Chapitre 3 : Adaptation
« BÂTARD ! »
C’était les seuls mots qui étaient sortis de la bouche de Sadamo, quelques secondes après que le corps de Son Gokû ait touché le sol. Le guerrier devait se retenir pour retenir les larmes qui commençait à remplir ses yeux. Ça ne pouvait pas être vrai. Non, Son Gokû ne pouvait pas mourir. Ce sourire naïf, cette fougue entraînante, tous ça ne pouvait pas partir. Sadamo regrettait d’être parti s’entraîner là-bas, dans le QG du ruban rouge. Si seulement il était resté. Il aurait profité de la présence de ses amis. Il avait raté la naissance du fils d’un de ses meilleurs amis. Et quand il revenait, c’était pour combattre une énergumène avec une force surhumaine, menaçant l’intégrité de son ami. De plus, il avait combattu aux côtés de Piccolo, son ancien ennemi. Qu’avait-il raté de plus ? Il tomba à genou. Ses yeux, fixés sur le corps de son ami, commencèrent à verser quelques larmes. Puis les « quelques » se transforma en « plusieurs », les « larmes » se transformèrent en « torrent » et « verser » se transforma en « déverser ».
Sadamo repris le contrôle de son esprit quand il entendit un râle du guerrier aux cheveux longs. Il n’était pas mort, pas encore. Mais il ne représentait plus une menace. Il proliférait des insultes à leur égard, il ne comprenait pas la plupart des choses qu’il disait. Il se rapprochai lentement. Quand il fut assez proche, il pouvait discerner ce que le guerrier agonisant disait.
« Argh, je n’aurais jamais cru qu’il se sacrifierait juste pour me tuer. Quel idiot… ». Sadamo regarda le guerrier avec un air condescendant. Quel être pathétique, pensa le jeune homme, affreusement endolori après ce combat éprouvant. D’un geste rempli de haine, il lui donna un coup de pied au ventre, un peu en dessous de sa blessure. « Tu crois que c’était un geste irréfléchi !? Son Gokû ressuscitera bientôt. », dit-il avec un petit rictus. Piccolo tenait son bras coupé avec le même sourire.
« Quoi !? », s’écria l’agonisant, toujours au sol. Sadamo enchaîna, en espérant que ses dernières minutes à vivre seraient remplies de regrets. « Il existe des boules de cristal sur cette Terre, capable de ressusciter n’importe qui. Tant pis pour toi, n’est-ce pas ? », dit-il tandis que Raditz utilisait ses dernières ressources pour grogner. De fil an aiguille, ses grognements se transformèrent en petit ricanements. « Tant pis pour moi ? Depuis mon arrivée sur cette misérable planète, mon détecteur a enregistré tous mes faits et gestes et les a retransmis à mes deux compagnons saiyans. Dès qu’ils apprendront ma mort, ils viendront ici, et dans un an, jour pour j… » Il n’eût pas le temps de finir sa phrase. Sa tête avait été transpercée par un rayon, lancé par Sadamo. Piccolo le regarda, et une pensée traversa son esprit. La colère est le meilleur des outils.
« Sadamo… on… aurait pu… avoir plus d’informations… », dit une voix étouffée plus loin. Le jeune guerrier tourna la tête et se dirigea vers son ami, agonisant, il se mit à genou à ses côtés. « Comme quoi ? Qu’on était foutus ? Qu’on allait tous mourir ? On sait que deux autres arriveront dans un an. Ça nous laisse le temps de se préparer. ». Il leva la tête et regarda Gohan, toujours assommé plus loin. Il alla vers lui, et l’inspecta. « Il va bien. » Dit-il à son ami, qui poussa un soupir de soulagement douloureux. « Chichi m’aurait tué s’il… » Sadamo fronça les sourcils. « Arrête de parler, tu te fatigues! Il faut que j’aille te chercher un Senzu. » Dit-il en se retournant. Il vit Piccolo, qui les regardait tout deux avec curiosité. « Ne te fatigue pas, il va bientôt mourir. », dit le grand géant vert.
Sadamo avança devant lui et le prit par la gorge, le soulevant au-dessus du sol. « Comment oses… » Il se fit interrompre par Gokû. « Sadamo ! Lâche-le ! C’est moi qui lui ai demandé de lancer cette attaque, tu le sais. » Piccolo regardait Sadamo dans les yeux, l’air de dire « Tu n’auras pas les tripes de me faire du mal ». Il avait en partie raison, Sadamo n’était pas en état de se battre.
Dans le vaisseau de Bulma, Tamtam se tenait sur les côtés, regardant à la fenêtre. Krillin et Tortue Géniale étaient assis plus loin, silencieux. Il avait senti l’énergie de Gokû faiblir, et il était très inquiet pour son ami. Lorsqu’ils arrivèrent assez proches du lieu du combat, Tamtam n’attendit pas que le vaisseau se pose. Il sauta et atterrit à une dizaine de mètres de Sadamo et Piccolo. Voyant en premier le cadavre de Raditz, Tamtam sauta de joie.
« HA HA ! Parfait ! Je savais qu’il ne ferait pas le poids ! ». Le petit Namek s’élança vers Sadamo et c’est là qu’il le vu. Son Gokû, avec un trou dans le ventre. Tamtam s’arrêta dans sa lancée et regarda son ami, sans mot. Gokû sourit en le regardant. « Désolé, je ne voulais pas gâcher ton élan de joie. » Au même moment, Bulma et les autres atterrirent et Krillin se précipita hors du vaisseau. Il s’agenouilla près de son ami, à l’agonie. « Oh non, Gokû… ». Alors que Sadamo était encore faible au sol, Bulma eut les larmes aux yeux en voyant Gokû à terre. Elle se détourna et alla examiner le petit Son Gohan, qui était toujours assommé. Tamtam regarda Piccolo avec un regard haineux.
Le voyant, Gokû s’efforça de lui parler. « Tamtam, c’est moi qui ai demandé à Piccolo de faire ça. Tu n’as pas à le blâmer de quoi que ce soit. » Tamtam ne répondit pas et se retourna vers Sadamo, qui avait clairement besoin de soins à l’instant. Krillin regarda son ami et dit. « T’inquiète pas Gokû, on va te ressusciter le temps de le dire ! » Gokû rigola. « J’y compte bien... » Il ferma les yeux lentement avec un sourire. Alors que Bulma se rapprochait, tenant Gohan dans ses bras, on entendait la voix de Krillin répétant le nom de son meilleur ami.
Bulma murmura : « Gokû, tu ne peux pas mourir... ». Sadamo se releva lentement et garda le silence. Il souffrait de partout et une grande haine venait de naître contre ces saiyans. « Allons porter son corps sur le mont Paozu... », dit-il avec une voix rauque. « J’avais imaginé nos retrouvailles différemment. » À ce moment là, le corps de Gokû disparut, ne laissant qu’un cercle d’herbe rougie devant Krillin. Celui-ci, se releva d’un coup, surpris. « Qu’est-ce qui vient de se passer ?! Son corps a disparu ! »
Tamtam et Piccolo dirent en même temps : « Probablement un coup de Kami… ». Ils se regardèrent en fronçant des sourcils et détournèrent le regard. Tamtam enchaîna. « Il a probablement des plans pour lui dans l’autre monde. » Sadamo grogna. « Très bien ! Et bien nous, on a des plans ici ! On a un an avant que les saiyans arrivent. Pas une minute à perdre. Heum… Réfléchi, réfléchi… Bon, Krillin, Tamtam, il faudrait que vous trouviez Ten Shin Han, Chiaotzu et Yamcha pour vous entraînez ensemble. » Krillin acquiesça avec sa tête. « Très bien, mais toi, tu vas faire quoi ? »
« Je vais entraîner Gohan. » Krillin, Bulma et Tortue Géniale exclamèrent leur surprise en même temps. « Pourquoi tu voudrais entraîner Gohan !? Il faudrait demander à Chichi avant, au moins ! » Sadamo soupira. « Il mérite un traitement spécial. Il a un potentiel incroyable, vous n’avez pas vu ce que j’ai vu. Et on n’a pas le temps de demander à Chichi. En plus tu sais qu’elle va refuser, elle ne comprend pas ce qui est en jeu. » Bulma ne semblait toujours pas très confortable à l’idée de laisser Sadamo l’entraîner. Celui-ci se rapprocha d’elle. « S’il te plaît, Bulma, fait moi confiance. » Ils se regardèrent dans les yeux pendant quelques secondes avant que Krillin ne s’éclaircisse la gorge, les tirant de leur contact visuel.
« Bon, maintenant qu’on sait ce que nous allons faire, il reste juste à savoir ce que Piccolo va f... » Il interrompit sa phrase en se retournant. Il vit Piccolo les regarder avec un regard à glacer le sang. « Euh Piccolo ? » Bulma, Sadamo, Tamtam et Tortue Géniale se retournèrent pour observer Piccolo tenir son bras coupé. Celui-ci commença à crier de douleur, toujours en les fixant. Tamtam détourna le regard, comprenant ce qui allait se passer.
« Oh non, on avait dit que ce truc était dégueulasse... », dit le petit Namek. Krillin intrigué, lui jeta un regard avant de revenir à Piccolo, qui continuait à crier. « Quel truc ? Qu’est-ce qu- AAAH C’EST QUOI ÇA !? » Son bras, qui était coupé il y a quelques secondes, venait de repousser. Il était recouvert d’un liquide vert visqueux. Sadamo ferma les yeux avec une expression de dégoût. « Vous voyez, c’est exactement de ça que je parlais quand je disais qu’il n’y avait pas une minute à perdre. Il faut que je prenne Gohan et que je me prépare à l’entraîner. » Sadamo le prit des bras de Bulma. N’étant pas habitué à tenir des enfants, Bulma l’aida à bien le tenir. Pendant ce temps, Tamtam se retourna vers Krillin.
« Nous devrions aller nous entraîner chez Kami. Popo acceptera probablement de se charger de notre entraînement. Il faut aussi que trouve Ten Shin Han et Yamcha… Piccolo, est-ce que tu vas t’entraîner avec nous ? » Celui-ci eut un sourire moqueur. « Moi? M’entraîner avec vous ? Autant m’entraîner avec des limaces. Non, je comptais m’occuper de Gohan mais si Sadamo veut supporter ce sale gosse, qu’il le fasse. Je vais aller de mon côté maintenant. On se reverra dans un an. » Il s’envola au loin rapidement, ne laissant pas le temps aux autres de répondre.
Sadamo remercia Bulma pour son aide et regarda les autres. « Je vais emmener Gohan maintenant. Je viendrai probablement vous rendre visite un autre jour, je sais que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu mais l’heure est grave. » Il se retourna et se prépara à partir mais les regarda une dernière fois. « Heum… dites à Chichi que c’était l’idée de Gokû. » Il s’envola au loin vers les montagnes.
Bulma soupira. « Très bien. Retournons au vaisseau. Il faut qu’on annonce la nouvelle à Chichi. » Tamtam attrapa le bras de Krillin par réflexe. Ses yeux s’étaient agrandis quand il avait entendu le nom de Chichi. « Oh, euh, oui, en fait vous avez entendu Sadamo, pas une minute à perdre. Moi et Krillin devons partir trouver les autres. Allez, pas une minute à perdre ! » Celui-ci s’envola, tenant le bras de Krillin, l’emportant avec lui. Tortue Géniale et Bulma eurent un premier sourire en s’asseyant dans le vaisseau.
Sadamo s’arrêta dans ne vallée à plusieurs kilomètres du combat. C’était un endroit visiblement assez loin de toute civilisation, ils étaient entourés de montagnes et il y avait une lac assez près d’eux. Il voyait aussi des pommiers et plusieurs animaux, de quoi survivre une année. Il se posa en dessous d’un arbre, posant Gohan au pied du pommier, accoté sur une racine qui semblait assez aisée. Il s’assit en face de lui, observant l’enfant.
Il ressemblait beaucoup à Gokû. C’était assez douloureux d’ailleurs. Pauvre enfant. Il ne devait pas avoir plus de cinq ans, et ça allait être à Sadamo de lui annoncer la nouvelle. À bien y penser, il aurait peut-être du attendre la permission de Chichi… Le guerrier ferma les yeux, afin de penser à tout ce qui venait de se passer. Premièrement, il doutait de la « fidélité » de Piccolo. Il se doutait bien qu’il allait se retourner contre eux à un moment. Il était le fruit du mal en personne, Piccolo Daimaô, comment pouvait-il entrer sur le chemin de la rédemption ? C’était presque impossible. Je ne lui aurais absolument pas fait confiance avec l’enfant de mon ami. À bien y penser, je ne pense pas que j’aurais laissé le gosse à Gokû lui-même. J’avais choisi mon bon moment pour revenir en tout cas.
Je faisais confiance à Gokû pour énormément de choses. Je mettrai ma vie entre ses mains sans hésitation. Mais prendre soin d’un enfant ? Absolument pas, nada, niet, nope. Pourquoi Chichi avait pensé une seule seconde que Gokû ferait un bon père ? Il avait la chance d’avoir une femme attentionnée et un fils qui l’est probablement tout autant et il décidait de mourir si bêtement, alors qu’il y avait très probablement d’autres solutions qui ne menait pas à son décès. Mais bon, s’il tenait tant à laisser sa famille toute seule… Alors que je pensais à tout cela, je vis les yeux du gamin qui commençait à s’ouvrir lentement. Alors qu’il reprenait confiance, je me levai, soucieux de ne pas avoir l’air trop effrayant. Je cherchais les bons mots, la bonne attitude à avoir et je me dis que c’était là qu’il m’aurait fallu l’aide de Bulma.
« Heu… Pa… Papa ? », dit Gohan qui commençait à essayer de se relever.
« Reste assis, Gohan, tu as besoin de repos. »
« Qu..qui êtes-vous ? Où est mon papa ? »
« Calme toi, je vais répondre à toutes tes questions, mais il faut que tu me promettes de ne pas t’énerver ou de pleurer... »
« Heu… d’accord... »
« Je m’appelle Sadamo, je suis un ami de ton père. Je l’ai connu quand on était petits. On a vécu quelques aventures ensemble, je sais pas s’il t’en a parlé… Avec Chichi à la maison, probablement pas, mais je m’égare… »
« Et il est où mon papa ? »
« Oh, alors… ouah… Tu te souviens du méchant alien qui t’a kidnappé ?
« Oui ! Il a frappé mon papa ! »
« Effectivement… Ton papa s’est sacrifié pour te sauver et pour sauver tout le monde sur la planète. Il est mort en héros… »
Je sais pas si c’était à cause de la manière dont je l’avais dit, mais le petit se mit à pleurer à la fin de ma phrase. Au début on dirait qu’il essayait de se retenir, mais il se mit à crier et à pleurnicher au point où on pouvait l’entendre dans toute la forêt. Je restai silencieux quelques secondes, puis minutes, et je me dis qu’il serait peut-être temps que j’essaye de le calmer. Je me levai et mis une main sur son épaule ce qui le calma très légèrement, atténuant ses pleurs.
« Ne t’inquiètes pas Gohan, ton père sera ramené grâce aux Dragon Balls. Mais dans un an, deux autres aliens arriveront et ils seront encore plus puissant que celui que nous avons combattu aujourd’hui. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais tu montres un grand potentiel pour ton âge. Avec ton accord, je pourrais essayer de développer ce potentiel et ensemble nous pourrions vaincre ces aliens. »
Ses pleurs s’étaient arrêté au fur et à mesure que je lui expliquais la situation. « Heu… je sais pas… faut que je retourne chez maman… »
Je lui souris en disant, « Oh ne t’inquiètes pas, je connais ta mère, elle comprendra. »
« Bon ben alors… je ferai de mon mieux pour vous aider, Monsieur Sadamo. »
Tamtam se dirigeait vers la forêt où se trouvait Ten Shin Han et Chiaotzu. Krillin volait à côté de lui, silencieux. Tamtam brisa le silence en premier.
« Tu penses qu’ils accepteront de venir ? Ten Shin Han est assez solitaire, et Chiaotzu le suit peu importe sa décision, donc... »
« Oh t’inquiètes pas, ils vont comprendre que ce sera plus efficace si on est ensemble ! »
« Ouais ben si Sadamo était resté avec nous, ça aurait soutenu cette idée… Et ils auraient pas eu à annoncer quoique ce soit à Chichi… Oh je n’ose même pas imaginer sa réaction... »
« T’as si peur de Chichi ? »
« Tu ne comprends pas, Krillin. C’est la seule humaine qui peut me donner des frissons. »
« T’exagères... »
Tamtam ne répondit pas et garda son silence habituel. Il avait hâte de commencer l’entraînement. Contrairement à Krillin, qui semblait être content de ne pas avoir été impliqué dans le combat contre Raditz, Tamtam détestait être mis à part. Il aurait très bien pu prendre part au combat, Sadamo les avait bien rejoint, lui, et ça ne semblait pas avoir posé de problème. Il était aussi déçu que celui-ci ne se soit pas joint à eux pour l’entraînement. Ça faisait quelques années qu’il ne l’avait pas vu, et il se barrait d’un coup, en prenant l’enfant de Gokû. C’était déjà mieux que si Piccolo l’avait pris.
En pensant à lui, Tamtam commença à se pencher sur son cas. Comment tout cela allait-il se passer après avoir vaincu les saiyans ? Comptait-il retourner du côté du mal. Pas qu’il en soit réellement sorti, mais il s’en était éloigné en s’alliant avec eux. Honnêtement, Tamtam espérait que Piccolo se range de leur côté. C’était un des seuls représentants des Namek, avec Kami, mais il était toujours coincé dans son palais, et le petit Namek aurait bien aimé de la compagnie en général. C’était probablement trop gros d’espérer que Piccolo commence à traîner avec Tamtam, mais il était prêt à y croire.
« On arrive, je vois leur cabane. », dit Krillin.
Au commencement, tout n'était que poussière...