par Ewi le Mar Mai 02, 2017 15:15
D’accord. Très bien. Okay. Je préviens tout de suite, je m’apprête à rédiger un avis, le mien en l’occurrence, concernant Vegeta. Un des personnages qui a marqué mon enfance et qui aujourd’hui encore, et ce malgré une quantité astronomique de mangas bouffés durant cette dernière décennie, reste le N°1 de mon top 5 de mes héros préférés tous mangas confondus. Donc je préfère prévenir tout de suite, je risque de faire preuve de très peu d’objectivité. Voilà, c’est dit, je peux donc commencer et me régaler.
Petit préambule avant de partir en live complet, pourquoi j’aime à ce point Vegeta ? De base, j’ai toujours ressenti une certaine attirance pour les antihéros, quelque soit le support utilisé (roman, film, manga, série, dessin-animés). Dans le cas de Vegeta, son évolution est juste une des plus réussie, pas uniquement dans DBZ mais aussi dans le manga en général. Il est très rare de faire d’un personnage mauvais quelqu’un de plus complexe sans partir dans l’autre extrême, c’est-à-dire le bon samaritain de service. Mine de rien, jusqu’au bout, jusqu’à la fin de la saga Buu, Vegeta flirt avec ses mauvais penchants et sème le doute dans l’esprit du lecteur/spectateur, et c’est cette ambiguïté constante qui fait de lui un personnage atypique et incroyablement intéressant et captivant.
Commençons par le commencement…
L’ennemi tout puissant
L’arrivée de Vegeta sur Terre. Ce qui est incroyable, c’est que bien avant son apparition, son aura et la tension qui en découle m’a fasciné. Le mythe du Saiyen tout puissant est déjà là, je sais que je vais assister à un combat dantesque entre Goku et lui, je le ressens, je le pressens et je ne suis pas déçue. La première image de Vegeta est celle d’un homme stoïque, froid, calculateur et bien plus réfléchi que ses deux comparses Raditz et Nappa. Au départ il parle peu mais étrangement sourit beaucoup. Pourtant, aujourd’hui, quand on pense à Vegeta, les premiers mots qui nous viennent à l’esprit sont forcément orgueilleux mais aussi taciturne, ce qui est le cas. Mais dans cet arc, lors de son arrivée, Vegeta est sûr de lui, de sa force. Son sourire reflète sa condescendance pourtant il sait qu’il n’est pas le plus fort, que Freezer a cette emprise sur lui mais malgré tout il croit en lui et en son potentiel.
Ce n’est qu’une interprétation mais je l’imagine aussi curieux, l’existence d’un nouveau Saiyen laisse présager un peu de distraction pour lui. Et surtout, il y a l’espoir, celui des Dragon Ball, celui d’être immortel, celui de se libérer enfin du joug du tyran. Alors je fais face à un Vegeta d’un égocentrisme fou et d’une rage implacable lorsqu’il comprend que sa victoire ne sera pas facile à obtenir. Au final, durant cet arc, j’en apprends très peu sur lui, sur son passé ou encore sur ses ambitions. Il est l’ennemi indestructible, au milles ruses et prêt à tout pour écraser ses opposants. Un guerrier sans scrupules car enclin à tuer de ses propres mains l’un de ses frères de combats. Je comprends alors qu’il ne croit ni à l’entraide, ni à la pitié, seul son propre sort le préoccupe. Quelque part ça me fascine.
Je vois aussi un guerrier qui n’a pas forcément peur de la mort, mais qui ne supporterait pas l’affront d’être tué par des êtres qu’il juge inférieurs à lui. Son orgueil est sans limite, pourtant à ce moment-là, il est bien le plus fort car il doit repousser l’assaut de Goku, Krilin, Gohan et même Yajirobe. Il survit à plusieurs attaques très violentes, il refuse de perdre, de renoncer car il est le prince, il est un Saiyen et surtout il est celui qui battra Freezer et deviendra légendaire, enfin, c’est ce qu’il pense. Malgré sa ténacité il s’effondre et doit son salut à son adversaire.
Ce geste sonnera en quelque sorte le glas de la descente aux enfers de Vegeta mais aussi celle de son évolution, de sa transformation mais certainement pas encore de sa rédemption.
Le guerrier humilié.
Sur Namek, je découvre une autre facette de Vegeta, peut être un peu moins colérique et davantage stratège. Je vois qu’en fait il est réellement prêt à tout pour obtenir ce qu’il souhaite, les Dragon Ball, même s’il doit s’abaisser à s’allier à des êtres qu’il juge inférieurs à lui et qu’il a du combattre par le passé. Encore une fois il est sûr de sa force mais aussi de son intelligence. Il pense pouvoir les duper facilement et encore une fois il se trompe. Pourtant, malgré ses erreurs, malgré ses défaites, il continue, il n’abandonne pas, il devient peu à peu de plus en plus puisant. Il tombe et se relève, encore plus fort. A ce moment-là, pourtant, sa déroute est totale. Etre obligé de s’allier à ses précédents adversaires, se faire tuer par Freezer, transmettre le flambeau à Goku. Terrassé par la douleur, par l’humiliation, en larmes et toujours cette rage, même aux portes de la mort.
Cela me confirme donc qu’il ne craint pas la mort, que les larmes qui coulent ne reflètent pas une quelconque angoisse face au trépas ni même une réelle empathie pour ses frères de sang décimés par Freezer. Non, ce sont les larmes du dernier Saiyen vivant (je ne compte pas Goku qui a grandit sur Terre), d’un prince qui n’a plus de planète, plus de peuple et que ne veut qu’une chose, que le tyran qui a massacré sa race et qui lui a attribué le rôle humiliant de sous-fifre, meurt à son tour, qui plus est de la main d’un autre guerrier de son espèce. Son rêve se brise, ce n’est pas lui qui battra Freezer, il abandonne enfin mais espère qu’un autre réussira là où il a échoué.
A ce moment-là, le simple ennemi qu’il faut anéantir est devenu un personnage plus complexe, peut-être plus humain, car je prends conscience de ses failles, de son vécu, de ses doutes et de ses larmes. Son incapacité à devenir le plus fort, cette fuite en avant lorsqu’il s’élance contre Freezer alors qu’il sait qu’il ne peut pas le vaincre et la détresse qu’engendre sa défaite. Il devient humain et ne porte plus le rôle de « grand méchant à abattre ». Et surtout, Vegeta n’est pas un couard. A peine ressuscité il file en direction de Freezer, par curiosité mais aussi par soif de vengeance.
Comment aurait-il agit s’il n’avait pas été téléporté sur Terre ? Aurait-il tenté de se battre aux côtés de Goku ou aurait-il ruminé sa défaite devant l’image du Super Saiyen ? Je ne peux que l’imaginer. Le fait est que sa téléportation sur Terre et le rapide échange avec Bulma dévoilent peut-être, de manière très rapide et subtile, une autre facette de Vegeta, son léger potentiel comique.
Son épopée sur Namek marque une page importante car un nouveau but germe dans son esprit. L’être le plus puissant est mort. Vive le nouvel être le plus puissant (comprendra qui voudra… ou pas). Freezer n’est plus, mais un Super Saiyen est né. Commence alors la course à la puissance, et j’assiste à la naissance de la rivalité qu’il va créer entre Goku et lui.
L’acceptation ?
Petit ellipse et je retrouve un Vegeta comme aux premiers jours, sûr de lui, de sa force, de sa puissance, de sa victoire. Pourquoi ? Parce qu’après des années à s’entrainer comme un forcené il a enfin réussi à devenir un Super Saiyen. Peut-être que l’estime que je porte à Vegeta se renforce ici. Pour sa combativité, pour sa conviction, pour sa rigueur. Je n’oublie pas qu’il a tout perdu, son titre de prince, sa planète, son peuple. Il est seul, exilé sur une planète qu’il avait prévu de détruire et entouré de terriens qu’il devait anéantir. Son humiliation est totale et pourtant, comme toujours, il s’accroche, s’entraine, souffre, se bat.
Et surtout une nouvelle facette apparait à nouveau, celle du père. D’un bien mauvais père au départ c’est certain. A vrai dire, peut-être même est-il encore plus fier que lors de son périple sur Namek. Peu enclin à protéger Bulma et son nouveau-né, à la fois taciturne et agressif avec Mirai Trunks, condescendant et méprisant à l’égard du reste de la bande et orgueilleux face à une C18 pourtant bien plus puissante. Il est certain de parvenir à vaincre seul, ignorant les conseils avisés de son fils. Pourtant, encore une fois, il échoue. Encore une fois, il va se relever, mais cette fois-ci pas tout seul, en écoutant Goku, en allant dans la Salle du Temps, en s’entrainant avec Trunks. Il change. Pourtant, à sa sortie il reste le même être froid et sombre, cependant, quelque chose a changé. Il prend conscience de la valeur de son fils, de la place qu’il a pris dans son cœur, de son impuissance à surpasser Goku mais aussi son fils, Gohan. Il aurait pu ne rien faire, juste abandonner, juste s’en aller. Mais il reste, il aide Gohan du mieux qu’il peut, il admet s’être trompé, il reconnait ses erreurs. Pour la première fois, il oublie sa fierté, ne serait-ce que pour quelques minutes.
Vegeta grandit dans cet arc, et je pense que l’influence de Trunks y contribue énormément. Mais Vegeta avait déjà entamé son changement après Namek. Le simple fait qu’il puisse copuler avec une terrienne, même sans amour, démontre qu’il a évolué. Bien sur, on peut me dire qu’il reste un homme et qu’il peut craquer mais Vegeta est un prince, un guerrier, un soldat. Il n’est qu’orgueil et rigueur. Consentir à être intime avec Bulma était déjà un pas en avant, aussi infime soit-il. Ajoutant à cela l’image de son fils, fort et courageux malgré sa douceur et son empathie, et je vois la carapace du Saiyen commençant à se fissurer. Nouvelle fissure : son rival est mort. Je ne dis plus son « adversaire » car à la fin de l’arc Cell, je ne vois plus Goku comme son opposant mais comme son rival. Non pas un ami ni même encore un frère, mais un comparse qui ressent la même combativité que lui et surtout qui est sa référence, son but, celui qui le poussait à se surpasser. Il disparait. Vegeta est à nouveau seul, quoique… Quelque part il y a une femme qui a su l’accepter et son tout jeune fils qui symbolise la promesse d’un futur plus lumineux.
Vegeta s’humanise encore un peu plus, malgré sa fierté toujours présente, il laisse dévoiler d’autres sentiments que la rage ou la rancœur. J’y vois le respect qu’il a pour Gohan lors de son affrontement contre Cell, l’effroi suite à la perte de son fils, l’acceptation, celle de ne pas être le plus puissant. Goku ayant disparu, les penchants obscurs de Vegeta diminuent mais ne s’évanouissent pas complètement. Et si Goku revenait à la vie, que se passerait-il ?
Un homme serein
J’entame ici le dernier arc et je boucle ainsi (la bonne blague) mon avis sur Vegeta. Nouvel ellipse, plus long cette fois-ci et un nouveau Vegeta. Plus « terrien » que jamais, à vivre dans une maison avec femme et enfant. Certes il s’entraine dur mais la dimension familiale est à présent omniprésente et sera un moteur décisif dans ses prises de décision. Je ne vais pas retracer ce qui se passe au tournoi ni lorsqu’il se laisse posséder par Babidi, tout le monde connait l’histoire. Je ne vais pas non plus trop m’épancher sur le lien entre Bulma et Vegeta car j’en ai déjà pas mal parlé dans un autre topic qui reprenait les relations amoureuses dans DBZ. Je vais plutôt m’intéresser au pourquoi du comment, c’est-à-dire, pourquoi il a replongé dans la part d’ombre qui sommeillait en lui.
J’imagine un Vegeta sédentaire, tout de même heureux, lui qui a toujours été un solitaire, est finalement aimé par sa femme et son fils, voire même apprécié sinon estimé par quelques autres personnes de la bande. Sa vie devient monotone mais reste agréable, il se laisse vivre mais poursuit encore et toujours son entrainement car c’est sa raison d’être. Je l’imagine aussi faire quelques escapades de plusieurs semaines car malgré tout il a besoin de sa solitude, du silence, d’être seul avec lui-même. Puis l’annonce d’un tournoi, du retour de son rival et enfin d’un monstre à anéantir. A mon avis, Vegeta ne souhaitait plus tuer Goku, même sous l’emprise de Babidi, la mort de son rival n’aurait eu aucune saveur, bien au contraire. Mais le battre, oui. A ce moment-là il n’y qu’une chose dans son esprit, ce n’est plus une envie mais un besoin, presque maladif : battre Goku. Il est prêt à sacrifier des innocents pour cela, même s’il n’en retire plus aucun plaisir comme jadis, le Saiyen froid et fier qu’il a toujours été et qui qu’il sera toujours transparait alors dans chacun des pores de sa peau. Il redevient un guerrier.
Mais il n’est plus le même guerrier. Il n’est plus seul et sans attaches. Maintenant il a une femme, un fils et un ami, un frère, un autre Saiyen qu’il estime et respecte malgré leurs différences. Tuer des innocents l’importe peu, mais décevoir les gens qu’il aime à présent lui fait horreur. Je vais partir dans le mièvre mais j’assume, je dirais que l’Amour a pris plus de place que le Vice (clin d’œil à une certaine fic). Je ne dis pas qu’il a remplacé le vice car les défauts de Vegeta qui sont le mépris des autres, son incroyable égocentrisme ou encore son incapacité à se montrer gentil (en public du moins) font partis de lui. Cependant, cette fois-ci, il a quelque chose à perdre, autre chose que sa maudite fierté, il le comprend et l’assume pleinement. Bien sûr que son sacrifice est un acte de rédemption, il ne le fait pas pour la Terre ni pour ses habitants, il le fait car il prend conscience que oui, l’amour qu’il porte à ces quelques personnes est plus important que de battre Goku, que d’être le meilleur.
Lorsqu’il revient d’entre les morts et même s’il se sent floué par Goku, il se bat à ses côtés, accepte la fusion, chose encore inconcevable quelques années plus tôt, combat pour libérer son fils et ceux de Goku et surtout, supplie les habitants de la Terre. Encore une fois, je comprends sa frustration. Il méprise ces terriens et pourtant souffre et combat pour eux. Pas par pure générosité mais parce qu’il a fait un choix, celui de protéger les personnes qu’il aime, celui de renoncer à son passé de mercenaire, celui de pouvoir faire face à sa femme et son fils, celui de poursuivre une vie que finalement il apprécie plus qu’il ne l’aurait cru. Je ne dis pas qu’il est en paix totalement avec ses vieux démons, car finalement il recherchera toujours à surpasser Goku mais quelque part cette rivalité lui permet de garder son âme de guerrier, de le rassurer en quelque sorte, de se rappeler qu’il reste un Saiyen et qu’il ne renie pas ce qu’il est et d’où il vient.
Je noterai aussi, alors même que Gohan avait surpassé son père contre Cell, jamais Vegeta n’a envisagé de reporter cette rivalité sur lui. C’est pour cela qu’à mes yeux, ce n’est pas qu’une histoire de puissance qui relie Vegeta et Goku mais bien plus. Il est celui qui l’a combattu avec acharnement lors de leur premier affrontement, celui qui a décidé d’épargner sa vie, mais il est aussi son alter ego. Malgré le même sang qui coule dans leurs veines, Goku n’a jamais considéré Vegeta comme un prince ou comme étant supérieur à lui car justement il n’a pas grandit sur leur planète. Ils ont tous les deux suivis des chemins contraires, ils ont même été ennemis et pourtant les voilà sur Terre, à se battre côté à côte contre un monstre rose.
Tous les deux différents mais pourtant semblables dans leur besoin d’indépendance et de se dépasser toujours plus. Tous les deux pères et maris (ou compagnon pour Vegeta), tous les deux heureux dans leur petite vie tout en espérant toujours s’améliorer face à un combattant d’exception. Une rivalité saine, reposant sur la base solide de l’amitié et du respect mutuel. Chacun symbolise ce que l’autre ne peut pas être, la bienveillance naïve de Goku et l’esprit cartésien de Vegeta. Ils forment à eux deux un tout, un certain équilibre, un duo parfait.
Alors pour conclure (hourra), oui j’aime le personnage de Vegeta, car encore aujourd’hui, je pense qu’il est en constante évolution. Il n’est plus le mercenaire de l’espace mais il est bien loin d’être un héro tel qu’on peut le concevoir. J’ai beaucoup de respect pour lui car pour moi, il s’est fait tout seul alors que Goku, bien qu’étant très doué bien entendu, a pas mal bénéficié d’aides extérieures parfois même divines. Et surtout Goku a toujours été bien entouré alors que Vegeta a du apprendre à faire confiance et à s’attacher à autrui. Il reste pour moi un personnage particulièrement intéressant car très complexe, parfois tellement maladroit ou au bord du gouffre qu’il en devient touchant. Et surtout, j’aime le fait qu’il lui ait fallut des années pour se repentir et s’améliorer sans jamais perdre ce qui constitue son essence : un prince fier.
Alors oui, mon rêve serait de voir un OAV ou un arc où ce serait lui qui terrasserait pour de bon son adversaire. Parce que je pense qu’il a assez trimé et qu’il mériterait un peu plus de reconnaissance. Bon, d’’accord, je me calme, la fangirl qui sommeille en moi s’est un peu trop exprimée là.
Mon avis sur Vegeta se termine donc ici et même si je n’ai pas encore tout dit (si si je vous assure), j’ai aimé retranscrire un peu de la vision que j’ai de lui.
Note : prochain avis sur Piccolo mais promis, il sera bien moins long.
Remarque : pour les courageux qui auraient lu jusqu’au bout… chapeau bas !
EDIT : pour répondre à la question du topic, instinctivement je dirais pendant l'arc Buu. Mais j'ai aimé son égocentrisme lorsqu'il apparaît pour la première fois. J'ai adoré sa malice et sa fourberie sur Namek. J'ai kiffé sa prise de conscience et son rôle de père dans l'arc Cell. Et bien entendu j'ai savouré le Vegeta plus posé et sûr de ses choix vers la fin. Donc au final, j'ai été fascinée par son évolution et son rôle durant toute la saga !