Han tu arrives à boire du Martini. Tu as de la chance. J'ai horreur de ça, et j'ai toujours eu envie de me la peter à la James Bond (Vodka martini, remué non secoué si je ne m'abuse). Heureusement je déteste l'anis, ça m'évite d'avoir l'air trop beauf.
Cela dit je comprend un peu. Perso j'adore les cocktails à base de jus de fruits, même pas forcement alcoolisé (même si un Punch ou une sangria maison c'est bon). Je me retrouve souvent à prendre ça quand les potes descendent un demi de bière degueu à la pression, et parfois je suis moqué (et je m'en fout). Je me rappelle une fois ou j'avais carrement pris un Pago à l'abricot, ce qu'il fallait pas faire

(mais il faisait chaud et c'est trop bon merde). Même ma nana trouve bizzare quand je prend un cocktail sans alcool quand elle commande une pinte en bord de plage.
Et me rappelle de l'anniversaire d'un pote ou j'avais bricolé une Sangria Blanche qui était une tuerie (globalement c'était du blanc liquoreux, des pèches de vigne, du melon, des raisins Italia, des abricots et 10 cm de glaçons). Les filles avaient adoré, mais la plupart des mecs à part moi étaient à la bière tiède et au whisky (par 40° à l'ombre et pas d'ombres) et etaient dubitatifs devant ma recette. Perso j'ai du mal à croire que ca soit vraiment représentatifs des gouts réels des gens, et je pense qu'il y avait un effet de pression sociale qui poussait les mecs à preferer une bière tiède à une boisson fruitée rafraichissante et legerement alcoolisée (et ptetre que ca concerne aussi quelques nanas qui auraient preferé une roteuse tiède). Ou alors c'est que les gouts culinaires sont bien plus genrés que je pensais.
Bref, j'interviens pour dire que j'ai bien aimé le podcast posté par Zhatan (je crois) l'autre jour.
Perso les exemples qui me choquent se multiplient, même si c'est pas forcement grand chose à chaque fois. Le coup de l'obscolescence programmée des bas/collants est porc. Ma copine qui me raconte qu'on la prend pour la secretaire de ses collègues masculins ça me fait soupirer.
Le pire c'est la publicité. Pour le coup j'en ait loupé 10-15 ans (la période 2003-2017 en gros), j'ai un regard sur certaines choses que je n'avais pas quand j'étais ado (puis la societé était différente
waaah l'excuse à deux balles).
Bref, je trouve que beaucoup de publicités sont ultra genrées, et vraiment ça me dérange. En fait je compte plus les trucs qui me gonflent, ca va des yaourts "pour qu'une femme puisse apprecier sa pause de 5 minutes dans la journée" aux messages subliminaux sur ce que devraient etre les relations de couples. Je pourrais gueuler des heures sur les pubs féminines (je trouve absolument fou la place que peut prendre l'hygiène intime fémine dans un creneau publicitaire de grande ecoute, c'est au moins 5-6 pubs), mais celles pour mecs sont pas mieux. Si la femme parfaite des publicités est douce, maternelle, super ménagère, cuisine bien, a des mensurations cools, est super fraiche même quand agée et fait manifestement partie de la classe moyenne-sup, le mec des publicités est un genre de super-héros qui s'implique aussi la dedans (parce qu'on est en 2018 et que c'est cool m'voyez) tout en restant un oui-neur qui pète la classe avec son deo 72h , sa chemise ouverte et son SUV qu'il kiffe conduire dans les hautes plaines pendant que la route se déforme comme dans Inception.
Bref, pour faire évoluer la féminité et le respect à l'égalité du 21eme siècle, faut effectivement beaucoup travailler sur la masculinité aussi.
J'avais bcp aimé un passage dans le podcast. Parlant d'un "malaise" ressenti par beaucoup d'hommes, comme une culpabilité partagée envers certains comportements. Et une perte de repère dans les processus de seduction (tout en rappelant que la séduction a toujours été une chose compliquée dans l'histoire humaine).
J'ai pas mal ressenti ça perso, cette envie de plaire aux femmes sans savoir comment m'y prendre. De nature plutôt sympa et vraiment pas dominatrice et parfois destabilisé par des "je veux un homme un vrai" (
"j'en suis un", retorquais-je farouchement,
"tient, regarde ma bite"). J'ai été blessé par des réactions désapropriées à ma faiblesse, tout en entendant des femmes se plaindre d'hommes insensibles. Bref.
Force m'est de reconnaitre que bien que j'ai de très bonnes amies féminines et que je sois très en phase avec ma nana, je suis toujours incapable de trouver une cohérence aux actes/paroles de pas mal de femmes que j'ai pu fréquenter dans ma vie. Et que le plus grand signe de mon gain de maturité amoureuse, j'ai quand j'ai appris à faire du "houla, pfiou, non non ça sera sans moi, next !" plutôt que de chercher à comprendre (sans même parler de m'adapter) devant des comportements ou des attentes incohérentes. J'ai beaucoup moins ce soucis avec les hommes, dont je comprendrais intuitivement plus facilement les pensées et réactions (sans les cautionner forcement).
Bref, tout ça pour dire en me prenant pour exemple que certains hommes galèrent à comprendre les femmes, et que l'inverse est certainement vrai. Et que déja, faudrait ptetre arreter de balancer des messages contradictoires de partout (l'homme fort mais sensible, dispo mais qui bosse, fort mais tendre etc. Ou la femme forte mais douce, independante mais maternelle, féminine mais pas superficielle, sensuelle mais pas vulgaire qui a les dents blanches et aucun poil même si on nous repète que l'épilation est pas bonne pour la santé, et elle reste canon malgré ses fuites urinaires, ses ballonnements et ses règles abondantes).
Y'a bien d'autres médias en cause. Mais en ce moment, la publicité TV, je la trouve incroyablement sexiste. Dans les deux sens (pas juste mysogyne).
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.