Chapitre 82
Le Chuck Super Sentai n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres de sa cible. De par la synchronisation des guerriers qui le composaient, l’harmonie qui s’en dégageait, il ne formait qu’un seul être, aux foulées régulières et puissantes. L’escadron parfaitement rodé s’envola et pris, sans heurt, la forme d’un serpent, d’un reptile bariolé se préparant à mordre l’ennemi aux allures de bovin. Celui-ci, du haut de ses cinq mètres, toujours secoué par ses rires caverneux, ne laissait paraître aucun signe d’inquiétude. Pourtant, un poing menaçant occupait maintenant tout son champs de vision, il n’avait plus le temps d’esquiver… mais de disparaître, oui ! L’attaque de Chuck n’avait pas fait mouche, cependant l’homme ne semblait pas le moins du monde désorienté. Il se retourna et ses camarades firent de même, se rangeant naturellement derrière lui, reformant la queue de l’animal. Face à eux se trouvait à nouveau le monstre cornu, yeux plissés de malice.
- Comme d’habitude, tu joues à cache-cache, tu n’as rien trouvé d’autre en 666 épisodes ? demanda le leader de la troupe, de sa voix roque et moqueuse, poitrail en avant et mains sur les hanches.
Méprisant, l’être ne répondit pas et se contenta d’exhiber avec satisfaction ses affreuses dents jaunes. Il se volatilisa alors… pour réapparaître à la gauche du groupe… puis se retrouva à droite… au-dessus… et continua ainsi son petit manège sans sembler se lasser.
- Voilà de quoi meubler 5 minutes ! fit remarquer le lucide Mirai Gohan, regard sérieux et profond mais sourire en coin.
- Alala, sacrés producteurs, ils ont trouvés la bonne formule, ces salopards… ajouta Yajirobé, dans son language habituel, subtil et fleuri.
- Tais-toi, ils pourraient nous entendre ! lui répondit une Marron autoritaire.
- Faudrait tenter quelque chose… Ca va paraître suspect si on fait rien, non ? se demandait Broly Jr, gêné.
- Ah ah ah ! Comme d’habitude, Chuck a la solution ! Gohan, montre leur ce que je t’ai appris à faire !
- Oh non, pas ça !
- Si, c’est un ordre ! Sinon je te fais écouter du Lara Fabian en boucle…
- Ca va, c’est pas si terrible.
-… en duo avec Céline Dion !
- Argh ! À vos ordres, chef !
Le métisse s’avança alors et fit face à la bête cornue. Il se tint le plus droit possible, menton légèrement relevé, avec une allure digne renforcée par l’aura dorée de super saiyen. Il saisit avec élégance sa cape de la main droite et, en un mouvement sec et maîtrisé, masqua totalement son corps avec celle-ci. La clameur de la foule, qui résonna quelques secondes, permit de comprendre qu’une technique peu commune venait d’être exécutée. Le public, choqué, regardait le centre de l’arène avec de grands yeux. Mais quelle prouesse avait bien pu réaliser Gohan ? Trunks de l’univers 18, bouche bée lui aussi, regardait la scène avec un air ahurit. Bizarrement, sa bouche commença à trembler, à se crisper. Elle semblait vouloir contenir quelque chose. Trunks se mit à trépigner, à gesticuler, puis… finit par lâcher un rire impossible à retenir plus longtemps.
- Arf ! Arf ! Arf ! Trop fort ! Mon pote, tu es battu à plate couture ! lança t-il au Gohan de son univers, qui devint alors rouge pivoine, ne sachant plus où se mettre.
Une grosse goutte de sueur coulait le long de sa joue et montrait tout son embarras. En effet, son alter ego à la cicatrice se tenait alors toujours dans sa posture pleine de dignité, cape sombre à la main mais… avait désormais le look de l’héroïne Candy, une belle perruque blonde sur la tête, deux jolies couettes attachées par des rubans roses et une robe froufroutée de la même couleur.
- Aïe aïe aïe, j’ai mal aux côtes à force de rire ! Ton Great saiyaman c’est la grande classe en comparaison ! ajouta Trunks, plié en deux, n’arrivant pas à s’en remettre.
- Ah ah ! Ca vous en bouche un coin, hein ? Ozotto a voulu faire le malin avec de la magie de pacotille mais nous on l’héritier d’Antonio Brachetti, le meilleur transformiste et illusionniste de tous les univers réunis ! cria Chuck, fier de son poulain. Allez, Gohan, continue !
Le métisse répéta alors l’opération, de plus en plus rapidement, un tourbillon de cape noire offrait aux spectateurs un défilée de déguisements en tous genres, allant de Zorro à Mario, en passant par Mickey. Même les membres de l’Univers 13 avaient laissé tomber leurs occupations, ils se tenaient désormais chacun derrière un pupitre, muni d’un bouton poussoir, et tentaient de deviner en premier en quoi se déguisait le pauvre Mirai Gohan. Le calvaire de ce dernier pris fin lorsque la créature cornue déclara :
- J’admets ma défaite, Gohan, tu es meilleur en tours de passe-passe que moi ! Mais…
- … ce n’était que la première manche ! compléta Yajirobé, bougon, qui connaissait cette réplique par cœur.
Ozotto disparut alors en un nuage de fumée.
- C’est déjà terminé ?! demanda Nekomajin. Dommage, j’aurais bien joué à « chat » avec lui !
- On t’a répété 10 fois que c’était « cache-cache » et pas « chat » lui répondit un Beelzebub désabusé.
- « Cache-cache », c’est quel genre d’animal ça ?!
- …
Le Chuck Super Sentai, nullement surpris par la tournure des événements, forma un cercle afin de discuter de la marche à suivre.
- Bon, qu’est-ce qu’on fait ? On se fait une pause café en attendant qu’il revienne en version Maous costaud de 20 mètres de haut ? demanda Yajirobé.
- Dis pas de bêtise, faut plutôt trouver un moyen d’ajouter de l’action, on a pas donné un seul coup depuis tout à l’heure et on va finir par se faire virer ! rétorqua Marron.
- Enlevez-moi mon collier spécial et je vais pouvoir péter un plomb, là ça va bouger ! proposa alors le fils de l’un des plus grands psychopathes de l’univers.
- Pourquoi pas… mais pas tout de suite ! Tu oublies qu’il faut tenir encore 10 minutes, on a pas le droit de le tuer avant ! Après, tu feras ce que tu voudras, entre deux épisodes on a quartier libre et on n’est plus soumis au contrat, c’est free-style ! rappela le patron de la troupe, l’expérimenté Chuck.
- Que fait-on, alors ?
- Bonne question, Gohan. Hum… laisse moi réfléchir... Il faut s’inspirer de ce qu’ils font dans les meilleurs séries de combat. Il nous faut une référence, marmonnait Chuck, plongé dans ses pensées.
- Dragon ball Z ? proposa Marron.
- Oui, très bonne idée ! En plus, on la connaît bien, on a joué nos propres rôles dedans à de nombreuses reprises ! C’était exactement ce qu’on avait vécu… mais avec des longueurs en plus ! se remémorait, presque nostalgique, celui qui se faisait appeler, autrefois, Satan.
- Vous vous rappelez de leur technique favorite pour rallonger les épisodes ? demanda Yajirobé. J’avoue, je me rappelle presque de que dalle, ça fait perpète que la série est terminée.
- Le bruit du vent entre chaque phrase ? tenta Marron.
- La création de personnages qui servent à rien ? répondit, à son tour, Broly Jr.
- Oui, mais il y avait encore mieux que ça ! Je l’ai sur le bout de la langue…
- Ok Gohan, on t’écoute ! dit Chuck sur un ton encourageant mais plein d’autorité.
- Ils… ils… les personnages racontaient leur vie… Plusieurs fois ! Oui, c’est ça ! se souvenait enfin le métisse, content d’avoir enfin trouvé.
- D’ailleurs, le pauvre acteur qui jouait Cell avait de sacrées tartines à répéter, râla avec compassion le brave Yajirobé.
- Et ben, on va faire pareil ! affirma haut et fort Chuck.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le chef de l’escadron sentai se planta, fier, au milieu de l’arène et, sans même avoir besoin de micro, annonça avec ses puissantes cordes vocales :
- Cher public, mes amis et moi avons décidés, en attendant qu’Ozotto revienne, de vous raconter notre histoire. Cela aidera à patienter et, en plus, nous pourrons en profiter pour corriger les nombreuses erreurs de ce gredin de Bansa !
Cette phrase ne fut accueillit que de façon mitigée, par quelques applaudissements de spectateurs curieux, mais aussi par un nombre non négligeable de sifflets.
- Alalala, la vérité effraie pas mal de monde, j’ai l’impression… Ils préfèrent souvent des histoires simples, édulcorées, sans rien qui dépasse et qui ne bouleverse surtout pas leurs habitudes. C’est pour cette raison que, par le passée, je mentais si souvent.
- C’est ça, c’est ça… trouves pas d’excuse ! osa répondre Yajirobé.
- Tu te rebelles ?! demanda Chuck, le regard noir.
- Euh… non, chef vénéré, je ne me permettrais pas !
- Faux-cul ! lui dit Marron.
- Fais pas le malin, Yajirobé, sinon c’est toi qui commence à raconter ta vie et je peux te dire qu’elle est pas glorieuse !
- Pfff…
- Je t’ai à l’œil ! Bon… Allez, Broly, c’est toi qui commence, ton histoire est spectaculaire, ça devrait plaire à la foule.
- Bien, chef !
L’athlétique jeune garçon s’envola alors vers le varga qui gardait le micro et lui demanda poliment de lui passer, ce qui fut fait. Il avait un charisme incroyable pour son âge et il était difficile de lui refuser quoi que ce soit. Le simple fait que son visage apparaisse sur les grands écrans du stade suffit à calmer la foule, désormais attentive. Il pu donc commencer son récit :
- Je suis le fils du saiyen légendaire, Broly !
- Ooooooooh ! fit le public, stupéfait.
- Mais, dans mon univers, il n’a jamais recroisé la route de Goku. le saiyen qui l’avait rendu fou par ses pleurs, à la maternité. Mon père est donc resté de nombreuses années avec l’équipement – collier et diadème – permettant de canaliser sa haine. Il faisait tout de même régulièrement des cauchemars, ce qui le réveillait en sursaut et le conduisait parfois à attaquer des planètes, par dizaines. Son impulsivité destructrice obligea même le kaioshin de l’est à intervenir, en 767, devant cette menace potentielle devenue bien réelle. Il sentit le fond bienveillant de Broly – ce qui n’avait pas été le cas chez Paragus, mon grand-père, éliminé sans hésitation - et donc ne le tua pas. De plus sa puissance pouvait être utile contre des monstres bien plus mal attentionnés. Son choix fut plutôt de l’accueillir dans le royaume des Dieux, le kaioshinkai, lieu le plus tranquille de l’univers et connu pour ses vertus apaisantes. Cela se confirma car, après plus de 7 années sur cette terre sacrée, Broly ne faisait plus de mauvais rêves, était devenu serein et positif. Il souriait même, parfois, ce qui ne lui arrivait jamais auparavant. Il vécu ainsi jusqu’à ce qu’un événement vienne tout perturber : le réveil de Buu ! Goku ayant succombé à une maladie cardiaque, 6 ans plus tôt, Gohan ayant perdu un bras lors de la terrible lutte contre les cyborgs et Vegeta n’étant plus de ce monde à cause de cette même guerre, la Terre était sans défense. Le kaioshin dû alors prendre un énorme risque, c’est à dire téléporter Broly sur notre belle planète bleue et, surtout, lui enlever son équipement canalisateur, afin qu’il puisse lutter à arme égale face au monstre élastique. Le combat fut titanesque, chaque attaque provoquait un tremblement de terre, une éruption volcanique ou un tsunami. Le monde était sans dessus-dessous, au bord de l’implosion, totalement déséquilibré par cette opposition frontale des deux plus grandes puissances de l’univers. La force de mon père croissait régulièrement, dès qu’il était en difficulté, ainsi il finit par dépasser celle de son ennemi et le réduisit en cendres. Mais cela n’était pas suffisant contre cette créature… Il ne restait de lui que de la vulgaire fumée, c’était pourtant bien assez pour lui permettre de se reconstituer ! Grâce à un plan machiavélique, il réussit même à absorber Gohan et à dominer un court instant Broly. Il ne réussit pas à le tuer, mon père transformé en saiyen légendaire étant insensible aux coups et presque immortel, mais il pu le propulser jusqu’à l’autre bout du système solaire, sur Pluton. Là, Broly fut secouru par Kibito, serviteur dévoué de Kaioshin, qui le ramena dans le monde des Dieux. Il y eu alors un changement stratégique : Kaioshin demanda au Kaioh du Nord de former mon père, afin que celui-ci ne se repose pas seulement sur sa puissance et puisse user de tactiques et techniques efficaces. Il décida également d’utiliser à nouveau le diadème et le collier, car il estimait que Broly était si puissant de naissance qu’un simple SSJ pouvait suffire à détruire Buu. Pas besoin de libérer toute son énergie, si c’était au détriment de sa lucidité. Quelques mois plus tard, le saiyen légendaire revint sur Terre, qui n’était plus qu’un champs de ruines, et défia le monstre rose – qui entre temps avait absorbé un grand nombre de guerriers, dont certains assoiffés de sang. Inutile alors d’essayer de le raisonner. Broly coupla le kaioken au SSJ, ce que personne n’avait réussi à faire avant lui, même le surdoué Goku, et fit disparaître Buu pour de bon. Dendé, le jeune namek, étant toujours vivant, les Dragonballs furent ensuite utilisées pour ressusciter tous les innocents tués par l’horrible monstre. Heureusement, Gohan n’avait auparavant jamais eu besoin de Shenron pour recouvrer la vie, il eu donc lui aussi le droit de revenir parmi les mortels. Mon père resta sur Terre et rencontra une belle humaine. Je fut le fruit de cet amour. Mais il n’y eu pas de happy end… Ce fut même l’inverse ! Ma mère, à la santé très fragile, ne résista pas à l’accouchement et mourra quelques heures après. Cela réveilla toute la folie et la haine de mon père - ça ne vous rappelle pas un film bien connu ? - son équipement inhibiteur fut désintégré et il en voulu au monde entier, à ce destin cruel, dont il devait se venger. J’avais le même déséquilibre en moi, la même faille mentale, depuis la naissance, et en côtoyant mon père je finis par devenir comme lui. Gohan, Satan et Marron se dressèrent contre nous. Je n’avais que 6 ans cependant, à moi seul, je pu les obliger à battre en retraite. Mais ils étaient courageux, s’entraînèrent sans relâche, jusqu’à ce qu’ils puissent m’enfermer, grâce à une version améliorée du Mafuba. Je fut conduit au kaioshinkai, où je suivi le même traitement que mon père. Celui-ci, désemparé, ne sachant que faire pour me retrouver, déprima, erra dans l’espace et finit par disparaitre. Une étoile venait de s’éteindre dans l’espace...
- Que c’est triste… lâcha une spectatrice en un sanglot.
Elle n’était pas la seule à être bouleversée, de nombreuses autres personnes du public laissaient échapper une larme.
Bra, la fière guerrière, n’en était pas là mais on l’a sentait tout de même sensible à cette histoire :
- Je n’aurais jamais imaginé que Broly puisse être attachant. Ce gamin a réussi ce tour de force ! Chapeau !
Même l’imperturbable Vegetto s’était laissé captiver par ce drame, par ce destin incroyable. Il avait cessé son numéro face à Gast Carcolh et daignait maintenant tourner la tête en direction de Broly Jr, une lueur dans le regard. Ses pupilles, soudain, allèrent dans une autre direction : un événement venait d’attirer l’attention de l’être fusionné.
- Ah ah ah ! Me revoilà ! fit une grosse voix, celle d’Ozotto, qui désormais mesurait plus de 20 mètres.
- Pile poil dans le bon timing, les producteurs sont au taquet ! remarqua Yajirobé. Tant pis, je ferai ma biographie dans un autre épisode.
- Si tu pouvais t’abstenir, ça ferait du bien à tout le monde… lui répondit Marron.
- Cette fois, on y va à fond ! cria Chuck.
Le Chuck Super Sentai se transforma à nouveau en souple serpent et ondula jusqu’au visage de l’hideuse créature. Au dernier moment, et l’espace d’un court instant, Marron et Yajirobé, qui formaient la queue, passèrent à l’avant de la formation et fouettèrent la joue de l’ennemi. Celui-ci, déséquilibré par l’attaque, faillit chuter en arrière.
- Oh oh oh ! Ca m’a presque fait mal, dit-il d’un ton surjoué.
Il répliqua par un coup de corne, qui coupa le reptile bariolé en deux. L’escadron reforma aussitôt l’animal et, cette fois, Yajirobé se placa aux avant-postes. De son sabre, chargé de l’aura de toute la troupe, il « mordit » la jambe gauche adverse, puis la jambe droite, de telle manière que le monstre s’écroula et se retrouva sur le dos. Chaque membre de la troupe saisit alors le sabre d’une main, en même temps, en une synchronisation stupéfiante, et ils le lancèrent de toutes leurs forces en direction d’Ozotto. Celui-ci fut transpercé de part en part, la lame pénétra son ventre et ressortit au niveau des lombaires. Mais, sous les yeux médusés du public, il pu tout de même se relever.
- Je… je suis blessé mais il en faut plus pour… pour me tuer ! Utilisez votre technique ultime, si… sinon vous ne pourrez jamais me vaincre ! affirma Ozotto, haletant.
- Tes désirs sont des ordres ! lui répondit Chuck.
Gohan se dégagea aussitôt du milieu de la formation et commença à préparer un makenkosappo, qui promettait d’être dévastateur. Les doigts du métisse crépitaient, dégageaient d’étranges éclairs bleutés. Les Picollo des univers 16 et 18 se rendirent tout de suite compte que la technique qu’ils avaient inventée avait été bien transformée et améliorée par leur cher Gohan. Mais jusqu’à quel point ? Pendant ce temps, Marron utilisait sa fantastique rapidité pour déconcentrer le bovin, lui tournait autour comme une abeille, le piquait de temps en temps. Son aura jaune virvoltait. La bête cornue ne savait plus ou donner de la tête et était pas loin de devenir folle. Chuck, quant à lui, concentrait sa force herculéenne, dans le tranchant de ses mains, entourées maintenant d’une lumière rouge. Yajirobé, mystérieusement, se tenait près de Gohan, près à intervenir. Il avait développé une aura verte, comme si la forêt dans laquelle il avait grandit s’exprimait à travers lui, calme mais tout de même inquiétante, sauvage. Au loin, toutes ces couleurs offraient un balai magnifique, ce qui ne manqua pas de lancer multiples débats caustiques dans la famille Cold, au sujet des meilleurs chorégraphes de leur univers, du plus beau style de danse ou des artificiers les plus doués. Mine de rien, cette famille avait la fibre artistique. Ils furent émerveillés par un éclair bleuté, tournant sur lui même, en spirales diaboliques. Mirai Gohan venait de délivrer son Makenkosappo. Celui-ci était bien plus rapide et électrique que l’original, il faisait un bruit d’un avion de chasse fondant à toute allure vers son objectif. Ozotto, malgré la gêne créée par Marron, s’en rendit compte et était prêt à s’écarter légèrement, suffisamment pour n’être que légèrement égratigné. C’était sans compter sur Yajirobé, yeux fermés, qui utilisa un dérivé du mafuba pour, d’un souffle, modifier la forme du makenkosappo. L’éclair se retrouva à la verticale et forma des ronds plus grands, de telle sorte qu’il pu totalement encercler le bovin. C’est alors que Chuck entra en action. Il frappa chaque cercle électrique, de part et d’autre, du tranchant de ses mains, afin qu’ils serrent le plus possible le monstre. Ozotto se retrouva ainsi bloqué, étouffé, le makenkosappo lui lacérant les entrailles. Gotenks tiqua, cela lui rappelait vaguement quelque chose. Le monstre à cornes se débattit quelques secondes, en vain, poussant des beuglements peu crédibles… Il ne fut bientôt plus qu’un tas de cendres, que le vent dispersa. Les cinq héros prirent la pause de la victoire, jambe droite tendue derrière eux, jambe gauche fléchie devant et poing droit levé vers le ciel.
- Par contre, au niveau posture, ils ont plus de goût que toi, ne pu s’empêcher de faire remarquer Trunks à son Gohan de l’Univers 18.
- Et voilà, fin de l’épisode ! déclara Chuck.
- Pfiou, on va pouvoir souffler un peu… se dit Yajirobé.
Pourtant, l’atmosphère n’était pas légère. Au contraire, elle semblait même s’alourdir, de seconde en seconde. Une chape de plomb recouvrit alors tout le stade. Goku, Vegeta, Vegetto et tous les autres combattants d’expérience sentirent la menace et se mirent sur leur garde, prêts à riposter. Progressivement, insidieusement, des nuages noires, sortis dont ne sait où, formaient un lugubre conglomérat aux sursauts électriques.
- J’ai déjà ressenti cela ! grogna Vegeta, entre ses dents serrées par la tension.
- Ca ne me rappelle pas un bon souvenir… pensèrent les deux Picollo.
- C’est… c’est comme contre Cell ! s’exclama Gohan de l’U16.
C’est à cet instant qu’un fin éclair rouge fendit le ciel, piqua vers le sol comme un aigle furieux, pour se loger… dans le flanc de Broly Jr.
- Tu es le plus dangereux, je dois t’éliminer en premier ! fit la voix caverneuse d’Ozotto
- L’épisode est terminé, on passe à la vrai vie ! Et, là, le pire peut arriver ! asséna Chuck.
- Il… il faut que l’on tienne jusqu’à demain matin, jusqu’à… jusqu’à la prochaine période de trêve… précisa Broly Jr, gravement touché mais pas au point d’être hors d’état de combattre.
De plus, un soigneur namek était déjà en train de courir vers lui, prêt à le secourir. Vegetto, bras croisés et visage fermé, ne ratait rien de la scène et pensait, avec une grande conviction :
- Ne meurs pas, petit, j’ai maintenant très envie de me battre contre toi. Tiens bon !
- Mesdames et Messieurs, je vous conseille de partir, pendant qu’il en est encore temps, la partie sérieuse commence maintenant ! cria le chef de la troupe à un public soudainement paralysé par l’angoisse.