Suite au conseil de mon bro Bushido, je me décide à poster ici un One Shot que j'ai écris pour le fun, que j'ai terminé récemment. Je préfère prévenir : je me prend pas la tête, j'ai vraiment écris ce qui me faisait plaisir. Même si niveau rapports de puissances et tout ça je suis pas cohérent, je m'en fiche
Hésitez pas à commenter si ça vous a plu, ça me fais plaisir de partager mes écrits
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JUGEMENT DERNIER
Le feu. Des flammes, partout. Des flammes orange vif dont la chaleur envahissait l’air ambiant, dévorant tout sur leur passage : les maisons, les infrastructures, les arbres, les véhicules : tout se faisait consumer sans distinction aucune. Au cœur de la nuit et des ténèbres, un gigantesque brasier infernal brûlait sur l’ensemble de la planète : le feu était si intense que l’incendie était visible depuis l’espace. L’astre violacé se transformait en un véritable enfer. Le tout, en une seule nuit. Une nuit qui allait rester dans les mémoires.
Entre deux colonnes de feu, une silhouette se devinait telle un fantôme. Tenant à peine debout, un jeune homme, tenant son épaule droite cassée de son bras valide, tomba au sol sur ses genoux alors que ses cheveux d’or reprirent leur teinte habituelle, soulevant un léger nuage de poussière tandis que les derniers sursauts de lumière dorée et les derniers éclairs s’évaporèrent dans l’air dans un bruit de crépitement, faisant écho à la catastrophe ambiante. Ses yeux piquaient. Mais les larmes qui s’en échappaient n’atteignirent même pas le sol, à cause de l’immense chaleur régnant dans cette fournaise implacable. Incapable de bouger maintenant qu’il n’était plus en mesure de maintenir son Super Saiyen, il ne pouvait que contempler le désastre et attendre la mort, comme un condamné devant son bourreau. Ce qui était en fait le cas. Au moins, malgré la destruction de son monde, après avoir tout perdu, y compris celle qu’il aimait et ceux qui lui étaient chers, ainsi que l’ensemble de son peuple, il allait bientôt, pouvoir les retrouver…
Des bruits de pas se firent entendre malgré le chaos. Emergeant du brouillard toxique, un homme arborant une boucle d’oreille unique couleur émeraude se dirigea vers lui avant de tendre la main la main dans sa direction et de charger une boule d’énergie. La dernière chose que perçut le jeune Saiyen fut cette silhouette entourée d’une élégante couleur rosée, ainsi que ces mots :
- Puisse l’au-delà t’être doux à toi et à tes amies. Après tout, tu n’étais qu’un simple mortel.
L’instant d’après, tout disparut dans un colossal flash rougeoyant. Seul restait le rire, ce rire terrifiant résonnant à l’aube, lorsque les premiers rayons du soleil éclairèrent un monde ou désormais, il ne restait qu’un dieu vêtu de noir.
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Loin dans le futur, le ciel se dégageait petit à petit, révélant un monde à présent revenu à son état originel, dans lequel avait cessé toute activité humaine. L’apocalypse ne fut pas longue. Il ne fallut pas longtemps pour que le dernier bipède ne soit plus qu’un souvenir, balayé comme tous les autres par un bras armé de la justice divine.
Même le Super Saiyen, qui avait pourtant réussi à éliminer les différents monstres qui menacèrent déjà la Terre, ne put malheureusement pas empêcher la destruction de la civilisation. Malgré une résistance digne des légendes, Trunks finit par être vaincu, et partit rejoindre sa mère et ses compagnons d’armes dans un monde meilleur et paisible.
Alors que le soleil éclairait timidement les ruines de ce qui était il n’y a pas si longtemps encore la capitale d’un monde reconstruit, deux silhouettes flottaient dans le ciel, telles des apparitions spectrales, contemplant une Terre désormais rendue à la Nature.
Arborant l’un comme l’autre un rictus corrompu ainsi qu’une seule boucle d’oreille verte à l’oreille gauche, les deux créatures jetèrent un regard approbateur l’un à l’autre, semblants satisfait par la vue d’une cité aux ruines encore fumantes.
- C’est beau, tu ne trouves pas ? demanda la premier, un homme de grande taille à la chevelure ébène dressée en piques, à la tenue de la même couleur ténébreuse., comme satisfait par le spectacle morne et désolé qui s’offrait à lui.
- Oui, c’est rafraichissant, répondit son compère, un être clairement étranger à la peau vert pomme et aux cheveux blancs comme neige, contrastant ainsi avec celui qui se tenait à ses côtés. Le premier univers sans mortels est désormais une réalité.
- Et ne n’est que le premier d’une longue liste, ajouta l’assassin du protecteur de la Terre.
- En effet, mon ami. Tout n’est qu’une question de temps. En parlant de temps, nous devrions nous mettre en route vers notre prochaine destination, tu ne penses pas ?
L’être en tenue de Kaioshin acquiesça d’un mouvement de tête.
- L’univers 6 ? demanda-t-il.
- L’univers 6, répondit-il.
Ils sourirent l’un à l’autre. Ce choix n’était pas dû au hasard : les univers 6 et 7 n’étaient que les deux faces d’une même pièce, les deux côtés d’un même miroir. Donc, selon toute cohérence, si celui-ci abritait l’engeance nommée Saiyens, alors il devait en être de même là-bas. Et s’il y avait bien une race mortelle à éliminer en premier, il s’agissait définitivement de celle-ci.
Sans davantage s’attarder sur la planète appelée Terre, les déités jumelles s’évanouirent dans le néant, comme happées par le flot du temps.
La machine était en marche, et rien ne pouvait plus la stopper.
A peine arrivé au Kaioshinkai, une immense planète verdoyante de vie, Black et Zamasu assassinèrent sans pitié le Dieu de la Création, et par la même occasion le Dieu de la Destruction. Cela écartait de manière sûre la menace du Hakashin, et ce sans avoir à l’affronter. Poussé par un instinct irrésistible, Goku Black fut cependant quelque peu déçu de se débarrasser ainsi d’un si formidable adversaire. Cela ne freina cependant en rien sa lame, qui poignarda sans vergogne le Kaioshin, sous les yeux impuissants de son élève, qui ne put qu’être le malheureux témoin de la mort de son maitre.
Rétractant son arme mortelle, le saiyen divin lança un regard glacial à la créature au derme bleuté et au crâne allongé et lui cracha :
- Nous n’avons pas besoin de dieux inutiles. Vous n’êtes pas dignes de porter ce titre, vous qui ne comprenez pas la véritable Justice !
L’apprenti apeuré trouva néanmoins le réflexe d’utiliser le déplacement instantané, afin de se téléporter le plus loin possible du lieu ou il vivait depuis maintenant des décennies, disparaissant dans l’air tel un fantôme.
Agacé, Black jura, mais fut immédiatement calmé par Zamasu :
- Ne t’inquiète pas, on le retrouvera tôt ou tard, il ne pourra pas fuir éternellement son jugement. Il ne fait que retarder l’inévitable.
Le saiyen vêtu de noir acquiesça et sourit, sachant que son compère avait parfaitement raison. La fuite de ce vermisseau ne constituait rien de plus qu’un léger contretemps, après tout.
- Tu as raison. De plus, j’ai quelque chose de plus important à faire, enchaina-t-il d’un ton sournois.
- Tu veux aller rendre une petite visite à nos amis Saiyens j’imagine ? fit l’ancien élève de Gowaisu d’un ton amusé.
- Nous ne sommes pas des âmes sœurs pour rien, répondit simplement Black.
- En effet. Vas-y, je t’en prie, tu as l’air d’avoir envie de t’amuser. Je te rejoindrai un peu plus tard, j’ai encore quelque chose à vérifier avant.
- Hé hé hé, je ne suis pas certain de te laisser quelque chose à manger, tu sais. Ce corps meurs de faim…
A ces mots, l’homme à la chevelure ébène porta deux doigts à son front et disparu. Zamasu sourit. Il imaginait déjà ce qu’il allait bientôt advenir de la planète des saiyens.
Et il ne se trompait pas.
L’être à la chevelure éparse aussi noire que la nuit se matérialisa dans le ciel rougeoyant du crépuscule. Sous lui, à quelques centaines de mètres, se dressait fièrement le joyau de la planète Sadara : une cité tentaculaire, composée de dizaines d’immenses gratte-ciels de verre dont la pointe semblait effleurer la voute céleste, scintillants tels des étoiles. D’innombrables engins circulaient sur terre et dans les airs, accompagnés d’autant d’hommes et de femmes, faisant ressembler la ville à une gigantesque fourmilière. L’endroit bouillonnait d’activité : des milliers de personnes, des milliers de saiyens s’affairaient à tout et n’importe quoi dans un bruissement infernal de cris et de bruits de moteurs.
Cependant, lorsqu’il jeta ses yeux sur l’horizon, Black put alors apercevoir l’autre face du peuple saiyen. Aussi loin que son regard se posa, le dieu à la boucle d’oreille unique ne distingua que d’immenses paysages désertiques, abandonnés à la nature, avec ici et là, comme des ilots perdus dans l’océan, quelques maisonnettes et autres constructions sommaires, abritant ceux qui n’avaient pas la chance de vivre derrière les murs de verre de la cité.
Cette vision ne fit que conforter l’idée que Black se faisait déjà des saiyens. Un peuple se disant fier et exempt de défauts, mais qui cachait une réalité bien moins reluisante. Celle d’un monde ou seuls les plus forts pouvaient se targuer de faire partie du « fier peuple guerrier », comme il avait déjà eu l’occasion de l’entendre. Les autres, eux, devaient se contenter de misère et de famine, tels des animaux sans importance. Aucune entraide, aucune solidarité ; un monde dominé par l’élite, ou seuls règnaient la puissance et le pouvoir : voici donc le véritable visage des Saiyens. Un visage pourri et nécrosé, qu’il convenait d’ablater sans tarder. Un tel outrage au cadeau de la vie fait par les dieux ne pouvait rester plus longtemps impuni.
Une flamme noire éclaira le ciel. Ce n’était qu’un lointain petit point, mais on aurait juré voir un morceau céleste s’enflammer.
Une gigantesque force de combat apparut soudainement, comme sortie de nulle part. Tous levèrent la tête et scrutèrent le firmament pourpre. Les plus chanceux, ou malchanceux, purent distinguer un large laser obscur pleuvoir vers la capitale, avant d’emprunter les portes de l’autre monde.
Un colossal dôme d’énergie blanc noirci dévora la région entière, illuminant toute la surface de la planète, qui brilla à travers l’espace d’une funeste lueur spectrale.
Un rire dément et glacial résonna lorsque la fumée retomba, ne laissant apparaître que des ruines à présent dénuées de la moindre vie.
A quelques lieux de là, effectuant quelques exercices, un large groupe de saiyens se figea soudain. A sa tête, se trouvait un jeune guerrier à l’apparence un peu frêle, mais dont le regard trahissait l’expérience. Pas un ne resta de marbre. Tous ressentirent soudain un Ki aussi terrifiant que maléfique apparaitre au loin. Écarquillant les yeux, frémissant d’une peur jusqu’ici inconnue pour lui, il intima à tous les hommes derrière lui de le suivre. Il s’envola immédiatement dans la direction d’où provenait cette présence, mais il ne put aller bien loin. Il ne put que ressentir la disparition brute et totale des signatures énergiques des habitants de la capitale. Jusqu’à la dernière.
Après environ deux minutes de vol, Cabbe arriva enfin. Ce qu’il vit le laissa sans voix. Rien. Il n’y avait plus rien. Plus rien à part quelques tours effondrées et quelques décombres encore fumants, donnant au ciel orangé une teinte de plus en plus sombre, dans un silence total et absolu.
C’est alors qu’il le vit. Celui qui émettait ce Ki oppressant et angoissant. Cet homme aux cheveux noirs en pics, vêtu d’un ensemble de la même couleur sinistre, attaché par une ceinture écarlate ainsi qu’une d’une paire de bottes d’un blanc éclatant, telles une pointe de chantilly placée sur un gâteau au chocolat noir et amer. Enfin, une unique boucle d’oreille luisant d’un vert pur, telle une émeraude, vint donner la touche finale à l’image du meurtrier.
Le jeune saiyen trembla de colère et serra les poings. Il augmenta sa force sans attendre : ses cheveux virèrent au blond vif, ses yeux passèrent du noir au jade, tandis qu’une douce aura dorée entoura son corps. Fou de rage, il s’élança sur cet individu au sourire dément en hurlant de toutes ses forces, bien décidé à lui faire mordre la poussière.
Cabbe déchanta cependant très vite lorsque son offensive fut parée avec une facilité déconcertante par Black, qui s’était contenté d’attraper le poing lancé vers lui comme s’il s’était agi d’un moustique.
- Quelle bonne surprise ! Je ne pensais pas retrouver un Super Saiyen sur mon chemin ! Cela risque d’être amusant !
Ces paroles surprirent fortement le jeune homme, qui ne vit pas venir le puissant uppercut qu’il reçut en pleine figure, l’envoyant s’encastrer dans le sol tel un bolide.
Le jeune saiyen ne tarda pas à se relever, plus blessé dans son honneur que dans son intégrité. Cependant, la question qui lui vint à l’esprit fut de la manière dont le meurtrier venait de s’adresser à lui. Visiblement, ce n’était pas la première fois qu’il affrontait un Super Saiyen. Mais comment aurait-il pu connaitre cette transformation ? Tous les super saiyens connus se trouvaient sur Sadara ou étaient en mission, et aucune mention d’un être ressemblant à cet étranger n’avait été faite nulle part, par qui que ce soit…
Cabbe décida que ce mystère pouvait attendre. Pour l’heure, le plus important était de se battre. De protéger les siens.
Le général s’envola tel un éclair d’or et fila vers son ennemi le poing en avant en hurlant, juste pour se faire parer et projeter en l’air comme une vulgaire poupée de chiffon, d’un simple revers de la main.
Amusé, l’envahisseur lança un sourire narquois au jeune homme auréolé d’or, qui s’était rapidement repris.
Comprenant que cet adversaire était loin d’être ordinaire, Cabbe jeta un regard rapide vers le détachement qu’il commandait, qui pour le moment se contentait d’observer en contrebas. Aussitôt, les centaines de saiyens comprirent le signal qui venait de leur être adressé. La terre se mit à trembler, les cailloux et même les rochers volèrent dans les airs, alors que les cheveux de toute une armée virèrent au blond dans un son assourdissant de transformation épique, illuminant la région entière d’un halo doré aussi gigantesque que protecteur.
Sans attendre, Cabbe serra les poings et monta au stade supérieur, déclenchant des éclairs tout autour de son corps, avant d’hurler de tout son saoul :
- SOLDATS ! A L’ATTAQUE !
L’instant d’après, la guerre était déclenchée. Des milliers de boules de feu fusèrent vers Black, accompagnés de presque autant de guerriers saiyens au summum de leur puissance, fonçant vers lui tel un gigantesque Oozaru ambré, dans un cri bestial dont la surpuissance résonna plus loin que l’horizon.
Nombre d’entre eux lancèrent leurs attaques à bout portant, soulevant une immense colonne de fumée qui s’éleva dans le ciel tel l’éruption d’un volcan. Profitant du chaos et de la surprise manifeste de l’envahisseur, Cabbe s’engouffra au milieu du nuage poing en avant, le second brillant du feu du ki, espérant surprendre cet étranger et porter un coup décisif pour en finir une bonne fois pour toutes.
Malheureusement, le jeune homme eut une mauvaise surprise. Ce qu’il avait pris pour de la stupeur n’en était pas. Pas le moins du monde.
Il s’en rendit compte en sentant son poing rencontrer un mur invisible et infranchissable, avant de se faire capturer par une poigne si forte qu’il ne put s’en dégager. Malgré la poussière, le général de Sadara put apercevoir le terrifiant sourire de l’homme vêtu de noir briller d’un blanc éclatant.
Black fit soudain exploser son aura, aussi noire que les ténèbres, repoussant la poussière aussi bien que ses adversaires. Tenant toujours Cabbe par le poing, il tourna la tête vers l’armée des saiyens et leur parla ainsi :
- Mais que vois-je ? Alors que je pensais n’avoir qu’un petit amuse-gueule à me mettre sous la dent, voilà qu’il y en a des dizaines ! Ha ha ha ha ! C’est parfait ! Amenez-vous, mortels ! Divertissez-moi !
A peine eut-il finit sa phrase qu’un combat sans précédent s’engagea. Se désintéressant du plus puissant pour le moment, l’être divin se concentra sur les moucherons qui tentaient d’abattre un tigre. Il repoussa sans effort une salve d’énergie et en tira une lui-même de sa main gauche, balayant l’espace autour de lui à trois-cent-soixante degrés. Si l’attaque pouvait sembler être lancée au hasard, il n’en était rien : les boules de feu, bien que petites, transpercèrent les premières lignes comme un couteau tranchant un gâteau tout chaud, les tuant pour la plupart sur le coup.
Le dieu destructeur écarquilla les yeux tel un forcené avant de se jeter vers les rescapés, détruisant tout sur son passage, comme un bolide au milieu d’une foule de passants. Le halo doré perdait rapidement en intensité au fur et à mesure des vies qui s’éteignaient. Les impacts résonnaient lourdement sur le champ de bataille, chacun suivi d’un bruit sec accompagnant les corps ou morceaux de corps chutant au sol, sans vie. Riant tel un démon, Black écartait la masse des supers saiyens comme si ce n’était rien, arrachant des membres et transperçant des corps de ses coups surpuissants, le tout en prenant un plaisir sadique non dissimulé.
Soudain, l’homme en noir se déporta sur la droite et esquiva un large kikoha jaunâtre qui alla se perdre dans l’espace. En dessous de lui, Cabbe se tenait debout, son aura électrique pulsant autour de lui, les bras en avant dans la position du Canon Garric, se préparant à en envoyer un second encore plus puissant.
Black sourit et chargea toutes dents dehors. Le jeune général tira son attaque, qui malheureusement passa au travers d’une image rémanente, avant de percuter et de pulvériser le pauvre soldat qui avait tenté de pourchasser l’ennemi et s’était retrouvé là ou ne fallait pas.
Cabbe put à peine comprendre ce qu’il venait de se passer avant de recevoir un puissant crochet du droit dans le dos qui l’envoya dans le ciel. Mais même là, il ne fut pas en paix : le dieu obscur se matérialisa derrière lui et vint le cueillir au vol d’un coup de pied si violent que l’onde de choc déforma la voûte céleste. Le jeune saiyen cacha du sang, dont la teinte rouge tranchait avec le ciel désormais devenu aussi noir que le plus sombre des soirs.
Il eut cependant la force et la volonté de se redresser et monta à l’assaut, dans un corps à corps aussi furieux que désespéré.
L’homme en noir menait malgré tout la danse. Son niveau était bien au-dessus de celui du saiyen à l’armure désormais fissurée. Malgré tous les efforts et toutes les tentatives de ce dernier, Black s’amusait avec lui, parant ses coups avec une facilité déconcertante. Il ne prenait même pas la peine de contre-attaquer. Le dieu prenait un malin plaisir à humilier son adversaire en lui montrant à quel point il lui était supérieur. Rien ne l’atteignait et rien ne semblait pouvoir l’atteindre.
Le combat tourna court en faveur de l’envahisseur. Ce dernier finit néanmoins par se lasser de son jouet et lui flanqua un uppercut dévastateur dans le ventre, lui coupant le souffle. Sans lui laisser le temps de récupérer, il le saisit par le col et le tira vers lui, son aura de ténèbres faisant voler ses cheveux devant les yeux d’un Cabbe désormais à sa merci.
- Tu me déçois mon garçon. Tu me déçois beaucoup. Je peux t’assurer qu’à ce rythme-là, tu n’iras pas loin. Je comptais te garder en vie encore un peu, mais en fin de compte, tu m’ennuies, lança l’être à la potala unique d’un regard haineux.
- En…foirééé… cracha le prisonnier en même temps que son sang.
- C’est tout ce que tu as à dire, hein ? Pitoyable mortel. Et tu oses te prétendre Saiyen ? Tu ne mérites pas mon temps. Tu ne verras pas le soleil se lever, de toute façon.
A ces mots, alors que Black créa dans sa main une sphère de Ki noire, il lâcha soudainement son étreinte afin d’éviter un rayon d’énergie blanc qui alla détruire une montagne à l’horizon. Sentant deux grandes forces de combat approcher à grande vitesse, il se tourna dans leur direction.
Chutant vers le sol, Cabbe réussit à discerner les silhouettes de deux femmes flottant dans le ciel : celles qu’il n’espérait plus voir. Celles qui pouvaient changer le cours de la bataille.
- Caulifla-san ! Kale-san !
Le sosie de Son Goku lança un regard intéressé en direction des nouvelles arrivantes. Ces deux-là semblaient bien plus fortes que les autres. Peut-être allait-il enfin s’amuser avec un adversaire digne de ce nom ?
- C’est toi, l’énergie qui a détruit la capitale ? demanda la moins timide, une jeune femme aux traits fins et à la chevelure en pics noirs, un peu à la manière de celle du saiyen de rang divin.
- Et si c’était le cas ? répondit ce dernier en montrant les dents.
- Si c’est le cas, prépares-toi à souffrir, fit-elle pour toute réponse en se mettant en position de combat, jambe gauche en avant et main droite en arrière, les doigts tendus.
Sans attendre, ses cheveux prirent une teinte blonde pure tandis que ses yeux virèrent au jade, le tout dans un formidable déchainement d’aura qui fit voleter la veste de cuir noire qu’elle arborait telle une Rockstar. Une gerbe d’éclairs fusa tout autour de son corps athlétique, crépitant dans l’air comme un orage au visage féminin. Sous ses chaussures ébènes et son pantalon moulant sombre, à des centaines de mètres, le sol se fissura sous sa puissance.
Instinctivement, Caulifla sentait que son ennemi n’était pas quelqu’un d’ordinaire. La Saiyenne pouvait ressentir le mal suinter de l’aura et de la peau de Goku Black. Elle ne pouvait se permettre de le sous-estimer, elle le savait rien qu’en le regardant. Si la jeune femme ne voulait pas finir comme les combattants décimés un peu plus tôt, elle allait devoir y aller à fond dès le début.
- Eh bien ! dit Black, légèrement surpris par ce déferlement de puissance soudaine. On dirait que le plat principal se montre enfin… Et ce n’est pas pour me déplaire !
« Ce mec est dérangé… » pensa Caulifla, mal à l’aise devant le sourire inhumain du dieu à la boucle d’oreille émeraude.
Quelques pas derrière elle, la seconde femme serra les poings à son tour, et ne voulant pas être en reste, éleva sa force elle aussi. Son serre-tête et ses pinces à cheveux se brisèrent, libérant une chevelure qui se dressa immédiatement, mais qui cette fois, devint verte, un vert aussi étrange qu’unique, tandis que son corps se métamorphosa et passa de celui d’une frêle jeune fille à celui d’une amazone bodybuildée. Son pouvoir grandit subitement jusqu’à atteindre un niveau qui ne manqua pas de surprendre tout le monde, y compris l’homme en noir.
- Tu vas regretter d’être venu ici, lança une Kale d’une voix sonore et transpirante de confiance, alors qu’elle vint se placer aux côtes de celle qu’elle appelait « Grande sœur », prête elle aussi à en découdre.
Black garda le silence durant quelques secondes, les jaugeant du regard, avant de soupirer.
- Hé hé hé, tu es drôle tu sais, ma jeune amie ? Très bien, amènes-toi !
Les deux guerrières ne daignèrent pas répondre, et se précipitèrent à l’assaut du psychopathe destructeur. Black ne s’attendait pas à une telle rapidité et eut bien plus de mal à parer le premier coup porté par l’ainée. Le second, en revanche, il l’encaissa en pleine figure. Ses réflexes ne furent pas suffisants pour esquiver la puissante frappe d’une Super Saiyenne 2 à pleine puissance. L’impact résonna dans le ciel sous la forme d’une grand cercle blanc accompagné d’une onde de choc qui fit vibrer la terre sur des kilomètres.
A moitié sonné, il valdingua dans le ciel avant de se faire rattraper par une Caulifla furieuse qui lui asséna un puissant coup de pied retourné suivi d’une décharge de kikohas à bout portant, le projetant vers le sol à une vitesse faramineuse. Chargeant une boule de feu écarlate dans le creux de ses mains, la Saiyenne s’écria :
- Mange ça ! Sky Crusher !
A cet instant, un immense filet de lumière rouge sang dévala des cieux et s’abattit sur l’envahisseur vêtu de noir, le happant dans une explosion qui détruisit une région entière. Sans faiblir, la guerrière aux cheveux d’or lança plusieurs autres salves énergétiques qui virent encore grossir le dôme rougeoyant à la surface de Sadara. Puis, ce fut au tour de Kale d’envoyer une myriade de petites sphères vertes, achevant de détruire l’ex-capitale dans un déferlement de son, de débris et de puissances incroyables.
Quelques secondes passèrent durant lesquelles le seul bruit audible fut celui de l’aura des deux femmes, accompagné du crépitement des éclairs et du grondement sourd émis par la terre meurtrie.
Soudain, émergeant de l’épaisse couche de poussière, une silhouette noire se tenait debout, un sourire aux lèvres don elle en elle essuya un filet de sang du bout de doigts. Cabbe n’en crut pas ses yeux, pas plus que les deux combattantes qui se crispèrent à la fois de surprise et d’énervement.
- Pas mal, pas mal ! Je suis bien échauffé à présent. Je pense que vous aussi, non ? Que diriez-vous d’accélérer le rythme, fières guerrières ? lança Goku Black d’une voix aussi sadique que provocatrice, indemne ou presque. Montrez-moi la puissance du Super Saiyen !
- Qu’est-ce que tu connais du Super Saiyen, enfoiré ? ! Si tu veux voir de la puissance, tu vas en voir plus que tu ne peux en encaisser ! Lui répondit une Caulifla en colère, faisant gonfler sa puissance et son aura.
Sans attendre, les Super Saiyennes se lancèrent ensemble à l’assaut. Caulifla fut la première à frapper Black, mais son poing fut paré d’un coup de coude presque sans efforts. La plus puissante de son peuple serra les dents avant d’enchainer d’un coup de l’autre main, qui fut esquivé par son adversaire sans sourciller. Il en profita pour se déporter sur la droite afin d’éviter un barrage d’énergie de Kale, avant d’envoyer une droite directe en pleine mâchoire de Caulifla, qui ne dut son salut qu’à un fort réflexe de croiser les bras. La plus âgée des deux femmes fut repoussée sur plusieurs mètres, ce qui permit à l’être divin d’engager un corps à corps effréné avec sa cadette, qui eut bien du mal à tenir la cadence.
Le visage déformé par le plaisir du combat, Black dominait la jeune femme, qui peinait à parer ses coups, mais qui était visiblement dotée d’une forte résistance physique, étant donné les impacts qu’elle encaissait sans trop broncher. Cela ne manqua pas de surprendre le dieu à la Potala unique, qui le nota assez rapidement. Kale parvint à se dégager et tira à nouveau plusieurs sphères à la taille minuscule mais cependant très concentrées en énergie. L’une d’entre elles frôla le saiyen en noir et vint exploser derrière lui. Le souffle de la détonation fit voleter son uniforme ébène, mais lui ne fut pas plus inquiété que cela. Il évita malgré toutes les quatre autres boules de feu, ceci dit.
S’étant remise en position de combat, Kale fonça sur son ennemi telle un bélier. Lui, ne s’y attendant pas, fut emporté comme un vulgaire sac à patates, directement vers Caulifla qui lui asséna un puissant crochet du droit suivi d’un coup de poing dans l’estomac qui fit cracher un jet de salive au destructeur. Elle n’attendit pas qu’il réagisse et le martela de coups plus fracassants les uns que les autres, pour finir par une vague de Ki en plein plexus solaire de toute sa force, les éclairs de son aura brûlant l’air ambiant.
L’envahisseur fut propulsé dans les airs, son corps fumant de toutes parts. Derrière lui, se tenait une Kale au poing illuminé de vert, qui le frappa avec une force ahurissante : l’impact fit trembler le sol sur des kilomètres, brillant dans le ciel d’un grand cercle concentrique blanc cassé.
Lorsque la lueur se dissipa, Kale sentit que quelque chose agrippait son bras, l’empêchant de se dégager. « C’est pas possible ! » se dit-elle intérieurement.
Et pourtant, devant la cadette des sœurs saiyennes, Black se tenait encore debout, ses vêtements noirs dégageant une odeur de brûlé, tandis que son visage était déformé par un rictus suintant la folie.
Sans prévenir, il activa lui aussi son aura, aussi sombre que les ténèbres, et envoya Kale au loin comme s’il lançait un poids. Caulifla, quant à elle, se demandait comment cet individu faisait pour aussi bien tenir les coups.
- Il semblerait que vois soyez à la hauteur de votre réputation, Saiyennes ! Vous êtes bien la race guerrière par excellence ! Ha ha ha ha ! Sublime ! Voilà un combat comme je les aimes ! s’époumona l’être divin, comme surexcité.
- Contente que ça te plaise ! Mais toi, tu risques de vite déchanter ! On en est loin d’avoir fini avec toi, pauvre malade ! firent Kale et Caulifla en chœur, dans une synchronisation de voix parfaite.
- Hoo ! C’est ça que je veux entendre ! Je vais donc vous révéler quelque chose. Vous le méritez bien, vous êtes de valeureuses adversaires, contrairement à vos congénères ! Vous m’avez posé une question tout à l’heure. Caulifla, c’est bien ça ? Tu demandes comment je connais vos transformations ? Hé hé hé, et bien, c’est très simple…
Soudain, Black fit grimper sa puissance en flèche. Les survivants de Sadara le sentirent tous, et tous eurent peur de comprendre. Ses muscles gonflèrent, ses yeux virement à l’émeraude, ses cheveux se dressèrent en pics et prirent une élégante couleur dorée, tout comme son aura : sous le regard ébahi de l’assistance désemparée, Black se transforma à son tour en Super Saiyen, choquant fortement les guerriers qui lui faisaient encore face.
- Im…Impossible ! hurlèrent Cabbe, Kale et Caulifla lorsque le halo d’or du destructeur fit voler la poussière des alentours et que ses cheveux brillèrent de mille feux.
Cette transformation iconique, cette transformation si unique, cette transformation symbole de force, de protection et d’espoir, était désormais plus terrifiante que jamais. Le son de l’aura d’ordinaire si doux était devenu plus dur qu’un coup en plein visage. Le simple fait de le voir lui, cet être infâme, arborer ce pouvoir, ressemblait à la pire des tortures pour les habitants de Sadara, qui restèrent sans voix devant ce spectacle de désolation.
- Vu vos réactions, je présume que vous ne vous attendiez pas à ça. Vous ne dites rien ? Peut-être avez-vous compris votre rang, mortels ?
- LA FERME !!! hurla Caulifla. T’as beau être comme nous, tu n’es pas un des nôtres ! Tu n’es pas un saiyen ! T’es juste une ordure, et je vais te casser ta sale gueule, ça je te le promets !
- Piquée au vif, hein ? Tu à la fois raison et tort. Je suis, quoi que tu en dises, un Saiyen. Mais tu as raison sur un point. Je ne suis pas l’un des vôtres. Vous, n’êtes que de simples et pauvres mortels. Moi, je suis un DIEU !
Brusquement, Black se téléporta derrière Kale et lui asséna un revers du droit surpuissant, qui l’envoya dans le décor à une vitesse supersonique. Surprise, sa grande sœur ne put réagir que trop tard et subit le même sort. A présent seul face au monstre, Cabbe se transforma de nouveau, prêt à combattre jusqu’à la mort, poings serrés jusqu’au sang, les yeux plantés dans ceux de l’incarnation de la destruction de la civilisation.
Il n’eut cependant pas à lui faire face bien longtemps. Telle une furie, Caulifla se précita vers Black le poing en avant, bien décidée à lui montrer de quel bois elle se chauffait. Elle lui décocha un uppercut en plein visage, qui n’eut malheureusement pas l’effet escompté. En effet, le Super Saiyen au regard maléfique para son attaque d’un doigt, comme s’il avait arrêté un vulgaire moustique. Le son des auras se mêlèrent durant quelques secondes durant lesquelles, pour la première fois, Black put lire la peur sur le visage de la Saiyenne. La peur d’être impuissante, la peur de mourir, et pire que tout, celle de voir les siens mourir à cause de cette impuissance. Celle de voir le monde qui repose ses épaules s’écrouler à cause de sa propre et pitoyable faiblesse, malgré toutes ces années d’entrainement ; celle qui vous prend aux tripes, qui remontent le long du corps dans un frisson aussi sournois que glacial.
L’être divin sourit de toutes ses dents. Cette mortelle n’allait pas mourir sans la connaitre, cette peur.
Elle ne vit pas le poing partir. Elle sentit à peine qu’elle fut projetée à travers des ruines sur des centaines de mètres. Le coup surpuissant qu’elle reçut manqua de peu de l’assommer tant l’impact fut violent. Sonnée, elle ne put que se reprendre et se redresser juste à temps pour éviter un rayon d’énergie mortel, qui alla pulvériser une montagne au loin derrière elle. Elle ne put cependant pas souffler longtemps. A peine eut-elle esquissé un mouvement que le Super Saiyen fut sur elle, engageant le combat le plus féroce de la vie de la jeune femme.
Les deux adversaires s’échangeaient des milliers de coups si rapidement que même l’œil aguerri de Cabbe ne pouvait véritablement les suivre. Malgré tout, bien tristement, le vétéran pouvait dire sans aucun risque de se tromper que la pauvre Caulifla était complètement dépassée. Elle avait beau faire preuve de toute son expérience du combat, tenter de prévoir ou l’autre allait frapper, esquiver en conséquence et passer outre sa garde, elle n’y parvenait clairement pas. Pas du tout même. La guerrière la plus puissante de son peuple arrivait tout juste à parer avec difficulté un coup sur deux, et encore. Black se trouvait à un tout autre niveau qu’elle avec sa transformation. Ses coups frappaient avec une force et une précision redoutables : l’on sentait que lui aussi était un combattant expérimenté, au grand dam de la Super Saiyenne 2.
Finalement, le meilleur espoir de Sadara parvint à échapper l’espace d’un instant à ce corps à corps mortel, le corps couverts de blessures. Elle s’envola vers l’arrière, réunit en un éclair toute l’énergie qu’elle avait à disposition, écarta les bras, et alors que son terrible adversaire l’avait presque rejointe, rabattit ses mains vers lui, paumes jointes, avant de lancer l’attaque la plus puissante qu’elle était capable de produire, dans un cri et un flash lumineux qui déchirèrent jusqu’à l’espace :
- MANGE CA ! HEAVEN IMPACT !!
Un immense rayon d’énergie blanc aux reflets pourpres s’échappa de ses mains, dévorant la distance qui la séparait de Goku Black, qui fut englouti sur le champ. La région entière fut engloutie par l’explosion, faisant trembler et craquer le sol sur des distances colossales. Cabbe et même Kale durent croiser les bras et se tenir de toutes leurs forces pour ne pas se faire emporter par l’onde de choc.
- Elle aurait pu détruire la planète ! s’écria Cabbe, surpris mais indemne, qui lâcha sa transformation, persuadé que personne ne pouvait résister à un tel déferlement de puissance, et surtout pas à bout portant.
- Grande Sœur sait ce qu’elle fait, t’inquiètes ! rétorqua Kale, le sourire revenu sur ses lèvres teintées de rouge.
- Haaa, haa, c’est pas passé loin, mais je sais ce que je fais, souffla Caulifla en reprenant son souffle, épuisée de son effort, mais malgré tout satisfaite.
Son aura perdit en intensité, les éclairs se firent moins nombreux, signes de la fatigue qui la gagnait. Réalisant que sa veste avait été à moitié détruite, elle l’enleva et la laissa retomber au sol, au milieu des décombres.
- Il va falloir tout reconstruite maintenant… soupira l’ainée des deux sœurs, une larme perlant au coin de l’œil.
Le frisson qu’elle ressentit en entendant une voix bien connue s’échapper du brasier qu’elle avait crée n’avait connue jusqu’alors aucun égal. « N…Non… c’est pas possible… » pesta-t-elle, aussi apeurée qu’affaiblie.
- Il est un peu tôt pour crier victoire, tu ne crois pas ? lança Goku Black en émergeant des flammes entouré d’or.
Il la toisait d’un regard aussi dingue que provocateur, les bras croisés, pratiquement indemne. L’attaque de Caulifla ne lui avait pas fait plus d’effet qu’une caresse. Seule sa tenue avait subi quelques dégâts. Et encore.
La jeune femme affichait désormais une expression hagarde. A présent aussi affaiblie que désemparée devant la force absolue de son adversaire, elle ne voyait plus aucune solution. Cette attaque aurait pu réduire plusieurs planètes en cendres, et ce monstre n’avait strictement rien subi ?! Si même ses meilleures techniques se révélaient inefficaces, comment pouvait-elle espérer le vaincre ?
En contrebas, sa protégée n’en croyait pas ses yeux, elle non plus. Cependant, son attention se porta sur celle qu’elle appelait « Grande Sœur ». En effet, l’aura de cette dernière commençait à s’estomper. Il n’y avait désormais presque plus aucun éclair autour de Caulifla. En réalité, et Kale le savait rien qu’en la regardant, elle luttait pour maintenir son Super Saiyen 2 actif. Malheureusement, la fatigue était loin d’être la seule ennemie.
La guerrière prodige ressentait à présent les conséquences de son surmenage musculaire dans tout son corps. Son être tout entier lui réclamait de se poser, de se détendre et de se reposer. Ses yeux étaient devenus lourds, à l’instar de ses bras et ses jambes. Son ventre, qui avait fortement subi le combat contre Black, la faisait également souffrir. Pourtant, elle se remit malgré tout en position de combat, prête à se battre encore une fois, quitte à ce que ce fut la dernière.
Kale ne put se retenir d’intervenir et s’envola à toute vitesse, chargeant l’homme en noir de toute sa vigueur. Ce dernier perdit son sourire et décroisa les bras pour esquiver le coup d’un rapide mouvement vers la droite, comme agacé. Gagnée par l’adrénaline et la colère, la seconde Super Saiyenne tenta de le frapper de tous les côtés, mais ne rencontra que du vide. Sans prévenir, le sosie de Son Goku attrapa soudain ses poings dans le creux de ses mains avant et planta ses yeux de jade dans les siens :
- Tu déranges, jeune fille. Ne vois-tu pas la beauté de l’instant ? Ne vois-tu donc pas le sens du sacrifice et de l’élan guerrier de ton amie ? Tu veux gâcher son moment de gloire ? N’as-tu pas honte ? lui dit-il d’une voix suave et basse tirant sur l’aigu, transpirant l’énervement.
Sans attendre la réponse de son interlocutrice, il lui flanqua un énorme coup de genou dans le thorax, lui coupant le souffle, avant de poser délicatement la main sur sa poitrine dans laquelle il forma une petite boule de feu ambrée, qui grossit en un quart de seconde avant d’emporter la jeune femme impuissante au loin dans un bruit sourd et spectral.
- KAAALLE !! hurla sa sœur, qui voulut s’envoler afin de l’aider.
Elle n’alla pas bien loin. Black se téléporta devant elle, la stoppant dans son élan. Envahie par la rage, Caulifla le chargea avec le pouvoir qu’il lui restait, mais cela fut vain. Le rire de Goku Black résonnait dans l’atmosphère noire de Sadara à chaque coup manqué. Cabbe, ne pouvant rester au sol à contempler ce sinistre spectacle plus longtemps, tenta à son tour d’aider son amie, mais fut repoussé et jeté de nouveau au sol d’un puissant coup de pied retourné. Il perdit ses cheveux d’or, signe qu’il n’était plus en mesure de se lever et encore moins de combattre.
Voulant profiter de cette diversion, Caulifla chargea de nouveau sa main d’énergie pourpre et la tendit en direction du destructeur :
- Ou est-ce que tu regardes ?!
La boule de feu ne partit cependant jamais. Un son sinistre de craquement se fit entendre. L’espoir de tout un peuple sentit soudain une vive douleur au niveau de l’avant-bras, et ne put retenir un cri. La lueur se dissipa et révéla l’être divin tenant le poignet retourné de la jeune femme, la toisant de ses yeux brillants de ténèbres.
- Ne te ridiculise pas, Saiyenne. Tu t’es bien battue, mais il est temps pour toi de t’endormir, lui susurra-t-il.
A ces mots, il la frappa d’un coup de poing surpuissant dans le ventre. L’impact fut si bruyant que Kale put l’entendre à plusieurs centaines de mètres de là. Caulifla cracha un mélange de salive et de sang, envahie par la douleur. Cette fois, elle devait lutter contre l’inconscience. Le monde devenait flou autour d’elle. Le simple fait de rester dans les airs devenait une épreuve sans nom. Black vit la faiblesse la gagner, et pour éviter qu’elle ne tombe, il l’attrapa par ses cheveux en pics et la porta à la hauteur de son visage, histoire de la faire souffrir encore un peu avant de lui porter le coup de grâce.
Kale se dégagea des décombres, et s’envola aussi vite que son aura la portait au secours de sa compagne.
- La ressens-tu, à présent ? Ta faiblesse ? murmura le saiyen de rang divin à l’oreille de sa proie, qui rouvrit avec difficulté un œil entouré de larmes vermeilles.
- Va… te… faire foutre ! parvint-elle à articuler.
- Hum, j’imagine que oui, mais ta fierté t’empêche de le reconnaitre. Tu es bien une mortelle. Je me suis bien amusé avec toi. Maintenant, sois une gentille fille et meurs.
Kale ne put arriver à temps. Elle ne put empêcher la sphère énergétique dorée d’exploser contre la poitrine de Caulifla, ni de pulvériser ses organes internes dans un détonation aussi sourde que sinistre. Il ne manquait que quelques mètres. Quelques mètres seulement qui séparaient la vie de la mort.
Les cheveux de la jeune femme reprirent leur teinte ébène avant même que la fumée ne se dissipe. Son aura s’éteignit, laissant place au rouge qui coula abondamment le long du torse et des jambes de la Saiyenne. Sa poitrine et son ventre dénudés et brûlés ruisselaient de sang, alors que l’air passa au travers d’un trou béant là ou se trouvait encore son nombril quelques secondes auparavant. Submergée par la douleur et le désespoir, Caulifla cracha une gerbe de sang avant de fermer les yeux et de sombrer dans l’inconscience. Son bourreau la lâcha enfin, la rendant à sa terre natale ou elle s’écrasa sans un bruit, telle une petite feuille tombée de l’arbre de la vie.
La petite sœur de la flamme qui venait de s’éteindre s’immobilisa. Elle ne voulait pas croire ce qu’elle venait de voir. Non. Non, cela ne se pouvait pas. Sa sœur ne pouvait pas l’avoir laissé. Ce monstre… ce… dégénéré… n’avait pas pu… lui enlever…
Une formidable tempête d’énergie éclata soudain, repoussant tout ce qui se trouvait là, détruisant des collines et des montagnes, chassant les nuages du ciel, dans une mer de feu céleste grondant comme le tonnerre.
Un cri strident déchira l’espace : un cri de tristesse et de colère, un cri fendant des régions entières d’une voix changeante. Black lui-même dut se protéger pour ne pas se faire emporter par le souffle de l’orage d’or qui grondait dans les ténèbres, non loin de lui.
Au centre de ce déferlement de puissance pure, se trouvait une jeune femme en pleine transformation. La Kale qui hurlait à pleins poumons n’avait plus grand-chose à voir avec celle que Black venait d’affronter. Totalement envahie par une colère sourde et glaciale, ses pupilles disparurent dans un néant blanc, tandis que son corps changeait du tout au tout. Ses muscles gonflèrent démesurément, arrachant et réduisant en pièces ses vêtements devenus trop étroits ; sa force ne cessait de croitre tandis que sa voix sombrait dans des tons de plus en plus graves. Son aura changea de couleur et devint à présente clairement verte, l’entourant d’un bouclier translucide de la même teinte. Son cri se fit encore plus fort, couvrant la douleur qu’elle ne ressentait plus à mesure que son corps grandissait de manière surnaturelle, la faisant ressembler à un bodybuilder dopé aux hormones. L’être à la Potala unique n’en revenait pas.
Grognant tel un animal, la nouvelle Kale se précipita sur l’envahisseur, qui trop surpris pour réagir, encaissa l’impact semblable à celui d’un météore. La force de cette femme n’avait plus aucune mesure : il tenta de parer le coup suivant, mais n’y parvint pas. Sa main manqua de se briser tant la Saiyenne cognait fort.
A présent engagé dans un corps-à-corps défiant la raison, le sosie de Son Goku était clairement dominé. Il n’avait jamais eu affaire à cette forme brute et sauvage du Super Saiyen. Une forme qui révélait bien le caractère primitif des mortels.
Dévorée par sa soif de combat, ou plutôt, sa soif de tuer, Kale frappait le destructeur sans retenue. Sa vitesse aussi avait été démultipliée, si bien que Black peinait à esquiver les coups des gigantesques poings, plus gros que son visage. Il se baissa et tenta un crochet du droit, qui rencontra un mur : Kale ne broncha pas, pas plus affecté par cette attaque que par un courant d’air. Le poing de l’homme en noir vint s’écraser contre les seins devenus muscles, sans causer aucun dommage à la femme devenue Berserker. Lorsqu’il voulut retirer son bras, Kale l’attrapa et le tira vers elle, afin de lui asséner un uppercut en pleine mâchoire qui l’envoya voler dans la stratosphère à une vitesse supersonique. Il ne put rien faire, à moitié sonné par l’impact. Kale ne résonnait plus et le poursuivit, la rage aux lèvres, ne se préoccupant plus que de son adversaire, oubliant le monde autour d’elle. Elle tira des myriades de boules de feu verdâtres de ses mains et son torse, qui allèrent se perdre dans toutes les directions, explosant tout ce qu’elles touchaient, illuminant Sadara d’innombrables sphères émeraudes visibles depuis l’espace.
Black parvint en éviter certaines, mais fut incapable de tout esquiver. Plusieurs sphères vinrent exploser contre lui, lui causant pour la première fois de véritables blessures. Son sang coulait des plaies sur ses bras, son visage et ses lèvres. La douleur éveilla en lui un mélange de sentiments confus : le plaisir du combat se mêlait à la colère dans un bouillonnement étrange et imprécis.
En contrebas, Cabbe ouvrit les yeux et parvint à se relever. Lorsqu’il vit Kale dans cet état, il ne la reconnut pas immédiatement. Il mit plusieurs secondes à comprendre. L’énergie de Caulifla avait disparu. Il écarquilla les yeux de peur et scruta les environs, espérant se tromper. C’est alors qu’il le vit.
Il vit cet être à l’apparence étrange et mystérieuse, au crâne allongé et à la peau bleutée au-dessus du corps immobile de son amie, baignant dans une marre de sang. Le vétéran saiyen prit peur que cet étranger ne fasse du mal à Caulifla, voire pire… Qu’il termine ce que Goku Black avait commencé. Peut-être était-ce son allié ?!
Sans attendre, il se précipita vers elle, mais il s’arrêta à quelques mètres lorsqu’il comprit. L’étranger ne faisait pas le moindre mal à son amie. Bien au contraire. Il vit ses deux mains jointes au-dessus de la poitrine carbonisée de la jeune femme luire d’une douce lumière bleutée. Il relâcha ses muscles et s’approcha. L’extraterrestres lui adressa alors la parole :
- Ne bougez pas, jeune guerrier. Je suis de votre côté. Sans moi, cette femme ne serait plus.
- Je crois le comprendre, en effet, répondit Cabbe. Vous pouvez la sauver ?, lui demanda-t-il, l’inquiétude transpirant dans sa voix.
- Elle a eu de la chance, l’attaque n’a pas touché le cœur. Je suis en train de la remettre sur pieds. Ne t’en fais pas, d’ici quelques minutes, ce sera comme si elle se réveillait d’une bonne sieste, en pleine forme.
- Je… je vous remercie sincèrement, qui que vous soyez, souffla le saiyen blessé, heureux d’entendre cette bonne nouvelle.
- Mais cela ne servira à rien. Même soignée, elle ne sera pas de taille contre lui.
Cabbe jeta un œil vers le combat qui se déroulait dans les cieux et lança :
- Avec un peu de chance, elle n’en aura pas besoin…
- Ne te fais pas d’illusion, mon jeune ami. Celui que vous affrontez n’a rien d’un ennemi ordinaire. Il a déjà tué d’innombrables personnes innocentes, dont mon maitre Kaioshin. C’est un vrai monstre… Personne ne sait ce dont il est capable. Même si ton amie le domine pour l’instant, je ne suis pas certain que vous soyez en mesure de l’arrêter…
- Vous… êtes un Kaioshin ? Et il… Cabbe serra les poings de colère et marqua quelques secondes de silence. Mais on a pas le choix ! Même si c’est sans espoir, on DOIT se battre !
- J’étais son apprenti, en effet. Et ce que je vois me donne un espoir. Il existe un moyen pour le vaincre.
A cet instant, Caulifla s’éveilla, désormais guérie et hors de danger. La jeune femme se redressa et constata la présence des deux hommes à ses côtés, et le fait qu’elle se trouvait seins nus. Elle rougit et se les cacha de ses mains en hurlant, prête à frapper les deux pervers, lorsque… Elle se rappela alors son combat et jeta un œil sur son corps. Elle se palpa rapidement le ventre, pensant y sentir un vide béant, mais il n’en était rien. Elle se pinça, afin de vérifier qu’elle était toujours en vie. La légère douleur le lui confirma. Voyant que la Saiyenne peinait à réaliser son état, l’apprenti Kaioshin lui expliqua brièvement la situation.
- Je suis désolé pour votre tenue, je n’ai pas pu vous en créer une nouvelle en même temps que je vous soignais, dit-il calmement. Vous avez subi de très graves blessures suite à votre combat contre le Destructeur, mais je ne pouvais pas me permettre de vous laisser mourir. Car vous représentez peut-être le dernier espoir de le vaincre.
- Vous ne venez pas de dire que même soignée, Caulifla-san ne serait pas de taille ? demanda Cabbe, ne comprenant plus trop.
- Si. Et c’est vrai, seule, vous n’avez aucune chance. Mais je connais un moyen de renverser la situation. Grâce à vous et l’autre jeune femme.
Devant l’incompréhension des saiyens, l’être à la peau bleue défit ses boucles d’oreilles et les tendit à la jeune femme en tenue d’Eve.
- Voici surement le dernier espoir de cet univers. Mettez ceci à votre oreille droite, et donnez l’autre à votre camarade là-haut, sur l’autre oreille. Ces bijoux sont des artefacts divins. Normalement, seuls les dieux peuvent s’en servir. Mais à présent, je ne vois personne de plus digne que vous de les utiliser. Grâce à cela, vous ne formerez plus qu’un seul être surpuissant, qui je n’en doute pas, sera capable de venir à bout de ce monstre.
Caulifla s’en saisit, incrédule, et voulut répondre à son nouvel allié, lorsqu’une puissante lumière, accompagnée d’une large explosion, perça les cieux.
Au cœur des ténèbres, Kale accula le saiyen à la Potala unique grâce à sa force démesurée. Transformée ainsi, elle voulut lui porter un coup décisif, lorsque subitement son poing fut stoppé par un Black fumant de toutes parts, le regard tourné vers le sol, qui lui lança alors :
- Tu m’as poussé à bout, mortelle… Je vais te le faire regretter amèrement !
En redressant son visage, l’homme en noir fit exploser son aura, illuminant le ciel tel un phare. Son corps s’entoura d’éclairs tandis que sa chevelure se redressa encore plus sur sa tête et que son regard se durcit. Emprunt de colère, le sosie de Son Goku se transforma à son tour en Super Saiyen 2, sous le regard ahuri de l’assistance en contrebas.
Kale, quant à elle, voulut se dégager, mais la force du saiyen au regard maléfique n’avait plus rien à voir avec celle qui était la sienne auparavant. Sans prévenir, il lui asséna un revers du gauche qui fit cracher un jet de salive à la Saiyenne bodybuildée. Elle se reprit rapidement et l’attaqua de nouveau, mais cette fois, Goku Black n’eut aucun mal à esquiver ses assauts. La balance s’était inversée. Kale ne parvenait plus à toucher son adversaire, devenu trop rapide pour son corps massif. Alors qu’elle tenta de nouveau de le frapper en plein visage, il se baissa et frappa d’un grand coup dans le ventre, lui coupant le souffle. Cette fois, même l’extraordinaire résistance de la Saiyenne ne suffit plus à encaisser le choc. Voulant en finir rapidement, l’être divin ne lui laissa pas de répit et lui planta une lame d’énergie dorée dans le corps.
Ce fut la fin du combat. Crachant du sang, Kale fondit comme neige au soleil et s’effondra au sol, gravement blessée et à la limite de l’inconscience. Voyant cela, Caulifla hurla et voulut se précipiter vers Black, mais fut stoppée par ses deux alliés.
- Non, reste ici. Je vais la soigner, ne t’en fais pas ! Mais tu dois attendre qu’elle soit rétablie, pour pouvoir fusionner ! lui lança l’extraterrestre.
- Il ne nous laissera jamais faire ! Je vais gagner du temps, mais faites-vite s’il vous plait ! fit Cabbe en s’illuminant de nouveau d’une lumière dorée.
Voulant gagner quelques secondes afin de permettre à ses alliées d’enfiler les boucles d’oreilles divines, Cabbe se jeta dans une bataille qu’il savait perdue d’avance. Il s’illumina soudainement de son aura dorée et fonça comme un bolide sur Black. Ce dernier avait remarqué le manège qui se tramait en contrebas, et cela lui était tout bonnement insupportable. Voir des mortels embrasser le pouvoir d’un dieu le mit dans une colère froide : il gonfla son aura, si bien que les éclairs qui s’en échappaient vinrent déchirer les nuages d’orage au-dessus de lui, et lança une énorme boule de feu jaune aux reflets sombres en direction des deux femmes et de l’apprenti Kaioshin venu venger son maitre. Ce traitre allait devoir payer, aux côtés des mortels qu’il aidait.
L’attaque du sosie de Goku n’atteignit cependant jamais sa cible. Cabbe, porté par son élan et la furie qui l’animait en cet instant précis, réussit à la dévier et à la renvoyer vers le ciel d’un revers du poing. Cela surprit fortement son adversaire, qui l’avait semblait-il sous-estimé. Malgré cela, celui qu’on appelle le Destructeur ne prêta pas plus attention que cela au général de l’armée de Sadara, et se contenta d’esquiver son coup de poing avant de plonger à toute vitesse pour aller arracher ces potalas des oreilles de ces minables mortelles, qui pensaient pouvoir s’accaparer la puissance des dieux comme si de rien n’était.
Cependant, Cabbe ne comptait absolument pas le laisser faire et mit tout en œuvre pour protéger Kale et Caulifla aussi longtemps qu’il le pourrait. Il se servit de son élan pour faire volte-face et lança un barrage d’énergie de ses mains jointes en hurlant :
- C’est moi ton adversaire !
Black sentit qu’une vague de kikohas arrivait dans son dos ; il se déporta de manière fulgurante vers la gauche, esquivant ainsi la première salve qui vint s’écraser quelques dizaines de mètres plus bas, transperçant et détruisant un immeuble déjà effondré. Il savait très bien ce que ce parasite pensait : détourner son attention suffisamment longtemps pour que les deux femmes puissent utiliser les potalas et fusionner, et ça, il n’en était pas question. Sans même se retourner ni modifier plus que cela sa trajectoire, Black ne perdit pas sa cible de vue et vola de plus belle vers elle.
La surprise vint d’ailleurs. Le Super Saiyen pensait alors que l’apprenti du défunt Kaioshin de l’univers 6 n’était qu’un bon à rien, jusqu’à ce que ce dernier lui envoie un puissant kiai oculaire presque à bout portant alors que ce dernier n’était plus qu’à quelques mètres des deux saiyennes. Black croisa les bras et ne subit pas réellement de dommages, mais fut propulsé en arrière sur une bonne centaine de mètres comme un ballot de paille emporté par une tornade. L’homme en noir jura, mais n’eut pas le temps d’insulter plus que cela le dernier être divin survivant de l’univers. A peine eut-il freiné que trois salves d’énergie bleutée convergèrent dans sa direction, l’encerclant totalement.
Plus haut dans le ciel, Cabbe continuait de lancer ses attaques sans interruption, surtout à présent que l’autre avait forcément encaissé cette vague-ci. « Encore quelques secondes à gagner et elles devraient y arriver », se dit-il intérieurement.
Un bruit aigu se fit entendre dans son dos, mais il n’eut même pas le temps de l’entendre et encore moins de se retourner. Il sentit simplement qu’on le percuta d’un violent coup sur le côté de la tête qui résonna d’un bruit rauque, le faisant valdinguer en l’air et dissipant son aura. Cabbe put tout juste se redresser avant de sentir une cuisante douleur qui lui coupa le souffle lorsque Black lui asséna un coup de poing si fort dans l’estomac que l’impact créa une détonation qui se fit entendre à des kilomètres. Le jeune saiyen cracha un filet de sang.
- Tu m’agaces, mortel ! Reste à ta place et attends l’heure du jugement ! lança le Destructeur.
A peine sa phrase finie, l’homme en noir écrasa l’épaule du général de Sadara d’un coup de coude surpuissant, lui fracassant les os comme du verre, arrachant un long de cri de douleur à sa victime qui ne put qu’être soulagée d’enfin apercevoir une lumière verdâtre émaner du sol, et sentir la colossale nouvelle puissance qui venait de naitre.
Black sentit lui aussi qu’un énorme Ki était apparu à l’endroit ou quelques secondes plus tôt se trouvaient les deux femelles saiyen. Il n’eut pas le temps de maudire plus longtemps intérieurement les mortelles qu’il aperçut et surtout ressentit dans chaque pore de sa peau une puissance gigantesque émaner du cratère en contrebas, ainsi qu’une immense lumière verte illuminer la région entière.
L’instant d’après, sans qu’il n’ait pu ne serait-ce que se retourner ou bouger un cil, une vive douleur au niveau du bas-ventre le plia en deux et il fut projeté à travers le ciel sur plusieurs dizaines de kilomètres tel un vulgaire mannequin de plomb. Il ferma les yeux une demi seconde sous la violence du coup ; lorsqu’il les rouvrit, deux gros rayons d’’énergie dorée le percutèrent si violement que l’explosion créa une onde de choc traversant la planète, et fut visible depuis l’espace.
Sonné après avoir encaissé l’attaque de plein fouet, le Super Saiyen 2 chuta vers le sol la tête la première en perdant son aura et vint s’écraser à toute vitesse contre la façade d’un immeuble couché. Lorsqu’il reprit ses esprits, il entendit une double voix lui crier ces mots :
- On va te faire payer tes crimes, dieu de mon cul ! Tu ne tueras pas une personne de plus !
A travers la fumée, le dieu vêtu de noir distingua une silhouette unique, à la chevelure hérissée sur la tête et aux formes féminines bien marquées, portant une magnifique paire de boucles d’oreille vertes scintillant tels des cristaux de jade, sur lesquelles se reflétait l’aura dorée d’un Super Saiyen.
Les deux femmes ne formaient désormais plus qu’une, une super guerrière à l’énergie si gigantesque que le sol en tremblait sur toute la planète Sadara. Face à Black, qui avait perdu son sourire moqueur, se dressait fièrement le résultat de la fusion de Kale et Caulifla, la dernière lueur d’espoir de l’univers, celle sur qui tout reposait désormais. Elle se nomma elle-même en déployant son aura et en prononçant cette phrase qui allait rester dans les mémoires :
- Je ne suis ni Kale, ni Caulifla ; je suis Kafla, et c’est par ma main que tu disparaîtras !
La guerrière nouvelle née gonfla démesurément son aura en criant vers le ciel, créant une véritable tempête d’énergie qui emporta tout sur son passage. Ainsi, le sol se fissura et la couche supérieure de la terre fut soufflée sur des centaines de mètres autour de l’épicentre, en un cercle concentrique parfait. Des gerbes d’étincelles fusèrent dans tous les sens tandis que la planète trembla devant la terrifiante puissance d’une Kafla bien décidée à en découdre avec son adversaire.
Ce dernier se remit debout et réactiva lui aussi son aura en serrant les poings :
- Tu es bien prétentieuse !
Black devait reconnaitre que cette femme qui se dressait entre lui et Sadara était réellement plus impressionnante que lorsque les deux personnes qui la composaient étaient séparées. Cela ne faisait que le conforter dans son raisonnement : le pouvoir des dieux était si incroyable que même de simples mortels pouvaient dépasser les sommets en y ayant recours. Et il comptait leur faire payer leur affront sans plus attendre.
Malheureusement pour lui, Black eut tout juste le réflexe de se déporter en faisant un pas de côté afin d’esquiver l’assaut fulgurant de la guerrière fusionnée. Elle s’était déplacée si vite que son mouvement créa une pression d’air détonnant devant son poing. Il voulut répliquer d’un revers du droit, mais fut aisément paré et reçut un uppercut au visage si violent qu’il failli en perdre connaissance, qui le projeta en l’air à la vitesse de la lumière, fendant les nuages sur son passage.
Sans pouvoir se reprendre, il perçut le ki de son adversaire apparaître dans son dos. Kafla se téléporta sur sa trajectoire avant de le cueillir d’un puissant coup de pied perpendiculaire au dieu en noir, maquant de lui briser une côte et déclenchant une détonation que si fit entendre à des kilomètres, l’envoyant valser au loin à une vitesse phénoménale.
Au sol, Cabbe sourit et reprit espoir. « Elle est forte ! Elle est incroyable ! » se dit-il. « Cet enfoiré ne peut rien faire ! Les potalas sont incroyables ! ».
La protectrice de Sadara chargea une large boule de feu au creux de chacune de ses mains et les pointa dans la direction de Black, avant de tirer un énorme rayon laser rouge orangé qui fonça si vite en ligne droite dans l’air qu’il rattrapa aisément sa cible. De l’autre main, elle tira un autre rayon vers la droite, comme si elle visait un second point, avant de disparaitre si vite que même un œil de guerrier saiyen ne pouvait la suivre. De son côté, Black se redressa enfin et voulut esquiver, mais fut projeté par un kiai vers l’endroit qu’il fuyait. Pour couronner le tout, il sentit la chaleur d’un second laser arrivant dans son dos. Pris en sandwich tel un débutant, le saiyen à la potala encaissa la double attaque de plein fouet et fut happé par une gigantesque et colossale explosion dont on aperçut la lueur jusqu’à l’autre bout de la planète. L’impact fut si violent que le souffle qu’il produisit emporta les bâtiments et arracha les arbres, entraînant également toutes les personnes se trouvant dans la zone, tel un ouragan d’une rare violence. Lorsque la lumière se dissipa, une grosse colonne de fumée noire se dressait au point d’impact, dont émergea la silhouette d’un Black portant de nombreuses blessures plus ou moins profondes, les habits partiellement déchirés et un filet de sang coulant le long de ses lèvres et sur ses mains jointes. Le choc avait été rude. Mais l’être divin n’était pas si facile à abattre. Toujours entouré de son aura de Super Saiyen 2, il lança un regard furieux à Kafla qui lui sourit de toutes ses dents en retour.
- En…enfoirée ! jura le saiyen à la chevelure dorée.
La guerrière brillant de mille feux tel un arc-en-ciel au milieu d’un ciel noir comme le néant pointa son ennemi du doigt :
- Alors, monsieur le dieu, on n’en peut déjà plus ? C’est tout ce que tu as dans le bide ? Ha ha ha ! Dit-elle en arborant un fier sourire tandis que son aura luisait de plus belle tout en émettant ce petit sifflement caractéristique. Je vais pas dire que tu me déçois mais… En fait si, tu me déçois. Tu faisais bien le malin il y a quelques minutes, mais à présent on dirait que t’as trouvé plus fort que toi !
Son sourire disparut soudainement. Son ton changea.
- Tu vas payer pour ce que tu as fait, monstre ! Ta vie s’achève ici, fais tes prières. On t’a assez vu, termina-t-elle d’une voix froide.
Il n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. En une fraction de milliseconde, la super guerrière fut sur lui et lui asséna un puissant coup de poing dans le ventre qui le plia en deux, le souffle coupé. Il perdit son aura de Super Saiyen 2 sous la violence de l’impact. Furieuse, Kafla le martela de coups tous plus fracassant les uns que les autres, comme si elle frappait un vulgaire punching ball. Black ne pouvait absolument pas riposter : les coups pleuvaient avec une force et une vitesse bien trop grandes pour lui. La fusion de Kale et Caulifla se déchaîna sur lui, bougeant si vite que ses bras et ses jambes, avec lesquels elle frappait inlassablement son ennemi, paraissaient immobiles, telle une danse aussi gracieuse que mortelle. Seuls les impacts, rendus visibles par de grands cercles blancs dans le ciel, laissaient deviner toute la violence du combat qui se déroulait dans le ciel de Sadara.
Complètement dépassé par la puissance et la rapidité de la jeune femme aux potalas, Black ne pouvait rien faire, pas même se défendre. Les coups étaient trop rapides, trop violents pour qu’il puisse en parer un seul. Chacun d’entre eux lui causait de gros dégâts et une sévère douleur, et il cracha plusieurs gerbes de sang. Il n’allait pas tenir longtemps à ce rythme. Il le savait, et elle aussi.
Soudain, poussée par la rage et l’adrénaline, Kafla saisit le dieu au visage de sa main droite et s’envola à toute vitesse en l’entrainant derrière elle, avant de le fracasser contre un immeuble sans le lâcher, et le trainer à travers le béton sur des dizaines et dizaines de mètres, à travers toute la ville, lui faisant racler les bâtiments comme un vulgaire sac à patates. Son dos buta un nombre incalculable de fois contre des fondations, des tiges de fer ou encore des morceaux de béton ou de verre, abîmant encore plus sa tenue et lui causant de gros dommages physiques, notamment des plaies ouvertes et lui arrachant un cri incontrôlé, malgré le fait qu’il tenta vainement de résister.
Finalement, lassée de ce petit amusement, la guerrière fusionnée finit par se débarrasser de son colis et l’envoya s’écraser au sol en le lançant tel un poids mort, non sans lui décocher une salve de boules d’énergie au passage, boules d’énergie qui le poursuivirent et vinrent exploser à l’endroit où le Super Saiyen fut projeté, créant une immense explosion verdâtre suivie d’une large onde de choc qui fit le tour de Sadara en un éclair.
Satisfaite, Kafla croisa les bras contre sa poitrine, attendant que son adversaire se relève pour continuer de l’humilier un peu avant de le terminer. « Ce monstre a bien mérité de perdre son honneur de « dieu » avant de perdre sa vie », se dit-elle.
Elle n’eut pas à attendre longtemps. De larges plaques de béton et autres débris volèrent en éclats alors qu’une grosse lueur émergea du sol, révélant un Black auquel il manquait le haut de son bogi, couvert de blessures et haletant comme s’il allait mourir, trahissant sa fatigue après la correction qu’il venait de recevoir.
- Là… Tu m’as vraiment énervé. Mais je dois reconnaitre que je t’ai sous-estimée, femme. Je ne pensais pas que tu serais si forte, malgré ta fusion.
Kafla esquissa un sourire, mais ne bougea pas. Elle voulut laisser un peu de répit au dieu en noir, ne serait-ce que quelques secondes. Elle voulait s’amuser un peu avec lui. Après tout, si elle le tuait trop vite, le destructeur n’allait pas pouvoir payer tous ses crimes, et ça il n’en était pas question, elle comptait bien qu’il les paye jusqu’au dernier.
- Très bien, continua Goku Black. En récompense de ta force, je vais te montrer quelque chose. Tu es digne de voir le véritable pouvoir d’un dieu. Tu es forte, extrêmement forte même, pour une mortelle. A présent, je vais te montrer ce qui différencie les simples mortels des véritables dieux !
A ces mots, la saiyenne fronça les sourcils. Elle n’avait pas la moindre idée de ce à quoi il faisait référence. « Le véritable pouvoir d’un dieu ? Il n’était pas à fond, sérieux ? Mais il n’y a rien au-delà du Super Saiyen 2… », pensa-t-elle.
Sans attendre, Black serra les poings et réactiva son aura, qu’il gonfla jusqu’à atteindre une taille démesurée, de plusieurs dizaines de mètres de haut et autant de large, parsemée d’éclairs bleutés voletant dans tous les sens, crépitant comme autant de déchirures traversant et tranchant les cieux ténébreux. Le sol trembla, et l’air devint lourd comme du plomb, comme un jour d’été en plein soleil. L’atmosphère toute entière se chargea d’une étrange lueur rougeâtre et de petites gerbes d’énergies roses alors que le Super Saiyen cria. Soudain, il s’entoura d’un halo d’énergie violacé, tel un mélange de groseille et de lilas, tandis que son aura dorée électrique et agressive se métamorphosa en une élégante et chaleureuse aura rose vif ; ses cheveux prirent eux aussi une teinte rose pâle, tel un fruit exotique, luisant comme un phare au milieu de la nuit alors que ses yeux changèrent à leur tour, passant du vert émeraude au gris pâle. Une véritable tempête d’énergie fit reculer la fusion des guerrières liées qui dut croiser les bras, tandis que Black, dont les blessures avaient soudainement disparu, plaça sa main près de son visage, l’index et le majeur tendus en une pose provocatrice et s’exprima par ces mots :
- Magnifique, tu ne trouves pas, Kafla ? Voici un pouvoir que nul mortel ne peut atteindre. Un pouvoir divin, sublime et absolu. Admire-le, contemple-le. Voici… le Super Saiyen Rosé !
Lorsqu’elle décroisa ses bras et posa un regard sur le Destructeur, elle eut du mal à croire ce qu’elle voyait. Son adversaire s’était transformé en une forme qui lui était totalement inconnue. Une forme, qui malgré sa couleur très féminine, ne faisait que rendre Black encore plus terrifiant. En effet, l’élégante teinte rosâtre des cheveux du saiyen contrastait avec le sourire carnassier qui lui ornait le visage, le faisant ressembler encore plus à un démon dissimulé dans ce corps mortel sublimé. Intérieurement, la guerrière en eut des frissons.
Lui ne bougeait pas, la dévisageant de ses yeux métalliques, attendant qu’elle fasse le premier mouvement, qu’elle lance le premier assaut, calmement, tel un prédateur patientant jusqu’à ce que sa proie tombe entre ses griffes acérées. Son aura n’émettait plus le son classique de celle d’un Super Saiyen. Le bruit était plus doux, à l’image de la lumière, qui pulsait moins vite et plus sereinement autour de lui, lui donnant un air surnaturel au milieu de ce champ de ruines. Plusieurs secondes passèrent ainsi, sans qu’aucun des deux ne bouge un cil.
Kafla n’avait jamais vu ni entendu parler de quelque chose de similaire. Quelle était cette transformation sortie de nulle part ? Elle pensait jusqu’à présent que le Super Saiyen 2 était la forme la plus évoluée qu’un saiyen pouvait atteindre. Elle-même – enfin, Caulifla pour être juste – n’y était parvenue qu’au prix d’immenses efforts et d’un entrainement extrêmement rigoureux. Et elle avait fini par pousser cette forme jusqu’à des sommets inégalés dans l’histoire de Sadara. Kale, quant à elle, possédait une forme étrange et unique du Super Saiyen, une forme évoquée dans les vieux contes de son peuple, qu’elle maitrisait également, à l’instar de celle qu’elle appelait « Grande sœur ». Alors elle, Kafla, qui combinait leurs pouvoirs, devrait se trouver en possession de la forme hybride la plus puissante qui soit, en toute logique.
Et pourtant, en face d’elle, cet homme vêtu de noir des pieds à la tête arborait quelque chose d’autre. Ce n’était pas normal. Non, décidément pas normal. Quelque chose clochait. Il ne portait plus la moindre marque de blessure, comme si… comme s’il avait été soigné, alors qu’un instant plus tôt, il était couvert de sang à tel point qu’elle s’était demandé comment faisait-il pour tenir encore debout. Mais le plus étrange, c’était la disparition brute et soudaine de son Ki. La signature énergétique de son ennemi avait tout bonnement disparu à la seconde même ou il s’était transformé, comme s’il n’y en avait jamais eu. Elle ne captait plus la moindre trace de Ki aux alentours, excepté celui d’un Cabbe gravement blessé en contrebas et l’apprenti kaioshin désormais privé de son maitre. Et pourtant, Black se trouvait bel en bien là, dans le ciel, entouré de son aura et brillant de cette lueur rose violacée tel un fantôme, pas du tout inquiet. Pour la guerrière fusionnée, c’était à ne plus rien y comprendre. Un être vivant émettait toujours du Ki ! Cette règle, elle l’avait apprise très tôt, et jamais elle ne s’était avérée fausse ! Alors, pourquoi LUI y échappait ?
Elle ne tergiversa pas plus longtemps, et se remit en position de combat, jambe gauche et bras droit en avant, prête à se battre. Elle ne savait pas à quoi s’attendre à présent de la part de ce Super Saiyen Rosé., à part le fait qu’elle ne pourrait plus baser sa façon de combattre sur la perception du Ki de son opposant. Black sourit. Un sourire mauvais, cruel, qui trahissait à lui seul toute la noirceur d’âme du dieu à la boucle d’oreille unique. Un sourire qui glaça un instant le sang de Kafla, qui se reprit immédiatement :
- Super Saiyen Rosé tu dis ? Me fais pas rire ! Tu l’as trouvé ou ce nom ? C’est d’un ringard ! Si tu crois que ça va changer quelque chose à notre affrontement, tu te goures ! Tes cheveux roses vont certainement pas m’empêcher de t’éclater ta sale gueule ! J’vais t’envoyer dans l’autre monde illico-presto, on va voir s’ils aiment le rose en enfer ! s’exclama la fusion.
Pour toute réponse, son adversaire plaça ses bras le long du corps, et éclata d’un rire franc et sadique, qui résonna dans les ruines tel le hurlement d’un créature satanique, couvrant presque le crépitement du brasier ravageant ce qui était hier encore une cité prospère.
Puis, sans qu’elle n’ait eu le temps de réagir, Kafla reçut un coup de poing surpuissant dont l’onde de choc fit trembler le sol. Prise par surprise, la jeune femme ne put parer et eut le souffle coupé, avant qu’un second coup, tel un marteau, ne s’abatte sur son dos, la sonnant à moitié. La saiyanne cracha un mélange de sang et de salive, avant de recevoir un coup de pied retourné qui l’envoya à travers les cieux à une vitesse folle. Elle traversa une bonne dizaine d’immeubles, qui ne la freinèrent même pas. Elle sentit soudain que quelque chose l’attrapa par le pied ; son ennemi à présent teinté de rose la saisit, stoppant net la course de la protectrice de Sadara, pour mieux la lancer dans la direction opposée, alors qu’elle tenta vainement de lui décocher un revers de la jambe, qui ne frappa que du vide.
Elle valdingua sur plus du tiers du périmètre de la planète ; alors qu’elle se stabilisa, une énorme boule de feu violette fonça sur elle tel un missile. Sachant que l’attaque causerait d’immenses dommages si elle venait à toucher le sol, la super guerrière choisit de la stopper de ses mains, ce qui la fit reculer sur des kilomètres, creusant une tranchée large de plusieurs dizaines de mètres sur une distance gigantesque, traversant plusieurs régions, dévastant tout sur son passage.
Malgré tout, la fusion de Kale et Caulifla réussit à repousser l’attaque vers le ciel : la boule de feu traversa l’atmosphère et fila à travers l’espace avant d’exploser dans le vide, créant une lumière si intense qu’elle illumina le système solaire tout entier, signe de la colossale puissance qu’elle renfermait.
Mais Kafla n’eut pas le loisir de se détendre. A peine avait-elle repoussé cet assaut que Black se trouvait déjà sur elle, et la frappa au niveau du plexus solaire d’un fulgurant coup de poing, lui écrasant le sein, la faisant reculer si vite à travers le paysage qu’elle eut du mal à ne pas perdre l’équilibre. Le choc détruisit tout ce qui se tenait là dans un rayon d’un kilomètre.
Kafla ressentit une vive douleur dans la poitrine, mais était dotée d’une grande résistance ; elle s’en remit presque tout de suite, lui permettant ainsi de repartir au combat. Elle se jeta sur lui comme une lionne, et engagea un corps-à-corps enragé contre le Super Saiyen teinté de rose. Elle le frappa de toutes ses forces, mais sans succès : chacun de ses coups se faisait immanquablement parer, comme s’il lisait ses mouvements à l’avance, comme s’il pouvait prédire la moindre de ses actions. La femme fusionnée y mettait pourtant toute la force et la vitesse dont elle était capable. Elle ne se retenait absolument plus comme lorsqu’elle l’avait affronté une minute plus tôt. Et pourtant, elle ne parvenait pas à l’atteindre. Lui à l’inverse, faisait mouche à chaque assaut. Le moindre coup qu’l lui portait la frappait durement, comme si elle se faisait matraquer par une massue à chaque impact, impacts qui se rendaient perceptibles au loin par la présence de gros cercles blancs dans le ciel, accompagnés de lourdes détonations semblables à des coups de tonnerre.
Kafla serrait les dents. Les mouvements de Black étaient incomparablement plus rapides et ses coups infiniment plus puissants que lorsqu’il était en Super Saiyen 2. Elle avait presque l’impression d’affronter une autre personne tant la différence était considérable. L’incarnation de l’espoir de tout un peuple peinait grandement à suivre le rythme imposé par l’homme en noir, qui affichait un immense sourire sanguinaire sur son visage déformé par le plaisir et la férocité, tel un prédateur assoiffé de sang.
Le combat, contrairement à ce qu’avait dit la saiyanne, s’était totalement retourné. En effet, à présent, les rôles s’étaient inversés, et c’était elle qui ne pouvait lui tenir tête. Il frappait fort et visait juste, touchant les points sensibles de la jeune femme avec une force, une précision et une rapidité incroyables. Là, la guerrière ressentit vraiment une impression étrange : comme si, face à elle, se trouvait désormais plus qu’un saiyen ; comme si, entouré de ce halo surnaturel, elle affrontait…
Un dieu.
Elle parvint à esquiver un coup de poing de Black et s’envola vers le ciel de toute sa vitesse, créant un cratère là où elle prit son envol. Elle savait très bien qu’il allait la poursuivre, et elle comptait dessus. Elle se retourna brusquement sans s’arrêter et chargea une boule de feu dans chaque main. Elle les tendit en direction du destructeur, et tira une myriade de petites sphères d’énergie jaunâtres, qui fusèrent à toute vitesse telles un essaim d’insectes mortels.
Malheureusement pour la jeune femme, elle vit autant d’explosions naître au sol, et y fut elle aussi expédiée par un coup dans le dos si violent qu’il en déforma la voute céleste. La fusion vint s’écraser au milieu du chaos, si vite qu’elle atteint la terre avant une partie des attaques qu’elle venait de lancer. L’impact fut d’une rare intensité, et la pauvre Kafla traversa plusieurs couches du manteau de Sadara comme si c’était du beurre. Et lorsqu’enfin sa chute s’arrêta, un rayon d’énergie rose massif arriva au-dessus de sa tête, la poursuivant au travers de la planète, avant d’exploser contre elle telle une gigantesque et colossale bombe atomique. L’explosion qui s’en suivit fit trembler l’ensemble de la planète des saiyens, détruisant une partie des profondeurs et engendrant des séismes, des raz-de-marée et des éruptions volcaniques un peu partout, renforçant encore cette apocalypse déjà bien entamée.
Sous les nuages noirs de la nuit, le Super Saiyen Rosé se mit à rire de plus belle, la main toujours tendue vers le cratère où se trouvait la mortelle qui avait osé défier les dieux. Satisfait de son œuvre, il posa à présent un regard mauvais en direction de Cabbe et l’apprenti kaioshin, celui-là même qui s’était rendu coupable d’aide envers les créatures inférieures.
Sans dire un mot, il s’évanoui dans l’air avant de réapparaitre juste devant l’être au crâne allongé et aux oreilles désormais dénuée de leurs potalas. Ce dernier vit se matérialiser la plus grande menace que l’univers ait connu à moins de dix centimètres de lui à une vitesse supersonique, et écarquilla les yeux de stupeur et de frayeur. Avant qu’il ne puisse bouger le moindre poil ou prononcer le moindre mot, il sentit une morsure glaciale venir lui dévorer les entrailles tandis que le saiyen en noir lui lança ces mots d’une voix extrêmement dure et froide :
- Puisque tu es du côté des mortels, meurs comme un mortel, traître.
A quelques mètres de là, Cabbe ne put qu’entendre un bruit métallique fendre l’air, suivi du son caractéristique de chair tranchée et d’os brisé, qu’il n’avait malheureusement que trop entendu.
L’élève du dieu de la création de l’univers 6 gouta son sang qui remonta dans sa bouche, une lame d’énergie rosée en travers de la gorge. Le coup fur porté avec une vitesse et une précision fatales, lui déchirant les artères et transperçant son cou comme l’on découpe un animal dans un abattoir. L’hémoglobine gicla telle une fontaine lorsque l’épée spectrale redevint l’aura de Black, et que sa victime s’effondra à terre le regard vidé de toute vie, baignant dans une large flaque pourpre qui vint teinter de rouge le sol noirci par la suie.
Le général de l’armée saiyenne se précipita au secours de l’entité divine en criant, mais il était déjà trop tard. L’apprenti avait d’ores et déjà partagé le sort de son défunt maitre. Le jeune saiyen, fou de rage de n’avoir rien pu faire, se jeta à l’assaut de Black malgré son bras cassé pendouillant, mais fut instantanément repoussé par une force invisible qui le percuta comme si un poids lourd lui roula dessus, le projetant dans le décor. Lorsqu’il reprit ses esprits, noyé au milieu d’un océan de douleur, il distingua la silhouette du Destructeur entouré de son aura améthyste avancer d’un pas lent et angoissant vers lui, tel un exécuteur venu terminer le travail. Cabbe, pour la première fois de sa vie, frissonna véritablement de terreur.
Avançant pas à pas vers le vétéran saiyen, Black pointa sa main vers lui et chargea une boule de feu, qu’il tira l’instant d’après. Prêt à mourir, Cabbe se cambra, mais vit l’attaque le frôler et monter dans le ciel avant de se scinder en une infinité de flèches rosées, qui dégringolèrent sur la terre telle une pluie sourde et mortelle. A ce moment, le saiyen blessé put ressentir les forces de ses compatriotes disparaitre dans le néant.
Il écarquilla les yeux en comprenant que désormais, il ne restait plus que Kafla et lui.
Riant au éclats, le Destructeur s’approchait toujours plus de sa proie, prêt à la dévorer.
Soudain, alors que le Super Saiyen couleur framboise ne se trouvait plus qu’à une dizaine de mètres de lui, la terre se mit à trembler avant qu’une vague d’énergie ne siffle dans l’air, coupant la route du sosie de Goku, qui ne peina cependant pas à l’esquiver, se contentant de sauter à peine assez haut pour que le rayon orangé lui frôle chaudement la pointe des pieds.
A l’horizon, des milliers de fragments de roches fusèrent vers le ciel, comme propulsés par une explosion souterraine, suivis de plusieurs colonnes de lave hautes comme des montagnes et chaudes comme un soleil, dans un vacarme assourdissant comme à l’aube des temps. De là, émergea du trou béant une Kafla enragée, couverte de blessures et de sang, les cheveux blonds salis par la poussière. Entourée de son aura protectrice, elle jaillit du sol tel une fusée, les mains le long du corps et les poings serrés si fort qu’elle aurait pu briser du katchin. Portant la trace de l’attaque qu’elle venait de subir, la femme fusionnée avait néanmoins non seulement réussit à survivre, mais également à empêcher la destruction de sa planète natale. Elle n’en était cependant pas sortie indemne, et avait payé cher le fait d’avoir sous-estimé son adversaire. Tout son corps la faisait durement souffrir, comme si chaque centimètre carré de sa peau avait été brûlé au fer rouge. Une grande quantité de sang s’échappait des nombreuses plaies disséminées partout sur son anatomie, dégoulinant le long de ses bras, de ses jambes et sur son visage ; des larmes vermeilles coulaient également sur ses joues, lui donnant un aspect presque gothique. Enfin, une partie de sa tenue avait été vaporisée, et, à présent gênée dans ses mouvements de bras, elle s’arracha d’un geste instinctif les quelques morceaux restants, mettant désormais le haut de son corps à nu, exposant sa généreuse poitrine meurtrie à l’air libre. Elle jura et serra les dents en bouillonnant de rage.
- Enfoiré… jura Kafla alors que les restes de sa tenue atterrirent au sol et furent consumés par les flammes. Tu… Tu vas payer ! J’vais te massacrer, toi et ton égo ! On va en finir immédiatement ! cria-t-elle de sa double voix furieuse.
Jetant un coup d’œil rapide autour de son ennemi, Kafla aperçut le corps sans vie de celui qui lui avait permit de naitre en donnant ses boucles d’oreilles aux deux saiyennes. Elle sentit aussi que le peuple saiyen était désormais très proche de l’extinction. Elle jura, se sentant responsable de sa mort. Mais ce qui la fit frémir, plus que le dieu sans vie baignant dans une mare de sang, ou encore la perspective d’être l’une des dernières personnes en vie, fut l’infime distance qui séparait le responsable du massacre de son peuple d’un Cabbe gravement affaibli et désormais incapable de se défendre, totalement à la merci du psychopathe entouré de rose. Craignant plus que tout de perdre la dernière personne à laquelle elle tenait, Kafla s’entoura de son aura de Super Saiyenne et s’envola à toute allure en direction de la scène, espérant arriver à temps pour empêcher l’inévitable.
En l’espace d’un infime instant, la jeune femme aux boucles d’oreilles émeraudes rejoignit Cabbe et se plaça entre lui et le Destructeur, et écarta les bras en croix, faisant barrière de son corps tandis que son aura protectrice émettait ce petit sifflement caractéristique, seul bruit perceptible au milieu de l’enfer qu’était devenu Sadara.
- Tu ne toucheras pas à un seul de ses cheveux, tu m’entends espèce de salopard ?! hurla Kafla de toutes ses forces, telle une tigresse enragée protégeant son petit.
Le général blessé fut sous le coup de la surprise. Il savait que ses amies tenaient à lui, mais cela lui fit chaud au cœur de constater à quel point, surtout au cœur d’un tel chaos et d’un tel désespoir. Il ne l’avait même pas senti arriver tant elle s’était déplacée vite. A présent, en la voyant se tenir debout devant lui, le corps dénudé couvert de blessures, il avait l’impression que ce n’était plus son amie qui se trouvait entre lui et la fin du monde personnifiée. Pendant un instant, Cabbe se crut au paradis, dans la plaine des nymphes, car devant lui, se dressait courageusement la plus belle créature qu’il lui ait été donné de regarder.
Réalisant cependant qu’il était toujours en vie, Cabbe constata que Kafla ne portait désormais plus grand-chose sur elle, et sentit le rouge envahir ses joues, troublé de voir et de savoir la jeune femme en tenue d’Eve devant des yeux.
- Ka-Kafla-san ! cria-t-il, un peu gêné.
Cette dernière souffla un grand coup, heureuse de voir qu’il était indemne. Elle ne quitta pas son adversaire des yeux, mais entendit cependant un petit bruit de glissement provenant de derrière elle. Elle finit par céder à la tentation et se retourna rapidement, pour voir que Cabbe tentait de défaire son armure de son bras valide, luttant contre la douleur qui lui provoquait son bras brisé. Voyant cela, elle s’exclama :
- Mais qu’est-ce que tu fous ?
- Ça ne se voit pas ? Je vais te donner mon armure, tu peux pas l’affronter comme ça ! lui répondit Cabbe en tentant d’éviter de poser les yeux sur la poitrine d’une Kafla haletante.
- Crétin ! On s’en tape de ça, c’est pas important ! Tu t’inquiètes de ce genre de détails au milieu d’une telle situation ? IL NE RESTE PLUS PERSONNE POUR ME MATER CABBE ! TU COMPRENDS CA ?! Hurla-t-elle, agacée mais retenant une petite larme salée, témoin silencieux de l’immense tristesse qu’elle ressentit en prononçant ces mots.
A quelques pas de là, Black éclata d’un rire sonore, amusé par la dispute de couple à laquelle il assistait au milieu de l’enfer qu’il avait créé.
- Ha ha ha ha ! Vous avez peut-être besoin de cinq minutes entre vous, mortels ? leur demanda-t-il sur un ton sarcastique.
- LA FERME ! Cria Kafla à son attention en lui faisant de nouveau face.
Le saiyen à l’aura rose la toisa d’un regard sadique.
- Tu sais, je n’ai pas un cœur de pierre ma belle… Je peux très bien comprendre l’attachement qui vous lie tous les deux. Aussi, car un dieu se doit d’être magnanime, je vais vous laisser vous faire vos adieux en toute tranquillité. Je ne te l’accorde que car tu m’amuse, alors profites-en bien ! lança-t-il en riant de ce rire démoniaque, qui résonna dans les flammes consumant ce qui fut autrefois la capitale du monde saiyen.
Profondément enragée par l’attitude hautaine de ce soi-disant dieu, Kafla préféra néanmoins concentrer son attention sur Cabbe, et lui dit ces quelques paroles qui résonnèrent dans la tête du vétéran blessé :
- Ecoutes-moi Cabbe. Tu vas t’enfuir loin d’ici, tu m’entends ? Aussi loin que tu le pourras, sans regarder derrière toi ! Tu m’as bien compris ? lui ordonna-t-elle d’une voix douce ne laissant cependant pas place à la moindre opposition.
- Pas question ! Je suis le général de la plus grande armée de l’histoire de Sadara ! Je ne fuirai pas, je ne t’abandonnerai pas ici, tu m’entends… commença-t-il.
- Tais-toi ! Si tu restes ici, tu ne feras que me gêner ! Et je ne veux pas qu’il t’arrive malheur. Regarde ce qu’il est advenu de Kaioshin-sama ! J’ai baissé ma garde une seconde, et il est mort sous nos yeux ! SOUS NOS YEUX CABBE ! Je ne veux pas vivre ça avec toi, alors tires-toi d’ici !
Blessé dans son honneur, Cabbe savait cependant qu’elle avait raison. Il ne lui serait d’aucune utilité ici, et ne constituerait qu’une cible facile pour le Destructeur, surtout dans son état. Ainsi, bien que cela lui brisa le cœur, il activa son aura et se prépara à s’envoler, juste avant que Kafla ne lui adresse une dernière fois des mots qui le touchèrent profondément :
- Cabbe ! Je ne mourrais pas, ne t’inquiètes pas. Je vais le massacrer, et une fois que j’en aurais fini avec lui, je viendrai te chercher, d’accord ? Et on cherchera un moyen de tout faire redevenir comme avant… Je te le promets, lui fit-elle en levant le pouce vers le ciel, et en lui adressant un chaleureux sourire, un sourire affectueux et déterminé, qui arracha une larme à Cabbe avant que ce dernier ne décolle enfin et s’éloigne du lieu de l’affrontement aussi rapidement que son énergie le portait.
A peine fut-il parti que Black décida de provoquer la mortelle qui lui servait d’adversaire :
- C’est adorable, la façon dont tu le protèges ! J’en serais presque triste pour vous, si vous n’étiez pas une espèce à purger. Néanmoins, si tu crois que l’éloigner de moi suffira à le protéger, j’ai bien peur de te devoir te dire que tu as tout faux. Tu ne fais que lui donner quelques minutes de vie supplémentaires, tout au plus. Lui come tous les autres, comme toi, devra payer pour ses péchés, et je t’assure qu’il subira le châtiment qu’il mérite !
- Ta gueule, sale con ! le coupa Kafla. C’est moi qui vais t’assurer de quelque chose : tu ne repartiras pas d’ici en vie. Pour mes amis, pour Cabbe, pour l’univers tout entier, je ne peux pas te laisser vivre ! Je vais te tuer, ici et maintenant ! AAAAAHHH !!!
A ces mots, la guerrière saiyenne s’envola dans les airs, serra les poings et fit gonfler son aura de manière extraordinaire, créant une colossale bourrasque d’énergie, qui engendra des tornades et ses séismes sur toute la planète tant le déferlement de puissance était important. Des éclairs crépitèrent tout autour de son corps, tandis que ses muscles gonflèrent et que ses cheveux se hérissèrent encore plus sur sa tête et prirent une teinte jaune tirant sur le vert, dans un long cri qui résonna si fort que le son brisa le verre. Hurlant de tout son être, la fusion de Kale et Caulifla libéra toute sa puissance, et se transforma en Super Saiyenne 2, dans une onde de choc qui souffla tout sur son passage, libérant une lumière électrique visible depuis l’espace qui se refléta sur la lune de Sadara, comme un petit soleil venu baigner de sa lumière ce monde dévasté par la terreur et la désolation.
Assistant à la scène, le Super Saiyen Rosé prit un air à la fois grave et amusé et s’exclama à l’attention de la fusion :
- Ainsi, tu cachais encore autant de force… Les saiyens sont amusants ! Très bien, je vais donc t’offrir un combat digne de ce nom, avant de t’offrir le repos éternel ! Tu vas expier tes crimes dans la douleur, mortelle !
A ces mots, Black s’envola et vint se placer à la hauteur de femme auréolée d’or, et se mit en position de combat, comme pour la narguer. L’aura divine du sosie de Son Goku ne flancha pas le moins du monde devant l’impressionnant déferlement de puissance incarné par celle de Kafla, dont le halo tirait à présent clairement vers le vert, signe de la puissance latente de Kale qui sommeillait alors au fond d’elle. Les deux auras s’entrechoquèrent alors, causant une grosse détonation et émettant des gerbes d’énergie venant mourir au sol, dévastant encore plus un paysage déjà à l’agonie.
Soudain, la guerrière issue de la fusion des deux sœurs dans l’âme se rua de toute sa vitesse en direction de son ignoble adversaire, si vite qu’elle semblait s’être téléporté, laissant derrière elle une traînée d’étincelles grésillant dans l’air ambiant. Surpris mais pas décontenancé, Black para le coup de sa main gauche, avant de lui-même attaquer d’un crochet du droit bien senti. Cette fois, Kafla fut à même de suivre le mouvement du saiyen teinté de rose et para elle aussi l’attaque de sa main libre en une fraction de milliseconde. Les deux impacts créèrent une double onde de choc qui siffla autour d’eux en emportant une énorme quantité de débris et de décombres, creusant la terre sous leurs pieds sur des dizaines de mètres de profondeur et faisant résonner la planète toute entière.
Kafla prit pour la première fois l’initiative et le frappa du genou qui rencontra celui de l’homme en noir, le déconcentrant l’espace d’un minuscule instant, suffisamment pour lui permettre de se libérer et d’enchaîner avec un magistral coup de ses mains jointes en plein visage de Black, qui le propulsa à une vitesse juste inimaginable pour un guerrier normal à travers une distance tout bonnement colossale. Le saiyen fila à travers le ciel obscur tel un homme-canon avant de se rependre et de se redresser d’une pirouette acrobatique retournée, ce qui lui permit dans le même temps d’esquiver l’assaut de la guerrière aux potalas qui ne toucha que du vide.
Cette fois, Black ne commit pas l’erreur de sous-estimer son adversaire, quand bien même elle était une femme, et pire que ça, une mortelle. Une mortelle qui, en dépit de sa condition, possédait un pouvoir presque similaire au sien en plus d’être capable de maîtriser l’énergie colossale apportée par la fusion de deux êtres. Sous-estimer une telle femme comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt aurait été une erreur fatale, et un dieu ne pouvait pas se le permettre.
Sans attendre, il lui décocha un puissant coup de pied retourné dans l’estomac, lui coupant le souffle, avant de poursuivre avec une frappe du genou dans son point faible apparent et à présent laissé à la vue de tous : ses seins. En lisant la mémoire génétique de Son Goku, le Super Saiyen Rosé sut en effet que les êtres du sexe féminin se révélaient posséder une zone exceptionnellement sensible et extrêmement visible, et donc facile à atteindre : leur poitrine. Ces deux protubérances destinées à la reproduction, si elles étaient parfois bien utiles, n’étaient en combat rien de plus qu’un handicap. Un handicap qu’il comptait bien exploiter afin de la faire souffrir un maximum.
De son côté, Kafla ressentit une cuisante douleur dans la poitrine qui l’empêcha de réagir à temps pour contrer le revers du droit que lui expédia Black, l’envoyant valser dans le décor la tête la première, détruisant des quartiers de la ville qui l’avait vu grandir lors de l’impact et l’ensevelissant sous des centaines de tonnes de gravats et de débris. Elle se releva cependant immédiatement, bénissant intérieurement l’incroyable résistance physique de Kale, tout en maudissant ces deux fichues bosses sur son corps de guerrière, qui ici, ne faisaient qua la gêner plus qu’autre chose. Elle songea en se relevant à se les couper ici et maintenant, mais se dit juste après que la perte soudaine de ses seins, auxquels elle était habituée en tant que Kale et Caulifla depuis leur adolescence, ne ferait que la déséquilibrer et la gêner encore davantage ; et clairement, au vu de l’effroyable adversaire qu’elle affrontait, elle n’en avait pas besoin. Elle allait devoir compter avec cette faiblesse qui lui n’avait pas, et trouver le moyen d’en faire une force.
La jeune femme n’eut pas le loisir de pousser plus loin ses réflexions. A peine s’était-elle dégagée des ruines qui la recouvraient qu’une grosse boule de feu rose fonçait dans sa direction et ne trouvait déjà plus qu’à moins de dix mètres d’elle. Sans réfléchir, Kafla généra à son tour une boule de feu dans le creux de sa main et l’envoya à la rencontre de celle de l’homme en noir. Les deux attaques s’entrechoquèrent et explosèrent en l’air dans une détonation gigantesque qui fit trembler non seulement Sadara, mais également sa lune.
Alors que la lumière générée par l’explosion ne s’était pas dissipée, Kafla sentit un très léger déplacement d’air venir lui chatouiller la peau et fit de manière instinctive un pas de côté sur la droite, ce qui lui permit d’éviter à la dernière seconde la lame d’énergie rosée qui siffla dans l’air dans un bruit métallique, manquant de lui déchirer les chairs et égratignant son flanc gauche d’une entaille nette et précise. Le sang n’eut même pas le temps de s’écouler. Ne pouvant se fier au Ki imperceptible de son ennemi, la fusion des guerrières liées choisit de porter son attaque là où elle devina que se trouvait le dieu destructeur. Elle calcula l’endroit exact ou elle devait porter son attaque et chargea une grande quantité de Ki dans sa main droite, puis serra le poing qui s’illumina de vert, avant de frapper Black d’une attaque surpuissante en plein visage.
Le coup fit mouche et l’impact fut fracassant : la ville vola littéralement en éclat sous la violence du choc ; Black quant à lui, encaissa de plein fouet, le visage déformé et cracha un filet de salive avant d’être renvoyé là d’où il venait si vite que son corps déchira le ciel comme du papier. Il fit le tour du monde avant de pouvoir rouvrir les yeux, sonné pendant presque une seconde. Il traversa des montagnes et des vallées avant d’enfin chuter vers le sol, qu’il creusa sur la moitié du périmètre de la planète, raclant la roche et détruisant tout sans pouvoir s’arrêter.
Soudain, en plein milieu de sa course folle, il vit au-dessus de lui une Kafla furieuse, une grosse sphère de Ki verdâtre dans chaque main, entourée d’une affolante aura électrique. Le Super Saiyen Rosé, à présent blessé, la vit pointer ses mains vers lui et tirer des myriades de boules de feu vers lui en criant :
- Mange ça ! Gigantic Cannonball !
L’homme vêtu de noir n’eut que le temps de porter deux doigts à son front avant que l’attaque de la fusion n’atteigne le sol et engendre une série de gigantesques explosions, englobant des régions entières et pulvérisant absolument tout ce qui s’y trouvait, soulevant un dôme de chaleur si immense qu’il atteignit la limite de l’espace.
Le saiyen divin se matérialisa dans le dos de Kafla qui ne s’y attendait pas, et la frappa de toutes ses forces d’un énorme coup de ses mains jointes, tel un marteau, manquant de lui briser les os et lui arrachant un cri de douleur, l’expédiant tout droit vers le sol comme un missile. Mais avant qu’il n’ait put enchainer avec des rayons d’énergie comme il comptait le faire, la femme fusionnée reprit son équilibre et remonta dans le ciel sans faiblir, le poing chargé en avant, visant le torse de son ennemi qui para au dernier moment d’un coup de coude. Le choc fut néanmoins rude à encaisser pour Black, qui serra les dents.
Au loin, miraculeusement épargné par le combat des titans, Cabbe ne pouvait désormais plus qu’assister, impuissant, au choc des deux plus grandes puissances de l’univers, dans une bataille apocalyptique qui allait décider du sort du monde entier. Frustré de ne rien pouvoir faire, il s’en remit alors à Kafla, qui synthétisait alors la résistance des mortels face au Destructeur, incarnant alors la quintessence de l’esprit saiyen.
« Kale, Caulifla, vous êtes décidément incroyables… Je me sens triste, triste de ne pas pouvoir vous aider à combattre ce monstre, mais dans le même temps… Je suis content de vous avoir rencontré. Je suis honoré de pouvoir assister à votre combat, même si j’aurais préféré que cela arrive dans d’autres circonstances… Je dois l’avouer, je n’ai pas le niveau. Cette fois, je suis largué. Je ne peux presque plus bouger, et pourtant, vous le voyez pas mais en ce moment, il a y a un sourire sur mon visage. Je suis désolé de ne pouvoir vous aider et de devoir compter sur vous et votre force encore une fois… Mais vous avez tout mon soutien. Ecrasez ce monstre, Kale, Caulifla ! Vous êtes les meilleures combattantes qu’il m’ait été donné de voir ! Vous êtes vraiment… les numéros 1 ! » pensa et monologua silencieusement Cabbe, en observant en silence le destin de son monde, de son univers, se jouer sous ses yeux.
Non loin de là, pris dans un corps-à-corps défiant toutes les limites, les deux adversaires s’échangeaient des dizaines de milliers de coup à des vitesses supraluminiques, faisant tout voler en éclats autour d’eux. Ni l’un ni l’autre se s’en souciaient pourtant le moins du monde ; seul comptait l’instant présent. Prévoir le prochain coup, prédire ou et quand frapper, ne pas se laisser surprendre, ne pas céder, ne pas reculer : Black comme Kafla ne se focalisaient sur rien d’autre que leur combat, combat qui atteignit à présent des proportions simplement dantesques tant leurs puissances étaient monumentales.
Les coups pleuvaient sans discontinuer, comme en témoignaient la présence de myriades de cercles concentriques blancs dans le ciel, accompagnés de détonations sourdes et de la destruction sauvage de la planète qui n’était désormais plus qu’un vaste champ de bataille, triste et désolé.
L’affrontement était extrêmement serré. Le dieu à la potala unique, malgré son état astral, avait trouvé avec cette femme un adversaire à la hauteur. Elle ne possédait pas la moindre trace de Ki divin en elle, et pourtant, la guerrière qui lui faisait face tenait très bien la cadence. En termes de force brute, elle lui était même légèrement supérieure, ce lui fit serrer les dents de rage. Lui, un dieu, moins fort qu’une mortelle ? Une mortelle femelle, qui plus est ? Cela lui était tout bonnement insoutenable ! Heureusement, il possédait pour lui une vitesse et des réflexes plus aiguisés que les siens, ce qui lui donnait malgré tout un très léger avantage dans ce combat titanesque. Ses coups avaient moins d’impact que ceux de la jeune femme, mais ils portaient plus souvent et plus efficacement. Il le savait, et elle aussi.
Voulant profiter de son avantage, le Super Saiyen Rosé transforma son aura améthyste en une lame d’énergie acérée comme un rasoir dans le prolongement de son bras droit, et attaqua Kafla avec un sourire cruel sur les lèvres. Elle évita de justesse la mortelle épée qui vint lui caresser la joue gauche, emportant avec elle une petite mèche de cheveux dorés, qui s’envolèrent au vent tandis que la guerrière saisit le bras de son adversaire, bloquant par la même occasion le danger que représentait cette fichue lame. Agacé, Black voulut lui porter un coup au niveau de la tempe afin de la faire lâcher prise, mais fut paré à la dernière seconde grâce aux surprenants réflexes dont fit preuve Kafla.
Le coup eut cependant de l’effet, engourdissant le bras de la saiyenne, qui soutint malgré cela le regard emprunt de folie du responsable de l’éradication des siens. Les deux opposants se fixèrent ainsi quelques secondes, yeux dans les yeux, chacun tentant de faire céder la poigne de l’autre dans un duel à la fois physique et psychologique.
Kafla eut alors une idée. Elle recula la tête et donna un grand coup de boule au Super Saiyen Rosé, qui dut se baisser pour l’esquiver. Se faisant, il se retrouva à la hauteur de la poitrine dévoilée de la Super Saiyenne, qui s’illumina soudain d’une forte lumière verdâtre. A cet instant, le dieu ne comprit pas pourquoi, mais son regard fut inévitablement happé par ces seins voluptueux se trouvant à moins d’une dizaine de centimètre de son visage, si bien qu’il ne put s’en défaire l’espace d’une microseconde, le temps qu’il fallut à Kafla pour charger son attaque et lancer une large boule de feu couleur de jade à bout portant, qui explosa à son contact et l’envoya au loin après une puissante détonation. De cette manière, Kafla eut la confirmation de ce qu’elle pensait : dieu ou pas, ce Black n’en restait pas moins un homme, et était donc sensible aux charmes d’une femme, et ce même en plein combat ! « Comme quoi, ces trucs peuvent servir ! » se dit-elle avec un sourire aux lèvres.
Valdinguant dans le ciel, l’être divin jura intérieurement contre lui-même, ou plutôt, contre ce corps de mortel. Visiblement, bien qu’il fût un dieu, le corps de Son Goku n’en restait pas moins celui d’un mortel, celui d’un mâle… Avec les faiblesses physiologiques qui allaient avec. « Maudits mortels et leur foutu instinct de reproduction… », bougonna-t-il intimement.
Il ne mit pas longtemps à se remettre de l’attaque de la protectrice de Sadara, qui le poursuivait d’ores et déjà à toute allure au travers des cieux obscurs, entourée de son aura d’or, telle un soleil au beau milieu de la nuit. Elle le rattrapa rapidement et lui asséna un puissant crochet du droit renforcé grâce au Ki entourant son poing d’un halo émeraude, mais Black esquiva l’assaut qui ne détruisit qu’une ville en contrebas. Profitant de son élan, le saiyen la frappa de toutes ses forces dans le ventre, avant de porter un second coup en plein dans la poitrine de Kafla, précisément dans l’entre-deux-seins, lui coupant le souffle sur le champ.
- Ta petite ruse de bas étage ne fonctionnera pas deux fois, saches-le, lui chuchota-t-il à l’oreille tandis qu’elle reprenait ses esprits.
Pour toute réponse, elle créa de petites boules d’énergie rouges au bout de ses doigts et les propulsa en direction de son visage, sans succès. L’être divin les évita sans efforts avant d’enchainer avec une véritable pluie de coups tous plus violents les uns que les autres, arrachant plusieurs cris de douleur à la guerrière fusionnée. Cette dernière ne put véritablement se défendre : la force du Destructeur venait de subitement augmenter sans raison apparente. Les impacts furent si fracassants qu’elle senti au moins une de ses côtes se briser, la paralysant durant une seconde.
Black arbora un sourire mauvais, avant de former une nouvelle fois son arme immatérielle, avec laquelle il porta un large coup en avant, fendant l’air si rapidement qu’un trou s’y forma. Ayant perçu la lueur du halo rosé se rétracter au niveau de l’avant-bras de son ennemi, Kafla eut néanmoins le réflexe de se laisser tomber afin d’éviter la lame acérée qui lui coupa une seconde mèche de cheveux platinés. Elle piqua vers le sol dans le but de reprendre son souffle, mais entendit son adversaire lui crier :
- Tu ne t’échapperas pas !
Aussitôt, d’un vif mouvement de sa main armée, le saiyen lança de multiples éclats d’énergie de la même couleur que son épée, tranchants comme des rasoirs, qui suivirent la fusion de Kale et Caulifla jusqu’à terre, ou une énorme explosion se déchaina et retentit à des dizaines de kilomètres à la ronde, soulevant un nuage atomique que même Cabbe put distinguer malgré la distance qui le séparait des lieux de l’affrontement.
Lorsque la poussière retomba, une sphère d’énergie parfaite, à la couleur vert émeraude profond, émergea des décombres, abritant une Kafla haletante et fatiguée, mais néanmoins indemne. Protégée par son bouclier, la jeune femme serra les dents en respirant lourdement, sous le regard mauvais de Goku Black, dont l’épée scintillait dans un sifflement aigu et atypique.
A présent gravement blessée et couverte de son sang, Kafla dut réfléchir. Réfléchir à un moyen de s’en sortir, et vite. Dans ce combat des titans, et malgré sa fusion, elle n’avait pas l’avantage, et elle en était malheureusement parfaitement consciente. La jeune femme réalisa alors son erreur de ne pas l’avoir achevé tout de suite lorsqu’elle en avait eu l’occasion. Jamais elle n’aurait dû le laisser se transformer. Maintenant, elle en payait les conséquences. Ce monstre semblait ne jamais être à cours d’énergie, et pire encore, elle aurait juré qu’il augmentait en puissance au fur et à mesure du combat. Cet être venu d’ailleurs déjouait toutes ses techniques et tactiques, comme s’il les connaissait avant même de les voir. Plus que cela, Kafla eut le sentiment qu’il possédait une perception presque divine, qui lui procurait un avantage certain face à elle qui ne pouvait détecter son Ki. Dans ces conditions, elle parvint à la seule conclusion possible : elle devait en finir avec son ennemi sur le champ, d’un seul coup, avant qu’il ne soit trop tard et qu’elle ne puisse plus lui tenir tête.
Bouillonnant d’une rage de vaincre, d’une rage de vivre à toute épreuve, la jeune femme aux potalas décolla telle une fusée et franchit la limite des cieux, baignée d’or et d’électricité. Hurlant de tous ses poumons, la fusion de Kale et Caulifla forma deux énormes boules de feu aux couleurs de l’arc-en-ciel au creux de ses mains, dans un gigantesque déferlement de puissance qui pulvérisa tout jusqu’à l’horizon, créant des séismes et des éruptions volcaniques sur l’ensemble de la planète. L’air s’embrasa sous la chaleur colossale qui se dégageait de son corps fumant, grésillant sous des gerbes d’étincelles tandis que la protectrice de Sadara rassemblait toute l’énergie qui lui restait, dans une ultime attaque qui allait décider du destin de l’univers entier.
Voyant son opposante générer un tel grabuge, Black prit cela comme une invitation.
- Ainsi, tu as décidé d’en finir ? Très bien, j’accepte ton défi, mortelle ! Fais tes prières !
Sans attendre, le saiyen en noir s’entoura de nouveau de son aura rose violacée avant de placer ses mains sur le côté, paumes l’une au-dessus de l’autre et de former une sphère d’énergie d’un rose pur, tout en criant ces quelques syllabes iconiques : « Ka…Mé…Ha…Mé… » …
Soudain, enfin prête, Kafla lança son attaque la première et tira un gigantesque rayon d’énergie multicolore de chacune de ses mains :
- SPARKING METEOR !!! Hurla la femme issue de la fusion des saiyennes de toutes ses forces en lançant son attaque.
Les deux rayons filèrent tels des boulets de canon et convergèrent ensuite en un point avant de foncer à une vitesse inégalée vers le Super Saiyen Rosé, qui répondit en hurlant la dernière syllabe :
« HAAAAAAA !!! »
Black pointa ses bras en avant, ouvrant alors ses mains et relâcha la terrible puissance qu’il venait d’y accumuler, lançant le plus puissant Kaméhaméha connu jusqu’à maintenant, dans une éclatante lumière vermeille qui luit alors jusqu’au confins du système solaire, telle une étoile.
L’intégralité de la planète trembla comme une feuille sous l’incroyable puissance qu’engendra le choc des deux lasers, qui créa une série de catastrophes naturelles sans précédent. Des tornades, des tremblements de terre, des tsunamis et autres colères de la nature naquirent et moururent en un éclair, tandis que Black et Kafla luttèrent contre leurs limites dans un duel final si titanesque que l’énergie fut ressentie jusqu’à l’autre bout de l’univers. L’onde de choc fila à travers ciel et terre, irradiant en un cercle parfait, réduisant en cendres la moitié de la surface de Sadara et pulvérisant plusieurs autres planètes sur son passage.
Engagée dans une lutte à mort, le dernier espoir du monde se battait contre son corps, poussant plus loin la frontière de son pouvoir à chaque seconde. Elle incarnait la dernière chance de vaincre ce monstre, la dernière chance de l’envoyer rôtir en enfer et de venger les siens. Plus personne n’en était capable. A part elle. Deux femmes, amies et compagnes depuis l’enfance, avaient été jusqu’à emprunter un artefact divin afin de fusionner, donnant ainsi naissance à la guerrière ultime, sur laquelle tout le monde avait misé. Elle n’avait pas le droit à l’erreur. Elle n’avait pas le droit de flancher. Elle sentait sa puissance qui commençait à diminuer. Et pourtant, animée par un courage et une détermination sans bornes, Kafla continuait d’insuffler toujours plus d’énergie dans cette attaque, cette attaque qu’elle avait crée en fusionnant deux techniques des âmes sœurs qui la composaient. Et c’était grâce à cette technique, symbole d’amour et de vie, que le Destructeur allait périr ! Elle s’en fit la promesse !
Black, lui, ne souriait plus. Son Kaméhaméha ne parvenait pas à gagner du terrain. Il semblait qu’en dépit de son jugement supérieur, la mortelle en face de lui faisait preuve d’une force et d’une volonté dignes d’une véritable déesse.
A chaque instant, l’être à la potala unique augmentait la quantité d’énergie, mais cela ne suffisait pas. Car à chaque instant, son adversaire faisait de même. Le saiyen finit par montrer des signes de fatigue lui aussi, et sentit que si cela continuait, il allait perdre, et serait avalé par la terrifiante puissance de la fusion des saiyennes liées.
L’un comme l’autre décidèrent au même moment d’en finir une fois pour toutes avec ce combat qui n’avait que trop duré. D’un seul coup et sans prévenir, les deux saiyens lâchèrent leurs attaques et se précipitèrent l’un vers l’autre, dans un corps-à-corps final dont l’issue déterminerait le vainqueur, ainsi que le sort du monde.
L’impact fut dévastateur. Le choc produit une détonation dont l’onde de choc fit le tour d’une planète déjà bien meurtrie. Dans le ciel, les deux silhouettes se touchèrent et restèrent plusieurs secondes immobiles, les faisant ressembler à deux amoureux suffisamment proches pour s’admirer, mais dans le même temps trop éloignés pour gouter encore l’un à l’autre, tels des statues de chair.
Le silence se fit alors maitre au milieu du chaos, brisé seulement par le bruit du vent et par celui, caractéristique, de l’aura d’un Super Saiyen.
Une goutte vermeille glissa jusqu’au sol.
Puis deux. Puis trois.
Puis une pluie écarlate vint teinter la poussière de rouge, gorgeant une terre déjà trop imbibée de sang.
Immobiles, tels une peinture, les deux belligérants demeurèrent ainsi un moment, qui parut être une petite éternité.
Un filet pourpre barrait désormais la joue droite de Black, dont s’échappait quelques gouttelettes de son sang divin. A à peine un centimètre de lui, luisait dans un grondement sonore le poing chargé de Ki de la Saiyenne fusionnée.
En face de lui, encore en position d‘attaque, se trouvait une Kafla au regard hagard, alors qu’une lame d’énergie églantine dépassait de son dos, sur laquelle ruisselait une quantité effroyable de sang, avec toujours ce sifflement métallique qui résonnait dans l’air tel le son de la fin du monde.
Le coup avait été porté avec une vitesse, une force et une précision chirurgicales. La main tendue en avant, Black savait que la partie était dès à présent terminée. L’épée spectrale avait en effet transpercé la poitrine de Kafla de part en part, lui coupant littéralement le sein en deux dans le sens de la hauteur, tranchant son cœur en morceaux comme un fruit bien mûr, ne lui laissant par la même occasion aucune chance d’en réchapper, tel un prédateur venant d’abattre sa pauvre proie.
- Kafla… Tu as été un délicieux repas, un succulent petit dessert sucré… J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à te savourer, mais… Il est temps de nous quitter, chuchota Black à l’oreille de la Saiyenne, qui ne put malheureusement pas répondre, un filet vermeil coulant de sa bouche aux lèvres rosées.
Les cloches et les corbeaux résonnèrent de leur funeste croassement. La fusion des deux femmes eu beau être surpuissante et en tous points vaillante, le dieu teinté de rose s’avéra, au grand dam des mortels, meilleur qu’elle.
Elle mit du temps à ressentir la douleur. Elle mit du temps à comprendre, et ne réalisa que lorsqu’elle sentit la douce moiteur d’un liquide tiède lui lécher les courbes de son corps digne d’une déesse. Sa vision se troubla, et elle sentit ses forces l’abandonner tandis que le vent ardent lui souffla dans la poitrine, telle la caresse gelée de la faucheuse. Elle perdit soudain son halo protecteur. Mortellement blessée, la jeune femme aux potalas put distinguer l’aura du Super Saiyen Rosé entourer de nouveau son corps avant de chuter vers le sol, désormais vidée de son pouvoir, complètement impuissante.
Ses cheveux n’eurent pas le temps de reprendre leur teinte ébène que la fusion se scinda à nouveau en Kale et Caulifla, arborant toutes deux la marque laissée par l’arme du sosie de Son Goku, et vinrent s’écraser en douceur sur une terre mise à nue, qui allait bientôt devenir leur dernière demeure.
Non loin de là, Cabbe frémit de terreur en sentant le Ki surpuissant de Kafla s’évanouir d’un seul coup, comme s’il n’y avait jamais eu la moindre trace. Comme si… « Non, impossible ! » tenta-t-il de se rassurer. « Elles ne peuvent pas être vaincues… Elles ne peuvent pas… » fit-il en volant vers la minuscule émanation d’énergie qu’il eut du mal à capter.
Désormais incapables de bouger, Kale et Caulifla ne purent que contempler la beauté rosée luire dans le ciel de ténèbres, le regard sévère et sadique tournée vers elles. La poitrine percée, les deux amies de longue date vivaient malheureusement à présent leurs deniers instants sur cette terre, victime de la colère divine.
La bouche gorgée de sang, Kale parvint néanmoins à prononcer une poignée de mots à sa compagne, à celle qu’elle aimait plus que tout au monde, effleurant sa main à présent chétive de la sienne :
- Grande… grande sœur… articula-t-elle difficilement. Ne… ne me laisse pas…ne… pars pas…
Peinant à respirer et luttant contre la mort, Caulifla réussit à ouvrir ses yeux une dernière fois, qui s’embuèrent de larmes de la même manière que ceux de sa protégée.
- Ne t’inquiète pas… Kale… commença-t-elle. Viens… viens près de moi… Serres-moi dans… tes bras… parvint-elle à dire en crachant un filet de liquide vermeille.
Dans un dernier élan, et malgré son état misérable, la plus petite des deux femmes rampa avec une extrême difficulté jusqu’à la première, utilisant ses dernières forces conférées par sa robuste constitution naturelle, à moitié consciente. Chaque centimètre fut un véritable supplice pour la Saiyenne à l’agonie. La distance, pourtant très faible, qui les séparait semblait ne jamais vouloir s’amenuiser. Caulifla, elle, n’était plus en mesure de se déplacer, ne serait-ce que d’un cil. Elle sentit son sang s’échapper à travers l’énorme trou dans son buste, par rivières entières. Elle lutta contre la douleur du mieux qu’elle put, retardant au maximum le moment ou sa conscience la quitterait. La jeune femme ne voulait pas mourir ainsi, du moins pas sans dire au revoir à celle qui partageait sa vie depuis tant d’années.
Finalement, Kale arriva non sans mal jusque dans les bras d’une Caulifla à la tenue désormais maculée de rouge. Elle n’en pouvait plus, et s’effondra la tête sur la poitrine de sa « grande sœur », là où une minute auparavant, se trouvait encore son cœur.
L’ainée des deux femmes trouva miraculeusement la force d’enlacer sa compagne de ses bras, la serrant aussi fort qu’elle le put, dans un dernier élan de tendresse et lui murmura :
- Pardonne-moi… Kale… Je n’ai pas su… te protéger… articula-t-elle péniblement, de petits ruisseaux coulant le long de son visage, jetant un regard navré et éploré vers ce ciel qu’elle n’aurait plus jamais l’occasion d’admirer.
Celle qui possédait le Super Saiyen Berserker appuya sa joue contre la poitrine de la Saiyenne rebelle, contre ce sein qu’elle n’avait plus, contre ce chaleureux foyer à présent en proie à la morsure d’un froid infernal et implacable. Apaisée, Kale rendit alors son dernier soupir tandis qu’une petite goutte d’eau salée vint mourir contre la peau douce comme un nuage de coton de celle qu’elle aimait. Heureuse même dans la mort, elle s’endormit ainsi pour toujours dans la chaleur sereine et maternelle d’une poitrine aussi voluptueuse que désormais vidée de vie.
Caulifla serra le corps sans vie de sa protégée contre elle, tentant vainement de retenir ses larmes, distinguant la silhouette auréolée de rose descendre des cieux tel un ange… Un ange noir, au regard vicieux et plein de haine, dont l’égo n’avait d’égal que la folie. Noyée dans un océan de douleur, de sang et de sanglots, incapable de bouger et à présent seule, la Saiyenne cessa dès lors de résister contre la nuit éternelle. La dernière femme du fier peuple de guerriers ne put s’empêcher de ressentir une culpabilité et une tristesse sans bornes alors que la mort frappait à sa porte. Porte qu’elle ne put maintenir fermée plus longtemps, se contentant de prononcer quelques paroles d’adieu avant de définitivement partir de l’autre côté.
« Bordel… On dit que le Bien triomphe toujours du Mal, non ? Alors, pourquoi… Pourquoi est-ce que ça finit comme ça ?... Kale, Cabbe… Je vous aime… Je regrette juste de ne jamais vous l’avoir dit… J’espère que là-bas, je pourrais réparer cette erreur… Ce n’est pas ce qui était prévu, mais… on va bientôt pouvoir… s’entrainer ensemble, pour l’éternité… » …
Les mains de Caulifla relâchèrent alors leur prise du visage de Kale, signe que désormais, les deux âmes sœurs se trouvaient à nouveau réunis.
Désespéré, Cabbe arriva sur les lieux tel un fou furieux, juste à temps pour contempler le Saiyen aux cheveux roses émerger de la fumée noire et se poser calmement au sol, admirant d’un œil dément l’horreur qu’il avait créée.
- Ainsi, les mortels peuvent donc eux aussi ressentir l’amour… Dit-il pour lui-même, bien qu’il sût qu’il restait encore une âme qui l’observait. Mais, même cet amour, cette passion sentimentale, charnelle et spirituelle, n’est rien comparée à l’amour que je porte à l’univers et à sa beauté ! jubila Black d’une voix et d’un rire sonores, qui glacèrent le sang du dernier être encore en vie à une dizaine de mètres de lui.
Soudain, l’assassin de Kafla s’arrêta de rire et se baissa lentement, son aura fantomatique brisant le silence presque solennel du moment. Il s’empara alors des boucles d’oreilles encore accrochées aux oreilles de Kale et Caulifla, ne supportant pas que de tels trésors pendent aux oreilles de simples mortelles. Cependant, avant de se relever, il baissa d’un geste aussi doux que terrifiant les paupières des deux guerrières, en signe de respect envers ces créatures, qui en dépit de leur condition inférieure, eurent tout donné pour protéger leurs idéaux. Cela, même Black le respectait, sans doute grâce à l’honneur du combat encore présent au fond du corps de Son Goku.
Tout en se relevant, le Super Saiyen Rosé écrasa la paire de potalas couleur jade au creux de sa main. Lorsqu’il la rouvrit et que le vent en emporta les morceaux brisés, il dissipa en même temps la dernière trace d’espoir et de lumière d’un univers désormais condamné.
C’était fini. Même Kafla avait été vaincue. Plus personne n’était en mesure de s’opposer à Black, et surtout pas Cabbe, qui constatant toute l’horreur de la réalité, tomba à genoux dans une nuage de poussière dorénavant rouge bordeaux.
Le dernier représentant du peuple Saiyen était fatigué. Fatigué de résister, face à cet être impitoyable. Fatigué d’avoir mal. Fatigué de la solitude à laquelle il venait pourtant tout juste de gouter. Fatigué de se débattre inutilement… Fatigué de vivre, tout simplement…
Il ne releva même pas la tête en entendant les pas de son bourreau se rapprocher inexorablement de lui. Epuisé et gravement blessé, Cabbe perdit sa transformation et ne put qu’écouter celui qui avait exterminé sa planète lui lancer :
- Je te l’avais dit, non ? Que tu ne verrais pas le soleil se lever.
A l’horizon, une timide lueur orangée apparut sous la ligne de nuages noirs de suie et de pollution, tandis qu’une douce moiteur se fit ressentir dans l’air ambiant. Mais la dernière chose que vit Cabbe fut une main tendue vers lui, entourée d’un halo couleur lie de vin et sifflant continuellement, ainsi qu’une voix astrale lui murmurer :
- Puisse l’au-delà t’être doux à toi et à tes amies. Après tout, tu n’étais qu’un simple mortel.
Il n’eut que le temps de réaliser que sa dernière heure était arrivée avant que la boule de feu noire et rose ne lui arrache définitivement la vie, le pulvérisant instantanément, sans la moindre douleur. Il mourut désabusé, mais étrangement heureux, heureux de quitter ce monde au crépuscule de son existence pour un monde meilleur, dans lequel il allait pouvoir tous les retrouver et couler des jours heureux, et ce jusqu’à la fin des temps.
Le dernier mortel de la planète avait été purgé. Black sourit. Il avait livré un superbe combat, serré et palpitant comme il les aimait. Rien qu’en repensant à l’affrontement qu’il venait de livrer contre Kafla, des frissons d’excitation lui parcoururent le corps. Certes, il l’avait légèrement sous-estimé, mais sa victoire n’en demeurait que plus belle. Cela n’arriverait plus de toute façon. Car les dieux ne peuvent que triompher.
Le plan Zéro Mortel avait subi aujourd’hui une avancée considérable. Plus aucun saiyen ne respirait dorénavant, à part lui-même. Et cela constituait un énorme progrès vers le but ultime que lui et Zamasu s’étaient fixés.
Et ce n’était que le début. Bientôt, le reste de l’univers 6, ainsi que tous les autres, allaient à leur tour être purifiés. Bientôt, ils leurs rendraient toute leur beauté.
Le soleil se leva sur un monde dénué de laideur, auxquels allait bientôt ressembler l’ensemble des mondes de la création. Un monde à l‘éclat rosé, ou désormais, il ne restait qu’un dieu vêtu de noir.