
Synopsis : Huit années se sont écoulées depuis que Gokû est parti avec Uub afin de l'entraîner. La Terre est en sécurité, nos amis semblent enfin goûter à une paix durable. Paix qui ne durera malheureusement pas...
Chapitre 1 : L'attaque des démons ! La jeune génération des défenseurs de la Terre !
Part. 1
Uub avait le genou à terre. La main sur le ventre, il se releva péniblement, l’œil droit clos et les dents serrées par la douleur. Son ventre lui faisait mal, il était couvert d'hématomes et la fatigue troublait sa vue. Couvert de sueur, il laissa échapper un long râle d'épuisement.
En face de lui se tenait son mentor, un homme de taille moyenne, bien charpenté, aux cheveux en épis d'un noir profond. Ses yeux francs fixaient son élève avec fierté et bienveillance.
Le maître avait une attitude relâchée, les mains sur les hanches, un petit sourire en coin et l'air parfaitement décontracté. Sa tunique était orange, sans manches, enfilée par-dessus un tee-shirt bleu marine. Il arborait une grande ceinture assortie à ce tee-shirt, ainsi qu'à ses bracelets de force, qui recouvraient des avants-bras solides comme de l'acier. Cet homme, qui avait pour nom Son Gokû, pouvait se targuer de figurer parmi les êtres les plus forts de l'Univers tout entier. En sa présence, Uub avait parfois la sensation de n'être qu'un moins que rien, s'imaginant comme une jeune fourmi contemplant un puissant lion à la crinière rayonnante.
Et pourtant, Gokû l'avait choisi, lui, il y a huit ans, pour prendre sa succession en tant que protecteur de la Terre, pour la défendre à sa place contre tout ennemi ou menace susceptible d'apparaître un jour. Des fois, Uub interrogeait son maître sur la raison pour laquelle il avait été désigné, lui, et Gokû lui répondait : « Parce que tu possèdes le potentiel et les capacités nécessaires pour protéger la planète à l'avenir, lorsque je ne serai plus en mesure de le faire ».
Uub ne se contentait cependant pas de cette explication. Après tout, qu'avait-il de si spécial ? Son mentor était l'un des derniers survivants d'une race extra-terrestre aujourd'hui disparue, et doté d'un talent certain pour les arts martiaux. Pendant plus de cinquante ans, il avait repoussé ses limites toujours plus loin, à tel point qu'il était aujourd'hui obligé de garder un contrôle parfait de son ki à chacun de ses entraînements, sous peine d'endommager gravement la planète, voire de la détruire.
Uub, quand à lui, n'était qu'un terrien, de peau foncée, arborant une coiffure iroquoise selon les coutumes de son village natal. Malgré ses dix-huit années, il était plutôt svelte, et seuls les huit ans passés en compagnie de son maître avaient pu voir sa carrure se fortifier. S'il était considéré comme étant extrêmement fort sur sa terre d'origine, il avait vite compris que ce n'était pas le cas à l'échelle planétaire, et encore moins à celle de l'Univers.
- - « Allez,encore un effort ! Cria Gokû. On refait ce dernier enchaînement encore quelques fois, puis tu pourras te reposer ! »
Uub grimaça. Il était épuisé, et n'avait aucune envie de réitérer cet exercice. Ce n'était pas à cause de sa difficulté, il était même plutôt simple à appliquer lorsqu'on ne l'exécutait qu'une centaine de fois. Mais cinq milliers de répétitions le rendaient abominablement éprouvant. Le soleil atteignait son crépuscule, et Gokû avait tiré son disciple du lit à l'aube. Depuis, ils n'avaient fait qu'enchaîner les combats, s'accordant seulement une pause de vingt minutes le midi pour manger et souffler un peu.
Malgré son épuisement évident et son corps encore endolori, Uub s'élança sur son maître en poussant un grand cri. Son Gokû se mit en garde, un sourire aux lèvres. Les pieds du jeune disciple quittèrent le sol en pleine course, et il effectua un coup de pied sauté magistral. Gokû esquiva l'offensive d'un mouvement de buste, et contre-attaqua avec une série de coups de poings. Uub, emporté par son élan, les para tant bien que mal. Le saiyan le plus puissant de l'Univers en profita alors pour adresser un coup de pied fouetté dans les côtes de son élève, qui l'encaissa sans broncher. Étonné, Gokû battit alors en retraite, reculant de quelques mètres.
Soudain, Uub concentra son ki, et son corps s'entoura d'une puissante aura blanche. Le sol se fissura légèrement autour de lui, soulevant un nuage de poussière. Gokû regarda son disciple, puis lança : « c'est très bien, Uub ! A partir de maintenant, tu es en droit d'utiliser le Kaïoken, car cette fois-ci, ce sera spécial !
Le jeune combattant parut étonné.
- - Que vas-tu faire ? Demanda-il avec appréhension.
- Je vais me transformer en Super Saiyan, et me battre à fond. Quand à toi, tu devras me contenir le plus longtemps possible tout en gardant un Kaïoken bien soutenu. C'est clair ? »
L'élève déglutit, et fit savoir à son maître qu'il avait compris l'exercice d'un bref hochement de tête. Son Gokû serra alors les poings, et contracta l'ensemble de ses muscles. Aussitôt, ses cheveux se dressèrent sur sa tête en pics, à la manière d'une fleur de lotus, passant du noir de jais à un blond doré scintillant. Ses yeux devinrent verts, et une intense aura jaune se dégagea de son corps, éclipsant partiellement celle d'Uub. Il était devenu un Super Saiyan, combattant légendaire dans son peuple d'origine. Grâce à cet état particulier, Gokû pouvait libérer une grande partie de sa puissance gigantesque, tout en bénéficiant d'une augmentation conséquente d'adrénaline et d'une accentuation non négligeable de ses cinq sens. Bien sûr, cette transformation n'appartenait plus au registre du mythe depuis que tous les saiyans survivants - ainsi que leurs descendants – avaient appris à s'en servir.
Le Super Saiyan se mit en garde, et le jeune terrien fit de même. Les deux combattants restèrent face à face un long moment, chacun tentant de prédire mentalement les mouvements de l'autre.
Puis Uub s'élança sans crier gare, le poing tendu. Gokû leva ses bras en croix devant son visage afin de parer l'attaque. A la seconde précédent l'impact, Uub hurla :
- - « Kaïoken fois 10 ! »
Son aura prit alors une couleur rouge, vive et agressive. La violence du choc fut telle qu'un immense cratère, de la taille d'un terrain de football, se creusa autour d'eux, l'énergie déployée déchiquetant la terre et emportant le sol. Gokû recula de quelques pas, une grimace de douleur sur le visage. Uub était très content de lui : son attaque avait fonctionné, et son maître était momentanément désorienté. D'un fauchage du pied bien placé, il déséquilibra son mentor, qui tomba à terre. Le saiyan dut alors subir une avalanche de coups de la part de son protégé. Trois impacts le touchèrent à la tête, et un uppercut le souleva du sol.
Gokû était très fier de son disciple. Il n'avait absolument pas prévu cette feinte « Kaïoken surprise ». Alors que Uub se préparait à porter le coup final, Le guerrier saiyan envoya son corps en arrière et se plaça hors de portée de son adversaire en une acrobatie vertigineuse. Le terrain ayant été dévasté, Gokû stoppa sa course dans les airs. Il essuya sa bouche ensanglantée du revers de la main, et s'envola dans le ciel, surplombant son jeune élève de plusieurs mètres.
« Tu es fantastique, Uub, pensa Gokû. Je ne peux plus aujourd'hui tenir ta cadence sous cette forme. Tu me pousses donc pour la première fois à me battre au deuxième niveau...je dois m'entraîner encore, sinon il se pourrait bien que tu me dépasses un jour... »
En bas, Uub regarda son maître.
« Gasp ! J'ai mis énormément de force lors de mon enchaînement. J'étais persuadé d'être au-dessus de sa puissance avec mon Kaïoken, mais il n'a même pas l'air essoufflé ! Je vais devoir tout donner lors du prochain assaut... »
Comme s'ils s'étaient concertés mutuellement, les deux combattants rassemblèrent leurs forces pour un ultime duel. L'aura de Uub s'épaissit autour de son corps, et ses muscles grossirent sous sa tunique. Arrivé à son maximum, le ki d'un rouge sang provoqua une bourrasque à même de détruire un village. Quinze mètres plus haut, Gokû sentit ses cheveux se dresser encore plus sur sa tête. Des éclairs entourèrent son aura, et rugirent comme des coups de tonnerre dans le firmament. Il avait franchi le deuxième niveau du stade de Super Saiyan, une transformation colérique et puissante déchaînant les vents tout autour de lui, et augmentant sa puissance de manière radicale.
Après un instant parfaitement silencieux, Uub poussa un cri de guerre et se propulsa alors à la vitesse du son sur son maître, qui en fit autant de son côté. Pendant quelques minutes, on n'entendit plus à des kilomètres à la ronde que le bruit assourdissant des coups supersoniques. Les guerriers se déplaçaient tellement vite qu'un œil non exercé n'aurait pu distinguer aucune forme nette. Après une bonne minute d'échanges dévastateurs, les deux combattants réapparurent au sol, face à face. Gokû joignit en premier ses mains, les plaça au niveau de sa taille et concentra sa force en elles. Son disciple l'imita, et ils prononcèrent simultanément le nom de la technique :
- - « Ka... Mé... Ha... Mé...
L'énergie dégagée était telle qu'elle dépassa alors l'entendement : une tempête se déchaîna, soulevant les cailloux et brisant les rochers. La Terre entière semblait trembler, et les nuages de fumée soulevés recouvraient toutes les montagnes aux alentours.
- ...Haa !! »
Deux immenses rayons d'énergie jaillirent alors de par les mains du maître et de l'élève, et foncèrent inexorablement l'un sur l'autre. Au moment précis où les deux attaques furent en contact, une explosion apocalyptique résonna dans l'atmosphère avec la puissance d'une bombe atomique. Uub fut éjecté loin en arrière, et Gokû dût enfoncer ses pieds dans le sol pour ne pas perdre l'équilibre.
Lorsque toute la poussière fut retombée, Uub gisait sur le sol, le visage en sueur, haletant comme pas possible. Une centaine de mètres plus loin, son maître époussetait sa tunique, salie par la terre et les éclats de roche. Les cheveux du saiyan retombèrent sur son crâne, perdant leur couleur d'or, et son aura jaune s'évanouit.
Son Gokû s'envola pour atterrir près de son disciple, lui tendant une main secourable.
- - Tu t'en es très bien sorti, Uub. Bravo ! Tu viens de me pousser à passer au stade de Super Saiyan 2. Je n'en attendais pas moins !
- M...merci, balbutia Uub en saisissant la main que Gokû lui tendait pour se relever. Mais j'ai encore beaucoup de chemin à faire pour t'égaler.
- Ne t'en fais pas pour ça. Le plus important est de pouvoir compter sur sa force le moment venu. Et je peux te garantir que la tienne est peu commune. À vue de nez, tu possèdes à peu près la même puissance que Végéta lorsque je l'ai affronté il y a euh... quelques années. Je pense donc pouvoir te faire confiance les yeux fermés !
À ce compliment, Uub rougit comme une tomate. Son Gokû avait affirmé pouvoir compter sur lui ! Tous les efforts effectués au cours de ces années d'entraînement avaient donc payé. Il n'était plus le pauvre petit bambin forcé de se battre contre des adultes afin de nourrir sa famille. Aujourd'hui, il était Uub, disciple du plus hardi combattant de l'Univers tout entier. Il en était extrêmement fier, et plus honoré que n'importe qui d'autre.
- - En tout cas, continua le saiyan en contemplant le paysage dévasté, on a fait du dégât. Heureusement que nous sommes à plus de mille kilomètres de toute habitation, Chichi m'aurait tué si j'avais détruit ne serait-ce qu'une maison...
- Euh, Gokû, que faisons-nous, maintenant ? Demanda le jeune guerrier, complètement exténué. Je suis épuisé... Je vais peut-être rentrer chez moi.
- Ne t'inquiète pas, l'entraînement est terminé. Que dirais-tu de venir dormir au mont Paozu cette nuit ? Chichi te trouve bien élevé, et Goten, Gohan, Videl ainsi que Pan seront à la maison. Ça fera un peu de compagnie, non ? Je sais que tous tes frères sont partis de chez toi, tu dois te sentir un peu seul.
En effet, la famille de Uub étant très pauvre, tous les fils avaient dû quitter le logis familial pour gagner leur vie. Gokû a tenté d'offrir de l'argent appartenant à Satan, un vieil ami de la famille Son, mais les parents de Uub avaient refusé. C'étaient des gens au grand cœur, qui n'auraient pas supporté de devenir riches tout en regardant leurs voisins mourir de faim. Cet argent avait donc été distribué à tout le village, qui grâce à cela put s'offrir l'eau courante, l'électricité et des capsules-machines afin de développer l'agriculture.
A la proposition de son maître, Uub sentit la gratitude lui réchauffer le cœur. Son peuple devait tout à Gokû, et pourtant celui-ci faisait encore une fois preuve de gentillesse à son égard.
« Ce serait avec un grand plaisir, répondit le jeune disciple.
- - Très bien, alors donne-moi ta main, je vais nous téléporter chez moi. »