CHAPITRE 57
Pistage
Sasuke et Neji sautaient de branches en branches à pleine vitesse, s'éloignant des ruines de Konoha. Leur objectif était clair : ils devaient trouver la Résistance.
Or, tout ce qu'ils savaient, c'était qu'à travers la radio, on leur avait transmis en direct les informations de la bataille de Kumo. Et Neji avait confirmé à Sasuke que même un utilisateur expérimenté du Byakugan ne saurait percevoir avec tant de précision des détails d'un combat sans être à proximité relative de la scène.
Le Pays de la Foudre était donc la zone la plus probable où chercher. Et il y avait fort à parier que la Résistance suivait le Saiya-jin.
Sachant que la majorité des terres nécessitait de passer à pied par une petite zone entourée de mers consituée des Pays du Son et des Sources Chaudes, il était probable que la Résistance y passerait tôt ou tard afin de quitter le Pays de la Foudre, dans le cas où Raditz déciderait de partir.
Cette région était suffisamment fine pour augmenter la probabilité que le Byakugan de Neji repère des individus, surtout à puissance élevée. Bien sûr, rien n'était sûr, d'autant plus que les ninjas de la Résistance étaient probablement suffisamment qualifiés pour dissimuler efficacement leur présence, rendant la tâche de traque d'autant plus ardue.
Il y avait une part de chance. Il n'était d'ailleurs pas impossible qu'à l'inverse, ce soient Sasuke et Neji les premiers repérés. Ils comptaient aussi là dessus et n'avaient pas l'intention de dissimuler leurs atouts respectifs.
Ainsi, Sharingan et Byakugan brillaient dans le noir, tels des phares pour les deux jeunes génies qui les portaient. Les regards étaient déterminés, et chacun trouvait son rôle dans ce duo symbolisant l'espoir d'une jeunesse qui refusait la domination d'un monde.
Hyūga et Uchiha poursuivaient ainsi leur course contre le temps, désireux de rejoindre les rangs de ceux qui osaient encore s'opposer au Saiya-jin.
Et peut-être celle-ci touchait-elle déjà à sa fin...
* On est suivis... remarqua Sasuke.
****
Courant avec aisance au milieu des ruines de Konoha, une très jeune fille se déplaçait à vive allure, ses yeux blancs analysant avec concentration l'environnement qui l'entourait. Elle aurait juré voir deux individus s'éloigner, parmi lesquels son grand cousin dont elle admirait tant les qualités. Il n'avait pourtant jamais été à l'extérieur jusqu'ici, sa puissance risquant de le faire repérer.
La jeune fille, extrêmement redoutable pour son âge, souffrait cependant de son manque d'expérience et devait réflechir pour analyser la réelle couleur des yeux si étranges de l'individu qui l'accompagnait. En effet, l'utilisation du Byakugan, s'il permettait une vision en profondeur des éléments de Chakra notamment, en inversait la couleurs. Un Hyūga expérimenté était immédiatement capable de convertir ces différences, mais ce n'était pas encore le cas de la jeune fille âgée de moins de dix ans...
* Yeux bleus ? Verts ? Non... Rouges ! *Elle arriva à la bonne conclusion au moment où ses pieds se posaient avec souplesse sur le sol du bâtiment des Hyūga. Celui-ci était devenu particulièrement calme, et comme prévu, Neji n'était pas là.
– Félicitation, Hanabi. fit le chef du clan.
Tu as, une fois de plus, su te montrer utile.La fillette salua Hiashi et posa la nourriture et les diverses plantes médicinales qu'elle avait récoltées durant son escapade. Elle s'empressa de rejoindre les blessés, accompagnée d'Hinata.
– Père, murmura alors Hanabi à l'adresse du chef.
J'ai vu Neji sortir tout à l'heure. Il était accompagné d'un garçon aux yeux rouges...– Tu n'as plus à t'inquiéter, répliqua Hiashi.
Il lui expliqua les derniers événements entendus à la radio, de l'attaque de Kumo par le Saiya-jin jusqu'à la perte de son détecteur de puissance.
– Et toi, Hinata ? demanda soudain Hiashi en fixant son autre fille avec sévérité.
Ne souhaitais-tu pas les suivre ?Celle-ci, gardant les yeux baissés, mit du temps à répondre.
– Je... Je dois m'occuper des blessés.
– Tu aurais surtout été un fardeau, répliqua son père.
La jeune Hinata sembla se recroqueviller encore davantage. Malgré ses paroles dures, Hiashi avait remarqué du changement dans le comportement de sa fille.
– Je garde cependant espoir que tu ne restes pas juste un poids. Peut-être qu'un jour, tu te révéleras utile...
– Que faisons-nous, Père ? demanda Hanabi, souhaitant mettre fin au calvaire de sa sœur aînée.
Le chef Hyūga analysa rapidement les autres membres du clan.
– Qu'en est-il des blessés ? demanda-t-il à un jeune homme debout, portant comme Neji le symbole sur son front de son appartenance à la branche secondaire du clan.
– Ceux dont l'état était critique se sont éteints. Les autres devraient survivre.
– Bien.Il se retourna et commença à s'éloigner.
– Attendez, Hiashi-sama... reprit le ninja.
Même si leurs jours ne sont plus en danger, je... Je doute que nous puissions transporter les blessés...
– Les blessés restent, répliqua le chef Hyūga.
– Quoi ?! Mais... Si on les laisse ici sans moyen de se procurer nourriture et eau...
– Vous restez aussi. Si Neji rejoint la Résistance, il est possible qu'il contacte le clan. Habani, Hinata, on y va.
– Sauf votre respect, reprit le jeune ninja,
mes compétences vous seraient sans doute plus utiles que...
– Tu insinues que j'aurais besoin d'une quelconque aide ? interrogea Hiashi.
– Je... Non... Bien sûr... bégaya l'autre.
Veuillez m'excuser.
– Pourtant, tu aurais eu raison de le penser, soupira le chef Hyūga.
Malheureusement, étant donné l'objectif que nous visons, ta présence ou celle d'une ratée comme Hinata ne changera guère la donne si combat il devait y avoir. C'est pourquoi je préfère m'entourer de mes filles. Peut-être sera-ce l'occasion pour elles de mûrir.Il y eut un blanc plus intense que le Byakugan.
– Euh... murmura Hanabi.
Père... Puis-je vous demander où nous nous rendons ?
– Bien sûr, répondit Hiashi.
Nous devons trouver un homme...Il s'avança jusqu'à la porte d'entrée qu'il ouvrit, laissant voir une multitude de gravats bloquant sa sortie. Hiashi arma sa paume et frappa contre les débris.
Un son grave fit vibrer les oreilles de tous les Hyūga présents tandis que les morceaux de pierre étaient éjectés pour libérer une sortie illuminée par le clair de Lune.
Sentant le regard interrogateur de ses deux filles concernant l'homme qu'ils recherchaient, Hiashi se décida à répondre.
– ... Le Sannin Orochimaru.******
Sur la planète Freezer 935, Zakuzi voyait au loin se dessiner le vaisseau particulier qu'était l'Anko Senko. D'un noir brillant et de forme conique à l'arrière sphérique, il contrastait fortement avec le champ dans lequel il se trouvait. Attérissant à sa hauteur, Zakuzi sentit une odeur nauséabonde. Il remarqua alors le cadavre en décomposition d'un fermier.
Voyant là l'oeuvre de son défunt soldat, il ouvrit la porte de son vaisseau et y pénétra rapidement. Il analysa rapidement les informations de son Scouter pour s'assurer que personne ne s'était introduit à l'intérieur et jeta également un coup d'oeil visuel.
Une fois le lieu sécurisé, il se rendit jusqu'au tableau de bord et actionna le bouton de décollage. Tandis qu'il s'envolait dans l'atmosphère, son Scouter lui indiqua qu'un individu se tenait au sol, sous son vaisseau. Craignant qu'il ne s'agissât de Zeref, il se jeta au hublot pour observer directement celui qui le regardait partir.
Son regard croisa celui – à terre – d'un homme au visage pâle dont ses yeux en forme de fente renforçaient son allure reptilienne.
La puissance émise par le vaisseau pour échapper à la gravité de la planète faisait voleter ses longs cheveux noirs autour de ses cornes tandis qu'un sourire inquiétant illuminait sa face.
Le cœur de Zakuzi s'était mis à battre fortement. Mais à mesure que le vaisseau s'éloignait et qu'il voyait peu à peu l'individu disparaître à sa vue, l'esprit du soldat de l'Empire se calma et il revint aux commandes.
Un sourire se dessina sur son visage. Il avait finalement réussi à quitter cette fichue planète sans encombre...
Et il n'avait plus qu'à se rendre à vitesse réduite afin d'économiser le précieux carburant jusqu'à la planète Freezer 1023 pour retrouver Raditz et ses enfants-soldat.
Le stress s'estompant, il ressentit plus clairement une douleur vive à son cou.
* Arf, j'ai dû faire une mauvaise chute quand j'ai perdu connaissance à l'atterrisage... se dit-il en se massant la zone gênante.
*Il était toutefois rare de faire de mauvaises chutes dont la seule blessure s'apparentait à s'y méprendre à celle infligée par des crocs de serpent...
******
– Combien ? demanda Sasuke à Neji.
– J'en compte quatre, répondit son partenaire.
Ils ne portent pas de bandeau frontal...
* Pas de bandeau... C'est peut-être eux. *Après un bref échange de signes de tête, les deux ninjas s'arrêtèrent en même temps. L'idée était simple : soit c'était la Résistance, et il n'y avait plus de raison de poursuivre, soit il s'agissait d'autres individus, et ça ne servait à rien de repousser la rencontre...
Ils restèrent ainsi immobiles, attendant dans le silence de la nuit l'arrivée de leurs poursuivants. Mais le Byakugan de Neji remarqua qu'ils s'étaient également immobilisés derrière des arbres proches.
– Êtes-vous de la Résistance ? demanda alors l'Hyūga, non désireux de laisser traîner ce doute.
Il entendit un ricanement.
– Ces fous qui luttent contre le Saiya-jin ?Sasuke fronça les sourcils et arma un kunaï juste à temps pour contrer une attaque surprise.
KAITEN
Neji balaya l'intégralité des attaques alors même que Sasuke profitait de l'agitation pour se déplacer sur un arbre, dans le dos d'un des ninjas. Un bref combat au corps à corps débuta, mais il fut bien vite remporté par Sasuke qui le frappa de sa main sur la pomme d'Adam. Son adversaire, déstabilisé, tomba au sol et perdit connaissance.
– Enfoiré ! hurla une femme qui se jeta sur lui, mais ne vit pas arriver l'émanation de Chakra de Neji provenant de sa gauche.
Elle se prit de plein fouet l'attaque et sombra également dans l'inconscience.
Les deux autres poursuivants restèrent un bref instant immobiles, puis prirent la fuite. L'un d'eux, tournant la tête pour s'assurer qu'ils n'étaient pas poursuivis, croisa le regard flamboyant de Sasuke et s'écroula. Son corps tremblait quand Neji lui releva brusquement la tête et le plaqua contre un arbre.
– Qui vous envoie ? demanda l'Hyūga, menaçant.
– J... Jamais je ne trahi...Un bref coup précis au niveau du sternum lui coupa la respiration en provoquant chez lui une intense douleur.
– Argh... cracha-t-il.
Enfoiré... !
– Qui vous envoie ? répéta Neji, son visage sans émotion ne laissant paraître aucune pitié tandis que sa main libre s'apprêtait à refrapper.
– Furido ! s'exclama soudain le ninja en fermant les yeux et en se protégeant inutilement de ses mains, par réflexe.
Neji abaissa son bras.
– Furido ?Il jeta un coup d'oeil à l'Uchiha, ce dernier croisant les bras derrière lui. De toute évidence, ce nom ne lui disait rien non plus.
– Pourquoi nous avoir attaqués ? reprit l'Hyūga.
– Nous... Nous avons pour mission de... De traquer les enfants...
– Traquer les enfants ?
– C'est... C'est notre monnaie d'échange... Au cas où le Saiya-jin...
– Quoi ?!Soudain, une pierre frappa avec force et précision le front du ninja que tenait Neji. Ce dernier sentit ses muscles se relâcher tandis qu'il perdait connaissance.
– On n'a pas le temps pour ça, répliqua Sasuke, à l'origine du coup.
Neji fronça un bref instant les sourcils, puis bondit de nouveau sur un arbre, aux côtés de Sasuke.
Ils n'avaient effectivement pas le temps de s'attarder là-dessus. Mais ces ninjas moyennement entraînés qui les avaient attaqués montraient bien que des choses se tramaient derrière eux.
– Le Pays du Feu semble avoir bien changé... murmura finalement Neji, sans toutefois perdre de vue leur objectif.
***
Les flammes ardentes léchant le bois déversaient leur lueur sur les roches environnantes. En fait, une multitude de feux de camp parsemaient la zone dans laquelle se tenaient de nombreux enfants. Ils se nourrissaient de graines, de champignons et d'animaux fraichement chassés.
Plus loin, dans l'obscurité, se tenaient des individus plus matures à l'apparence démoniaque, dévorant directement de la chair crue à même le sol.
En dehors du craquement des flammes et des bruits peu ragoûtants de dégustation sauvage, la nuit baignait cette armée dans un silence presque mortuaire. Il fallait dire que nombreux étaient les corps blessés, mutilés, des enfants-soldat et des démons qui sortaient d'une guerre dont il était difficile de déterminer le vainqueur – et bien mal aisé de compter les multiples perdants.
– MERDE ! hurla soudain une voix forte, attirant l'attention de tous.
Son corps puissant et sa longue chevelure accompagnant le geste de dévorer un morceau de viande grillée lui donnaient une allure particulièrement sauvage.
C'était d'autant plus vrai en considérant que la cuisse qu'il faisait nonchalemment dorer sur le feu le plus proche ressemblait à s'y méprendre à celles de la seule espèce d'hominidé de cette planète.
Assis en semi-tailleur sur un rocher, il semblait particulièrement énervé.
– BON SANG !Le feu devant lui manqua d'être soufflé par un résidu de puissance involontairement relâchée.
– Sans mon Scouter, Zakuzi n'a aucun moyen de me localiser sur cette foutue planète !
– Il trouvera... murmura Kimimaro, appuyé contre le rocher de Raditz.
Il trouvera un moyen.Le Saiya-jin abaissa la tête vers le jeune homme à ses côtés. Ce dernier semblait épuisé et malade.
– Hein ? T'en sais quoi, toi ?
– Ce que Kimimaro veut dire, murmura la voix d'un homme apparaissant dans l'obscurité,
c'est qu'il serait peu probable que votre Empire, après avoir parcouru les étoiles pour vous chercher, rebrousse chemin simplement par difficulté de géolocalisation.Ses lunettes reflétant les nombreuses flammes des différents camps répartis à même le sol, Kabuto marchait d'un pas lent en direction de Raditz, un petit sourire dessiné sur ses lèvres.
– Toi, le binoclard, grogna Raditz en pointant le nouvel arrivant d'une cuisse qu'il n'avait que partiellement attaquée,
tu me tapes sur le système avec tes manières. Rappelle-moi pourquoi je ne t'ai pas déjà tué ?
– Sans doute pour la même raison que vous ne m'avez pas envoyé à la guerre contre Kumo... murmura Kabuto d'une voix qu'il tentait de garder assurée, en dépit d'une goutte de sueur perlant sur sa tempe.
Il se pencha sur le corps qu'il venait de rejoindre : celui de la fillette aux longs cheveux rouges.
– ... Pour remplacer Karin Uzumaki, dans le cas où celle-ci ne parviendrait pas à survivre...Avalant un nouveau morceau de viande humaine saignante, Raditz semblait plus occupé par le goût de celle-ci que par la réponse de Kabuto. Il se râcla la gorge et rôta bruyamment.
– Ah oui, marmonna-t-il d'un ton neutre,
c'est vrai... Et du coup, elle a survécu ?Kabuto analysa rapidement le corps de la jeune fille.
– Elle s'en sortira. Elle est juste inconsciente. Son corps d'Uzumaki est incroyable...
– Uzumaki, hein ? répliqua Raditz.
Si ma mémoire est bonne, le gamin au Kyūbi est aussi un Uzumaki...Kabuto ne répondit pas.
– Dis-moi, Kabuto, tu penses qu'il a pu survivre à la destruction de Konoha ?Le concerné fronça les sourcils et sembla hésiter avant de répondre.
– Ça semble peu probable... Mais sans doute pas impossible...
– Kyūbi, c'est la créature à neuf queues, poursuivit le Saiya-jin, pensif.
Donc si je comprends bien, c'est le plus puissant, même par rapport au taureau de plus de 1000 unités...Il jeta dans l'obscurité le reste de la cuisse qu'il avait partiellement dévorée jusqu'à l'os. Les démons cachés dans le noir s'y jetèrent aussitôt.
– Dis-moi, Kabuto, reprit Raditz en le fixant droit dans les yeux.
Tu penses que Kyūbi pourrait être un danger, même pour moi ?Le concerné avala sa salive et soutint le regard du Saiya-jin.
– Maîtriser la pleine puissance d'un Bijū n'est pas chose aisée... Particulièrement celui-ci...
– Ce n'est pas ce que je te demande.
– Je pense... Après votre compte-rendu sur la puissance d'Hachibi... Que le démon Renard ne doit pas être sous-estimé, même par vous.Raditz continua de le fixer en silence. Soudain, il libéra une infime pulsation de Ki qui balaya la flamme devant lui, plongeant Kabuto et une partie de l'armée dans l'obscurité.
– Tu te fous de ma gueule ?! répliqua le guerrier.
T'as rien de mieux à me dire ?Kabuto tremblait de peur en ressentant le Chakra terrifiant du Saiya-jin. Il se sentait totalement impuissant face à ce pouvoir démentiel.
– Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te tuer, grogna Raditz.
Le visage de Kabuto fut de nouveau éclairé par la main de Raditz qui s'illuminait, pointée sur lui, menaçante.
– Je... Je vous ai conseillé pour constituer une armée en utilisant la notoriété de Kimimaro... Je vous ai guidé concernant la stratégie à opérer pour la guerre... Je...
– Tout ça c'est du passé. Et maintenant, à quoi tu me sers ?
– Je...Il se calma et réajusta ses lunettes.
– Je peux par exemple vous dire qu'un individu nous observe présentement...Raditz resta silencieux un instant, puis abaissa sa main vers le feu dont il ralluma la flamme en tirant une infime sphère énergétique.
– Montre-toi, grogna-t-il alors.
Des bruits de pas se firent entendre...