Le flux universel
– Non.
La réponse du Rikudō Sennin sonna le glas d'une terrible réalité pour les quatre nouveaux arrivants. Après avoir parcouru aux côtés Hamura l'astronomique distance les séparant de l'entrée du Chemin du Serpent, ils avaient ensuite dû traverser un million de kilomètres jusqu'à atteindre la planète de Kaiō, dans l'espoir d'enfin retrouver l'aïeul des Shinobi.
– Non ? répéta Ignir, visiblement déçu.
L'immense dragon abaissa sombrement ses ailes dont l'envergure devait bien égaler le diamètre de la planète de l'hôte des lieux.
– Je ne peux répondre favorablement à votre demande, poursuivit Hagoromo d'une voix sombre, sous le regard attentif de Kaiō.
– Mais... balbutia Hashirama. Toutes ces âmes de Konoha...
Soudain, le Shodaime Hokage se précipita vers le vieux sage et s'agenouilla devant lui. Tobirama serra ses poings contre ses bras qu'il croisait face à cette attitude qu'il considérait totalement indigne d'un chef.
Quant à l'hôte des lieux, il manqua une exclamation de surprise. La gravité sur sa planète était considérée comme élevée ; elle l'était en tout cas nettement plus que ce qu'on pouvait trouver sur les mondes d'origine du quatuor.
Pourtant, ils avaient tous débarqué sans même relever ce point, comme si cela ne les préoccupait pas outre mesure. Seul le dragon semblait légèrement importuné par ce détail, mais une créature de sa masse normalement constituée se serait retrouvée plaquée au sol dès le premier pas...
– Je comprends votre peine, reprit alors le sage d'une voix douce à l'adresse d'Hashirama. – Mais nous ne pouvons pas interférer librement avec le monde des vi...
– Ça suffit, intervint alors le Nidaime Hokage dont le regard perçant s'endurcit. On n'est pas là pour discuter. Ce type...
Libérant son puissant Chakra Senju menaçant, il fixa d'un air dur le visage impassible du vieux sage. L'atmosphère venait de brutalement s'alourdir, ce qui n'échappa pas aux sens du singe et du criquet autour d'eux qui détalaient pour se cacher derrière la maison de leur maître.
– ... a détruit Konoha !
Cette scène de tension extrême poussa Kaiō à sortir un mouchoir qu'il leva à hauteur de son visage afin d'en éponger son front lisse.
– Tobirama, gronda son frère, relâchant à son tour un Chakra dense.
Ce fut alors comme si la planète entière de Kaiō se mettait à trembler. Et tandis que les regards des deux hommes se défiaient, une série de fissures se libéraient à même le sol, l'une d'elle ayant par ailleurs la fâcheuse idée de rejoindre précisément la localisation de la demeure du propriétaire des lieux.
– M-Ma... Ma maison !? s'exclama soudain le pauvre dieu, visiblement désespéré.
Ignir observait sans un mot l'échange muet de pression que s'opposaient les deux frères. Voir de simples bipèdes démontrer une telle puissance lui donnait l'impression de retrouver son plus vieil ennemi, ce qui renforçait le sentiment extrême de malaise qui l'habitait.
– Calme-toi, ordonna alors Hashirama, brisant ce silence oppressant.
Une goutte de sueur perla la tempe de son jeune frère qui finit par se relâcher. Et la tension retomba aussi rapidement qu'elle s'était imposée.
– Pfff... souffla Tobirama. Tu n'étais pas obligé de faire une telle démonstration de Chakra, mon frère.
Sa réplique fut suivie d'un profond silence observateur. Puis Hashirama éclata d'un rire gêné.
– Oh pardon ! s'excusa-t-il auprès de Kaiō sous le regard consterné de son cadet.
Et alors qu'il semblait que le calme était enfin revenu, et tandis qu'Ignir s'autorisait enfin un soupire de soulagement, celle qui jusqu'alors s'était montrée la plus discrète s'avança jusqu'à se placer juste en face du Rikudō Sennin.
Cela n'inquiéta guère le dragon. Mito Uzumaki était, à sa connaissance, la plus discrète et la plus sage du trio de Konoha.
Alors pourquoi même le grand Hashirama s'était-il soudain recroquevillé de terreur ?
– Pouvons-nous reprendre où nous en étions ? demanda-t-elle d'une voix calme, un sourire inondant son visage dont les yeux clos laissaient transparaître une douceur indescriptible.
Hagoromo acquiesça, ignorant la réaction paniquée d'Hashirama et le pas de recul de Tobirama.
– Bien, réagit-elle aimablement.
Elle prit une inspiration. Et ce fut soudain comme si l'Enfer se déchaînait aux portes du Paradis.
– Je vous la fais courte, murmura-t-elle d'une voix anormalement calme.
Elle prit une brève inspiration.
– Tandis que vous sirotiez tranquillement un thé, le paradis s'est transformé en orgie géante de Konoha-nins, avant de migrer en mêlée générale des Cinq Grandes Nations Shinobi.
Ni son ton, ni son visage n'avaient trahi la moindre agressivité dans son ton, à tel point qu'Ignir dû bien se répéter ses paroles pour en comprendre la terrible violence sous-jacente.
– Ainsi, reprit-elle, un certain individu est en train d'anéantir tout ce pour quoi nous et nos ancêtres nous sommes battus...
Kaiō observait avec étonnement cette femme s'exprimer d'une politesse assassine qui faisait passer les démonstrations de Chakra de ses deux camarades pour d'inoffensives démonstrations de mâles en rut.
– Ne pensez-vous pas que cela justifie d'occire ce goujat à coups de combos Uzumaki-Senju dans la frimousse ? reprit-elle tandis que son visage se dessinait en un sourire dont l'intensité devait plus ou moins égaler celle d'un Hakaishin affamé.
Le froid qui se dégageait d'elle semblait sur le point de congeler sur place l'initiateur du Ninshū duquel elle approcha lentement, dangereusement, ses lèvres de l'oreille gauche.
– Vous n'aimeriez pas me contrarier... chuchota-t-elle dans un murmure glacial qui résonna furieusement dans l'atmosphère.
Fort heureusement, personne n'avait croisé le regard enflammé de l'Uzumaki à la quiétude déchaînée. Car l'éclat meurtrier qui venait de traverser son doux regard aurait pétrifié d'effroi une armée insensible.
Sans même s'en rendre compte, le vieux Kaiō avait depuis longtemps rejoint ses deux compères, dissimulés derrière la maison fissurée.
Quant à Ignir, il était totalement sous le choc, sa bave coulant bêtement de sa gueule grande ouverte jusqu'à créer une marre aux côtés d'Hashirama. Mais ce dernier ne s'en souciait guère, sa tête étant recouverte par ses mains dans une posture défensive de protection auditive.
– Ça... Ça y est... murmura-t-il d'une voix tremblante. On est morts...
– Nous sommes déjà morts, mon frère, fit alors sagement remarquer Tobirama.
Mais son expression était tout autant choquée que celles des autres et il semblait peiner à dissimuler la grimace d'effroi qui déformait malgré lui son visage habituellement inexpressif.
– Rares sont ceux qui connaissaient son caractère lunatique et paradoxal, chuchota Hashirama à Tobirama. Je soupçonne Madara d'avoir quitté Konoha après l'avoir découvert...
– Le clan d'Uzushio est presque aussi dangereux que les Uchiha, concéda sombrement le Nidaime Hokage, ce qui, venant de lui, en disait particulièrement long.
Ignir ponctua cet échange de messe-basse par un nouveau soupire.
Puis, tous se souvenant de la scène dans laquelle ils se trouvaient, les regards se posèrent subitement sur le Rikudō Sennin.
Celui-ci avait étonnamment conservé son calme total. Tenant en main le mouchoir qu'avait auparavant tenu en main Kaiō – le mystère de sa possession restera entier jusqu'à la fin du récit – Hagoromo Ōtsutsuki s'épongea délicatement le visage de la succession d'agressions de postillons qui faisaient clairement pâlir le maître incontesté du Suiton se tenant en retrait aux côtés du Dieu des Shinobi terrorisé.
Le regard d'Hagoromo se plongea alors dans le sourire redevenu dangereusement aimable de l'Uzumaki lunatique. Face à cette scène insurmontable, Ignir intervint vaillamment.
– Des éléments de plus en plus troublants perturbent l'Univers... murmura-t-il mystérieusement.
– Le reptile a sans doute raison, fit Tobirama, s'attirant un regard incandescent du Dragon de Feu. Et nous savons qu'il est possible d'accéder au monde des vivants...
Il marqua une pause.
– Nous savons mieux que quiconque trouver des informations. Nous sommes des ninjas, après tout.
Son regard se planta directement dans les yeux du vieil ermite.
– Dîtes-nous où se trouve celle qui donne des passes pour le monde des vivants.
Le Rikudō Sennin resta un moment silencieux, observant chacun leur tour ses quatre interlocuteurs.
– Je comprends, exprima alors Hagoromo d'un ton empathique. Je pense que je vous dois quelques explications...
L'esquisse d'un sourire se dessina alors sur ses lèvres.
– Si toutefois vous pouviez ne pas m'interrompre, je vous en serai reconnaissant.
L'aimable visage de Mito resta immobile, ce qui passa pour un acquiescement.
– Je vous en remercie, reprit le Rikudō Sennin. Le fait est que la scission entre l'au-delà et le monde des vivants est liée à une fonction ancestrale d'équilibre qu'il serait absurde de vouloir briser...
– Pourquoi ? intervint Tobirama, devançant Hashirama et Ignir qui s'apprêtaient à s'exprimer.
– L'explication de ces raisons générerait inutilement le trouble dans vos esprits car il s'agit de choses qui vous dépassent, répondit simplement Hagoromo.Par ailleurs, je souhaiterais que l'absence d'interruption ne concerne pas que votre aimable belle-sœur, si cela ne vous ennuie pas.
Son regard balaya l'assemblée, à commencer par Ignir qui grimaça à la vue de ces yeux si pénétrants, puis Hashirama, lequel acquiesça d'un signe de tête étrangement sérieux.
Tobirama se renfrogna de malaise et se tut.
– Je vous remercie, répéta sincèrement le Rikudō Sennin. Comme je vous le signifiais tantôt, vouloir briser le sceau séparant les plans d'existence met en jeu l'équilibre de l'Univers tel qu'il fut façonné depuis la naissance de ses premières mélodies. Cet équilibre, complexe, repose sur un nombre important de facteurs que la conscience humaine ne saurait concevoir, car il met en jeu plusieurs dimensions de dualités. C'est également la raison de la passivité apparente des dieux qui, plus ou moins malgré eux, entrent dans la danse de l'existence.
Les paroles du Rikudō Sennin, mêlant des concepts divins à des analogies plus concrètes, avaient totalement captivées son auditoire. Même Kaiō se surpris à s'asseoir en tailleur et écouter les sages paroles de l'aïeul des Shinobi.
– Chaque élément de l'Univers est soumis à ces règles et rares sont ceux qui disposent de l'acuité suffisante pour les percevoir, même parmi les dieux.
Il marqua une pause.
– Je les perçois, ajouta-t-il alors simplement.
Il marqua une deuxième pause.
– Cette chère Baba que vous citiez est soumise aux mêmes problématiques que la majorité des êtres : sa vision n'englobe pas l'intégralité du ballet cosmique. Mais, par sa collaboration avec le Roi Enma, elle est en capacité d'appréhender localement ses fonctions qui suivent une cohérence bien plus vaste. Ainsi, en assurant son rôle, elle permet d'ajuster les rouages d'un équilibre auquel elle appartient malgré elle.
D'un bref mouvement sec de son bâton sur le sol, le Rikudō Sennin répara la planète et la maison du propriétaire des lieux.
Hashirama fronça les sourcils mais n'osa pas interrompre le vieil homme.
– Vous pourriez effectivement profiter de ses capacités afin de retrouver le plan d'existence de vos descendants l'espace de 24 heures.
– Si je puis me permettre, intervint Kaiō qui se plaça sobrement aux côtés d'Hagoromo, face à vous, peut-être que même le Saiya...
Ses mots le perdirent au moment où son regard croisait les yeux si profonds du Rikudō Sennin.
– Cependant, reprit Hagoromo, imperturbable, par ma clairvoyance, je puis vous assurer que vos talents respectifs pourraient être utilisés de façon bien plus efficiente.
Après un silencieux échange de regards concernés, le Rikudō Sennin reprit son bâton qu'il sembla utiliser à la manière d'une canne et marcha jusqu'à son transat, dans lequel il s'installa confortablement.
– Il n'est pas sage d'aller à contre-courant de l'Univers, murmura-t-il en s'allongeant confortablement. D'ailleurs, l'un de vous maîtrise-t-il le Suiton ?
Surpris, Tobirama acquiesça d'un signe de tête.
– Bien, reprit Hagoromo, esquissant un sourire qui lui donna une étonnante apparence atemporelle. Pourriez-vous donc avoir l'amabilité de nous concocter un océan ? J'ai toujours dit à notre cher hôte que cela manquait cruellement sur cette planète...
Sa réplique laissa complètement bouche-bée l'ensemble de son auditoire.
Puis Hashirama éclata de rire.
– Je vous aime bien, finalement !
– Finalement ? répéta le vieil homme. Dois-je en déduire que ma première impression ne vous a pas convaincu ?
Y percevant la gaffe, Hashirama tenta de se rattraper sous le regard désabusé de son frère cadet.
– Je vous taquine, avoua alors le vieil homme d'un ton enjoué.
Une goutte de sueur perla le front d'Ignir. Il en avait suffisamment appris sur Hashirama pour savoir qu'il était considéré comme le Dieu des Shinobi sur son monde. Sa légende s'était même clairement établie au Paradis, où il avait bâti un village aux côtés de son frère et de son épouse qui avait bien vite rassemblé bon nombre de peuples de l'Univers que rien d'autre n'aurait su rapprocher.
C'était également un homme d'une puissance incroyable, un fait que même le dragon rouge qui dominait son monde d'antan peinait à réaliser.
Ce Shodaime Hokage dégageait une aura particulière. Pourtant, son échange avec le Rikudō Sennin le plaçait au stade de petit garçon.
– Et puis, reprit alors le Rikudō Sennin en faisant apparaître un étrange écran entre ses paumes, cela tombe bien que nous nous entendions bien.
– Que voulez-vous dire ? interrogea Mito de sa voix calme que la majorité des gens lui connaissaient.
– Il se dit dans tout l'au-delà que notre cher Kaiō, ci-présent, est un excellent professeur...
– Ah ? s'étonnèrent Hashirama et Kaiō.
– Dans une autre réalité, je suis persuadé qu'il aurait accueilli Son Gokū à bras ouvert. Cependant, étant donné que je l'ai envoyé rejoindre un vieil ami...
– Son Gokū ? répéta le Shodaime.
– Oh, il s'agit d'un individu très prometteur. Il vous ressemble...
– C'est donc forcément quelqu'un de bien ! s’enorgueillit Hashirama.
– Peut-être le destin vous fera-t-il échanger, lâcha Hagoromo en lui glissant un discret clin d’œil.
– J'aimerais bien !
– Pas moi... grommela Tobirama, peinant à imaginer rencontrer un autre individu comme son frère.
Hagoromo sentit alors un doigt lui tapoter l'épaule. C'était Kaiō.
– J'ai une étrange impression... bougonna-t-il.
– Confiez-vous donc, l'invita l'Ōtsutsuki.
– J'ai l'impression... que vous êtes sur le point de leur proposer de rester ici...
Les sourcils du Rikudō Sennin se froncèrent, comme s'il se plongeait dans une intense réflexion. Et soudain, ses yeux s'agrandirent.
– Par les chimères du Ninshū, que voilà une pétillante idée !
– Bah tiens... grommela Kaiō, le visage renfrogné.
Il plaqua ses mains contre ses hanches et sembla reprendre contenance, son regard se faisant soudain plus autoritaire.
– Et je refuse ! s'énerva le propriétaire des lieux. Vous connaissez mes règles ! À moins d'arriver à me faire rire, c'est hors de question.
Sans même réfléchir, Hashirama se mit soudain à effectuer une série de grimaces ridicules, ce qui lui valut un coup de coude de son frère, un écrasement de pied de son épouse et un violent coup de museau du dragon. Face à cette scène surréaliste, Kaiō gonfla les joues et plaça sa main devant sa bouche, puis retrouva son calme.
– C'est inutile ! s'exclama-t-il vivement en leur tournant ostensiblement le dos.
Alors, une nouvelle voix s'imposa, attirant l'attention de ses oreilles affûtées. Trop curieux, l'hôte des lieux se retourna pour voir que cela venait de l'écran que tenait en mains le Rikudō Sennin.
Ce dernier regardait une vidéo sur laquelle on pouvait distinguer la silhouette d'un individu qui s'exprimait.
– Ne me dîtes pas que c'est... murmura Kaiō. Nihs le GodTubeur ?!
– Nihs le GodTubeur ? répéta le Shodaime d'un air interdit, regardant ses camarades qui semblaient tout aussi perplexes.
– Je ne sais pas qui c'est... avoua l'illustre propriétaire de la planète en balayant maladroitement ses antennes. C'est sûrement un petit dieu qui veut se faire un nom... Mais... Chaque fois qu'il publie... C'est...
Sa respiration s'accéléra, signe qu'il se retenait de rire.
– Il balance des théories fumeuses sur l'Univers... Et...
– Je suis abonné[/i], confia Hagoromo.
– Non... ! murmura son interlocuteur en plaçant ses mains devant sa bouche. Non... Vous... n'avez pas le droit... C'est... de la... triche... !
– N'êtes-vous pas intéressé par connaître le thème de sa dernière vidéo ?
– NON ! NON ! C'est ridicule... Je... Arf... Bon sang, si !
Incapable de se refréner, ses antennes et ses yeux se tournèrent d'un même mouvement droit vers l'écran.
– Une trentaine... lut-il dans la description. Une trentaine... de planètes habitées... dans tout l'Univers... ?!
Et soudain, il craqua. Et il éclata de rire, sous le regard désabusé de Tobirama qui jugea bon de ne pas exprimer le fond de sa pensée.
* C'est complètement absurde... *
Voyant le Rikudō Sennin rédiger un commentaire, l'Hokage s'autorisa toutefois un bref coup d’œil d'intérêt. Quelle ne fut pas sa stupeur de découvrir la réponse du plus vénérable aïeul des Shinobi : « lol ».
– Je me lasse, Uchiha Sasuke.
Les deux jeunes membres de l'Akatsuki se tenaient sur une butée en bordure de forêt qui assurait une vision panoramique sur des centaines de milliers d'hectares de forêts, de plaines et de zones escarpées qui s'étendaient jusqu'à l'horizon.
Gaara était étendu contre un arbre, ses yeux froids fixant droit devant lui les oiseaux qui volaient dans la forêt, non conscients du danger potentiel qui les guettait.
Cela faisait bien une heure que Sasuke restait immobile, à analyser au loin chaque parcelle de terrain qui s'offrait sous ses yeux.
L'Uchiha avait insisté pour se tenir sur ce poste privilégié d'observation. Il n'avait pourtant eu ni sensation, ni intuition, mais l'étonnante certitude qu'il apprivoisait depuis bien longtemps.
Leur cible se trouvait à proximité... Il en était persuadé.
Quelque part, non loin, se trouvait le Jinchūriki de Kyūbi.
* Naruto... *