À la surprise générale, dont la mienne, je vous offre un nouveau chapitre qui n'attendra pas la fin du mois ! On reprend donc au paradis car mêmes avec Janemba et Akuoni out, les combats ne sont pas terminés !
Bonne lecture à tous !
Chapitre 91 – Dernière partie (1/2)
Lehcsah se retrouvait dans une mêlée dont il ne pouvait plus sortir. Les quatre rejetons de Cell s’acharnaient sur lui, lui interdisant le moindre répit. Bien entendu, ils ne faisaient pas le poids. Mais leur géniteur s’amusait à tirer un rayon de temps à autre, juste de quoi perturber le saurien, l’obligeant à parer ou à esquiver. Le clouant sur place. Peu à peu, la pression devenait intenable et le guerrier perdait du terrain. Un moment de faiblesse apparente qu’il allait tourner à son avantage.
Le saurien se replia progressivement sur lui-même, encaissant les coups au lieu de les esquiver, pour le plus grand plaisir de ses adversaires qui piaillaient d’excitation. Seul Cell, le doigt tendu, était sceptique. Le saurien se recroquevilla davantage, accumulant de l’énergie. Puis il se redressa promptement et la foudre s’échappa de son corps.
Les éclairs percutèrent ses quatre adversaires. Les plus chanceux ne furent atteints que par une seule attaque. Les moins chanceux, par plusieurs. Dans la plupart des cas, ils furent expulsés au loin, ne laissant qu’une trace fumante sur leur passage.
Cell fit feu. Lehcsah disparut dans un éclat magenta. Le saurien saisit le bras de son adversaire dans un léger sourire. Sourire rendu. Lehcsha ne se dégonfla pas. Des filaments électriques s’échappèrent de ses doigts, s’enroulant autour du guerrier vert dans un crépitement d’étincelles. Le tout, sans effets.
-Je m’adapte rapidement, petit lézard. Ton électricité ne peut rien contre moi.
-J’ai cru comprendre… C’est pour cela que tu n’as même pas pris la peine de m’affronter directement ?
-Mes enfants ont besoin d’entraînement.
-En effet, comme leur père.
La frappe fulgurante de Cell en direction de l’abdomen fut stoppée in extremis par un avant-bras couvert d’écailles.
-Tu as de bons réflexes. J’ai hâte d’ajouter tes compétences à mon patrimoine génétique.
-Tu n’auras rien. Ni mon patrimoine ni mes pouvoirs. À la place, je te propose une bonne leçon.
-Oh ?
Le poing de la création de Gero fut repoussé par une impulsion mauve. Cell comprit que son ennemi avait absorbé la force de son coup et l’avait transformé en énergie. Une compétence défensive qui avait ouvert sa garde. Lehcsah ne se fit pas prier et infligea un puissant uppercut au guerrier.
-On ne sous-estime jamais un adversaire !
Pour toute réponse, le bras droit de Cell se mit à briller avec force. Anticipant une décharge de ki, Lehcsah verrouilla sa prise et dévia le membre. Cell lui adressa un nouveau sourire, à la différence qu’un mince filet de sang vert coulait depuis la commissure de ses lèvres. Puis, sans prévenir, il amputa son propre bras et recula d’un bond. Le tout, sous le regard consterné de Lehcsah.
-Tu as l’air de tenir à ce membre, je te le laisse !
Le bras gagna en luminosité, gonfla puis détonna. L’explosion enveloppa le nogard. Elle était d’un faible rayon, mais terriblement concentrée. Lehcash réapparut au bout de quelques secondes, le corps fumant, toujours dans la même position malgré les quelques égratignures qui avaient fait leur apparition.
-Laisse-moi deviner… Cette perte n’est pas un réel handicap, n’est-ce pas ?
-Pas vraiment.
Un nouveau bras fit son apparition. Cell l’exposa fièrement, jusqu’au moment où Lehcsah ne le charge. Le saurien parvenait à compenser son faible gabarit en se rapprochant au plus près de son ennemi à une vitesse déroutante. Mais Cell aussi était rapide. Malgré ce niveau comparable, le saurien arrivait à prendre l’ascendant. Ses frappes ne se contentaient pas de parer ou de frapper, elles faisaient les deux. Elles déviaient chaque attaque, et même les longues jambes de Cell ne lui donnaient pas l’opportunité de gagner un peu d’espace.
-Quel style de combat intéressant ! De quelle école vient-il ?
-…
-Pas très bavard ? Un rapport avec le fait que mes enfants sont en train de revenir ?
-Moins de discussions, plus de combat.
Lehcsah dévia une autre attaque, atteignant le torse de son ennemi pour lui couper le souffle. À sa grande surprise, son attaque n’eut pas l’effet escompté. Au contraire, il reçut un coup de tête en guise de réplique, son ennemi s’adaptait encore.
-Pourquoi pas ?
Cell tenta de faucher son ennemi d’un coup de pied. Lehcsah réceptionna l’attaque avec son poing gauche, glissa en dessous, plaça le membre sous son aisselle pour l’immobiliser et le briser. Du moins, il l’aurait fait si Cell ne l’avait pas anticipé et noyer son ennemi sous un déluge de kikohas, ignorant complètement les dégâts que subissait son propre membre dans la manœuvre.
Lehcsah s’extirpa des explosions d’un bond rapide, glissant sur le sol, jetant un regard courroucé à son ennemi.
-Voilà un regard que j’aime ! On va pouvoir passer aux choses sérieuses !, ajouta le guerrier en reconstituant son membre.
Derrière, les Cell jr se regroupaient, visiblement pressés de reprendre l’affrontement.
-Ou plutôt, nous allons passer aux choses sérieuses. Tu voulais tous nous affronter en même temps ? Soit, je suis généreux et je vais t’accorder cette faveur.
Un premier Cell jr s’élança… et fut intercepté tout aussi brutalement. Une lance venue du ciel l’avait empalé sur le sol à la surprise général. Son responsable apparut bien vite : un autre Cell junior bleu, qui prit immédiatement place entre Lehcsah et ses frères, dos à dos avec le saurien.
-Néol ? Je t’avais ordonné de rester auprès de Trebla.
-Navré Maître, mais Trebla nous a donné l’autorisation de vous rejoindre. Je suis venu vous prêter main forte.
-Et tes frères ?
-Ils sont partis aider d’autres guerriers.
-Je vois. Reste sur tes gardes.
-Oui maître !
-Maître ?
Cell s’avança tranquillement, pas à pas, l’air décontracté, mais gardant une distance suffisante pour empêcher son adversaire de le prendre de vitesse. Néol renforça ses appuis, se crispant légèrement alors que la lance projetée précédemment disparut du sol pour retourner dans sa main droite.
-Alors comme ça tu voles mes enfants, lézard ?
-Ils peuvent faire leurs propres choix.
-J’en doute.
-Nous ne t’appartenons pas !
La voix forte Néol arracha un rictus à Cell.
-Bien sûr que si. Vous êtes à moi, vous êtes ma possession. Je dispose de vous comme je l’entends.
Lehcsah sentit son élève bouillonner, la colère le gagnant peu à peu.
-Jamais !
-Ne t’inquiète pas, tes frères vont te rappeler à l’ordre. N’est-ce pas ?
Des ricanements fusèrent chez les concernés, excepté pour celui encore allongé au sol qui se relevait péniblement, jetant un regard noir au responsable de son état.
-Garde ton calme, il te provoque sciemment.
-Je sais. Le fait que cela marche m’énerve d’autant plus.
-Bien, assez discuté, finissons-en.
Sur ces mots, Lehcsah fondit sur Cell, le percutant de plein fouet pour l’emporter aussi loin que possible de Néol. Ce dernier faisait face à sa fratrie. Un grand bouclier rond apparu sur son bras gauche, il raffermit sa prise sur sa lance, paré au combat.
Son premier adversaire arriva bien vite, ayant trop soif de vengeance pour être prudent. Une frappe directe déviée. Un estoc de la lance saisit au vol. Un sourire narquois. Sourire effacé par un coup de bouclier en plein nez. Une lance dégagée pour effectuer une série de frappes éclairs. Une lance transformée en gantelet en plein enchaînement pour un dernier coup dévastateur. Le petit corps décrivit un arc de cercle sanguinolent dans les airs, terminant sa course un peu plus loin.
-Suivant.
Les autres rejetons de Cell échangèrent des regards. D’un accord commun, ils chargèrent ensemble. En conséquence, Néol transforma alors ses armes en deux épées courtes. Le combat s’engagea alors. Il ne pouvait pas tout parer, mais pour chaque frappe qu’il subissait, il répliquait par un revers tranchant, le tout grâce à une portée supérieure.
Il esquivait, contre-attaquait, esquivait de plus belle, saignant lentement ses cibles. Lassés de cet affrontement trop long, ses trois ennemis s’écartèrent soudainement pour mieux le bombarder de kikohas. Néol prit donc la voie des airs, jusqu’au moment où il fut figé en plein vol par une attaque psychique. Il trouva très vite le responsable et utilisa ses propres pouvoirs pour engager un bras fer avant que la situation ne s’aggrave.
-Kikoho !
Trop tard. L’un des Cell junior le surplombait désormais et venait de l’envoyer au sol grâce à la technique de Ten Shin Han. Néol s’écrasa lourdement et déjà un autre kikoho le bloqua sur place. Pas réellement puissant, mais suffisant pour l’immobiliser. Et pour cause, des deux côtés, les deux autres créatures bleues préparaient chacune un Makankosappo. Il était piégé. Les seconds passèrent, et avec elles, la mort s’approchait. Il opta donc pour une autre stratégie.
Au lieu de résister aux attaques, il se laissa emporter, permettant au sol d’être creusé et de former un gouffre dans lequel il disparut. Toujours, deux doigts sur le front, ses deux frères attendaient sa sortie alors que celui présent dans les airs se tenait prêt.
Comme la plupart des guerriers de leur niveau, les fils de Cell avaient l’habitude de repérer leurs adversaires par le ki, que ce soit eux ou leurs attaques. Néol le savait et en tira parti. Il chargea son ki en employant le shinen, dévoilant autant sa présence que ses intentions. Ses ennemis se tinrent parés à une sortie en trombe, si bien qu’ils manquèrent ironiquement de vigilance.
Quelque chose jaillit bel et bien du gouffre, mais ce n’était pas le petit guerrier ni un kikoha. Il s’agissait d’un javelot, projeté aussi fort que possible. Il passa entre les deux mains formant un triangle et se planta dans la tête de la créature. Les deux autres Cell Junior au sol réagirent avec effroi, laissant Néol sortir du gouffre à pleine vitesse pour rejoindre sa précédente cible, saisir le javelot à chaque extrémité afin de briser la nuque de sa cible d’une torsion brutale.
Comme attendu, les deux guerriers au sol firent feu, autant par réflexe que pour ne pas gâcher tout ce ki accumulé. Néol se servit du corps de son frère comme bouclier, mais surtout pour obstruer la vue de ses adversaires. Les deux Makankosappo traversèrent sans mal le bouclier improvisé et se perdirent à l’horizon. Le corps bleu chuta mollement en direction du sol alors que Néol régénérait ses blessures. Loin d'être indemne, mais loin d’être sévèrement blessé. Enfin, il prit la peine d’atterrir.
-Rendez-vous. On n’a pas besoin de s’entre-tuer parce que notre géniteur nous l’ordonne.
-Gi gi giiii…
-Arrêtez, je sais très bien que vous pouvez parler.
-On ne t’aime pas, t’es différent !
-Ouais ! Trop différent ! Trop bizarre !
-Je ne vous demande pas de m’aimer, mais de partir. Ne soyez pas idiots.
-Giiiii ! On va te tuer !
Néol souffla longuement. Le javelot disparut, remplacer par deux dagues entre ses mains.
-J’aurai essayé. Shinen !
Néol n’était pas beaucoup plus puissant que ses frères, mais il était plus expérimenté, plus entraîné, mieux équipé et plus mature. Surtout qu’il n’hésitait pas à porter un coup mortel à la première occasion, alors que ses frères faisaient durer le combat autant par plaisir que par sadisme. Il rejoignit donc sa nouvelle cible qui leva les bras en guise de garde. Il espérait sans doute bloquer la lame pour contre-attaquer par un coup de pied. Malheureusement pour lui, Néol était plus malin.
Au dernier instant, il transforma l’une des lames en masse et fracassa les membres de son adversaire, brisant sa garde. L’instant suivant, il plantait sa dague au sommet du crâne. La masse redevint une dague et vint traverser la tête de son ennemi par le bas en passant par la mâchoire. Engagé dans son attaque, Néol ne put empêcher son dernier adversaire de le faucher. Il roula sur le sol, pris dans une tempête de coups.
Un coup de pied bien placé lui coupa le souffle alors qu’une frappe en pleine tête le sonna. Matraqué de toute part un adversaire déchaîné, il perdait pied. Il se roula en boule, protégeant les partis les plus sensibles de son corps, juste le temps de se reprendre. Les frappes faiblissaient à peine, mais juste assez pour percevoir une ouverture. Il fit appel à tous ses pouvoirs psychiques pour paralyser son ennemi un bref instant. Cela fonctionna brièvement, mais un duel s’engagea alors. Qu’importe, ce n’était que pour gagner une petite seconde.
Bondissant de sa position, Néol frappa le visage de son dernier ennemi de sa paume.
-Kaïkosen.
Les filaments électriques paralysèrent la créature bleue. L’élève de Lehcsah fit apparaître une épée à deux mains et décapita son frère, et dernier adversaire. Le membre roula sur le sol. Le guerrier victorieux tendit un doigt en direction du crâne et tira un unique rayon mortel, transperçant le noyau.
Le petit guerrier se retourna, prêt à aider son maître. Il tomba nez à nez avec son géniteur.
-Pas mal du tout. Impitoyable. Et à regarder de plus près…
Cell plissa les yeux. Néol avait grandi, très légèrement, mais il le voyait. Il dépassait de deux centimètres, ou trois, le reste de sa fratrie. D’ailleurs, ils remarquaient que certaines tâches bleues prenaient une couleur à peine plus violacée. Un détail. Un infime détail pour n’importe quel œil nu. Mais Cell n’était pas n’importe qui, au même titre que sa progéniture. Son fils grandissait bel et bien.
-…
-Oui, tu as grandi. À peine, mais ça vient.
-…où est mon maître ?
Tout sourire, Cell indiqua une zone derrière lui à l’aide de son pouce. Lehcsah y était, allongé sur le dos, son armure fissurée, inerte.
-Il s’est bien défendu et m’a offert un combat intéressant, mais c’est tout.
-…
-Alors, concernant ta correction maintenant…
-Tss…, ne put s’empêcher de sourire Néol.
-Hmm ?
-Tu ne devrais pas sous-estimer mon maître.
Comme pour lui donner raison, un éclair violet s’écrasa, tout prêt de Cell. Puis un autre, et encore un. Des dizaines d’éclairs chutaient les uns après les autres, marquant le terrain d’une empreinte noircie. Cell se retourna. Lehcsah était bien debout. Son armure impeccable. De l’énergie débordait de son corps sous la forme d’éclairs violacés.
Une armure qui continua à se transformer. Les écailles se lissèrent, épousant la forme du saurien avant de se décoller légèrement, laissant échapper une aura turquoise. Une aura accompagné d’éclairs tremblants de la même couleur, à peine contenus, partie intégrante de cette nouvelle forme. Dans un coup de tonnerre, Lehcsah disparut.
-Recule Néol, je vais en terminer.
La voix, râpeuse, électrique, suffit à provoquer des picotements sur la peau du guerrier aux multiples auras. Mais, surtout, son adversaire avait trompé sa vigilance en un claquement de doigts, se déplaçant à une vitesse qui frisait la téléportation. Cell conservait un souvenir amer du dernier guerrier qui était parvenu à un tel exploit.
-Bien, maître.
Néol s’envolait déjà. Cell n’avait pas bougé, pas encore. Enfin, il s’autorisa à parler.
-Alors, comme ça, on passe aux choses sérieuses ?
Pour toutes réponses, un choc électrique envahit le corps du guerrier insectoïde. Un choc qui le fit trembler de toute part, lui interdisant jusqu’au simple fait de hurler de douleur. Lorsque le traitement prit fin, il recula de quelques pas, titubant péniblement. Mais il ne posa pas un genou à terre, son ego le lui interdisait.
-C’est… c’est un… bon… bon début…
-Il y a longtemps, lors de ma mort, je ne disposais pas d’une telle puissance. Pour être honnête, tu aurais pu me tuer avec un seul doigt.
-A-ah ?
Cell se força à répondre, refusant d’être réduit au silence. Pourtant, il en était proche. Le fait d’écouter Lehcsah était douloureux. Se tenir prêt de lui, une lutte constante pour tenir bon.
-Tu n’es pas si immunisé finalement. Il faut dire que l’aura seule est une bien piètre protection contre la foudre. Mais c’était bien tenté, je l’admets.
Cell grinça des dents. Son ki explosa dans une tempête dorée furieuse, une tempête bravant la foudre. Une lutte perdue d’avance.
-Tu n’as pas gagné, clama la créature de Gero entre ses dents.
-Non. Bientôt.
La seconde suivante, Cell ouvrit les yeux. Il était au sol, sur le dos. Le côté droit de son visage lui faisait étonnement mal, mais il ne comprenait pas pourquoi. Pas immédiatement. La raison devint rapidement évidente. Le guerrier se releva prestement et dans sa rage, il chargea. Droit devant, à pleine vitesse. Il frappa de toutes ses forces. Son poing s’arrêta à quelques centimètres de sa cible. Non pas que le maître de Néol l’avait stoppé directement.
Non, c’était son ki bardé d’éclair qui était trop dense pour être pénétré. Trop lourd, trop chargé en énergie. Pire encore, il sentait les chocs électriques revenir, gagner en intensité après chaque seconde. Cell voulut reculer. Il ne pouvait pas. Lehcsah se mit en position.
Il recula sa jambe droite, avança l’autre et arma son bras droit, lui offrant un maximum d’élan.
Le saurien prit une grande inspiration. Son aura s’estompa légèrement, telle une brume lourde et douce, moelleuse en apparence, où des éclairs se promenaient librement.
Le saurien expira longuement. L’aura s’enflamma progressivement, chargée d’énergie dans des piquants dangereux où la foudre s’était nichée, à leur cime. Une foudre qui jaillissait par à coup, impossible à contenir.
Cell se vit mourir, de nouveau. Il ne survivrait pas, il le savait. Et maintenant qu’il était déjà mort, il ignorait ce qui allait se passer pour lui. Alors, il eut un réflexe de survie des plus simple : il prit la fuite. Une simple téléportation le ramena auprès de son enfant le plus proche. Ils s’étaient tous reconstitués, hormis celui dont le noyau avait été transpercé. Ils tremblotaient de peur, terrifiés par la puissance dégagée par Lehcsah.
Le guerrier vert développa son ki, en signe de défi, de résistance, et de frustration. Il refusait d’être dépassé. Il regrettait de ne pas avoir absorbé une portion de l’ADN de son ennemi lorsqu'il était au sol. Une belle occasion qu’il avait manquée, tout ça par excès de confiance.
-Tss, tu ne m’auras pas ! Je vais te mon…
Cell s’arrêta au milieu de sa phrase comme interrompu. Or, Lehcsah n’avait pas bougé, ni agi, ni fait quoi que ce soit. Le saurien plissa les yeux, puis Cell lâcha un sourire.
-Tant pis, je vais devoir m’arrêter là, pour l’instant.
Haut dans le ciel, les bulles de verre éclataient les unes après les autres. Mais le vieux maître les ignora, trop concentré sur son ennemi qui rentrait bien gentiment dans les abysses avec ses enfants. Trop gentiment. Cela semblait terriblement facile. Peu à peu, les enfers retrouvaient un semblant de stabilité. Les guerriers déchus perdaient leur force terrifiante. Un mouvement attira l’attention de Lehcsah.
Le Cell jr vaincu se releva d’un bond, surpris, perdu. Cherchant sa famille. Enfin, il croisa le regard du saurien, et sa surprise se transforma en crainte. Le guerrier lui indiqua les abysses de l’index. Un ordre qui ne tolérerait aucun refus. La petite créature bleue ne prit aucun risque, déguerpissant sans attendre.
Enfin Lehcsah se détendit et son armure reprit lentement sa forme initiale dans un long soupir contrôlé. La crise était passée…
***
Ryack avait affronté bien des créatures de son vivant, et même dans la mort. Il avait connu des ennemis qui exploitaient autant la psychologie que la puissance brute. Il avait connu la surprise, la peur et l’étonnement. Tout ça n’a toujours duré qu’un temps limité, même contre des ennemis qui le dépassaient clairement. Là, il découvrait la terreur.
La créature face à lui n’était pas impressionnante. Une masse sombre qui dégageait une brume obscure qui rendait la délimitation de son corps hasardeuse. Elle semblait porter une capuche, à moins qu’il ne s’agisse de sa tête. Aucuns bras, aucune jambe, à moins d'être dissimulés dans une grande cape. Aucun trait n’était reconnaissable. Pourtant, la créature était terrifiante.
Elle ne dégageait pas un ki écrasant, mais semblait puissante. Elle paraissait vivante et morte à la fois. Ryack en percevait la forme sans comprendre ce qu’il regardait concrètement. Toutefois, il était sûr d’une chose : elle générait un malaise intense et l’envie pressante de prendre la fuite. Contre ce type d’ennemi, il n’aurait pas de seconde chance.
Enfin, l’entité tendit l’équivalent d’un bras dans sa direction.
-
Iiiiiiiiiiiiiiiintruuuuuuuuuus…, prononça-t-elle en inspirant longuement la première syllabe et en expirant douloureusement la seconde.
Le saiyan se mit en garde, déployant son aura dorée, repoussant les ténèbres qui cherchaient à l’envelopper. Il s’attendait au pire. Le pire vint du sol. Des dizaines de chaînes d’un acier noir et glacial jaillirent. Il les esquiva de justesse, répliquant par une série de kikohas visant son ennemi. Il ne prendrait pas le risque de venir au contact.
Les kikohas explosèrent successivement en atteignant leur cible. Une cible qui émergea indemne, inchangée. Les chaînes se multiplièrent, entourant le guerrier qui prit la voie des airs, espérant les distancer. Mais les chaînes étaient sans fin, la marge de manœuvre quasi inexistante. Il fallait contre-attaquer ou céder. Alors, il fit volte-face et fondit sur la créature. Si cette dernière était surprise, elle ne le montra pas, mais ses chaînes eurent du mal à changer si radicalement de trajectoire.
Ryak prépara un kikoha dans sa main droite. Un kikoha lumineux qui vira au rouge doté d’un noyau d’un noir profond. Enfin, il tira à bout portant.
-Soul Revenge !
Pour la première fois, la technique explosa à l’impact. Une explosion dont Ryack profita pour mettre de la distance entre lui et l’entité. Il se rétablit dans un long saut périlleux, atterrissant légèrement sur le sol, en garde, prêt à bondir. Les chaînes ne bougeaient plus, figées dans les airs, paralysés. Le nuage de fumée se dissipa lentement, révélant une créature qui n’était plus si indemne que cela.
En effet, l’entité était tordue, arquée en avant comme si elle avait reçu un coup de poing d’une force inouïe, sans pour autant avoir bougé de sa position. Lentement, elle se redressa, récupérant peu à peu. Enfin, elle s’agita, visiblement courroucée, pour le plus grand plaisir de Ryack.
-
Meeuuuuuuuuuurs… !, souffla-t-elle avec colère.
-Ouais, c’est ça.
Les chaînes reprirent leur chasse, bien plus rapide, plus agressive. Ryack les évita rapidement, si bien qu’elles se percutèrent et se mêlèrent les unes aux autres dans un amas de métal malveillant. Peu importait, le guerrier savait que son ennemi n’était pas invincible et c’était la seule chose qui comptait. Alors, en plein vol, il prépara un nouveau kikoha sombre, prêt à frapper. Et s’il gagnait un peu de temps, et que ça ne suffisait pas, alors il enverrait un Pulsar.
Il fondit, prêt à mettre son plan à exécution. De nouvelles chaînes se dressèrent sur son chemin. Plus épaisses, bardées de piquants, faisant barrage. Ryack les évita de justesse. Mais les chaînes se multiplièrent. Il avorta son assaut, effectuant un virage serré et prenant de l’altitude. Des centaines de chaînes l’attendaient tel un grillage géant resserré.
-Merde…
Le guerrier fit feu, essayant de se frayer un passage. Certaines chaînes furent repoussées, mais trop peu. Une première lui attrapa la cheville, dans son angle mort. Il fit inutilement feu dessus. Une autre le bras gauche. Le bras droit. La taille, le torse, les poignets… Très vite, il fut saisi de toute part. Ryack se débattit de toutes ses forces, déployant une aura dorée toujours plus intense pour se libérer. En vain.
Mètre après mètre, il était lentement tiré en direction de l’entité dont le bras était toujours tendu dans sa direction. Le guerrier déploya tout son ki, se bardant d’éclairs inutiles dans un flash aveuglant qui n’eut pas davantage d’effets. Alors qu’il préparait un nouveau kikoha, des chaînes barbelées enveloppèrent ses paumes et ses pieds, mettant un terme à ses efforts en entaillant sa chaire.
Les ténèbres enveloppaient Ryack, des ténèbres si profondes que même son aura dorée de super saiyan 2 ne pouvaient pas les percer. Bientôt, il serait au contact direct de cette créature, bientôt, il serait mort. En désespoir de cause, le saiyan concentra tout son ki pour une dernière explosion assurément spectaculaire. Un nouvel échec. Son ennemi siphonnait sa force vitale.
Devant lui, tout n’était plus que ténèbres. Tout. Jusqu’à ce qu’une pointe lumineuse ne fasse son apparition. En plein torse de la créature. Si cette dernière ne s’était pas cambrée en arrière en lâchant un sifflement aigu de douleur, Ryack aurait attribué la lumière à une hallucination. Mais ce n’en était pas une. Pas plus que la deuxième. À la troisième, l’entité relâcha furieusement Ryack et fit volte-face. Tout cela pour recevoir une nouvelle pointe, cette fois en pleine tête.
Dans un nouveau sifflement courroucé, la créature se déplaça en glissant sur le sol, tentant de s’échapper. Ryack, posa un genou à terre, reprenant son souffle tant bien que mal. Enfin, il leva la tête et remarqua cinq points dans le ciel. Cinq guerriers qu’il connaissait. L’un d’entre eux, une guerrière, tira une nouvelle flèche de lumière bien plus massive, clouant au sol la créature du Makaï. Cette dernière protesta, mais ne put s’enfuir. Elle répliqua par une série de chaînes noires. Un immense rayon de lumière vint mettre un terme à son attaque, comme à sa vie.
Enfin, les trois guerriers descendirent du ciel pour se poser face au saiyan fatigué.
-Merci pour le coup de main, je ne pensais pas tomber sur vous ici.
-C’est réciproque, répliqua Trad dans un sourire.
-Tu as eu de la chance, un peu plus et il t’aurait eu, commenta Adnarim.
Ryack regarda la guerrière un bref instant avant de répondre. Il connaissait Trad et son armure draconique solide, celle de la nogarde était quelque peu différente. Blanche, éclatante, projetant une lumière diffuse dans les environs. Et étonnement fine, assurant une mobilité maximale sans être fragile pour autant. Le guerrier remarqua l’arc qu’elle portait. Sans doute l’arme qui était venue à bout du monstre.
-En effet, je serai mort.
-Non, pas mort, pire, répliqua Lognok en s’avançant. Le guerrier massif, portant une armure écailleuse couleur bronze, surplombait toutes les personnes présentes, sans compter son immense hache à tranchant unique plus grande que lui. Il pointa du doigt le dernier emplacement de l’entité et ajouta : Tu serais comme eux. Vide. Et cherchant à répandre le vide.
-Je… vois.
Ce fut au tour d’Urem de prendre la parole. La nogarde était elle aussi équipée d’une armure bleutée légère, mobile, mais bien mieux renforcée que celle de son alliée. Ses couleurs et son apparence lui donnaient un air raffiné. Contrairement à son marteau qui, esthétique de près, faisait l’effet d’un gros diabolo accroché à un morceau de bois fin de loin.
-Ce que veut dire notre cher Lognok, c’est que ces créatures transforment tout ce qu’elles touchent suffisamment longtemps en… « eux ». On ne sait pas trop d’où elles viennent, juste qu’elles sont issues du Makaï et qu’elles sont profondément corrompues. Vois plutôt.
Pour illustrer ses propos, Urem leva son bras droit. Il était enfermé dans un bloc de glace pure. Mais surtout, le bras était noirci et de petits filaments s’en détachaient, corrompant lentement tout ce qu’ils touchaient. Prisonnier de la glace, l’infection semblait s’être figée dans le temps.
-Moi ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que tu fais là Ryack. Tu nous fais une mission suicide ?, questionna Trad.
-Non, je garde juste le portail de Réfi-chose derrière moi, répliqua le guerrier en indiquant son dos sans se retourner.
Trad regarda dans cette direction avant de lancer un regard interrogatif au saiyan. Ce dernier se retourna alors. Le portail n’était plus.
-Ah… c’est mauvais.
-Non, il est fermé, on l’ouvrira pour rentrer. Tu as eu de la chance, si on n’était pas dans le coin tu serais resté coincé.
-En effet.
-Et mort. Un peu comme un idiot.
-…
Ryack se raidit. Ce qui était censé sonner comme une plaisanterie ressemblait davantage à une menace. Le ton du nogard était inhabituellement froid. Trop froid.
-On peut arranger ça, je ne devrais avoir aucun mal à te tailler en…
-Trad.
La voix sévère d’Esor coupa Trad dans son élan. La guerrière dans une armure d’un noir profond agrémentait de violet sombre porta la main à son arme. Une rapière élégante, fine et assurément mortelle.
Le guerrier rouge frotta ses yeux, émergeant d’un état second.
-Excuse-moi. Comme Urem te l’a expliqué, ces créatures corrompent ce qu’elles touchent. Je n’y ai pas échappé, ajouta le guerrier en indiquant ses yeux.
Ryack nota la présence de petits filaments noirs dans les pupilles.
-En effet.
-C’est l’un des seuls endroits où ils ont pu m’atteindre. Le reste, je l’ai carbonisé. Il n’y a qu’Esor qui y soit immunisée, ainsi qu’Adnarim qui y résiste particulièrement bien.
-Vous en avez affronté beaucoup ?
-Tout un nid ! Des centaines, aux bas mots. Et quelques-unes étaient particulièrement grosses et coriaces. Celle que tu as affrontée était une solitaire, de taille moyenne et pas faible, mais même des petites regroupées en un même endroit peuvent être mortelles. À terme, elles contaminent tout. Alors, on réduit leur nombre de notre mieux.
-Je comprends. Et… Hmm…
-Non, tu n’es pas contaminé, coupa Adnarim. Ton contact était trop bref et tu es trop puissant pour que ça ait un effet durable. Toutefois, à long terme, tu n'y aurais pas échappé. Ne nous attardons pas ici. Rentrons.
-Bien sûr. Esor, si tu veux bien, ajouta Trad dans un sourire.
La concernée acquiesça. Elle se rendit au portail et y plongea sa rapière. À l’aide de quelques mouvements du poignet, comme pour déverrouiller une porte, Esor ouvrit le portail et s’y engouffra la première. Elle fut très vite suivie par le reste du groupe. Ryack ferma la marche non sans jeter un dernier regard derrière lui. Il entraperçut une fumée noire lointaine. Quelque chose approchait lentement. Quelque chose de gros.
Le guerrier ne se fit pas prier et préféra rentrer. Il en avait assez du Makaï pour le moment…
***
-Que s'est-il passé...?
La question de Trad ne reçut aucune réponse. Et n’en avait besoin d’aucunes. Ses yeux s’avéraient suffisants pour obtenir toutes les informations dont il avait besoin.
-Une attaque sur le paradis. Goku, Darack Gohan, Kibito et moi-même sommes passés par le Makaï pour… oh non…
-Hmm ? demanda Lognok.
Ryack porta deux doigts à son front et disparut rapidement, laissant les nogards seuls.
-Voilà un départ précipité, commenta le guerrier massif.
-Bon sang… marmonna Trad. Esor ?
-Geiz ?
-Oui.
-Je nous y amène.
-Lognok et Urem, assurez-vous que Lehcsah va bien ! Adnarim, viens avec nous, on se retrouve tous au palais avec Trebla !, ordonna Trad alors qu’Esor ouvrait un portail.
Le trio disparut dans celui-ci, laissant le duo derrière eux.
-… comment tu te sens, Lognok ?
-Bien, ne t’en fais pas pour moi petite.
-Petite ?, répliqua Urem dans un léger sourire.
-Tu seras toujours petite pour moi, répondit le colosse dans un sérieux trahi par une esquisse.
-Bien sûr. Allons-y.
Le guerrier massif acquiesça. Urem lui jeta un autre regard. Dans le Makaï, c’était à peine perceptible, mais dans le paradis, les filaments noirs de son armure étaient bien moins discrets. Ils avaient tous besoin de soin, une lutte interne serait pour le moins malvenue…