Végéta qui devient l'ennemi public numéro 1, j'aime bien. A force d'intervenir comme ça sur les évènements, il aurait dû le voir venir, je pense. C'était inévitable.
Oui, c'est pour ça que j'ai essayé de bien rendre un sentiment d'urgence dans les scènes avec Vegeta, de ne pas lui laisser trop de temps pour penser. Mais effectivement, tout a été fait pour rendre la confrontation entre Vegeta et la Z Tèam inévitable, sans qu'il n'ait vraiment conscience d'à quel point les choses avaient dérapé. Peut être que ma première idée de ne suivre QUE Vegeta aurait mieux rendu le truc, mais je ne suis pas sûr que la fic en général en serait ressortie grandie, et finalement, j'ai décidé de passer beaucoup plus de temps à développer les personnages de la Timeline pour expliquer comment ils en arrivaient là si vite. Au final, ça permet ce rendu où Bushido "ne sait pas qui il doit soutenir" et ça, j'en suis assez content. Si le truc passe naturellement j'en suis ravi, en tout cas, même si je vois pas mal de défaut et qu'avec le recul, j'aurais bien voulu faire certaines choses différemment, mais ça fait aussi partie du jeu de ce mode de publication.
Sur ce, vite, la suite !
Avec 24 heures d'avance. Ne vous y habituez pas.
Partie II : Rapprochements
Il garda de longues secondes la main sur la poignée, hésitant, mais ses derniers doutes furent balayés par sa détermination à venger Son Gohàn : Piccolò ouvrit enfin la porte d'un mouvement résolu. Un vent invisible se leva qui balaya les univers et l'entraîna à l'intérieur, avant de refermer l'accès derrière lui dans un claquement sec.
L'endroit était sombre et plutôt silencieux, même si ses sens nameks captaient un tumulte lointain. Il s'habitua rapidement aux conditions pour constater qu'il se trouvait dans une sorte de sous-sol humide aux murs constitués de pierres mal taillées et arrangées de manière archaïque, simplement posées les unes sur les autres. Un peu plus loin, il repéra un escalier grossier qui le mènerait vers une issue probable au prix d'une courte ascension.
Piccolò envisagea de faire exploser la structure d'un kiaï pour dégager la vue, mais réaliser que la porte, seul accès à son univers, risquait d'être détruite l'en dissuada. Il gravit rapidement les marches en maugréant intérieurement.
Quelques instants plus tard, il débouchait au sommet d'une colline recouverte d'herbes hautes parsemées de pierres taillées en simulacres de représentations anthropomorphes. Le namek mit quelques secondes à s'habituer à l'intense luminosité de l'endroit, puis sa position élevée lui offrit un splendide panorama qui le laissa bouche bée.
Face à lui, en contrebas de la colline, une jungle luxuriante et bariolée s'étendait sur plusieurs dizaines de kilomètres. Au loin, un vol d'oiseaux s'échappa de la marée végétale avant de prendre la direction des hautes montagnes aux reflets d'argent qui dévoraient l'horizon. Son ouïe sur-développée capta d'innombrables cris d'animaux, témoins d'une faune aussi dense et variée que la flore qui l'abritait. Cet univers sauvage et magnifique débordait manifestement de vie.
Complètement absorbé par l'harmonie des couleurs et des sons, Piccolò prolongea la contemplation du paysage jusqu'à ce qu'elle fût troublée par deux voix qui résonnèrent simultanément dans sa tête :
•• Te voilà.
Yamchà et Tèn Shin Han.
• Où êtes-vous ? questionna le namek de la même manière ; le processus lui avait semblé parfaitement naturel.
Pour toute réponse, il aperçut deux silhouettes surgir de la végétation et voler dans sa direction. Il décolla à son tour et les trois guerriers se rejoignirent bientôt, en lévitation au dessus de la jungle.
Yamchà avait laissé repousser ses cheveux, ainsi qu'une barbe taillée courte qui lui donnait enfin son âge. Son air habituellement si enjoué avait laissé place à une expression plus mature mais toujours affublée de son sourire charmeur.
Quant à Tèn Shin Han, il affichait un calme olympien et ses muscles avaient clairement gagné en volume. La peau des deux guerriers avait bronzé et, en un sens, ils paraissaient à la fois plus jeunes et plus sages. Mais c'est leur voix mêlée en un parfait synchronisme qui témoignait le mieux de leur complète sérénité. Sobre, posée, claire, elle semblait refléter l'exacte réalité de leurs pensées.
•• J'imagine que le Toùt-Puissant t'a expliqué ce qui va arriver si tu restes ici. Nous ne pourrons pas contenir le phénomène éternellement. Pourquoi es-tu venu ?
Piccolo nota la manière dont les voix avaient passé du “je” au “nous” – certainement une conséquence de ce qui arrivait à leurs esprit – avant de répondre :
• Vous le savez. Vous aussi, vous avez ressenti ce besoin de nous unir qui se fait toujours plus pressant. Vous ne dégagez plus qu'un seul Ki, une seule aura.
•• C'est vrai. Nous avons changé. Celui que nous sommes devenu est infiniment plus puissant que ceux que nous étions, mais nous n'avons pas non plus disparu. Nos consciences restent distinctes, quand bien même elles s'unissent par moment.
• Si je suis venu ici, c'est dans un seul but. Croyez-vous qu'ensemble, nous pourrions détruire le Super Saiyan ?
•• Dur à dire. Je ne sais pas jusqu'où vont ses pouvoirs ou quel niveau nous pourrions atteindre. Mais les nôtres dépassent nos attentes. La puissance de l'Amour et du Vice est vraiment étonnante.
• Alors, pourquoi est-ce que vous ne me feriez pas une petite démonstration ?
Son interlocuteur fit sourire ses deux visages simultanément avant de répondre :
•• Avec plaisir.



— Vous êtes complètement cinglé ! finit-il par dire en tentant de ne pas parler trop fort. On va faire comme si je n'avais rien entendu.
— Le cinglé, c'est Gerò, et vous ne courrez aucun risque, assura Jim. Si les choses tournent mal, je prendrai tout sur moi. Tout a été pensé en ce sens.
— Je ne suis pas sûr que vous mesuriez la gravité de ce que vous me demandez. Non seulement vous proposez de trahir Gerò, mais cela revient à trahir l'humanité toute entière. Il est notre seul espoir.
Le ton de son collègue était péremptoire, presque menaçant. Jim savait qu'il devait la jouer fine. Il se prépara à sortir son argument massue.
— Ça, c'est justement ce qu'il cherche à vous faire croire. Gerò nous manipule tous dans le seul but de se venger d'un garçon innocent qui a déjà sauvé la Tèrre au moins deux fois. Et non, Gerò n'est pas notre seul espoir. Regardez !!
Jim lui mit sous le nez les photos de la Capitale de l'Ouest, des captures du combat de Nappà contre Buttà et un descriptif succinct du dossier Cèll. Enfin, il termina avec des images de Bulmà Brief entourée de plusieurs de leurs supposés ennemis.
— C'est elle notre meilleure chance, Tom, pas Gerò !! Ce cinglé nous pousse à travailler pour ses projets destructeurs en jouant sur notre peur. Il nous ment et il nous manipule. La véritable menace, c'est lui et ses créations infernales, pas ces extra-terrestres, aussi effrayants soient leurs pouvoirs. Et pour le moment, nous contribuons à cette menace à notre insu.
Jim lut le trouble dans les yeux de son collègue. Il lui laissa à peine le temps d'encaisser le choc avant de poursuivre :
— J'ai besoin de vous pour contacter cette femme. J'ai besoin de vous pour reprogrammer C-9. Aujourd'hui, c'est sur nous que reposent les espoirs de l'humanité et donc, ils reposent sur vous. Si vous refusez, vous nous condamnez tous.
À nouveau, le savant jeta des regards inquiets autour de lui, avant de répondre à voix basse :
— Bien, je ne dis pas que je vais vous aider, mais je suis prêt à étudier tout ça plus en détail. Pas ici, par contre, c'est trop dangereux. Je vous recontacterai.



Vegetà esquiva l'attaque et réussit même à profiter d'un angle pour se jeter sur le tèrrien et entamer un duel de force qui dura jusqu'à ce que le saiyàn effectue une vrille, afin d'échapper à la puissante prise de son ennemi. Krilìn profita de ce mouvement de recul pour relâcher le Kaioken et offrir à son corps un instant de répit.
Mal lui en prit : Vegetà avait anticipé et était déjà revenu au contact. Trois coups plus tard, Krilìn s'écrasait avec fracas sur le sol de la salle d'entrainement.
— Pause. Tu m'as vraiment fait mal, geignit-il en prenant appui sur ses coudes pour se redresser.
— Je n'y peux rien. Ton apparence abjecte me donne cette irrésistible envie de te cogner dessus, c'est vraiment plus fort que moi. Et c'est ta faute, tu n'avais qu'à garder le Kaioken, mes coups auraient eu moins d'impact.
— Nos sessions sont trop longues. J'ai habitué ce corps au Kaioken, mais au bout d'un moment, c'est vraiment difficile.
— Tu commences à ralentir mon entraînement. Tes progrès sont trop lents, lui reprocha Vegetà.
— En fait, je crois bien que j'ai atteint ma limite, avoua Krilìn en se relevant péniblement. Et depuis que tu maîtrises cette transformation en Super Saiyan, tes progrès sont bien trop rapides pour moi.
— Pfff. Tu es surtout beaucoup trop prévisible. Je sais ce que tu vas faire avant chaque nouveau mouvement et tu relâches toujours ton Kaioken dans le même timing. À ce train-là, ces entrainements ne serviront bientôt plus à rien.
Krilìn fit la moue. La pique de Vegetà avait fait mouche, et ce d'autant plus que le saiyàn avait raison. Sa propre progression était au point mort et sa technique manquait de diversité.
— On reprend demain, conclut le tèrrien sans rien laisser paraître de son énervement. Moi, j'ai besoin de repos ou je risque de me blesser sérieusement. Tu restes encore aujourd'hui à faire ton truc bizarre ?
— Oui. Réduis la gravité en sortant.
Krilìn sortit en contenant sa remarque au sujet d'un “s'il te plaît” et, quelques secondes plus tard, son compagnon d'entrainement sentit la force que supportait son corps s'évanouir.
Le premier plan de Vegeta avait été de profiter de la capsule de soin réparée par Bulmà pour augmenter drastiquement son niveau, mais il semblait que, désormais, frôler la mort ne lui fût plus d'aucune aide. En devenant Super Saiyan, il avait de loin dépassé le niveau que ceux de son peuple pouvaient espérer atteindre ; ça venait peut-être de là, comme si le don miraculeux que la nature avait offert à son espèce ne fonctionnait plus au-delà de cette limite.
Néanmoins, la rencontre avec son double lui avait fait prendre conscience de l'existence d'un niveau supérieur à celui de Super Saiyan, et Vegetà prenait du temps, après les séances avec Krilìn, pour essayer de comprendre comment débloquer cette nouvelle transformation
Alors, comme chaque jour, il ferma les yeux, écarta légèrement les bras le long du corps et demeura longtemps dans cette position, complètement immobile, entièrement focalisé sur l'énergie de son corps, à chercher comment l'exploiter encore mieux.



— Ça marche. C-9 répond à nos commandes au doigt et à l'œil, annonça Jim, triomphant.
— Génial ! Je peux essayer ?
— Bien sûr.
Marta prit place devant le moniteur et pianota sur les touches, d'abord lentement, puis de plus en plus rapidement.
— Eh, tu t'en sors mieux que moi ! constata son mari, une lueur de fierté dans le regard.
— N'est-ce pas ? J'ai eu un très bon instructeur, le flatta-t-elle en lui rendant son sourire complice.
— Bon, assez joué, il faut qu'on fasse vite. Gerò ne surveille certainement pas son cyborg, mais mieux vaut être prudent.
— OK, confirma Marta en reprenant son sérieux. Direction la Capsule Corporation ! Prépare le programme de communication, on va l'entrer pendant le trajet.
Son mari la laissa seule aux commandes tandis qu'il s'exécutait et Marta s'appliqua à guider le cyborg par delà les vastes étendues qui séparaient les capitales du Nord et de l'Ouest. Les paysages dévastés lui rappelèrent avec quelle rapidité les événements avaient conduits la civilisation à s'effondrer.
Le plus étonnant était que cette chute était surtout due aux comportements humains, et pas aux catastrophes qu'ils avaient dû endurer. La disparition de la capitale de l'Est avait certes été un coup dur, mais c'était avant tout la panique qui avait complètement déstabilisé leur société, plongeant le monde dans le chaos.
Vu du ciel, l'horreur de ce qui s'était produit était déjà palpable, mais les souvenirs des événements atroces qu'elle avait vécu provoquait chez Marta de véritables sueurs froides. Elle inspira profondément et essaya de se concentrer sur un élément positif pour chasser ses idées noires. Tant de choses avaient changé depuis sa dispute avec Jim lors de leur fuite de Ginger Town.
Une sensation étrange l'envahit soudain. Le paysage sur l'écran lui sembla défiler plus lentement, comme au ralenti. Elle ressentit le besoin impérieux de ralentir la progression du cyborg.
Elle lâcha les commandes, et recula dans un mouvement brusque. Instantanément, Jim fut sur elle, ses deux mains sur ses épaules, dans un geste qui se voulait rassurant et protecteur.
— Marta, qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien… Rien, finit-elle par bredouiller. Encore cette impression bizarre d'un danger. Je… je crois qu'il faut qu'on fasse une pause. Si on y va maintenant, on…
Elle marqua un temps, ferma les yeux et porta sa main au front pour essayer de mettre de l'ordre dans ses pensées, mais sans y parvenir. Elle poursuivit finalement :
— Je… je ne sais pas, mais il faut qu'on attende un moment avant d'y aller, bredouilla-t-elle, visiblement confuse.
— Quoi ? Tu n'y penses pas, si C-9 s'arrête dans sa progression, Gerò va le remarquer.
— Alors on lui fait faire un détour et on programmera une excuse pour justifier ça. Je t'en prie, Jim…
L'analyste hésita un instant avant de répondre. Il n'arrivait pas à rationaliser cette demande, mais en effet, c'était faisable et ça semblait vraiment important pour sa femme.
— D'accord, on va faire comme tu veux.



Vegetà était certes allié avec eux contre son double du futur, mais comment les choses évolueraient-elles s'ils parvenaient à vaincre le Super Saiyan à son retour ? Le prìnce progressait à une vitesse folle ; pour le moment, Krilìn lui était encore supérieur en début d'entrainement, mais il n'était même plus sûr de le vaincre en combat réel. Les défenseurs de la Tèrre risquaient bien de troquer un ennemi surpuissant pour un autre…
Le tèrrien avait encore l'esprit absorbé par ces préoccupation lorsqu'il quitta les douches, une simple serviette de bain autour de la taille, dont la couleur bleu clair jurait avec le violet de sa peau. Il était sur le chemin de ses appartements quand une force explosa soudain à proximité. Sans attendre, il fonça jusqu'à sa source : la salle d'entrainement, dont il déverrouilla l'accès en un temps record.
Vegetà se tenait en son centre, entouré d'une aura démesurée. Le volume de ses muscles avait augmenté, il semblait plus grand, ses cheveux plus denses et une veine saillante courait sur son front.
Mais le plus impressionnant était sa force. Une puissance monstrueuse émanait de lui.
— Tu… Tu l'as fait !! s'exclama Krilìn. Tu as dépassé le stade de Super Saiyan ! Nous allons pouvoir vaincre notre ennemi !
— Imbécile ! répliqua Vegetà en relâchant sa transformation pour revenir au stade de simple Super Saiyan. Non, ce n'est pas ça. Ce qu'a fait mon double, c'était autre chose, une forme bien plus puissante.
— Comment ça ?
— Cette forme me permet d'augmenter mon pouvoir, mais ce qu'il faisait était… différent. Et terriblement plus destructeur, tu peux me croire ! C'est autre chose.
— Oh… répondit Krilìn, visiblement déçu.
Au même instant, les alarmes du bâtiment se mirent à hurler autour d'eux. Les deux guerriers restèrent un instant interloqués à essayer ce qui se passait, puis Krilìn lança :
— À la salle de contrôle, vite !!
En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, ils sinuèrent dans les couloirs de la Capsule Corporation et atteignirent la pièce d'où Bulmà et les hommes de son père coordonnaient la majorité des opérations civilisées de l'humanité.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Krilìn en entrant précipitamment, suivi de Vegetà, beaucoup plus calme.
— Les appareils ont détecté un objet non-identifié en orbite, répondit Bulmà. Ça vient de l'espace et l'atterrissage est imminent. On dirait un vaisseau spatial et il va atterrir au sud d'ici, à une cinquantaine de kilomètres. Prenez un scouter et allez-y, je vous guiderai jusqu'au point d'impact.



BIP
— Arrivée sur la planète Tèrre dans 10… 9… 8… 7… 6…
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