Et un chapitre tous les deux jours, c'est... maintenant !
(Attention l'image en spoiler est trop méga super choquante, il y a des seins et des squelettes.)
11. La mort de Pan ?!
Au petit matin.
Le vent frôle la peau de Pan, à sa grande surprise. Elle soupire, constatant que même les défauts du monde d'en haut ont été imités.
Elle s'étire, baille, balaye la rue bondée de monde. Il est 8h30 et des poussières, les démons marchent sur le trottoir opposé, effrayés par l'étrange créature qu'est Pan.
L'humaine s'assoit sur les marches, hésite à aller voir Feu, mais se souvient qu'elle lui a juste dit de se réveiller à cette heure-ci, c'est l'occasion pour se laisser le temps de se réveiller, mais...
Le sol tremble un peu, assez pour faire chuter Pan en bas des petits escaliers. Elle se relève, se frotte la tête, entend des cris, voit les démons courir dans tous les sens. Vole jusqu'au point de panique. Un dragon rouge écailleux crache du feu, avec un petit garçon bélier entre les griffes. C'est le gamin qui tapait à sa fenêtre la veille.
Étrangement Pan ne panique pas, se pose sur le museau du dragon, hausse un sourcil sous son regard apeuré. Elle plisse les yeux, le dévisage. Il recule, sans réaliser que c'est inutile puisque Pan est assise sur son museau.
« Qu'est-ce que tu fabriques ? demande Pan.
- Quoi ! hurle le dragon. Je te connais pas sale morveuse !
- Feu... »
Le dragon déglutit. Une goûte de sueur derrière la tête, il rit comme un benêt, chuchote doucement :
« Joue le jeu idiote... Ca fait parti de mon plan. Si tu arrives à me chasser, ils t'aimeront... Ah ! Ah ! Ah ! se met-elle à rire plus fort. Que crois-tu faire contre moi humaine ?! Penses-tu que tu sauveras tous ces démons, toi, une étrangère venue du monde des humains ?! Je ne te laisserai pas faire ! Même si tu veux le bien de tout le monde et que tu veux les sauver ! Que tu veux sauver cet enfant, que tu veux régler tous les problèmes et que...
- Tu surjoues... s'exaspère Pan.
- Ah. »
Le dragon lâche l'enfant sur le sol, mais Pan le rattrape pour ne pas qu'il se fasse mal, lui dit de rejoindre ses parents. L'enfant la remercie et s'en va.
« Alors humaine ! Tu as peur ?! »
Pan soupire, attrape le dragon par la patte, et l'amène loin du village, à côté de la maison de Feu.
« Tu aurais dû me mettre une raclée, râle Feu en reprenant sa forme humaine.
- Ils se feront pas avoir aussi facilement... répond Pan.
- Mouais. Je les connais par cœur, tu seras accueillie en héroïne à ton retour.
- … Je crois que je préfère qu'ils continuent à avoir peur de moi.
- C'est pas la gratitude qui vous étouffes, vous les humains. »
Pan soupire, néanmoins touchée par le geste de Feu.
« Tu veux venir boire quelque chose à la maison ?
- Non merci, je dois aller voir Orak pour l'entraînement !
- Mmh, ok. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver. »
Besoin de quelque chose... Pan réfléchit et repense au journal trouvé dans le coffre, sous le plancher de sa salle de bain. Peut-être l'occasion de rendre ce bien à la personne qui l'a perdu.
« Dis Feu, commence Pan. Tu connais un certain 'Dotokû' ? »
Feu sent son cœur s'emballer, sa paupière se plisser une milliseconde. Cela fait tellement longtemps.
Pan remarque un changement dans l'expression joyeuse de Feu mais ne laisse rien entendre.
« Non, répond t-elle. Pourquoi ?
- Ah ! Non, comme ça !
- Si tu poses la question c'est qu'il y a une raison, alors dis-moi pourquoi ? »
Jamais de sa vie, Pan ne s'est sentie dans l'obligation de mentir, c'était plutôt la spécialité de Bra. Mais cette fois...
« J'ai juste entendu un petit garçon prononcer son nom, ça m'a intriguée, c'est pas un prénom très courant ! Ah ! Ah ! »
Feu laisse son visage s'assombrir, affiche une pointe de déception, presque de dégoût à l'entente de cette excuse de Pan.
« Je vois, répond t-elle. Bonne journée. »
Sans un mot de plus, elle s'éloigne et rentre dans sa maison sous le regard culpabilisé de Pan. Elle comprend. Elle comprend que son mensonge était trop gros. Quel genre de personne prêterait la moindre attention à un prénom entendu dans la rue ? Pan se maudit et marche vers le village.
Mille questions sillonnent les songes de Pan, quand elle retrace le chemin vers le village en trainant des pieds, hésitante. Peut-être doit-elle retourner chez Feu ?
Plus tard... pense t-elle, le cœur lourd.
La porte de pierre du village est visible derrière une foule de démons, dans un boucan d'Enfer. Pan sent son cœur s'emballer, ses jambes trembler, sa sueur couler.
Les démons tiennent des pancartes avec le visage de Pan dessiné grossièrement, scandant 'l'humaine' à l'unisson. À la vue de la gamine, de plus en plus de démons se rajoutent à la foule, des enfants, des vieux, des femmes, des hommes, des vers de terre de compagnie, des... Trop de choses pour Pan.
Elle s'envole, accélère, hurle. Trop de pression pour une personne aussi timide et réservée qu'elle, d'autant plus qu'elle ne mérite pas tous ces honneurs, ce n'est qu'un stratagème de Feu visant à tous les tromper.
Pan se pose devant le château d'Orak. Essoufflée. Elle prend une profonde inspiration pour se calmer, heureusement qu'elle n'a pas réagit comme ça au Tenkaïchi Budokai, ça aurait été la honte. Bra était là, ça l'aidait à surmonter cela.
Elle s'assoit sur la pelouse à côté du chemin de pierre qui mène au château. Un objet file dans sa direction, elle le sent fendre l'air, foncer dans sa nuque. Elle prend appuie sur ses deux pieds et saute en arrière. Une lame se plante pile à l'endroit où elle était assise.
Une chatte enveloppée de bandelettes sur tout le corps sauf les yeux, et sa queue grise, atterrit à côté de la lance. Elle porte aussi une veste brune et une capuche.
La main sur la lance, elle la retire du sol et la pointe sur Pan.
« C'est toi l'humaine ! Sache que si tu tentes quoi que ce soit contre le monde de Terratenshi, je serai là pour te tuer. »
Sourcils froncés, poings serrés, Pan ne quitte pas sa garde.
« Pourquoi t'as fait ça ? demande t-elle.
- La dernière fois j'ai fracassé une pierre sur ton crâne tu n'as même pas été en mesure de l'éviter, dit la féline.
- Alors tu es... »
Dans un miaulement, elle retire sa capuche et laisse ses oreilles grises pointues sortir des bandelettes qui recouvrent sa tête.
« Je suis Uzume, capitaine des armées de Terratenshi. Et je te préviens, si tu portes atteinte à la santé d'une seule personne à Terratenshi, je te tuerai sans hésitation. »
Ils reviennent à la tête de Pan, les mots de Feu, sur la grande guerre entre les humains et les démons. Comment lui en vouloir d'être méfiante en sachant tout ça. Pan quitte sa garde, baisse la tête.
« C'est compris, répond Pan. Je ne suis pas ici pour ça.
- Je t'ai à l’œil. »
Uzume part, s'éloigne sans un regard.
Pan grimace de pitié sans savoir pourquoi, comme si elle avait ressenti de la douleur au milieu de ces avertissements, et ce regard de dégoût qu'elle lui lançait... Peut-être a t-elle un rôle à jouer dans tout ça, peut-être que c'est pour ça qu'Orak l'a amenée ici.
« Je vois que tu as fait quelques connaissances. »
Sachant déjà à qui appartient la voix, Pan se retourne pour voir Orak, dressé en haut des marches.
« Feu, Uzume... dit le roi de Terratenshi. Ce sont des personnes importantes ici, des piliers.
- Tu savais que j'avais rencontré Feu ?
- Elle m'a téléphoné ce matin.
- Je vois...
- Feu est celle qui a mis en place la météo artificielle avec sa magie. Elle fabrique également des armes, lit l'avenir, ect... Tu pourrais apprendre beaucoup d'elle. »
Pan se souvient de sa conversation avec Feu, se mord la lèvre.
« Tu es prête pour l’entraînement ? demande Orak.
- Plus que jamais.
- Autant commencer tout de suite alors.
- Oui ! répond Pan, les poings en garde.
- Tout de suite... C'est une façon de parler. Suis-moi. »
Orak gravit les marches jusqu'à son palais, les pas emboîtés par Pan.
« Dis-moi Pan, as-tu peur de la mort ? demande Orak.
- N... non, répond Pan.
- C'est la réponse que j'attendais. » rajoute Orak en s'arrêtant devant une salle.
La porte franchie, les murs blancs lumineux agressent les yeux de Pan. Il n'y a rien dans la salle, seulement une porte au mur, avec une pancarte interdisant l'entrée.
« Nous sommes dans le temple du temps, dit Orak. Si tu passes la porte là-bas, tu entreras dans une autre dimension.
- Une autre dimension ?
- Lorsque l'ancien Dieu m’entraînait... Il m'a appris des sorts utiles, je ne suis pas très bon magicien mais ça, la création de portes dimensionnelles, je m'en souviens. »
Orak tire la porte et l'ouvre sur un fond noir, infini.
« Si tu passes cette porte, tu devras survivre pendant trois ans dans un monde de désolation. Dans un monde où tu pourras te faire tuer à tous moments. La nourriture est difficile à trouver. Veux-tu toujours continuer ?
- Trois ans ? C'est beaucoup trop... J'ai promis à Bra que je reviendrais la voir.
- Trois ans dans cette dimension, mais seulement trois jours ici.
- J... je sais pas.
- Tu as peur ?
- Non je... »
Orak s'apprête à refermer la porte mais...
« Attend, l'arrête t-elle. Quelqu'un a t-il déjà tenté l'expérience ?
- Oui. Une centaine de 'quelqu'un'. »
Il tape ses deux mains à plat et ferme les yeux.
« Paix à leur âme.
- Aucun n'a survécu ?!
- A vrai dire oui. Deux humains ont survécus, l'une d'elle fait partie de mon royaume.
- Nigami ?
- Tu la connais ?
- Feu m'en a parlé. Qui est l'autre ? »
Orak semble perdu dans ses pensées quelques instants.
« Euh... C'est sans importance. Que décides-tu ? »
L'image de Black s'empare de ses pensées, elle le voit souriant, la narguant de ne pas être capable de prendre ce risque. Non. Elle doit le faire. Et ne pas oublier que son but principal dans cette vie, c'est de sauver le monde lorsque Black apparaîtra pour tout détruire.
« C'est d'accord, j'accepte. Si deux ont survécus, je ne vois pas pourquoi je n'y arriverais pas.
- Alors... Bonne chance ! » crie t-il en ouvrant la porte.
Pan s'avance à la limite de la dimension, devant d'effrayantes ombres prêtes à lui sauter dessus au moment où elle franchira l'encadrement.
« A dans trois ans... dit-elle.
- A dans trois jours... j'espère. Et aussi, un petit conseil. N'ait pas peur de tuer, la mort doit s'ancrer en toi jusqu'à ce qu'elle te soit naturelle, mais ne la laisse pas s'emparer de ta vie. »
Pan sourit et franchit la porte en la refermant derrière elle.
Il fait noir, froid, son corps est lourd, tellement lourd. Avant même s'en être rendu compte, Pan a la joue au sol. Les bras tremblants, elle soulève son corps et parvient à se mettre sur ses deux jambes. Une ombre lui saute à la gorge, c'est un monstre dégoulinant avec des crocs acérés, elle lui colle son avant-bras dans la mâchoire et le repousse à quelques mètres.
« N... non, je vais mourir... » panique t-elle en se retournant vers la porte. Mais la porte a disparue.
Pan court du mieux qu'elle peut, saute, esquive les obstacles mais la créature la rattrape, elle n'a plus le choix. Elle prépare un coup de poing, se retourne et enfonce son poing dans la poitrine dégoulinante du monstre.
« Désolée... chochotte t-elle en voyant la créature tomber sur le sol noir, comme le reste du décor autour. Bra, je mourrai ici alors... J'espère que tu vaincras Black... Bulma... Krilin... Papy Tortue... Grand-père... Ne mourrez pas s'il vous plaît... »