Bon je sèche, je ne trouve que ça et ce n'était pas la source à laquelle je pensais :
http://www.glamourparis.com/societe/news/articles/la-premiere-cause-de-mortalite-pour-les-femmes-de-19-44-est-la-violence-domestique-1915-06062013/35414
Je me suis donc probablement mélangé les pinceaux, du coup mea culpa (même si dans cet article il semble que la violence domestique soit une cause majeure, mais on arrive pas trop à savoir que c'est une grosse partie des causes de meurtre ou de mortalité en général).
Ceci étant, cet autre article dit la même chose pour la Tunisie :
https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2014/05/14/tunisie-la-violence-conjugale-reste-la-premiere-cause-de-deces-des-femmes-agees-entre-16-et-44-ans/
les derniers chiffres de l’Office national de la famille et de la population (ONFP) indiquent que la violence conjugale demeure la première cause d’agressions physiques et de décès des femmes âgées entre 16 et 44 ans.
Bon.
Notons, pour compléter ce que tu dis que les femmes meurent moins d'un accident de voiture que les hommes.
En revanche j'ai ces statistiques de l'OMS : http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2013/violence_against_women_20130620/fr/
On peut en tirer plusieurs chose mais notamment que la violence à l'encontre des femmes est systémique. Quand on voit les taux de prévalence de la violence conjugale et/ou sexuelle (quelle que soit la région du monde d'ailleurs), ça fait froid dans le dos.
Je cite :
Pour les données combinées sur la violence du partenaire intime, la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire et ces deux phénomènes conjugués, les taux de prévalence chez les femmes de 15 ans et plus sont les suivants
Afrique – 45.6%
Amérique – 36.1%
Asie du Sud-Est – 40.2%
Europe – 27.2%
Méditerranée orientale – 36.4% (aucune donnée n’était disponible dans cette région pour la violence sexuelle exercée par d'autres que le partenaire)
Pacifique occidental – 27.9%
Pays à revenu élevé – 32.7%
On notera le 32,7% des pays à revenu élevé.
Ensuite les femmes sont plus faibles physiquement.
Je ne sais pas ce que ça veut dire. Et tu poses comme un donné que les femmes sont plus faibles physiquement, mais cette faiblesse est aussi entretenue et provoquée par une organisation sociale : les jeunes femmes dans nos contrées font moins de sport par exemple. Quand on regarde par exemple le développement du squelette, il est assez intéressant de voir comment des systèmes de genre agissent sur les os des femmes : elles sont moins nourries que les garçons surtout en cas de stress nutritif, elles font moins de sport et moins de sport en extérieur (importance pou la fixation de la vitamine D mais aussi pour la calcification), elles consomment moins de calcium (même quand elles allaitent, ce qui fait autant de moins pour le capital osseux)... etc. Et cela sur toute une vie. Mais d'une manière générale les corps des hommes et des femmes ne subissent pas les mêmes contraintes, ce qui peut expliquer (au moins en partie) les différences et le fait que "les femmes soient plus faibles". De ce fait, je ne crois pas que dire qu'elles sont plus faibles soit une explication. En fait je dirais même que c'est le contraire : la faiblesse est elle-même relative à une organisation sociale. Par exemple les garçons juifs orthodoxes de l'étude et de l'observance ont des squelettes extrêmement fragiles.
En somme la faiblesse n'explique pas la moindre résistance aux rapports de force, comme si les rapports de force préexistaient ; au contraire, les rapports de force provoquent (disons, au moins en partie, on va pas se fâcher) cette faiblesse. Physique ou mentale, d'ailleurs. Par exemple, pour moi Bertrand Cantat n'est pas un type qui s'est "pas contrôlé". Je suis certain que face à un mec de 2m20 ou son tableau de maître à 7 millions d'euros il se serait tout à fait contrôlé. C'est parce qu'il se sent le droit de se déchaîner et de péter la gueule de sa femme qu'il fait ça.
A mon avis "la soif de domination" est une manière commode de ne pas s'interroger sur le fait que ces dominations ne s'exercent pas n'importe comment et sur n'importe qui, qu'elles ont des manifestations historiques et situées spatialement, socialement, géographiquement ; c'est-à-dire que les désirs, même violents ou "naturels" (quoi que ça veuille dire) sont en réalité comptables d'une explication socio-historique.
Et la solution est pour moi de travailler sur des comportements individuels. Pas d'offrir aux femmes la possibilité d'équilibrer le score des maltraitances.
Oui, ça évite de s'interroger sur les structures qui produisent ces comportements. Mais pour ta deuxième phrase : passer de 120 morts par an à 25, ce serait pas mal, non ?
