Spoiler
Mon hypothèse : les saïyens étaient un peuple violent, mais pas une armée de psychopathes comme on les dépeint habituellement. Baddack était un peu plus gentil que les autres, mais il n'avait rien d'un héros. En particulier, l'amour et la famille comptaient aussi pour ses congénères.
Je m'explique. Dans le manga original, les saïyens sont présentés comme un peuple de malades sanguinaires qui massacrent et détruisent pour un oui pour un non. Cette idée a été ensuite exacerbée par l'anime et les produits dérivés, en particulier le spécial de Bardock et le film Tullece. Personnellement ça m'a toujours posé problème. Une population, même de quelques milliers d'individus, dont les plus faibles peuvent raser une ville en claquant des doigts et les élites peuvent vitrifier une planète sur un coup de tête, si chacun est prêt à tuer et détruire à loisir, je ne vois pas comment ça peut survivre et développer une culture. Donc ça fait assez longtemps que j'ai en tête que le descriptif-type est probablement très éxagéré.
Les principaux témoins qu'on en a sont Vegeta, Nappa et Raditz, qui non seulement collent tous exactement à l'image de massacreur narcissique, mais en plus semblent en faire la définition de leur fierté de saïyens. Seulement voilà : ce sont des déracinés. Vegeta et Raditz étaient très jeunes quand leur civilisation a disparu. Le manga ne dit rien de l'âge de Nappa, mais même s'il était plus âgé, il s'est tout de même retrouvé, du jour au lendemain, sans peuple, sans planète d'origine et sans descendance possible. Tous les trois avaient déjà probablement un tempérament violent, ne serait-ce que par héritage. Mais la fierté saïyenne, en particulier celle de Vegeta et le fait que tous les trois l'associent au goût du sang et à leur masculinité toxique, peut très bien être une extrapolation. Ils sont trois, avec pour seul moyen de subsistance une organisation criminelle paramilitaire qui les méprise ou les hait et au sein de laquelle il faut tuer ou être tué en permanence. A défaut de cellule familiale, ils ont pu se solidariser par et autour de cette violence et de ce qu'il leur reste d'identité commune. Bref, leur attachement à la violence, c'est un peu d'héritage, mais aussi beaucoup de mythe, de justification a posteriori, de traumatisme, de réflexe de survie, et probablement aussi, au moins au début, de solidarité. Autrement dit : ils se sont radicalisés. La fierté et la violence saïyenne ont bien sûr existé, mais elles n'avaient rien à voir en termes d'ampleur avec la façon dont elles sont présentées par Vegeta et ses comparses. Ils les ont mythifiées, au point de finir par y croire vraiment.
Au contraire, les "vrais" saïyens étaient violents, certes, mais avaient aussi des cercles familiaux (voire sociaux). Le Baddack de Minus en est un exemple. Paragus version Super aussi, de ce qu'on en sait, puisqu'au lieu de rester conseiller royal, il abandonne sa planète et sa vie d'avant pour suivre son fils en exil. Vegeta père ne fait pas assassiner des bébés, même s'il les bannit quand même sur une planète lointaine. Gokû est peut-être tombé sur la tête, mais il a surtout été élevé par un vieux monsieur bienveillant et suffisamment fort pour le canaliser (ce que je trouve d'ailleurs être une explication suffisante et bien plus convaincante que "bébé méchant, bébé tombé tête, bébé gentil"). Et Vegeta se dé-radicalise carrément lorsqu'il est exposé suffisamment longtemps à un milieu social dans lequel il peut tomber l'armure.
La meilleure preuve, pour moi, c'est que Raditz et Vegeta ne cessent de répéter et ont l'air de croire sincèrement qu'ils sont les plus forts de l'univers et qu'ils ne peuvent jamais échouer. Alors qu'ils connaissent Freezer et toute sa force d'élite et que le même Vegeta se fait dessus à la simple mention du commando Ginue. Ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est de l'auto-persuasion. La violence et le mythe de la toute-puissance sont liées par l'orgueil et l'attachement à la "nature des saïyens". Toute la série nous montre à quel point ces convictions sont erronées, même si elles proviennent d'exagérations fondées sur des bribes de vérité.
Je m'explique. Dans le manga original, les saïyens sont présentés comme un peuple de malades sanguinaires qui massacrent et détruisent pour un oui pour un non. Cette idée a été ensuite exacerbée par l'anime et les produits dérivés, en particulier le spécial de Bardock et le film Tullece. Personnellement ça m'a toujours posé problème. Une population, même de quelques milliers d'individus, dont les plus faibles peuvent raser une ville en claquant des doigts et les élites peuvent vitrifier une planète sur un coup de tête, si chacun est prêt à tuer et détruire à loisir, je ne vois pas comment ça peut survivre et développer une culture. Donc ça fait assez longtemps que j'ai en tête que le descriptif-type est probablement très éxagéré.
Les principaux témoins qu'on en a sont Vegeta, Nappa et Raditz, qui non seulement collent tous exactement à l'image de massacreur narcissique, mais en plus semblent en faire la définition de leur fierté de saïyens. Seulement voilà : ce sont des déracinés. Vegeta et Raditz étaient très jeunes quand leur civilisation a disparu. Le manga ne dit rien de l'âge de Nappa, mais même s'il était plus âgé, il s'est tout de même retrouvé, du jour au lendemain, sans peuple, sans planète d'origine et sans descendance possible. Tous les trois avaient déjà probablement un tempérament violent, ne serait-ce que par héritage. Mais la fierté saïyenne, en particulier celle de Vegeta et le fait que tous les trois l'associent au goût du sang et à leur masculinité toxique, peut très bien être une extrapolation. Ils sont trois, avec pour seul moyen de subsistance une organisation criminelle paramilitaire qui les méprise ou les hait et au sein de laquelle il faut tuer ou être tué en permanence. A défaut de cellule familiale, ils ont pu se solidariser par et autour de cette violence et de ce qu'il leur reste d'identité commune. Bref, leur attachement à la violence, c'est un peu d'héritage, mais aussi beaucoup de mythe, de justification a posteriori, de traumatisme, de réflexe de survie, et probablement aussi, au moins au début, de solidarité. Autrement dit : ils se sont radicalisés. La fierté et la violence saïyenne ont bien sûr existé, mais elles n'avaient rien à voir en termes d'ampleur avec la façon dont elles sont présentées par Vegeta et ses comparses. Ils les ont mythifiées, au point de finir par y croire vraiment.
Au contraire, les "vrais" saïyens étaient violents, certes, mais avaient aussi des cercles familiaux (voire sociaux). Le Baddack de Minus en est un exemple. Paragus version Super aussi, de ce qu'on en sait, puisqu'au lieu de rester conseiller royal, il abandonne sa planète et sa vie d'avant pour suivre son fils en exil. Vegeta père ne fait pas assassiner des bébés, même s'il les bannit quand même sur une planète lointaine. Gokû est peut-être tombé sur la tête, mais il a surtout été élevé par un vieux monsieur bienveillant et suffisamment fort pour le canaliser (ce que je trouve d'ailleurs être une explication suffisante et bien plus convaincante que "bébé méchant, bébé tombé tête, bébé gentil"). Et Vegeta se dé-radicalise carrément lorsqu'il est exposé suffisamment longtemps à un milieu social dans lequel il peut tomber l'armure.
La meilleure preuve, pour moi, c'est que Raditz et Vegeta ne cessent de répéter et ont l'air de croire sincèrement qu'ils sont les plus forts de l'univers et qu'ils ne peuvent jamais échouer. Alors qu'ils connaissent Freezer et toute sa force d'élite et que le même Vegeta se fait dessus à la simple mention du commando Ginue. Ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est de l'auto-persuasion. La violence et le mythe de la toute-puissance sont liées par l'orgueil et l'attachement à la "nature des saïyens". Toute la série nous montre à quel point ces convictions sont erronées, même si elles proviennent d'exagérations fondées sur des bribes de vérité.