Inikisha {l Wrote}:L'Etat prête de l'argent aux banques en empruntant aux banques qui empruntent de l'argent à l'Etat... Everything's gonna be alright.

ça va t'aider à comprendre pourquoi L'Etat a très bien fait de prêter aux banques
Très critiqué au départ, l'argent donné aux banques en 2008 est finalement une excellente affaire pour le budget du pays.
Le 15 septembre 2008. Il y a deux ans presque jour pour jour, Lehman Brothers s’écroulait comme un château de cartes, faisant vaciller le système financier mondial. Encore impensable quelques mois plus tôt, la faillite de l’une des plus grandes banques d’investissement américaines a un effet domino immédiat : la crise s’étend à toute l’Europe comme une traînée de poudre. Les rumeurs de banqueroute sont tenaces, et les particuliers s’affolent pour leurs comptes bancaires. Le 13 octobre, l’Etat français réagit en annonçant un plan de soutien massif des banques. Voici le bilan de cette opération décidée dans l’urgence.
Que prévoyait le plan de soutien ?
Le dispositif de sauvetage des banques se divisait en deux parties. D’une part, la Société de financement de l’économie française (SFEF) a été créée pour lever des fonds à un taux très avantageux grâce à la garantie de l’Etat, sans dépasser un plafond de 320 milliards d’euros. Ces liquidités ont ensuite été prêtées aux banques, en échange d’une commission. D’autre part, l’Etat a débloqué une enveloppe de 40 milliards d’euros pour renforcer directement les capitaux des banques qui en feraient la demande.
Pourquoi l’avoir mis en place ?
Pour octroyer des crédits et financer les besoins des ménages et des entreprises, il faut que les banques puissent emprunter de l’argent. Mais depuis le début de la crise internationale, ces fonds étaient difficiles à trouver : plus personne ne voulait prêter aux banques par peur de ne pas être remboursé. A terme, cette pénurie risquait de peser fortement sur la consommation et la croissance. L’aide de l’Etat était donc indispensable.
Qu’a-t-on évité ?
La France risquait une rupture de crédit, qui aurait entraîné une faillite des établissements bancaires. « Une banque qui ne peut pas accorder de crédit est condamnée à mourir. Si l’Etat n’était pas intervenu, nous serions dans une situation analogue à celle des années 30. Les entreprises n’ont plus de financements pour se développer, les épargnants voient leur argent disparaître, et c’est tout le système qui s’effondre », explique l’économiste Nicolas Bouzou, directeur du cabinet Astérès.
Combien l’Etat a-t-il finalement dépensé ?
Environ 20 milliards d’euros ont été débloqués pour la recapitalisation des banques sur les 40 milliards prévus, tandis que 77 milliards d’euros ont été prêtés par la SFEF avec la garantie de l’Etat.
A qui a-t-on prêté ?
Les cinq principales banques françaises ont bénéficié du plan de soutien : Banque Populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Crédit Mutuel.
Où en est le remboursement ?
Toutes les banques ont intégralement remboursé l’Etat à l’automne 2009, à l’exception de la BPCE qui doit encore solder une dette de 2,9 milliards d’ici à 2013.
Comment les banques ont-elles pu rembourser si vite ?
Paradoxalement, la réponse à la crise financière leur a permis d’engranger d’importants bénéfices. Les banques centrales ont en effet fortement baissé leurs taux. Les établissements bancaires français ont donc pu emprunter de l’argent à des taux d’intérêts proches de zéro, et le prêter à 3 ou 4 %. Grâce à cet écart, elles ont augmenté très vite leurs marges sans prendre de risques. En remboursant le plus vite possible, les banques ont également cherché à se libérer des contraintes que l’Etat avait fixées, comme l’interdiction de donner des bonus aux traders.
L’Etat a-t-il retiré un bénéfice du plan de soutien ?
Oui, il a gagné 2 milliards d’euros. Les banques ont en effet payé un taux d’intérêt de 8 % sur les sommes prêtées, ce qui a permis à l’Etat d’empocher des plus-values lorsqu’il a été remboursé, fin 2009. « L’Etat n’avait pas le choix, il fallait éteindre l’incendie après la faillite de Lehman Brothers. Il a joué son rôle de sauveteur, et en plus il a gagné de l’argent. C’est un bon compromis », estime Marc Touati, directeur général de Global Equities. « Les outils mis en place ont été efficaces », se félicite-t-on au ministère de l’économie.