Concours de fanfic

Vous retrouverez ici les différents événements et concours que vous auront préparé les animateurs. N'hésitez pas à participer, plus on est de fous, plus on rit !

Quel est le délai que vous souhaitez pour rendre vos textes ?

1 semaine ?
8
31%
10 jours ?
18
69%
 
Nombre total de votes : 26

Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar GLaDOS le Lun Mars 31, 2014 22:56

J'ai oublié de voter !!

Batroux : 3 points.
Niic : 1 point

Rapidement : les deux textes sont très bons, mais j'ai trouvé que celui de Batroux avait plus d'enjeux et il m'a donc un peu plus touché, voilà ! Viiiite !
Le Sacre
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« Un très bon style d'écriture. »
- Kouki -
« Mais elle est trop bien ta fic en fait. »
- Lamantin_Furtif -
« Et la lumière fut. »
- Omurah -
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Lamantin_Furtif le Mer Avr 02, 2014 21:20

Voilà, rendu, signé et tamponné.

Je me suis défoncé pour finir ce truc immense à temps, et le résultat est vaseux, mais j'ai bien rigolé.

Hâte de voir où les autres nous enmenneront ! :)
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Tierts le Jeu Avr 03, 2014 13:51

On avait jusqu'à mercredi ?

Je croyais qu'il fallait le rendre dimanche, je me suis grouillé pour rien ? xD
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Lamantin_Furtif le Jeu Avr 03, 2014 17:35

jusqu'à aujourd'hui, en fait :lol:
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar quent68 le Jeu Avr 03, 2014 17:52

Nouveau thème : "L'union Sacrée (le forum. Oui, c'est pas un thème de la liste, mais je m'en fous o/)"
Dernier délai pour le rendre + Votes : 31/03/2014
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Lamantin_Furtif le Jeu Avr 03, 2014 18:03

OMG

à force de lire les dates en américain, j'ai cru que c'était pour le 3

Putain, je suis vraiment un misérable abruti...
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar niicfromlozane le Jeu Avr 03, 2014 18:39

Merde.

J ai cru que j allais pouvoir concourir…

Edit: je posterai donc mon texte quand Ginji aura posté les "officiels", comme prévu.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Ginji le Jeu Avr 03, 2014 18:45

Yep, d'ailleurs, quelqu'un peut me dire c'est quoi le 31ème mois de l'année ?
Je lance ce soir. Je peux déjà vous dire que vu le nombre de textes reçus, c'est fini après ça.

i je dois vous donner une indication, le pluriel pour "texte reçu", c'était chaud.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Tierts le Jeu Avr 03, 2014 18:58

Ah d'accord.

Tu prends quand même le texte de Lamantin hein ? Si c'est le dernier, autant tout montrer et tant pis pour le retard, c'est pas important ^^
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Ginji le Jeu Avr 03, 2014 19:15

Bah ...
Lamantin, j'ai rien reçu, hein ... xD
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Lamantin_Furtif le Jeu Avr 03, 2014 19:54

Désolé, j'avais fail l'envoi... Même ça je le rate. :(

Bon, ce que je propose, pour être honnête, c'est que mon texte soit dans le lot (parce que j'ai galéré à le faire), mais non sélectionnable pour les votes. Parce que ce serait dégueu pour les autres. (je sais bien que personne ne le fait pour les points, mais le symbole est là)
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Ginji le Ven Avr 04, 2014 13:15

Résultat groupe 1 :
Participant 1 - niicfromlozane => 11 Pts
Participant 2 - Batroux => 17 Pts

Classement général groupe 1 :
42 Pts : niicfromlozane, Batroux,
30 Pts : Lamantin_Furtif,
8 Pts : Jak-Ich'an, Davebond 00S,
6 Pt : Nosferatu,

Classement général groupe 2 :
42 Pts : Tierts
19 Pts : San999
17 Pts : quent68,
6 Pts : kouki,

Nouvelle battle (et dernière) : "L'union Sacrée"

Participant 1 :
Spoiler
Avec le recul, je dirai que ce que j'ai ressenti ce jour-là fut l'équivalent d'un réveil brutal. Sans doutes parce que cette journée commença effectivement par un réveil brutal.


« Debout ! Alerte générale ! Tous les forumeurs à leur poste ! Réunion immédiate dans le salon ! »

Je me réveillai en sursaut, tombant presque de mon hamac. La voix de Google Bot sonnait toujours aussi étrange à mes oreilles, même après des années de présence sur L'Union Sacrée. On ne l'avait pas entendu depuis la fausse invasion de Gohan-fans du 1er avril 2013. et cette fois-ci, quelque chose dans l'ambiance m'indiquait qu'il ne s'agissait pas d'une plaisanterie bon enfant. Des pas de course pressés se firent entendre dans les couloirs des sujets des topics personnels, les membres sortaient les uns après les autres de leurs chambres en réponse à l'alerte générale.
Je n'étais que revenu de mon pèlerinage à 4Chan que la veille au soir, et avais fêté l'événement toute la soirée au bar du Chat... Ce fut donc la tête à moitié en compote et les yeux bouffis par le manque de sommeil que j'enfilai ma tenue de ninja. Un gargouillis se fit entendre à mes pieds, alors que je m'apprêtai à quitter ma loge à la course. Dayshi, mon ornithorynque offert le jour de mon arrivée sur le forum vint se lover contre ma jambe dans un vague baragouin affectueux. À la réflexion, le laisser là serait sans doutes une très mauvaise idée, si la menace était si sérieuse. Il serait probablement bien plus en sécurité dans l'enclos, auprès de ses camarades adultes d'une demi-tonne. Je saisis donc Dayshi à la hâte, contre ma poitrine, avant de m'élancer à la suite des autres retardataires, vers la salle commune du bâtiment.

Dans la salle, pas de rassemblement comme je l'avais escompté, à la place : Ginji, qui, perché sur une table au centre désignait avec de grands gestes le côté gauche de la pièce, celle en contact direct avec l'armurerie. Les bots en avaient extrait des râteliers d'armes issus de l'arsenal du forum : katanas, fusils, lances, pistolets, couteaux, masses... Mon visage pâlit à cette vue : on ne les avait à ma connaissance pas ressortis depuis... Oh, faites que ce ne soit pas ça, faites que ce ne soit as ça... J'empoignai un fusil adapté à ma taille, un katana solide tenable à deux mains, et une sélection de lames plus courtes avant de revenir au trot vers Ginji. Il ne prit même pas le temps de me saluer, et se contenta de le lancer un « Lamantin, avec les fanfiqueurs sur la muraille nord ! Vite ! » d'un ton impératif. J'eus la confirmation de mes craintes : le forum était attaqué. Et l'identité de l'assaillant se faisait de plus en plus précise à ma grande horreur.

À l'extérieur, je pris le temps de placer Dayshi dans la gigantesque arène creusée dans le sol qui servait d'enclos aux ornithorynques, avant de me poser, de rassembler mes esprits, et de me demander où pouvait bien se trouver cette foutue muraille nord. Ce fut seulement alors que je les vis : deux des plus puissants êtres à avoir jamais foulé le sol de l'Union Sacrée. Sous la grande statue de bronze représentant Goku et Vegeta engagés dans un duel épique, ils devisaient , plus graves que jamais. L'archi-Admin' RMR avait revêtu son armure de combat, sa longue cape blanche marquée du signe des démons flottait dans l'air, et, détail qui retint toute mon attention par ce qu'il supposait de danger pour nous tous : son Banisseur Noir battait sur ses flancs. L'arme suprême des administrateurs, un katana dont la lame sans reflet n'avait aucun tranchant, mais désintégrait purement et simplement toute personne qui l'effleurait. Il s'agissait d'une arme cérémonielle, destinée à punir les plus graves manquements à la sainte Charte, pas à la guerre. La figure à laquelle il s'adressait le dépassait, si ce n'était en grandeur, au moins en taille. La « Dragonne », gardienne ancestrale du Forum, créature vénérable venue de contrées lointaines et inhabitées pour élire domicile dans notre forteresse. Son corps écailleux de six mètres de long parvenait on ne sait comment à conserver une grâce mortelle toute particulière. Je parvins à capter quelques éclats de voix.

« ...Tu voudrais que je vous quitte au moment où vous avez le plus besoin de moi ? Tu te fous de moi ? Je suis des vôtres ! Et ces misérables vermisseaux à peine nés ne m'effraient pas.

La grande tête reptilienne n'avait cessé d’osciller de gauche à droite autours de la tête de l'administrateur qui ne manifestait pas la moindre gêne.

- Cesse cette comédie ! Tu sais très bien ce qu'il en est. Nous avons besoin de San ici pour tenir les ornithorynques et guider les recrues, et personne d'autre n'est capable de voler assez vite et longtemps. Il te connaît, il t'écoutera. Tu dois le faire. »

Foedinis le dévisagea un moment, puis se rendit finalement. Elle se dressa sur les pattes arrières, battit plusieurs fois des ailes, et finit par s'élever dans les airs avec majesté.

- Je reviendrai. Et vous feriez mieux d'être encore en vie à ce moment là.

Et un instant plus tard, elle s'éloignait au loin, par-dessus les murailles. Lorsque mon regard redescendit, ce fut pour rencontrer celui, gris, accusateur et impitoyable de l'admin'. Mon sang, déjà glacé par la simple vue du Banisseur, ne fit qu'un tour, et je n'eus soudainement plus aucun mal à me souvenir de l'emplacement de la muraille nord.

Les fanfiqueurs avaient étés réunis en une sorte d'escouade et disposée avec les fusils, des munitions et des objets à lancer sur les ennemis tentés d'escalader. L'endroit était l'un des plus fortifiés des contours du forum, mais il subirait l'assaut de plein fouet, et repousser une horde aussi nombreuse serait une gageure. Tierts, arborant avec fierté sa barde de Nihilien Légendaire, acquise de haute lutte, avait reçu le commandement. Bien que de très petite taille, il se dégageait de sa personne une aura d'autorité, que ses yeux rouge sang agrémentaient d'une subtile dose d'effroi. Le choix de ce leader en particulier me rassura sur les talents de stratège de l'équipe d'administration : non seulement il était puissant et sensé, mais les proportions inégalées de sa fic lui assuraient le respect de toute la communauté en tant que commandant. Toute la communauté à une exception près, cependant : Batroux, le fou rouge, celui qui osait défier RMR dans le blanc des yeux était parmi nous. Sa barbe et sa chevelure flamboyantes, combinées à sa stature de géant permettaient de l'identifier, même de loin. Lui ne respecterait pas d'autorité, mais j'avais malgré tout confiance en lui comme en chacun des membres.
Le moment était venu pour moi de contempler en face notre ennemi. Je saisis avec plus de force mon arme, puis, m'approchai lentement des créneaux, pour enfin contempler la horde.

C'était bien ce que j'avais craint, mais en bien pire. Elle s'étendait à perte de vue, des milliers d'assaillants sans pitié venus faire tomber un bastion de fans droits et purs, dont la seule existence était un anathème à leur vision dépravée des fandoms, une marée d'yeux délavés par des centaines d'heures sur call of duty, de mains frémissantes prêtes à se jeter sur tout ce qui porterait la mention « collector », et de bouches baveuses et tordues qui propageaient une parodie de language où les insultes tenaient lieu de mots, et les « lol » de ponctuation. Comment pouvait-on faire des fautes d'orthographe à l'oral ? À l'entente d'une voix nasillarde qui commit l'affront d'affirmer une supériorité de Naruto sur un super-sayen en combat singulier, je sentis une vague de juste colère me submerger, chassant la fatigue de mes muscles. Ils voulaient ce forum ? Ce serait le forum qui les aurait !

Le fusil chargé pesait lourd dans mes bras habitués aux légères armes ninjas. Conscient de l'importance capitale de notre mission, j'allai occuper une position à la gauche de Niic. Il avait remplacé sa guitare par un fusil à pompe, et ses crayons par les couteaux, mais même grimé en soldat, il restait le maître-écrivain que je connaissais. Ses yeux pétillants d'imagination, et cette face barbue souriante qui avait encore tant à m'enseigner sur l'art de la fic le rassurèrent suffisamment pour que je canalise la colère qui bouillait en moi à cet instant. La horde continuait d'avancer, torve et lente, hésitant à attaquer alors qu'elle avait effectué la marche forcée vers l'Union Sacrée avec tant de célérité. Plusieurs autres fiqueurs vinrent nous rejoindre, Quent, dont la vieille armure de chitine allait enfin se rentabiliser, se posa à ma gauche, et mit son sniper en joue.

L'attente fut longue et stressante jusqu'à ce que les ennemis soient finalement à portée. Chaque seconde fut efficacement utilisée pour équiper et répartir les conscrits sur la muraille, puis vint le moment inévitable où il faudrait frapper. L'ordre de Tierts claqua comme un coup de fouet, et le vacarme de nos armes s'enclenchant toutes en même temps couvrit au moins quelques instants les insultes de Batroux. La horde s'anima soudainement alors que les premiers d'entre eux s'effondraient, et elle fut secouée soudainement. Comme une onde, la frénésie s'empara d'eux, et ils se jetèrent à l'unisson sur nos défenses, sans faire preuve la moindre organisation. Je perdis alors toute notion du temps et des distances, seule comptait mon arme, ma cible, et le temps nécessaire à la recharger. Je dû rater plus des trois quarts de mes balles, mais la foule d'ennemis était tellement dense qu'une autre tête boutonneuse en écopait à la place. La marée n'arrêtait pas, et pour un mort, dix autres prenaient sa place. Ils furent contre les murs en un instant, et l'instant d'après, ils commencèrent à tenter l'escalade, à l'aide d'échelles improvisées ou de simples crampons. L'échec répété de cette stratégie ne semblait pas les décourager, ils remettaient les échelles que nous renversions en place et prenaient appui sur les corps de leurs camarades tombés pour monter plus haut et plus vite.

À notre droite immédiate se trouvait le groupe le plus courageux (ou fou) de tous : ceux qui devraient retenir l'ennemi le temps pour les autres de se replier dans les positions intérieures au cas où la porte serait détruite. Les débatteurs, sans le moindre doute la loge la plus martiale de tout le forum. Ils passaient le plus clair de leur temps à s'entraîner au combat dans une ambiance souvent tendue et à deviser sur les écrits saints, ce qui ne servait la plupart du temps que de prétexte à d'autres combats. Si la porte tombait (et elle le ferait, à ne pas en douter), toutes nos chances de survie reposeraient sur ces guerriers indisciplinés et violents auxquels je ne m'étais jamais fié.

À mon étonnement, nous lâchâmes avant la porte : à court de munitions d'armes lourdes, nous nous trouvâmes vite entourés de crétins invasifs. Les premiers à nous atteindre furent des fans de Naruto, imitant sans grand succès les arts ninjas dont j'avais peaufiné l'apprentissage toute ma vie. Leur capacité à atteindre les premiers le sommet des murailles fut à la fois leur fierté et leur déchéance : nous étions largement prêts lorsqu'ils commencèrent à se rassembler sur une de nos positions abandonnées, une contre-charge menée par Majin-Vegetto les fit rapidement retomber des remparts. Mais ils continuaient de grimper, et notre ligne de défense était brisée ; Tierts nous indiqua les points où leur nombre jouerait le moins, puis sauta dans la mêlée avec les autres. Le temps, l'espace et la fatige perdirent de leur sens alors que ma concentration augmentait, et seuls les mouvements de combat devenus des réflexes mobilisèrent mon attention : tailler, parer, trancher, esquiver, pas à gauche, feinte, taille, esquive, pas à droite, taille lourde dans le flanc, esquive, pas en arrière, pas en arrière, parade, esquive, pas en arrière, pas en arrière, pas en arrière... à force de reculer, je me retrouvai rapidement dos à dos avec Niic dont la machette, devenue floue par ses mouvements vifs laissait un sillon sanglant derrière elle. Plus question de fuir, à présent, et je dus me résoudre à aller à l'encontre de tout ce que mes préceptes de guerrier de l'ombre m'avaient appris : parer au lieu d'esquiver, encaisser au lieu de reculer.

L'onde de choc du coup de pancarte se répercuta dans tout mon bras, et faillit me faire lâcher mon sabre, mais je tins bon, et mon kunaï vint taillader le masque d'anonymous de mon nouvel adversaire. À peine capable de soulever mes armes, je me préparai à recevoir un énième assaillant, quand la silhouette de Tendou Boo passa devant moi à toute vitesse pour s'écraser dans la cour plusieurs mètres plus bas. À l'origine de la trajectoire, je le vis alors. Plus grand que les autres d'un mètre, il arborait une armure aux proportions grotesques qui attira immédiatement mon antipathie. Il décimait le groupe chargé de protéger le système d'ouverture des portes, impossible à reconnaître derrière un masque aux couleurs changeantes. Une telle puissance et aura ne laissait aucun doute ; les avertissements de San revinrent à ma mémoire, clairs au milieu du vacarme des combats : « N'affrontez surtout pas un ronrigyaku seul. Les vétérans sont les seuls à pouvoir se charger de tels adversaires. »

Le ronrigyaku s'apprêta à enclencher les commandes d'ouverture, mais se retourna au dernier moment à l'entente du cri qu'un colosse roux fou furieux poussai en se précipitant sur lui à toute allure.
« KAKAROTTOOOOOOO !!!! Cette fois-ci, je te défonce, enfoiré ! »

Et Bat, emporté par sa formidable inertie, envoya Kakarotto s'écraser avec lui en plein dans les panneaux de commande. Un lourd craquement s'en suivit, et la porte céda en même temps que Bat finissait d'assommer son ennemi. Tierts ordonna la retraite, et une main me tira hors loin de la muraille, profitant de la diversion crée par notre allié pour fuir.

Dans sa fureur irraisonnée, il nous offrit bien assez de temps pour un replis. Les assaillants supplémentaires reculaient, effarés face à la combativité hors-norme du vétéran, et ils ne se faisaient de toutes façons plus bien nombreux : les portes à présent grandes ouvertes constituaient une cible bien plus tentante et moins fastidieuse.

Priant pour que les débatteurs gardent un semblant de cohésion au moins le temps pour nous de rejoindre le Café, j'accélérai le pas dans la cours avec les autres fiqueurs en maugréant. Ce ne fut qu'une fois sur les marches du sujet que je me rendis compte que j'avais été le plus rapide du peloton, et que les autres, si ils me rejoignaient au trot, jetaient des coups d’œils admiratifs aux portes. Car les portes, même brisées, n'avaient pas encore été franchies. Les débatteurs, étirés en un front de faible épaisseur, encaissaient l'assaut de plein fouet, mais ne cédaient pas un pouce de terrain à leurs ennemis. En fait, il avançaient même. Ils portaient tous une arme à chaque main, pour améliorer leur dangerosité au mépris de leur propre survie, mais les malheureux qui passaient à portée de leurs lames n'avaient de toutes façons pas le temps de placer le moindre coup, tant la précision et l'adresse de nos combattants était grande. Pendant un temps, j'avais comparé nos débatteurs aux tribus de kikoos les plus violentes, voire aux Ronrigyakus, mais je comprenais maintenant l'étendue de mon erreur : J'avais confondu la hache d'un bûcheron et celle d'un guerrier.
On voyait clairement se distinguer San qui tenait une position centrale parmi eux (c'était ce qui pouvait le mieux le rapprocher d'un chef parmi ces combattants farouchement indépendants), via le halo de flammes violettes qui irradiait de son corps. Pas besoin d'armes pour lui : il embrasait ses ennemis d'un simple toucher, et propageait la panique dans leurs rangs. L'arrivée coordonnée de trois Ronrigyaku sur leurs rangs me donna des sueurs froides, mais ils les gérèrent avec brio : se concentrant à trois contre un pour les affaiblir en virevoltant tout autours tout en les lacérant au passage, ils attendaient le concours de San, capable d'achever ces monstres avec sobriété. Le dernier n'eut même pas cet honneur : sans doutes fatigué par le temps que mettait San à naviguer dans la masse d'adversaires, Franky exécuta le Ronrigyaku qui l'occupait d'un seul horizon de son épée, après qu'un saut phénoménal l'ait mis à la hauteur de la créature. Un murmure s'éleva parmi les fiqueurs qui se sentaient à la fois rassurés et inutiles.

Arrêté sur les marches, j'en venais à me demander si nous aurions seulement besoin de faire quoi que ce soit. Si la fureur et la force des membres qui se tenaient sur les portes ne viendraient pas à bout de la horde à eux tout seuls. Soudain, le malaise qui ne m'avait pas quitté depuis le début de la bataille sans que je parvienne à savoir pourquoi prit forme dans mon esprit. Depuis le début, nous n'avions pas aperçu les plus terribles de nos adversaires. Des centaines de gamins braillards avaient attaqué, et continuaient encore de s'écraser comme des mouches sur nos défenses, mais je savais avoir aperçu des trolls, dans leurs rangs, depuis la muraille, et pas un seul ne s'était encore manifesté.
Les trolls étaient dangereux, mais gérables, pour peu que l'on soit suffisamment nombreux et préparés. Leur peau épaisse couplée à leur constitution phénoménale forçait à déployer une certaine quantité de ressources pour les tenir, mais rien qui ne nécessite des interventions aussi lourdes que pour la suppression d'un Ronrigaku. Ils se déplaçaient généralement seuls, et lançaient parfois des attaques isolées sur un forum avant de se replier rapidement pour laisser leurs blessures se régénérer, causant rarement plus que de faibles dégâts matériels.

Mais ce n'était là que la règle pour des trolls seuls. Il arrivait exceptionnellement qu'ils se réunissent pour attaquer en masse, et là... J'avais déjà, au cours de mes errances, pu constater les dégâts effroyables qu'ils avaient pu causer à un forum de Beliebers, même les cendres et les ruines avaient été profanées. Il était pratiquement impossible de résister à de tels assauts, combinaisons mortelles de brutalité et de ruses vicieuses.



Ce fut ce que je craignais : une douzaine de trolls (heureusement petits et faibles, rien à voir avec les spécimens de plus de neuf mètres de haut que j'avais pu observer sur 4chan) percutèrent soudainement les lignes des débatteurs, et ce fut la débâcle. Il était impossible de supprimer instantanément ces créatures, et le style si rapide de nos protecteurs s'avérait affreusement inadapté aux nouveaux arrivants. San parvint à en incinérer un sur place, Dragon-Z (je crois du moins que c'était lui), enfonça son cimeterre profondément dans l’œil d'un autre avant d'être fauché, et la ligne se disloqua. La terreur remplaçant notre fascination, nous rejoignîmes rapidement le Café, et nous tînmes prêts à en fermer les portes dès que les nôtres les auraient passées. La silhouette menue et rendue floue par la vitesse de Tinky quitta le Café pour se diriger à toute vitesse vers les les portes, rejointe par un RMR jaillit de nulle part. Ils tentaient de donner leur chance aux débatteurs, mais beaucoup d'entre eux étaient trop enragés pour tenter la fuite, et se regroupèrent à leurs côtés pour continuer le combat. Les garnisons des murailles est et nord-est, menées par Antarka courraient elles aussi pour nous rejoindre, et y parvinrent juste à temps : les derniers débatteurs venaient de tomber, et les coups de banisseur de RMR ne suffisaient même plus à contrer l'afflux d'ennemis. Tinky ayant déjà désengagé depuis un moment, seul l'archi-admin se dressait encore entre le café et la foule qu'il ne pouvait occuper seul.



« Fermez les portes !! Il se débrouillera. Vite, avant qu'ils ne passent ! »

L'ordre avait émané de Tinky, la plus gradée des gens encore présents, et le fait qu'un vétéran aussi ancien qu'Antarka se charge le premier d'exécuter l'ordre finit par convaincre les membres de laisser l'administrateur à son sort. Les immenses panneaux de bois se fermèrent juste devant le nez des premiers à arriver, et des chocs répétés de l'autre côté nous assurèrent que tout cela n'était pas un mauvais rêve. Les membres s'affalèrent d'un coup épuisés tant physiquement que mentalement. Assis à même le sol, tentant de reprendre leurs esprits, de retrouver un peu de calme dans cette journée de folie.

Ce fut en parcourant la salle du regard que je remarquai enfin que plusieurs fiqueurs manquaient à l'appel. Nostfratu, aussi blafard qu'à l'accoutumée, dévoila ses dents pointues dans un sourire gêné lorsque je l'interrogeai.

« Kouki et GLaDOS? J'en sais foutre rien, mon vieux ! Ils on dû se faire avoir sur la muraille, non ?

- Si oui, ils étaient discrets, je ne les ai pas vu. En Kouki est du genre à se faire remarquer, tu sais.... Répondis-je


Tinky commençait à nous répartir sur les hauteurs, pour repousser ceux qui tenteraient de grimper en comprenant à quel point les portes étaient épaisses. Nous nous enquîmes de la localisation des absents, sans succès, jusqu'à ce que Kira surenchérisse en m'interrogeant sur l'absence de Lyne. Les gens s'éparpillaient aux quatre coins du bâtiment, et personne ne savait où les trouver. Tinky n'en savait pas plus que les autres, et m'envoya vers la réserve, pour le ravitaillement.

Ce fut donc avec un certain malaise que je finis par atteindre le lieu dit, et à rassembler ce que je trouvai d'armes et de munissions pour les amener aux tireurs sur les fenêtres. Omurah s'y trouvait déjà et venait de finir de bourrer un sac de munitions, la large estafilade qui lui barrait la droite du corps ne l'empêchait pas de se presser dans la tâche. Déterminer à tenter toutes mes chances,e t poussé par la curiosité, je m'enquis une dernière fois.

- Dis, Omurah, tu saurais pas où est Kouki ? Ça fait un moment que je le cherche et il n'était pas sur la muraille. Pareil pour GlaDOS.

Il me regarda l'air pensif pendant quelques secondes, puis tira une moue peu assurée. Il ouvrit la bouche pour formuler une réponse sans doutes négative, mais n'eut pas le temps d'articuler son commentaire. ButterflyAway ventait d'entrer dans la pièce, et lui coupa la parole.

- Ouais, je les ai vu. Ils sont toujours dans le Chat, ils ont offert un tir de couverture sur la muraille est pendant un moment, là d'où ils étaient, mais ils sont tombés à court de munitions. Ça risque de se passer mal pour eux...

Il y eut comme un blocage dans mon cerveau. Un plan incroyablement idiot, aléatoire et dangereux se dessina dans mon esprit.

Le Forum était placé sur une position naturellement pentue, dont le sommet était occupé par le Salon, et la position la plus basse par la muraille Est. Sur la pente se situait le petit bâtiment à moitié souterrain du Chat, où il faisait bon se retrouver le soir. Du haut de son toit, on avait une vue en hauteur imprenable sur la muraille est, pas étonnant que ces deux-là en aient profité pour arroser les autres guignols d'un peu de plomb. Mais le bâtiment était aussi et surtout bien plus petit et facilement attaquable que les autres. Sans munitions, ils ne tiendraient pas une minute.

Quelques secondes d'hésitation plus tard, et j'étais lancé. Sans prendre compte des cris de surprise et de reproches de mes compagnons, je saisis un sac de munitions, un lance-roquette, une munition pour l'utiliser, et courus vers la façade ouest du café à l'étage. Je semai rapidement mes poursuivants, et m'approchai d'une fenêtre avec le bazooka chargé dans les mains. L'arène des ornithorynques se trouvait en contrebas, ils étaient paniqués et piaffaient d'impatience dans cette agitation. En amont, se trouvait la réserve d'eau censée leur prodiguer le nécessaire pour nager et boire à leur guise...
Je n'avais pas souvent tiré avec une de ces armes, mais je parvins tout de même à toucher le pied que je désirai, et le château d'eau s'effondra juste au-dessus de l'enclos avec un craquement de bois. Plus le temps de tergiverser, je distinguai à peine San se débattant avec une poignée d'autres rescapés, dans une vaine tentative d'atteindre l'enclos qui devait à présent lui sembler son ultime chance de salut face à la horde qui avait pris position des lieux.


L'enclos viendrait à lui. Alors que le niveau d'eau montait brusquement, je me jetai du haute de la fenêtre de tout l'élan que la pièce m'avait donné, visant soigneusement l'un des plus gros ornithorynques du troupeau. Je vécu le vol plané au ralenti, le cœur battant, partagé entre l'excitation et la peur...

J'atterris finalement sur celui que j'avais visé : Un énorme mâle de près de huit cent kilos, aussi âgé que le forum lui-même. Une telle monture me permettrai à coup sûr de renverser même une muraille vivante de trolls. L'eau amortit ma chute sur son dos, et, nageant, il ne se rendit qu'à peine compte de ma présence, je parvins à le diriger vaguement vers l'ouest, dans la direction du Chat, et, l'eau atteignant le niveau du sol, il se rua droit devant, alors que ses camarades s'éloignaient dans toutes les directions en crachant les flots d'acides sur les importuns qui se dispersèrent rapidement sous la panique. Le sac de munitions pesait lourd sur les épaules, comme un témoin de ma victoire.

Je lâchai le monstre dès qu'il passa près du Chat, et me ruai vers le petit bâtiment. Le buste de GLaDOS apparut à une fenêtre, me faisant signe, et je sprintai dans sa direction. Une demie-douzaine de silhouettes convergèrent sur moi, mais je parvins à sauter jusqu'à la fenêtre et à agripper ses bras juste à temps. Alors qu'on me hissai en hauteur, je félicitai mes talents de ninja.

Lyne, Kouki, et GLaDOS s'y trouvaient bien, avec Kvothe, le barman qui semblait habiter ici. Une série de remerciements et d'accolades m'accueillirent, et le sac fut rapidement dépouillé de son contenu et distribué entre les membres. L'impressionnante collection de cocktails Molotov sur le comptoir donnait une bonne indication sur la détermination de Kvothe à conserver l'endroit intact. Il s' en trouvait de très rares et coûteux ! Lyne me tendit un fusil chargé par ses soins, GLaDOS m'indiqua l'endroit idéal où me placer et m'adressa des menaces imagées en cas de gaspillage de balles, ce sur quoi Kouki parvint à placer immédiatement un jeu de mot idiot ; Kvothe, lui, restait muet. L'équipe au grand complet. Ce fut le sourire au lèvres que je montai sur le toit pour y tenir aussi longtemps que faire se pourrait.


Je pus assister à toute la bataille d'ici : l'armée ennemie ne s'intéressa par chance à notre position que par petits groupes, sans doutes découragée tant par les coups de feu que par les bombes incendiaires artisanales dont nous gratifiions les envahisseurs trop invasifs.
Décidant rapidement de conserver nos balles pour les cibles primordiales (et c'était alors le rôle de GLaDOS, la meilleure tireuse de s'en charger), nous nous trouvâmes rapidement dans une situation semi-contemplative, nous contentant d'attirer du monde ne notre côté ou décharger les autres fronts. Nous ne ratâmes rien de la suite des combats : Que ce soit la percée des Métis-Sayens , menés par Teen qui avaient finalement nettoyés les sous-sols, et qui, sortant par le Salon, dynamitèrent son entrée pour en interdire l'accès aux envahisseurs, sans pour autant avoir à défendre ce site si inconfortable. Ils rejoignirent San dans le sujet Fanfictions, où celui-ci avait réussi à trouver refuge et à abriter les ornithorynques grâce à la diversion causée par les mêmes mammifères ; la chute de Batroux, qui finit par s'effondrer après avoir baladé ses poursuivant à travers les toits et les coursives du forum pendant presque trois heures ; les nids de résistance dont RMR avait pris la responsabilité, et qui parvinrent à tenir jusqu'au bout, malgré tout l'acharnement dont ils furent les victimes...


Et enfin, nous vîmes, à la nuit tombée la fin de ce délire. L'union Sacrée avait indéniablement tenu le choc, les forces de nos assaillants s'étaient tant réduites qu'ils ne pouvaient plus à présent espérer de victoire, même sans le désavantage du terrain, mais il restaient dans la cours, et nous dans nos bâtiments, trop las pour sortir ou fuir. Lyne et moi regardions le champ de bataille en silence, Kouki laissait toujours échapper une plaisanterie de temps en temps pour nous remonter le moral, mais était aussi effondré et fatigué que nous, et seule GLaDOS ne montrait pas de signes de faiblesse, toujours aussi droite et forte, ses yeux perçants à l’affût de la moindre menace. Et ce fut son relâchement qui nous indiqua que quelque chose se passait.

La Dragonne était de retours, mais pas seule. Un renfort l'accompagnait, et pas des moindres. Une véritable légende de l'internet. Les misérables qui nous avaient tant assaillit tremblaient d'une peur respectueuse à sa simple vue, et on pouvait clairement voir au mouvement de recul de l'armée assaillante l'effet qu'il avait sur leurs troupes. Je saisis une paire de jumelles, et je fus fixé.

C'était une gigantesque plate-forme volante, entre la soucoupe volante et le porte-avion, qui transportait notre allié providentiel. Elle faisait à elle seule presque la surface du forum. Dès que le rebord arriva à une trentaine de mètres au-dessus du Café, Le nouvel arrivant sauta directement de la plate-forme sur le sol, devant le sujet, suivit par une dizaine d'individus qui suivirent le même chemin. Il fallait une force monstrueuse pour faire cela... Je parvins d'abord à passer rapidement sur les suivants, et y reconnus des visages familiers : des êtres surpuissants dont j'avais pu trouver, au cours de mes pérégrinations, quelques unes des œuvres sublimes qu'ils avaient légué au net. « Piratesourcil », « Bêta », je passai ma main sur ma bouche pour retenir un cri devant la vue du dernier, « Asura ». Le plus grand et illustre d'entre tous les avait quitté depuis longtemps, mais même son ombre illustre n'aurait su effacer le présence de celui qui les menait.


Un Banisseur Noir pendait à sa taille, ne rendant que plus sérieuse la menace de ses yeux verts brillants. Il lui suffit d'un mot pour que les fous qui avaient osé nous attaquer prennent leurs jambes à leur cou. D'un pas calme et assuré, alors que les dessinateurs d'élite qui l'accompagnaient exterminaient avec aisance les derniers maraudeurs trop obstinés pour fuir. RMR était sortit de l'un de son bunker de fortune, le corps inconscient d'un membre dans les bras, et fixait d'un air sévère la légende qui s'avançait vers lui. Je ne pus que difficilement lire sur les lèvres, à cette distances, mais je saisis au moins la première phrase que le visage de pierre de notre administrateur articula.

« Tu es en retard, Salagir. »

Et seulement alors, je fermai les yeux, rassuré sur l'avenir. L'union Sacrée tenait toujours bon, et elle tiendrait pour l'éternité, foyer sûr et accueillant dans les ténèbres d'internet.



Participant 2 :
Spoiler
Vous pouvez poser la question à n’importe qui. Tous le monde vous dira qu’il s’en souvient parfaitement, il vous dira aussi ce qu’il faisait à ce moment précis. Certains l’appellent le cataclysme, d’autres le qualifient de big bang. Au final, ils n’en ont que des souvenirs, rien de plus.
Il lui faudrait davantage pour disparaitre. Cette communauté est promise à un long avenir. Elle se faisait appeler l’union sacrée.

Les meilleurs guerriers de l’univers n’étaient plus vivants depuis plusieurs années. Goku, Végéta, Gohan, Piccolo, pour ne citer qu’eux, ils n’étaient pas immortels et avaient rejoints le paradis, définitivement. Les dieux avaient assurés que l’univers ne courrait plus aucun danger. Sélectionnés au préalable par ces anciens guerriers élevés au rang de légendes, les membres de l’union sacrée étaient protégés dans un sanctuaire, que seuls eux-mêmes pouvaient décider du droit d’entrée.

Néanmoins, ils ont été beaucoup à s’introduire dans ce lieu si particulier. Si la plupart des nouveaux pénètrent ici avec un profond respect, d'autres personnes arrivent avec des intentions plus sombres. A la manière d’un cheval de troie, les plus téméraires d’entre eux ont tenté de se montrer supérieurs aux forces en présence. L’un des plus connus s’en ai mordu les doigts, aussi ingénieux fut-il. Il était capable de dédoubler sa personnalité, au point de feindre tous les membres qu’il était deux personnes différentes.

Le combat fut long, mais la mascarade se dévoila un jour. Une performance en partie dûe à l’un des membres les plus reconnus. Il avait l’apparence de Piccolo, presque trait pour trait, et sa capacité de réflexion était sa force majeure.

-Peu importe le nombre de noms que tu as utilisé ici, tu ne commettras plus aucun crime. Je te bannis de ce lieu à tout jamais !

La sentence fut prononcée. Entouré d’une dizaine de personnes, le coupable ne pouvait plus rien faire, si ce n’est attendre son exécution. Parmi le groupe placé en cercle dans la pièce, on pouvait apercevoir une grande femme blonde, un autre Namek, un jeune garçon aux cheveux très clairs, un impressionnant mutant mi femme, mi phoenix, ou encore un grand cyborg tacheté. Il y en avait beaucoup plus, de morphologies diverses et variées. Cependant, leur rassemblement n’était pas nécessaire, le futur banni étant déjà neutralisé. Les individus chargèrent leur ki, et en quelques secondes, l’adversaire éphémère fut désintégré.

Mis à part ce genre de péripéties, plutôt rares, la vie dans le sanctuaire de l’union sacrée était relativement tranquille. Les membres avaient acquis suffisamment de maturité pour ne pas se quereller à la moindre occasion. En dehors de leur habitat, ils pouvaient se déplacer librement, sans encombre, à travers les différentes sections. Il régnait vraiment une bonne ambiance, et on ne voyait pas ce qui pourrait stopper cela.


Participant 3 :
Spoiler
Le brouhaha était presque constant, comme d'habitude, quand Monsieur Agad fit son entrée dans la classe. Cependant, il suffit qu'il aille s'installer à son bureau, son regard sombre fixé sur les élèves, pour que ceux-ci se calment progressivement et prennent chacun leur place. La deuxième sonnerie n'ayant pas encore retentit, il prit le temps d'attendre que tout le monde se soit tut et que l'attention de chaque étudiant soit focalisée sur lui. Enfin, les cinquante étudiants étaient à leurs places, et calmes, ils allaient pouvoir commencer.

« Bonjour les enfants.
- Bonjour Monsieur. »

Les phrases rituelles, elles n'avaient pas changé depuis plusieurs dizaines d'années, c'était toujours ainsi que l'on saluait le professeur en France. Agad sourit et le tableau derrière lui s'illumina lentement, des lettres noires s'affichant progressivement pour dévoiler le sujet du jour.

L'UNION SACRÉE.

Sur les tables, les tablettes tactiles s'allumèrent à leurs tours, illuminant les visages poupins d'une douce lumière bleue. Agad n'eut pas longtemps à attendre avant de voir apparaître les premiers sourires et d'entendre les premiers murmures moqueurs.

« Je sais, cela paraît vieillot pour vous mais à l'époque c'était ainsi que les forums étaient présentés sur Internet. Quelqu'un peut me dire de quel époque je parle ? »

Les enfants plongèrent dans leur tablette, fouillant dans les archives reconstituées de l'Internet de l'époque. Ils ne devraient pas prendre trop de temps avant de trouver la date de création. Mais bien sûr, Agad allait leur laisser un peu plus de temps pour qu'ils puissent se familiariser avec la navigation de l'époque. Heureusement, les élèves étaient suffisamment curieux pour qu'un silence religieux règne pendant quelques minutes. Silence que le professeur fut bien obligé de rompre lui-même.

« Alors, quelqu'un peut me répondre ? Oui, Julia ?
- 2004, Monsieur ?
- Très bien, 2004, répondit-il alors que la date s'affichait sur l'écran. Nous sommes donc au début du XXIème siècle. Seulement quelques dizaines d'années après la création d'Internet, et à l'époque où il commence à se démocratiser »

De nouveaux murmures, qu'il calma d'un geste calme de la main. Il comprenait l'excitation de ses étudiants : c'était la première fois qu'ils remontaient aussi loin dans l'histoire de l'Internet, à l'exception du cours sur sa création bien sûr.

« Quelqu'un peut me dire quel est ce site ?
- C'est un forum, Monsieur.
- Très bien, Martin. Son thème ?
- Dragon Ball.
- Excellent, qu'est-ce que "Dragon Ball" ? »

Cette fois, il y eu quelques instants d'hésitation, qui firent sourire le professeur pendant qu'il tapotait sur le tableau pour y faire apparaître le nom « Dragon Ball » ainsi qu'une image d'un immense reptile aux écailles vertes, dont le corps sinueux enserrait sept boules à la couleur orangé. Un des élèves finit par lever timidement la main.

« Un manga, d'Akira Toriyama.
- C'est vrai, mais j'espérais que vous puissiez m'en dire plus. Vous n'étudiez pas les œuvres de bande-dessiné de la fin du XXème siècle, cette année ?
- Si, Monsieur. Mais c'est "One Piece" cette année.
- Ah oui, excusez-moi les enfants. Mais vous avez dû en parler, tout de même ? Non ? Julia, oui ?
- C'est un manga qui a commencé en 1984 et qui s'est terminé en 1995, mais qui a connu plusieurs adaptations en dessins-animés dont la dernière est sortie en 2045. C'est aussi l'un des manga qui a permit, selon les analystes, la percée de la bande-dessinée japonaise en occident, notamment via l'adaptation animée "Dragon Ball Z" qui a connue un grand succès aux Etats-Unis et en Europe. »

Agad sourit doucement, tout en félicitant la jeune fille. Il s'abstint tout de même de lui faire remarquer qu'elle avait cité absolument toutes les informations utiles, mais sans évoquer une seule fois de quoi parlait cette œuvre.

« Très bien, qui peut me dire maintenant quelle est la particularité de ce site ? Attendez, je vais vous donner l'occasion de voir une version plus récente du même site. »

Encore une fois, il leur laissa un peu de temps pour naviguer sur le site, la lumière bleue devenant progressivement orange alors que leurs tablettes affichaient maintenant la deuxième version standard de l'Union Sacrée.

« Monsieur ? C'est un forum créé pour accueillir les communautés de plusieurs sites consacrés à Dragon Ball différents.
- Exactement, quelqu'un peut me dire ce qui a amené à sa création ? »

Les cinquante têtes replongèrent aussitôt vers les écran, mais Agad les interrompit en se relevant.

« Vous ne trouverez pas sur le site, je vais vous expliquer, écoutez bien, vous pouvez éteindre vos écrans. »

Comme ils obéissaient calmement, le professeur vint s'installer devant le tableau et commença.

« En 2004, nous sommes au cœur de la période d'extension d'Internet, les sites commencent à se multiplier à grande vitesse depuis la fin des années 90. Aux Etats-Unis et en Europe, on constata l'apparition des "fansites", ce sont des sites internets entièrement consacrés à une œuvre en particulier ou une série d’œuvres. Comme les manga sont apparus récemment en Occident, notamment en France, et que leur popularité ne cesse d'augmenter, les sites consacrés à ces œuvres sont nombreux et celle d'Akira Toriyama est parmi les plus populaires. »

Sur le tableau blanc apparurent plusieurs noms que les élèves reconnurent aussitôt, pour les avoir lu à peine dix minutes plus tôt sur le panneau d'affichage du site étudié.

« En France, on distingue "Au cœur de Dragon Ball", "L'univers de Dragon Ball GT" ou encore "Dragon Ball France". Tous se battent à l'époque pour s'attirer les louanges et les lecteurs français, qui sont sans cesse tiraillés entre eux. Mais ils ne sont pas les seuls. D'autres manga ont à l'époque une communauté de fan très importante, comme "Naruto" ou "One Piece" pour ne citer que les plus nombreuses. Toutes ces communautés croissent lentement sur Internet, et les rencontres se font de plus en plus régulières. Les tensions ne peuvent que monter, progressivement, comme l'indique les documents 1 et 2. »

« 
nan mais arrete, dragon ball ca cest un vrai manga. Pas comme les copie nuls comme naruto ou one piece. C'était mieux avant.
 »
Message de songoku974, le 2 juillet 2004 sur fan-de-naruto.com.

« 
Faut pas déconner, Dragon Ball c'est sympa mais c'est vieux comme le monde, les intrigue ont évolué depuis et One Piece est clairement supérieure. Alors rentre chez toi mon vieux.
 »
Message de Luffy13, le 14 août 2004 sur lunionsacre.net

Agad laissa les enfants lire les deux documents et prendre conscience de ce qu'ils impliquaient avant de reprendre son cours, d'un ton qui devenait plus grave.

« Durant plus d'un an, les tensions montent entre les différentes communautés, chacune cherchant à démontrer sa supériorité et son influence sur l'Internet français. Le 15 septembre 2004, alors que le territorialisme a atteint un pic sur tous les fansites français, l'inévitable finit par arriver : la Première Guerre de l'Internet français est déclarée. »

L'écran afficha lentement les noms des administrateurs des trois sites précédemment mentionnés.

« Face à l'adversité, la communauté Dragon Ball ne peut plus se mettre de rester divisée. Pour beaucoup, dont l'Administrateur Fabrice, l'union est une obligation. Et en réaction directe à la déclaration de guerre, l'Union Sacrée est fondée le 22 septembre 2004. Voici un extrait du premier message laissé sur le forum, par l'Administrateur Fabrice. »

« 
Dans la guerre qui s'engage, la communauté Dragon Ball aura pour elle le droit, dont les sites, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l'éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fans, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi collective. *
 »
Message de l'Administrateur Fabrice, 22 Septembre 2004 sur lunionsacre.net.

Agad revint lentement s'asseoir sur le bureau, sans cesser de regarder ses élèves. Il leur laissait le temps de regarder les différentes citations, de les assimiler, et de comprendre ce que tous ses documents impliquaient. Il fallait qu'ils comprennent la notion de guerre sur Internet, même si cela faisait plusieurs dizaines d'années qu'il n'y en avait pas eu. Tout cela devait leur sembler bien lointain à présent, mais c'était son travail de leur faire comprendre et appréhender ce genre de notion.

« Au prochain cours, nous allons étudier plus en profondeur la notion de Guerre Totale, mais est-ce que quelqu'un pourrait me donner une petite idée avant ? »

Il ne s'attendait pas à une réponse. Évidemment, comment pourraient-ils avoir la moindre idée de ce que cela pouvait représenter. Cependant, il était bon de les laisser réfléchir quelques secondes. Agad attendit donc un peu, le temps de voir les moins attentifs se tourner vers leurs voisins. Aussitôt, il reprit la parole pour les empêcher de se disperser.

« Cela signifie que toutes les ressources de chacun de ses sites internets étaient mobilisées pour l'effort de guerre. Chaque membre en état de se battre et de participer était mobilisé, le front se trouvant justement sur ce forum nouvellement créé qu'était l'Union Sacrée. Chaque sous-forum, chaque topic, chaque message posté durant plusieurs années était entièrement consacré à ces combats. »

Le professeur sourit en observant les airs impressionnés de certains élèves, les quelques uns qui suivaient le cours avec un réel intérêt. Les autres n'étaient là que pour s'assurer de leurs notes futures, ou simplement parce qu'ils y étaient forcés. Dans tous les cas, il était encore temps de les intéresser. Agad fit baisser le ton de sa voix, pour les forcer à plus d'attention.

« La Guerre va durer près de cinq ans. Cinq années de guerre totale. Durant lesquelles tous les membres inscrits se battaient pour le forum, sans distinction d'opinion politique ou artistique. Mais même pour les plus motivés des membres, vous pouvez imaginez ce que cela peut provoquer chez des gens lambda. »

Agad se releva, reprenant d'un ton plus professoral.

« Après 3 ans de guerre, les hommes sont fatigués de se battre. Ils ont oubliés ce pourquoi ils combattaient et certains craquent. L'atrocité des combats peut faire flancher l'esprit le plus dur. Nous verrons au cours de notre troisième séance l'effet exact que cela aura sur les membres. Mais en attendant, vous pouvez imaginer quelles sont les réactions des hommes après tant de temps passer à se battre sans savoir pourquoi. »

Un lien apparu sur les écrans des enfants qui se rouvrirent brusquement : le fan-club de Boyeu.

« Rébellion, désertion, les armées des deux camps se disloquent elle-même, accablées par la fatigue. Les réponses sont immédiates et brutales : bannissement, temporaires et définitifs. Le désespoir des membres continuent de croître, comme on peut le lire dans certains email que nous avons récupérer. Karem, tu peux nous lire celui-ci ? »

L'élève concerné, qui regardait ailleurs, se redressa brutalement, fixant son professeur d'un air terrifié pendant l'espace d'une seconde. Puis il comprit ce qu'on attendait de lui et se pencha sur sa tablette pour lire le document qui s'affichait lentement.

« 
Ma très chère maman,

je pense que je ne serais pas de retour pour le dîner de ce soir. Les modérateurs disent qu'il nous faut tenir encore jusqu'à demain matin, car un nouvel assaut se prépare. Nous sommes tous fatigués mais il nous faut rester, le forum ne pourrait tenir sans nous.

Nos lignes de front sont figés depuis bien longtemps maintenant, mais nous n'arrivons pas à reprendre du terrain. Nos ennemis utilisent trop de troll, les nôtres ne peuvent pas tenir la distance. Mes doigts semblent figés, douloureux, car je ne cesse de taper sur le clavier. Hier, j'ai dû amputer un de mes amis de son index gauche, où était imprimé la trace de sa touche "e".

La maison me manque beaucoup, car cela va bientôt faire un an que je ne suis pas rentré. Mais rassure-toi, je ne suis pas le seul dans ce cas, un autre participant de notre topic n'est pas rentré chez lui depuis le début de la guerre. Je suis toujours fier de me battre pour défendre nos idées, mais je commence à me demander si cela vaut encore le coup. J'ai peur de bientôt ne plus avoir assez de force pour continuer.

Avant-hier, la modératrice Tenten a envoyé un message groupé. Elle a parlé de désertion, de bannissement. Et pendant un instant, j'ai cru qu'elle me visait moi-même. **Je ne veux pas faire partie de ces gens-là, mais des tracts circulent par mp, des tracts dont je n'ose retranscrire les paroles ici.

Je veux que tu sache que je resterai aussi longtemps que possible fidèle à mes convictions et à l'Union.

Ton fils qui t'aime.

 »
E-mail du membre asm75, envoyé le 6 février 2008 à 17h43.

Le professeur Agad se releva lentement, prenant un air sinistre. Il fit inscrire sur le tableau blanc la date : 2007.

« Dès 2007, les deux camps sont fatigués et à bout de force, les membres refusent de se battre, certains n'osent même plus poster ou s'envoyer des messages privés. L'Union Sacré semble alors sur le point de s'effondrer, son équipe de modération et d'administration peinant à maintenir l'ordre correctement. Cependant, un changement va alors survenir dans l'équipe. »

Sur le tableau s'afficha alors une image d'un être à la peau verte et aux oreilles pointues, deux antennes dépassant de son front lisse.

« Le modérateur RMR est mis à la tête de l'équipe de modération. Il va être le point de départ d'un grand nombre de changement qui vont permettre à l'Union Sacrée de se remettre sur pied. »

Sur la tablette des élèves, la disposition des sous-forum et des forums changea progressivement.

« Réorganisation totale de l'ensemble des sous-forum, particulièrement dans la zone générale. Plus de loisirs et de moments de repos pour les membres, des topics entiers entièrement dédiés à la détente. Les déserteurs et les rebelles ne subissent que des punitions minimales : un avertissement, parfois deux. Tous le site est alors re-dynamisé et prêt à se jeter à nouveau dans les combats. L'efficacité déployée par le modérateur RMR explique d'ailleurs pourquoi il fut nommé Administrateur aussi facilement après le Grand Hack de 2011. *** »

Percevant la curiosité de sa classe, Agad se dépêcha d'évacuer la question d'un petit geste de la main.

« Mais c'est là quelque chose que nous étudierons plus tard. Revenons donc à 2007. Les choses ne s'améliorent bien sûr pas immédiatement, mais en 2008 la situation des membres est bien meilleure qu'à l'origine. Cependant, la guerre est toujours en cours, et les deux camps ne semblent pas capable de se départager. Heureusement, la même année le 13 mai 2008, un nouveau belligérant rejoins l'Union Sacré, et il va faire basculer le sort de la guerre. »

L'écran se vida brutalement, pour que trois lettres viennent lentement se poser l'une derrière l'autre, pour former un acronyme bien connu : D.B.M. Agad prit un ton solennel.

« Dragon Ball Multiverse, que vous connaissez sans doute. L'un des fan-manga les plus ambitieux sur ce manga, et français. Le site du fanmanga se lit à l'Union Sacrée, envoyant des centaines, des milliers de membres frais et prêt à combattre. Les rapports et les e-mail de l'époque mentionnent que le gros des troupes est constitué de jeune inexpérimentés mais motivés et brutaux. C'est cette attaque qui va entraîner la fin de la Première Guerre de l'Internet français.

Le 11 décembre 2008, l'armistice est déclaré. L'Internet français est en paix et des amabassades des autres mangas sont ré-ouvertes, notamment sur l'Union Sacrée, qui survécut à la guerre et est restée le site de réunion de tous les fans français de Dragon Ball depuis. Au total, la guerre aura durée 4 ans. Elle laisse plusieurs sites défigurés, transformés, mais certains parmi eux en profiteront pour renaître plus beaux encore. C'est le cas de l'Union Sacrée dont l'équipe et la forme ont déjà bien changés malgré sa jeunesse. »

Agad nettoya totalement l'écran pour ensuite faire afficher la forme bien connue du forum à la couleur orange.

« Je vais vous laisser naviguer dessus pendant quelques minutes, ça ne devrait pas tarder à sonner. Familiarisez-vous avec le site, nous allons l'étudier pendant une dizaine de séance. »

A peine avait-il rejoint son bureau pour s'asseoir devant qu'une sonnerie claire retentit une première fois. Il adressa un sourire à ses étudiants, désignant la porte.

« Vous pouvez y aller. Au revoir.
- Au revoir, Monsieur. »

Il resta ainsi quelques minutes, le temps que tous les élèves soient partis, certains le saluant en passant. Il leur répondait toujours, répandant aux questions s'il y en avait, mais aujourd'hui, il n'y en eut pas. Enfin, Agad saisit sa tablette personnelle et s'installa plus confortablement sur sa chaise ; il avait environ dix minutes avant la prochaine heure de cours, et il n'avait pas très envie d'un café.

« 
Je viens de commencer le nouveau programme. Les gamins sont super attentifs, et ça rappelle des souvenirs. Instant nostalgie.
 »
Message posté il y a 1 minute, par le membre Daga45 sur le Blabla... Le Comptoir de l'Union.

* Certains attribueraient la formulation initiale à un certain Raymond Poincaré, d'une époque encore antérieure, mais jusque là, seule une source Wikipedia, donc peu fiable, confirmerait cette allégation.
** Des études ultérieures tendraient à prouver que la Modératrice Tenten n'était pas en service à cette époque et à cet endroit mais les archives ayant été perdues dans le Second Grand Hack, personne n'a réussi à le prouver.
*** La date d'intronisation de l'Administrateur RMR ayant été perdue dans le Second Grand Hack, certains historiens réfutent la corrélation directe entre le premier Grand Hack et son arrivée au pouvoir.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Lamantin_Furtif le Sam Avr 05, 2014 12:50

Bon, j'ai tout lu... C'était vraiment un texte contraignant, et pas évident à remplir, et ça se ressent assez nien.

Le texte deux en a fait les frais : il y avait une vague idée, mais on sent qu'il manque quelque chose à raconter. Du coup, il finit avec un truc rapide, court, et un peu vide. (je soupçonne Batroux, d'ailleurs)

Le troisième, par contre, chapeau : on a une ambiance de salle de classe sympatoche, et un cours WTF à souhait, mais qui reste cohérent dans son délire perché. Bref, j'aime bien. le côté "événements historiques" est très bien rendu, avec les citations qui vont bien, et les personnages célèbres. Ah, et puis les parenthèses de la fin sur l'incertitude historique, c'est vraiment une croquette de plus que j'ai appréciée.

Et puis, le dernier, bah, c'est le mien,... Il est trop long, trop loin dans son délire, je suppose.

Bref, je n°3 devant le n°2, je dirais.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Batroux le Sam Avr 05, 2014 13:57

Texte 1: 3 points
J'ai beaucoup apprécié l'idée générale de la guerre. Le fait que tu fasses appel à des membres. C'était cool, cela se lit bien malgré la longueur. Je fus vraiment emballé.
Texte 3: 1 point
Pour le concept, l'idée et la mise en place.


Lamantin_Furtif a écrit:Le texte deux en a fait les frais : il y avait une vague idée, mais on sent qu'il manque quelque chose à raconter. Du coup, il finit avec un truc rapide, court, et un peu vide. (je soupçonne Batroux, d'ailleurs)


Désolé mais non. J'ai eu mon idée y a une heure.
Je l'ai couché sur papier. Cela ne compte pas mais je suis assez fier de mon texte.

Spoiler
Il y avait une espèce de flottement ambiant. Les réactions étaient de plus en plus spontanées et par essence de moins en moins maîtrisées. Oui, ce jour là, le 22 août 2013, en ce début de soirée, 19h04, je compris que quelque chose allait changer, rien ne serait plus pareil.
C'était pourtant drôle, un léger filet de cynisme, une douce et lente provocation mais empreint d'un certain humour qui n'appartenait qu'à lui.
Ce jour là ce ne fut que la conclusion d'un long développement.

La vision de cet édifice rapidement créée devint vite un No Man's Land entre le père de l'Union Sacrée et cet ancien qui avait, selon la légende, tant œuvré pour le bien-être de la terre Sainte.
Une grande majorité des membres alla voir ce qu'il se tramait. Ils formèrent rapidement un cercle entre les deux adversaires, entre les deux visions différentes qui s'opposaient, aux yeux de tous. Ils n'étaient pas des ennemis, ils ne l'avaient jamais été. Je pense même qu'il y avait une certaine forme de respect entre eux, malgré certains débordements et certaines différences dans leurs façons de voir les choses.

Pourtant le ton monta rapidement. Ce n'était déjà plus la première fois... Mais ce soir là, aux yeux de tous, les discours changèrent. Le respect qu'ils se donnaient habituellement passa rapidement sous une énorme effluve de piques lancées discrètement, non pas pour blesser l'un ou l'autre mais bel et bien pour le déstabiliser aux yeux de tous.
Personne n'avait raison et personne n'avait tort. L'un se sentant attaqué et l'autre ne faisant que ce qu'il lui semblait juste.

Le père fut rejoint par ses frères et sœurs, à raison. Ils défendaient et se défendaient face à une espèce d'attaque. Face à eux, l'ancien ne baissa pas les yeux. Il ne baissait de toutes façons jamais les yeux.

Il avait été menacé à plusieurs reprises, la terre Sainte avait été elle aussi était « prise en otage » par un membre, pour qu'on lui livre l'ancien. L'union Sacrée ne livre jamais ses enfants. Jamais. Elle prend la responsabilité des erreurs de ses enfants, parce que même avec leurs défauts, si grands sont-ils, ils restent ses enfants. Ils restent ces hommes et ces femmes qui se sont réunis par amour autour d'une œuvre d'art. Une œuvre qui avait probablement bercé leurs enfances, forgé certains traits de leur caractères.
Ce soi-disant attentat s'était fini par une espèce de fête basée sur l'humour noir et assaisonné de cynisme.

Mais les faits étaient, là ce soir là, au fur et à mesure que les minutes passaient, que le ton montait entre les deux protagonistes, entre l'ancien et le nouveau. La décision fut prise.
Avec une verve et un franc parler sans commune mesure, il déclama cette phrase, cette putain de phrase qui me choqua, qui me laissa pantois. Je le regardai et je voyais bien qu'il était sérieux, je le connaissais, il ne changerait pas d'avis en lui faisant des yeux de biche, bien au contraire, il m'en collerait une dans les gencives en insultant ma mère.

-J'en ai marre ! Je quitte l'Union Sacrée !

Il le maugréa, il clama ceci sur le ton de la colère parce qu'il était en colère. Certains s'en ravirent, d'autres en eurent rien à cirer. Moi, j'étais déçu. J'étais entrain de perdre un compagnon, un maître.
Je le perdis...

Quelques jours plus tard, il me regarda droit dans les yeux. Il ne fit aucun geste brusque. Il me regarda simplement et me dit :

-Je te laisse la place, Batroux. Libre à toi d'en faire ce que tu en veux. Mais si tu pouvais reprendre le flambeau et devenir le plus gros « fils de p*** » de l'Union Sacrée, sache que... sache que...

Suspendu à ses lèvres, attendant impatiemment une réponse claire et précise, peut-être même quelque chose de gentil, je le regardai avec de mes grands yeux.

-Sache que... Non en fait non, t'es qu'un abruti, t'arriveras pas à faire le dixième des vannes que j'ai faite. Laisse tomber, t'es nul, je vais demander à Antarka.

Il se retourna et interpella Antarka.

-Hey, le nain !

Il disparut de ma vue mais je sentais que quelque chose pointait dans mon ventre. Il y avait une rage qui était entrain de s'accumuler. Elle me tordait les boyaux dans un sens et dans un autre. Mon nez se retroussa légèrement et mes sourcils tombèrent. J'étais dans un état de colère incommensurable. C'était bel et bien la première fois...
Je regardais autour de moi et je les voyais, ils m'énervaient, ils m'énervaient tous. Il fallait que je leur réponde, que je leur envoie des vannes, il fallait que j'extériorise cette haine de l'autre. Et alors je commençait à me lancer dans une bataille, dorénavant seul contre tous.


Au loin, Inikisha me surveillait, sourire aux lèvres, un léger filet de bave dégoulinant de sa lèvre inférieure. Il se mit à rire, à rire comme un démon surgit de l'enfer. Il ne le dit jamais mais au sein de l'Union Sacrée, il avait scellé une Union Sacrée. Il s'arrêta, tourna les talons et partit dans le soleil couchant.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar GLaDOS le Sam Avr 05, 2014 14:36

Damn. J'aurais également parié sur Batroux pour le deuxième texte. (Même si c'était pas ton style, je pensais que tu l'avais rendu)

Participant 2 : Le texte est bien écrit, mais comme l'a dit Lamantin, c'est un peu vide. Je n'ai d'ailleurs pas tout compris. Pourquoi parle-t-on d'un cataclysme au début si c'est pour présenter le simple jugement d'un membre ? Le début du texte ne colle pas avec la fin en fait, on a l'impression qu'il va y avoir un truc énorme et le dernier paragraphe nous dit juste que tout va bien dans le meilleur des mondes. Au début, j'ai cru que le texte n'avait pas été fini, et qu'il manquait un morceau. Bref, j'ai pas compris. Je suppose que ça fait référence (tout comme les autres textes) à un évènement passé du forum, j'y suis donc un peu moins sensible que les autres, mais je promets que je demanderais à ce qu'on m'explique sur le chat.

Participant 3 : L'idée est vraiment pas mal. Les références à la première guerre mondiale et à l'union sacrée de l'époque sont plutôt osées mais dans l'ensemble elles sont justes. L'ambiance de classe est plutôt sympathique et le décalage entre le cours sérieux et la "matière" enseignée est vraiment cool. J'ai trouvé le dernier message un peu de trop mais les petites rectifications historiques étaient géniales. Dans l'ensemble un bon texte, il aurait mérité un plus grand soin des descriptions, peut-être un peu plus de temps à soigner des personnages parce que là, c'est vraiment un cours, donc il y a décalage avec le lecteur.

Participant 1 : C'était un peu facile, de faire références à tous les membres comme ça, pour flatter les égos, de présenter le forum ainsi. Mais c'était super bien fait. Le texte est long mais juste ce qu'il faut pour ne pas nous saouler sans nous laisser sur notre faim, je l'ai trouvé vraiment bien dosé. C'est sans doute le texte sur lequel j'ai eu le place de mal à saisir les références mais je suis en train de me renseigner pour comprendre. (C'est toujours plus drôle quand on comprend)

J'ai hésité pour les points à mettre, sachant que le texte 1 avait eu au moins 3 jours de préparation de plus que les autres. Mais puisque c'est la dernière de toute façon, et que je ne pense honnêtement pas que les deux autres textes auraient fait mieux avec 3 jours de plus, je donne mes trois points à Lamantin. (Texte 1)
Et mon dernier point va au texte 3, dont je pense connaître l'auteur aussi, même s'il s'est mis à passer des lignes pour plaire au jury :p

Edit : Bon, j'ai eu une explication de la part de "l'ancien", je saisis mieux. Et ton texte est plutôt bon, Batroux. Dommage qu'il soit pas arrivé plus tôt.
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