Tinky Dan Dan a écrit:J'ai pas aimé "Le vent se lève", perso.
Les personnages sont lisses et n'ont aucune consistance, aucun personnage ne donne spécialement envie de s'attacher à lui contrairement à des films comme "Le voyage de Shihiro", "princesse Mononoké" ou "la princesse Kaguya".
Pas du tout d'accord. Déjà,"Le vent se lève", c'est le film hommage de Miyazaki au héro de son enfance, qui aura posé les bases de sa mythologie:
Le ciel, l'aviation, l'élément vent, l'évasion, le rêve, la liberté.
Et cet homme (qui a véritablement existé), c'est Jirō Horikoshi. Un mec qui sacrifie tout, sa vie privée, y compris familiale, pour accomplir son rève: Voir les avions qu'il construit voler. C'est un peu le double de Miyazaki, qui a lui meme sacrifié des milliers d'heures de sa vie au cinéma d'animation.
Le film est très riche et s'inscrit dans un contexte historique vraiment lourd pour le Japon, les personnages sont très travaillés, il y a beaucoup de non-dit, de sous entendus qu'on comprend au second visionnage et comme souvent avec Miyazaki, les silences et les phases contemplatives sont forts de sens, sujets à interprétation et porteurs d'un lyrisme envoutant.
Tinky Dan Dan a écrit:Dans les films que je viens de citer, tout s'enchaînait parfaitement bien, c'était fluide et à aucun moment on ne s'ennuyait, mais dans "Le vent se lève", je pense avoir regardé si le film était bientôt fini pendant toute sa durée...
Enfin bref, ce film s'attardait tellement sur des détails inutiles et inintéressants que j'ai hésité à couper ma lecture avant d'arriver à la fin.
Franchement, mauvaise expérience pour moi, même si je dois reconnaître que la bande son était très belle.
C'est le film le moins accessible de Miyazaki, sans aucun doute. "Ces détails inutiles et inintéressants" sont au contraire déterminants car ils inscrivent le film dans la réalité historique, géographique (le séisme, bien sur) et culturelle du Japon de l'époque, une puissance industrielle en voie de modernisation qui tient à préserver ses traditions et ses rites sociaux, mais qui affirme progressivement un nationalisme militarisé qui le conduira à sa perte.
C'est aussi un film sur le passage cruel mais imperceptible du temps et la fin d'une ère, qui n'hésite pas à se référer au chef d’œuvre de Thomas Mann, "La Montagne Magique", qui traite longuement de ces thématiques.
Et je parle même pas de l'esthétisme du film qui est splendide, mais c'est toujours le cas avec Miyazaki
Moi je comprends qu'on aime pas, qu'on y soit pas sensible, mais franchement, c'est un grand film et c'est déjà un classique du cinéma d'animation