— Qu'allez-vous pendre aujourd'hui, votre altesse ? interrogea Muun.
— Oh, eh bien... je crois que je vais me laisser tenter par ce Bull'gum. Cela m'a l'air délicieux ! répondit Jaï.
Il traça le nom de sa commande à l'aide de son index droit, quand une fraction de seconde plus tard
,cette dernière apparut sur la table. Muum, tardait encore à se décider. Ses yeux firent plusieurs aller-retours entre les différentes propositions, toutes plus alléchantes les unes que les autres. Autant de choix lui faisait tourner la tête et il en vint même à se demander s'il n'allait pas goûter à tout... à défaut de ne pas réussir à se positionner sur une seule boisson. Jaï affectionnait beaucoup ce pub, l'un de ses lieux de prédilection.
Le prince aimait la simplicité. Toute cette bagatelle de musique d'entrée, de tapis dorés ou d'allée de Majins se courbant à ses pieds chaque fois qu'il franchissait le seuil d'un bar ou quelconque endroit ne l'intéressait pas. Il ne l'acceptait d'ailleurs que très modérément au sein de son palais. Être un simple client Majin parmi tant d'autre, voilà ce qu'il aimait. Et contrairement à la plupart des bars et autres endroits, ce pub répondait parfaitement à ses attentes.
— Je trouve dommage que Raam n'ait pas voulu se joindre à nous, fit remarquer Jaï. Il ne sait pas ce qu'il rate, cette nouvelle carte de boissons et de menus m'a l'air absolument divine.
— Vous le connaissez, c'est un féru du travail. On doit presque le traîner de force pour qu'il accepte de faire sa pause. C'est quelqu'un d'assez solitaire qui n'aime pas trop sortir. D'ailleurs, à ce propos mon seigneur... le Djinn s'interrompit en voyant le regard appuyé du prince qui le fixait. Jaï, rectifia-t-il, pensez-vous qu'il est sage de s'amuser alors que nous avons un criminel en liberté ?
— Muun, je me penche jour et nuit sur ce problème, sans compter toutes les autres responsabilités qui m'incombent. J'estime avoir le droit de me changer les idées de temps à autre. Par ailleurs, nous avons des Gardiens suffisamment compétents pour que je n'aie pas à être constamment sur leur dos pour vérifier leur travail. Nous n'avons pas encore de piste précise, mais ils y travaillent d'arrache-pieds. Ils sauront bien assez vite m'avertir d'un quelconque changement. De plus, j'ai également un autre souci sur les bras. Et pas des moindres. Tayrun m'a demandé de m'occuper de Buu et de le prendre sous mon aile afin d'en faire un Gardien convenable.
— Buu ? Ce mécréant qui a absorbé Korn ? lâcha le Majin, choqué.
— En effet. Et j'ai accepté. Si comme le maître le dis nous avons besoin de lui pour vaincre l'Obscur, nous avons tout intérêt à faire en sorte qu'il soit de notre côté et non contre nous. Mais vu le tempérament de ce Djinn, la tâche s'annonce compliquée. C'est pour cela qu'il m'a demandé de m'en charger. Il pense que Buu aura plus de facilité à accepter la situation et le rôle qu'il a à jouer s'il est pris en main par un Majin plutôt que lui...
... .Un peu plus loin. ..
— Lylyss, tu es sûre que tu ne veux rien dire ? Je sais que ça te ferait du bien de parler… s'exclama Genïe.
La Saiyanne hocha la tête en signe de négation. Un soupir s'échappa des lèvres de la Gardienne. Sa maîtresse agissait de manière étrange depuis ces derniers jours. En particulier depuis leur retour sur Vergas. Quelque chose s’était produit, Genïe le sentait parfaitement. Elle connaissait suffisamment Maelyss pour savoir qu’elle lui cachait quelque chose. Mais quoi ? Elle avait tenté à plusieurs reprises de la faire parler, en vain. La métisse refusait catégoriquement d’en discuter. Pire encore, elle se braquait instantanément lorsque la Majin avait le malheur d’insister.
Maelyss fixa un instant sa limonade, le regard perdu dans le vague. Si elle avait accepté de venir ici c’était pour se changer les idées et non pour parler de ses problèmes. Elle ne voulait pas inquiéter son amie. Et la voir culpabiliser de l’avoir laissée seule le soir de son agression, alors qu’elle avait insisté pour que la Majin sorte un peu était la dernière chose qu'elle voulait. Et puis… elle était vivante, le reste avait peu d’importance... Buu ? Il était parti. Une fois de plus. Une fois de trop… Maelyss plissa les yeux alors que la colère déferlait dans son esprit. Comment avait-il osé ? Dire qu'elle avait pris sur elle en lui demandant de rester. Un effort qui lui avait beaucoup coûté. Elle avait même été jusqu'à l'embrasser. L'enfoiré, il ne perdait rien pour attendre !
La jeune femme se mordit la lèvre inférieure. Elle savait que tôt ou tard elle devrait parler à Genïe de ce qui s’était passé ce soir-là. De son agression par Darkon. Puis… Buu… Mais elle savait pertinemment quelle serait la réaction de son amie. Elle était tellement en colère. Contre elle. Contre le démon. Cette histoire était si étrange, si… inconcevable. Comment avait-elle pu faire une chose pareille ? Et surtout... de quelle manière allait-elle annoncer ça à Genïe ?
— Lylyss ! s’écria une Majin tout en se précipitant vers les deux amies, le sourire rayonnant.
La fille de Gokû eut à peine le temps de se retourner que la démone lui sauta littéralement au cou, manquant de peu de faire basculer sa chaise.
— Woh… quel accueil ! lança la métisse surprise.
— Je suis si contente de te revoir ! indiqua la Djinn avant de desserrer son étreinte sur son amie pour aller saluer Genïe.
— Oui, moi aussi Kama !
— Désolé pour le retard, on avait une affaire importante à régler, annonça un autre démon en s’approchant du petit groupe.
— Je suis contente que tu aies pu te libérer Jam, nota Genïe, un petit sourire aux lèvres.
— Oh Mahaa me devait un petit service, alors j'en ai profité, fit le Djinn.
— Ça fait du bien de vous retrouver ! avoua Maelyss. Venez, ne restez pas plantés là !
Les nouveaux venus, un grand Djinn bleu au corps musculeux ainsi qu'une petite démone brune et quelque peu rondelette ne se firent pas prier.
— J’espère bien ! C’est qu’on commençait à s’inquiéter, nous ! Tu aurais quand même pu venir plus tôt… lâcha Kama.
Elle cala la longue "mèche" qui lui couvrait le côté droit du visage derrière son oreille droite, dévoilant des boucles d'oreilles en forme d'anneau bleu turquoise.
— Oui… je sais, excusez-moi. J’ai été pas mal occupée ces derniers temps… expliqua la guerrière. Vous ne m’en voulez pas trop au moins ?
— Hm...
Le regard des deux Djinns se croisèrent tandis qu'ils plaquaient le bout de leur longue crête sous leur menton faisant mine de réfléchir.
— Mais non, bien sûr que non ! répondit Jam en souriant.
Le Majin fixa ses yeux rieurs - noirs aux pupilles bleus roi. - sur Maelyss. Son rire fit tressaillir son petit gilet noir alors qu'il se moquait de plus en plus de la terrienne.
Jam et Kama étaient des amis de longue date. Ils étaient d’ailleurs les premiers Djinns que Maelyss côtoya après Genïe.
— Oh regardez, il y a Jam, Genïe, Kama et... une humaine, là-bas, indiqua Muun.
Le Prince des Majins leva un instant les yeux en direction de la table du fond où Maelyss et ses amis se tenaient assis.
— Magnifique créature... murmura-t-il.
— De qui parlez-vous ?
Jaï écarquilla les yeux, puis tourna la tête en direction de son Garde, réalisant que ses paroles avaient dépassé sa pensée. Il cligna des yeux.
— Hein ? Oh... je parlais de l'humaine.
— Vraiment ...? lâcha Muun, à la fois interloqué et intrigué. Vous regardez les humaines vous ?
— Certaines ne sont pas désagréables à regarder.
L'ombre fugace d'un sourire passa sur les lèvres du Prince tandis que son garde rapproché considéra discrètement la Saiyanne du regard.
— Bof, je ne suis pas friand des grandes perches athlétiques. Même celles qui tout ce qu'il faut où il faut comme elle, conclut-il après une bref analyse de la jeune femme. Je préfère les femmes plus petites avec plus de rondeurs, comme Kama !
— Excusez-moi un instant, je dois aller voir un collège, déclara Jam avant de quitter sa chaise.
— On te prend quelque chose à boire ? interrogea Genïe.
— Oui, un Bull'gum s'il te plaît, répondit le Majin avant de s'orienter en direction d'un Djinn à la peau saumon.
— Ok ! fit Genïe.
— Au fait Lylyss, j'adore ton tee-shirt ! Surtout ces petites manches volantées... Et ce bleu ciel te va à ravir ! Il fait ressortir le vert de tes yeux !
— Merci Kama ! J'aime bien aussi ta nouvelle tunique ! J'aime bien ces petites bordures dorées sur les manches et surtout cette coupe en triangle sur le bas de la tunique qui est plus court que derrière. Ça change de ce que tu portes d'habitude ! Et ça fait surtout plus... décontracté que les autres tenues, même si la base reste noire et dorée, répondit Maelyss en souriant.
— Je suis d'accord avec Lylyss, elle te va super bien ! Et puis maintenant les moeurs ont évolués. On peut se permettre un peu plus de fantaisie dans nos choix vestimentaires de travail. D'autant plus que cela n'enlève rien à notre professionnalisme.
— Mes demoiselles, bonjour ! raisonna la voix Jaï derrière elles.
Les trois jeunes femmes se retournèrent.
— Prince Jaï, firent les deux Majin en s'inclinant légèrement.
— Comment vous portez-vous aujourd'hui ? questionna Genïe en sourit.
— Très bien, je vous remercie. Et vous ?
— En pleine forme ! Je vous présente Maelyss, ma protégée. Maelyss, voici Jaï, notre prince ! présenta la Gardienne.
— Enchantée, j'ai beaucoup entendu parler de vous, confia la guerrière en souriant.
— Moi de même, répondit le prince en prenant la main droite de la métisse avant d'y déposer un baiser. Et voici Muun, l'un de mes gardes rapproché.
— Mes demoiselles, salua poliment le garde.
— Mince, je n'arrive pas à commander le Bull'gum de Jam, lâcha Kama, frustrée.
— Ah bon ? Le gérant a certainement dû limiter le nombre de consommation. Je vais aller lui en demander un, déclara Maelyss.
— Je vous accompagne, si vous le voulez bien, annonça Jaï.
La Saiyanne esquissa un léger sourire, puis s'orienta en direction du bar où un Djinn de couleur bleu turquoise vêtu d'un gilet bleu marine à longues manches inspectait scrupuleusement les verres à soda.
— Bonjour, excusez-moi... fit la guerrière.
— Oui ? Que puis-je faire pour vous ? s'enquit le Djinn en regardant la jeune femme. Mon seigneur, ajouta-t-il en s'inclinant légèrement en signe de respect.
— Il semblerait que nous ne pouvons plus commander de Bull'gum et...
— Ah oui, nous avons limité le sort de commande car nous ne savions pas si cela allait plaire et en attendant de trouver le bon dosage. Nous avons eu des retours plutôt mitigés. Combien dois-je vous en envoyer ?
— Trois je vous pries, répondit Jaï.
— Très bien, veuillez patienter quelques secondes, acheva l'un des serveurs.
Un sourire malicieux se tissait sur les lèvres de Genïe alors qu'elle observait son amie en compagnie du Prince. Maelyss et Jam. Jaï et Maelyss... Le sourire de la Gardienne s'élargit jusqu'aux oreilles tandis qu'elle méditait sur lequel des deux Majins conviendrait le mieux à sa maîtresse. Elle s'entendait parfaitement avec Jam. Il était gentil, moyeux, drôle, responsable, sensible, et très posé. Jaï quant à lui, était très cultivé, généreux, emphatique, prévenant, sociale et très patient. Des qualités fondamentales aux yeux de Genïe. Particularités qu'elle avait eu bien plus l'occasion d'observer parmi ses semblables que chez les Vergassiens. Non pas que ces derniers en étaient totalement dépourvu, mais leur vantardise et leur côté snobinard prenaient souvent le dessus sur leurs qualités.
Non pas qu'elle tenait absolument à ce que Maelyss se mette avec l'un de ses deux-là. Mais Maelyss s'entendait bien avec les Majins. Beaucoup plus qu'avec la plupart des Vergassiens. Et sa relation désastreuse avec Klyden ainsi que ses deux dernières rencontres qui s'étaient consolidées par des échecs, étaient là pour le prouver. Genïe gardait en mémoire la discussion qu'elle avait eu avec Maha et Djuu au sujet des relations entre Majin et humains.Et elle se demandait si un Djinn pour son amie était réellement une bonne idée. Sa réflexion était si profonde
,qu'elle ne réalisa pas que cette dernière se matérialisa sous forme d'image holographique entouré d'une petite bulle rose. Bulle que Kama ne manqua pas de percer pour la tirer de ses pensées.
— Genïe, tu devrais avoir honte, lança Kama.
— Hein ? Quoi ? J’ai rien fait ! répliqua la Majin d’un air faussement surpris.
— Oui eh bien, heureusement que les autres clients aient été suffisamment occupés pour ne pas prêter attention à tes rêveries ou que Jam, Maelyss et le prince n'aient pas vu ce à quoi tu pensais en les espionnant, je doute qu'ils auraient apprécié.
— Je ne pense pas que notre Prince aurait dit quelque chose. Je crois d'ailleurs qu'il a un petit faible pour ta protégée, Genïe, confia Muun.
— C'est vrai ?! s'exalta la Majin.
La Gardienne de Maelyss tempéra son enthousiasme en voyant la grimace qui se peignait sur le visage de Kama.
— Enfin, je veux dire... vraiment ? fit-elle d'un ton plus modéré.
— C'est que j'ai cru comprendre, oui.
— C'est super ! Oui, enfin, sauf si Jam a aussi des vues sur elle, auquel cas, ça risque de compliquer la chose... rectifia Genïe en aparté.
— Dis-moi Genïe, depuis quand jouer les marieuses fait partie de tes attributions ? interrogea Kama, d'un air amusé.
— Mais je ne joue pas les marieuses, qu’est-ce que tu racontes ?
— Ben voyons ! Comme si on allait te croire, ironisa la Djinn. Tu sais, je crois qu'ils sont assez grands pour se débrouiller tous seuls. Alors, laisse-les un peu...
Mais à l'instant où Genïe s'apprêtait à répondre, une aura familière fit irruption dans le pub. Une présence que la Gardienne n’était pas du tout ravie de revoir. Une grimace s'étala sur le visage de Genïe à la vue du monstre de puissance qu'était Buu. Qu'est-ce qu'il foutait-là celui-là ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être tranquillement avec ses amis sans qu'il soit là ? Il ne pouvait pas choisir un autre endroit ? Un sentiment que Muun, partageait également. Le Majin fixa un instant le criminel qui avait absorbé Korn. Il ne croyait pas un seul instant que ce dernier puisse devenir un bon Gardien après ce qu'il avait fait. Même si le Prince le prenait son sous aile. Et quand bien même
, il y parviendrait, il resterait toujours le salopard qui avait assimilé l'un de ses amis et attenté à la vie de leur Prince à ses yeux...
— Bull'gum, je n'ai jamais encore goûté. Ça a quel goût ? interrogea Maelyss curieuse.
— Il s'agit d'une limonade cerise avec des glaçons au cassis, de la menthe, du gingembre et des gommes de framboises, expliqua le serveur.
— Ça m'a l'air intéressant !
— Tenez, goûtez, fit le Prince en tendant le verre à la Saiyanne.
La jeune femme saisit ce dernier, puis le porta à ses lèvres. Mais à peine la première gorgée fut avalée, que déjà une grimace s’étalait sur le visage de la Saiyanne.
— Ce n’est pas bon ? s’étonna Jaï.
— C’est… trop sucré !!
Le prince eut toute les peines du monde à se retenir de rire, tant la mine qu'affichait la métisse était drôle à voir.
— Milles excuses, j'ai oublié de vous prévenir que c'était très sucré, indiqua le serveur, un peu gêné.
— Ce n’est rien, ne vous en faites pas, répondit la jeune femme avant de piquer elle-même un fou rire.
Buu tourna la tête en direction de Jaï et Maelyss, quand une légère grimace s'étala sur son visage à l'instant où il vit le Djinn retirer un bout de gelée de framboises sur le coin des lèvres de la jeune femme. Il s'approcha d'eux.
— Oh, bonjour Buu, je ne pensais... Jaï n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'un coup de poing s'abattit brutalement sur son visage. Les yeux de Maelyss sortirent de leur orbite lorsqu'elle vit le Majin s'encastrer contre les tables des clients à quelques mètres d'eux.
— Votre altesse, tout va bien ? s'enquit l'un des démons dont la table avait été fendue en deux sous l'impact du choc. Son collègue aida le prince à se relever, puis répara la table d'un claquement de doigt.
— Tout va bien, je vous remercie.
— Non mais ça va pas, la tête ! Qui t'a permis de le frapper, espèce de dégénéré ! s'écria Maelyss.
Une réponse à la quelle Buu ne parvenait pas à trouver de réponse. La créature rose fixa un instant la Saiyanne. Pourquoi avait-il fait ça au juste ? Il regardait la métisse et ce Majin et... c'était venu comme ça. La créature rose écarquilla les yeux, surpris par sa propre réaction. Qu'est-ce qui lui prenait ? Depuis quand éprouvait-il de la jalousie à l'égard d'autrui ? Une situation qu'il avait bien du mal à comprendre... Furieuse, Maelyss lui administra un violent coup de poing en plein visage en se transformant en super Saiyanne.
— C’est quoi le problème ? répondit Buu d’un ton froid.
Maelyss tiqua ferme.
— Tu veux dire à part le fait que tu l'aies frappé sans aucune raison ? J’ai fait l’effort de t’inviter, tu t’invites sans demander, tu te barres quand je te demande de rester et tu crois que je vais rester là sans rien dire ? répliqua-t-elle vivement.
Le Majin haussa une arcade, perplexe.
— TU TE FOUS DE MOI ! hurla la guerrière en libérant un rayon d’énergie qui détruisit une partie du pub sous le regard des clients présents autour d’elle, dont la plupart se volatilisèrent, horrifiés.
« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Quand est-il venu ? Et pourquoi lui a-t-elle demandé de rester ? » se questionna Genïe en regardant sa maîtresse, stupéfaite.
—Je vais te faire dégager ! siffla Maelyss furieuse.
— Fais-donc ! Mais... y parviendras-tu ? lâcha le Djinn d'un ton provocateur.
Folle de rage, la guerrière s'élança sur le démon et le frappa de toutes ses forces en plein visage. Mais le Djinn ne bougea pas d’un millimètre. Le démon tourna la tête dans le sens du coup, puis lança un large sourire à la Saiyanne avant de contre-attaquer de la même façon, expédiant avec une facilité déconcertante la guerrière contre le sol. La jeune femme se redressa, se volatilisa, puis dans un clignotement, réapparut à quelques centimètres du Djinn pour lui flanquer un coup de genou au sternum, mais le démon le stoppa du plat de sa main droite et balança violemment sa tête en avant pour frapper au visage à l’aide de sa crête. La métisse encaissa le coup en grimaçant, puis contre-attaqua.
Buu esquiva le poing de la jeune femme avec un large sourire. Dans sa position, il pouvait répliquer d'un puissant coup de genou directement dans ses côtes, en ayant la nette certitude d'en briser au moins quatre. Peut-être même cinq. Mais ce n'étais pas son attention. Ce combat - ou plutôt ce faux combat -, était un jeu pour lui. Et il en avait la totale commande. Même en se cantonnant à sa propre énergie - elle-même réduite à son niveau le bas -, il la dominait entièrement. Enfin, sans transformation supplémentaire et avec une puissance aussi risible que celle de la Saiyanne, cela n'avait rien d'étonnant.
Maelyss voulut asséner un coup de pied circulaire en plein visage mais Buu ne lui en laissa pas le temps. Il attrapa la cheville droite de la guerrière à l’aide de sa crête et la fit tournoyer dans les airs avant de l’éjecter au loin, l’envoyant s’encastrer dans l'un des murs qui céda sous la puissance du choc, sous les yeux ronds de la trentaine de Majins encore restant. La fille de Gokû se releva et s’apprêta à foncer sur son adversaire, quand Genïe surgit brusquement face à elle pour lui barrer la route, tandis qu’un de ses collègues bougeait sa crête pour reconstruire l'ensemble du pub qui avait été détruit quelques minutes plus tôt.
— Lylyss, arrête ! On...
— Laisse-moi continuer ce combat, grogna méchamment cette dernière le regard braqué sur la Majin tels des missiles paré à faire feu.
Les yeux de la Saiyanne s’animèrent d’une flamme inquiétante. S’il y avait bien une chose qu’elle détestait au plus haut point, c’était qu’on l’interrompt lors d’un un combat.
— Combat ? Ça valait à peine un échauffement... lâcha Buu, sardonique.
Les yeux de Maelyss sortirent de leur orbite.
— Lylyss laisse tomber, il en vaut pas la peine ! insista Genïe.
— Mais... fit la guerrière la mine frustrée.
— Genïe a raison ! intervint Jaï. Vous ne devriez pas vous donner en spectacle pour lui.
La métisse se mordit la lèvre tout en retenant la vague de colère qui menaçait de la submerger une fois de plus, faisant bouillir le sang dans ses veines. Ses poumons inspirèrent rapidement une bouffée d'air tandis qu'elle fermait les yeux pour apaiser son esprit. Ils avaient raison. C'était ridicule d'accorder autant d'importance à un être tel que Buu. Elle lui donnait encore plus de satisfaction en répondant à ses provocations.
— Allez, venez. Allons faire un tour ! insista le Prince tout en prenant délicatement le bras droit de la métisse.
— Bonne idée, j'ai besoin de prendre l'air, acheva-t-elle d'un ton calme en retrouvant son apparence normale.
Jaï esquissa un sourire puis l'entraîna doucement à l'extérieur du bar...