La révolte

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

La révolte

Messagepar Point le Mar Nov 10, 2015 23:59

La révolte


* * *


Sommaire:

-Prologue

Partie une: Nuit de chasse

-Chapitre 1: Latcalis
-Chapitre 2: Seuls
-Chapitre 3: Colère
-Chapitre 4: Peur
-Chapitre 5: Transmission

Partie deux: Venus d'ailleurs


-Chapitre 6: Ellipse
-Chapitre 7: Chasse
-Chapitre 8: Essence
-Chapitre 9: Injection
-Chapitre 10: Rencontre
-Chapitre 11: Rétablissement
-Chapitre 12: Interrogations
-Chapitre 13: Dialogue
-Chapitre 14:Assaut
-Chapitre 15:Trouble-Fêtes
-Chapitre 16:Kavoth
-Chapitre 17: Interruptions
-Chapitre 18:Rivalité
-Chapitre 19:Acceptation
-Chapitre spécial: Le journal de Girga
-Chapitre 20: Pleurs
-Chapitre 21: Atmosphère
-Chapitre 22: Appartenance
-Chapitre 23: Réunion - Partie 1 et Réunion - Partie 2


Partie trois: La bataille pour Talia



* * *


La révolte: Prologue


L'enfant criait.
Son cri juvénile se réverbérait dans toutes les pièces, et même à l'extérieur, de l'arbre. Ce son aiguë déplaisait aux oreilles, mais la joie de voir l'enfant naître effacait tout sentiment négatif vis à vis du cri émit. Et le bonheur de voir son fils naître est infini, quoiqu'on en dise.

Le petit être fracassa les parois gélatineuses de son œuf, le renfermant, et montra après son premier effort, son charmant visage : De magnifiques yeux rouges et globuleux, un nez trognon, des petites lèvres presque rosées, lesquelles cachaient de courtes dents triangulaires d'un très joli blanc. De la même façon, ses antennes pointaient en arrière – signe de calme et d'une personne réfléchie – un menton fendu et des cavités auditives retroussées.

De façon évidente, le garçon était un très beau bébé.

Bien entendu, ses ailes n'avaient pas encore bien poussées, caractéristique des enfants, tout comme ses pointes sur sa colonne vertébrale, mais ses six bras – visibles entre deux craquelures – semblaient bien formés.

Sa mère, agenouillée devant l’œuf depuis plusieurs heures, attrapa le bébé dès qu'elle le distingua correctement. Elle contempla son joli minois avant de le serrer fort contre son cœur, en prenant garde de ne pas le noyer dans ses larmes de joies. Et le père, lui, émerveillé, attendait son tour, les trois paires de bras croisés. En lui, c'était une telle joie qu'il oublia presque de surveiller la veilleuse, assise devant un communicateur, à sa droite.
Ses yeux étaient écarquillés, et elle prit vivement le microphone en composant un numéro.

Pour vérifier, elle déplaça son regard vers celui du père, il ne faudrait pas que celui-ci se rende compte qu'elle appelle les gardes de l'endroit...

...mais elle ne rencontra rien d'autre qu'une épaisse barre de métal.

Son crâne fut éjecté sur un bon mètre, et la scène aurait été toute autre si le corps n'avait pas suivi aussi. Le père de l'enfant attrapa avec quatre autres bras deux autres tuyaux, lesquels servaient à la base à l'aération. L'homme transpirait alors, et il se précipita vers le microphone, qui avait de justesse pris l'appel, pour l'éteindre.

Quand un « Service de l'Hôpital, je vous écoute ? » retentit, le bouton d'arrêt de l'échange fut pressé, et la mère, horrifiée, attrapa alors son bambin en hurlant :

-Mais, tu es fou !?

Il s'appuya d'un bras sur le mur et sua d'autant plus qu'il annonçait à sa moitié son horreur :

-P...Pourquoi a-t-il fallu que ça nous arrive...à nous...

-Qu...Qu'y a-t-il ? ajouta-t-elle, paniquée.

Une armoire à produits de secours fut déplacée devant la seule porte de la salle pour la barricader, et tout en la calant correctement, le père du bébé – maintenant silencieux – répondit :

-Sa jambe...


En une fraction de seconde, l'attitude de la mère passa d'apeurée à tétanisée. Elle tourna rapidement sa tête vers les jambes de son fils et s'efforça de ne pas hurler...

...en remarquant que sa jambe gauche s'élevait moins que l'autre.

Quatre centimètres, quatre centimètres fatales et facilement remarquables...Jamais il ne pourra marcher correctement, il boitera...

Les larmes de bonheur se changèrent en une averse de peine...et elle serra son fils comme si elle allait le perdre. Le père gardait son sang froid, même si ses gouttes de sueurs, dues stress, n'avaient rien de froid, et préféra débuter l'épreuve de la fuite de l'hôpital : Brandissant les tuyaux d'acier, il fonça et commença à détruire un mur.

L'anecdote utile étant qu'il avait été, de profession, architecte, et planifia les plans mêmes de cet arbre, et en particulier de toutes les salles du rez de chaussée qu'il supervisa assidument. Justement, la naissance de son enfant dans cette salle avait été prévue, et que le mur qu'il tente d'effondrer soit un de ceux menant sur l'extérieur aussi. Ce même mur était très peu solide, et il avait fait exprès de le constituer de cette manière.

Alors l'écorce murale commençait doucement à céder sous les coups :

-Reste derrière moi ! Quand j'aurai enfoncé le mur, donne moi notre enfant, il y a un bon mètre à sauter. Tu es prête ?

Elle acquiesça, et la porte barricadée se plia sous d'énormes coups au même moment: Les gardes s'étaient doutés de quelque chose suite à l'appel, et ils intervenaient.
La femme commença d'une main à aider son homme à détruire le mur, et ils y parvinrent tandis qu'ils se demandaient ce que le gouvernement allait faire de leur enfant.

Il fallait qu'ils rejoignent un endroit sûr...

Un cri à l'accent prononcé venant d'un des gardes retentit :

- NOUS ALLONS OUVRIR DE FORCE !

N'entendant pas de réponse, les coups décuplèrent. Et l'enfant, gigoté dans tous les sens, se tortillait dans les quatre bras qui le supportaient avec une force surprenante.

L'écorce céda, la porte au même moment.

Pénétrant dans la salle, une brute épaisse ainsi qu'un vieil homme à l'allure svelte remarquèrent directement les deux lurons qui sautaient. Ils débutèrent la poursuite, mais l'avance notable du couple, qui déjà détalait, était un problème certain.

Le bébé, étrangement, cessa de pleurer quand les pieds de son père touchèrent le sol, mais heureusement, rien de grave.

Le plus gros des deux défonceurs de porte les suivit, non sans exploser le sol en arrivant : Il était massif, chacun de ses bras était assez puissant pour écraser des rochers sans forcer. Le second, moins costaud mais tout autant apeurant, de part ses yeux violets qui n'inspiraient rien de bon, s'occupa de la veilleuse en tentant de la réveiller.
Puis, s’élançant à travers les racines et traversant les chemins creusés à travers celles-ci, les parents n'eurent pas de mal à semer les surveillants du service infantile:

-On s'en sortira...Notre enfant vivra, devrai-je y laisser la peau!



* * *





Klim.
Une petite planète de la galaxie du nord. De diamètre presque deux fois plus petite que la Terre, elle est la seule et unique planète de son système a posséder la vie. Son équilibrage au niveau de la rotation autour du soleil lui vaut d'être tempérée quasiment globalement, mais étrangement de bénéficier d'un cycle jour-nuit aux trois-quarts nocturnes.

Donnant donc leur nom à leur planète, les klimiens dominent ce monde.
En apparence, les klimiens ne mesurent pas plus que quinze centimètres en moyenne. Cette taille ridicule est d'autant plus contraignante que ce qu'ils en ont fait est étonnante : Leur monde était constitué d'une faune et d'une flore bien plus grande qu'eux ! Les arbres, les animaux, et tous les phénomènes géographiques les dépassent !
Après des millénaires d'histoire, et grâce à des capacités intellectuelles et physiques étonnantes, les klimiens dressèrent la nature, et ainsi imposèrent sur leur monde une sorte de suprématie. Usant des bienfaits des arbres, ils se constituèrent des équipements à leur mesure, et notamment lors de la découverte, ou plutôt l'utilisation, du minerai de Zaka, qui équivaut à l’électricité, mais qui possède bien d'autres propriétés.

De nomades, ils passèrent sédentaires, de soumis, ils devinrent dominants, et de petits, ils devinrent les plus grands.

Au niveau physique, ils possèdent une grande paire d'yeux monochromes passant par tout le spectre de couleurs, des cavités auditives carrées, un nez humanoïde, une bouche à la dentition blanche pointue, une paire de mandibules courtes prenant leur base dans les joues, un corps résistant pourvu de six bras – la paire intermédiaire située au niveau des épaules, la supérieure derrière, et l'inférieure juste en dessous – eux-mêmes terminés par six doigts, deux jambes avec aussi six orteils, deux longues ailes – quoique la longueur varie – dures mais arrondies de manière à planer, une colonne vertébrale à pointes, et pour finir, un sexe – pour les deux genres – rétractable.
Les coloris oscillent entre le vert clair et très foncé pour le corps, et entre le gris clair et le noir. Le cas d'albinisme existe, donnant alors une teinte rougeâtre au klimien, ainsi qu'une paire d'ailes blanches et des yeux bleus clairs.

Les différences hommes-femmes n'existent pas, si ce n'est de par le sexe. En vérité, le bassin féminin klimien est un tout petit peu plus large pour laisser passer l'oeuf lors de la pondaison de ce dernier. Lequel œuf grandira alors hors de sa mère et couvé par les parents – ou artificiellement – pendant toute la durée du développement de l'enfant. La conception est identique à celle des autres humanoïdes, mais il faudra attendre un mois pour que l’œuf sorte, et cinq autres pour qu'il éclose.

Pour finir, on se rend compte de la ressemblance frappante des klimiens avec des insectes.

Aujourd'hui, la planète est divisée en une quinzaine d'états très grands en superficie par rapport à la planète : Le plus grand, au nord, celui de Kurimu, fiers de posséder la nation la plus avancée technologiquement, la mégalopole si grand qu'elle en constitua un pays, Talia, en proie depuis des années à un état dictatorial dangereux, et qui s'étend modestement sur l'équateur, Morio, le pays de la culture et de la paix, principal exportateur de ressources et pays fulminant d'argents, exerçant une pression monstre aux autres états de par sa puissance, puis vient Mür, le quatrième pays des plus grands, au sud, tout au sud, connu pour ses traditions, mais surtout pour avoir dompté en premier l'unique océan du globe. Les autres sont plus jeunes, et résultent soit de gouvernements calmes, soit de colonies sur la grande presqu'île de Djakitchan. Ce dont on ne parle pas, c'est de l'apeurante, et non-rattachée à un pays, jungle de Latcalis, une énorme zone où les monstres les plus terrifiants et gigantesques – atteignant presque deux mètres humains – pullulent et vivent en continu.

On pourrait y aller au cas par cas, mais l'histoire parle d'un couple talien.

Il y a dix-neuf ans, une guerre civile ravagea Talia. Le gouvernement, alors tourné vers la fusion de la mégalopole avec Morio, pays allié, fut renversé par les détracteurs, et les nouveaux dirigeants refusèrent. Seulement quatre mois après, ce même nouveau gouvernement tomba, de la main d'un groupe de terroristes. Adoptant un régime totalitariste, le développement de l'armée et de l'isolement – en passant par la construction d'épais murs tout autour du pays – passa en priorité, tout autant que la déclaration des nouveaux dirigeants de se préparer en vue d'une guerre généralisée. Les pays voisins, à savoir et surtout Morio et Kurimu, communiquèrent leur mécontentement, mais furent ignorés. Toutes importations et exportations furent stoppées suite à la découverte d'un gisement gigantesque de Zaka dans le nord du pays.

Malgré tout, le gouvernement morien – en étroite et secrète collaboration avec celui de Kurimu – ont envoyés des hommes – et deux en particulier - pour constituer une rébellion secrète à l'intérieur même de Talia. Ils frappent, suivant le groupe, soit dans l'ombre, soit publiquement de grands édifices militaires...et ils frappent rarement, mais sûrement.

Ce changement politique soudain fit sombrer le pays dans la terreur. Chaque individu apte passe son service militaire à quinze ans, et si ses capacités ne sont pas reconnues correctes, il passera dans le service public. Les vieux et les anciens de profession restèrent pour la plupart aussi en activité .
Après un an de règne, la dictature pouvait se targuer d'avoir augmenté son nombre de soldats de 8%, valeur qui doubla l'année suivante.
Cette omniprésence de la fonction militaire valut de strictes lois visant à assurer à Talia la perfection de chaque personne, et ce, notamment en éliminant les inaptes mentaux ou physiques graves : Dès la naissance, un enfant, par exemple, ayant des troubles cérébraux, ou handicapé – comme ayant un bras de moins – sera abattu. Si la famille s'y oppose, ils seront aussitôt éliminés pour insubordination.

L'horreur était installée partout, pas d'autre choix que d'obéir.


* * *




Alors qu'ils ressortaient de chez eux, prenant leurs affaires personnelles les plus importantes, le couple et leur enfant, qui habitaient dans une souche près de la frontière sud de Talia, détalaient vers l'ouest, où ils pourraient trouver refuge. Ayant passé l'enfant à sa moitié, le père échangeait des messages avec on ne sait qui avec son communicateur portable. L'état d'alerte avait été sonné dans le lotissement, et plusieurs agents de la loi furent dépêchés sur les routes principales. Les fugitifs ne pourraient pas s'en sortir, en théorie.

Seulement, le père ne savait alors pas ce qu'il risquait en prenant ce petit chemin, à la frontière même, mais alors à la limite géographique précise de Talia...avec Latcalis, prenant la forme d'un gouffre insondable séparé de la mégalopole par une falaise non protégée.

Juste là, et c'était peut-être une malheureuse coïncidence, un soldat s'était éloigné pour faire profiter à la jungle une petite averse jaunâtre, et il était armé. L'homme tenta quelque chose, et il dégaina son arme, arme qu'il avait caché de nombreuses années durant au cas où : L'épine – car utilisant les bienfaits de la gigantesque nature, les armes à feu tirent de petites mais solides épines – atteignit le bas de son dos, le faisant chanceler puis s'écraser sur le sol.

Grave erreur d'oublier de l'achever.

Le soldat, qui hurlait à la mort, sortit son arme à lui, et hésita sur quelle personne abattre...et il prit sa vengeance : L'épine ne fusa pas dans un point vital, mais pénétra, puis se logea, dans la cuisse gauche du père. Lequel s'écrasa lourdement sur le sol, faisant chuter son flingue qui glissa plus loin.

Alertés par le bruit des deux tirs, d'autres hommes vinrent juger la situation et virent l'homme à terre, ainsi que sa femme qui le tenait fermement :

-Allez, lève toi ! Vite, ils arrivent !

Il arracha le projectile meurtrier et souleva son genou, mais la douleur le retint au sol :

-Non...Je suis fini.

Il serra les dents, d'une part pour la douleur, d'une autre parce que se sachant condamné. Il donna ses instructions en fixant le visage affolé de sa conjointe :

-Prends le pistolet, tu sais où aller, et ne t'arrêtes pas ! Sauvez vous, et restez en vie !
- NON ! Je ne peux pas te laisser là ! Qu'est-ce qu'il deviendra sans son père ?
-Je sais qu'il me vengera. Allez, partez, ils arrivent !

Elle le baisa sur le front en laissant échapper une nouvelle salve de larmes. Détalant en arrière, le bébé tenu contre sa poitrine, elle se jeta sur le pistolet pour le saisir...

...et ses trois épaules gauches furent criblées d'une épine.

L'enfant, dans un petit drap blanc, tomba avec douleur sur le sol et hurla de douleur.

Derrière eux, le petit klimien aux yeux violets de l’hôpital, accompagné de son acolyte baraqué et de plusieurs policiers. Il était responsable de l'habile tir sur la mère, et le rictus sur son visage témoignait de la sadicité dont il faisait preuve.
Il avançait, dans son petit uniforme rouge, son arme tendue droite devant lui, et en arrière, une dizaine de soldats étaient en joue sur le couple. Un peu plus au fond, deux hommes supportaient le corps du soldat précédemment blessé.

Un cri déchirant provint de la gorge de la jeune mère, qui ne put que soumettre ses dernières volontés:

- Laissez-le vivre ! LAISSEZ-LE !

Une démarche vive témoignait de la stature du klimien aux yeux violets, et il s'approcha du couple à terre. Quand enfin à un mètre d'eux il fut, il laissa plaça au jugement :

-Vous êtes des ennemis de l'état, et ce sens, vous devez être éliminés. L'enfant ne fera pas exception.
Si madame veut bien coopérer, nous pourrions envisager de vous laisser en vie. Pour monsieur, les blessures envers un soldat sont condamnables, vous comprendrez aisément qu'il faille vous tuer.

Un long silence, révélateur de l'opinion et de la décision des fugitifs. La femme jeta un regard attristé vers les deux personnes qui lui étaient le plus cher, et baissa les yeux.
Le chef des soldats pointa son arme en direction du crâne de la mère, et il faillit presser la détente...

…quand alors le père, qui se déplaçait lentement mais sûrement, se saisit de son arme, et tira.

La main droite de l'homme aux yeux violets fut traversée de parts en parts, et il lâcha son arme dans un cri de douleur. Derrière lui, les gardes se retinrent de tirer, ayant peur de viser leur supérieur, ils attendirent donc un signal qui ne tarda pas :

-Aaaaaaaaaaaah ! Achevez les !!!

Il se jeta sur le coté, et dix sons identiques, qui n'en firent qu'un seul, crachèrent une épine.
La femme, elle, ferma les yeux. Inconsciemment, le bébé, lui, les ouvrit. Il distingua son père, dans une bien fâcheuse posture.

Et faisant barrage, son dos était percé de tous les projectiles.

Son visage s'éteignit sans attendre, mais il put adresser à sa femme un dernier sourire, puis s'écroula, décédé. Il s'était interposé et les avaient sauvés. Le sang se propagea extrêmement vite et déjà ils pataugeaient dedans.

Le soldat le plus proche de tous courut alors pendant la phase de rechargement de son arme vers la femme, pour l'abattre. Elle, elle s'agenouilla, et pleura abondamment : Elle ne pleurait pas parce qu'elle allait mourir, mais parce que son fils ne pourra pas vivre !

Alors dans un dernier soupir, elle regarda son fils, baignant dans le sang, et son mari. Elle décida de copier sa moitié, et sourit. Elle leva les yeux au ciel, et le projectile de mort enclencha sa course.

L'enfant hurla de plus belle, entouré de deux cadavres.

Le chef des soldats se redressa en hurlant et en se tenant sa main meurtrie. Il reprit son calme et regarda le bambin avec des yeux injectés de sang. Tout son sadisme lui dicta sa conduite :

-Amenez moi le gamin !

Le baraqué de l'hôpital n'enjamba pas les corps : Non, il s'en servit de support pour ne pas salir ses bottes. Quand enfin il fut à porter, il souleva le bébé qui se débattait par réflexe, et l'emmena vers son acolyte.

Le sadique donna une claque au bébé, sans prendre la peine de supporter son poids, puis lui susurra :

-Toi morveux...C'est de ta faute si je souffre ! Regarde ma main !

D'un mouvement de doigts, il fit signe au baraqué de le suivre vers la falaise :

-Il aura le droit à un sort différent.

Il souleva le bébé et l'emmena près du vide de Latcalis. Mais en le dévisageant, il fut prit d'une autre idée : Ce gosse devait souffrir plus !
Alors il sortit une épine de son chargeur et plaqua le bébé sur le sol. Il fut pression sur son dos et il donna un violent coup de poing dans les ailes du bébé, lesquelles se détachèrent et furent brisées. Enfin, il planta, et ce malgré les pleurs incessants, son épine dans son dos de nouveau-né, et y grava une inscription :

-Souffre ! Déchet ! Déchet ! Déchet !

Il attrapa la jambe défectueuse du jeune enfant, qui explosait les records de décibels produits par un corps vivant, et lâcha le petit corps meurtri du bébé près de la falaise, sans attendre plus que ça.
Le petit être s’enfonça rapidement dans l'immensité noire de Latcalis, et nul doute qu'il ne lui restait que vingt secondes à vivre.

Haletant d'énervement, le chef garda assez de sang-froid pour ne pas abattre juste pour déstresser un soldat qui lui amenait des bandages.

Des petits bips sonores se firent entendre de par la sacoche que possédait le mari. Le baraqué y trouva un communicateur, quelqu'un avait envoyé un message, et il ne le lit pas, préférant appeler son supérieur pour savoir quoi faire :

-Monsieur, que fait on des corps et de ce communicateur ?
-Jetez-les aussi, Latcalis se chargera du nettoyage.

Il s’exécuta. Les parents allèrent rejoindre leur enfant, tout comme la petite machine.

Alors que la troupe faisait passer le message de la résolution du problème de fugitifs, le baraqué alla poser une question :

- Monsieur, l'enfant, vous lui avez mutilé le dos ?

-Oui, et alors ?

-Je me demandais...

-J'ai marqué un mot dans la langue de ma mère.

-Qu'est ce que ça veut dire ?

- « Déchet ».

-Quel était le mot ?

Décidément, il lui posait beaucoup de questions. Enfin, autant le lui répondre :

-Ginue.

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Dernière édition par Point le Lun Déc 10, 2018 16:43, édité 36 fois.
La révolte
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Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
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Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: La révolte.

Messagepar broly97 le Mer Nov 11, 2015 19:56

Salut zaagan et rebienvenue dans la section fanfiction.

Pour avoir lu tes deux dernière fic, puis celle-là, je ne peux que féliciter le GRAND pas en avant que tu as fait. Alors qu'avant, les chaps étaient remplis de fautes assez mal écrit et plutôt mal agencé (enfin c'est le souvenir que j'ai), ici c'est beaucoup mieux.
Là cette fois, c'est bien écris, tu as bien fait attention à ton orthographe et la transition est convenable. Bravo !

Mention spéciale à la réaction des parents et de l'infirmière au moment ou ils ont constaté la malformation de l'enfant. Perso, j'aurais d'emblée expliquer le pourquoi du comment sur le point de vue du père, mais je trouve que le fait d'engager directement la réaction du père et de l'infirmière avant puis de raconter l'histoire du pays et le traitement qu'ils réservent aux malformé dans le paragraphe d'avant est cool car ça ne nuit pas au ryhtme du récit tout en nous laissant un petit peu en haleine dans un premier temps, puis les explications nous éclaire ce qui fait que l'on resent de la sympathie pour la petite famille, et on est ainsi attristé par leur destin à la fin du chap. Très bien joué sur ce coup là.


En bref, je ne sais pas si tut'es fait aidé ou si tu l'as écrit seul ce chap, mais très bon premier chapitre. Je t'encourage à continuer comme ça.
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Re: La révolte.

Messagepar Point le Dim Nov 15, 2015 20:29

D'abord merci.
Je pensait pas recevoir un commentaire de ce genre^^
Merci pour le compliment, même si après relecture, je me suis dit que ça faisait un peu revu mon histoire, je sais pas, je pensait qu'on écrirais un commentaire sur ça justement.
Bref, ça me motive à continuer, donc merci encore.

Edit du 15/11/2015 :

Motivé par le post de Broly, j'ai écris ce chapitre 1 ( oui il en faut peu pour me motiver )
Ce chapitre devait à la base sortir Vendredi, j'ai évité à cause des évènements que vous connaissez.
Bref, je sais pas si c'était mal de double-poster vu que c'est ma fanfic, mais en éditant ça mettait rien de nouveau sur le fo donc j'ai mit ça là.
Bref, bonne lecture, en espérant que vous aimerez.

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Chapitre 1: Latcalis




Chapitre 1: Latcalis




Il fallait y aller. Cette partie de la nuit est moins dangereuse que les autres parties d'une journée dans cette région.
Il déplace l'énorme rocher qui lui sert de porte pour la grotte, avec toute la force de chacun de ses six bras. Il ne le fait bouger tout d'abord que suffisamment pour passer sa tête et regarder si une créature ne s'était pas endormie près d'ici.
Heureusement ce n'était pas le cas.

Alors, il se retourne et crie :

- On peut sortir. Laktoz, Candya et Entier, avec moi !

Ils arrivèrent. Trois adolescents.
Le premier, une femme, plus grande que les deux autres, très belle du point de vue d'un klimien. Ses grands yeux jaunes y étaient pour beaucoup, mais ses petites mandibules aussi, des mandibules moins grosses étant plus appréciées sur cette planète chez l'homme comme la femme. Son corps était finement sculpté par l’entraînement, elle était une combattante. Elle portait une armure de fortune forgée avec de l'écorce d'un arbre plutôt résistant, mais cette armure était assez endommagée, elle aimait beaucoup se battre avec ses confrères. Son caractère belliqueux n'est rien à coté de ses capacités d'anticipation des coups. C'était Laktoz.

Près d'elle, à sa gauche, on retrouvait son meilleur ami, plus petit qu'elle de quelques millimètres.
Combien de combats avait-il perdu contre son amie ? Il ne sait pas. Mais, il s'est toujours relevé, il a toujours bien pris ses défaites, il n'est pas rancunier. Il lui arrive cependant d'être vraiment peureux. On notera qu'il est le seul des trois à savoir maîtriser son ki. Maîtriser est un grand mot, à vrai dire, il sait former un kikoha, mais sans arriver à le déplacer. Physiquement, il était assez maigre, mais les combats d’entraînement lui ont assuré une petite bosse de muscles sur chaque bras. C'était aussi quelqu'un de vraiment intelligent, possédant une capacité de déduction assez peu banale. Il ne portait pas d'armure. Son nom était Entier.

Le dernier, ou plutôt, la dernière, se nommait donc Candya. À la naissance, on remarqua la maladie que ses parents lui avaient transmis : ses os étaient fragiles, si bien qu'un trop fort choc pouvait les briser sans soucis. Entier avait sacrifié sa propre résistance physique en reforgeant deux armures pour n'en créer qu'une pour aider Candya, ce qui lui permettait de bénéficier d'une protection presque aussi optimisée que dans une armée. N'étant pas faite pour le combat rapproché, elle se spécialisa dans les armes à distance. On lui avait procuré un simple fusil de l'armée qu'elle tentait de faire fonctionner avec des épines locales. On lui avait interdit l'autorisation de sortie de la grotte, mais sa détermination a gagné, et malgré son problème, elle se sentait prête à affronter les dangers du dehors, pour aider les autres. On notera justement dans son caractère tout l'amour qu'elle a pour autrui.

Ils arrivèrent devant le rocher. L'homme qui les avait appelés termina de le déplacer.
Il bascula sur le coté, les quatre compères sortirent vite, et ils s'y mirent à trois pour le remettre en place.
Ensuite, ils se mirent en route.


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La jungle de Latcalis n'est connue que pour être l'endroit le plus vaste et le plus inconnu de la surface du globe. Un gigantesque et monstrueux trou à créatures, occupant 20% de la taille de la planète. On y jetait et jette encore les gens qu'on ne considère pas comme éthiquement normaux, comme les criminels, ou des fois des prisonniers de guerre, voire des innocents pour montrer l'exemple. Il y a même quelques explorateurs qui pensaient y trouver quelque chose, ceux-ci ayant été dès lors considérés comme fous, et disparus peu après.

Mais au fur et à mesure des années, certains groupes de personnes se trouvant dans la jungle se sont alliés pour survivre dans ce lieu hostile, et ils trouvèrent une vaste grotte à l'abri des monstres géants. Plusieurs dizaines d'années passèrent, sans jamais qu'ils ne puissent revenir à la civilisation, certains moururent et certaines naissances eurent lieu. Ainsi naquirent nos trois adolescents.


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Le dernier homme, celui-ci qui appela les autres, était un héros parmi les condamnés en Latcalis : Tial.
On disait que chacun de ses six bras pouvait porter deux klimiens, que ses jambes pouvaient faire s'envoler un tigre quand elles donnaient un coup ( les tigres klimiens mesurent deux mètres de haut, ce qui représente plusieurs fois la taille d'un individu klimien ) que son torse, à la vue des bêtes, suffirait à les repousser, et que la dernière fois qu'il avait frappé quelque chose, une montagne s'était faite découper en deux. Ce n'était bien entendu que des idioties, des exagérations de ce qu'il avait accompli.

Lui-même en riait. Ce qu'on disait de lui était faux mais il était bien doté d'une force extraordinaire. Son plus puissant atout, c'était que d'après lui, il avait un espèce de don, une capacité de semi-prémonition : il anticipait et parait toutes les attaques, comme si, juste avant que le coup adverse n'arrive jusqu'à lui, il était ce coup, il l'incarnait, il décidait de la direction où il se dirigeait.

Physiquement, il était plus grand que Laktoz, comparé avec l'échelle de taille humaine, mesurant un bon mètre quatre-vingt quinze. Ses ailes, grandes et vigoureuses, étaient vraiment énormes en largeur, arborant un magnifique noir qui allait si bien avec sa peau vert foncé. Son visage, avec ses yeux jaune clair et ses mandibules puissantes, était doué d'un charisme tel qu'un klimien sur un million en possède un comme celui-là. Ses muscles d'aciers lui octroyaient une résistance incroyable, et ses jambes, endurcies par une de ses passions, à savoir courir, lui conféraient une vitesse hors du commun. Il était un homme optimiste, courageux, intelligent, provocateur, mais parfois trop dissipé et un poil égoïste par moments, on pourrait ajouter mauvais perdant.

Laktoz, Entier et Candya l'avaient évidemment pris pour modèle. Ils s’entraînèrent dur pour pouvoir sortir dehors récolter des ressources avec lui la nuit. Il refusa dans un premier temps, ne voulant pas causer de pertes dans la petite colonie, mais devant leur obstination, il accepta. En effet, étant sûrement à tout jamais condamnés dans cette grotte, autant former ceux qui pourront assurer sa relève. Les adultes de la grotte n'étaient même pas capable de l'aider, ils négligeaient leur entraînement, ou du moins de s'entretenir, et cela inquiétait Tial. Qui sera là pour le groupe s'il mourrait en cherchant de la nourriture, face à une horde d'animaux sauvages ?

Il préférait ne pas y penser.

Bref, ils partirent donc de la grotte, et suivirent un chemin que Tial connaissait. Il leur dit, discrètement :

- Bon, je vous résume ce qu'on a dit tout à l'heure. On continue tout droit, puis dès qu'on a passé trois arbres, là où il y a un gros rocher à droite, on tourne à gauche. Ensuite, on avance jusqu'au lac, là-bas, on remplit les gourdes, et on va direct se cacher. Quand on touche à l'eau, les créatures sous-marines ne dorment qu'à moitié et viennent voir. Donc faites gaffe !
Il se retourna après cette phrase, il avait cru entendre un bruit.

Non, il n'y a rien. Alors, il continue :

- Ensuite, vous me suivrez, il y a un chemin qui monte à travers de grandes racines à droite d'une grande fleur rouge, et avant-hier, j'ai repéré un nid à fourmis. On va bien s'amuser !

Conscient du danger que cela représentait, il préféra en rire à la fin, histoire de déstresser.
Il se mirent en marche : Tial en première position, sa lance dans la main droite du centre, Entier en deuxième, armé lui aussi, Candya juste après, son fusil dans les bras, et Laktoz fermait la marche, n'ayant fièrement que ses poings pour se défendre.
Ils passèrent le premier arbre.

Si ce n'est le bruit perpétuel, angoissant et bourdonnant qui environnait, il n'y avait rien d'alarmant.

Ils dépassèrent le deuxième.
Le bruit de leurs pas se faisait un peu plus lent, mais plus discret, pensant à ce qui arriverait s'ils faisaient du bruit.
Ils virent le rocher, au troisième. Ils s'y approchèrent et tournèrent à gauche, comme il devait se faire d'après le plan.

- C'est pas très loin, on en a pour dix minutes maximum, chuchota le meneur.

Un gros bruit alerta le groupe. Ce bruit, énorme de par le son qu'il effectuait, mais aussi tellement costaud que le sol tremblait, ne pouvait être émis que par une seule chose.
Tial l'avait reconnu. Un ennemi qu'il avait déjà rencontré, et qu'il ne valait mieux pas affronter avec les enfants.

Il sonda vite l'environnement : à sa droite, un petit buisson inoffensif, à sa gauche une racine un peu déterrée sous laquelle on pouvait se glisser.
Alors, subtilement :

- Les enfants, on est mal, très mal.

S'inquiétant : Qu'est-ce que c'est que ces secousses ? S'exclamait Entier, serrant fort sa lance dans ses bras, prêt à se défendre.

- Toi et Candya, allez vous cacher dans les buissons là-bas, et Laktoz, juste là.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe !? Commençait à s'affoler Candya.
- Calmez-vous, et obéissez. Il arrive, ne faites rien, je m'en occupe.

Pétrifiés, ils ne réagirent pas sur l'instant, mais Tial donna un coup sur l'épaule d'Entier en reculant et ils allèrent se réfugier.
Chuchotant le plus fort possible, la plus grande dit : Et toi ? Tu ne te caches pas ?
Effectivement, il n'avait pas bougé. Qu'est-ce qu'il cherchait à faire ?
Les secousses continuaient de plus belle.

- Vous faites comme je vous ai dit. L'eau et les fourmis. On se retrouve plus tard. Bonne chasse.

Avant qu'ils n'eurent réussis à comprendre le comment du pourquoi il leur avait dit ça, il poussa un hurlement, un OH craché à pleins poumons.
Et, les tremblements s’arrêtèrent.
Loin devant eux, un monstre, une créature, une abomination, un géant visqueux. La chose était indescriptible, c'était humanoïde ? On dirait. Si ces gros amas de chairs sans réelles consistances, sans attaches logiques entre eux, dégoulinant d'un je ne sais quel liquide, étaient considérés comme des jambes, alors on pourrait le définir comme humanoïde. Ses bras, n'en parlons pas, c'est encore pire. Il y avait un truc protubérant sur le dessus de la partie qui reliait les « jambes » et les « bras » de l'aberration, comme une tête. On ne distinguait rien qui pourrait faire penser à un œil, mais on savait que ça nous regardait.

Quelle folie. Provoquer cette chose alors qu'on est censé protéger trois enfants. N'importe quoi.
Tial, juste avant que le monstre ne pousse un cri déchirant qui faisait assez mal aux tympans pour qu'on considère cela comme une blessure, sourit.
Il se retourne et détale, sprintant n'importe où du moment que ça le poursuivait.
Les jeunes retinrent leur souffle quand la chose arriva devant eux, respirant par le nez, mais, en sentant la chose, en sentant cette horrible odeur de tas de cadavres, ils préférèrent ne pas du tout respirer.

Le sol tremblait tellement qu'ils crurent rebondir sur le sol. Mais qu'est-ce que c'est que cette monstruosité ?
Ils attendirent donc, la chose partait doucement, suivant le héros fou en hurlant.
Entier, sortit la tête du fourré : il regarda autour de lui, cherchant son amie sous la racine. Oui, elle était là, tout va bien.
D'un signe la main, car elle l'avait vu, elle lui dit de sortir.
Ils se réunirent :

- Bordel ! C'était quoi ce truc ? Commença Laktoz.
- Je ne sais pas, mais je ne comprends pas Tial. Il est complètement con....Rajouta Candya.
- On va faire quoi maintenant ? On est au milieu de la jungle et tout ce qu'on peut faire, c'est retourner au refu....
- Réfléchis, Entier, si on retourne se cloîtrer à la maison, qui ramènera à manger ? Comment on va faire hein ? Tial va sûrement s'occuper de ce monstre toute la nuit. On doit continuer ! Dit la plus grande.
- On va mourir. On n'y connaît rien à cet endroit. Rentrons, c'est mieux pour nous.
- Hors de question. J'y vais, seule ou pas.

A vrai dire, et logiquement, elle avait peur. S'en aller comme ça vers l'inconnu, avec comme seules armes son courage et ses poings, c'était presque du suicide. Mais pour elle, abandonner, c'est comme mourir. Donc autant tenter le coup.
Elle feinta de s'en aller, en faisant quelques pas, ce qui fut inutile car Candya rétorqua :

- Je la suis, je suis venue pour être utile, pas pour faire une promenade.

Elle lui tira la langue, puis s'en alla, suivant Laktoz, déjà plus rassurée.

- Peuh ! Je ne me ferai pas avoir. Je retourne là-bas ! ADIEU !

Il croisa toutes ses paires de bras et bouda.
Elles s'éloignaient.
A dix mètres de lui.
Onze.
Douze.
Quinze.
Vingt.

Un bruit d'oiseau se fit entendre. Entier sursauta.

- Je...Je me disais que....J'avais soif, et....Euh.....On va vers un lac, alors....

Il ne mit pas dix secondes à les rejoindre, courant et tremblant aussi.
Malicieusement, les deux amies se regardèrent et s'échangèrent un regard complice de leurs deux grands yeux globuleux.
Entier n’arrêta pas de bouder pour autant.


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Détalant, sautant par-dessus les branches basses et les racines, esquivant tous les buissons devant lui, et fracassant les petites bêtes au passage, Tial, souriant, atteignait un des plus grands arbres qu'on voyait au loin si l'on réussissait à grimper en haut de ceux de taille normales. Il savait que là-bas se terrait un tigre, un gros tigre.

Derrière lui, l'abomination courrait, pourrissant l'endroit, de son liquide nauséabond et dégoûtant, et de son bruit assourdissant. Autour de lui, certaines créatures plus chétives, réveillées, se mirent en groupe et l'attaquèrent, bondissant sur ses « bras » visqueux. Ils furent balayés d'un mouvement puissant.

Le héros, usant de son don étrange pour anticiper les obstacles, s'amusait à regardait derrière lui les déboires de ces pauvres bêtes qui tentaient de se nourrir en attaquant la monstruosité.
Il redevint sérieux quand il se souvint que sa capacité ne durait pas indéfiniment. Alors il remit sa tête droite et fonça plus vite.
Il arrivait au pied de l'arbre, et il stoppa net sa course à quelques centimètres. Le monstre, derrière lui, n'avait pas pu comprendre sur l'instant, et il s'écrasa lamentablement contre l'écorce. Tial, recula en faisant un bond.

- Alors, on a du mal à m'attraper ? Provoqua-t-il, sachant que ça ne le comprenait pas. C'était plus comme une satisfaction personnelle de parler à ce monstre, il se sent plus confiant.

Énervé, le visqueux se retourna et aurait écrasé le klimien si celui-ci n'avait pas vu le coup venir.

- Ouh, que c'est lent....

Arrachant toute l'herbe et soulevant un gros tas de terre, la visqueuse créature fit glisser son pied dans sa direction avant de verticalement donner un coup de pied.
Bien entendu, Tial n'avait pas été touché.

- Je vais t'expliquer mon gros, en fait, ici....

Il saute au-dessus de la rapide droite du géant qui enfonce son « poing » dans le sol à cause de la force du coup

-.... il y a un ami à moi qui dort, tu vois. Donc, je te préviens.

Le monstre relève sa « main » et tente de le toucher.

-....Décampe d'ici en vitesse. C'est un conseil d'ami.

Il finit sa phrase en faisant une pirouette, ce qui le mit hors de portée de l'attaque.
Le monstre, encore plus frustré, continuait de hurler à pleins « poumons ».
Tial ne l'avait pas remarqué, mais la matière visqueuse que secrétait le mastodonte faisait doucement fondre ce à quoi il était exposé. Heureusement, il n'en avait pas touché.

Après quelques minutes de jeu, Tial sentit une présence sur la gauche.
- Il a traîné aujourd'hui, se dit-il à lui-même.

Là, sur un rocher, comme posant pour se faire peindre, un magnifique tigre blanc géant apparut. Pour expliquer la taille, là où la « tête » du visqueux faisait six ou sept fois la taille de Tial, une des pattes de ce tigre mesurait quinze fois cette même mesure.
Il avait été attiré par les nombreux hurlements du dégoulinant.
Et il n'aimait pas qu'on le réveille.
Tout fut donc fini en l'espace d'une dizaine de secondes : sortant ses longues griffes acérées, il fonce sur l'horrible créature et la coupe en deux au niveau de sa « taille ».

Le gros visqueux tomba lentement, dans un dernier cri de peine, puis s'étala de tout son long sur le sol. La matière corrosive qui le composait fit fondre l'environnement tandis qu'il se desséchait.
Bien qu'il soit mort, il voulut faire ses adieux avec un dernier cadeau, et le cadavre explosa, projetant toute sa matière autour de lui.
Le tigre fut touché, et quelques morceaux de son pelage furent détruits. Une de ses griffes raccourcit aussi considérablement. Rien de sérieusement grave.

Tial, lui, n'a rien reçu. Non pas car il l'avait anticipé, non, mais parce qu'il était déjà parti. Il se savait trop faible pour vaincre la bête.
Maintenant qu'il s'était débarrassé de ce problème, et qu'il s'était bien amusé, il songea à revenir voir Candya, Entier et Laktoz.
Seulement...

Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...Bip...

Plus il s'approchait, plus ce petit son aiguë l’agaçait. Qu'est-ce que c'était ? Curieux, il chercha pendant plusieurs minutes, guidé par ce bruit répétitif qui peu à peu, l'énervait.

Et à un moment, il arriva dans une immense clairière. Cette clairière était complètement désordonnée : petits arbres découpés, sol à plusieurs endroits éclaté, rochers brisés, écorces arrachées et traînant un peu partout, traces de griffes sur les gros arbres. Plus étonnant encore, certaines lianes suspendues avaient été découpées.
Il était sur le terrain de jeu d'un tigre. Peut-être pas le blanc de tout à l'heure.

Guidé par le bruit étrange, il finit par repérer la source, par terre entre deux branches : un petit objet luminescent. Un pavé aux coins arrondis avec une antenne, avec quelques bosses rectangulaires sur un coté, et la partie lumineuse juste au-dessus de ce même coté. Des inscriptions étaient inscrites sur cette partie, et Tial ne les a pas comprises, n'étant pas dans sa langue.

- Un communicateur...C'est bien la première fois que j'en vois un comme ça. Ça a dû évoluer ce genre de choses depuis que je suis ici.

Il chercha un moyen de l'éteindre, et en appuyant sur les boutons, il réussit. Néanmoins, quand les bips cessèrent, il entendit un « Zing », comme si il avait enclenché quelque chose à l'intérieur.

- Qu'est-ce que ce truc fait là ?

Il n'eut pas de réponse, si ce n'est par la goutte chaude que venait de recevoir son front.
Il s’essuya avec son doigt. Du sang ?
Le modèle des trois adolescents leva la tête.
Une petite masse, suspendue par des lianes, telle une boule de feuilles, saignait.

- Qu'est-ce que....

Attiré par la curiosité, encore, il range le communicateur dans une de ses poches, commença à grimper sur des lianes qui descendaient plus basses, et réussit à atteindre la boule sanguinolente.
À ce moment-là, Tial dut se forcer à ne pas émettre de son, pour ne rien alerter, mais surtout parce qu'il se serait déchiré les cordes vocales. Il pensa donc très fort :

- Oh mon dieu...

Ce qui saignait, bien entendu, c'était un bébé klimien, qui, par je ne sais quel miracle, avait survécu à la chute, rattrapé par des lianes, qui l'attrapèrent et le mirent à l'abri des dangers d'en-dessous. L'enfant était vivant. Il haletait difficilement, il perdait du sang, beaucoup trop. Était-ce le destin ? Était-ce juste de la chance, beaucoup de chance ?

Tial ne réfléchit pas, héroïquement, il attrapa le bébé avec sa paire de bras inférieure, il déchira un morceau de son haut pour arrêter les saignements avec sa paire de bras supérieure, et descendait en faisant glisser ses doigts sur les lianes.
Une fois au sol, il sprinte, bien plus vite que quand il était poursuivi par la monstruosité dégoulinante. Il esquiva les petits renards charognards qui dégustaient deux cadavres de klimiens pas loin de l'endroit où était posé le communicateur.

Oubliant tout, il esquivait les obstacles, non, mieux, il les traversait.
Pas de temps à perdre, il devait sauver cette vie.
Il devait réussir, il devait arriver à emmener ce pauvre enfant dans la grotte pour que les médecins qu'il y avait l'aident.
Son don, Tial l'utilisa. Mais pas pour voir à l'avance un arbre, pas pour savoir à l'avance sur quelle branche sauter sans qu'elle ne se brise. Inconsciemment, il l'utilisa sur le bébé.

Il ressentit toute cette douleur qu'on avait fait endurer à ce pauvre bébé, il l'a ressentie comme s'il avait lui même ces profondes blessures sur le dos. Il avait même l'impression d'avoir rapetissé, d'avoir changé de forme pendant un court instant, comme s'il s'était incarné en cet enfant.
- Quelle est cette sensation ? Eut-il du mal à penser, comme partagé entre deux corps.
Il revint à ses esprits. Il avait étrangement ralenti sa vitesse de course, et essaya de la combler en allant plus vite encore.

Pas loin, camouflés entre deux grandes souches d'arbre morts, dans l'ombre, deux grands yeux rouges l'observaient.
Plus que quelques mètres, et il serait à portée.


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Merci d'avoir lu.
Dernière édition par Point le Mer Juin 15, 2016 21:31, édité 6 fois.
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Re: La révolte.

Messagepar Oméga le Dim Nov 15, 2015 23:31

Beau, parfaitement lisible, bien travaillé et attirant !
Tout ce qu'il faut pour une bonne fanfiction !

Je la suivrai donc volontier ! :)
Si tu me connais pas, c'est anormal: Je suis un grand fan de Gohan quand même, autant que Teen' :o !
De retour pour vous jouer un mauvais tour !

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Re: La révolte.

Messagepar Point le Dim Nov 29, 2015 23:31

Et bien merci.
Je suis assez heureux qu'on m'adresse ce genre de commentaires, je continuerai dans ce cas.
Après, être autant fan de Gohan que Teengohan, c'est assez compliqué il me semble.
Bref, merci encore




Chapitre 2 : Seuls




Ils arrivèrent donc à l'étendue d'eau qui avait été décrite par Tial.
On ne voyait pas le bout, c'était un grand lac, entouré d'arbres géants qui plantaient leurs racines sous l'eau. En fait, ce ne sont pas véritablement des arbres géants, ce sont plutôt leurs racines qui sont disproportionnées, de sorte à ce que le bas du tronc soit caché.

Le lac avait l'air si calme. Trop calme même. Tellement qu'il en était flippant.
Entier se baissa, il posa son sac et attrapa quatre grosses gourdes. Il fut suivi par les deux klimiennes à coté de lui.
Tout ça ne présageait rien de bon. D'après Tial, rempli de créatures dangereuses, il était défendu de s'y baigner, ou même juste de mettre la main au-dessus. Mais mettre la main au-dessus, c'était obligatoire pour eux.
Discrètement, Laktoz glissa à Candya :

- Tu es sure de vouloir le faire ? Si on t'attrape un bras, c'est fini.
- Je veux le faire.

Les trois adolescents se regardèrent ensuite, et longuement. C'était peut-être la dernière fois:

- On y va, dit Laktoz.
- Oui....dit Entier.
- C'est parti. dit Candya.

Rapidement, ils tendirent leurs mains devant eux, les quatre supérieures, les inférieures faisant appui sur le sol pour ne pas tomber en avant, tous encouragés par la présence de leurs amis auprès d'eux. Ils hésitèrent quand même, mais pas longtemps, puis baissèrent leurs mains dans l'eau, brisant l'harmonie de cette surface lisse et noire. Ils attendirent, immobiles, que l'eau, potable pour leur organisme, viennent élire domicile dans les récipients. Puis quand ils jugèrent que c'était bon, ils remontèrent leurs mains tout doucement, en faisant attention que les gouttes qui tombent ne s'éclatent pas trop fort contre la surface, et sortirent leurs gourdes. L'expérience réussie, ils remirent leurs bras le long de leurs corps, prirent les bouchons, pour ne pas vider accidentellement les précieuses gourdes.
Ils purent, tout en soufflant un bon coup, se revoir, se regarder. Ils étaient heureux, ils se sentaient forts.
Mais Candya dut briser ce sentiment :

- Il nous en reste encore, fit-elle remarquer.
- Oui, il vous en reste combien ? Moi, j'en avais pris huit, du coup il m'en reste quatre, dit Entier.
- J'en avais pris douze, Tial m'avait dit qu'il valait mieux en avoir trop que pas assez. En parlant de lui, je me suis toujours pas remise de ce qu'il a fait....Bordel, je lui foutrai un coup de crosse quand il reviendra !

La barrière protectrice qu'incarnait Tial n'était plus là. Et s'ils étaient attaqués ? Que faire ? Ils ne s'étaient jamais battus. Et si depuis tout à l'heure il étaient épiés, traqués, poursuivis ? Et si un autre dégoulinant était caché là, au beau milieu des branches, camouflé par les feuilles ?
Ils étaient livrés à eux-mêmes, dans un monde hostile, inconnu et cruel. Ils pouvaient mourir à n'importe quel instant.
Laktoz continua :

- Moi, j'en ai pas pris d'autres, j'ai six bras moi, pas dix-huit ! Vous voulez que je fasse le reste, histoire qu'on aille plus vite ? Se vanta Laktoz, fière de son prétendu courage.

Entier s'interposa :

- Non, je... Je vais le faire, répondit-il.
- Mais, tu trembles ? Aurais-tu peur, Entier ?
- Tu fais la fière, mais je sais que tu as peur aussi ! Allez, je le fais ! Rétorqua-t-il, une goutte de sueur perlant sur son visage.

Ah ! Entier ! Qu'est ce que tu ne ferais pas pour impressionner Candya ?
En effet, il se sentait pousser des ailes quand l'occasion était là !
Alors, il prend quatre autres gourdes et se met sur les genoux, comme avant, tout en se soutenant avec deux membres.
Il approche ses mains de l'eau et....tremblements: ça y est, il se rend compte : il risque de mourir en faisant ça !
Il y pense et il tremble. Ses mains se glissent plutôt bruyamment dans l'eau.

Sa respiration devient lente et troublée.
Il attend alors.
Une seconde en paraissait cinq ! Le temps était anormalement long !
Il commence à transpirer, ses deux amies n'étant pas là pour le rassurer à ses cotés, non, elles étaient derrière !
Il n'en pouvait plus, trop de pression.
Il sort violemment les gourdes de l'eau, l'eau projetée réveillant les petites créatures arboricoles qui dormaient non loin de là.
Entier bascula durant son élan vers l'arrière et faillit renverser les précieux contenant, mais Laktoz s'approcha rapidement et les attrapa, les bouchant par la même occasion.

Le pauvre amoureux s'écroula sur le sol, haletant.
Candya, haussant le ton :

- Putain, t'as vu le bruit que t'as fait ? Tu te rends pas compte qu'on peux tous y passer ?
- Hé ! Calme-toi, et parle moins fort, c'est quand même super flippant, défendit la plus grande.

Tremblant, Entier resta assis quelques secondes, puis se remit sur ses deux jambes.
Il chercha au fin fond de lui même les derniers atomes de courage qui lui restaient, et il entama :

- Pa...Passez-moi les aut.....
- Hors de question, je vais le faire, répondit Laktoz en prenant quatre autres récipients.
- Mais, je....
- Tu restes là et tu attends.

En vérité elle aussi voulait trembler, mais par fierté elle se retenait.
Elle s'approche du lac, voulant réitérer l'opération périlleuse, elle s'agenouille et s'approche de l'eau.
Mais, comme si la peur ne suffisait pas, elle vit, devant elle, l'objet de leurs craintes :

Un aileron.
Un aileron à deux ou trois mètres devant elle.
Un aileron, long, noir et jaune clair, avec quelques lignes verticales de vert foncé.
Un aileron fin et silencieux qui glissait lentement à la surface de l'eau.
Un aileron qui cachait, juste en dessous, une tête monstrueuse, qui doucement se lève et fait découvrir deux énormes yeux blancs aux iris oranges, deux narines difformes qui partent d'en-dessous pour finir au-dessus des yeux, mais surtout une gueule remplie de dents très fines et très inquiétantes.

Sa bouche ne parlait pas, mais ses yeux oui. Ils disaient « Oh ! Mon repas ! » ou encore « Savourez vos dernières secondes d’existence ».
Laktoz n'avait pu réussir à bouger. Elle avait tenté en vain, mais non. Son cerveau n'autorisait pas le mouvement. Paralysée, figée, elle était pétrifiée par l'effroi.

Entier aurait fait rire dans d'autres circonstances, tellement son visage était défiguré, tandis qu'il retombait sur le sol.
Quand à Candya, elle eut une autre idée.
Oui, elle voulait trembler.
Oui, elle avait peur.
Oui, elle pensait déjà être condamnée.
Non, elle ne céda pas.
Elle saisit son fusil d'un geste vif et précis.
Elle le pointa sur le monstre.

Celui-ci était en train de se délecter de la souffrance qu'il engendrait chez les petits klimiens, mais quand il regarda celle à l'armure, il déchanta.
Il replongea sous l'eau sombre:

- J'ai...J'ai réussi à.... lui faire peur ?
Elle dessina un sourire sur son visage ! Elle avait triomphé d'un monstre ! D'une créature de Latcalis !
Elle baisse son arme pour aller relever Entier:

- Ça va ? Tu n'as rien ?
- C...Can....Candya !
- Quoi ? Qu'est-ce que....

Elle avait cru s'en débarrasser.
Bien sur que non.
Il avait pris de l'élan sous l'eau.
Et il bondit hors du lac, bruyamment.
Candya n'eut pas le temps d'ajuster son tir, ni de tirer.



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Il tient l'enfant avec ses bras supérieurs et utilise toute sa force pour bouger le rocher le plus vite possible avec ses deux autres paires de bras.
Ceci fait, il court, ne prenant pas la peine de fermer derrière lui.
Grave erreur, l'ombre qui juste avant le suivait et l'attendait avait maintenant une toute autre idée.
La grotte débute par un long boyau, qui se sépare à un moment sur différents chemins creusés dans la roche. Au bout de chaque, une ou plusieurs salles aménagées pour vivre.

Arrivé à l'intersection, il tourne à droite, et sans se soucier des gens à l'intérieur, éclate la porte en bois d'un coup d'épaule.
A l'intérieur, un vieux klimien qui faisait tourner de la viande au-dessus d'un feu de bois rudimentaire, un jeune estropié, n'ayant que les bras inférieurs, et la moitié du visage brûlé. Ce dernier se nomme Laito, et est connu dans la grotte comme étant la personne la plus étrange et la plus dérangeante, mais aussi comme étant la plus intelligente. Il adore le sarcasme et possède plusieurs tics du langage. Il est aussi très serviable, et bien qu'il n'ait que deux bras, il tente d'aider les autres dès qu'il le peut.
Tial, ignorant l'air surpris des deux hommes, leur cria, transpirant de partout, les mains en sang :

- Sauvez-le ! SAUVEZ-LE !

Ils virent l'enfant, qui respirait très faiblement.
Ils ne réagirent pas avant quelques secondes, puis enfin l'estropié prit le bébé rapidement et alla le poser sur le ventre sur un lit.
Tial tomba lourdement. Il avait tellement été préoccupé par sa course qu'il n'avait dû reprendre son souffle qu'une dizaine de fois au total.
Le vieux se dirigea vers une armoire et en sortit une lotion, qu'il passa à Laito.
Ce dernier déposa de la crème sur ses doigts, une crème verte claire, puis en posa délicatement sur les entailles du pauvre enfant qui respirait de moins en moins.

Le moins jeune attrapa un verre et alla le remplir grâce à une jarre qui était posée près de la porte défoncée. Ils firent boire le bébé tout en lui remettant de la crème sur les entailles:

- Vous....Vous lui faites...Quoi ?

Le vieux ne se retourna pas, mais lui répondit :

- On lui met de la crème de Régi sur ces blessures. Puis, on le fait boire, je suppose que tu l'as trouvé dans la forêt, il doit avoir soif et faim. Je ne te garantis pas qu'on le sauve. Laito et moi faisons tout ce que nous pouvons.

La crème de Régi est produite par l'arbre éponyme, c'est en fait la sève de cet arbre, et il y en a un juste devant la grotte, ainsi, le vieux et le jeune peuvent aller en chercher. Elle a pour effet de stopper les hémorragies, et d'aider la cicatrisation. Ces deux personnes sont en quelque sorte des médecins:

- Merci. Je ne pouvais pas le laisser mourir, ça aurait été immoral.
- Mais, attends un peu, tu n'étais pas parti avec Candya et les deux autres ce soir ?
- Ah oui, merde, je les avais oubliés.

Voilà un des traits de caractères principaux de Tial.
Il est capable de passer d'une humeur, d'un état d'esprit, d'objectif, en une seconde, voire moins.
Là, il a déjà oublié ce pauvre bébé qu'il a pris tant de mal à sauver, il repart pour sauver ceux qui déjà avaient été les victimes de son oubli pas loin avant dans le temps.
Il se relève, d'un coup, attrape une cuisse d'oiseau qui chauffait, la mange en trois bouchées et part en courant vers la sortie du refuge en criant :

- Je suis désolé pour la porte !
Le vieux :
- Il est vraiment étrange ce garçon. Il change d'humeur toutes les deux minutes.... Moi, aussi j'étais aussi fort et musclé dans ma jeunesse.
- On y croit tous, répondit Laito.

Le bébé avait survécu. Il respirait difficilement, souffrait, mais vivait.
Il garderait une cicatrice, inévitablement.



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Candya avait fermé les yeux.
Suis-je vivante ? Suis-je morte ? Je peux ouvrir les yeux ?
Oui. Elle tenta, et elle réussit. Elle entrouvrit tout doucement ses paupières.
Le monstre aquatique n'était plus là.

Elle tourna la tête en direction d'Entier, qui était limite aussi paralysé que Laktoz, à la différence que lui avait tout vu:

- Entier ? Ça va ? S'inquiéta-t-elle.
- Je... J'ai.... J'ai.... Je.... Je... J'ai rien !.... Mais... Mais...
Elle le secoua.
- Doucement Entier, j'ai rien non plus. Tu respires fort, reprends-toi.
- Il était... Juste devant toi... J'ai... J'ai rien pu faire !
- Ne t'en fais pas.
- C'est trop dangereux ici ! Heureusement que...

Avant qu'il n'ait fini sa phrase, Laktoz, plus loin, se reprit. Elle bascula en arrière, tremblotante.
Candya avait détrôné Laktoz de son rang de plus courageuse. La plus grande avait eu peur devant la bête, là où Candya démontra qu'elle avait l'esprit le plus solide.

C'en était étonnant d'ailleurs. Elle était censée être morte, mais on dirait qu'elle s'en fichait maintenant:

- Laktoz ! Dit-elle en se précipitant à ses côtés.
- Où....Où il est ?
- Je ne sais pas.

Entier savait :

- Là-bas.

Il tendait l'index en direction d'un des arbres à racines géantes.

Toujours dans le silence de la forêt, sa langue avait filée droit pour se coller sur les écailles du poisson, puis à la même seconde ramener sa proie vers lui. Il commença ensuite à la mâcher.
Je parle bien entendu d'une Fleur rouge.
Tial en avait parlé. Mais ce n'était pas vraiment des fleurs:

- Je...Je l'ai vue, d'un seul coup elle l'a attrapé, avec une sorte de liane bleue.
- C'est dégueulasse, j'avais jamais vu une plante avec des crocs.... Rétorqua celle au fusil.
- Justement...
- Justement quoi ?
- C'est trop dangereux Candya, en restant ici, on est obligés de mourir. On y connaît rien à cet endroit, Tial nous y a lâchés comme des merdes et tu as même failli mourir à l'instant !
- Tu te défiles ? Mais on va faire quoi ? Rentrer avec de l'eau et rien d'autre ?
- Oui, tu préfères rester là ? Attendre que Tial revienne ? Bonne idée, bravo.
- T'es venu pour quoi Entier, si c'était pour partir à la première difficulté ? Hein ? Explique-moi.
- On risque notre vie. Tu n'es pas consciente de ça ? Regarde ça, il était à un centimètre de toi et t'as failli crever, et toi tu t'en contrefous ! Tu es FOLLE c'est pas possible !
- J'aurais été tuée, vous vous seriez enfuis. C'est un putain de poisson, il vous aurait pas coursés ! Mais si tu sais, un poisson, un machin QUI VIT DANS L'EAU !
- Vous êtes complètement inconscients de gueuler comme ça ! Intervint Laktoz. Soyez heureux d'être en vie.

Elle leur colla un petit gnon sur le nez pour les stopper.
Grommelant, ils arrêtèrent de se disputer, mais se lancèrent quand même des regards injurieux.
Histoire de remettre les choses au clair :

- Je vais vous expliquer ce qu'on va faire. On va passer derrière les racines de l'arbre avec la fleur. Là, elle mâche l'autre monstre. On va y aller doucement.
- Et pourquoi je te suivrais ? Je veux pas aller chasser les fourmis. Je tiens à ma vie, s'obstina le seul homme ici.
- D'accord, donc tu rentres tout seul. Avec Candya on y va, répondit-elle en espérant qu'il change d'avis.
- Vous êtes folles.
- Peut-être, mais au moins on aura aidé le village, répondit celle au fusil.
- Tu ne pourras pas rentrer seul, Entier.
- Aider le village ? En mourant ? Quelle excellente idée ! De toute façon, je peux rentrer seul. J'ai pas besoin de vous.
- On ne peut pas se séparer Entier. On a tous besoin l'un de l'autre.
- J'ai plus de chance de survivre seul qu'avec vous.

Candya énervée, s'approcha d'Entier et le projeta plus loin, ignorant le contrecoup:

- Tu sais quoi Entier, casse-toi.
- C'est ce que je comptais faire.
- T'es vraiment un gamin, et cette conversation n'a aucun sens. On part maintenant, adieu Entier.
- Ouais, c'est ça, adieu.

Après cette mémorable dispute, ils se séparèrent donc. Entier repartit vers le rocher où Tial les avait laissés, et les deux filles partirent derrière l'arbre pour trouver le nid à fourmis.
Laktoz n'avait pas eu envie de ça, mais elle dut se soumettre à Candya, parce qu'elle s'en voulait d'avoir eu peur, là ou son amie avait été courageuse.
Entier avait abandonné ses amies par pur égoïsme, mais au fur et à mesure de ses pas il regrettait lui-même d'être si faible.
Candya, fière, n'avait pas réfléchi aux conséquences, elle n'était qu'énervée, et elle ne réfléchit plus quand elle s'énerve.
Leurs émotions, leurs caractères, leurs relations, tout s’altérait de plus en plus tandis qu'ils avançaient dans Lactalis.

Cette séparation était une erreur.


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J'espère que ça aura plu !
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La révolte
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Le fruit de ses tourments
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Re: La révolte.

Messagepar Oméga le Mar Déc 08, 2015 23:39

Bon chapitre également, toujours aussi agréable à lire.
De retour pour vous jouer un mauvais tour !

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Re: La révolte.

Messagepar Point le Ven Avr 29, 2016 13:07

Bon, je vais tenter de faire un petit avant propos.

Je voudrais énoncer des choses que j'ai oublier d'énoncer concernant ma fanfiction.
En reregardant mes chapitres, je vois qu'ils souffrent d'une mise en page hasardeuse/ inégale, je vais donc tenter d'y remédier.
Concernant la parution des chapitres, je vais tenter de mettre une sorte de date de parution, et non pas un système aléatoire. Je me fixe ça pour ne pas tomber dans une sorte de procrastination infinie, car j'en suis capable et ça me gène. Donc je vais me fixer la date d'un chapitre toutes les deux semaines, voir moins si je suis motivé. J'espère tenir ce rythme ( Je l'ai pas tenu )
Pour finir, je voudrais m'excuser auprès d'Oméga, que je n'ai pas remercié pour son commentaire positif. Donc merci encore !
Voilà, je vous laisse avec le chapitre trois, qui est, et j'en suis navré, plus court que les autres il me semble.

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Chapitre 3: Colère

Tial n'avait sans doute jamais eu aussi mal, et pourtant, il en avait subies des blessures.
Une fois, en se baladant, perdu dans ses pensées, il n'avait pas prévu cet arbre qui lui avait cassé un os d'un bras. Il s'en était remis par la suite, bien entendu.
Une autre fois, tandis qu'il se battait, pour s'amuser, contre une sorte de guêpe, il fut piqué, et une des jambes avait subi une petite perforation sur le coté, il en a encore une cicatrice, mais sa jambe marche encore.
Et il y a encore bien d'autres anecdotes comme celle-ci à raconter.

Tout ça, il l'avait enduré, et il en avait souffert. Mais là, ce n'était plus de la souffrance, non, c'était pire encore : son bras supérieur, le gauche, n'esquiva pas le rocher, ou plutôt, le klimien n'a pas pu empêcher le bras d'esquiver.
Ainsi, le pauvre membre, écrasé, broyé sous le poids du rocher-porte, si on avait pu voir son état, ça en aurait été immonde.
Tial serra les dents. Il voulait pousser un cri de douleur, mais il préféra évaluer la situation.

Il était très mal positionné, allongé sur le flanc. S'il poussait trop fort pour se dégager, il risquait de s'arracher le bras, même s'il ne le sentait déjà plus. Pourtant, il dut s'y contraindre. Sinon, il y passerait.
Il y passerait car il le voyait, le responsable.


Devant lui, gigantesque, un tigre, un noir cette fois-ci.
Il était différent de celui qui avait tué le visqueux , il n'était pas du même gabarit.
Là où le premier possédait un corps long, gracieux, magnifique de par son sublime pelage blanc, rayonnant de par son aura presque mystique, et étant pourvu d'armes fines, fatales et sans douleur, comme ses griffes noires et précises, ou sa vitesse divine qui faisaient passer Tial pour un mollusque, ici, on avait le droit à un tigre en apparence repoussante, déjà de par ses formes, aléatoires, comme si sa vie était rythmée par le combat, on pouvait donc voir à travers sa fourrure noire et hirsute des bosses ou des creux, comme si des os s'étaient déplacés et qu'un autre monstre lui en avait cassé d'autres, mais aussi par son visage abominable, aux yeux gris, aux crocs sans forme prédéfinie et à ses oreilles incomplètes.

Si on voulait comparer les griffes, on pourrait dire que celle du deuxième tigre sont plus grosses et moins précises, car elles ne servent pas à griffer, ni à couper, mais à rentrer dans la chair, et remuer dedans, créer des plaies qui s'infecteront facilement.
Cette bête, c'était celle qui suivait le héros dans l'ombre. Celle qui attendait une occasion de lui sauter dessus avant qu'il ne rentre dans la grotte.
Et cette bête s'approcha, doucement, tout en regardant sa victime.


Tial ne savait pas quoi faire : s'arracher le bras avant que le monstre ne lui saute dessus et tenter l'esquive, ou tenter de le repousser ?
C'était idiot de penser qu'un simple klimien pourrait survivre à une attaque de tigre dans cette position, et puis même survivre tout court.
Mais Tial n'est pas un simple Klimien.

Il tend sa main en direction de l'ennemi, bien droite pour ne pas rater sa cible.

- Je peux le faire, je vais y arriver, s'encouragea-t-il.

Une bonne partie de son énergie se concentra dans sa main.
Son énergie, il avait eu du mal à la contrôler, il lui était vraiment dur au début ne serait-ce qu'à la faire sortir de son corps.
Il sentait cette chaleur qui émanait en lui, toute cette puissance qui ne voulait que sortir maintenant qu'elle avait été créée.
D'abord il sentait cette chaleur dans son bras qui se déplaçait jusqu'à atteindre sa main. Sa paume remplie elle aussi, elle se divisa en six pour baigner tous ses doigts dans l'énergie.

Il ferma le poing, pour faire en sorte que tout son pouvoir soit bien distribué.
Il rouvre ensuite sa main, et dans un cri, de douleur, de haine, il expulse un rayon d'énergie jaune, qui ne mit pas une secondes à arriver à destination. Toute cette extraordinaire énergie, il la voyait se rapprocher du visage menaçant de son agresseur, qui sautait au même moment pour le déchiqueter.


La lueur de l'attaque était telle que pendant un instant on crut qu'il faisait jour.
Tial fut ébloui et baissa son bras.
Il venait de consommer presque la moitié de ses forces.
Mais en avait-il quelque chose à faire ? Non !

Il ignora la douleur, et cette perte d'énergie.
Il gonfla ses muscles, ceux qui répondaient à l'appel, et poussa difficilement le rocher à cause de sa défavorable position, et ce, juste de quelques centimètres.

Le tigre noir a dû reculer de douleur. Le rayon avait percé son œil ! Il saignait abondamment.
Alors il rugit de toute sa gorge, prêt à en découdre, prêt à bondir sur le coincé et le dévorer !
Mais à l'intérieur de sa tête, une autre idée germa.
Et s'il souffrait plus ? Après tout, autant se venger.

Alors il se déplaça doucement vers la droite du héros écrasé et alla se placer sur le rocher, pour ajouter son poids à celui du rocher.
Le bras juste en-dessous, Tial le sentait encore, il ne pouvait plus le bouger, mais si le rocher venait à être enlevé maintenant, peut être le klimien pourrait s'en resservir un jour ?
Mais, non, la bête fit vaciller la roche, broyant le bras de plus en plus, jusqu'à ce que ce dernier soit assez plat pour qu'une crêpe soit plus épaisse.
Le héros ne put serrer les dents plus longtemps, il lâcha un hurlement titanesque.

Ce hurlement, c'était plus qu'un hurlement de douleur.
Bien entendu, il souffrait, bien entendu, il savait que son bras ne serait plus utilisable. Il savait qu'il devrait s'en soustraire, il le devait.
Ce hurlement était aussi un cri de rage, mais pas contre son ennemi, non, contre lui même, contre ce qu'il venait de faire.
Il venait de mettre en danger tout le monde, tous les habitants, les réfugiés, de l'abri. Il n'avait pas fermé la grotte. Mais il n'avait pas le temps ! Il sauvait une vie, et il en a condamné beaucoup d'autres. Mais qu'est-ce qu'il devait faire ? Laisser mourir ce bébé, ou garantir la sécurité des autres ? En plus, depuis tout à l'heure, il voyait les petites créatures qui rentraient, des loups chétifs qui avaient vu l'entrée non défendue.
Il voulut se frapper pour son incapacité à sauver les autres, mais il n'avait pas eu le choix, il n'avait pas pensé à ces conséquences qu'il n'aurait pas pu éviter.

Il avait en plus de ça laisser seuls les trois adolescents dont il avait la charge en plein Latcalis. Il aurait pu revenir les voir directement après avoir vaincu le dégoulinant, mais à la place, il se balada et tomba sur le bébé.
Dans tous les cas quelqu'un serait en danger, voire serait tué.
Il devait réparer son erreur.
Ce hurlement, c'était un hurlement de douleur, de haine, de peur, de peine, mais c'était aussi un hurlement qui s'accompagnait du bruit de la chair qui se déchire.

Oui, dans un effort surklimien, il venait de se sectionner le bras.

Sous l'effet de la colère, là, il ignorait la douleur !
Après tout, quelle est la valeur d'un bras comparée à celle d'une vie ?
Le cri de rage, le gonflement des muscles, la position de combat, il est prêt à en découdre !
Sur le rocher, le monstre difforme grogne, trêve de plaisanteries, c'est l'heure de la mise à mort !
Tial s'élance, les yeux injectés de sang, le mammifère ennemi bondit juste au-dessus.

Le monstre, horizontalement de la patte gauche trancha, mais Tial le savait, aussi il sauta au bon moment, prit appui sur le membre, et d'un coup vif, asséna un puissant triple uppercut des membres droits dans l’œil gauche du félidé.
Celui-ci recula, aveugle pendant un court instant.
Le klimien en profita : une avalanche de coups de poing dans la gorge directement pour tuer le tigre.

Ça n'aurait pas été suffisant pour combler sa colère, aussi profita-t-il de la vulnérabilité de la bête pour continuer ses assauts, en frappant toujours plus fort dans ses jambes.
Mais, ce n'était pas suffisant. Le tigre commença à attaquer à l'aveugle, donnant des coups de griffe de tous les cotés tout en tentant de respirer.
Bien entendu, aucun ne toucha le klimien, malgré la rapidité des coups.

Même après que le tigre eut recouvré la vue, et repris une respiration normale, Tial esquivait et contre-attaquait à chaque fois, mais l'énergie du corps du tigre est de loin supérieure à celle du pauvre homme blessé, qui avait déjà utilisé la moitié de ce qu'il possédait initialement.
Aussi ne put-il pas tenir éternellement son pouvoir d'anticipation.
Il sauta jusqu'à six mètres derrière lui, puis regarda le tigre qui attendait d'épuiser sa cible.

- Merde, à partir de maintenant je vais devoir esquiver sans ma capacité.... Je vais pas tenir longtemps.... J'aurais dû m'arracher le bras directement, quel imbécile....

Que faire ?
Il fixait l'ennemi, et il savait. Il savait qu'il y laisserait sûrement sa peau. Il avait déjà combattu un tigre par le passé, mais il était à sa pleine puissance, ce qui ne l'a pas empêché de devoir s'enfuir.
À sa gauche, il voyait, mais surtout entendait, les cris des klimiens réfugiés qui se défendaient face aux créatures qui s'aventuraient dans la grotte. Et c'était de sa faute....

Encore une fois il réfléchissait à toutes ces inévitables conséquences.
Mais après ce combat, qui pourrait le remplacer ? Les enfants ne sont pas encore prêts, s'ils sont en vie.
Non, non, non, ils réussiront, et ils viendront protéger le reste de la colonie, de toute façon, le tigre ne pourrait pas rentrer dans l'abri, trop gros, il ne pourrait qu'attendre que ses proies sortent.
Il devait croire en ceux qu'il avait entraînés, ceux qui seront ses successeurs, ceux qui sont l'avenir du groupe de survivants.
Les adolescents reviendront, ils finiront le tigre, à trois ils en sont capables, si seulement Tial réussissait.
Réussissait quoi ? En effet, Tial avait un plan. Son dernier plan.

Le monstre en avait assez d'attendre, que faisait cet idiot ? Il tentait de s'enfuir ? Non, il prépare quelque chose ? Peu importe.
Il chargea, et son opposant fit de même, voyant qu'il ne pouvait réfléchir plus.
Le monstre opta pour une morsure, juste après avoir feinté une attaque verticale avec sa griffe gauche.
Rassemblant ses dernières forces, Tial usa de son pouvoir d'anticipation, il vit la stratégie.

La patte droite freina la bête et elle leva son bras pour faire comprendre l'assaut. Le klimien esquiva comme prévu, la bête exécuta son plan.
Mais à la seconde où les crocs aux formes aléatoires allaient redescendre sur le corps endolori du héros, celui-ci, usant la totalité de ses forces, utilisa un kikoha comme précédemment, en plein dans la gorge du tigre noir.
Le recul oblige, Tial bascula sur le sol en évitant la morsure.
Tandis que le monstre, brûlant de l'intérieur, hurlait à s'en tordre les poumons, l'estropié, à terre, pensait :

- J'ai réussi. Ils vont le vaincre. S'il vous plaît les gars, vous devez venir. Protégez l'abri en mon absence.... Je compte sur vous.

Tial, ne sentant plus ses membres, était condamné.
Mais il était soulagé, soulagé de partir en sachant que tout le monde sera sauf.
Car ils arriveront, il en était persuadé.
Ils devaient arriver.
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Chapitre 4: Peur

Il a peur.
Il ne bouge plus.
Il tremble.
Il n'aurait pas dû partir.
Pourquoi s'est-il séparé d'elles ?
Par peur.
C'est un lâche, c'est un faible, il n'est pas digne d'avoir eu le droit de sortir dans Latcalis, pensait-il.
Intérieurement il bout de rage contre lui même, mais extérieurement il est tétanisé.
Il n'arrive pourtant pas à s'auto-persuader de continuer.
Serait-il trop faible, même pour cela ?

Il se haïssait.
Elles se débrouilleraient sans lui, mais lui y passerait à coup sur. Par orgueil il avait mis fin à sa vie.
Maintenant il voulait revenir, il avait eu peur de continuer, mais il a préféré reculer seul.
Par moments, rares, entre deux plaintes, il tentait de faire un pas. Des fois il y arrivait, des fois non.
Il pensait qu'on l'attendait au coin d'un rocher, qu'une créature aérienne le fixait parmi les branches, qu'on le traquait.
Même sa lance, pourtant tenue fermement dans sa main inférieure droite, ne lui donnait pas une once de courage de plus : il avait tout utilisé près du lac.
Une dizaine de minutes suffirent à le faire avancer de trois mètres. C'était affolant.
Il pensait même qu'il allait mourir de peur, littéralement.

Soudain, au début très lointain, un son apparut, et se rapprochait, assez rapidement.
Il vit au loin, derrière un arbre, une autruche à pointes, un spécimen courant dans la jungle.
Celle-ci remarqua le klimien. Qu'est-ce qu'il fait là, si seul ?
Elle avança, jusqu'à se tenir juste devant l'adolescent perdu.

La seule chose qui bougeait chez le jeune était ses yeux, qui regardaient avec horreur celui-ci qui lui fera perdre la vie.
Elle ouvrit son bec muni de dents pointues, et lentement elle s’apprêtait à déchiqueter violemment ce visage horrifié.
Mais soudain, Entier se rendit compte.
Depuis tout à l'heure, il avait peur d'être blessé et de mourir, mais il tentait, comme chacun, d'oublier cette histoire, d'oublier ce destin commun, cette fatalité.
Là, en revanche, il en était aux portes, c'était fini.
On n'allait jamais retrouver Entier. Son corps aller retourner à la forêt dans laquelle il est né. On le pleurera, puis on l'oubliera.
C'était sa fin.

Il eut un spasme. Il avait tellement peur qu'il leva ses bras. Un sursaut qu'il crut comme son dernier mouvement.
Il leva les yeux, sa lance, dans sa main, s'était levée aussi. Mais elle atteignit la gorge de la bête qui ne pensait pas que sa proie si faible et lente pourrait lui asséner un coup si vif.
Entier lâcha son arme.
La créature recula, en hurlant, en tentant d'enlever ce qui lui perforait le cou.
Mais elle ne dura pas longtemps et elle finit par s'écrouler, morte.
Entier s'approcha du cadavre, reprit sa lance et se retourna.
Il avait tué quelque chose.

Mais il avait du mal à réfléchir. Il était horrifié. Il avait tellement eu peur qu'il en était différent.
Son courage n'était pas revenu, c'est cette sensation de trouble dans son esprit qui était plus fort que le contrôle de son propre corps.
Maintenant il savait : il avait déjà failli mourir, et il savait que ça pouvait se reproduire.
Cette énergie, une sorte de dernier souffle. Comme si ce meurtre l'avait rendu tout autre.
Il recula, empli de cette force inconnue, empli d'une rage et d'une férocité sans raison.
Il courut à travers la jungle en sens inverse.
Il était maintenant guidé non pas par la peur mais par l'horreur.


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Laktoz, étonnée par la taille de l'entrée de la fourmilière, ne put pas s'empêcher de pousser un « Oh ! » de surprise.
Candya, juste derrière, met un doigt devant sa bouche pour lui mimer de se taire.
Devant elles, un trou énorme creusé dans le sol, en diagonale.

- Elles doivent être énormes !
- Oui, elles seront plus facile à viser comme ça.

Elles étaient juste à coté, cachées derrière une branche tombée.

- Qu'est-ce qu'on fait Candya ? On rentre ou on attend ?
- On attend quelques minutes. Si aucune n'est sortie, on s'approche.
- Pourquoi on rentre pas directement ?
- Je connais Entier, il reviendra.

Les minutes qui passaient lui expliquèrent qu'elle avait, en tout cas pour cette fois, eut tort. Chagrinée, elle trembla quand son amie, impatiente, demanda:

- On y va maintenant ?

Candya soupira. Elle ne voulait pas y croire. Il aurait été tué ? Non, impossible.
Mais elle voulait l'attendre. Elle avait peur pour lui. Limite, elle aurait voulu le rejoindre, le chercher. Malheureusement, elle avait une mission. Et elle devait s'y résoudre. Les rapports entre ces deux adolescents se concrétisaient de plus en plus : ils s'aimaient.
Laktoz était aussi inquiète, mais elle se posait moins de questions. Pour elle, optimiste, ils se retrouveraient à la colonie sains et sauf. Étant la personne qui connaissait le mieux Entier, elle savait qu'il serait capable d'y arriver.
Et puis de toute façon, si ça tournait mal elle serait prête à déraciner chaque arbre pour le retrouver.

- Oui, on y va.

La plus grande devant, poings en avant, prête à l'attaque, l'autre en retrait, le fusil devant.
Elles pénétrèrent à l'intérieur.
Elles savaient que ça allait être difficile de se repérer dans la pénombre, déjà qu'il faisait nuit.
Les yeux klimiens sont adaptés à la nuit, aussi s'y repèrent-ils sans trop de mal. Mais dans les endroits sombres en pleine nuit, bien qu'il ne faut pas longtemps pour qu'ils s'adaptent, ils ne voient rien.
Aussi furent-elles étonnées de voir, dans les longs boyaux de la fourmilière, de la lumière émanant de lampes construites avec du fer et des lucioles à l'intérieur.

- C'est Tial qui a installé ça ?
- Je pense pas. Rappelle-toi toutes ces fois où Laito avait besoin d'aide pour ses machines, de tout ce qu'il a raté à cause de lui. Tu le vois construire ça ? Et puis les matériaux qu'il ramène, il en garde jamais.
- Ces fourmis auraient tout construit ?
- Je ne sais pas.

Elles continuèrent donc, mais ne rencontrèrent rien pendant un long moment à travers les souterrains.

Elles prenaient toujours les embranchements les plus à droite, Laktoz disait que ça l'aiderait, elle qui avait mauvaise mémoire en général.
Elles débouchèrent dans une large salle.
D'après les très nombreux boyaux qui entouraient cet endroit, on en déduisait que tous menaient à cette salle, la salle centrale.
Elles virent :

Toutes les fourmis étaient là, dormant autour d'une énorme créature. C'était la reine.
Au dessus de toutes, des sortes de cocons suspendus.
Plus loin, dans des sortes de trous au sol, des feuilles qui recouvraient sûrement de la nourriture ou autre.
Chuchotant :

- Merde. Tu crois qu'on peut tout vaincre là ?
- Absolument. Mais pas ici, elles ont l'avantage de connaître le dédale. Néanmoins, je pense qu'on peut se les faire si on sort.
Laktoz attendit la suite du plan de son amie.
- Je vais me poster dehors. Tu vas à mi-chemin du tunnel et tu cries, ça les attirera. Tu cours, et je les bute. Après tu me rejoins et tu détruis tout le reste.
- Ça me va.

Plan simple, mais seul plan viable.


Derrière une grosse pierre qui traînait près de l'entrée, l'endroit était tout désigné pour Candya qui se posa là, prête à tirer sans pitié sur ses proies.
À l'intérieur, au troisième boyau en longeant à droite après l'entrée, Laktoz gonfla ses poumons, et lâcha, au moment même où elle s'apprêtait à détaler, un gigantesque cri.
Puis elle attendit. Absolument rien. Le plan, pourtant si simple, aurait-il échoué ?

- Qu'est-ce qu'elles foutent ? J'ai pourtant crié fort.

Elle retenta.
Oh ? Ça y est, ça bouge, elle entendait du bruit au loin, pendant quelques secondes, puis tout cessa.
En fait elles se préparaient.
Une petite fourmi s'approcha de la klimienne.

- Salut toi. Ça te dit que tu ramènes tes copines et que je les assomme pour les manger ?

Elle recula de peur puis s'enfuit.
Elle attendit encore.

- Bande d'enfoirées ! Magnez-vous !

Un brouhaha diabolique s'éleva, rythmé par des sortes de cliquetis.
Maintenant, elles étaient équipées, elles pouvaient attaquer.
Elles débouchaient de tous les cotés, sans aucun bruit.
Quand Laktoz vit la première antenne, elle détala.

- Enfiiiiiin !

Tournant toujours à gauche pour sortir, elle ne tarda pas à rejoindre l'extérieur.
À juste quelques mètres klimiens de l'entrée, elle se retourne, pour combattre.

- Vous savez pas à quel point ça me fait plaisir ! Dit-elle en prenant une position de combat.


Le viseur de Candya était placé de sorte à tuer la première fourmi qui sortait.
Son fusil était un fusil de l'armée trafiqué. En effet, à la base tombé comme une majorité des déchets du haut des frontières, et très abîmé, Tial le ramena à Candya et Laito, les quelques seuls intéressés de mécanique, avec d'autres matériaux. Ils constatèrent qu'il était un modèle D.A.N., c'est à dire un fusil de mi-distance assez courant utilisant des épines renforcées. Le recul important dû aux épines n'en faisait pas une arme adaptée pour Candya et sa fragilité, mais étant donné l'état de l'arme, qui possédait toute une partie détruite, ils purent la reconstituer avec des dégâts moindres, mais un recul très faible, même quasi inexistant. Les balles sont fabriquées dans des matériaux rudimentaires, et ont donc moins d'impact. De plus, l'arme était facile d'utilisation et se rechargeait vite.
Avec cette arme, elle venait de transpercer la tête d'une fourmi, qui vacilla, renversant sa conductrice, et s'écroula, morte.

Les fourmis, en tout cas on appelait ça des fourmis, de Latcalis se composent d'un duo conductrice et monture.
La monture, fourmi mâle plus grosse, robuste, noire ou grise, d'une taille relativement identique à un klimien adulte, sert à transporter une conductrice, une fourmi femelle plus intelligente mais plus petite qui sert à diriger ce sur quoi elle est assise. Les pattes griffues et les mandibules acérées des montures combinées aux équipements de leurs maîtresses en font des ennemis redoutables.
Tial n'avait briefé les adolescents que pour le duo que les fourmis formaient, mais là, les conductrices avaient l'air plus évoluées : casques et lances en ferraille et protections corporelles similaires à celles des klimiens.

La fourmi renversée râlait, elle avait eu mal pendant la chute.
Elle se fit prendre et disparut dans le torrent de montures qui fonçaient sur Laktoz.
Elle esquiva celle qui fonçait sur elle, tout en se baissant pour éviter la lance de sa conductrice, puis étant donné qu'il y en avait une autre à droite, juste devant elle, elle lui fit une balayette, toujours en étant baissée, et a peine l'autre attaquait, qu'elle fit un pas en arrière. La deuxième conductrice éclata le casque de la première et la tua sur le coup. La monture tombée ne put se relever, Candya avait tiré et l'épine traversa la conductrice jusque dans la nuque de la monture au sol. La monture restante ne tint pas longtemps face au uppercut de l'élève de Tial et elle s'écroula.

Il restait une quinzaine de duos fourmiliers devant elles.
Candya visait les meneuses, sans elles, on réduisait considérablement la puissance des ennemis.
Des renforts arrivaient néanmoins, et certaines montures se faisaient chevaucher par deux conductrices pour remplacer celles tombées au combat.
Ce qui était étonnant, pour dire, c'est qu'elles n'eurent pas repérer la tireuse embusquée, sinon, elles en seraient avantagées.
Bien que Laktoz anticipait les coups, elle avait quand même été touchée, mais faiblement, sur la joue gauche et le bras supérieur droit, ainsi qu'aux jambes. Elle repoussait bien les assauts, c'était évident, mais elle ne pourrait pas le faire éternellement, et l'embusquée n'avait pas de balles infinies.

Elles tenaient, et attendaient que ces satanés bêtes battent en retraite pour ramasser un maximum de cadavres et les ramener à la maison. En revanche, les fourmis n'étaient pas de cet avis-là.
Comment Tial faisait pour n'en ramener que quelques unes et ne pas avoir fait trainer des dizaines de cadavres ? Elles en avaient déjà tuées beaucoup trop !

Elles constatèrent, quarante minutes après environ, que les renforts se faisaient moins fréquents.
Heureusement, les épines allaient manquer.
Laktoz poussa un cri de joie tout en cognant une conductrice, puis cria à son alliée :

- C'est bon. On a décimé la colonie, haha !

Bien entendu, pour ne pas griller sa couverture, aucune réponse.
Les ennemies s'immobilisèrent. Elles écoutaient, et reculaient.
Candya, fière, quoiqu'un peu fatiguée, leur gueula dessus :

- Allez ! Cassez-vous, on a déjà assez éliminé de vos copines. Retournez faire dodo.

Une secousse.
Une grosse secousse, similaire à celle du dégoulinant.
De la grotte venait un bruit de pattes rapides et lourdes.
Environ dix fois plus massive qu'une conductrice, et beaucoup plus grande, avec des triples mandibules de chaque coté de sa bouche remplie de dents qui elles, s'étalaient sur plusieurs rangées, avec une dizaine de paires d'yeux, qui étaient placées d'au-dessus du crâne jusqu'en dessous des mandibules, avec sa demi-douzaine de pattes poilues et piquantes qui se terminaient sur une pointe aiguisée et qui creusaient le sol à chaque déplacement , on avait du mal à se dire que c'était une fourmi. Elle n'aimait pas qu'on la dérange pendant qu'elle dormait, et encore moins de tuer la quasi-totalité de son armée, même si elle aurait pu éviter les pertes en venant avant.
Oui, c'était bien la reine.

Celle-ci murmura quelque chose. Les membres de sa petite armée rentrèrent se mettre à l'abri.
Laktoz, d'un bond, recula.
Aussi imposante que vingt klimiens, elle paralysa les combattantes de par son aura imposante.

- Merde....Comment on peut vaincre ça...

A partir de ce moment-là, tout alla très très vite.
La reine s’avança d'un mouvement rapide sans permettre à la klimienne de réfléchir, tentant de la décapiter d'entrée de jeu avec une de ses pattes avant.
Elle réussit à éviter le coup en faisant de nouveau un pas en arrière, mais se fut juste, très juste.
La reine se souleva sur ses pattes arrières, rugissant, puis sauta sur la guerrière.
Mais elle fut stoppée en plein vol.

Candya tira en pleine tête. L'épine perça un des yeux supérieurs de la créature et resta coincée.
Elle retomba lourdement, surprise, et vit, cachée derrière son rocher, la tireuse qui, découverte, pris peur et commença à s'enfuir.
Effectivement, elle eut raison. La reine détala sur elle, prête à l'empaler sauvagement, tout en hurlant de douleur et de colère.
Laktoz, sur le coup, n'hésita pas. Elle fonça aussi et sauta sur le dos du monstre, s'agrippant aux nombreux poils : si elle devait faire quelque chose, c'était de sauver son amie.

Bien sûr, elle savait que sa manœuvre était vouée à être vaine, mais qui ne tente rien....
Laktoz grimpait doucement, dans l'espoir d'arriver à la tête et d'enfoncer l'épine encore logée dans le crâne plus profondément. C'était le seul moyen, et c'est ce qu'elle vit et qui lui redonna espoir. Mais même, elle n'aura pas le temps de le faire avant la mort de Candya, qui détalait aussi vite que ses jambes fragiles lui permettaient !
Cette dernière faiblissait, tout exercice physique est pour elle plus dur à supporter sur le long terme à cause de sa maladie héréditaire.
Elle chuta, une vive et soudaine douleur au genou.

- NON.... Cria-t-elle en tentant de se relever.....

La reine leva ses pattes avants, elle allait se venger pour le meurtre de ses filles, et pour son œil.
L'épine dans son crâne n'a pas eu le temps d'être enfoncée par Laktoz, et dès qu'elle en aura fini avec la plus jeune, elle s'occupera de l'autre qui la dérange sur son dos.
Ça y est... Enfin !

La sniper ferma les yeux. Laktoz aussi, pour ne pas apercevoir son amie tuée.
Elle abattit ses pattes violemment dans le dos de Candya.
La violence de l'attaque était telle que les gigantesques bras étaient enfoncés jusqu'à 50 centimètres en-dessous de la surface du sol.
La plus grande savait que c'en était fini, alors elle enragea intérieurement et bondit, la reine ne bougeant plus, sur la tête de celle-ci. Elle était maintenant sur son crâne, et là, elle pouvait saisir l'épine et obtenir sa vengeance pour son amie tuée.
Dans un cri de rage, elle s'y atèle et appuie de toutes se forces. Une gerbe de sang jaillit du crâne de la reine qui hurle.
Elle vacille, puis trébuche, sa vision se trouble et elle s'écrase sur le sol, ses pattes toujours plantées.

Le corps massif de la créature géante produit une tonne de poussière à son écroulement. Des petits cris d'agonie poussés renseignant sur le moment où elle allait être parfaitement morte, soit muette.
Laktoz s'écroule aussi.
Elle attend quelques secondes, pour justement savoir à quel moment la monstruosité allait se taire. Elle se relève quand le silence s'installa, et contourne le nouveau cadavre pour constater ce qui reste de Candya.

Ses yeux en larmes admirent la scène : deux gigantesques pattes juste plantées dans la terre. Aucune jeune klimienne empalée en dessous.

- C.. Candya... Candya !

Elle s'agenouille, mais, que se passe-t-il ? Où est-elle ?
Pas très loin, derrière une racine, Candya est allongée, indemne, si ce n'est évanouie. Juste à coté, assis en tailleur, et fixant Laktoz, Entier, tremblant, qui avait bien du mal à rester conscient, et qui attendait que Laktoz vienne le voir. Il ne tiendrait pas longtemps, il avait déjà dépassé la limite de ses forces. Néanmoins, quand il vit la plus grande approcher, il sourit, puis s'écroula.
Ils avaient terminé leur mission.
Et ils étaient en vie.


Chapitre 5 : Transmission


Il souffre mais il avance.
Le héros vaincu, le tigre difforme pouvait maintenant se reposer devant la grotte en attendant que ses victimes ne sortent, mais aurait-il la force de tous les éliminer et de s'en repaître ?
Le sang de la blessure à son œil coule abondamment sur son museau recouvert de quelques faibles brûlures suite au kikoha final de Tial, et sa mâchoire qu'il peine à ouvrir sous la douleur laisse échapper le bruit assourdissant de la respiration au rythme aléatoire. Tandis qu'il ferme l'autre œil, il sent un de ses os craquer, celui d'un des genoux, grommelle et endure.

Ce tigre, de par des blessures importantes et prochainement fatales se bat pour profiter d'un dernier repas riche en klimien.
Si seulement il n'avait pas développé cette maladie, si seulement ces êtres n'étaient pas venu lui injecter ces produits, si seulement il n'avait pas.... Non.... Ne pas y penser, il faut s'y faire, c'est la fin, autant partir heureux.
Il attend, se reposant à moitié, aux aguets.

Tial agonisait sur le sol.
Aucun de ses muscles ou presque ne répondait à l'appel, les rares coups, mais décisifs, et ses choix, ne lui avaient pas permis de rester plus longtemps.
Sa vision, déjà qu'il ne pouvait qu'à peine percevoir à cause de ses yeux entrouverts, commençait à devenir trouble, il n'entendait presque rien si ce n'est le souffle de son adversaire, qui n'avait même pas pris la peine de l'achever.

Mais au beau milieu du silence inquiétant, un autre rythme que la respiration vint égayer la partie, plus régulier, plus rapide, des cliquetis aigus, quelquefois embêtés par un son sourd.
En provenance de la grotte, ce rythme prit la forme et le son d'une rotation très rapide.
Progressivement, il atteignit les oreilles du monstre qui, bien que freiné par son genou il y a quelques instants meurtri, reprit position, prêt à, ou plutôt pensant être prêt à faucher l'émetteur du son intrusif. Juste après, Tial aussi put l'entendre.

Dès que la pénombre de la grotte laissa place à celle de la nuit plus lumineuse, on aperçut le coupable : Laito, le jeune estropié de la grotte, médecin de fortune, talentueux ingénieur rescapé de guerre et explorateur perdu, venait participer un peu à la bataille.

- Je vois ! Pendant que je me casse le cul à sauver un bébé miraculé et le cul de tous les gens de la grotte, toi, tu fais même pas ta part du boulot ! C'est ça que t'es en train de me dire Tial ? HEIN !? Cria-t-il en apercevant le corps inerte de son ami.

La monstruosité noire rugit comme ses poumons le permettaient, puis tousse.
Laito, recule d'un pas, poussé par la puissance du cri, puis se redresse et appuie sur le bouton de son arme.


-------------------------------------------------------------------------------------------------------


Laito a toujours été considéré comme un faible. Personne ne le niera. Il l'est.
Ses performances physiques ont toujours été médiocres.
Des ailes noires ébènes trop courtes, des bras faibles et des jambes inadaptées au combat, car même si entraînées, ne tiendraient pas face au standard d'un soldat moyen, font de lui un piètre soldat.
De plus, un problème d'enfance à la colonne ne lui permettront pas de supporter des chocs trop violents.
Au niveau du caractère, on le trouvait de toute façon trop irrespectueux, et en tant de guerre, inculquer le respect à des soldats aussi provocateurs que Laito serait une perte de temps.
Son amour pour, justement, la provocation, son sens de l'ironie et ses blagues à répétition dérangeaient ses collaborateurs, mais personne ne pouvait cracher sur son talent.

Travaillant en tant que technicien et créateur d'armes dans l'armée, il a été, tout comme beaucoup de ses collègues, victime d'un obus sur le bâtiment où il travaillait.
Perdant ses bras supérieurs et inférieurs suite à ses blessures, et après une amputation, il parcouru le monde, après avoir quitté son travail, pour trouver une personne capable de le guider dans Latcalis et ainsi être une des premières personnes à y être allé et en être revenu.
Se perdant, il finit par être un des premiers à vivre dans la grotte.
Usant de ses talents, il a fini par équiper rudimentairement la grotte en éclairages et équipements.
Bien entendu, c'était lui, grâce aux matériaux de Tial, qui avait confectionné le D.A.N. de Candya.
Mais ce n'est pas la seule véritable arme qu'il avait fabriquée.


--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Le minigun de fortune de Laito cracha toutes les épines que ses multiples chargeurs possédaient en direction du visage du tigre.
Prêt à bondir, les projectiles vinrent se caler dans la partie inférieure de sa mâchoire, puis, malgré la progression fatale de la créature, jusqu'à son museau en visant les yeux.

- Je suis désolé pour ça mec, mais tu puais vraiment de la gueule, c'est parti tout seul !

Le tigre charge, puis comprenant où le klimien tentait de cibler, se positionna de profil pour encaisser de par son épaule.
Malheureusement, ce coté-ci possédait un genou inapte à la course, et la bête trébucha lamentablement au sol. Poussé par son élan, il glissa sur le sol et arriva jusqu'à Laito en soulevant beaucoup de poussières.
Le technicien fut quand même bousculé et chuta.
Se relevant, il caresse les longs poils de la bête à terre, puis pousse un cri de dégoût :

- Tes poils sont tellement dégueus, je me demande où t'as pu aller traîner mon p'tit chat.

Il contourna le monstre, qui haletait.
On remarquait la jambe séparée en deux morceaux qui faisait tellement couler le sang noirâtre de la créature que le sol aux alentours changea de couleur.
L'ancien soldat tapota son visage, ou enfin, la partie que sa petite taille pouvait toucher, et lui annonça, tandis que l’œil gigantesque le suivait :

- Bah alors on a perdu ? BAH OUAIS ! T'es mauvais ! Ha ha.

Il se dirige vers Tial et s'agenouille :

- T'es dans un sale état mon gars ! Je comprendrai jamais les gens qui se tuent à la tâche.

Posant sa machine de guerre, il commence à porter Tial sur ses épaules, jusqu'à ce qu'il voie, traversant des fourrés par manque de temps, la jeune Laktoz, portant ses deux compères, l'une évanouie, l'autre sous état de choc intense, de par ses membres supérieurs, et de par les quatre autres, des cadavres de fourmis. Les cadavres de fourmis, reliés entre eux par des cordes, traînaient sur le sol, derrière la combattante, et sur une ligne de cordes, on apercevait une patte gigantesque de la reine, découpée, ramenée comme trophée de chasse.
Laito, soulevant son ami, qui maugréa comme il pouvait :

- Yop Laktoz ! La chasse a été bonne ?
- Oui, mais on a eu quelques problèmes en chemin, je te raconterai ça plus tard.

Elle balaya du regard la scène. Elle ouvrit la bouche à s'en décrocher la mâchoire.

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ????
- Rien, une broutille. D'ailleurs, je suis super content, mon I.K.A.R. marche à la perfection !
- Mais.....

Elle laisse au sol ses deux compères, qui ne vont pas aller bien loin de toute façon, puis fonce sur Laito et attrape Tial.

- Tu vois pas qu'il va crever ? T'es un inconscient Laito !
- Bah, il en a vu d'autres. De toute façon j'ai fini le chaton, faudra juste que tu le vires de devant la grotte, ça empeste.
- Va chercher Candya et Entier, je cours sauver Tial, il est dans un sale état.
- C'est mort, j'ai pas six bras hein ! Ah ah ah.
- T'es malin toi ! Bah appelle les autres alors ! Mais dépêche-toi, on va pas croupir ici, on est tous blessés.
- Pfffff, toujours me rajouter du travail, c'est pas cool.

Laito fit chemin arrière, prêt à appeler du monde, suivi de son amie essoufflée qui marchait le plus doucement possible pour éviter de rajouter des peines à son mentor.
Derrière, tremblant plus rapidement que le minigun ne tourne, le sauveur inespéré de la tireuse ne parvenait pas à comprendre correctement ce qu'il voyait, tellement sa vision était troublée ; après un cours instant il remarqua son amie étalée à sa gauche, puis ses trois aînés partir au loin.
Mais surtout, il voyait les derniers gestes d'une pauvre créature désespérée qui allait mourir sans avoir pu bénéficier d'un dernier repas : la bête, dans un râle d'agonie, s'est relevée, projetant Laito et son I.K.A.R. au loin, avant d'esquiver Laktoz et de s'écrouler, s'enfuyant, tout près d'Entier et Candya.

Le crâne énorme et difforme, gueule ouverte, faisait s'écouler sur les antennes des rescapés allongés une sorte de mélange de sang noir et de salive opaque blanchâtre.
Juste avant de se prendre une salve d'épines dans le dos, le tigre noir regarda de son œil valide les fourmis qui auraient fait un si bon repas.
Si seulement il avait pu.

Candya, réveillée malgré elle, leva la tête.
Après cette vision d'horreur qui fit profiter la jungle d'un joli cri venu droit du cœur, elle s'extirpa d'ici et, après avoir récupéré son fusil, courut à toutes jambes aussi loin qu'elle le pouvait, soit pas très loin.
De même, Entier se dirigeait vers Laktoz, qui venait de passer Tial à un Laito énervé qui tirait encore sur le cadavre géant.

- Laktoz.... S'il.... S'il te plaît...Aide-nous...
- On va rentrer à la maison, ne vous inquiétez pas, c'est fini.

Elle lui enlève la salive épaisse sur son visage et démontre bien son dégoût.
Elle fait de même pour Candya assise là bas et la fixant.
Laito était rentré et maugréait de devoir porter son ami qui pesait son poids. Il allait passer une nuit à soigner ses blessures dues au choc, celles de Tial surtout, et celles plus mineures des autres.
Ce qui l'attristait le plus, c'était l'état de son arme, qui bien que marchait, était bien abîmée, surtout au niveau des poignées.

De son coté, Tial survivra. Bien qu'il ne se souvient plus de rien après qu'on aie commencé à le porter, il put profiter de son expérience pour faire le malin devant tout le monde et en rajouter une couche sur sa réputation. Bien sur, c'est ce qu'il fit après ses trois jours de sommeil et ses semaines de soins inapte au mouvement.
Candya et Entier, plus blessés psychologiquement que physiquement, eurent beaucoup de mal à surmonter leurs problèmes, tellement leurs peurs les ont marqués.
Laktoz fut celle qui le mieux survécut à cette nuit d'enfer : elle avait prouvé sa valeur, tué une bête immense, et ramené ses amis à la maison. En plus, elle avait maintenant un très joli trophée qu'elle ne cesse pas de citer comme étant son plus grand exploit.
Pour les habitants de la grotte, les bêtes qui se sont introduites à l'intérieur n'ont pas fait de ravages : les adultes s'en sont occupées, et Laito a tout terminé avec son minigun.

Pour personne cependant, la nuit aura été de tout repos.




---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



La petite diode a viré au vert, et une alarme retentit.
L'ordinateur de bord afficha des informations à l'écran.
La petite créature qui pilotait le vaisseau se retourna sur son siège, occupée par un autre écran.
Elle lit les quelques mots de l'onglet ouvert, puis se relève et sautille tel un enfant à qui on aurait offert un cadeau d'anniversaire.
Elle sourit, puis elle écrit quelque chose, et attend le résultat de sa recherche :
Planète Klim détectée.
Planète non annexée.
Planète anciennement placée sous surveillance.
Planète anciennement surveillée par le corps scientifique.
Projet abandonné : Projet Transfert
Cause : Inconnue
Voyage non autorisé.
Temps de voyage : Seize ans.


Le sourire s'effaça. La créature recula et se rassit. Elle jura :

- Seize ans. Seize longues années à attendre piégé dans cette capsule....

Après avoir longuement réfléchi, elle programme son vaisseau et entame le voyage.
Elle entre une autre commande et active le mode d'hibernation prolongée.
Juste avant de s'engouffrer dans ce long sommeil :

- Enfin....Je vais enfin pouvoir continuer les recherches. Peut-être y a-t-il des survivants du projet Transfert.....



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Dernière édition par Point le Jeu Juin 16, 2016 13:24, édité 6 fois.
La révolte
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Le fruit de ses tourments
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Re: La révolte.

Messagepar kouki le Ven Avr 29, 2016 15:02

Ha, excellent !

L'histoire avance peu à peu, et cette histoire de projet transfert, ça donne l'impression d'un tableau qui se dessine avec pour centre, ce cher Ginyu !
Image

Crédits AVS :

Spoiler
Merci à Anaunsa pour la superbe bannière !
Merci à Bushido et niic pour l'aide-scénaristique.
Merci à niic, Tiguor et goget pour l'aide au niveau des fautes.
Et un grand merci à tous les lecteurs !


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Re: La révolte.

Messagepar Bushido le Ven Avr 29, 2016 19:12

J'ai lu le prologue de "La révolte" et j'ai trouvé l'action extrêmement confuse. Les temps ne sont pas bien accordés et on se retrouve avec un peu de tout. Il y a aussi beaucoup trop de phrases à rallonge qui pourraient en devenir plusieurs.

De plus, l'action est confuse et le chapitre est beaucoup trop compact, pense à aérer ton texte en laissant un espace vide entre deux paragraphes.

ça manque aussi beaucoup de descriptions. J'ai l'impression qu'à vouloir trop en raconter dès le prologue, tu t'es un peu perdu sur l'histoire de la planète ( qui aurait pu être racontée sur plusieurs chapitres vu qu'il semblerait qu'on va y rester un moment sur la dite planète ).

Beaucoup de mélodrame pour pas grand chose, finalement, étant donné que dès le départ, on comprend que le père et la mère vont mourir. Le méchant fait aussi très caricature car on comprend directement qu'il va agir comme tel.

ça fait un peu bizarre parce que d'un côté, on a les parents qui sont pas du tout comme lui alors qu'ils sont dans un "régime" qui prône cette manière de faire ( se débarrasser des infirmes ).

Je rajouterais que la sensation d'avoir des personnages minuscules n'est pas très bien passée chez moi. On a l'impression qu'ils sont de taille normale.

En bref : ça rappelle un peu le début de Quasimodo.
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Re: La révolte.

Messagepar Point le Ven Avr 29, 2016 19:41

Tout d'abord merci de ton commentaire. Il m'est très utile.

Bushido a écrit:J'ai lu le prologue de "La révolte" et j'ai trouvé l'action extrêmement confuse. Les temps ne sont pas bien accordés et on se retrouve avec un peu de tout. Il y a aussi beaucoup trop de phrases à rallonge qui pourraient en devenir plusieurs.


Je suis assez déçu que tu n'aies lu que le prologue. Après, il est toujours bon d'avoir un avis dessus, mais j'espère que tu voudras lire la suite.
Je ne vais pas cracher sur un commentaire de toute façons.
Concernant les temps, oui, je fais pas mal de fautes. Je vais tenter de plus faire attention, d'autant plus que sur mon ancienne fic abandonnée " Le cube ", on m'avais déjà signalé plusieurs problèmes au niveau des temps justement.
Les phrases à rallonge, je comprends en quoi ça dérange, mais pour ma part, j'ai du mal à écrire trop de phrases différentes quand je peux les combiner en une seule.

Bushido a écrit:De plus, l'action est confuse et le chapitre est beaucoup trop compact, pense à aérer ton texte en laissant un espace vide entre deux paragraphes.


Je vois, je ferai attention à l'avenir, la mise en page étant une de mes faiblesses.

Bushido a écrit:ça manque aussi beaucoup de descriptions. J'ai l'impression qu'à vouloir trop en raconter dès le prologue, tu t'es un peu perdu sur l'histoire de la planète ( qui aurait pu être racontée sur plusieurs chapitres vu qu'il semblerait qu'on va y rester un moment sur la dite planète ).


En vérité, je ne voulais pas faire trop long sur les descriptions dans ce premier chapitre, juste de quoi poser les bases et faire comprendre où je veux faire vivre mon histoire. De plus, justement, la dite planète et son fonctionnement sont censés être bah justement un des sujets de la fanfiction, donc je suis parti en me disant que j'en parlerai en profondeur dans les chapitres qui concernent ces endroits.

Bushido a écrit:Beaucoup de mélodrame pour pas grand chose, finalement, étant donné que dès le départ, on comprend que le père et la mère vont mourir. Le méchant fait aussi très caricature car on comprend directement qu'il va agir comme tel.


Je te rejoins totalement, car dans un sens c'est fait exprès. Les méchants sont méchants et les gentils sont gentils, ce raisonnement manichéen ne servant qu'à expliquer le fonctionnement de la planète ( ce qui est apparemment raté ) et à expliquer le comportement et les façons d'agir des autorités. Ce n'était pas la meilleure façon de construire le prologue, je le conçois, cependant, ces personnages ne servent comme je l'ai déjà dit, qu'à poser les bases, et ce surtout qu'ils ne seront que très peu évoqués par la suite.

Bushido a écrit:ça fait un peu bizarre parce que d'un côté, on a les parents qui sont pas du tout comme lui alors qu'ils sont dans un "régime" qui prône cette manière de faire ( se débarrasser des infirmes ).


Ils ne veulent pas perdre leur enfant, ils le protègent, même s'ils doivent pour cela s'opposer à tout le monde, d'autant plus que certains éléments sont là pour faire comprendre qu'ils ne sont pas du coté du gouvernement, et que le père surtout s'est préparé à tout. Je ne vois pas en quoi cette opposition est bizarre.

Bushido a écrit:Je rajouterais que la sensation d'avoir des personnages minuscules n'est pas très bien passée chez moi. On a l'impression qu'ils sont de taille normale.


Il est vrai que c'est assez compliqué à faire pour un novice comme moi, mais les personnages vivants dans un monde qu'ils ont adapté à leur taille, surtout dans ce premier chapitre, ne paraissent pas forcément petits entre eux. Dans les chapitres suivants, bien que ça ne soit sûrement pas mieux retranscrit, j'ai essayé de montrer la différence de taille.


Bushido a écrit:En bref : ça rappelle un peu le début de Quasimodo.


Tant que ça? Je connais pas l'histoire de Quasimodo, peut être honte à moi, mais même, tant que ça ?


En bref, merci beaucoup de ton commentaire. J'en tiendrai rigueur, ou je vais essayer en tout cas.
La révolte
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Le fruit de ses tourments
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Re: La révolte.

Messagepar Rebel O'Conner le Sam Avr 30, 2016 6:26

Alors je lis ta fic avec intéret. elle est prometteuse.
mais je me permet aussi quelques petites remarques.

Zaagaan Protecteur a écrit:
Bushido a écrit:ça manque aussi beaucoup de descriptions. J'ai l'impression qu'à vouloir trop en raconter dès le prologue, tu t'es un peu perdu sur l'histoire de la planète ( qui aurait pu être racontée sur plusieurs chapitres vu qu'il semblerait qu'on va y rester un moment sur la dite planète ).


En vérité, je ne voulais pas faire trop long sur les descriptions dans ce premier chapitre, juste de quoi poser les bases et faire comprendre où je veux faire vivre mon histoire. De plus, justement, la dite planète et son fonctionnement sont censés être bah justement un des sujets de la fanfiction, donc je suis parti en me disant que j'en parlerai en profondeur dans les chapitres qui concernent ces endroits.


là est le problème.
tu places ton action dans un monde complètement inconnu des lecteurs, avec des êtres complètement inconnus des lecteurs.
sans description, nous n'avons aucune idée de ce qui se passe.

Zaagaan Protecteur a écrit:
Bushido a écrit:Je rajouterais que la sensation d'avoir des personnages minuscules n'est pas très bien passée chez moi. On a l'impression qu'ils sont de taille normale.


Il est vrai que c'est assez compliqué à faire pour un novice comme moi, mais les personnages vivants dans un monde qu'ils ont adapté à leur taille, surtout dans ce premier chapitre, ne paraissent pas forcément petits entre eux. Dans les chapitres suivants, bien que ça ne soit sûrement pas mieux retranscrit, j'ai essayé de montrer la différence de taille.


c'est le contraire qu'il faut faire. de leur point de vue, il ne sont pas petits dans un monde normal, mais normaux dans un monde immense.
Zaagaan Protecteur a écrit:
Bushido a écrit:En bref : ça rappelle un peu le début de Quasimodo.


Tant que ça? Je connais pas l'histoire de Quasimodo, peut être honte à moi, mais même, tant que ça ?


Notre Dame de Paris est pourtant un des plus grand classique de la littérature française, adapté en tout ce qui est possible, même en dessins animé Disney. je ne peux que te le conseiller.

pour finir: pourquoi avoir posté les trois chapitre en même temps?
ça rend très difficilement lisible, un pâté pareil.
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Re: La révolte.

Messagepar Point le Dim Mai 08, 2016 20:02

Sous spoiler la réponse à Rebel O Conner.
Spoiler
Rebel O Conner a écrit:Alors je lis ta fic avec intéret. elle est prometteuse.
mais je me permet aussi quelques petites remarques.


Merci beaucoup de ton commentaire !

Rebel O Conner a écrit:là est le problème.
tu places ton action dans un monde complètement inconnu des lecteurs, avec des êtres complètement inconnus des lecteurs.
sans description, nous n'avons aucune idée de ce qui se passe.


Je devrais modifier ce prologue pour rajouter de la description et du background?
En tout cas, je comprends en quoi tout ceci est troublant.


Rebel O Conner a écrit:c'est le contraire qu'il faut faire. de leur point de vue, il ne sont pas petits dans un monde normal, mais normaux dans un monde immense.


Oui, autant pour moi, c'est ce que je voulais dire par " qu'ils ont adapté à leur taille ", mais c'est mal dit effectivement.


Rebel O Conner a écrit:pour finir: pourquoi avoir posté les trois chapitre en même temps?
ça rend très difficilement lisible, un pâté pareil.


C'est simple: Le chapitre 3 a été posté il y a pas mal de temps, s'est ensuivi une période où je n'ai rien du tout ajouté et durant laquelle aucun commentaire n'a été posté, et donc quand j'ai mis mon chapitre 4, j'ai du éditer. La même chose s'est produite entre les chapitres 4 et 5.
Néanmoins, je suis assez motivé en ce moment, aussi le chapitre 6 est déjà en cours d'écriture, et je vais tenter d'en préparer à l'avance, et de les sortir plus régulièrement.

Merci encore !




Chapitre 6 : Ellipse



Chapitre 6 : Ellipse



Le refuge de Latcalis connut beaucoup de changements durant toutes ses années.
Au départ, grotte juste profonde, peuplée de petites créatures qui se cachaient ici pour éviter les prédateurs, elle fut aménagée rudimentairement par les premiers naufragés dans la jungle.
Lors d'expéditions, plusieurs groupes ( comme par exemple celui de Laito ) vinrent se rajouter, perdus, pris au piège, faibles, et restèrent.
Certains partirent en escouades armées pour sortir, laissant souvent leurs amis derrière eux, mais personne ne saura jamais s'ils ont ou pas réussi.

Quelques mois après la création du refuge, menés par le jeune Tial notamment, ils entreprirent d'aménager mieux la grotte en l'agrandissant à la force des bras.
Ils creusèrent donc plusieurs tunnels, chacun menant à des espaces plus ou moins grands, servant de chambres ou de lieu de vie, voire d'atelier ou d'entrepôt.
En effet, chaque nuit, la population allait, par dix environ, chercher à manger tout d'abord, chassant, puis plus tard dans la nuit, trouver d'autres éléments utiles, comme des ressources ou autres composants. C'est à cette époque que Tial construisit sa réputation de guerrier, et Laito de technicien (en ayant notamment fourni les armes et en bricolant par exemple des éclairages d'intérieur )
Près de trois ans plus tard, les premières naissances virent le jour, avec notamment Candya, Laktoz et Entier, faisant passer la population globale de 50 à 60 en un an et demi, et qui ne cesse d'augmenter depuis, et cela tout en rajoutant les quelques très rares rescapés retrouvés dans Latcalis.

Plusieurs années passèrent, durant lesquelles les adultes enseignaient aux enfants les rudiments de la survie. Ces derniers, bercés par les exploits des guerriers et explorateurs de la grotte, rêvaient de sortir eux aussi pour aider les autres, et réitérer les accomplissements de leurs aînés.
Quatre années plus tard, une épidémie frappa les habitants. Il n'y a pas grand chose à raconter là-dessus, environ 85% des adultes et 20% des enfants périrent, soit près de 75% des réfugiés.
A l'exception de Tial et Laito, aucun autre guerrier puissant n'a survécu. Tial étant la seule personne à partir d'ici à sortir pour subvenir aux besoins de tous. Les enfants n'ont dès lors plus rêvé de devenir des héros.
Plus tard, presque dix ans après, trois adolescents accompagnés du héros klimien sortirent du refuge pour chasser. Bien que cela se soit globalement mal fini, plus tard, ils recommencèrent.

Cela fait maintenant plus de 16 ans que le refuge persiste. Des liens plus forts que l'amitié se sont tissés entre certains membres, des naissances eurent lieu.
La grotte a été réaménagée. Maintenant, certains espaces ont été agrandis, et d'autres créés. Les petits sont rééduqués pour comprendre et appliquer l'art de la survie.
Néanmoins, il y a bien une personne qui ne s'y intéressait pas, et celle-ci savait de toute façon bien avant tout le monde ce qui allait arriver.




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La cible explose. Le jeune garçon la remplace par une autre, placée plus loin derrière.
Candya tire encore une fois. La seconde cible finit comme celle d'avant.
Réitérant sa dernière opération, le jeune appelle la tireuse :

- Maman, je peux essayer ?

Tout en chargeant son fusil, elle accepte d'un signe de la tête, puis se décale et le lui passe.
Il vise, place son œil orangé près de la lunette, calibre son tire et appuie sur la gâchette.
L'épine atterrit juste devant la cible :

- Tu aurais dû lever un peu plus le fusil, Tekla.
- Ah ! J'essaye.
- Attends, baisse encore un peu.
- Pourquoi, c'est parfait là non ?
- Tu aurais raté. Là, c'est bon, tu la toucheras de peu.
- En plein centre !

Cette fois-ci, elle touche le haut de cible, ne l'atteignant que de justesse.

- J'ai réussi ! Comment as-tu su ?
- Je l'ai vu.

Il haussa les sourcils pour traduire son incompréhension, puis oublia :

- Je peux réessayer ?
- Oui, vas-y, mais il faut que j'aille rechercher des épines, je risque d'en manquer.


Derrière eux, poussant la porte violemment, Entier arrivait en trombe :

- Le communicateur de Ginue fonctionne !
- Le communicateur? S'est demandé le fils.
- Laito a réussi finalement, si tôt le matin ?
- Venez voir !

Se dirigeant vers l'atelier de l'ancien technicien, ils virent en chemin Tial qui se goinfrait de bon matin en cachette, se croyant dissimulé derrière un mur. Le père de Tekla prit la parole :

- Bonjour Tial. Le communicateur est chargé !

Avalant de travers, le quadragénaire s'étonne et le montre de par son visage étonné :

- Il marche ? Déjà ?
- Oui.
- J'ai hâte d'en savoir plus dessus depuis que je l'ai trouvé. Ginue le sait ?
- Je ne sais pas. Mais tu sais très bien que Ginue sait toujours, si tu vois ce que je veux dire.
- Oh oh, j'avais oublié.


Ils pénétrèrent dans une vaste salle, qui servait d'entrepôt et de lieu de travail à Laito.
Celui-ci, accompagné de Laktoz qui l'aidait justement, était en train d'attendre près du sujet principal des dialogues.
A peine le groupe fut-il rentré qu'ils furent interpellé :

- Salut les nazes, venez contempler mon génie !

A l'intérieur, Laito, du haut de ses cinquante-sept ans, n'avait pas l'air d'avoir vécu toutes ces années tellement son sourire camouflait son visage, et donc ses rides apparentes. De la même façon, ses yeux emplis d'excitation grands ouverts témoignaient de son humeur.
Le communicateur, n'avait pas été rallumé depuis tout ce temps, faute de batterie.
Finalement, gardé comme d'autres affaires inutiles, il sera retrouvé par Laito, et celui-ci réussira à le rallumer :

- Comment as-tu fait pour qu'il soit rechargé ? S'interrogea le héros klimien.
- Laktoz fait le hamster dans la roue derrière. Ça l'alimente.
- En quoi le fait qu'elle court permet au communicateur de s'allumer ?
- Bah, l'électricité, l'installation derrière moi, les câbles que tu as ramassés, enfin, des trucs que vous ne comprendrez pas. On s'en fout de toute façon, j'ai des choses à vous dire.

Laktoz, transpirant derrière, salua tout le monde d'un signe de la main, puis s'interrogea:

- Hey ! Où est Ginue ? On va apprendre des choses sur lui, ce serait sympa qu'il vienne non ?
- Oui, on en parlait tout à l'heure, répondit Entier.
- Je vais le chercher, proposa Tekla.
- Grouille-toi, le nabot, mon hamster va s'épuiser si tu mets trop de temps, rétorqua Laito.


Après s'être dirigé vers la chambre de Ginue, il pousse la porte de la dite chambre et retrouve ce dernier, venant de se lever, sa béquille à la main, qui disait « Au revoir » à des enfants qui dessinaient avec lui :

- Salut Ginue. Tu sais pourquoi je viens te voir ?
- Oui, c'est au sujet du communicateur qui m'a accompagné en Latcalis.
- Pffff....

S'échappant de la masse d'enfants qui continuèrent son dessin, il accompagna son ami jusqu'à l'atelier.



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Depuis sa chute vertigineuse et le sauvetage de Tial, Ginue avait grandi dans la grotte.
Démarrant difficilement sa vie, à cause de ses nombreuses blessures, de sa jambe gauche mal formée, de ses ailes brisées et de sa peur des autres, le jeune klimien souffrait en continue de ses problèmes. Mais il avait une autre blessure indélébile qui lui faisait encore plus mal : dans son dos, entre des ailes grises qui de toute façon ne sont réduites qu'à des plaques inutiles derrière sa nuque, était gravé dans sa chair son prénom. Ne connaissant pas la signification de ce mot, ils le nommèrent donc comme ceci, par défaut.
Il s’efforçait de cacher cette inscription avec un long manteau et son sourire.
Son visage, toujours aussi beau que quand il était encore tout jeune, avait toujours été une source d'interrogations pour le fils de Candya et Entier, Tekla, qui, de trois ans plus jeune que Ginue, se posait énormément de questions sur les origines du miraculé.

Tekla faisait la même taille que Ginue, même si leurs âges étaient différents.
Il possédait des yeux rouge sang inquiétants ( bien que cela ne révèle pas son caractère ) des mandibules larges, un nez plutôt aquilin, des antennes longues orientées vers l'arrière et des ailes plus longues que larges.
D'un naturel distant, il était plus observateur et curieux. Analysant plus qu'il ne réagissait, il n'était pas un futur combattant spécialisé dans le corps à corps comme Tial, mais plus dans la mi-distance à l'aide d'armes. Malheureusement, bien qu'il aimait beaucoup s'entraîner avec sa mère, il n'était pas doué, ou plutôt ne voulait pas se donner les moyens de s'améliorer dans ce domaine.
Son truc à lui, c'est le ki.
Tout comme son père à une époque, il arrive, et bien mieux que lui, à le contrôler, chose très rare chez les klimiens, surtout si jeune.
On peut même considérer Tekla comme étant un prodige à son âge.
Bénéficiant du soutien et d'un entraînement par Entier, il le dépassera sûrement.

Ginue aimait beaucoup participer aux entraînements de Tekla, en tant que soutien moral. En fait, Ginue aime soutenir tout le monde à tous les entraînements.
C'est un très bon ami : attentif, ouvert d'esprit, fidèle et surtout aimant aider.
Ne pouvant pas sortir de la grotte, il restait cloîtré à l'intérieur, dessinant, échangeant, écrivant, participant comme avec Tekla, aux activités des différents groupes, s'occupant des enfants.
Tout le monde aimait Ginue, et ce malgré ses problèmes d'intégration au début.
Personne ne savait réellement à quoi il pensait derrière son sourire, personne ne lui posait de questions indiscrètes, même Laito respectait cela, ce qui est très étonnant.

La seule chose qu'on savait de lui, c'était que parfois, en pleine nuit, il avait des absences, il ne répondait plus à rien et faisait le vide.
D'ailleurs, Ginue avait un don. Ce même don que possédaient toutes les personnes qui sont sorties de la grotte cette fameuse nuit. Cette même nuit où il est arrivé, bébé, en Latcalis, d'après les histoires de Tial. Histoires qui cachent bien des choses aux habitants de la grotte, dont Tekla qui aimerait en savoir plus.
Sauf que chez lui, ce don est bien plus développé.


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Arrivé à l'atelier, notre héros fut salué rapidement par tout le monde, avant d'être interpellé par Laito.
D'autres habitants de la grotte vinrent écouter aussi :

- Hey Ginue ! Nous t'attendions.
- Bonjour, Laito, répondit-il à demi-voix.

On voyait bien dans ses yeux que ça ne lui faisait pas forcément plaisir d'être ici.

- Bon, je vous explique : quand j'ai allumé la machine, elle s'est mise à vibrer. Apparemment, elle a reçu un message. Quand j'ai parcouru l'historique de ceux-ci, j'ai remarqué qu'il n'y en avait qu'une dizaine environ d'échangés. Je vais vous les lire.

Tous s'assirent, à l'exception de Tial qui se colla contre un mur, et de Laktoz évidemment :

Expéditeur : 00:54 : Fils invalide. Nous nous sommes enfuis. Nous nous dirigeons vers la souche la plus proche, dans le quartier sud.

Destinataire : 01:04 : Sérieusement ?

Expéditeur : 01:05 : Oui. Je n'ai pas réussi à éviter qu'on ne le signale.

Destinataire : 01:06 : Vous avez emmené le bébé j'espère ?

Expéditeur : 01:07 : Oui, nous sommes tous les trois.

Expéditeur : 01:09 : Je passe par chez moi, nous prenons quelques affaires, et des armes. Nous devrions arriver dans 30 minutes si tout se passe bien.

Destinataire: 01:09 : Les portes sont ouvertes. Nous vous attendons.

Destinataire : 01:15 : Ta couverture va être grillée, tu le sais ça ?

Destinataire : 01:18 : Layo?

Destinataire : 01:22 : Réponds-moi s'il te plaît.

Destinataire : 01:22 : S'il te plaît.

Destinataire : 01:25 : Layo ? Vous allez bien ?

Destinataire : 01 :40 : Nous avons fermé les portes.




Ils restèrent figés quelques instants.
La voix de Laito vint perturber, ou plutôt ne laissèrent pas les réflexions commencer :

- En gros Ginue, ton père, qui a priori se nomme Layo, et ta mère se sont fait choper par, je suppose, la police.
- Qu'est-ce que la police a à voir avec mes parents ?
- En vérité, je ne sais pas. Après, tout porte à croire que tu viens de Talia, un pays constamment en guerre, enfin, à l'époque où je n'étais pas ici. Là-bas, les enfants handicapés de naissance sont tués.

Après quelques interjections de dégoût vis-à-vis de cette politique, ils comprirent le pourquoi de la fuite des parents :

- De quelle couverture parlait son ami ? Rétorqua le plus jeune pour continuer la conversation. Et comment il s'appelle ?
- Je ne sais pas. Apparemment, ceux pour qui son père travaillait avaient des locaux dans une souche dans une ville, ça doit être une organisation criminelle ou des espions. Quant à son nom, je suppose que pour un maximum de discrétion, il est caché.
- C'est pour ça que l'interlocuteur répète bien le nom du père. Paye ta discrétion, fit remarquer Tial.
- Va pour l'organisation criminelle alors.
- Et donc, à quoi va servir ce communicateur concrètement à partir de maintenant ? Fit remarquer Candya.
- Magnifique transition pour vous parler de l'exploit que j'ai accompli ! Ou plutôt devrai-je dire, de l'exploit que j'ai encore accompli ! Étonnamment, tout porte à croire que malgré le fait que nous soyons sous trente kilomètres de roches, le communicateur fonctionne et peut envoyer des messages, comme il y a seize ans !

Un « Impossible ! » général se fit entendre :

- Yep. De ce pas j'envoie un message à ce fameux espion raté.
- Je refuse que tu écrives ceci Laito, rétorqua Ginue.

Personne, mis à part Tekla qui ne s'y fera jamais, ne fut étonné de la prémonition de l'infirme.
À la place, Entier posa la question qui était sur toutes les lèvres :

- Tu allais envoyer quoi ?
- « Yop, ici Laito, Latcalis vous cause, aimez-nous et renvoyez un message. »


Silence général devant l'idiotie du plus vieux.
Ginue reprit fermement la parole :

- Tu vas écrire « Mon nom est Ginue. Je suis le fils de Layo. »
- Bon, je veux bien accepter car tu es l'héritier légitime de cette machine, mais sache qu'en temps normal je me serais....
- ....fermement opposé à cette attitude envers un de tes aînés blablabla Humour Blablabla.
- Ton don est insupportable quand tu anticipes ce que je dis ha ha.
- Je sais, sourit-il.

Laito appuya sur les touches du communicateur, puis valida et fit envoyer le message.

Après plus de vingt minutes d'attente, ils partirent chacun leur tour, en commençant par la petite famille, puis Tial et beaucoup d'autres adultes et enfants.
Seul Ginue resta auprès de Laito et Laktoz :

- Tu vas rester ici jusqu'à ce qu'un message soit reçu ?
- Oui.
- Et moi je vais rester ici jusqu'à ce moment là ? Hein Laito ? Râla la klimienne.
- Les hamsters ne se plaignent pas. Contente-toi de courir. Avec encore un peu plus d'énergie, je pourrai confectionner une batterie qui durera suffisamment longtemps pour que tu puisses te reposer.
- Combien de temps ?
- Une heure environ.
- Je te hais Laito.

Interrompus, ils reprirent :

- Je te le dis directement : il y a très peu de chances que nous recevions quelque chose. Déjà, le communicateur est vieux, je ne sais pas s'il fonctionne correctement, malgré tout ce que j'ai fait. Ensuite, qui nous dit que l'ami de ton père possède encore son communicateur de l'époque ? Les espoirs de réponse sont maigres.
- Cela fait presque dix-sept ans que je vis dans cette jungle. Dix-sept ans que je vis, boiteux, torturé, amoindri par des événements antérieurs à mon arrivée en Latcalis. Tu ne trouves pas ça normal que je veuille en savoir plus ?
- Bien sûr que si. Je comprends tout à fait.... Tu veux....
- Non merci.
- Hein ?
- Tu allais me proposer de partager un peu de ton en-cas que tu caches derrière toi.
- Ah ah ah ! Tu m'étonneras toujours !


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Elle se réveille de son hibernation.
La créature se relève de son siège en maugréant :

- Seize années.... Enfin...

Il tapote sur son clavier, et définit une trajectoire.
Le vaisseau avance lentement vers l'objet céleste devant lui. Sur le tableau de bord, on pouvait voir marqué le nom du lieu sur lequel il allait se poser : une vaste jungle dominant une partie de la planète de par sa superficie.
Sur l'écran est affiché la description complète de la planète en question, Klim, d'après la base de données.
Le propriétaire de la machine, motivé et excité, souria :

- Plus de trente ans que j'attends ça...... Tu paieras pour tout ce que tu nous as fait.... Freezer.... !

Le vaisseau se stabilise autour de la planète. Il s'apprête à atterrir.



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Chapitre 7: Chasse

Le vaisseau plante ses sortes de pattes dans le sol.
La porte, après que la créature aie appuyé sur le bouton d'activation, s'ouvre, dévoilant une jungle gigantesque et dense.
Le propriétaire du vaisseau sort de la machine une combinaison blanche adaptée à sa taille.
Ensuite, il attrape un sac carré qu'il remplit avec du matériel et sort.
Il se rend compte de la petitesse de planète quand il remarque que les arbres ne font que deux mètres de plus que lui.
Au loin, il voit un attroupement de bêtes qui se nourrissent du cadavre en putréfaction d'une énorme créature bien plus grande qu'elles.
Il ferme le vaisseau et se dirige vers le lieu du repas.

Il constate : Un tigre gris, noirci sur plusieurs cotés, des croûtes putrides qui l'ont sûrement tué en rongeant ses membres, des boutons purulents qui jonchent son visage dans lesquels on voyait encore une sorte de liquide noirâtre qui se déplaçait, des os un peu partout qui sont allés voir l'extérieur, habillés de sang visqueux sombre. Après sa mort due probablement à cette étange maladie, ou quoi que ce soit, il s'est fait dévoré par des sortes d'oiseaux carnassiers, des autruches difformes et des renards au corps élancé, qui se sont enfuis dès qu'ils entendirent la créature venue d'ailleurs approcher. L'extraklimien faisait plusieurs fois la taille de ces bestioles, mais même pas la moitié du grand félin.
Pendant qu'elle commence à toucher le corps de l'animal, sur son visage s'affiche un air de déception :

-Ce sont donc les résultats....Nous avons échoués sur tout la ligne....

Elle prélève du sang noir de la bête morte et le stocke dans un flacon.
Elle se relève en maugréant, puis se souviens :

-Peut être que certains tigres ont pu partager l'essence avec d'autres espèces !

Elle balaye vite les alentours du regard, avec un peu de chance, un des charognards a eu des effets secondaires.
Bingo, elle voit un oiseau allongé à quelques mètres de là.
En l'attrapant, celui-ci se débat. Apparemment, il s'est écrasé, et se reposait avant de repartir.
Sur son cou, des bubons commençaient à apparaître :

-Nous avons dû attendre des années avant que des signes n'apparaissent sur les félidés....Mais sur cet animal là, c'est quasiment instantané....Fascinant....

La pauvre bête est reposée, elle s'enfuit.
Revenant sur ses pas, l'intrus de Klim reprend espoir :

-Il faut que je trouve d'autres spécimens. Peut être qu'il y a des espèces compatibles avec l'essence, les tigres n'étant pas aptes à la porter. Néanmoins, il ont l'air de pouvoir la transmettre à défaut d'en survivre. Je me demande si il y a eu d'autres êtres en contact avec l'un d'eux....




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Chaque jour il y allait, chaque jour il était déçu.
Le communicateur restait allumé en permanence, alimenté par les batteries de Laito qui plus il les bricolait plus gagnaient en autonomie.
Il passait plusieurs heures assis à attendre qu'un message soit reçu, que l'interlocuteur de son père lui réponde et qu'il en sache plus sur le monde d'en haut ainsi que sur lui même et sa famille.
Après une semaine il n'eut plus d'espoir, et partit. Enfin il avait une occasion de savoir, enfin il aurait pu découvrir la vérité et ce que le destin lui avait réservé en le faisant s'échouer en Latcalis.

Il ne se plaignait pas de ses rencontres, de ses amis et de ceux qu'il considère comme sa famille, mais il se demandait quel était la personne, la chose, le monstre qui l'avait mis dans cet état.
Il s'interrogeait aussi sur le pourquoi de ces pouvoirs. Les adultes combattants en possédait un aussi, mais personne ne sait de quelle façon ils l'ont obtenu, et surtout, pourquoi Ginue en avait un bien plus développé.
En même temps, Laito l'avait prévenu de ne pas trop croire en cette réponse. Ses illusions ont été brisées par une attente difficile mais nécessaire à la prise de conscience de cet acte inutile.

Il se dirige vers sa chambre, il fait nuit. Tout le monde dort.
Il pose sa béquille et s’assoit. Il regarde sa jambe gauche, il se demande ce qui lui a valu cette malformation. C'est à cause de ça s'il est ici. C'est à cause de ça que ses ailes sont détruites, c'est à cause de ça qu'il possède cette cicatrice.
Il s'allonge et se glisse dans les bras de Morphée, mais son esprit ne connaît guère le repos, car il continue de rêver... rêver d'une autre vie... une vie ou il avait encore ses ailes, une vie ou il avait ses deux jambes..... une vie qu'il aurait eu s'il n'avait pas été Ginue.


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Toute la journée les combattants de la grotte se sont préparés.
En effet, cette nuit ils iront tous chasser.
En vérité, ils y vont chaque semaine, mais cette fois sera un peu spéciale : Ils emmènent Ginue.
Celui-ci, le matin même, avait l'air de mauvaise humeur. A la place de se diriger vers l'atelier, il demanda à accompagner le groupe, pour être utile en cas de combat contre une abomination.
Ses dons de prédilection pourraient permettre de diminuer grandement le temps de ceux-ci.
Ils refusèrent tous, à l'exception de Laito qui justement attendait que Ginue veuille sortir.

Il avait confectionné une sorte de talon qui irait avec la jambe gauche de l'infirme et qui lui permettrait de courir ou du moins marcher correctement.
Ils le testèrent.
Il fonctionnait, mais Ginue devait s'y habituer.
Malheureusement, il y avait une personne qui ne partageait pas cet événement : Tandis que Tial soulevait des poids avec Laktoz et Entier pour s'échauffer, que Candya préparait les armes avec Laito, le jeune Tekla les observait silencieusement.
Il n'osait pas demander à ses parents si il pouvait les accompagner...Il se savait jeune, mais il s'entraînait aussi de son coté pour aider la communauté. Il voulait montrer de quoi il était capable.
Mais il s'attendait à un refus.
Alors, assis dans un coin, il attendait.

Redevenu de bonne humeur malgré la déception de la veille, Ginue remarqua son ami :

-Que fais tu Tekla ? Tu ne veux pas nous aider à préparer l'équipement ?
-Si...Si...Mais...Je...Je...
-Pourquoi tu bégaies ?
-Tu sais Ginue...Euh...
-Tekla, je sais que j'ai quasiment le même âge que toi, mais j'ai mon pouvoir. La survie dans la jungle est très difficile. En vérité, là, j'ai la boule au ventre. Je souris mais j'ai peur. Pour une fois que j'ai l'occasion de me rendre utile, je veux essayer. Attend encore un peu....Je suis sur que tu deviendras un guerrier exceptionnel, avec ou sans nos pouvoirs.
-Une fois, ma mère m'a dit que quand ils avaient mon âge, ils sont allés....
-Ils ont tous faillit mourir.
-Je n'ai pas peur.
-Peu importe. Je ne pense pas que tu devrais venir. Tes parents ne seront pas d'accord de toute façon.
-Je le sais bien.

Tekla soupira. Ginue avait raison sur toute la ligne. Eux ils avaient tout pour réussir, lui seulement un talent qu'il n'a jamais réellement exploité.
Il alla voir sa mère Il l'embrassa et lui dit au revoir, puis fit pareil à son père.
Ils ne s'inquiétaient pas pour lui. Il est à la grotte, pourquoi s'en faire ?
Le plus jeune s'en alla après avoir dit au revoir aux autres. Il partit en direction de sa chambre.
Pour dormir.
Non.
Pour s'entraîner et être à la hauteur pour la prochaine fois bien évidemment.


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Tial fit un signe aux autres.
Ils s'approchèrent du rocher-porte. Tout le monde était silencieux.
Le chef commenca lentement à déplacer le rocher.
Une fois ceci fait, ils s'engagèrent dans Latcalis.
En tête, les deux plus forts, Laktoz, à mains nues, et Tial, possédant lui quatre lances.
Juste derrière, Ginue, avec un D.A.N. similaire à celui de Candya plus jeune, et cette dernière, avec la même arme en beaucoup plus perfectionnée de par les nombreuses améliorations qu'elle a connu.
Pour terminer, Laito avec son minigun chéri, et Entier avec sa très puissante lance à quatre mains.

Le groupe prit la direction d'un grand lac que Tial avait repéré il y a quelques semaines de là.
En longeant la montagne pendant une heure, ils trouveraient l'étendue d'eau, et pourrait d'après le héros chasser des sortes de bisons.
La tension est à son comble.
L'objectif premier, si l'on excepte ramener à manger, est le baptême de feu de Ginue.
Les deux klimiens en avant sont là pour prendre les dégâts frontaux et ainsi éviter que l'infirme ne se fasse toucher. Les deux de derrière ont le même rôle évidemment, mais dans l'autre sens. Candya, elle, est là en tant que support.
Si l'on compte les dons du principal protégé, cette formation est parfaite. Rien ne peut leur arriver.

Depuis les événements de la fameuse nuit, les adolescents étaient devenus des guerriers endurcis et courageux, et ce depuis plusieurs années. Leur première expérience fut difficile, mais si ils purent avoir eu des difficultés à surmonter les nuits suivantes, ils sont maintenant assez expérimentés pour diriger toute une troupe, comme l'a toujours fait et le fait Tial, bien que vieillissant.

Entier était devenu un expert en armes de corps à corps, et un bon manieur de ki. Son courage, auparavant quasi inexistant, était maintenant devenu immense : Il s'en veut d'être parti cette nuit là, et celle-ci est pour lui aussi bien celle qu'il chérit le plus comme étant sa première expérience en tant que guerrier, et celle qui l'a le plus fait souffrir de par la peur qu'il a subie. De son coté, sa femme, Candya, tenta de combler son manque de capacités physiques par un entraînement difficile. Bien qu'elle reste fragile, elle est capable de décocher des coups de poings plus vifs ou presque que les épines de son fusil, fusil qui est resté son arme de prédilection. Sa maîtrise du D.A.N. est suffisante pour toucher un tigre en sprint à deux cent mètres.

Quant à leur amie Laktoz, c'est sûrement elle qui aura le plus souffert de l'entraînement.
Sans relâche, elle se muscle, travaille son endurance, améliore ses compétences à la lance, et ce dans un seul et unique but : Vaincre en duel son mentor Tial. Depuis son plus jeune âge, la klimienne possède des talents innés pour le combat, mais la seule personne à lui tenir tête, c'est son maître. Un jour peut être, elle lui prouvera qu'elle est à la hauteur.


Ils arrivèrent à l'étendue d'eau.
De tout le chemin, Ginue ne fut étonnamment pas stressé. Latcalis était pourtant un lieu possédant une pression écrasante, et cela fut déjà prouvé.
Mais le nouveau guerrier n'a pas ne serait-ce qu'une fois tremblé. Maîtrise de soi ? Confiance totale en son don ? Courage démesuré ? Nul ne saurait le dire. Et pourtant on a su qu'il tremblait à l'idée de sortir du refuge quand il était encore dedans.

Quoiqu'il en soit, il virent tous la petite merveille qu'était l'endroit : La beauté cristalline de l'eau azure teintée de violet et de rose, bercée par un rayonnement de lumière lunaire flavescente.
Tel un paradis dissimulé au fin fond d'un enfer lugubre, l'endroit paraissait éclatant de paix et de tranquillité et exposait son bonheur en faisant reluire chaque être à proximité de son éclat.
Les créatures marines, que l'on pouvait apercevoir grâce à la translucidité de l'eau, paraissaient si harmonieuses entre elles malgré l'agressivité que leur apparence inspirait. On irait s'y baigner.
Près du lac, les fameuses créatures qu'il fallait chasser : Les bisons de Latcalis, imposants de par leur taille colossale pour un klimien lambda, demeuraient aussi intimidants que paisibles. Peu nombreux, ils dormaient ou se repaîtraient de l'herbe qui entourait le lac.
Détruisant le calme et la sérénité du lieu si magique, les guerriers pénétrèrent dans la zone, et leurs visages béats témoignèrent du choc qu'ils durent encaisser en contemplant la scène.
Après quelques secondes, Tial décida d'enchaîner :

-Je ne sais pas comment en toutes ces années j'ai pu rater cet endroit.

Brisant le silence encore une fois, ils fit reprendre leurs esprits aux autres.
Instantanément, ils devinrent tous déçus.
Dans quelques instants, ils devront briser le calme reposant qui les subjugua au point de vouloir déménager ici quelques secondes avant. Ils devront, eux, finalement, transformer l'endroit en un champ de bataille opposant les diables klimiens aux impassibles bovidés.
Dans leurs yeux, un mélange de tristesse et de rage.

Sachant cela, attristés, ils se mirent en position d'attaque.
La formation se compose de Laktoz et Entier pour protéger l'arrière, Tial au centre pour permettre à la première ligne de se retirer au cas où, et cette dernière constituée des trois tireurs.
Engagé par la mère de Tekla, les combats sont décidés par le choix de la cible de celle-ci.
Candya, commençant à viser, eu un instant d'hésitation. Et si au final ils s'interrompaient et partaient autre part, laissant vivre les pauvres bêtes? Cet instant fut brisé :

-En tirant tu as raté de peu ta cible. Plus à gauche.

Automatiquement, elle corrigea la trajectoire du tir et appuya sur la détente.
Elle qui était pourtant une tireuse d'élite, elle fut perturbée par cette pensée qu'elle ne devrait pas avoir, elle qui pourtant chassait souvent, tuait pour se nourrir. C'était donc ça la réalité ? Elle n'en prenait conscience que maintenant, après tant d'années, et ce grâce à la découverte de ce lac ?

Le crâne du bison adulte qui broutait silencieusement accueillit soudain une épine.
Il ne mit pas longtemps avant de gésir dans le sang de sa propre tête après avoir chut dedans.
Le temps de réaction des pauvres bêtes fut vaincu dans l’œuf par celui des chasseurs : A peine la première goutte joncha le sol que Laito et Ginue tirèrent à leur tour.
Le plus vieux massacra les plus proches en un éclair. Ginue savait où tirer pour ne pas se tromper, et s'occupa des plus éloignés.
Candya s'était reculée.
Que penser dans ce moment là ? Les animaux ont tous été tués. Les rescapés de Latcalis pourraient tenir plusieurs semaines. Ils seraient heureux.
Entier s'approcha de son amour et lui mis un main sur l'épaule :

-Tu ne dois pas t'en vouloir.
-Je ne m'en veux pas, c'est juste cet endroit qui me fais douter. J'ai comme l'impression que....
-C'est la survie. Tuer ou être tué. Tous les moyens sont bons pour subsister. Nous avons brisé ce paradis pour nous permettre de continuer de vivre. Nous l'avons déjà fait. Ce doute n'est pas permis, Candya, coupa Laito.

Cet endroit, le lac, pris une toute autre couleur, littéralement, l'ambiance devint toute autre.
S'agitant dans tous les sens, les habitants de l'étendue d'eau s'excitèrent, ils détruisirent l'harmonie si rare de la jungle en sautant dans tous les sens.
A proximité, le cadavre frais d'une des bêtes sauvagement assassinée laissa s'échapper un long flux d'hémoglobine continu qui alla perturber le corps même de la surface aqueuse.
Comme réponse aux méfaits, le sang changea la belle onde pure en une dégoûtante nappe consistante rougeâtre. Se propageant, il transforma l'excitation des poissons en envie de meurtre : Ils s’entre-déchiraient, et émettaient un bruit épouvantable.
Pour finir, la lueur de la Lune de Klim se retira. Elle n'avait plus de raison de rester ici, dans ce lieu dorénavant mort.


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La chaleur parcourt ses mains. Elle se dirige lentement vers l'extrémité de ses doigts, et en ressort sous forme de lumière verte émeraude. Chacun de ses douze doigts émet la même effluve d'énergie qui se rejoignent et se mélangent, s'incarnant en une sphère presque parfaite qui lévite au dessus de son corps.
Il coupe l'alimentation en ki. La sphère reste en suspens tandis qu'il écarte de plus en plus ses mains. Assis, il recule en se traînant, puis place ses bras le long de son corps. Plusieurs minutes s'écoulent.
Tekla, transpirant, respire doucement, concentré par l'effort. Ses yeux sont fermés. Il sent l'énergie de la boule lumineuse qui est toujours là, attendant que son créateur ne lui donne un ordre.
Non, il ne pourra pas la tenir plus longtemps. C'est sa limite. Il ne peut contenir autant d'énergie qu'une dizaine de minutes avant qu'elle ne se disperse.
Celle-ci commence lentement à se dégrader, avant de disparaître.
Le jeune klimien se détend. C'est déjà la sixième fois qu'il tente de battre son record.

Il n'arrive pas à dormir. Il pense à son ami, qui pour la première fois affronte l'extérieur. S'en sort-il bien ?
Il aurait tellement voulut y aller. Pourquoi on le considère encore comme un enfant ?
Il savait se battre, il savait utiliser un fusil ou une lance, il maîtrise l'énergie.....Qu'est ce qu'il lui faut de plus ? Il est trop jeune ? Ginue l'est à peine moins que lui !
Il repense à tout ce que l'infirme lui avait dit plus tôt, et il ne pouvait s'empêcher de se dire que dans l'éventualité où ça tournerait mal, ils seraient là pour le protéger.
Alors pourquoi ? Pourquoi ?

Il se relève, à la fois énervé et déterminé. Et si il allait voir dans l'atelier de Laito s'il n'y a pas une arme qu'il pourrait emprunter pour un entraînement au tir nocturne ? Et si ses capacités au fusil étaient suffisamment impressionnantes pour que sa mère l'autorise à venir la prochaine fois ?
C'est plein d'espoir qu'il y va.
Il pénètre dans la pièce. Il allume la lampe à lucioles sur le côté.
Devant lui, toute l'installation électrique du communicateur, à droite, des caisses d'armes, à sa gauche, des matériaux et pièces détachées, un peu plus loin, des machines et des projets en cours.
Tekla se dirige évidemment vers les armes. Il ouvre la caisse, et prend un des fusils, un modèle identique à celui de Ginue.

-Je me demande si mes tirs vont réveiller les autres. Nan, ça va c'est pas comme si ça faisait beaucoup de bruit.

Il quitte la pièce. En tout cas il allait le faire, quand parvint à ses oreilles un son.
Sur le moment il sursauta, puis se retourna.
Une seconde fois, il put entendre un sifflement bref, mais fort. En fait, plusieurs fois encore.


Bip...Bip...Bip...Bip...


Juste derrière, un bruit de secousses, de tremblement.

Posé sur une table basse, le communicateur bougeait.
Tekla prit peur :

-Qu'est ce que.... ? Ne me dites pas que.... ?

S'approchant lentement, tremblant plus que la machine, il pose son arme et prend le communicateur dans ses mains.
Affiché en gros sur l'écran, une réponse au message :

C'est une blague ?

Tekla débrancha la machine.
Ça y est ! Un contact avec le monde d'en haut !
Excité, il ramasse le fusil et cherche une armure dans un coffre de Laito.
Il en trouve une, il fonce vers la sortie, communicateur en poche.
Enfin, ENFIN ! Un message tant attendu par Ginue ! Un message tant attendu par tous !
Il fallait qu'il prévienne tout le monde ! Il fallait qu'il aille chercher ses parents, Tial, Laito et son ami !
Il arrive au rocher-porte.
Fermé.
Non, attendez.....Un minuscule passage résulte de la porte qui a été mal fermée.
Quelle chance, comme si ça avait été fait exprès pour qu'il sorte !
Une fois dehors, il lève les yeux.

Soudain, une pression énorme. L'aura de Latcalis.
Il a dû mal à rester sur ses genoux. Sa respiration se trouble instantanément. Ses yeux sont grands ouverts.
Il avance de quelques pas, tremblotant.
Cette sensation. Comme si une entité supérieure l'écrasait de plus en plus à chaque pas.

Où sont ils ? Bah, ça ne doit pas être compliqué, aller devant est la solution la plus simple.

Après plusieurs secondes, il tombe sur le sol. C'est trop dur de continuer.
Non....C'est un guerrier...
Il se remet droit. Il serre les dents et les poings.

-Je vais y arriver, pense-t-il.

Juste devant lui, à quelques dizaines de mètres, le toisant du regard, une créature en combinaison blanche, quelques sérums et flacons à la main commence à s'approcher de Tekla, souriant.

Dernière édition par Point le Jeu Juin 16, 2016 13:55, édité 6 fois.
La révolte
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Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
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Re: La révolte.

Messagepar Rebel O'Conner le Dim Mai 08, 2016 20:31

tu sais, ce que je voulais dire, c'est que la règle du double post ne s'applique pas aux chapitres, tu peux faire des posts séparés, ça rendra l'ensemble plus lisible.
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Re: La révolte.

Messagepar Point le Dim Mai 08, 2016 20:50

Je vais faire ça à partir de maintenant alors^^
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Re: La révolte.

Messagepar Pensyves le Mer Mai 18, 2016 16:34

Effectivement, cela nuit quelque peu en lisibilité ces longs post avec de multiples chapitres et déroute quelque peu le lecteur
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