L'ascension des Saiyens

Bonjour à vous et Bienvenu !
Je vous propose ici un "What if" qui se passe juste après la mort de Cell, quelques jours après le départ de Trunks dans son époque. L'idée, avec cette histoire, est de proposer un développement du personnage de Vegeta plus approfondi que dans l’œuvre original, avec comme question fil rouge : Comment l'histoire générale se serait elle déroulée si Vegeta avait réglé ses conflits intérieurs entre l'arc de Cell et de Buu ? Et je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de grain à moudre sur la question tout en restant cohérent avec l'univers. L'histoire va se concentrer dans un premier temps sur Vegeta qui est l'élément modificateur de ce nouvel univers que je vous propose, mais par la suite elle se concentrera sur d'autres personnages. Je vous laisse découvrir mon histoire et vous souhaite une bonne lecture !
Edit : J'ai amélioré le style général de ce chapitre sans en modifier le contenu (le 11/10/2020).
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An 767
"Je ne me battrai plus jamais !"
Il y a eu d'abord la mort de Kakarotto, puis l'absurde montée en puissance de Gohan. Plus rien n'avait de sens pour Vegeta, prince des Saiyens. Cela faisait plusieurs jours que Cell était vaincu, et Trunks venait de repartir dans son époque. Le seul pilier auquel il pouvait se raccrocher était sa famille ; son fils allait devenir un puissant guerrier, peut être encore plus puissant que Gohan s'il pouvait l'entrainer.
"Tout n'est pas perdu, se dit-il, ma fierté n'est pas perdu… Je me battrai !"
À ces mots, le souvenir de son combat contre Cell lui revint, comme une hantise, remuant avec une précision chirurgicale le couteau dans la plaie. Il se souvenait de sa cuisante défaite après avoir laissé Cell absorber C-18. Défait par sa fierté. Il se revoyait pitoyable après la mort de Trunks, se confessant à Son Gohan qu'il n'était qu'une gêne…
"Je suis minable…"
Les poings serrés, les veines à vif, il reprit ses esprits en entendant une voix familière derrière la porte, de sa salle d'entrainement, sur laquelle il était jusqu'alors adossé.
-Vegeta tu vas bien ? J'ai fini de préparer le dîner, j'ai fait venir de nombreux plats de viandes des meilleurs cuisiniers de la ville…
Il ouvrit la porte. Derrière se tenait sa femme, Bulma, qui le regardait avec un air inquiet, elle était sincèrement préoccupée par l'état de son mari. Dans ses bras se tenait son fils qui soutenait le regard de son père avec un air assuré, presque désintéressé, ce qui comblait Vegeta de fierté. Il tourna son regard vers sa femme. Amour, reconnaissance, respect, c'est ce que ressentit Bulma dans le langage silencieux habituel de son mari, mais lui n'a dit que :
-… Allons-y.
Les jours passaient paisiblement. Vegeta était sur le point de venir à bout de ses tourments qui allaient être défaits par une simple phrase :"Je suis faible j'ai besoin de m'entrainer cent fois plus qu'avant". La résolution de tous les conflits spirituels de Vegeta étaient réglés plus ou moins de cette façon, seul le multiplicateur changeait en fonction du temps qui passait et de l'intensité de la défaite essuyée. Il en était soulagé, il se sentait trop emprisonné dans l'agréable douceur oppressante de la vie terrienne et dés qu'il se sentait tourmenté il avait l'impression que le guerrier en lui laissait place à une loque voulant goûter aux sentimentalisme ridicule. La journée s'annonçait donc particulièrement satisfaisante car elle allait débuter par un entrainement bien corsé qui saurait remettre les choses à leur place. À peine eut-il le temps de programmer la machine à gravité artificielle qu'il entendit un cri d'effroi résonner dans la résidence. C'était Bulma ! En une fraction de seconde Vegeta se retrouvait à ses côtés.
-Que se passe-t-il ?
-C'est Trunks… Sa fièvre empire, je sens qu'il meurt et je ne peut rien faire ! Il n'a même pas la force de pleurer. Au secours… Ce n'est pas possible…
Végéta était livide. Comment était-ce possible ? Il n'avait qu'une petite fièvre la veille…
-Mais qu'est ce qui lui arrive ?!
-Je ne sais pas… Les médecins arrivent…
Une colère immense commençait à naître dans le cœur de Vegeta. Comment son fils pourrait-il mourir, une deuxième fois, en sa présence ? Non ! Il n'en est pas question !
-Il seront trop lent ! Je l'amène tout de suite au petit Namek, il va le soigner !
-A Dende ? Oui bonne idée !!!
Pas de temps à perdre. L'esprit de Vegeta était devenu simple et efficace. Bulma prit délicatement son fils et l'enroula dans une grosse couverture avant de le placer dans un petit berceau portatif ultra solide pour que Vegeta puisse le transporter sans risque de le déranger. A peine eut-elle le temps de lui confier le berceau qu'il partit à toute vitesse vers la tour Karin. Il se transforma en super Saiyen en pleine course et fit monter sa vitesse au maximum. Quelques instants plus tard il arriva au sanctuaire de Dieu ou Dende l'attendait légèrement circonspect.
-Vegeta ? Mais que fais tu là ?
-C'est mon fils ! Il a besoin de toi il est gravement malade !
Une légère pointe d'étonnement éclaira le regard du petit Dieu puis il se concentra sur l'urgence.
-Montre moi…
Vegeta déposa le berceau de Trunks et enleva la capsule le protégeant, il saisit son fils délicatement et le tendit à Dende qui le posa par terre. Il apposa ses mains sur le petit corps du bébé pour laisser sa magie opérer. Peu à peu, le petit Trunks récupérait des couleurs mais la mine du jeune Namek ne semblait pas se rassurer. Vegeta s'impatienta :
-Il ne guérit pas ? Il a l'air d'aller mieux pourtant !
-Oui je l'ai soigné il souffrait beaucoup, dit-il d'un air compatissant. Mais malheureusement je ne l'ai pas guéri. Il a une maladie étrange au niveau du cœur qui risque de le tuer…
-Mais…! Comme celle de Kakarotto ? Dans ce cas là le médicament n'existe pas encore, c'est une blague ?!
-Je ne sais pas.
Mr Popo sortit du palais divin avec un plateau d'argent sur lequel étaient disposés de petites serviettes fraiches qu'il amena à Dende. Ce dernier saisit une serviette et la posa sur le front de Trunks. Mr Popo fixait Vegeta.
-Ne t'inquiète pas il y a toujours les dragon balls.
-Non les dragon balls sont inefficaces contre cette maladie ! Kakarotto aurait été soigné de cette façon sinon !
-Non. Je parlais des dragon balls si jamais la maladie du petit Trunks l'emporte, tu pourras le ressusciter…
-Quoi ?! Et tu veux que je regarde mon fils mourir sans rien faire ?! Pour qui me prends-tu petit terrien ?!
Comme si l'enchainement des évènements n'avait pas de secret pour lui, Dende venait de remettre le petit Trunks dans son berceau de manière à ce que Vegeta, au dernier mot prononcé, le prenne et s'en aille à toute vitesse.
-J'ai le sentiment que c'est la dernière fois que nous voyons le prince des Saiyens, dit Dende en le regardant s'éloigner.
-Oui, en effet.
Mr Popo tourna son regard vers Dende.
-Vous faites un excellent Dieu.
-Quoi ? Oh merci… Je ne sais pas si je mérite ce compliment…
-Si, je vous assure.
Rien à faire, rien à faire, rien faire… Deux jours sont passés depuis que l'état de Trunks a empiré. Les soins de Dende lui ont fait gagner quelques jours, peut être, mais ça ne sert à rien. Les médecins semblaient incapables de faire mieux que d'apaiser ses souffrances et gagner quelques jours de répit. Bulma travaillait avec acharnement sur un système de communication temporel pour demander à Trunks du futur la composition du médicament miracle. C'était un projet objectivement fou et incertain mais qui semblait être viable pour elle. Vegeta, quant à lui, voulait partir à la recherche des dragon balls mais il fallait attendre encore quelques mois avant qu'elles ne sortent de leur sclérose. La piste la plus prometteuse fut celle d'aller voir Chi-chi pour lui demander s'il lui restait un peu de médicament. Malheureusement elle n'en avait plus mais il restait le flacon vide. Plusieurs chercheurs planchaient déjà dessus pour réussir à recomposer le médicament avec les traces résiduelles, et même si ils avaient bien précisé que plusieurs semaines seraient nécessaires, Vegeta et Bulma semblaient entendre qu'un espoir était possible. Cela n'empêchait pas Bulma de travailler frénétiquement pour contacter le futur, quant à Vegeta... Rien à faire. Il commençait à sentir qu'il allait devenir fou à faire les cents pas dans la résidence Capsul-Corp. D'un coups, il s'en alla s'envolant à toute vitesse à travers les cieux.
Il enrageait, tellement son impuissance le paralysait. Il était terrorisé à l'idée de perdre son fils et ses pensées se contredisaient créant des paradoxes interminables qui lui torturait l'esprit. Sans qu'il s'en aperçoive, son errance l'amena face à Piccolo, assit suspendu dans l'air devant une gigantesque cascade. Le Namek s'envola pour se retrouver à la hauteur de Vegeta.
-Vegeta.
-Qu'est ce que tu fais là toi ?!
-C'est à moi de te poser cette question, c'est toi qui est venu à moi.
Vegeta baissa la tête pour se concentrer un instant, son instinct l'aurait amené jusqu'ici ? Était il désespéré au point de venir demander conseil à ce Namek ?
-… Mon… Mon fils est mourant, dit-il péniblement.
-Quoi ? Trunks est mourant ? Le petit Trunks ?
-Oui qui d'autre ?! Il… A une sorte de maladie comme celle de Kakarotto…
-Je vois… Peut être que Goku lui a transmis la maladie avant la bataille contre C19 et le Dr Gero. Mais il me semblait que c'était génétique…
Piccolo arrêta sa réflexion et vit que Vegeta était complétement perdu et en détresse, sa présence seule confirmait son état désespéré. Il se remémora sa réaction démesurée lors de la mort de Trunks du futur tué par Cell et il comprit ce que Vegeta vivait et ce qu'il faisait là. Inutile de parler de dragon Ball et de résurrection, une blessure bien plus profonde assaillait le cœur du prince des Saiyen. D'un coups une idée lui vint :
-Nous n'y avons pas pensé la dernière fois mais… Les Dragon balls de Namek sont très puissantes et peuvent certainement guérir cette maladie ou du moins, les Nameks pourraient t'aider à formuler des vœux qui pourraient guérir ton fils…
Vegeta buvait les paroles de Piccolo et un rayon d'espoir se fit apercevoir sur son visage.
-Tu crois que ça peut marcher ?
"Au prix de nombreux sacrifices, Vegeta", c'est que pensa Piccolo. Mais face à l'incroyable comportement de son ancien ennemi, qui ne semblait pas comprendre qu'il allait demander l'aide d'un peuple qu'il avait lui-même massacré, il ne pu répondre que :
-Oui.
-Très bien. Merci, je te revaudrai ça !
Vegeta partit à toute vitesse laissant Piccolo sans voix. Autant de reconnaissances n'était pas l'habitude du prince des Saiyens. Piccolo se dit que certaines certitudes sont vite ébranlées quand le danger de perdre quelqu'un que l'on aime devient trop menaçant, il en savait quelque chose et cette idée le fit sourire. Quant à Vegeta, plus qu'une chose ne comptait : se rendre sur Namek.
A peine le pied posé dans la cours de Capsul-Corp que Vegeta hurlait un nom :
-Brieeef !!!
Il était inutile de le chercher dans tout le complexe et la voix de Vegeta portait plus que l'interphone. Le vieux scientifique sortit de son atelier les yeux écarquillés et une expression aussi déconfite qu'étonnée se peignait sur son visage :
-Ou… Oui Vegeta ?
-Dis moi ton vaisseau spatial basé sur la technologie Saiyenne est terminé ?!
-Depuis longtemps oui… Mais… Je croyais que ce projet ne t'intéressait pas et…
-Plus maintenant ! Il m'intéresse et je dois aller sur Namek au plus vite !
-Namek ? Mais euh… Oui je crois que c'est faisable.
-Et il est aussi performant que le vaisseau que tu as fait à Kakarotto ?
-Oh euh… Oui ! Même plus ! Seulement une journée te seras nécessaire pour rejoindre Namek ! Il est bien mieux que la version précédente et…
-Très bien ! Prépare-le, je pars tout de suite !
-D… D'accords…
Sur ces mots, Vegeta se dirigea à toute vitesse en direction de l'atelier de Bulma laissant le docteur Brief, tout secoué, s'affairant à préparer le vaisseau. Arrivé devant l'atelier de sa femme, Vegeta entra et trouva Bulma en train de bricoler, Trunks dormait dans son berceau juste à côtés. Elle n'avait pas remarqué l'arrivée de son mari. Il se figea, un instant, regardant la scène avec attention. Il voyait sa femme s'acharner à trouver une solution pour sauver son fils, tout comme lui, et d'un coups une étrange sensation de paix l'envahit. Il se reprit et dit d'une voix claire.
-Bulma.
Elle se retourna en sursautant légèrement.
-Vegeta ?! Qu'y a-t-il ?
Elle regardait son mari avec une lueur de désespoir dans les yeux, ce qui attisa l'empathie habituellement inexistante dans le cœur de Vegeta. Habituellement Bulma n'est pas femme à se laisser bercer par les plans farfelus des Saiyens, mais là l'enjeu ne valait pas la peine de tergiverser. Alors Il parla d'une voix franche et douce :
-Je pense avoir trouver le moyen de sauver notre fils. Mais il me faut l'emmener avec moi sur Namek.
L'assurance de Vegeta déstabilisa légèrement Bulma. Elle était habituée à cette qualité de la part de son mari, mais pas lorsqu'il s'agissait de penser aux autres.
-Tu… Pourquoi ?
-Leurs Dragons balls sont plus puissantes que les nôtres. Avec le vaisseau de ton père je pourrais y aller en une journée et je pourrais revenir dans trois jours maximum pour explorer toutes nos autres pistes et sauver Trunks.
Les idées embrouillée par la peur de perdre son fils, Bulma ne sut quoi répondre, mais ce plan paraissait cohérent. Mieux, il résonnait comme étant la voie la plus courte et portant le plus d'espoir pour sauver leur enfant. Portée par l'enthousiasme de son mari, Bulma n'hésita pas longtemps.
-Ok Vegeta. Je vais te préparer le nécessaire pour le voyage, ma mère peut t'accompagner pour s'occuper de Trunks…
-Ça ira, intervint Vegeta, je t'ai observé.
Ces derniers mots ont suffit pour faire éclater en mille morceaux toute la contenance qui lui permettait de tenir le coups, Bulma éclata en sanglot et se jeta dans les bras de son mari.
-Sauve le Vegeta je t'en supplie ! Sauve notre bébé !
-Ne t'inquiète pas Bulma, tout va s'arranger.
Le vaisseau glissait silencieusement à travers l'univers. Il était beaucoup trop grand pour un vaisseau Saiyen, et remplit de superflu : un salon énorme équipé de fauteuils trop confortables, une salle de bain, une cuisine, une piscine, une petite salle de cinéma. A croire que le docteur Brief se faisait des croisières spatiales durant son temps libre. Le vaisseau était en pilotage automatique, plus que six heures les séparaient de leur destination. Trunks dormait dans son berceau posé sur la table du salon tandis que Vegeta regardait à travers l'énorme baie vitrée du vaisseau. Ses tourments étaient revenus. Pris par la panique de perdre son fils, il avait fait trop de choses inhabituelles, à commencer par demander de l'aide à trop de monde en trop peu de temps. Voilà que le Vegeta terrien revenait le hanter.
"Qu'est-ce qui m'arrive… Pourquoi tout cela m'importe autant ? C'est de la faute de ce satané Kakarotto ! Si il ne s'était pas mit en travers de ma route…"
À travers le vide de l'espace il revoyait les souvenirs de sa défaite cuisante contre Freezer alors qu'il se sentait au sommet de sa puissance. Puis le souvenir de l'arrivée de Goku, qui était bien plus puissant que lui alors qu'il le surpassait totalement quelques mois auparavant, lui remontait jusque dans la gorge comme une angoisse étrange. Il se revit abandonner sa fierté en suppliant Goku de tuer Freezer. Il avait l'impression qu'une partie de lui était morte à l'époque, d'ailleurs il était mort à l'époque.
"C'est après ça que j'ai décidé de goûter à cette foutue vie Terrienne…"
Puis Il se rappela le moment où il a regagné sa fierté en devenant Super Saiyen et en sauvant Goku d'une mort certaine. À ce moment là il savait qu'il était sur la bonne voie, et que plus personne ne pourrait l'égaler. Puis vint C17 et C18, Cell et surtout… Et surtout il revoyait Kakarotto et son fils ressortir de leur session d'entrainement beaucoup plus fort que lui, ou que son fils, et que même après une autre année entière d'entrainement il restait totalement surclassé ! Il n'a rien pu faire contre Cell, son fils est mort devant lui, et encore une fois il a abandonné sa fierté en s'excusant de n'être qu' fardeau, auprès de Gohan, un gamin.
"Résultat des courses : Kakarotto est le plus fort ! Quoique je fasse il me surclasse ! Je pourrais m'entrainer des millions d'années que ça ne changerait rien ! Et dire que j'allais répéter les mêmes erreurs : j'allais continuer à m'entrainer, et pourquoi ? Espérer dépasser Kakarotto pour le combattre à nouveau si par miracle il ressuscite ? Et pendant que je me divertis je me serais adoucis bêtement jusqu'au jours où je pèterais un câble ? Je suis pitoyable…"
Il serra les poings, il se sentait faible, dépassé. Depuis quand se laissait-il aller dans la médiocrité ? Il devait changer. Mais malheureusement pour lui il ne comprenait pas comment.
Les "bip bip" incessants du vaisseau finirent par réveiller Vegeta qui s'était assoupi dans un fauteuil à côtés de la table où était posé Trunks. Une voix très sensuelle se fit entendre à travers les hauts parleurs haute qualité du vaisseau.
*Vous êtes arrivé à votre destination ! Hmmm… Prenez soin de vous Docteur !*
"Tss… Quel vieux vicelard, pensa Vegeta, c'était bien son vaisseau de croisière personnel…"
Il prit le berceau de Trunks et déclencha la rampe d'accès à la terre ferme. A peine fut il descendu qu'il faisait face à une ribambelle de Namek semblant tous plus en colère les uns que les autres.
-Comment oses-tu revenir ici ?!
C'était un vieux Namek qui avait prit la parole, mais sa voix comptait pour tous les autres. Vegeta n'était clairement pas le bienvenu.
-Je suis de votre côtés à présent, je suis venu demander votre aide pour mon fils !
-Tu as tué la plupart de nos enfants ! Tu es un monstre de penser que nous pourrions t'aider à présent.
-Tss…. Bande de crétins !
Pressé par les évènements Vegeta n'avait même pas pensé à ce "détail". Mais c'est vrai, il a massacré des peuples entiers, pas que des Nameks d'ailleurs. Mais ce Vegeta lui semblait déjà loin.
-Attendez !
Muri, le grand chef Namek se fit entendre, au milieu de la foule. Il s'avança jusqu’à Vegeta pour se mettre à sa hauteur. Il le regardait fixement dans les yeux. Il poussa un long soupir et dit :
-Nous sommes restés un an là où tu vivais et nous ne t'y avons jamais vu. Et aujourd'hui tu traverses l'univers pour venir nous voir ?
-Hmpf… Je sais que je n'ai pas été tendre avec vous mais les temps ont changés !
-… Laisse moi lire dans tes pensées.
Il tendit la main vers la tête de Vegeta, comme s'il était sûr que celui-ci se laisserait faire.Le Saiyen poussa un grognement mais se laissa faire.
-Hmmm, il n' y a en effet plus rien à faire, les dragon balls sont inefficaces, cette maladie semble hors du commun… Tu semble également avoir l'approbation de l'un des nôtres, et c'est d'ailleurs lui qui t'a invité à venir ici.
"Je l'avais oublié, pensa Vegeta, c'est Piccolo qui m'a dit de venir, et maintenant c'est mon ticket d'entrée. Ça ne me plait pas."
Muri retira sa main et regarda Vegeta d'un air décidé.
-Bien, nous t'aiderons. Mais avant cela tu devras te soumettre à une épreuve.
-Comment ça une épreuve, mais je suis pressé !!!
-Non, pas tant que cela. Nous pouvons lui prodiguer des soins et le préserver de la maladie pendant quelques temps où il ne souffrira pas, mais ce ne sera que temporaire.
-Hmpf ! Je vois. Et pourquoi je devrais me soumettre à votre épreuve ?
-Pour gagner notre respect. Et pour gagner le droit de te servir de nos Dragon balls comme notre tradition le veux. Tsuno n'a pas eu le temps de t'en parler ?
Il désigna de sa main le chef de village, Tsuno, sauvagement tué par Vegeta il y a quelques années. Le vieux Namek soutint le regard de Vegeta avec humilité et sans l'ombre d'une rancune.
-Tss… C'est d'accord, fit Vegeta.
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Je vous propose ici un "What if" qui se passe juste après la mort de Cell, quelques jours après le départ de Trunks dans son époque. L'idée, avec cette histoire, est de proposer un développement du personnage de Vegeta plus approfondi que dans l’œuvre original, avec comme question fil rouge : Comment l'histoire générale se serait elle déroulée si Vegeta avait réglé ses conflits intérieurs entre l'arc de Cell et de Buu ? Et je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de grain à moudre sur la question tout en restant cohérent avec l'univers. L'histoire va se concentrer dans un premier temps sur Vegeta qui est l'élément modificateur de ce nouvel univers que je vous propose, mais par la suite elle se concentrera sur d'autres personnages. Je vous laisse découvrir mon histoire et vous souhaite une bonne lecture !
Edit : J'ai amélioré le style général de ce chapitre sans en modifier le contenu (le 11/10/2020).
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1er chapitre : La maladie
An 767
"Je ne me battrai plus jamais !"
Il y a eu d'abord la mort de Kakarotto, puis l'absurde montée en puissance de Gohan. Plus rien n'avait de sens pour Vegeta, prince des Saiyens. Cela faisait plusieurs jours que Cell était vaincu, et Trunks venait de repartir dans son époque. Le seul pilier auquel il pouvait se raccrocher était sa famille ; son fils allait devenir un puissant guerrier, peut être encore plus puissant que Gohan s'il pouvait l'entrainer.
"Tout n'est pas perdu, se dit-il, ma fierté n'est pas perdu… Je me battrai !"
À ces mots, le souvenir de son combat contre Cell lui revint, comme une hantise, remuant avec une précision chirurgicale le couteau dans la plaie. Il se souvenait de sa cuisante défaite après avoir laissé Cell absorber C-18. Défait par sa fierté. Il se revoyait pitoyable après la mort de Trunks, se confessant à Son Gohan qu'il n'était qu'une gêne…
"Je suis minable…"
Les poings serrés, les veines à vif, il reprit ses esprits en entendant une voix familière derrière la porte, de sa salle d'entrainement, sur laquelle il était jusqu'alors adossé.
-Vegeta tu vas bien ? J'ai fini de préparer le dîner, j'ai fait venir de nombreux plats de viandes des meilleurs cuisiniers de la ville…
Il ouvrit la porte. Derrière se tenait sa femme, Bulma, qui le regardait avec un air inquiet, elle était sincèrement préoccupée par l'état de son mari. Dans ses bras se tenait son fils qui soutenait le regard de son père avec un air assuré, presque désintéressé, ce qui comblait Vegeta de fierté. Il tourna son regard vers sa femme. Amour, reconnaissance, respect, c'est ce que ressentit Bulma dans le langage silencieux habituel de son mari, mais lui n'a dit que :
-… Allons-y.
*
Les jours passaient paisiblement. Vegeta était sur le point de venir à bout de ses tourments qui allaient être défaits par une simple phrase :"Je suis faible j'ai besoin de m'entrainer cent fois plus qu'avant". La résolution de tous les conflits spirituels de Vegeta étaient réglés plus ou moins de cette façon, seul le multiplicateur changeait en fonction du temps qui passait et de l'intensité de la défaite essuyée. Il en était soulagé, il se sentait trop emprisonné dans l'agréable douceur oppressante de la vie terrienne et dés qu'il se sentait tourmenté il avait l'impression que le guerrier en lui laissait place à une loque voulant goûter aux sentimentalisme ridicule. La journée s'annonçait donc particulièrement satisfaisante car elle allait débuter par un entrainement bien corsé qui saurait remettre les choses à leur place. À peine eut-il le temps de programmer la machine à gravité artificielle qu'il entendit un cri d'effroi résonner dans la résidence. C'était Bulma ! En une fraction de seconde Vegeta se retrouvait à ses côtés.
-Que se passe-t-il ?
-C'est Trunks… Sa fièvre empire, je sens qu'il meurt et je ne peut rien faire ! Il n'a même pas la force de pleurer. Au secours… Ce n'est pas possible…
Végéta était livide. Comment était-ce possible ? Il n'avait qu'une petite fièvre la veille…
-Mais qu'est ce qui lui arrive ?!
-Je ne sais pas… Les médecins arrivent…
Une colère immense commençait à naître dans le cœur de Vegeta. Comment son fils pourrait-il mourir, une deuxième fois, en sa présence ? Non ! Il n'en est pas question !
-Il seront trop lent ! Je l'amène tout de suite au petit Namek, il va le soigner !
-A Dende ? Oui bonne idée !!!
Pas de temps à perdre. L'esprit de Vegeta était devenu simple et efficace. Bulma prit délicatement son fils et l'enroula dans une grosse couverture avant de le placer dans un petit berceau portatif ultra solide pour que Vegeta puisse le transporter sans risque de le déranger. A peine eut-elle le temps de lui confier le berceau qu'il partit à toute vitesse vers la tour Karin. Il se transforma en super Saiyen en pleine course et fit monter sa vitesse au maximum. Quelques instants plus tard il arriva au sanctuaire de Dieu ou Dende l'attendait légèrement circonspect.
-Vegeta ? Mais que fais tu là ?
-C'est mon fils ! Il a besoin de toi il est gravement malade !
Une légère pointe d'étonnement éclaira le regard du petit Dieu puis il se concentra sur l'urgence.
-Montre moi…
Vegeta déposa le berceau de Trunks et enleva la capsule le protégeant, il saisit son fils délicatement et le tendit à Dende qui le posa par terre. Il apposa ses mains sur le petit corps du bébé pour laisser sa magie opérer. Peu à peu, le petit Trunks récupérait des couleurs mais la mine du jeune Namek ne semblait pas se rassurer. Vegeta s'impatienta :
-Il ne guérit pas ? Il a l'air d'aller mieux pourtant !
-Oui je l'ai soigné il souffrait beaucoup, dit-il d'un air compatissant. Mais malheureusement je ne l'ai pas guéri. Il a une maladie étrange au niveau du cœur qui risque de le tuer…
-Mais…! Comme celle de Kakarotto ? Dans ce cas là le médicament n'existe pas encore, c'est une blague ?!
-Je ne sais pas.
Mr Popo sortit du palais divin avec un plateau d'argent sur lequel étaient disposés de petites serviettes fraiches qu'il amena à Dende. Ce dernier saisit une serviette et la posa sur le front de Trunks. Mr Popo fixait Vegeta.
-Ne t'inquiète pas il y a toujours les dragon balls.
-Non les dragon balls sont inefficaces contre cette maladie ! Kakarotto aurait été soigné de cette façon sinon !
-Non. Je parlais des dragon balls si jamais la maladie du petit Trunks l'emporte, tu pourras le ressusciter…
-Quoi ?! Et tu veux que je regarde mon fils mourir sans rien faire ?! Pour qui me prends-tu petit terrien ?!
Comme si l'enchainement des évènements n'avait pas de secret pour lui, Dende venait de remettre le petit Trunks dans son berceau de manière à ce que Vegeta, au dernier mot prononcé, le prenne et s'en aille à toute vitesse.
-J'ai le sentiment que c'est la dernière fois que nous voyons le prince des Saiyens, dit Dende en le regardant s'éloigner.
-Oui, en effet.
Mr Popo tourna son regard vers Dende.
-Vous faites un excellent Dieu.
-Quoi ? Oh merci… Je ne sais pas si je mérite ce compliment…
-Si, je vous assure.
*
Rien à faire, rien à faire, rien faire… Deux jours sont passés depuis que l'état de Trunks a empiré. Les soins de Dende lui ont fait gagner quelques jours, peut être, mais ça ne sert à rien. Les médecins semblaient incapables de faire mieux que d'apaiser ses souffrances et gagner quelques jours de répit. Bulma travaillait avec acharnement sur un système de communication temporel pour demander à Trunks du futur la composition du médicament miracle. C'était un projet objectivement fou et incertain mais qui semblait être viable pour elle. Vegeta, quant à lui, voulait partir à la recherche des dragon balls mais il fallait attendre encore quelques mois avant qu'elles ne sortent de leur sclérose. La piste la plus prometteuse fut celle d'aller voir Chi-chi pour lui demander s'il lui restait un peu de médicament. Malheureusement elle n'en avait plus mais il restait le flacon vide. Plusieurs chercheurs planchaient déjà dessus pour réussir à recomposer le médicament avec les traces résiduelles, et même si ils avaient bien précisé que plusieurs semaines seraient nécessaires, Vegeta et Bulma semblaient entendre qu'un espoir était possible. Cela n'empêchait pas Bulma de travailler frénétiquement pour contacter le futur, quant à Vegeta... Rien à faire. Il commençait à sentir qu'il allait devenir fou à faire les cents pas dans la résidence Capsul-Corp. D'un coups, il s'en alla s'envolant à toute vitesse à travers les cieux.
Il enrageait, tellement son impuissance le paralysait. Il était terrorisé à l'idée de perdre son fils et ses pensées se contredisaient créant des paradoxes interminables qui lui torturait l'esprit. Sans qu'il s'en aperçoive, son errance l'amena face à Piccolo, assit suspendu dans l'air devant une gigantesque cascade. Le Namek s'envola pour se retrouver à la hauteur de Vegeta.
-Vegeta.
-Qu'est ce que tu fais là toi ?!
-C'est à moi de te poser cette question, c'est toi qui est venu à moi.
Vegeta baissa la tête pour se concentrer un instant, son instinct l'aurait amené jusqu'ici ? Était il désespéré au point de venir demander conseil à ce Namek ?
-… Mon… Mon fils est mourant, dit-il péniblement.
-Quoi ? Trunks est mourant ? Le petit Trunks ?
-Oui qui d'autre ?! Il… A une sorte de maladie comme celle de Kakarotto…
-Je vois… Peut être que Goku lui a transmis la maladie avant la bataille contre C19 et le Dr Gero. Mais il me semblait que c'était génétique…
Piccolo arrêta sa réflexion et vit que Vegeta était complétement perdu et en détresse, sa présence seule confirmait son état désespéré. Il se remémora sa réaction démesurée lors de la mort de Trunks du futur tué par Cell et il comprit ce que Vegeta vivait et ce qu'il faisait là. Inutile de parler de dragon Ball et de résurrection, une blessure bien plus profonde assaillait le cœur du prince des Saiyen. D'un coups une idée lui vint :
-Nous n'y avons pas pensé la dernière fois mais… Les Dragon balls de Namek sont très puissantes et peuvent certainement guérir cette maladie ou du moins, les Nameks pourraient t'aider à formuler des vœux qui pourraient guérir ton fils…
Vegeta buvait les paroles de Piccolo et un rayon d'espoir se fit apercevoir sur son visage.
-Tu crois que ça peut marcher ?
"Au prix de nombreux sacrifices, Vegeta", c'est que pensa Piccolo. Mais face à l'incroyable comportement de son ancien ennemi, qui ne semblait pas comprendre qu'il allait demander l'aide d'un peuple qu'il avait lui-même massacré, il ne pu répondre que :
-Oui.
-Très bien. Merci, je te revaudrai ça !
Vegeta partit à toute vitesse laissant Piccolo sans voix. Autant de reconnaissances n'était pas l'habitude du prince des Saiyens. Piccolo se dit que certaines certitudes sont vite ébranlées quand le danger de perdre quelqu'un que l'on aime devient trop menaçant, il en savait quelque chose et cette idée le fit sourire. Quant à Vegeta, plus qu'une chose ne comptait : se rendre sur Namek.
*
A peine le pied posé dans la cours de Capsul-Corp que Vegeta hurlait un nom :
-Brieeef !!!
Il était inutile de le chercher dans tout le complexe et la voix de Vegeta portait plus que l'interphone. Le vieux scientifique sortit de son atelier les yeux écarquillés et une expression aussi déconfite qu'étonnée se peignait sur son visage :
-Ou… Oui Vegeta ?
-Dis moi ton vaisseau spatial basé sur la technologie Saiyenne est terminé ?!
-Depuis longtemps oui… Mais… Je croyais que ce projet ne t'intéressait pas et…
-Plus maintenant ! Il m'intéresse et je dois aller sur Namek au plus vite !
-Namek ? Mais euh… Oui je crois que c'est faisable.
-Et il est aussi performant que le vaisseau que tu as fait à Kakarotto ?
-Oh euh… Oui ! Même plus ! Seulement une journée te seras nécessaire pour rejoindre Namek ! Il est bien mieux que la version précédente et…
-Très bien ! Prépare-le, je pars tout de suite !
-D… D'accords…
Sur ces mots, Vegeta se dirigea à toute vitesse en direction de l'atelier de Bulma laissant le docteur Brief, tout secoué, s'affairant à préparer le vaisseau. Arrivé devant l'atelier de sa femme, Vegeta entra et trouva Bulma en train de bricoler, Trunks dormait dans son berceau juste à côtés. Elle n'avait pas remarqué l'arrivée de son mari. Il se figea, un instant, regardant la scène avec attention. Il voyait sa femme s'acharner à trouver une solution pour sauver son fils, tout comme lui, et d'un coups une étrange sensation de paix l'envahit. Il se reprit et dit d'une voix claire.
-Bulma.
Elle se retourna en sursautant légèrement.
-Vegeta ?! Qu'y a-t-il ?
Elle regardait son mari avec une lueur de désespoir dans les yeux, ce qui attisa l'empathie habituellement inexistante dans le cœur de Vegeta. Habituellement Bulma n'est pas femme à se laisser bercer par les plans farfelus des Saiyens, mais là l'enjeu ne valait pas la peine de tergiverser. Alors Il parla d'une voix franche et douce :
-Je pense avoir trouver le moyen de sauver notre fils. Mais il me faut l'emmener avec moi sur Namek.
L'assurance de Vegeta déstabilisa légèrement Bulma. Elle était habituée à cette qualité de la part de son mari, mais pas lorsqu'il s'agissait de penser aux autres.
-Tu… Pourquoi ?
-Leurs Dragons balls sont plus puissantes que les nôtres. Avec le vaisseau de ton père je pourrais y aller en une journée et je pourrais revenir dans trois jours maximum pour explorer toutes nos autres pistes et sauver Trunks.
Les idées embrouillée par la peur de perdre son fils, Bulma ne sut quoi répondre, mais ce plan paraissait cohérent. Mieux, il résonnait comme étant la voie la plus courte et portant le plus d'espoir pour sauver leur enfant. Portée par l'enthousiasme de son mari, Bulma n'hésita pas longtemps.
-Ok Vegeta. Je vais te préparer le nécessaire pour le voyage, ma mère peut t'accompagner pour s'occuper de Trunks…
-Ça ira, intervint Vegeta, je t'ai observé.
Ces derniers mots ont suffit pour faire éclater en mille morceaux toute la contenance qui lui permettait de tenir le coups, Bulma éclata en sanglot et se jeta dans les bras de son mari.
-Sauve le Vegeta je t'en supplie ! Sauve notre bébé !
-Ne t'inquiète pas Bulma, tout va s'arranger.
*
Le vaisseau glissait silencieusement à travers l'univers. Il était beaucoup trop grand pour un vaisseau Saiyen, et remplit de superflu : un salon énorme équipé de fauteuils trop confortables, une salle de bain, une cuisine, une piscine, une petite salle de cinéma. A croire que le docteur Brief se faisait des croisières spatiales durant son temps libre. Le vaisseau était en pilotage automatique, plus que six heures les séparaient de leur destination. Trunks dormait dans son berceau posé sur la table du salon tandis que Vegeta regardait à travers l'énorme baie vitrée du vaisseau. Ses tourments étaient revenus. Pris par la panique de perdre son fils, il avait fait trop de choses inhabituelles, à commencer par demander de l'aide à trop de monde en trop peu de temps. Voilà que le Vegeta terrien revenait le hanter.
"Qu'est-ce qui m'arrive… Pourquoi tout cela m'importe autant ? C'est de la faute de ce satané Kakarotto ! Si il ne s'était pas mit en travers de ma route…"
À travers le vide de l'espace il revoyait les souvenirs de sa défaite cuisante contre Freezer alors qu'il se sentait au sommet de sa puissance. Puis le souvenir de l'arrivée de Goku, qui était bien plus puissant que lui alors qu'il le surpassait totalement quelques mois auparavant, lui remontait jusque dans la gorge comme une angoisse étrange. Il se revit abandonner sa fierté en suppliant Goku de tuer Freezer. Il avait l'impression qu'une partie de lui était morte à l'époque, d'ailleurs il était mort à l'époque.
"C'est après ça que j'ai décidé de goûter à cette foutue vie Terrienne…"
Puis Il se rappela le moment où il a regagné sa fierté en devenant Super Saiyen et en sauvant Goku d'une mort certaine. À ce moment là il savait qu'il était sur la bonne voie, et que plus personne ne pourrait l'égaler. Puis vint C17 et C18, Cell et surtout… Et surtout il revoyait Kakarotto et son fils ressortir de leur session d'entrainement beaucoup plus fort que lui, ou que son fils, et que même après une autre année entière d'entrainement il restait totalement surclassé ! Il n'a rien pu faire contre Cell, son fils est mort devant lui, et encore une fois il a abandonné sa fierté en s'excusant de n'être qu' fardeau, auprès de Gohan, un gamin.
"Résultat des courses : Kakarotto est le plus fort ! Quoique je fasse il me surclasse ! Je pourrais m'entrainer des millions d'années que ça ne changerait rien ! Et dire que j'allais répéter les mêmes erreurs : j'allais continuer à m'entrainer, et pourquoi ? Espérer dépasser Kakarotto pour le combattre à nouveau si par miracle il ressuscite ? Et pendant que je me divertis je me serais adoucis bêtement jusqu'au jours où je pèterais un câble ? Je suis pitoyable…"
Il serra les poings, il se sentait faible, dépassé. Depuis quand se laissait-il aller dans la médiocrité ? Il devait changer. Mais malheureusement pour lui il ne comprenait pas comment.
*
Les "bip bip" incessants du vaisseau finirent par réveiller Vegeta qui s'était assoupi dans un fauteuil à côtés de la table où était posé Trunks. Une voix très sensuelle se fit entendre à travers les hauts parleurs haute qualité du vaisseau.
*Vous êtes arrivé à votre destination ! Hmmm… Prenez soin de vous Docteur !*
"Tss… Quel vieux vicelard, pensa Vegeta, c'était bien son vaisseau de croisière personnel…"
Il prit le berceau de Trunks et déclencha la rampe d'accès à la terre ferme. A peine fut il descendu qu'il faisait face à une ribambelle de Namek semblant tous plus en colère les uns que les autres.
-Comment oses-tu revenir ici ?!
C'était un vieux Namek qui avait prit la parole, mais sa voix comptait pour tous les autres. Vegeta n'était clairement pas le bienvenu.
-Je suis de votre côtés à présent, je suis venu demander votre aide pour mon fils !
-Tu as tué la plupart de nos enfants ! Tu es un monstre de penser que nous pourrions t'aider à présent.
-Tss…. Bande de crétins !
Pressé par les évènements Vegeta n'avait même pas pensé à ce "détail". Mais c'est vrai, il a massacré des peuples entiers, pas que des Nameks d'ailleurs. Mais ce Vegeta lui semblait déjà loin.
-Attendez !
Muri, le grand chef Namek se fit entendre, au milieu de la foule. Il s'avança jusqu’à Vegeta pour se mettre à sa hauteur. Il le regardait fixement dans les yeux. Il poussa un long soupir et dit :
-Nous sommes restés un an là où tu vivais et nous ne t'y avons jamais vu. Et aujourd'hui tu traverses l'univers pour venir nous voir ?
-Hmpf… Je sais que je n'ai pas été tendre avec vous mais les temps ont changés !
-… Laisse moi lire dans tes pensées.
Il tendit la main vers la tête de Vegeta, comme s'il était sûr que celui-ci se laisserait faire.Le Saiyen poussa un grognement mais se laissa faire.
-Hmmm, il n' y a en effet plus rien à faire, les dragon balls sont inefficaces, cette maladie semble hors du commun… Tu semble également avoir l'approbation de l'un des nôtres, et c'est d'ailleurs lui qui t'a invité à venir ici.
"Je l'avais oublié, pensa Vegeta, c'est Piccolo qui m'a dit de venir, et maintenant c'est mon ticket d'entrée. Ça ne me plait pas."
Muri retira sa main et regarda Vegeta d'un air décidé.
-Bien, nous t'aiderons. Mais avant cela tu devras te soumettre à une épreuve.
-Comment ça une épreuve, mais je suis pressé !!!
-Non, pas tant que cela. Nous pouvons lui prodiguer des soins et le préserver de la maladie pendant quelques temps où il ne souffrira pas, mais ce ne sera que temporaire.
-Hmpf ! Je vois. Et pourquoi je devrais me soumettre à votre épreuve ?
-Pour gagner notre respect. Et pour gagner le droit de te servir de nos Dragon balls comme notre tradition le veux. Tsuno n'a pas eu le temps de t'en parler ?
Il désigna de sa main le chef de village, Tsuno, sauvagement tué par Vegeta il y a quelques années. Le vieux Namek soutint le regard de Vegeta avec humilité et sans l'ombre d'une rancune.
-Tss… C'est d'accord, fit Vegeta.
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