Salut, ci-git la suite de mon histoire !
J'ai beaucoup rigolé en l'écrivant. Et beaucoup douté. C'est grivois, mais j''aime bien ce genre d'humour. En même temps j'ai déjà travesti Végéta ET j'ai posté ça sur un site de fans... Je pense que je peux pas vraiment tomber plus bas. Genre en dessous de la ceinture.
Je me suis appuyée sur la chanson "couroucoucou roploplo" du groupe Elmer Food Beat, entre autres, mais j'ai bien conscience de ne pas réussir à les égaler.
Episode 4 : « Ca va pas être possible messieurs. » leur annonça le physionomiste pour la troisième fois
« Oh, Mais ! On a réservé… » Précisa Oolong, pas tout à fait sûr de bien comprendre et agitant le mail de confirmation. Pour la quatrième fois.
« L’établissement s’réserve le droit de pas laisser entrer tout l’monde. C’est écrit ici, gros teubé. » Répondit le videur en suivant du doigt l’inscription d’une petite pancarte vissée au mur. Même si Treets n’était pas un géni, il savait reconnaître les groupes de tordus. Le porc passe encore… mais deux vioques, deux nabots, un balafré et un boutonneux, ben ça puait l’embrouille.
Tortue Géniale s’effondra à genoux en gémissant, cachant son visage baigné de larmes dans ses deux mains. Krillin se fraya un passage et posa une main pleine de sollicitude sur l’épaule de son vieux maître.
« La…La… chut, chut… C’est pas grave…On a qu’à aller au Karaoké, hein ? T’aimes bien ça d’habitude, le karaoké…» lui chuchota-t-il. C’était surtout Kame Sennin qui avait insisté pour venir ici, malgré les menaces de Bulma qui avait juré de leur arracher les yeux avec une cuillère sale. Ils avaient décidé de braver les interdits, surtout pour faire plaisir à leur mentor… grosso modo.
L’autre malabar concentra son attention sur le jeune homme en face de lui. Il n’en croyait pas ses yeux, c’était son héros ! Celui qui l’avait poussé à s’inscrire dans un dojo alors qu’il était qu’un gamin chétif. Il fit quelques pas chancelants, ses genoux pris d’un tremblement d’excitation.
« Vous ! Je vous reconnais ! Vous êtes Krillin … » s’exclama-t-il en sautillant d’un pied sur l’autre.
« Ouais, euh, c’est bien moi » répondit Krillin, portant machinalement la main derrière sa nuque en se redressant.
« Oh par Kami, je suis trop fan, depuis toujours ! Le Tenkachi Budokaï … vous étiez si talentueux ! J’ai gardé tous mes albums Panini de l’époque ! Est ce que je peux vous serrer la main ?»
Il la lui secouait déjà vigoureusement.
« Ca veut dire qu’on peut rentrer ? » demanda Kame Sennin qui même en plein désarroi n’avait pas perdu le nord.
« Faites, faites ! Amusez vous bien ! Mais un selfie d’abord ! C’est good, je suis garant ! »fit-t-il savoir à son compère, claquant son index contre son majeur comme un ciseau pour couper court à toute discussion.
« Comme tu veux, Raiders » s’inclina Treets, après tout il avait deux mois d’ancienneté dans le job de moins et donc rien à redire.
---------------------
Gohan n’avait jamais mis les pieds dans un bar, il y avait bien les bouteilles alignées sur un mur de miroirs devant un comptoir, mais ce n’était pas un bar. Il n’avait jamais mis les pieds non plus dans une boite de nuit, les spot-lights jouaient de leurs effets dans la pénombre étudiée de la salle, mais ce n’était pas encore ce soir qu’il foulerait un dancefloor. Pour sûr, Gohan allait tous les ans à la kermesse du village et si Il y avait bien une estrade et des sièges, la fille accrochée à sa barre n’était pas une chanteuse de bal. Non. Pas du tout. Il était au Dandy’s Candies.
L’information montait à son cerveau lentement, parce que, il y avait tout ces roploplos. Partout ! Un repaire à roploplos... Il n’en avait jamais vu autant. En fait il n’en avait jamais vu. Il ne savait même pas que c’était possible de faire ce qu’elles faisaient avec.
Avec. Leurs. Hypnotiques. Roploplos.
Il chercha de l’aide du côté de ses amis, mais personne n’en avait rien à fiche de lui. Ils l’abandonnaient là, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde que de se retrouver cerner par des tétons. Arg. Doux Dendé ! Il avait pensé le mot… Il put juste attraper Oolong par le bras et lui jeter un regard désespéré.
« T’inquiète Gohan ! Fais comme les chasseurs et t’auras pas de problèmes. Un œil qui vise l’autre qui écarte les branches.» lui conseilla-t-il en se tordant le cou pour river son regard ailleurs, là-bas plus loin. Sur les roploplos.
Ce n’était pas de ce genre de conseils dont il avait besoin, il ne voulait viser nulle part, il voulait juste que quelqu'un le prenne par la main et l’emmènes manger une glace. Ou pas. Et c’est ce qui arriva. Ou presque. Une femme qui avait le mérite de porter un short et surtout un haut, lui posa une main fraiche et compatissante sur l’avant bras, lui roucoulant un coucou. Elle le guida vers le bar et commanda, même pour lui. Et il lui en fut infiniment reconnaissant. Sa gorge était si serrée, sa langue pâteuse collée au palais qu’il n’aurait pas pu décrocher un seul mot. Il aspira à la paille son cocktail de courage liquide et retrouva sa politesse. Il la remercia en l’appelant Madame, elle en rit et lui demanda de l’appeler Fruitella, que ça lui ferait plaisir.
Ok, faire plaisir, rester cool, pas regarder dans les miroirs. Il allait s’en sortir. Facile. Roploplos.
Végéta était accoudé à l’oasis. On aurait pu croire qu’il était le propriétaire des lieux tant il avait l’air décontracté et blasé. Il les vit du coin de l’œil et fronça les sourcils, un petit sourire en coin que Gohan connaissait trop bien vint étirer sa joue. Très mauvais signe. Quittant son poste d’observation il s’approcha d’eux. Il amena la fille à se pencher en l’attirant de l’index. Il murmura quelque chose à son l’oreille. Elle se redressa et fit un pas de recul, elle toisa Gohan de la tête au pied avant de s’éloigner. Bye-Bye Fruitella, bonsoir Végéta… Il n’en était plus à se demander si il gagnait au change. Il n’arrivait même plus à penser, il s’absorba dans son verre, un Sex on the Beach où les glaçons fondaient doucement sous le parasol de papier, s’entrechoquant comme…Kami… Tous ces roploplos là derrière lui !
« Qu’est ce que tu lui as dit ? » lui demanda-t-il, convaincu que Végéta avait du révéler quelques horreurs bien choisies sur son compte. Ce qui n’aurait pas demandé trop d’imagination à son ainé, vu qu’il n’était qu’un péquenot pathétique et puceau.
« De se trouver une autre poule aux œufs d’or, puisque pour un pigeon t’es plutôt du genre déjà déplumé.» renifla Végéta.
D’accord, là il allait sans doute se mettre à chouiner. Comme ça Végéta finirait par lui casser la figure et il pourrait s’évanouir. En paix.
Mais son compagnon héla la barmaid et sortit de sa poche une liasse de billets retenue par une pince dorée qu’il posa sur le bar.
« Tu devrais pas secouer ton pèze sous le nez de tout le monde comme ça, mon roudoudou, tu pourrais t’attirer des ennuis.» dit la Barmaid tout en continuant d’embrocher des cerises confites sur de petits pics en bois.
« C’est moi, les ennuis. Un Cuba Libre, sans tout le carnaval que t’as mis dans ceux là-» il désigna les verres d’un geste circulaire «-C’est pour moi. »
«Enchantée. Moi c’est Batna. Comme tu voudras ‘les ennuis’. Ca te fera 60 euros. » répondit-t-elle, pas franchement impressionnée.
Sacré nom d’une pipe. 60 euros. Son magot personnel était composé d’un billet de 10 plié en quatre et d’une poignée de pièces pour certaines ramassées par terre, en tout 13 euros et 86 centimes transférés de sa tirelire à sa poche le matin même. Depuis il ne cessait d’y plonger la main pour s’assurer qu’elle ne soit pas trouée.
Gohan couina un remerciement que Végéta balaya d’un revers de la main en prenant une gorgée de sa propre consommation.
« Rien n’est jamais gratuit dans la vie, même son clin d’œil est compris dans le prix.-» soupira-t-il en secouant la tête, «-Tu vas pas faire un tour ? » s’enquit-t-il, pressant son quartier de citron dans sa boisson.
De toutes les occasions qu’ils avaient eu de bavarder, il fallait que Végéta se décide à s’intéresser à lui maintenant !
« Je… Tu sais, je… J’ai pas tellement envie de bouger de là… » S’étrangla Gohan.
Végéta, soulevant un sourcil dubitatif, concentra toute son attention sur lui et son mensonge qui le faisait rougir de la base du cou jusqu’aux oreilles. Gohan s’attendait à entendre rire Végéta, peut être même que l’ensemble des personnes présentes allait se moquer de lui en le pointant du doigt, avant de finalement le jeter dehors, ce qui aurait était pour le mieux. Mais Végéta ne rit pas.
« Est ce que je peux te poser une question ? » risqua Gohan. La situation dans son jean devenait trop critique pour qu’il ne tente pas le tout pour le tout. Et ce n’était pas une histoire de perte d’argent liquide.
« Tu peux, faut pas garder ça pour toi. -»l’encouragea Végéta qui regardait sa main gauche et en s’aidant de l’ongle de son pouce il cura une imperceptible saleté coincée sous celui de son index. «-Crache ta Valda ! »
« Comment tu fais pour rester aussi… Calme ? » S’empressa de demander Gohan, sentant sa dignité lui échapper de plus en plus.
Il retira la paille de son verre et le vida d’un trait. Est ce que ça se faisait de se frotter le visage avec le reste de la glace ? Ca aurait pu sérieusement l’aider. Son cœur battait dans ses tympans à le rendre sourd. Végéta n’allait pas répondre, il en était sûr.
«Je pense très fort à Guldo. Mais toi, ta mère en train d’abattre un arbre, ça devrait être efficace.» Lui souffla-t-il avant de détourner le visage en croissant soudainement les bras sur sa poitrine.
Enfin une réaction normale dans tout cet univers de fous : Végéta le dédaignait, la Terre continuait donc de tourner. A bout de force, Gohan tenta de visualiser la forêt du Mont Paozu si familière, il imagina sa mère, elle était remontée… Ca pourrait peut être marcher… la musique était atténuée par le bruit de leur tronçonneuse hors d’âge. ROPLOPLOPLOPLOPLO… Oooooh ! NON ! Une hache, voilà, une hache ! Bien meilleur ! Quel apaisement.
Il voulut remercier Végéta, encore, mais il fut coupé dans son élan par leur petite bande qui en grande cérémonie invita Végéta à les suivre. La façade flegmatique qu’il avait réussi à ériger se décomposa sous les yeux de Gohan, il se traina avec eux paraissant plus petit que d’habitude.
---------------------
Ils étaient installés dans un salon privé, entourant tous le centre d’attraction de la soirée, le Prince des Sayiens. Gohan n’aurait pas été surpris de voir de la lave sortir des cheveux de Végéta, incarnation du mal à l’aise, cramponné à sa chaise, la pomme d’Adam jouant au yoyo tant il déglutissait.
Elle pénétra dans leur espace, Banga ! tirant une balle à blanc de sa réplique de pistolet. Avec son stetson blanc, ses santiags en cuir et sa chemise à carreau bleu beaucoup trop serrée pour contenir ses avantages, elle lui fit l’effet d’un Menthos lâché dans une bouteille de Coca, il se retint de crier « Hi-Ha ! ». Il allait perdre la boule et après il irait brûler en enfer comme un bienheureux, aussi vrai qu’il s’appelait… Comment déjà ?
L’Astuce Guldo, aussi bonne soit la technique, pouvait montrer ses limites.
« Alors vilain garçon, prêt pour ton rodéo ? » lança la cowgirl en même temps que son lasso autour du cou du misérable qui la regardait comme un veau. Elle assura sa prise alors qu’une Pat Benatar invisible entonnait le premier couplet de Hit me with your best shot .
Végéta, aussi vif qu’un cheval sauvage dans une ruade, cabra sur son siège. Il glissa deux doigts entre sa gorge et le licol dont il fit coulisser le nœud. Donnant un coup sec sur la cordelette, il attira la danseuse un peu plus près de lui.
« Je ne suis pas un garçon-» lui dit-il, «-Pas ton vilain- », Ajouta-t-il en tirant une nouvelle fois, «-Et reprends ça, ce cou n’est plus sur le marché.» conclut-t-il dans une ultime saccade.
La stripteaseuse trébucha et se rattrapa de justesse en posant la main sur le genou de Végéta. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle jeta un coup d’œil dans le coin supérieur de la pièce, mimant un stop de sa main libre. Pat se tut,. L’air pesait lourd tout d’un coup.
« Tout doux, amigo, on est juste là pour s’amuser » dit-t-elle en s’écartant de Végéta.
« Surement, mais j’ai pas envie de jouer avec toi. »
Ils ne s’étaient pas encore quittés des yeux.
« Comme tu voudras »Elle fit la moue, haussant les épaules. Elle restait debout devant Végéta une main sur la hanche. Qu’est ce qu’elle attendait ? Qu’il change d’avis ?
« Pour ta peine, Qui-que-tu-sois. Tu es une véritable artiste » grinça Végéta en glissant quelques billets dans le holster de son colt en plastique avant qu’elle ne les quitte définitivement. Ah oui, c’est vrai, rien n’est jamais gratuit.
« Tu sais quoi ? Tu me dégoutes Végéta. » Dit Tortue Géniale en se levant pour rejoindre le cœur de la fête, suivit par Oolong qui applaudissait lentement.
« Oui, oui Végéta, c’est bon tu as réussi. Maintenant si tu permets… J’y retourne aussi.» Répondit le professeur Brief à la question muette de Végéta qui ne le fixait depuis le départ de la danseuse.
Gohan se demandait si il pourrait rester dans le calme feutré et sécurisant du salon encore un petit moment quand Végéta l’interpella à son tour.
« T’as pas répondu tout à l’heure, j’attends toujours ta décision» Lui fit-t-il remarquer, impassible.
« Végéta, laisse le petit tranquille, il a pas l’air dans son assiette… » Plaida Krillin.
« La ferme, trou de cul. J’ai supporté toutes vos conneries toute la journée et je suis juste à ça d’exploser. » Argumenta Végéta.
« Végéta je pense pas… »Commença Yamcha
« Et continue ! ça me fera du bien ! » coupa le sayien.
De quelle couleur il était ? Violet... C’était un coup à ce qu’il fasse un anévrisme, ou pire. Gohan devait faire quelque chose, et vite.
"Qu parc ? j'imagine que tu pensais bien faire…alors je suis de ton côté » Lui répondit-t-il en toute sincérité.
Végéta hocha la tête, puis dans un long soupir, Il se relâcha. Hésitant entre les bouteilles posées sur la table basse, il finit par se verser un petit shot de Whisky.
« T’es un grand malade… » Lui fit remarquer Yamcha.
« Santé ! » trinqua Végéta à la cantonade.
Un cri strident retentit dans la salle, suspendant le temps l’espace de quelques secondes.
« AH ! Ca ! C’est pour nous ! » S’exclama Végéta, un large sourire aux lèvres dévoilant une rangée de dents bleutées par les tubes de lumière noire.
Il vida son verre.
« Putain, qu’est ce que t’attends ? Amène toi ! » Lança-t-il à Gohan, toujours sidéré au fond de sa banquette.
Ce sourire, Cet œil brillant… Yamcha, Krillin et Gohan partagèrent en un regard leur impression de panique. C’était très, très mauvais signe.
---------------------
Lorsque Gohan scanna l’atmosphère, il repéra d’abord La gogo à l’origine du cri, couverte de sang et la plus grande catastrophe de la planète écroulée à ses pieds : Tortue Géniale. Puis il ravisa son jugement. Détrônant Kame Sennin, Végéta se matérialisait à une vitesse que seul un œil bien entrainé pouvait capter aux quatre coins du tripot. Feu follet diabolique apparaissant ici et là, donnant une claque derrière les oreilles de l’un, bousculant l’autre par derrière, il semait la zizanie, créant des réactions en chaines.
Il fit un croche-patte à une serveuse qui du haut de ses talons semblait déjà en équilibre précaire. Elle perdit pied, lâchant son plateau sur la tête d’un client. Il sursauta, surpris par le mélange de glaçons et de soda qui lui ruisselait dessus, collant un coup de coude dans la figure d’un voisin de la table d’à côté. Inconnus jusqu’alors, ce dernier décida qu’il était temps de faire sa connaissance, le repoussant des deux mains en guise d’accolade. Les amis du premier gars, solidaire de leur pote, s’en prirent à l’inconnu dans un festival de taloches.
« Prout ! Il faut l’arrêter ! » S’exclama Gohan
« Je m’occupe de Tortue géniale ! » s’empressa de proposer Krillin.
« Moi aussi ! » dit Yamcha avant de déguerpir à son tour.
Les filles quittaient la salle, s’éclipsant dans les coulisses. Seule la barmaid resta à son poste, elle avait sortit de sous le comptoir une batte de baseball qu’elle tenait fermement, les poings aussi crispés que son visage. Sur le bois, sous la gravure de son prénom, elle avait fait une bonne vingtaine d’encoches sacrément dissuasives.
Oolong avait trouvé refuge sous une table, Gohan le vit attraper et mordre le mollet d’un pauvre type qui se mit en garde, les yeux roulant dans tout les sens, le visage protégé par ses avants bras maigrichons.
Le professeur Brief, acculé dans un coin se prit une méchante gifle généreusement distribuée par un inconnu. Ses lunettes de travers, il semblait sonné. Gohan voulut le secourir mais deux types lui ceinturèrent les bras et, spectateur obnubilé par la scène, il ne réussit pas à bouger.
Le professeur remit en place ses binocles tordus, il leva le genou le plus haut qu’il put et écrasa le pied de son opposant de toutes ses forces. Le mec, surpris par la douleur se courba pour attraper son pied meurtri. Erreur de débutant ! Abattant ses deux mains jointes en un seul poing vengeur sur le crâne de l’autre, le professeur Brief sans avoir pu tout à fait réussir à l’assommer put tout de même se dégager seul et essaya de rejoindre Kame Sennin, esquivant les coups perdus dans les multiples duels qui s’improvisaient ça et là.
A peine conscient des deux qui le maintenaient, Gohan ne prêta pas tout de suite attention au troisième larron qui le prenait pour un punching-ball et lui mettait une série de coup de poings. Ouch ! Un jab dans l’hématome gagné plus tôt dans l’après midi et il tourna un regard interrogateur sur Monsieur le Boxeur. Sérieusement ? Trois contre un ? Pff… Et qu’est qu’il faisait maintenant ? Il essayait de briser une bouteille en la cognant sur le bord d’une table. Flute ! C’est dangereux le verre cassé… Il se débarrassa des deux gars qui l’entravaient d’un roulement des épaules. Ils basculèrent vers l’avant et attrapant leurs têtes, il les choqua l’une contre l’autre. Il seraient tout les deux bons pour une belle grosse bosse le lendemain se dit Gohan en enjambant leurs corps mous pour aller régler son compte à l’autre idiot qui tenait toujours sa bouteille mais avait baissé les bras. Il le regardait avec les yeux ronds comprenant soudainement mais trop tard qu’il avait fait une très grosse bêtise. Gohan le saisi par le col. Des petites larmes se formaient au coin des yeux du type, sans doute parce que dans l’action il lui avait aussi arraché une poignée de poils de son torse. Il le souleva à quelques centimètres du sol et le gars se mit à le supplier agrippant de ses mains moites le poing serré du jeune homme. Il avait peur, il reniflait sa morve. Une petite brèche s’ouvrit dans le cœur de Gohan et il voulut s’excuser de lui avoir fait mal. Il relâcha l’inconnu qui tomba sur les genoux et commença à prendre la fuite en rampant.
Il allait l’aider à se relever quand il le vit, ce… Scrogneugneu ! Assis sur le bord de la scène désertée, les bras croisés, il observait le chaos en battant du pied sur le rythme de la musique ! Il avait toujours cet éclat dans les yeux et ce sourire qui lui étirait la bouche. Dans l’esprit de Gohan, Une image de Gotten se superposa à celle de végéta. Son petit frère, chassant les papillons ou faisant tomber une pyramide de cube, avait le même air que lui ! Il se nimbait d’une aura de totale félicité. Aussi fou que cela puisse paraître, Végéta était en train de prendre du bon temps.
La lumière revint, dans un puissant « Clac » de disjoncteur qu’on manipule, mettant à jour les bagarreurs dans leur plus froide simplicité. Comme des lapins pris dans les phares d’une voiture, ils s’immobilisèrent, les poings suspendus. Une voix surgissant des haut-parleurs les tira de leur transe.
« Hubba Bubba messieurs ! Je suis Monsieur Tubblegum, votre serviteur. Je vous informe que vos vestiaires sont sur le trottoir. Skittles, notre hôtesse, les y a gentiment déposés. Je vous enjoins vivement à aller les chercher, avant qu’ils ne disparaissent. Nos amis Mister Freeze et Mister Tom vous indiquent la sortie.»
La récréation était finie.
---------------------
Végéta, adossé à un mur de briquettes rouges sur lequel il ne se sentait pas gêné de prendre appui du pied, observait les bras croisés les bien nommés Z-fighters.
Krillin s’affairait autour de Kame Sennin, l’éventant avec un bout de carton à pizza trouvé dans une poubelle. Oolong et Yamcha rassemblaient leurs maigres connaissances en matière de secourisme et expérimentaient des choses. La tête en arrière, en avant, le bras en l’air… rien à faire ! Leur cobaye continuait de se vider de son sang.
Le professeur Brief se leva du bord du trottoir où il s’était assis à côté de Gohan. Il alluma une énième cigarette, recrachant la fumée par les narines il se mit à tressauter. Son gloussement gonfla comme un torrent et éclata en grands hoquets. Il riait à s’en tenir les côtes et du retirer ses gros hublots pour s’essuyer les yeux, il en perdait son souffle et son rire mourut dans une quinte de toux.
« Les amis, c’est un peut trop pour moi, je pense que je vais rentrer ! »Dit-il après avoir craché ses poumons dans le caniveau.
Il décrocha son téléphone et appela un taxi. Yamcha et Oolong, fidèles parasites, profitèrent de la course. Krillin sorti de son sac à dos la capsule renfermant son vieux tacot. Végéta, qui contrairement aux amis de Sa Femme avait jugé bon de rester à marée basse, était le seul encore apte à conduire. Il emmena donc, non sans faire crisser la boite de vitesse par manque d’habitude, le vieux débris sanguinolent dans le seul endroit où toute cette fichue histoire ne pouvait que ce terminer.