par Nosferatu le Mar Mars 04, 2014 2:06
Bah, c'est relativement simple. Partez du principe que vous aimez le coca. Vous achètez un coca et vous le buvez. L'utilité de ce coca est grande pour vous (vous avez soif et vous adorez le coca). Disons qu'elle est de 1. Tu achètes un 2ème coca. Ce 2ème coca t'es toujours utile, mais moins que le premier (t'as moins soif, t'as moins envie de coca). Utilité: disons 0.80. Tu achètes un 3 ème coca. Tu es presque obligé de te forcer à le boire (t'as plus soif, plus trop envie de coca) utilité 0.20.
L'utilité baisse au fur et à mesure que tu consommes. Quand tu achètes une unité supplémentaire, on appelle ça une unité marginale. Ainsi, l'utilité marginale de ta 2ème unité est moins grande que celle de ta première, celle de ta troisième unité moins importante que ta deuxième. Plus tu vas consommer, plus l'utilité marginale va baisser rapidement, mais il y a quand même de l'utilité.
Bon, si vous avez compris ça déjà, vous devriais comprendre le reste.
(Attention exemple très théorique à venir, mais qui est parlant pour comprendre) Imaginez maintenant que vous êtes chef d'entreprise, tu cherches une solution pour faire balayer plus vite un local. A ta disposition, t'as du travail (le/les balayeurs) et du capital (le balai/les balais). Pour augmenter la vitesse de production, tu décides d'acheter un balai au balayeur. L'utilité de ce capital est de 1, le balayeur balaie plus vite que quand il avait pas de balai (très logique, me diras-tu). Tu vois qu'acheter un balai a augmenter le rendement de ton balayeur, du coup tu décides d'acheter un deuxième balai. L'utilité marginale de ce 2ème balai est faible, à tel point que le balayeur balai à peine plus vite avec 2 balai qu'avec 1 (il faut considérer qu'il utilise en même temps les 2 balais). Pourtant il a plus de capital à sa disposition, T'achètes un troisième balai. La, le gars balaie carrément moins vite qu'avec 1 seul balai. Le rendement optimal, la combinaison optimal, était 1 balayeur avec un balai. Au dela (2 balais pour un balayeur) tu obtiens des rendements décroissants, puisque le balayeur était plus productif avec moins de capital à sa disposition. On peut procéder à l'inverse aussi (il y aura rendement décroissant si j'utilise un balai et que j'embauche plusieurs balayeurs, à chaque fois, l'utilité marginale du balayeur baissera). Vois une parabole: l'optimal se situe au sommet de la parabole représentant le rendement, on entre en rendement décroissant sur la pente descendente,
Voilà en gros la théorie. Si t'as tout compris, alors je pense que tu vois la suite. En Angleterre, en accumulant les joueurs très forts (on pourrait plutôt parler d'accumulation de travail plutôt que de capital, mais en l'occurrence, c'est plus juste de parler de capital), l'utilité marginale des joueurs a baissé, au point que l'achat de l'unité supplémentaire à une utilité marginale très faible. City va être l'exemple le plus flagrant en atteignant carrément les rendements décroissants: l'achat de l'unité supplémentaire n'a quasiment plus aucun impact sur le rendement, voir même, nuit à ce dernier (ici, autrement dit, au résultat): ça induit que City aurait pu produire mieux (performer mieux) en accumulant moins de capital. Le niveau des anglais stagne ou baisse à cause de cette utilité marginale très faible, et donc à cause de rendements décroissants. Accumulation du capitale aussi du au fait que l'anglais s'exporte mal (à cause de salaires forts), du coup il y a une rigidité du marché vers l'extérieur qui entraine d'elle même l'accumulation du capital et donc de la baisse de l'utilité marginale. Je précise que je parle en terme de résultat, pas en terme de rentabilité économique.
Pour bien être clair, on imagine aujourd'hui très facilement (encore dans un exemple plus que très théorique) que l'utilité marginale de Cristiano Ronaldo serait bien plus grande à Sochaux qu'à Barcelone ou à Chelsea(bien qu'elle serait loin d'être faible quand même certes) et qu'on serait sportivement dans le cas de rendement croissant. En revanche si le Barça venait, durant l'année 2014, à acheter tous les joueurs du Real un à un jusqu'au dernier, on atteindrait le rendement optimal au bout d'un moment, puis on attaquerait la phase de rendement décroissant, où le fait d'acheter un joueur supplémentaire du Real deviendrait néfaste aux perfs absolues du Barça.
Bref, en clair, ça veut dire que j'ai intérêt à trouvé l'équilibre pour obtenir le rendement optimal, en faisant attention à ce que mon utilité marginale (l'achat d'un joueur supplémentaire) n'entraine pas de rendements décroissants. Du coup, on peut au final se retrouver à continuer à dépenser de telle sorte que ce soit inefficace, d'où le fait que la supériorité économique atteint ses limites en même temps que le rendement optimal est atteint, et qu'au delà, l'utilité marginale deviendra néfaste (le rendement diminue).
Pour reprendre mon premier exemple, au bout de 10 cocas, d'affilé, vous allez vomir ^^.
Ca empêche pas que d'être en phase de rendement décroissant peut permettre de faire mieux que ceux qui sont en rendement croissant. Les français sont en situation d'utilité marginale forte, où l'utilité marginale entraine des rendements croissants, mais ils sont du coup bas sur la parabole. Le PSG est quasiment au rendement optimal, l'utilité d'une unité de capital supplémentaire devient faible.
Si un club est, sur une parabole, dans sa phase de rendement décroissant mais loin de la situation de rendement optimale, et qu'un autre est en phase de rendement décroissant et proche de la situation optimale, celui en phase décroissante est "plus fort". Mais si tu as le contraire, un club en situation de rendement croissant qui est fort (donc, si vous m'avez suivi, normalement avec une utilité marginal de l'unité supplémentaire faible) et un autre en rendement décroissant (donc, qui a potentiellement dépensé bien plus pour acheter des joueurs que l'équipe précédente), c'est l'équipe 1 la plus forte.
Bon, y a beaucoup de variable qui sont influente, mais ce serait vraiment trop long: ici, la qualité du joueur n'est pas forcément corrélé à son prix, ce qui fait qu'un joueur moins cher peut aussi avoir une utilité marginale plus grande à l'instant T... Et le plus important: l'égo des joueurs. En réalité, si vous rencontriez un néo classique, il vous dirait qu'il ne peut pas y avoir rendement décroissants dans ce cas concernant les résultats, alors que pourtant, c'est le cas. C'est pas pour rien que certaines clubs avec des effectifs pro de 40 joueurs se sont rendus compte qu'il fallait dégresser correct. Sans compter qu'heureusement, il faut prendre aussi en compte le facteur exogène de l'aléa sportif (heureusement).
Je précise que je parle à la 2ème pers du singulier car je pensais ne répondre qu'à asm, du coup considérez que tout est à la 2ème pers du pluriel, vu que je viens de voir que ça intéressait d'autres personnes (j'ai essayé de modifié un peu mais j'ai la flemme )^^
Enfin, j'espère que vous avez compris. J'ai pris mon temps pour essayer d'être clair.