces diverses eurent toute l'aise de vaguer à leur occupation au sein de leur siège. Il fut même possible aux voyageurs du bord droit de l'appareil d'observer au loin Yahgon, l'une des 12 planètes du système de Yahjin, ainsi que Yunyahgon III, l'un de ses satellites.
Lorsque le vaisseau arriva à proximité de Yahsaï, les voyageurs purent alors admirer cette planète tellurique , de 16468 km de diamètre,à moitié teintée de bleu marine, couleur de la surface des océans, et à moitié parée de vert, couleur de la végétation recouvrant la majeure partie de ses sept continents. Voilà à quoi ressemblait le seul astre de tout le système de Yahjin ayant eu toutes les conditions nécessaires à la réalisation de ce phénomène qu'était la vie. Une vie qui s'est développée jusqu'à ce qu'une des espèces autochtones ait eu les moyens pour réaliser une civilisation. Civilisation assez performante pour exploiter les ressources du système de Yahjin et même d'entrer en contact avec d'autres espèces explorant déjà les étoiles. Un schéma qui s'est répété un nombre incalculable de fois à travers la galaxie.
Une annonce rappela aux voyageurs de se rassoir sur leur siège avant que ne soit amorcée l'entrée dans l'atmosphère yahsaïyenne. Une vingtaine de minutes, marquées par légère hausse de pression et de température, plus tard, les passagers du Z830 purent admirer le ciel bleu, légèrement teintée de vert, de la cinquième planète du système de Yahjin.
« Notre entrée dans la haute atmosphère de la planète Yahsaï s'est achevée, chers passagers. Pour votre sécurité, vous devez garder vos sangles attachées, le temps d'effectuer notre atterrissage.»
L’annonce à peine terminée, qu’un soupir de soulagement, à peine perceptible, s’échappa de la place 43F où siégeait un humain d’origine tsuful. Plutôt mince et athlétique, son visage était caractérisé par un nez plat avec de larges narines, une lèvre inférieure assez épaisse et, chose plutôt rare pour un humain, des pupilles verts. Il était coiffé d’une épaisse touffe de cheveux à la fois crépus et bouclés de couleur brune, et il avait un teint légèrement bronzé.
Journaliste de formation, ce tsuful de 25 ans, ayant pour nom Loïc Zhane, était en effet très soulagé. Si le passage dans l’hyperespace ne le troublait pas tant que ça, lorsque l'on pénétrait dans l’atmosphère d’une planète, cela lui donnait des haut-le-cœur. Et puis il détestait cette légère hausse de la température qui accompagnait la descente. Quand bien même il était parfaitement conscient que ladite hausse était largement atténuée par la coque du vaisseau. Maintenant que le plus gênant était passé, il ne lui restait plus qu’à profiter de la vue que lui offrait son hublot.
Durant les dix premières minutes de la descente, la couche nuageuse sous le ciel bleu-vert fût la seule chose que Loïc dût se contenter d’observer. Lorsque l’altitude de l'appareil fut assez basse, le tsuful pût contempler l’une des plus célèbres cités de la planète Yahsaï, Aonori. S’étendant sur une superficie dépassant les 150 km², Aonori était une agglomération côtière d’où fleurissait nombre de bâtiments, construis pour la plupart derrière de longues plages de sable blanc. Au centre de la ville, se trouvaient les plus grands buildings de la cité qui cohabitaient avec des structures de tailles plus modestes. Quelques bornes plus loin, se trouvaient les quartiers résidentiels où les sentiers étaient bordés par une végétation habilement entretenue. Celle-ci se faisait toujours plus luxuriante à mesure que l’on s’éloignait vers l’intérieur des terres où la forêt reprenait ses droits et la pente gagnait en importance.
Abritant plusieurs centaines de milliers d’habitants, Aonori était renommée à travers la galaxie pour son éternel climat tropical et ses plages magnifiques. Elle était également connue pour être l’un des dix plus importants centres des affaires de la planète Yahsaï. Une dernière particularité qui ne manquait pas d’attirer aussi bien les touristes que les entrepreneurs et autres financiers qui voyaient toujours matière à y dénicher des opportunités. Le tsuful remarqua que des milliers de petits points circulaient à travers les cieux de la ville, de façon plus ou moins ordonné. Il devina que ses fameux points volants n'étaient nuls autres que les natifs de la planète : les saïyans.
Loïc fût soudainement interrompu dans ses contemplations par une annonce du personnel de l'appareil.
«Chers passagers, nous allons bientôt pénétrer dans l'espace aérien de l'état de Soja, où va se dérouler notre atterrissage au sein du spatioport de Tofu. Il y fait 22°C et l’humidité globale est de 63°. Nous rappelons aux passagers qui descendent à cette escale que la gravité de la planète est de niveau D. Elle est donc susceptible de vous gêner lors de vos déplacements. Il est vivement conseillé à ceux qui ne sont pas adaptés à ce niveau de gravité, ou qui sont trop lourdement chargés, de louer un équipement poly-gravitationnel. Vous trouverez tout se dont vous aurez besoin au sein des magasins spécialisés du spatioport de Tofu qui est lui-même équipé des dispositifs de dernière génération, afin d'assurer votre confort lors de votre arrivé. Notre commandant de bord et tout l’équipage vous souhaite de passer un agréable moment pour le reste de notre vol.
***********
Son identité contrôlée, Loïc pût continuer sa marche au sein du spatioport de Tofu. Il eut toute l'aise de traverser l'un des dix terminaux de la bâtisse. La vaste pièce était jalonnée sur toute sa longueur de petits magasins et autres kiosques parfaitement alignés les uns après les autres et généreusement éclairés par les rayons de l'étoile jaune passant à travers les façades vitrifiées. Ces espaces de ventes étaient séparés par un grand et long espace de circulation, emprunté par la foule, des nombreux guichets où les clients du spatioport venaient enregistrer leurs vols et y déposer leur bagages.
Loïc dût faire attention à ne pas se cogner contre l'un des milliers de passants et de voyageurs qui vaguaient à des activités aussi diverses que l’étaient le nombre d’espèces présentes au sein de ce melting-pot intergalactique. Les insectoïdes interagissant avec les espèces aviaires, les orcoïdes échangeant avec les humanoïdes, ou les canidés se mêlant aux espèces félines et invertébrées, il y avait de tout. Les centaines de milliers d'individus, et à fortiori les centaines d'espèces représentées, au sein du spatioport donnaient ainsi une assez bonne idée de la vaste démographie caractérisant la Galaxie. Toutefois, il y avait une espèce dont les membres brillaient logiquement par leur présence en ces lieux. Il s’agissait de ces hominidés ressemblant terriblement aux humains sur pratiquement tous les points, si ce n’était leurs cheveux exclusivement de couleur sombre, leurs corps musculeux, que ce soit chez les mâles et les femelles, mais aussi et surtout leur queue, entièrement recouverte de petits poils marron, pendant à la base de leur dos. Il s’agissait ni plus ni moins des saïyans, les habitants d'origines de la planète Yahsaï.
« Chers voyageurs et chers clients, du fait de soucis techniques exceptionnels, notre équipe de techniciens est obligé d’emmener certaines pièces essentielles destinées au chantier de l'aile Est via l’intérieur de ce terminal. Pour votre sécurité, nous vous demandons de vous placer derrière les lignes de démarcation jaunes. Le spatioport de Tofu s’excuse pour ce désagrément passager.
À l’instar des autres clients du spatioport, Loïc se mît en retrait. À peine avait-il passé la ligne jaune que quelques « Ooooh ! » se firent entendre et que les "Clics !" des appareils de capture d'image retentirent. L'humain leva la tête pour constater que cinq saïyans, vêtus de combinaison bleue de techniciens, volaient à quelques mètres au-dessus du sol. Il était chacun chargés d’une lourde centrale frigorifique.
Même s'il avait été prévenu, le tsuful fût impressionné. Les rumeurs concernant la force surhumaine des saïyans ainsi que leur capacité à voler étaient donc vraies. Des particularités naturelles certes impressionnantes, mais pas si rare que cela en fait.
Tout au long de son histoire, qui se chiffrait en dizaines de milliers d’années standard, la Fédération Galactique avait enregistré des millions d'êtres aux capacités sortant de l'ordinaire, parmi les innombrables civilisations existantes ou ayant existées au sein de la Galaxie. En fonction des dispositions naturelles et de nombreux paramètres caractérisant un peuple donné, ces êtres dits extraordinaires pouvaient se limiter à un cercle extrêmement restreint d’individu ou s’étendre à presque toute une population. Les raisons de ces particularités étaient en général mal connues du grand public. La multitude de sources qui se croisaient et qui se contredisaient n’aidant pas vraiment à mettre tout cela aux claires. La plupart des gens étaient donc convaincus que certains peuples et personnes avaient été bénis par de quelconques miracles, ou utilisaient plusieurs sortes d'obscures magies. D'autres, beaucoup moins nombreux, théorisaient que ces individus utilisaient, plus ou moins consciemment, une sorte de source d’énergie vitale mystérieuse pour effectuer leurs exploits. Que ces hypothèses soient vraies ou fausses, toujours était-il que la proportion de ces méta-êtres était extrêmement faibles par rapport à la démographie totale des peuples affiliés à la Fédération, qui s’élevait à un nombre à 14 chiffres au dernier décompte.
Les talents de ces individus aux particularités spéciales étaient donc recherchés par de nombreuses organisations, la Fédération Galactique en tête. Cette dernière étant passée maître dans l’art de « chasser les tête », surtout si ladite tête était prometteuse. Les méthodes étaient variées. Cela pouvait être de juteux contrats commerciaux avec diverses nations, qui prêtaient de ce fait certains de leurs combattants, comme cela pouvait passer par des versements de grosses sommes d’argent si l'on avait affaire à une poignée de concernés. D'autres procédés beaucoup plus obscurs étaient également employés, quoique plus rarement.
Les nations yahsaïyennes étaient, pour leur part, d’excellents partenaires avec la Fédération à qui elles fournissaient guerriers et instructeurs saïyans. En échange de quoi, la Fédération favorisait leurs influences commerciales à travers la Galaxie, en permettant par exemple aux sociétés yahsaïyennes d'être prioritaire sur plusieurs affaires d'importance.
Pour une âme profane ce genre de petite transaction semblerait se rapprocher de pratiques commerciales douteuses. De l’avis de Loïc c’était clairement le cas, mais la majorité de ses congénères tsufuls se garderaient bien d’effectuer ce genre de critique. Les natifs de Plant furent en effet les premiers à avoir bénéficié de ce genre d’accord avec les saïyans, lorsqu’ils avaient découvert le système planétaire contrôlé et exploité par ces hominidés à la queue poilu.
La coopération entre les deux espèces aurait logiquement pu découler sur une guerre. Toutefois, du fait d’un code de l’honneur poussé chez les saïyans, ainsi que des scrupules et de la bonne foi des tsufuls, les deux parties avaient développé des relations fortement cordiales. Elles se sont par conséquents entraidées sur plus d’une occasion par le passé. Un miraculeux partenariat séculaire, qui était loin d'être une norme au sein de la Fédération Galactique.
Loïc sortit d'un Gravity Store, tout en réajustant sa combinaison polygravitationelle, fraîchement achetée, qu'il portait sous ses vêtements, afin d'être plus à l'aise. Ladite combinaison générait un champ gravitationnel à intensité variable. Le possesseur pouvait ainsi se déplacer en étant soumis à la gravité de son choix. Il lui était également possible de saisir des objets dans un environnement à gravité supérieure du fait que le champ gravitationnel s'étendait lorsqu'il touchait des objets non vivant. Il était néanmoins conseillé au porteur de ladite combinaison de ne pas trop varier la valeur de l'intensité du champ à la valeur correspondant à leur morphologie, car cela pouvait causer de graves conséquences pour leur corps. L'atrophie musculaire et la fragilisation excessive du squelette étant les conséquences les plus courantes chez les espèces vertébrées. Une autre limite du système était que l'extension du champ gravitationnelle pouvait le perturber à moyen terme, voire à court terme pour les combinaisons de faible qualité. D’où le fait qu'il était vivement recommandé aux voyageurs de se procurer des dispositifs pour leurs bagages. Un conseil que Loïc avait suivi en se procurant deux dispositifs polygravitationels. Des sortes de petits boitiers d'épaisseur très réduite qu'il accola sur chacune de ses valises.
Le problème de gravité réglé, l'humain se mit en quête d'un bon déjeuner. La nourriture lyophilisée servit sur le Z830 n'ayant pas été exceptionnelle. Les pancartes aguicheuses d'une sandwicherie finirent par attirer l'attention de Loïc qui s'y rua. La taille des sandwichs yahsaïyen proposés, qui étaient au moins deux fois plus grands que leurs équivalents sur Plant, le faisait saliver d'envie. Il se mit ainsi dans la file, juste derrière une petite famille.
Celle-ci était constituée d’un proche-humain, arborant de longs cheveux fins et rosés, lui tombant sur les épaules, avec des poils tout aussi roses formant trois traits sur chacune de ses joues. Il était accompagné d’une saïyanne aux cheveux marron coupé cours, et de leurs quatre enfants. La marmaille partageait la chevelure et les poils aux joues du père et la queue poilue de la mère. L’ensemble de la famille portait chacun ses bagages et, détail qui amusa un peu Loïc, seul le père et le petit dernier de la famille, sans doute âgé de trois ans, avaient des bagages à roue. La mère et les reste des enfants portaient sans soucis leurs bagages, de plusieurs dizaines de kilo, non équipés de dispositifs poly-gravitationnels.
-P'pa ! P'pa ! P'pa ! Fît l'un des enfants, j'peux avoir un menu big XXL avec supplément désert ?!
-Non. Ce sera les menus de bases, pour tenir. Tu sais très bien que papy et mamie vont vous préparer un festin de roi quand on arrivera, répondit le père légèrement agacé.
-Mais heu !... Maman !!!
-Ça suffit ! Tu commences à m'énerver avec tes caprices ! Tu écoutes ce que te dis ton père, ou sinon tu voleras le ventre vide jusqu’à chez tes grands-parents ! Compris ?!
-Ouais… Ouais compris, fît l'enfant à la queue marronné contrarié.
Tandis que ce dernier boudait sous le regard noir de sa mère, le père s'empressa d'interroger l'ensemble de sa famille sur les commandes du groupe. Loïc songea alors à un certain article sur le métissage à travers les territoires de la Fédération Galactique. D'après les chiffres, environ un cinquième des naissances étaient issues d'une relation inter espèce. Un chiffre à peu près similaire lorsque l'on se concentrait sur le cas des habitants de Yahsaï qui avaient des contacts avec de nombreuses espèces humanoïdes. Du fait des relations de longue date que les tsufuls entretenaient avec les saïyans, à peu près la moitié des métissages s'effectuaient entre un saïyan d'ascendance yahsaïyenne et un humain d'origine tsuful. Une descendance qui, chose plutôt rare, était en général bien vu chez les deux peuples concernés qui espéraient que les qualités de la partie adverse reviennent chez leurs enfants. L'estime mutuelle que se portaient les natifs de Plant et de Yahsaï avait favorisés cela.
Lorsque ce fut son tour de commander, Loïc opta pour un sandwich simple au thon violet avec bien sûr les crudités locales, histoire de se donner bonne conscience.
Son déjeuner avalé, le tsuful prit une dizaine de minutes pour atteindre l'entreprise de location qu'il avait préalablement contactée afin d'acquérir son véhicule de location. Le temps d'effectuer les formalités d'usage avec l'employé saïyan et l'humain sortit de l'aéroport, bravant ainsi la gravité extérieur, pour se rendre vers le parking de la compagnie de location. Quelques minutes de marches supplémentaires, et il était l'heureux locataire d'une Yotota Goya. Un véhicule monoplace qui était l'œuvre de Yotota, l'un des six principaux constructeurs de véhicules yahsaïyens. La Goya ressemblait fortement à un grand motocycle doté d'un compartiment intérieur assez grand pour que le conducteur soit confortablement assis, comme dans un bureau. La différence étant que les roues étaient absentes au profit de réacteurs anti-gravitationels et à réaction assurant au véhicule d'avoir la capacité de circuler de façon optimale. Que ce soit par voie aérienne ou par voie terrestre.
Son véhicule monoplace pris en main, Loïc sortit dans un premier temps du parking avant de prendre son envol à travers le ciel de Yahsaï.
***********
"Restez sur le Mizuna's Turnpike sur 1213 km, fît le GPS de Loïc qui vérifia son altitude et son cap.
Le tsuful fît une ultime vérification sur son radar et ses rétroviseurs. Circuler au sein de la principale voie aérienne traversant l'état de Soja, était peut-être sûr, mais pas sans danger. Une centaine d'accidents avaient lieux chaque mois en son sein, et Loïc n'avait nul envie de faire partit du décompte. Pour l'instant la circulation n'était pas vraiment dense. Tout au plus comptait-il quelques dizaines de véhicules volants, et un peu moins de saïyans circulant sur la zone aérienne réglementaire. Loïc se sentit alors assez en sécurité pour admirer en contrebas la vaste et fameuse mangrove de Gyoza qui était parsemé de centaines d'îlots sur toute sa surface. Un trésor naturel parmi des milliers d'autres que les 46 nations yahsaïyennes tentaient de sauvegarder. Une attention particulière était notamment prise pour les voies aériennes qui étaient régulièrement aménagées de telle sorte que la circulation soit régulée pour ne pas endommager la flore et qu'elle ne dérange pas les animaux volant de la planète lors de leurs diverses migrations. Une précaution qui était moins écologique qu'économique, car les saïyans étaient bien conscients que beaucoup de touristes venaient également chez eux pour admirer le paysage et les espèces endémiques à leur planète, comme le Ronflak Bicornu à poil bleu.
Ne voyant plus aucune raison de s'inquiéter, le journaliste tsuful activa le pilote automatique. Il sortit un lutin surchargé d'une de ses sacoches sur lequel était inscris "Légion de la Justice". Il mit le lutin sur ses genoux, et révéla huit dossiers empilés. Il remit rapidement le premier dossier où était inscrit "Yellow Shadows" dans le lutin. Il fît de même pour ceux avec la mention "Chasseur Namek" et "ZHAMAS", jusqu'à ce qu'il mette enfin le quatrième sur son cockpit et range le reste des dossiers dans le lutin. Il reprit alors le quatrième dossier, portant la mention "Protectrice" écrit en lettre rouge, et commença à relire les notes qu'il y avait écrit. Notes qui étaient la raison de son voyage en terre saïyan, qui, il l'espérait, allait le faire avancer à pas de géant sur la résolution d'un immense mystère vieux de plusieurs décennies. Avec même un peu de chance, la vérité était peut-être même plus proche qu'il ne le pensait, et si c'était le cas, à lui le prix Gallactizer.
Le tsuful passa tranquillement ses notes en revue lorsqu'un puissant choc déstabilisa sa Yotota.
-Nom de… ! Meeeeeeeeerde… !
Le choc amena le véhicule à effectuer une série de tonneau aérien toujours plus rapide, tandis que les papiers de ses dossiers virevoltaient au sein de la cabine. Complètement déboussolé, il chercha un moyen pour s'en sortir, mais la perte constante de ses repères ne l'aidait vraiment pas à accomplir cette tâche ardue. Au moment où de premières pensées funestes commençaient à se manifester dans l'esprit de Loïc, le véhicule s'arrêta aussi brutalement qu'il s'était emballé. Tandis que son cœur continuait à battre la chamade, et sa sueur ruisselait le long de son front, l'humain risqua un regard vers l'extérieur, non sans effectuer des mouvements tremblants et malhabiles. À travers la vitrine, il s'aperçut que son véhicule ne s'était pas arrêté tout seul. Il était en effet tenu à pleine main et sans soucis par une saïyanne.
Plutôt mince mais musclée, comme le voulait le standard morphologique des femelles saïyans, c'était une yahsaïyanne à la peau claire et aux cheveux noirs, mi-lisses mi-trapus, dressés vers l'arrière du crâne. Pourvu de traits harmonieux, son visage était caractérisé par un petit nez aquilin et ses pupilles noires, plutôt grandes, lui donnaient un air sympathique et amical, tout en laissant dégager assez d'assurance pour ne pas la cataloguer d'emblée dans la catégorie des êtres candides. Même s'il n'était jamais aisé pour un humain de deviner l'âge d'un saïyan, sa sauveteuse paraissait être une jeune adulte, Loïc situait son âge aux alentours de la vingtaine. Bien entendu au niveau du bas de ses lombaires pendait une queue aux poilx marrons, placé à l'air libre grâce à un petit trou prévu à cet effet au bas de sa combinaison intégrale vert pomme.
-Ça va m'sieur ? Rien de cassé ? Demanda la yahsaïyenne visiblement inquiète et très gênée.
-Euh ! O… Oui. Enfin je veux dire non ! Enfin oui ! Non ! mais…
-Euh… C'est oui ou c'est non ?
-… Oui, pardon. En fait c'est oui pour la première question et non pour la deuxième, précisa enfin le tsuful après s'être un tantinet calmé.
-Ouf ! Vous me rassurez, fît la saïyanne avec soulagement, bien que la culpabilité n'ait visiblement pas quitté ses traits. Je vais vous reposer, vous s'rez plus à l'aise.
-Ce… ce ne serait pas de refus.
Cela va se passer en six (ou sept chapitres, on verra), tous écrit aux brouillons, mais étant un éternel insatisfait de mon travail je ne vais pas lâcher tout d'un coups, mais essayer d'espacer toutes les trois semaines. Voilà en gros. Bonne lecture à tous
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Indestructible ! Tome 1 : Présentation
Chapitre 1 (Partie 1) :Au delà du réel
Tout droit sortit l'hyperespace, un vaisseau spatial de ligne Braïng Z830 pénétra sans encombre au sein du système de Yahjin. Construit par la puissante compagnie spationautique SpazeBus, c'était un appareil long de 85 m, haut de 35 m, et avec une surface de 935 m², ayant coûté la bagatelle de 15 milliards de crédits. Un investissement nécessaire pour que les 682 passagers de l'appareil profitent du voyage dans des conditions optimales, quand bien même ledit voyage se mesurait en plusieurs milliers d'année lumière. Dans le cas de leur escale jusqu'au système de Yahjin, le vaisseau n'avait parcouru que quelques centaines d'année lumière. Un voyage considéré comme un saut de puce dans une galaxie longue de 165 000 année lumière de diamètre.
«Chers passagers, notre sortie de la voie hyperespatial c'est bien déroulée et nous venons juste d'entrée au sein du système de Yahjin. Vous êtes maintenant libre de quitter vos sièges et d'utiliser vos appareils électroniques le temps de notre arrivée sur la planète Yahsaï, première escale de notre vol moyen-courrier jusqu'à la planète Demezaï.
Durant les quelques heures ayant suivi l'annonce, les voyageurs d'espèces diverses eurent toute l'aise de vaguer à leur occupation au sein de leur siège. Il fut même possible aux voyageurs du bord droit de l'appareil d'observer au loin Yahgon, l'une des 12 planètes du système de Yahjin, ainsi que Yunyahgon III, l'un de ses satellites.
Lorsque le vaisseau arriva à proximité de Yahsaï, les voyageurs purent alors admirer cette planète tellurique , de 16468 km de diamètre,à moitié teintée de bleu marine, couleur de la surface des océans, et à moitié parée de vert, couleur de la végétation recouvrant la majeure partie de ses sept continents. Voilà à quoi ressemblait le seul astre de tout le système de Yahjin ayant eu toutes les conditions nécessaires à la réalisation de ce phénomène qu'était la vie. Une vie qui s'est développée jusqu'à ce qu'une des espèces autochtones ait eu les moyens pour réaliser une civilisation. Civilisation assez performante pour exploiter les ressources du système de Yahjin et même d'entrer en contact avec d'autres espèces explorant déjà les étoiles. Un schéma qui s'est répété un nombre incalculable de fois à travers la galaxie.
Une annonce rappela aux voyageurs de se rassoir sur leur siège avant que ne soit amorcée l'entrée dans l'atmosphère yahsaïyenne. Une vingtaine de minutes, marquées par légère hausse de pression et de température, plus tard, les passagers du Z830 purent admirer le ciel bleu, légèrement teintée de vert, de la cinquième planète du système de Yahjin.
« Notre entrée dans la haute atmosphère de la planète Yahsaï s'est achevée, chers passagers. Pour votre sécurité, vous devez garder vos sangles attachées, le temps d'effectuer notre atterrissage.»
L’annonce à peine terminée, qu’un soupir de soulagement, à peine perceptible, s’échappa de la place 43F où siégeait un humain d’origine tsuful. Plutôt mince et athlétique, son visage était caractérisé par un nez plat avec de larges narines, une lèvre inférieure assez épaisse et, chose plutôt rare pour un humain, des pupilles verts. Il était coiffé d’une épaisse touffe de cheveux à la fois crépus et bouclés de couleur brune, et il avait un teint légèrement bronzé.
Journaliste de formation, ce tsuful de 25 ans, ayant pour nom Loïc Zhane, était en effet très soulagé. Si le passage dans l’hyperespace ne le troublait pas tant que ça, lorsque l'on pénétrait dans l’atmosphère d’une planète, cela lui donnait des haut-le-cœur. Et puis il détestait cette légère hausse de la température qui accompagnait la descente. Quand bien même il était parfaitement conscient que ladite hausse était largement atténuée par la coque du vaisseau. Maintenant que le plus gênant était passé, il ne lui restait plus qu’à profiter de la vue que lui offrait son hublot.
Durant les dix premières minutes de la descente, la couche nuageuse sous le ciel bleu-vert fût la seule chose que Loïc dût se contenter d’observer. Lorsque l’altitude de l'appareil fut assez basse, le tsuful pût contempler l’une des plus célèbres cités de la planète Yahsaï, Aonori. S’étendant sur une superficie dépassant les 150 km², Aonori était une agglomération côtière d’où fleurissait nombre de bâtiments, construis pour la plupart derrière de longues plages de sable blanc. Au centre de la ville, se trouvaient les plus grands buildings de la cité qui cohabitaient avec des structures de tailles plus modestes. Quelques bornes plus loin, se trouvaient les quartiers résidentiels où les sentiers étaient bordés par une végétation habilement entretenue. Celle-ci se faisait toujours plus luxuriante à mesure que l’on s’éloignait vers l’intérieur des terres où la forêt reprenait ses droits et la pente gagnait en importance.
Abritant plusieurs centaines de milliers d’habitants, Aonori était renommée à travers la galaxie pour son éternel climat tropical et ses plages magnifiques. Elle était également connue pour être l’un des dix plus importants centres des affaires de la planète Yahsaï. Une dernière particularité qui ne manquait pas d’attirer aussi bien les touristes que les entrepreneurs et autres financiers qui voyaient toujours matière à y dénicher des opportunités. Le tsuful remarqua que des milliers de petits points circulaient à travers les cieux de la ville, de façon plus ou moins ordonné. Il devina que ses fameux points volants n'étaient nuls autres que les natifs de la planète : les saïyans.
Loïc fût soudainement interrompu dans ses contemplations par une annonce du personnel de l'appareil.
«Chers passagers, nous allons bientôt pénétrer dans l'espace aérien de l'état de Soja, où va se dérouler notre atterrissage au sein du spatioport de Tofu. Il y fait 22°C et l’humidité globale est de 63°. Nous rappelons aux passagers qui descendent à cette escale que la gravité de la planète est de niveau D. Elle est donc susceptible de vous gêner lors de vos déplacements. Il est vivement conseillé à ceux qui ne sont pas adaptés à ce niveau de gravité, ou qui sont trop lourdement chargés, de louer un équipement poly-gravitationnel. Vous trouverez tout se dont vous aurez besoin au sein des magasins spécialisés du spatioport de Tofu qui est lui-même équipé des dispositifs de dernière génération, afin d'assurer votre confort lors de votre arrivé. Notre commandant de bord et tout l’équipage vous souhaite de passer un agréable moment pour le reste de notre vol.
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Son identité contrôlée, Loïc pût continuer sa marche au sein du spatioport de Tofu. Il eut toute l'aise de traverser l'un des dix terminaux de la bâtisse. La vaste pièce était jalonnée sur toute sa longueur de petits magasins et autres kiosques parfaitement alignés les uns après les autres et généreusement éclairés par les rayons de l'étoile jaune passant à travers les façades vitrifiées. Ces espaces de ventes étaient séparés par un grand et long espace de circulation, emprunté par la foule, des nombreux guichets où les clients du spatioport venaient enregistrer leurs vols et y déposer leur bagages.
Loïc dût faire attention à ne pas se cogner contre l'un des milliers de passants et de voyageurs qui vaguaient à des activités aussi diverses que l’étaient le nombre d’espèces présentes au sein de ce melting-pot intergalactique. Les insectoïdes interagissant avec les espèces aviaires, les orcoïdes échangeant avec les humanoïdes, ou les canidés se mêlant aux espèces félines et invertébrées, il y avait de tout. Les centaines de milliers d'individus, et à fortiori les centaines d'espèces représentées, au sein du spatioport donnaient ainsi une assez bonne idée de la vaste démographie caractérisant la Galaxie. Toutefois, il y avait une espèce dont les membres brillaient logiquement par leur présence en ces lieux. Il s’agissait de ces hominidés ressemblant terriblement aux humains sur pratiquement tous les points, si ce n’était leurs cheveux exclusivement de couleur sombre, leurs corps musculeux, que ce soit chez les mâles et les femelles, mais aussi et surtout leur queue, entièrement recouverte de petits poils marron, pendant à la base de leur dos. Il s’agissait ni plus ni moins des saïyans, les habitants d'origines de la planète Yahsaï.
« Chers voyageurs et chers clients, du fait de soucis techniques exceptionnels, notre équipe de techniciens est obligé d’emmener certaines pièces essentielles destinées au chantier de l'aile Est via l’intérieur de ce terminal. Pour votre sécurité, nous vous demandons de vous placer derrière les lignes de démarcation jaunes. Le spatioport de Tofu s’excuse pour ce désagrément passager.
À l’instar des autres clients du spatioport, Loïc se mît en retrait. À peine avait-il passé la ligne jaune que quelques « Ooooh ! » se firent entendre et que les "Clics !" des appareils de capture d'image retentirent. L'humain leva la tête pour constater que cinq saïyans, vêtus de combinaison bleue de techniciens, volaient à quelques mètres au-dessus du sol. Il était chacun chargés d’une lourde centrale frigorifique.
Même s'il avait été prévenu, le tsuful fût impressionné. Les rumeurs concernant la force surhumaine des saïyans ainsi que leur capacité à voler étaient donc vraies. Des particularités naturelles certes impressionnantes, mais pas si rare que cela en fait.
Tout au long de son histoire, qui se chiffrait en dizaines de milliers d’années standard, la Fédération Galactique avait enregistré des millions d'êtres aux capacités sortant de l'ordinaire, parmi les innombrables civilisations existantes ou ayant existées au sein de la Galaxie. En fonction des dispositions naturelles et de nombreux paramètres caractérisant un peuple donné, ces êtres dits extraordinaires pouvaient se limiter à un cercle extrêmement restreint d’individu ou s’étendre à presque toute une population. Les raisons de ces particularités étaient en général mal connues du grand public. La multitude de sources qui se croisaient et qui se contredisaient n’aidant pas vraiment à mettre tout cela aux claires. La plupart des gens étaient donc convaincus que certains peuples et personnes avaient été bénis par de quelconques miracles, ou utilisaient plusieurs sortes d'obscures magies. D'autres, beaucoup moins nombreux, théorisaient que ces individus utilisaient, plus ou moins consciemment, une sorte de source d’énergie vitale mystérieuse pour effectuer leurs exploits. Que ces hypothèses soient vraies ou fausses, toujours était-il que la proportion de ces méta-êtres était extrêmement faibles par rapport à la démographie totale des peuples affiliés à la Fédération, qui s’élevait à un nombre à 14 chiffres au dernier décompte.
Les talents de ces individus aux particularités spéciales étaient donc recherchés par de nombreuses organisations, la Fédération Galactique en tête. Cette dernière étant passée maître dans l’art de « chasser les tête », surtout si ladite tête était prometteuse. Les méthodes étaient variées. Cela pouvait être de juteux contrats commerciaux avec diverses nations, qui prêtaient de ce fait certains de leurs combattants, comme cela pouvait passer par des versements de grosses sommes d’argent si l'on avait affaire à une poignée de concernés. D'autres procédés beaucoup plus obscurs étaient également employés, quoique plus rarement.
Les nations yahsaïyennes étaient, pour leur part, d’excellents partenaires avec la Fédération à qui elles fournissaient guerriers et instructeurs saïyans. En échange de quoi, la Fédération favorisait leurs influences commerciales à travers la Galaxie, en permettant par exemple aux sociétés yahsaïyennes d'être prioritaire sur plusieurs affaires d'importance.
Pour une âme profane ce genre de petite transaction semblerait se rapprocher de pratiques commerciales douteuses. De l’avis de Loïc c’était clairement le cas, mais la majorité de ses congénères tsufuls se garderaient bien d’effectuer ce genre de critique. Les natifs de Plant furent en effet les premiers à avoir bénéficié de ce genre d’accord avec les saïyans, lorsqu’ils avaient découvert le système planétaire contrôlé et exploité par ces hominidés à la queue poilu.
La coopération entre les deux espèces aurait logiquement pu découler sur une guerre. Toutefois, du fait d’un code de l’honneur poussé chez les saïyans, ainsi que des scrupules et de la bonne foi des tsufuls, les deux parties avaient développé des relations fortement cordiales. Elles se sont par conséquents entraidées sur plus d’une occasion par le passé. Un miraculeux partenariat séculaire, qui était loin d'être une norme au sein de la Fédération Galactique.
Loïc sortit d'un Gravity Store, tout en réajustant sa combinaison polygravitationelle, fraîchement achetée, qu'il portait sous ses vêtements, afin d'être plus à l'aise. Ladite combinaison générait un champ gravitationnel à intensité variable. Le possesseur pouvait ainsi se déplacer en étant soumis à la gravité de son choix. Il lui était également possible de saisir des objets dans un environnement à gravité supérieure du fait que le champ gravitationnel s'étendait lorsqu'il touchait des objets non vivant. Il était néanmoins conseillé au porteur de ladite combinaison de ne pas trop varier la valeur de l'intensité du champ à la valeur correspondant à leur morphologie, car cela pouvait causer de graves conséquences pour leur corps. L'atrophie musculaire et la fragilisation excessive du squelette étant les conséquences les plus courantes chez les espèces vertébrées. Une autre limite du système était que l'extension du champ gravitationnelle pouvait le perturber à moyen terme, voire à court terme pour les combinaisons de faible qualité. D’où le fait qu'il était vivement recommandé aux voyageurs de se procurer des dispositifs pour leurs bagages. Un conseil que Loïc avait suivi en se procurant deux dispositifs polygravitationels. Des sortes de petits boitiers d'épaisseur très réduite qu'il accola sur chacune de ses valises.
Le problème de gravité réglé, l'humain se mit en quête d'un bon déjeuner. La nourriture lyophilisée servit sur le Z830 n'ayant pas été exceptionnelle. Les pancartes aguicheuses d'une sandwicherie finirent par attirer l'attention de Loïc qui s'y rua. La taille des sandwichs yahsaïyen proposés, qui étaient au moins deux fois plus grands que leurs équivalents sur Plant, le faisait saliver d'envie. Il se mit ainsi dans la file, juste derrière une petite famille.
Celle-ci était constituée d’un proche-humain, arborant de longs cheveux fins et rosés, lui tombant sur les épaules, avec des poils tout aussi roses formant trois traits sur chacune de ses joues. Il était accompagné d’une saïyanne aux cheveux marron coupé cours, et de leurs quatre enfants. La marmaille partageait la chevelure et les poils aux joues du père et la queue poilue de la mère. L’ensemble de la famille portait chacun ses bagages et, détail qui amusa un peu Loïc, seul le père et le petit dernier de la famille, sans doute âgé de trois ans, avaient des bagages à roue. La mère et les reste des enfants portaient sans soucis leurs bagages, de plusieurs dizaines de kilo, non équipés de dispositifs poly-gravitationnels.
-P'pa ! P'pa ! P'pa ! Fît l'un des enfants, j'peux avoir un menu big XXL avec supplément désert ?!
-Non. Ce sera les menus de bases, pour tenir. Tu sais très bien que papy et mamie vont vous préparer un festin de roi quand on arrivera, répondit le père légèrement agacé.
-Mais heu !... Maman !!!
-Ça suffit ! Tu commences à m'énerver avec tes caprices ! Tu écoutes ce que te dis ton père, ou sinon tu voleras le ventre vide jusqu’à chez tes grands-parents ! Compris ?!
-Ouais… Ouais compris, fît l'enfant à la queue marronné contrarié.
Tandis que ce dernier boudait sous le regard noir de sa mère, le père s'empressa d'interroger l'ensemble de sa famille sur les commandes du groupe. Loïc songea alors à un certain article sur le métissage à travers les territoires de la Fédération Galactique. D'après les chiffres, environ un cinquième des naissances étaient issues d'une relation inter espèce. Un chiffre à peu près similaire lorsque l'on se concentrait sur le cas des habitants de Yahsaï qui avaient des contacts avec de nombreuses espèces humanoïdes. Du fait des relations de longue date que les tsufuls entretenaient avec les saïyans, à peu près la moitié des métissages s'effectuaient entre un saïyan d'ascendance yahsaïyenne et un humain d'origine tsuful. Une descendance qui, chose plutôt rare, était en général bien vu chez les deux peuples concernés qui espéraient que les qualités de la partie adverse reviennent chez leurs enfants. L'estime mutuelle que se portaient les natifs de Plant et de Yahsaï avait favorisés cela.
Lorsque ce fut son tour de commander, Loïc opta pour un sandwich simple au thon violet avec bien sûr les crudités locales, histoire de se donner bonne conscience.
Son déjeuner avalé, le tsuful prit une dizaine de minutes pour atteindre l'entreprise de location qu'il avait préalablement contactée afin d'acquérir son véhicule de location. Le temps d'effectuer les formalités d'usage avec l'employé saïyan et l'humain sortit de l'aéroport, bravant ainsi la gravité extérieur, pour se rendre vers le parking de la compagnie de location. Quelques minutes de marches supplémentaires, et il était l'heureux locataire d'une Yotota Goya. Un véhicule monoplace qui était l'œuvre de Yotota, l'un des six principaux constructeurs de véhicules yahsaïyens. La Goya ressemblait fortement à un grand motocycle doté d'un compartiment intérieur assez grand pour que le conducteur soit confortablement assis, comme dans un bureau. La différence étant que les roues étaient absentes au profit de réacteurs anti-gravitationels et à réaction assurant au véhicule d'avoir la capacité de circuler de façon optimale. Que ce soit par voie aérienne ou par voie terrestre.
Son véhicule monoplace pris en main, Loïc sortit dans un premier temps du parking avant de prendre son envol à travers le ciel de Yahsaï.
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"Restez sur le Mizuna's Turnpike sur 1213 km, fît le GPS de Loïc qui vérifia son altitude et son cap.
Le tsuful fît une ultime vérification sur son radar et ses rétroviseurs. Circuler au sein de la principale voie aérienne traversant l'état de Soja, était peut-être sûr, mais pas sans danger. Une centaine d'accidents avaient lieux chaque mois en son sein, et Loïc n'avait nul envie de faire partit du décompte. Pour l'instant la circulation n'était pas vraiment dense. Tout au plus comptait-il quelques dizaines de véhicules volants, et un peu moins de saïyans circulant sur la zone aérienne réglementaire. Loïc se sentit alors assez en sécurité pour admirer en contrebas la vaste et fameuse mangrove de Gyoza qui était parsemé de centaines d'îlots sur toute sa surface. Un trésor naturel parmi des milliers d'autres que les 46 nations yahsaïyennes tentaient de sauvegarder. Une attention particulière était notamment prise pour les voies aériennes qui étaient régulièrement aménagées de telle sorte que la circulation soit régulée pour ne pas endommager la flore et qu'elle ne dérange pas les animaux volant de la planète lors de leurs diverses migrations. Une précaution qui était moins écologique qu'économique, car les saïyans étaient bien conscients que beaucoup de touristes venaient également chez eux pour admirer le paysage et les espèces endémiques à leur planète, comme le Ronflak Bicornu à poil bleu.
Ne voyant plus aucune raison de s'inquiéter, le journaliste tsuful activa le pilote automatique. Il sortit un lutin surchargé d'une de ses sacoches sur lequel était inscris "Légion de la Justice". Il mit le lutin sur ses genoux, et révéla huit dossiers empilés. Il remit rapidement le premier dossier où était inscrit "Yellow Shadows" dans le lutin. Il fît de même pour ceux avec la mention "Chasseur Namek" et "ZHAMAS", jusqu'à ce qu'il mette enfin le quatrième sur son cockpit et range le reste des dossiers dans le lutin. Il reprit alors le quatrième dossier, portant la mention "Protectrice" écrit en lettre rouge, et commença à relire les notes qu'il y avait écrit. Notes qui étaient la raison de son voyage en terre saïyan, qui, il l'espérait, allait le faire avancer à pas de géant sur la résolution d'un immense mystère vieux de plusieurs décennies. Avec même un peu de chance, la vérité était peut-être même plus proche qu'il ne le pensait, et si c'était le cas, à lui le prix Gallactizer.
Le tsuful passa tranquillement ses notes en revue lorsqu'un puissant choc déstabilisa sa Yotota.
-Nom de… ! Meeeeeeeeerde… !
Le choc amena le véhicule à effectuer une série de tonneau aérien toujours plus rapide, tandis que les papiers de ses dossiers virevoltaient au sein de la cabine. Complètement déboussolé, il chercha un moyen pour s'en sortir, mais la perte constante de ses repères ne l'aidait vraiment pas à accomplir cette tâche ardue. Au moment où de premières pensées funestes commençaient à se manifester dans l'esprit de Loïc, le véhicule s'arrêta aussi brutalement qu'il s'était emballé. Tandis que son cœur continuait à battre la chamade, et sa sueur ruisselait le long de son front, l'humain risqua un regard vers l'extérieur, non sans effectuer des mouvements tremblants et malhabiles. À travers la vitrine, il s'aperçut que son véhicule ne s'était pas arrêté tout seul. Il était en effet tenu à pleine main et sans soucis par une saïyanne.
Plutôt mince mais musclée, comme le voulait le standard morphologique des femelles saïyans, c'était une yahsaïyanne à la peau claire et aux cheveux noirs, mi-lisses mi-trapus, dressés vers l'arrière du crâne. Pourvu de traits harmonieux, son visage était caractérisé par un petit nez aquilin et ses pupilles noires, plutôt grandes, lui donnaient un air sympathique et amical, tout en laissant dégager assez d'assurance pour ne pas la cataloguer d'emblée dans la catégorie des êtres candides. Même s'il n'était jamais aisé pour un humain de deviner l'âge d'un saïyan, sa sauveteuse paraissait être une jeune adulte, Loïc situait son âge aux alentours de la vingtaine. Bien entendu au niveau du bas de ses lombaires pendait une queue aux poilx marrons, placé à l'air libre grâce à un petit trou prévu à cet effet au bas de sa combinaison intégrale vert pomme.
-Ça va m'sieur ? Rien de cassé ? Demanda la yahsaïyenne visiblement inquiète et très gênée.
-Euh ! O… Oui. Enfin je veux dire non ! Enfin oui ! Non ! mais…
-Euh… C'est oui ou c'est non ?
-… Oui, pardon. En fait c'est oui pour la première question et non pour la deuxième, précisa enfin le tsuful après s'être un tantinet calmé.
-Ouf ! Vous me rassurez, fît la saïyanne avec soulagement, bien que la culpabilité n'ait visiblement pas quitté ses traits. Je vais vous reposer, vous s'rez plus à l'aise.
-Ce… ce ne serait pas de refus.