17. Démon de minuit
En ce soir d'été dans la capitale du secteur Ouest, les oiseaux volent, entendent des explosions mais sont loin de se douter du carnage qui a lieu dans la civilisation humaine.
Comme devant cet immeuble où des cadavres sont alignés en face des escaliers du hall.
Il n'y a pas que des cadavres, mais cela ne saurait tarder ; trois personnes terminent la rangée, à genoux, tremblants d'horreur. Et même de honte pour le premier à gauche, un œil porté sur le corps de ses enfants, n'ayant pas pu les protéger de ce démon dont la lumière de la lune réfléchit sur son crâne vert.
Ce démon n'est pourtant pas grand ni imposant. À peine un mètre. Chétif comme une fleur. Ses amples vêtements accentuent cet effet, le rendent d'autant plus minuscule. Il a deux petites antennes à quinze centimètres au-dessus des yeux, mais pas de sourcils.
« Bada Bing... » chantonne t-il en faisant danser sa tête de droite à gauche.
Le doigt tendu, il désigne le front du père de famille endeuillé, mais il ne bronche pas. Inutile de le supplier, la mort sera une bénédiction.
Il ne faut pas beaucoup de temps avant que le démon fasse un tir d'énergie dans la tête de l'humain meurtri. Lorsqu'il tombe, sa tête touche le sol et rebondit. La femme à côté hurle, comme à chaque fois qu'une victime se fait tuer depuis quelques minutes, elle ne s'y fait pas car maintenant c'est à son tour.
La tête de l'enfant démoniaque se tourne lentement vers la prochaine ; une dame d'à peu près trente ans, les yeux bouffis de larmes. À genoux, elle s'avance devant le démon vert, lui saisit la main, la boule au ventre. Sa gorge nouée parvient à lâcher une supplication poussive :
« Je vous en supplie... J'ai une petite fille en bas âge, laissez-moi la vie...
- Je hais qu'on me touche. » répond le démon, ignorant royalement la question.
D'un geste brusque, sans un semblant de compassion, il dégage la main de la femme. Met deux doigts devant son nez d'humaine et fait exploser sa tête dans une fontaine de sang qui jaillit sur l'enfant paralysé de terreur juste à côté.
C'est son tour. Sa respiration s'accélère encore, ses pleurs lui provoquent une grande toux. Il ferme les yeux, attendant l'inévitable, sachant pertinemment que personne ne pourra jamais venir le sauver, personne ne peut vaincre ce monstre.
Le démon touche le ventre de l'enfant, appuie doucement, s'amuse de ses pleurs retenus. C'est la dernière victime. Il se triture l'esprit pour savoir de quelle façon il pourrait le tuer, pas trop rapidement mais pas trop lentement non plus, un jouet devient vite lassant. Peut-être le manger ?
Non. Il n'est tout de même pas un barbare. Et puis zut, autant abréger ses souffrances.
Le démon appuie de plus en plus fort sur le ventre de sa proie, cherche à le transpercer progressivement. Mais...
Un pied frappe dans son oreille pointue, l'envoie se fracasser dans le mur de l'immeuble.
C'est une petite fille aux cheveux bleus qui se tient désormais à sa place, dans une tunique de combat orange sur laquelle le caractère 'tortue' est brodé sur la poitrine.
Son œil gauche est recouvert par un bandeau blanc, sur un visage bordé de colère.
« Fuis, petit ! » Ordonne t-elle au petit garçon.
L'enfant, jusqu'ici trop terrorisé pour tenter de s'enfuir, aperçoit une infime chance de survie. Il s'en saisit et court à toutes enjambées, disparaît dans les ruines exsangues de la Capitale.
À sa grande surprise, la Petite Fille constate que le démon ne tente pas de rattraper l'enfant. Au lieu de cela, il lui sourit à elle.
« Une autre proie... dit-il. Ca fait longtemps, Bra.
- Koto... répond t-elle. Cette fois tu vas le payer de ta vie.
- Oh ? fait-il mine de pleurer. Zut alors... Au fait, ça va mieux ton œil ? »
Bra ne répond pas à la provocation. En effet, c'est lui, Koto, qui a crevé son œil la dernière fois qu'ils se sont affrontés. Elle avait été sauvée par Goku et les autres et avaient réussis à fuir de justesse.
C'est le moment de savoir si son entraînement a porté ses fruits. Elle attend que le démon la rejoigne, il marche lentement vers elle, éclairé par la demi-lune.
Donner le premier coup lui permettra d'avoir un avantage psychologique sur son adversaire mais elle hésite. Il est maintenant à deux mètres d'elle. Bra bondit, tente un coup de poing mais il disparaît, elle sent sa main sur son épaule. Derrière.
Elle frappe du coude mais ne rencontre que le vide. Il est devant elle. Bra essaye un coup de pied sauté mais il disparaît encore, elle sent sa respiration dans son cou, il est derrière son oreille. La Petite Fille est parcourue d'un frisson glacial.
« Ding dong, tes secondes sont comptées. » lui chuchote t-il dans le creux de l'oreille.
Lorsqu'elle se retourne, le démon colle son nez au sien. Bra commence à paniquer, elle tremble. L'espoir de le vaincre s'est envolé, il a encore progressé. Beaucoup trop.
« Je... » dit Bra, ne sachant plus réellement ce qu'elle dit.
Ses jambes vacillent comme des assiettes en équilibre.
J'ai peur, pense t-elle.
« Tu as peur. » sourit-il.
Dans un ultime désespoir, Bra se risque à un coup de poing mais à nouveau il l'évite en sautant, atterrissant sur une épave de voiture carbonisée.
La Petite Fille met ses mains devant ses yeux et hurle :
« Morsure du soleil !! »
Une violente lumière agresse les yeux de Koto, il ferme les yeux mais pas à temps, il n'y voit plus rien.
Bra profite de ce moment pour s'enfuir. Mais elle n'a pas le temps, il la rattrapera, elle doit se cacher. Elle a le sentiment que peu importe où elle ira, il saura la retrouver. Tant pis, elle doit tenter.
Une fois assez loin, elle fuse vers une maison, enfonce la poignée et referme derrière elle, la clé est déjà dans la serrure, elle verrouille par réflexe, sachant bien que cela ne servira à rien.
Il fait noir dans cette maison. L'air est froid, pollué d'une odeur de mort. Ca sent clairement le cadavre.
Depuis l'arrivée des démons, des humains se sont enfermées dans leurs maison en espérant survivre, il ne serait pas étonnant que quelqu'un soit mort à l'intérieur.
Bra court dans la maison, monte l'escalier à vive allure, rentre dans une chambre. S'enferme dans un placard mais il ne se ferme pas, elle le laisse entrouvert. Le clair de lune réfléchit sur le mur.
Le silence. C'est de plus en plus angoissant. Bra respire doucement, comme pour essayer d'entendre quoi que ce soit d'anormal.
Un petit bruit l'alerte. Un lézard. Bra transpire à grosses goûtes, ça coule doucement le long de sa tempe.
Non... pense t-elle. La poignée s'agite, Bra déglutit, sent son cœur battre à lui en rompre le sternum.
La poignée de l'entrée s'agite frénétiquement. Il est là.
Une explosion.
Le plancher qui grince.
Les pas dans l'escalier.
Une voix d'enfant marmonnant une chanson.
Le silence.
Des mots.
« Je t'entends respirer. »
Des larmes commencent à couler de l'oeil de Bra, mouillent ses mains sur sa bouche. Elle craque. Sa tête tourne.
« Boum Boum Boum Boum Boum Boum... » répète Koto dans un rythme rapide et régulier.
Bra se sent de plus en plus mal, elle se tient à la poitrine et remarque avec horreur qu'il imite son cœur à la perfection. Ce n'est pas du bluff, il l'entend réellement. Elle s'empoigne les cheveux et met sa tête dans ses genoux. Pan avait raison, elle n'est qu'une lâche et faible par dessus tout.
« Ton cœur te trahit, rajoute Koto en gravissant les escaliers de plus en plus doucement, pour faire durer le suspense. C'est bientôt terminé. »
Bra ne voit plus le clair de lune refléter sur le mur, à la place, elle voit l'ombre du crâne du démon, ainsi que ses petites antennes.
Puis elle ne les voit plus. La poignée du placard s'ouvre, il la regarde avec un sourire pointu.
La Petite Fille recule, heurte le mur plein de moisissure avec son dos, tétanisée.
« N... non...
- Je t'ai découvert... dit-il d'une voix candide. J'ai gagné...
- Ne me tue pas...
- Pourquoi ?
- Parce que j'ai peur... elle déglutit. … de la mort. »
Le cœur du démon se réchauffe à l'entente de ses paroles. Voir une personne de sa trempe à la limite de s'agenouiller devant lui, cela le fait frémir.
« Sais-tu, ô grande prêtresse de la justice, que lorsqu'un démon tue quelqu'un... Que son âme part dans le néant ou pire encore... »
Bra est à la limite de s'évanouir. Elle a chaud, ses jambes tremblent, elle pleure des litres de larmes. Koto flotte à la hauteur du visage de Bra et met un doigt devant son œil droit.
« Ou peut-être que je devrais t'ôter la vue mais te laisser en vie... Cela doit être dur n'est-ce pas ? »
La respiration de Bra est saccadée, elle est à la limite de la crise d'asthme.
« Non... décide t-il. Je vais te tuer. Tu pourrais être dangereuse pour mon papa dans l'avenir.
- Non... implore t-elle en agitant la tête. Non... Non... »
Il sort une boule de 'ki' de ses doigts et la colle au front de Bra. Ça lui brûle la peau.
« Bang ! feinte t-il sous le cri de Bra. Je rigole. C'est maintenant. Ban... »
Le mur à leur gauche se fracasse, un poing sort du ciment et s'écrase avec les rochers sur la tête de l'enfant, le faisant aller se fracasser dans le mur opposé.
À contre-lune, un homme chauve avec un troisième œil sur le front, torse nu tend la main vers Bra.
« Ten... chuchote t-elle.
- Reprends-toi Bra ! Allez, on y va !
- O... oui. »
Bra saisit la main de Ten et s'élance dans les airs à ses côtés. La sentant fébrile, le chauve la tient dans ses bras musclés. Le démon court vers eux mais un vieil homme habillé de vert s'interpose et met ses bras en barrière. Il a des cheveux qui sortent de son chapeau en forme de grue, ainsi que des lunettes de soleil.
« Je suis ton adversaire petite tête, dit-il.
- Ca ira maître Tsuru Sennin ? demande Ten.
- Bien évidemment. Je ne suis pas aussi stupide que Muten Roshi pour mourir.
- Maître...
- Allez, pars d'ici Ten Shin Han.
- Merci pour tout maître. »
Ten Shin Han (avec La Gamine dans les bras) s'envole dans les airs, se pose au sol, court à toute vitesse entre les bâtiments détruits et disparaît à l'horizon.
Le petit enfant vert sourit, pas inquiet de laisser partir les autres. Il a trouvé un nouveau jouet.
Le vieil homme pose une bouteille sur le sol sur laquelle est attachée une étiquette avec l'inscription « sceller le démon » écrit à l'encre noire.
« Tu crois m'impressionner avec une bouteille ?
- C'est bien la preuve que tu n'es qu'un gamin ignorant. »
Le vieux tend ses bras vers Koto.
« Mafuba !! »
Une aura entoure le démon, qui se met à crier, surpris par cette attaque. Il est pris dans une spirale d'énergie, il sent son corps se déformer comme par magie, son énergie bloquée par un mystérieux phénomène.
Tsuru Sennin baisse les bras vers la bouteille, l'énergie rentre entièrement à l'intérieur. Tout redevient calme. Il se baisse difficilement et referme la bouteille. Ses jambes tremblent. Son genou se plie sur le plancher, puis son corps entier.
« J... je t'ai un peu sous-estimé vieux briscard... Je n'ai p... as fait mieux... »
Il s'arrête de respirer, laissant ce lieu retomber dans son silence habituel.
* * *
Un peu plus tard, plus loin d'ici, au milieu de la mer, sur une île minuscule.
« Il est sûrement mort, maintenant. » dit tristement Ten Shin Han.
Tous sauf Tao Paï Paï baissent la tête à Kame House ; Yamcha, Krilin, Bulma, Bra, Oolong, Plume. Le tueur lui, ne laisse pas la colère le détourner de la véritable erreur.
Il marche vers Bra et l'attrape par le col.
« Pauvre merde... dit-il. Si t'avais pas décidé de sauver des inconnus avec ta force misérable, ils auraient pas été obligés de te sauver... Et mon frère serait encore en vie. »
Elle ne le regarde pas en face, se contente de détourner ses yeux bleus, le visage fermé.
« Maître Tao Paï Paï a raison, ajoute Ten Shin Han. Tu es plus dangereuse qu'autre chose, la prochaine fois que tu fais ça, tu devras te débrouiller seule. T'étais à deux doigts de te pisser dessus. T'as de la chance que Tsuru Sennin ait insisté pour te suivre. Espèce de pauvre idiote. »
Énervée par le ton sévère des deux hommes, Bulma tape son journal enroulé sur la table.
« Vous êtes bien amusants à donner des leçons de morale mais vous n'en avez rien à faire de la vie des gens ! Bra est la seule à avoir tenté quelque chose ! Les 'pauvres merdes' c'est vous deux alors laissez-la tranquille !
- Répète un peu ?! s'énerve Tao Paï Paï.
- Calmez-vous, intervient Yamcha.
- Oui, rajoute Krilin. Je sais qu'on ne se porte pas dans notre cœur mais nous devons collaborer, pas se taper dans les pattes. C'est pour ça que Kame Sennin et Tsuru Sennin sont morts.
- Peu importe, dit Tao. Si l'un de vous refait un coup pareil, je l'écrase. »
Personne n'ose répliquer aux mots de Tao Pai Pai car chacun sait qu'il est capable de faire ce qu'il dit.
Bra se mord la lèvre.
« Je suis désolée... dit-elle. Je pensais que j'avais une chance, mais je me suis rendu compte qu'il était trop fort. »
La borgne se prend un coup de poing dans l'arcade, recule d'un pas mais ne réplique pas.
« Ferme ta bouche si tu veux pas que je crève ton deuxième œil. »
Yamcha soupire. C'est impossible d'apaiser les tensions avec ce gars-là, il va leur donner du fil à retordre.
« Je sens l'énergie de Goku, dit Bra. Il vient par ici.
- Goku ? s'étonne Krilin. Il a fait vite.
- Par contre Ranma... ajoute Bulma.
- Il doit être mort, dit Ten Shin Han. Ca fait trois jours qu'il est parti. L'école de la Tortue est vraiment remplie d'incapables. »
Yamcha tape du poing sur la table.
« Traite encore Ranma d'incapable et je t'éclate la gueule, dit-il.
- Viens, si tu t'en sens capable. »
La porte s'ouvre brutalement. Goku rentre à l'intérieur, armé d'un regard plus dur que ce à quoi il avait habitué ses amis avant que tout commence.
« J'ai entendu parler de Pan. »
Bra sent son cœur se fendre à l'évocation du nom de son amie. Elle se précipite vers Goku et le secoue par les épaules.
« Comment ça ?! Dis-moi tout ce que tu sais !
- Ne t'emballe pas, je ne sais toujours pas où est Pan. Cette nuit, une fille est venue me voir à la maison de grand-père. Elle m'a parlé de Pan. Elle voudrait nous aider mais j'ai pas trop compris... Elle a besoin d'une sorcière pour lever une malédiction. Je l'ai enfermée dans la maison de Grand-Père en attendant car elle peut pas entrer en contact avec le soleil. »
Goku dévisage Bulma.
« Quoi ?! Se scandalise t-elle. Je t'ai déjà dit que je ne suis pas une sorcière !!
- Moi j'en connais une, intervient Ten Shin Han. Le maître des grues m'a parlé d'elle il y a longtemps. Ce serait la sœur de Muten Roshi.
- Sa sœur ?! répètent tous les élèves de la tortue et Bulma à l'unisson.
- Je la connais, dit Tao Paï Paï. Mais cette vieille folle n'offre ses services qu'en échange d'un paquet d'argent.
- Ca me rappelle quelqu'un, pique Bulma.
- Pff... souffle Tao Paï Paï. Je connais des femmes qui se sont retrouvées à offrir des services contre de l'argent pour moins que ça.
- Allons, allons, tempère Ten Shin Han. En quoi est-ce que cette fille pourrait nous aider, Son Goku ?
- Elle est forte. Vous m'avez dit que n'importe quelle aide serait la bienvenue.
- On va pas perdre notre temps pour une femme, ajoute Tao Paï Paï.
- Je peux aller voir cette sorcière si vous voulez, propose Bulma. J'ai l'argent.
- C'est ça, raille Tao Paï Paï. Rends-toi utile et débarrasse le plancher. »
Cette fois, Bulma ne relève pas la pique. Inutile de perdre son temps avec ce tueur sans aucune émotion.
« Il est tard, dit Bra. Tu devrais partir demain matin.
- Oui. Les démons ne sont pas trop du matin, donc je vais attendre. Tu as récupéré ton bâton magique, P'tit Son ?
- Je l'ai. » confirme Goku.
La queue de Goku a repoussée, et cela donne une idée à Yamcha. En cas d'urgence, pourquoi ne pas essayer... A voir. Ce n'est pas la pleine lune en ce moment, de toutes manières.
* * *
Yamcha et Bulma dorment ensemble dans la chambre du dessus, avec Tao Paï Paï, les yeux fermés, assis, appuyé contre le mur. Krilin dort déjà sur un futon à côté.
« J'espère que Ranma va bien, dit Bulma à voix basse.
- Il est malin, répond Yamcha. Je crois pas qu'il se soit fait avoir. »
La jeune adolescente fait un bisou à Yamcha sur la joue, puis descend le long de son cou, et l'embrasse à répétition.
« N'y pensez même pas. » intervient Tao Paï Paï, faisant sursauter le couple.
* * *
À l'extérieur de Kame House, dans le vent estival de la plage, Bra regarde le ciel, pensive. Goku s'assoit à côté d'elle.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande le petit garçon.
- Je... J'ai eu peur, avoue t-elle. Depuis mon premier combat contre Koto, il y a deux semaines, j'ai peur de mourir... J'y pense tous les jours. J'ai perdu un œil... À cause de moi, Tsuru Sennin est mort. - À cause de moi, Papy Tortue est mort... ajoute Goku. Si j'avais empêché Piccolo de voler mes Dragon Ball, ce serait pas arrivé.
- Mais tu es le seul à avoir survécu à un affrontement avec lui, Goku ! Et pourtant tu es toujours si courageux... Je t'admire.
- Eh Bra ! sourit Goku. Pour l'instant c'est dur mais on va battre Piccolo !
- Oui... » répond la petite fille, les larmes aux yeux.
Ten Shin Han atterrit à côté d'eux, se plante face à la mer, bras croisés.
« Tsuru Sennin n'était pas du genre à se sacrifier pour quelqu'un, dit le triclope. S'il l'a fait, c'est parce qu'il nous savait déjà condamnés. Il a placé ses espoirs sur toi, Bra. Sur Goku et sur moi aussi. Quand il a su pour Piccolo, il a voulu contacter Muten Roshi, malgré ses différents avec lui parce qu'ils savaient tous les deux quel danger représentait ce démon. Notre seule solution c'est de coopérer.
- Ten... chuchote Bra.
- Alors tache de reprendre confiance en toi. Parce que la guerre est cruelle, ce n'est que le début. Des innocents mourront, mais on ne peut rien y faire. Sois patiente.
- Oui...
- On doit s'entraîner ! s'exclame Goku. C'est la seule solution !
- Et la meilleure solution c'est d'aller affronter les leaders démoniaques qui sont à notre portée, donc on exclu les verts. Il faut essayer de reprendre la Capitale du Sud. Bra... Tu peux t'en charger ?
- Je vais essayer...
- Non Bra ! reprend Goku. Tu vas y arriver ! »
Elle retrouve le sourire.
« Je le ferai !
- Bien, dit Ten Shin Han. Goku s'occupera des tribus à côté de la Tour Karin. Quant à moi... Je verrai bien. »
Après le plan échafaudé par Ten Shin Han, les trois défenseurs de la Terre s'endorment sur la plage, en attendant la journée de demain, qui s'annonce chargée.