Goku36 a écrit:C'est vrai:Spirou,depuis que Rob-Vel est parti de la série,c'est devenu n'importe quoi.
(Ironie).
Spirou est, je pense, l'exception qui confirme la règle. Et encore : il appartenait à l'éditeur depuis le début, il me semble (ou l'éditeur l'a rapidement racheté à Rob-Vel ?) et n'est vraiment devenu populaire qu'avec Franquin, qui n'a fait qu'enrichir considérablement son univers et lui donner le rayonnement qu'on lui connaît. Si la série s'était éteinte avec Rob-Vel (ou avec Jijé), personne ici ne la connaîtrait, je suppose. En tout cas, Spirou est dès le départ un personnage de commande destiné à incarner un journal, et il semblait voué à changer de mains. Son cas est très différent de celui de Tintin.
Puisqu'on en parle, j'ai justement relu toute l'intégrale depuis Franquin et
Les maisons préfabriquées jusqu'à Nic et Cauvin + un recueil de Tome et Janry (celui avec
La frousse aux trousses,
La vallée des Bannis, et
Spirou à Moscou - que j'adore). C'est marrant de constater qu'il y a de très hauts et de très bas, dans cette série, et que les meilleurs histoires sont, d'après moi, celles où les auteurs se sont le plus approprié l'univers du groom pour en faire un truc à leur sauce personnelle : il y a beaucoup d'excellents Franquin bien sûr (et, je trouve, quelques rares pas terribles dont on évite de parler), Fournier ça varie mais
L'Ankou est un chef d'oeuvre (et Ito Kata est un personnage génial), Nic et Cauvain... heu, bon... Quant à Tome et Janry, certaines de leurs histoires classiques sont très bonnes (
Moscou, justement) mais celles où ils creusent le personnage de Fantasio (
Vito la déveine - Cortizone étant lui aussi excellent) sont mémorables, et surtout
Machine qui rêve, qui dynamite tout. Mon grand regret (outre la disparition inexpliquée du Marsupilami jusqu'au récent retcon), c'est que dès que les auteurs faisaient preuve de trop d'audace, la série leur était retirée :
La maison dans la mousse promettait d'être de très loin la meilleure histoire de Fournier, tout comme, peut-être, la suite à
Machine qui rêve qui devait réintroduire Zorglub - ce qui est ironique quand on voit la série de spin-off actuelle "Le Spirou de". En fait, Spirou et Fantasio est une série qui a fonctionné sur des contraintes : la contrainte de rester dans les clous, de sur-respecter un monde auquel il ne fallait surtout pas trop toucher.
Un peu comme la série Zelda entre
Majora's Mask et
Breath of the Wild...