J'en discutais avec un pote flic. Le genre de mec pas trop con, qui a embrassé la profession par vocation et désir d'améliorer les choses.
D'après lui, tu peux y faire ce que tu veux, pour la région lausannoise :
— l'immense majorité des violence sont commises par des ressortissants des balkans.
— l'immense majorité des délits liés à la drogue (deal, pas consommation) sont commis par des personnes originaires d'Afrique.
— l'immense majorité des délits d'ordre sexuels sont commis par des suisses.
Du coup, c'est pas du racisme, c'est de l'expérience.
Évidemment, il explique ces tendances par le contexte sociologique plutôt que par l'appartenance à une ethnie. C'est là-dessus qu'il faut bosser, à commencer par continuer à tenir un discours égalitaire pour faire tomber les clivages.
Ce que j'ai pu observer, c'est que dans une cour de récré, les gamins se réunissent par "ethnie" eux aussi. Le "groupe des portugais", celui des serbes, etc, alors que quand ils sont "mélangés" en classe d'accueil tout se passe bien, quand ils sont "lâchés" en classe régulière, leur comportement change, parce qu'ils ont tendance à "embrasser" les clichés véhiculés et à cause de la pression du groupe. C'est uen manière d'affirmer son identité et de trouver sa place. En schématisant, on peut dire :
— je suis portugais, les portugais font ça, donc je dois faire ça.
Ce qui est intéressant, c'est que souvent, si les portugais vont rejoindre le "groupe des portugais", ce n'est pas tant parce qu'ils sont portugais eux-même. On observe le phénomène suivant :
La réintégration a généralement lieu quand la classe régulière a déjà trouvé un certain équilibre entre les différents membres qui la composent (sauf très rare exception en début de 9è, après les sélections du cycle, où justement ça se passe très bien). Il y a donc souvent un "rejet" du nouvel arrivant par le groupe, inconscient, afin de préserver l'équilibre. Comme ce rejet doit trouver une "signification", les enfants s'appuient souvent sur l'origine ethnique pour refuser l'intégration, ce qui va pousser l'élève rejeté à construire sa nouvelle identité sur cette base.
Je crois que cet exemple simple et enfantin explique énormément de choses.
Après, je n'ai pas de baguette magique.