ProZwrestling Chronoverse

« Ladies and gentlemen… My name is Paula HeyGirl and here is my client… The Beast incarned… The Devil herself… The strongest woman of the universe… rRrRrRrROUNDABRA RISEHELL !
À peine l’avocate Paula HeyGirl eût elle achevé sa phrase, qu’un déluge d’effets pyrotechniques illumina tout le dôme de la ProZwrestling Chronoverse Federation ( PCF ). Pour le grand bonheur du public venu en masse assister à la confrontation inédite entre les deux meilleures combattantes de tous les temps. Un nuage de souffre survola la foule avant de prendre forme humaine aux côtés de l’avocate Paula HeyGirl. C’était Roundabra RiseHell , la fille du roi des démons Dabra. Elle avait hérité de la couleur de peau et des cornes de son père avec , en plus , une queue fourchue amplifiant son allure démoniaque. Elle portait aux hanches la ceinture tant convoitée de la ( PCF ) : la Shenron Belt ( SB ). Le précieux objet permettant à quiconque la porte de réaliser n’importe quel voeu , après sept victoires consécutives. Après chaque victoire, l’un des sept cercles orange présent sur la ceinture voyait une étoile rouge apparaître en son centre. Chaque étoile conférant un pouvoir magique à la championne en titre. Lorsque les sept étoiles apparaissaient, la ceinture se mettait à clignoter, annonçant l’arrivée imminente du dragon Shenron. Ce dernier venait exaucer le souhait de la championne et disparaissait aussi sec.
Roundabra RiseHell se tenait au centre du ring avec son avocate Paula HeyGirl. Aujourd’hui, c’était le grand jour. Il ne lui manquait qu’une seule étoile. Elle était à un doigt de réaliser son rêve. Une vidéo apparut sur l’immense écran de l’entrée principale. C’était une vidéo d’ avant-match de Roundabra interviewée par la fameuse journaliste Lunch. « Que demanderez vous au dragon si vous remportez votre match d’aujourd’hui ? » demanda l’intervieweuse. La fille de Dabra répondit sans marquer l’once d’une hésitation. « Je lui demanderai de libérer les quatre cavaliers de l’apocalypse, la famine , la guerre, la pandémie et la mort, afin que nous instaurions, tous les cinq, l’enfer sur la terre. » Lunch écarquilla les yeux, éberluée par la réponse de son interlocutrice. Mais son professionnalisme journalistique reprit vite le dessus. « Ne… Ne craigniez vous pas que… Disons, la police… Ou l’armée… Ne tente de vous en empêcher ? » Roundabra RiseHell éclata de rire. Un rire tonitruant et machiavélique. « Les organismes que vous citez furent les premiers infiltrés par les âmes maléfiques de mon père. » ajouta la démone avec un sourire carnassier. La journaliste reprit le micro d’une main tremblante. « M-M… Mais… Il y a des lois sur notre planète… Vous ne pouvez pas instaurez l’enfer, comme ça… Nos gouvernants politiques ne vous laisserons pas faire.» s’indigna la journaliste.
La fille de Dabra s’amusa de cette indignation avant de poursuivre sereinement. « J’ai fais appel à la meilleure avocate de tous les temps, Paula HeyGirl, qui m’a cédé son âme en échange de mon véto contre les quatre cavaliers précités. Ensemble, nous avons établis plusieurs milliers de décrets, contrats et lois. Ils entreront en vigueur dès l’instant où Shenron réalisera mon souhait. Neutralisant à jamais vos lois passées, présentes et à venir. » L’intervieweuse transpirait à grosses gouttes. La terreur avait envahit son visage. Son professionnalisme journalistique reprit toutefois la main. Elle enchaîna avec une question que tout le monde se posait. « Que pensez-vous de votre adversaire ? » La fille de Dabra marqua un bref temps d’arrêt. Elle connaissait les coutumes humaines. Si elle faisait preuve de trop d’arrogance, l’arbitre du match serait en sa défaveur et elle voulait à tout prix éviter ça. « J’ai beaucoup de respect pour elle. C’est une grande combattante bien qu’elle soit incapable de lancer le moindre kikoha ou de voler. J’ai assister à tous ces combats, sans exception. Je l’ai vu remporter la victoire, souvent sur le fil, contre des adversaires bien plus fortes. Je ne ferai pas la même erreur qu’elles : je ne la sous-estimerai pas. » La journaliste clôtura l’interview par la traditionnelle question de fin. « Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ? » Roundabra RiseHell fit un clin d’œil à son interlocutrice avant de regarder la caméra droit dans les yeux: « de régner sur terre pour les six cent soixante six prochaines années. »
L’écran s’éteignît, laissant la foule estomaquée et abasourdie. Le public resta un long moment silencieux. Les yeux écarquillés, la bouche ouverte grande comme un tunnel. On aurait pu entendre une mouche voler.
Ce silence de cathédrale fut interrompu par un générique de série télé de la fin des années 70. La musique d’entrée du challenger numéro un. Dès les premières notes, le public retrouva le sourire. Dès les premiers accords, la foule se sentit galvanisée. L’espoir renaissait en chacun. Une seule personne arrivait à susciter cette réaction par sa simple présence. C’était Diana Prince de l’île de Themyscira. La jeune femme était habillée en hôtesse de l’air : jupe longue et talons hauts. Elle avait des grosses lunettes faisant ressortir le bleu de ces yeux. Un chignon très “ old school ” maintenait ses cheveux attachés. Elle salua courtoisement en avançant vers le ring. Elle s’arrêta avant de monter l’escalier menant à la surface de combat. D’un doigt, elle pointa l’écran surplombant l’entrée principale. La lumière s’éteignît complètement dans le dôme. Plongeant le public dans le noir absolu. L’écran principal s’alluma, dévoilant l’interview de Diana Prince par Lunch. « Comment vous sentez-vous ? » demanda la journaliste « En pleine forme, répondît son interlocutrice, en fait, je ne me suis jamais sentie aussi forte qu’aujourd’hui. » L’intervieweuse poursuivit : « Votre adversaire ne vous fait pas peur ? » Diana Prince prit un ton amusé. « Peur ? De Roundabra RiseHell ? Vous n’êtes pas sérieuse ? » Elle laissa échapper un rire mesquin avant de poursuivre. « Une fille à papa qui veut impressionner son père en amenant l’enfer… Je trouve ça tellement pathétique…»
« Pathétique ? » répéta Lunch, un brin surprise. « Oui, continua Diana Prince, cette pauvre Roundabra a été chassée des enfers lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Sans figure paternelle à ses côtés, elle a grandi en pensant gagner l’estime de son père démoniaque en instaurant l’enfer sur terre. Mais la vérité, c’est qu’il se fiche éperdument de sa fille. Une petite fille dans un corps de femme, si vous voulez mon avis. Il est de notoriété publique qu’intellectuellement Roundabra RiseHell est restée une enfant. » La journaliste observa, étonnée, le comportement singulièrement méprisant de son interlocutrice. « Vous êtes en train de dire que…» Lunch ne finit pas sa phrase probablement par crainte d’éventuelles représailles. En tant que journaliste, elle se devait aussi de rester impartiale. Diana paracheva sa phrase : « Que c’est une attardée ? Absolument. Vous remarquerez, continua-t-elle, qu’elle a plus de quatre cent ans et qu’elle ne sort qu’avec des humains de moins de vingt-cinq…» L’écran explosa en mille morceaux. Roundabra RiseHell, exaspérée par son contenu, avait mis un terme à la diffusion de l’interview à l’aide d’un kikoha meurtrier. La fille de Dabra se tourna vers Diana Prince. « Tu viens de creuser ta tombe. » lui dit elle férocement.
Maître Karine, l’arbitre du match, leur fit signe de le rejoindre au centre de la surface de combat. « Je vous rappelle les règles, dit le chat, pour remporter la ( SB ) vous devez faire le tombé à l’intérieur du ring. Si vous tuez votre adversaire, vous remportez le match, pas la ceinture. Car nous l’utiliserons pour la ramener à la vie. En revanche, si vous tuez un membre du public, vous serez disqualifié. Si vous blessez, même involontairement, une personne de la foule, vous recevrez un blâme. Deux blâmes, et c’est la disqualification. Il est interdit d’utiliser tout ou partie du public comme bouclier. Tous les kikohas, à l’exception du Kienzan, sont autorisés mais dans le ring uniquement. Le recours aux kikohas est proscrit dès que l’une d’entre vous se trouve à l’extérieur. L’utilisation d’armes est formellement interdite. Tout comme la téléportation et la manipulation du temps. La restauration de vos capacités par des moyens endogènes est tolérée. Mais le recours à des aides exogènes, type Senzu, est proscrite. Vous pouvez recevoir toute l’aide qu’il vous plaira en provenance du roster de la ( PCF ), mais prenez garde. D’une, toutes les règles que je viens de citer s’appliquent aux autres combattantes, de deux, si l’une des membres du roster fait le tombé, c’est elle qui remportera la ( SB ). Avez-vous-compris les règles ? » Les deux combattantes acquiescèrent à l’unisson en opinant du chef. Aux abords du ring, Yajirobé attendait patiemment que le chat lui intime l’ordre de sonner la cloche pour marquer le début de l’affrontement.
Les spectateurs retenaient leurs souffles. Les combattantes se fixèrent du regard, sans sourciller. La tension entre les deux femmes était palpable, sans qu’elles n’aient besoin de prononcer un mot. Le public avait les yeux rivés sur Maître Karine qui prenait un malin plaisir à faire durer le suspens. Finalement, le chat leva une patte et commença un décompte avec ses doigts. Quatre… Trois… Deux… Le décompte fut stoppé par la musique d’entrée de la Général Manager, C-18. La femme de Krilin n’était pas seule. Elle était accompagnée de deux saiyennes aux cheveux dorés et à la musculature développée tout en restant féminine. Leur ressemblance ne laissait aucun doute : il s’agissait de jumelles.
« Dis moi Roundabra, commença C-18, tu es sûre d’avoir bien lu ton contrat quand tu as signé à la ( PCF ) ? » Le visage de la fille de Dabra se crispa. Elle échangea un regard inquiet avec son avocate. La femme de Krilin poursuivit:« tu n’as pas oublié le soixante-treizième article du cent vingt septième paragraphe de la cinq cent cinquante quatrième page que tu as signée, n’est-ce pas ? » En voyant le visage de Paula HeyGirl se décomposer sous ses yeux, Roundabra RiseHell comprit sur le champs que " ça ne sentait pas bon " pour elle. C-18 acheva son laïus, un rictus au coin des lèvres. « … toute dégradation, même partielle, du matériel professionnel détenu par la ( PCF ), réalisée par le ou la contractant (e) , en dehors des affrontements, entraînera le licenciement immédiat du ou de la contrevenant (e) … » Roundabra ne comprenait rien à tout ce charabia juridique. Elle se tourna vers son avocate. « L’écran. » murmura Paula HeyGirl d’une voix presqu’inaudible. L’incompréhension se lisait toujours sur le visage de la fille de Dabra. Diana Prince , les bras croisés et le sourire aux lèvres , lui indiqua du regard les restes encore fumants de l’écran détruit par son kikoha quelques minutes plus tôt. « En le détruisant tout à l’heure, reprit l’avocate, tu as violé les règles de ton contrat et provoquer ton licenciement. » Roundabra RiseHell sentit ses jambes lui échapper. Elle s’effondra, à genoux, au centre du ring. Un torrent de larmes, qu’elle ne pouvait réfréner, coulait sur ces joues. C-18 s’avança accompagnée de ces deux gardes du corps. « Merci de me remettre la ( SB ) sans opposer de résistance. »
« Et si je refuse ? » demanda Roundabra. « Si je décidai de la garder ?» La General Manager la regarda avec un mélange de dédain et de pitié. « Alors nous la reprendrions par la force… Ce qui ne serai pas difficile. Vu que les pouvoirs que te conférait la ceinture ont disparu à la seconde où tu as été licencié… » La fille de Dabra scruta la ceinture. Les six étoiles avaient disparues. C-18 disait la vérité. À contre-cœur elle céda la ( SB ) au General Manager. Celle-ci se dirigea vers Diana Prince pour lui remettre l’objet. Sans dire un mot, elle déposa la ceinture dans ces mains. Puis elle escorta Roundabra et son avocate en direction de la sortie, toujours accompagnée de ces deux gardes du corps. Au moment de quitter les lieux, C-18 se tourna une dernière fois vers Diana pour lui adresser un ultime message : « Cette stratégie ne marchera pas deux fois. »
Maître Karine prit le micro pour s’adresser aux spectateurs de la foule. « Veuillez faire une ovation pour notre nouvelle championne. » Non seulement le public ne semblait pas enclin à applaudir, mais de nombreux sifflets se firent entendre dans tout le dôme. Cette victoire sans coup férir, visiblement, ne plaisait pas à grand monde. Le chat fit mine de s’éclaircir la voix avant de retenter sa chance. « Je vous demande de bien vouloir faire un tonnerre d’applaudissements pour le nouveau visage de la ( PCF )… Diana Prince ! » Pour seule réponse, Maître Karine eût droit à un jet conjoint de canettes de bière et de rouleaux de papier toilette. Très embarrassé, le chat se tourna vers la championne. « Qu’est-ce qu’on fait ? » demanda-t-il à moitié déboussolé. « On improvise. » lui répondit la toute nouvelle tenante du titre. Elle le saisie par la queue et le balança contre Yajirobé en dehors du ring. Maître Karine retomba sur ces pattes, en grande partie parce que Yajirobé avait amorti sa chute. Diana Prince prit un air méchant et hurla : « Maintenant que j’ai la ceinture… Je n’ai plus besoin de jouer la comédie… Fini la Diana Prince cordiale et gentille que vous connaissiez… Vous allez découvrir mon vrai visage ! » Le public, totalement incrédule, s’immobilisa. « Et pas plus tard que maintenant, renchérit elle, je lance un défi à toutes les combattantes de la ( PCF ) …
Je remet mon titre en jeu immédiatement. Vous pouvez m’attaquer par groupe de sept simultanément … Oui… Vous avez bien entendu… Vous pouvez dès à présent m’affronter dans un match à sept contre une. Si je gagne, mon souhait est exaucé dans la foulée. Si je perds, le match continue entre vous six jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle championne…»
Ces quelques mots suffirent à insuffler une nouvelle énergie à la foule. Les membres du public saluèrent l’audace de la championne. Ils tapèrent aussi bien des pieds que des mains pour exprimer leur immense satisfaction. Et cette fois, c’était spontané. Ça venait du cœur. Diana Prince avait reconquis le cœur de la foule… En devenant Heel .
À peine l’avocate Paula HeyGirl eût elle achevé sa phrase, qu’un déluge d’effets pyrotechniques illumina tout le dôme de la ProZwrestling Chronoverse Federation ( PCF ). Pour le grand bonheur du public venu en masse assister à la confrontation inédite entre les deux meilleures combattantes de tous les temps. Un nuage de souffre survola la foule avant de prendre forme humaine aux côtés de l’avocate Paula HeyGirl. C’était Roundabra RiseHell , la fille du roi des démons Dabra. Elle avait hérité de la couleur de peau et des cornes de son père avec , en plus , une queue fourchue amplifiant son allure démoniaque. Elle portait aux hanches la ceinture tant convoitée de la ( PCF ) : la Shenron Belt ( SB ). Le précieux objet permettant à quiconque la porte de réaliser n’importe quel voeu , après sept victoires consécutives. Après chaque victoire, l’un des sept cercles orange présent sur la ceinture voyait une étoile rouge apparaître en son centre. Chaque étoile conférant un pouvoir magique à la championne en titre. Lorsque les sept étoiles apparaissaient, la ceinture se mettait à clignoter, annonçant l’arrivée imminente du dragon Shenron. Ce dernier venait exaucer le souhait de la championne et disparaissait aussi sec.
Roundabra RiseHell se tenait au centre du ring avec son avocate Paula HeyGirl. Aujourd’hui, c’était le grand jour. Il ne lui manquait qu’une seule étoile. Elle était à un doigt de réaliser son rêve. Une vidéo apparut sur l’immense écran de l’entrée principale. C’était une vidéo d’ avant-match de Roundabra interviewée par la fameuse journaliste Lunch. « Que demanderez vous au dragon si vous remportez votre match d’aujourd’hui ? » demanda l’intervieweuse. La fille de Dabra répondit sans marquer l’once d’une hésitation. « Je lui demanderai de libérer les quatre cavaliers de l’apocalypse, la famine , la guerre, la pandémie et la mort, afin que nous instaurions, tous les cinq, l’enfer sur la terre. » Lunch écarquilla les yeux, éberluée par la réponse de son interlocutrice. Mais son professionnalisme journalistique reprit vite le dessus. « Ne… Ne craigniez vous pas que… Disons, la police… Ou l’armée… Ne tente de vous en empêcher ? » Roundabra RiseHell éclata de rire. Un rire tonitruant et machiavélique. « Les organismes que vous citez furent les premiers infiltrés par les âmes maléfiques de mon père. » ajouta la démone avec un sourire carnassier. La journaliste reprit le micro d’une main tremblante. « M-M… Mais… Il y a des lois sur notre planète… Vous ne pouvez pas instaurez l’enfer, comme ça… Nos gouvernants politiques ne vous laisserons pas faire.» s’indigna la journaliste.
La fille de Dabra s’amusa de cette indignation avant de poursuivre sereinement. « J’ai fais appel à la meilleure avocate de tous les temps, Paula HeyGirl, qui m’a cédé son âme en échange de mon véto contre les quatre cavaliers précités. Ensemble, nous avons établis plusieurs milliers de décrets, contrats et lois. Ils entreront en vigueur dès l’instant où Shenron réalisera mon souhait. Neutralisant à jamais vos lois passées, présentes et à venir. » L’intervieweuse transpirait à grosses gouttes. La terreur avait envahit son visage. Son professionnalisme journalistique reprit toutefois la main. Elle enchaîna avec une question que tout le monde se posait. « Que pensez-vous de votre adversaire ? » La fille de Dabra marqua un bref temps d’arrêt. Elle connaissait les coutumes humaines. Si elle faisait preuve de trop d’arrogance, l’arbitre du match serait en sa défaveur et elle voulait à tout prix éviter ça. « J’ai beaucoup de respect pour elle. C’est une grande combattante bien qu’elle soit incapable de lancer le moindre kikoha ou de voler. J’ai assister à tous ces combats, sans exception. Je l’ai vu remporter la victoire, souvent sur le fil, contre des adversaires bien plus fortes. Je ne ferai pas la même erreur qu’elles : je ne la sous-estimerai pas. » La journaliste clôtura l’interview par la traditionnelle question de fin. « Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ? » Roundabra RiseHell fit un clin d’œil à son interlocutrice avant de regarder la caméra droit dans les yeux: « de régner sur terre pour les six cent soixante six prochaines années. »
L’écran s’éteignît, laissant la foule estomaquée et abasourdie. Le public resta un long moment silencieux. Les yeux écarquillés, la bouche ouverte grande comme un tunnel. On aurait pu entendre une mouche voler.
Ce silence de cathédrale fut interrompu par un générique de série télé de la fin des années 70. La musique d’entrée du challenger numéro un. Dès les premières notes, le public retrouva le sourire. Dès les premiers accords, la foule se sentit galvanisée. L’espoir renaissait en chacun. Une seule personne arrivait à susciter cette réaction par sa simple présence. C’était Diana Prince de l’île de Themyscira. La jeune femme était habillée en hôtesse de l’air : jupe longue et talons hauts. Elle avait des grosses lunettes faisant ressortir le bleu de ces yeux. Un chignon très “ old school ” maintenait ses cheveux attachés. Elle salua courtoisement en avançant vers le ring. Elle s’arrêta avant de monter l’escalier menant à la surface de combat. D’un doigt, elle pointa l’écran surplombant l’entrée principale. La lumière s’éteignît complètement dans le dôme. Plongeant le public dans le noir absolu. L’écran principal s’alluma, dévoilant l’interview de Diana Prince par Lunch. « Comment vous sentez-vous ? » demanda la journaliste « En pleine forme, répondît son interlocutrice, en fait, je ne me suis jamais sentie aussi forte qu’aujourd’hui. » L’intervieweuse poursuivit : « Votre adversaire ne vous fait pas peur ? » Diana Prince prit un ton amusé. « Peur ? De Roundabra RiseHell ? Vous n’êtes pas sérieuse ? » Elle laissa échapper un rire mesquin avant de poursuivre. « Une fille à papa qui veut impressionner son père en amenant l’enfer… Je trouve ça tellement pathétique…»
« Pathétique ? » répéta Lunch, un brin surprise. « Oui, continua Diana Prince, cette pauvre Roundabra a été chassée des enfers lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Sans figure paternelle à ses côtés, elle a grandi en pensant gagner l’estime de son père démoniaque en instaurant l’enfer sur terre. Mais la vérité, c’est qu’il se fiche éperdument de sa fille. Une petite fille dans un corps de femme, si vous voulez mon avis. Il est de notoriété publique qu’intellectuellement Roundabra RiseHell est restée une enfant. » La journaliste observa, étonnée, le comportement singulièrement méprisant de son interlocutrice. « Vous êtes en train de dire que…» Lunch ne finit pas sa phrase probablement par crainte d’éventuelles représailles. En tant que journaliste, elle se devait aussi de rester impartiale. Diana paracheva sa phrase : « Que c’est une attardée ? Absolument. Vous remarquerez, continua-t-elle, qu’elle a plus de quatre cent ans et qu’elle ne sort qu’avec des humains de moins de vingt-cinq…» L’écran explosa en mille morceaux. Roundabra RiseHell, exaspérée par son contenu, avait mis un terme à la diffusion de l’interview à l’aide d’un kikoha meurtrier. La fille de Dabra se tourna vers Diana Prince. « Tu viens de creuser ta tombe. » lui dit elle férocement.
Maître Karine, l’arbitre du match, leur fit signe de le rejoindre au centre de la surface de combat. « Je vous rappelle les règles, dit le chat, pour remporter la ( SB ) vous devez faire le tombé à l’intérieur du ring. Si vous tuez votre adversaire, vous remportez le match, pas la ceinture. Car nous l’utiliserons pour la ramener à la vie. En revanche, si vous tuez un membre du public, vous serez disqualifié. Si vous blessez, même involontairement, une personne de la foule, vous recevrez un blâme. Deux blâmes, et c’est la disqualification. Il est interdit d’utiliser tout ou partie du public comme bouclier. Tous les kikohas, à l’exception du Kienzan, sont autorisés mais dans le ring uniquement. Le recours aux kikohas est proscrit dès que l’une d’entre vous se trouve à l’extérieur. L’utilisation d’armes est formellement interdite. Tout comme la téléportation et la manipulation du temps. La restauration de vos capacités par des moyens endogènes est tolérée. Mais le recours à des aides exogènes, type Senzu, est proscrite. Vous pouvez recevoir toute l’aide qu’il vous plaira en provenance du roster de la ( PCF ), mais prenez garde. D’une, toutes les règles que je viens de citer s’appliquent aux autres combattantes, de deux, si l’une des membres du roster fait le tombé, c’est elle qui remportera la ( SB ). Avez-vous-compris les règles ? » Les deux combattantes acquiescèrent à l’unisson en opinant du chef. Aux abords du ring, Yajirobé attendait patiemment que le chat lui intime l’ordre de sonner la cloche pour marquer le début de l’affrontement.
Les spectateurs retenaient leurs souffles. Les combattantes se fixèrent du regard, sans sourciller. La tension entre les deux femmes était palpable, sans qu’elles n’aient besoin de prononcer un mot. Le public avait les yeux rivés sur Maître Karine qui prenait un malin plaisir à faire durer le suspens. Finalement, le chat leva une patte et commença un décompte avec ses doigts. Quatre… Trois… Deux… Le décompte fut stoppé par la musique d’entrée de la Général Manager, C-18. La femme de Krilin n’était pas seule. Elle était accompagnée de deux saiyennes aux cheveux dorés et à la musculature développée tout en restant féminine. Leur ressemblance ne laissait aucun doute : il s’agissait de jumelles.
« Dis moi Roundabra, commença C-18, tu es sûre d’avoir bien lu ton contrat quand tu as signé à la ( PCF ) ? » Le visage de la fille de Dabra se crispa. Elle échangea un regard inquiet avec son avocate. La femme de Krilin poursuivit:« tu n’as pas oublié le soixante-treizième article du cent vingt septième paragraphe de la cinq cent cinquante quatrième page que tu as signée, n’est-ce pas ? » En voyant le visage de Paula HeyGirl se décomposer sous ses yeux, Roundabra RiseHell comprit sur le champs que " ça ne sentait pas bon " pour elle. C-18 acheva son laïus, un rictus au coin des lèvres. « … toute dégradation, même partielle, du matériel professionnel détenu par la ( PCF ), réalisée par le ou la contractant (e) , en dehors des affrontements, entraînera le licenciement immédiat du ou de la contrevenant (e) … » Roundabra ne comprenait rien à tout ce charabia juridique. Elle se tourna vers son avocate. « L’écran. » murmura Paula HeyGirl d’une voix presqu’inaudible. L’incompréhension se lisait toujours sur le visage de la fille de Dabra. Diana Prince , les bras croisés et le sourire aux lèvres , lui indiqua du regard les restes encore fumants de l’écran détruit par son kikoha quelques minutes plus tôt. « En le détruisant tout à l’heure, reprit l’avocate, tu as violé les règles de ton contrat et provoquer ton licenciement. » Roundabra RiseHell sentit ses jambes lui échapper. Elle s’effondra, à genoux, au centre du ring. Un torrent de larmes, qu’elle ne pouvait réfréner, coulait sur ces joues. C-18 s’avança accompagnée de ces deux gardes du corps. « Merci de me remettre la ( SB ) sans opposer de résistance. »
« Et si je refuse ? » demanda Roundabra. « Si je décidai de la garder ?» La General Manager la regarda avec un mélange de dédain et de pitié. « Alors nous la reprendrions par la force… Ce qui ne serai pas difficile. Vu que les pouvoirs que te conférait la ceinture ont disparu à la seconde où tu as été licencié… » La fille de Dabra scruta la ceinture. Les six étoiles avaient disparues. C-18 disait la vérité. À contre-cœur elle céda la ( SB ) au General Manager. Celle-ci se dirigea vers Diana Prince pour lui remettre l’objet. Sans dire un mot, elle déposa la ceinture dans ces mains. Puis elle escorta Roundabra et son avocate en direction de la sortie, toujours accompagnée de ces deux gardes du corps. Au moment de quitter les lieux, C-18 se tourna une dernière fois vers Diana pour lui adresser un ultime message : « Cette stratégie ne marchera pas deux fois. »
Maître Karine prit le micro pour s’adresser aux spectateurs de la foule. « Veuillez faire une ovation pour notre nouvelle championne. » Non seulement le public ne semblait pas enclin à applaudir, mais de nombreux sifflets se firent entendre dans tout le dôme. Cette victoire sans coup férir, visiblement, ne plaisait pas à grand monde. Le chat fit mine de s’éclaircir la voix avant de retenter sa chance. « Je vous demande de bien vouloir faire un tonnerre d’applaudissements pour le nouveau visage de la ( PCF )… Diana Prince ! » Pour seule réponse, Maître Karine eût droit à un jet conjoint de canettes de bière et de rouleaux de papier toilette. Très embarrassé, le chat se tourna vers la championne. « Qu’est-ce qu’on fait ? » demanda-t-il à moitié déboussolé. « On improvise. » lui répondit la toute nouvelle tenante du titre. Elle le saisie par la queue et le balança contre Yajirobé en dehors du ring. Maître Karine retomba sur ces pattes, en grande partie parce que Yajirobé avait amorti sa chute. Diana Prince prit un air méchant et hurla : « Maintenant que j’ai la ceinture… Je n’ai plus besoin de jouer la comédie… Fini la Diana Prince cordiale et gentille que vous connaissiez… Vous allez découvrir mon vrai visage ! » Le public, totalement incrédule, s’immobilisa. « Et pas plus tard que maintenant, renchérit elle, je lance un défi à toutes les combattantes de la ( PCF ) …
Je remet mon titre en jeu immédiatement. Vous pouvez m’attaquer par groupe de sept simultanément … Oui… Vous avez bien entendu… Vous pouvez dès à présent m’affronter dans un match à sept contre une. Si je gagne, mon souhait est exaucé dans la foulée. Si je perds, le match continue entre vous six jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle championne…»
Ces quelques mots suffirent à insuffler une nouvelle énergie à la foule. Les membres du public saluèrent l’audace de la championne. Ils tapèrent aussi bien des pieds que des mains pour exprimer leur immense satisfaction. Et cette fois, c’était spontané. Ça venait du cœur. Diana Prince avait reconquis le cœur de la foule… En devenant Heel .
Fin ?