Seychar a écrit:Foe, j'ai vraiment l'impression que tu fais l'amalgame entre le confort et le luxe dans lequel se complaisent les très nantis qu'on souhaite faire payer davantage pour que chacun ait vraiment son confort, qui va certes impacter (très) légèrement leur luxe, et encore qui sait si ça va pas l'améliorer, vu qu'on a jamais essayé…
C'est bien simple, je suis par nature contre le vol.
Je trouve immoral de spoiler qui que ce soit de plus de la moitié de ses biens, comme de coller une étiquette malsaine à qui que ce soit en raison de ses revenus, qu'il n'en ait presque aucun ou qu'il en ait beaucoup.
Nan mais c'est quoi cette société où le mec qui n'a pas de boulot alors que le chômage ravage le pays et qui se retrouve en fin de droits est qualifié de fainéant, de profiteur... et où celui qui gagne plus que la moyenne est traité de dernier des salauds ?
Si j'étais riche, je suis tout à fait d'accord pour payer des impôts en rapport avec mes revenus, mais à partir du moment où ça tourne au racket organisé, sûr que j'irais voir là où on ne me traitera pas comme un criminel qui ne mérite pas de gagner ce qu'il gagne.
« ... pour que chacun ait son confort... »
Avant de dépouiller les gens de leurs biens, il conviendrait de faire la chasse au gaspillage au niveau des dépenses de l'état. Je suis convaincue qu'il y a là des milliards à récupérer tant beaucoup ne démontrent aucun respect pour l'argent public.
Rien qu'au niveau de ce que touchent les élus, y'a déjà de quoi faire !
Pour la petite histoire, soulevons un coin de mouchoir poudré sur les poux de la république :
« Il était une fois un sénateur-maire président de la structure où je travaillais. En plus de ses indemnités de sénateur et maire d'une grande ville (environ 17 000 euros par mois aujourd'hui), ce brave homme touchait à l'époque 1 500 euros (net d'impôt, car considéré comme une indemnité et non pas comme un revenu ! oui, vous avez bien lu et vous pouvez vérifier !) de la part de mon employeur... mais ce n'était pas tout ! Un jour j'ai vu passer la liste de tous ses titres (président de ceci, vice-président de cela), et cette liste ne comprenait pas moins d'une bonne quinzaine de mandats (je vous laisse faire la p'tite multiplication, toujours net d'impôts).
Mais il faut croire que ce n'était pas suffisant pour notre élu, qui, notez le bien, ne venait nous faire une visite qu'une seule fois l'an et ne signait même pas les documents qui auraient requis sa signature - c'est moi qui le faisait à sa place avec un tampon-signature - autant dire qu'il touchait une indemnité uniquement pour le titre).
Donc, pour la visite de ce brave homme, "je" lui remboursai le prix d'un aller-retour Air France Paris-Genève en première classe (bah oui, on ne se mélange pas à la plèbe, hein !).
Oui, bon, me direz-vous, rien de bien choquant à ce qu'un élu de haut niveau tienne à son petit confort...
Sauf que, durant les sept années où j'ai été en fonction dans cet établissement, il n'a JAMAIS pris l'avion. Non, Monsieur le sénateur-maire venait par la route... mais pas avec sa voiture, non plus, faut pas déconner, hein !... avec la voiture de fonction du Sénat AVEC chauffeur, s'il-vous-plaît !
---> billet d'avion au tarif +++ remboursé intégralement et frais de route sur la bourse du Sénat (y compris le salaire du chauffeur), donc de l'état.
À cela, ajoutez qu'il avait un appartement complet réservé à son nom toute l'année et qui n'était jamais occupé par personne d'autre que lui (ne servait donc qu'une nuit par an).
À cela ajoutez que ces gens perçoivent AUSSI des indemnités de représentation pour s'habiller (c'est vrai qu'ils n'ont pas les moyens de se payer un costard, les pauvres), des frais de mandat et de secrétariat (5 000 euros/mois environ), d'un crédit alloué à la rémunération de collaborateurs (9 000 euros/mois), 80 billets d'avion/an entre leur circonscription et Paris, 12 billets d'avion hors circonscription, de 10 000 à 15 000 euros par an pour dotation en matériel téléphonique et informatique + formation en la matière, 4 200 euros par an pour leurs frais de ligne téléphonique, 12 000 euros annuels pour frais d'affranchissement + un logement de fonction et repas offert à la cantine de l'assemblée.»
Bref, je comprends qu'ils se battent pour les places, franchement, c'est jackpot assuré !
Qui aura les couilles de balayer tout ça ?
Au vu de son programme, pas Mélenchon, déjà.
Mais c'est vrai qu'à ce régime là, il est facile de se construire un patrimoine personnel d'un million d'euros tout en donnant gros à son parti.
Plus sérieusement, je ne vois aucune raison pour qu'un élu puisse s'enrichir de quelque façon que ce soit aux frais de la princesse État !
Une indemnité basée sur
le dernier salaire perçu par l'élu, un petit logement de fonction (avec preuve qu'il est bien occupé par l'élu) et les repas assurés quand il siège à Paris, remboursement des frais de déplacement aux frais réels plafonnés avec vérification de la présence active de l'élu à l'assemblée, bien entendu, idem pour les autres frais, avec plafonnement et justificatifs (le remplacement d'un matériel informatique ou téléphonique devrait être justifié par exemple), voilà qui me semblerait plus raisonnable.
Première chose, chasse ensuite au gaspillage organisé (combien d'élus changent-ils tout le mobilier du bureau, ou de voiture de fonction (président de la république en tête !) une fois élu ?
Rien qu'avec ça, combien nous coûte chaque changement de majorité, de gouvernement, de ministre ?
Combien de matériels en parfait état mis à la benne, de carburant brûlé, de travaux inutiles, tout simplement parce qu'il faut dépenser l'enveloppe annuelle pour ne pas qu'elle baisse l'année suivante ?
Combien de travaux absurdes entrepris par des gens qui n'ont pas les compétences pour juger de leur pertinence ?
Combien de fonctionnaires payés à rien foutre tout simplement parce qu'ils profitent du fait qu'il soit quasi impossible de les licencier ?
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, tous ne sont pas à mettre dans le même sac, y'en a qui bossent, et même dur pour certains. Mais les pourritures qui profitent du système existent bel et bien. J'ai aussi fait des remplacements dans l'administration, figurez-vous.
J'ai eu un chef de service qui m'a raconté la triste histoire de la personne qui n'en branlait pas une, mais que dalle ! Et qu'il a vu affectée à un poste-placard, payée à ne rien faire jusqu'à sa retraite, tout simplement parce qu'il n'a pas pu trouver le moyen de la faire virer.
J'ai aussi vu le cas de plusieurs personnes qui prenaient systématiquement leurs six mois d'arrêt maladie payés à plein temps, tous les ans. Comme par hasard, arrivé le premier jour où leurs indemnités devaient passer au paiement à mi-temps, paf, guéris ! Retour au boulot.
De mon point de vue, non seulement ces gens là devraient être virés, mais aussi condamnés, parce que leur attitude s'apparente à du vol pur et simple, du vol d'argent public qui plus est, le vôtre, le nôtre, de l'argent qui pourrait, devrait servir le bien commun.
Niicfromlozane a écrit:Comment imagines-tu que fonctionne France insoumise ?
Que sais-tu du fonctionnement de ce "parti" ?
En quoi FI diffère-t-il des partis traditionnels ?
Peux-tu synthétiser en une phrase le processus de création du programme présidentiel de Mélenchon ?
C'est bien simple, en sus de te dire que j'ai visité à plusieurs reprises ses sites internet, je vais répondre à toutes tes questions par deux citations (lues sur ces mêmes sites) :
Mélenchon a déclaré à propos de son programme :
« Et bien je peux dire que le candidat a quelques privilèges, - on va appeler ça comme ça – il en a un, c’est de trancher parmi la foule des propositions qui lui sont faites... »
« Un programme ce n’est pas un copier-coller de toutes les revendications que l’on a entendues. »
Voilà, pour moi tout est dit.
On vous donne donc la liberté de faire toutes les propositions que vous voulez, mais monsieur Mélenchon garde seulement celles qui lui conviennent. Belle supercherie, vous ne trouvez pas ?
Cela ne rentre pas dans ce que j'appelle : donner le pouvoir au peuple.
D'ailleurs, quelqu'un peut-il me montrer une seule proposition un tant soit peu à droite, dans ce programme ?
N'y a-t-il donc vraiment que des gens de gauche pure et dure qui en aient marre de ce système qui pourrit sur pied ?
Et puis, désolée de vous l'apprendre, mais toutes les tentatives pour gouverner un état selon les principes de l'extrême gauche se sont avérés de cuisants échecs. Si cela pouvait marcher, cela se saurait.
Les seuls régimes de gauche pure et dure qui ont tenu un tant soit peu sont ceux menés avec un véritable despotisme (ex-URSS, Chine d'hier, Khmers rouges, Corée du Nord, Cuba...), très très loin pour le peuple du bonheur promis au départ.
Quant à l'idée de pouvoir au peuple, elle est très vite oubliée. Les successeurs du meneur de départ sont soit des apparatchiks (qui auront su faire le ménage de cruelle manière), soit un de ses proches, transformant l'idéal populiste en monarchie absolue (le fils pour la Corée du Nord, le frère pour Cuba).
...............
De toute façon, nous voilà parti pour cinq ans avec Macron. Du mieux ? Pire ? Bien malin qui pourrait le dire.
Si Macron se casse la gueule, Mélenchon aura sans doute de bonnes chances pour la prochaine place à prendre, pourvu que personne ne favorise le terrorisme pour donner toutes ses chances à l'extrême droite (parce que faut pas déconner, ça tombe quand même drôlement ces attentats juste à la veille d'élections importantes en France et en Angleterre !).
Il aura alors cinq ans pour faire ses preuves à son tour.
L'avantage qu'on peut lui trouver, ce sera, peut-être, de mettre en partie à mal le système actuel, mais si le Front National passe, il le fera aussi à sa manière. Sauf que Le Pen risque de foutre un tel merdier qu'elle pourrait très bien ne jamais terminer son mandat. Là aussi l'occasion de faire table rase d'un système à bout de souffle.
Il semblerait, hélas, qu'aucun changement de régime ne puisse se faire sans douleurs. *soupir*
Qui vivra verra.