Topic archi intéressant ! Bémol : il l'est tellement, qu'autant vous le dire directement, je n'ai lu qu'en très léger diagonal vos messages. Mais fallait que je réponde : j'ai quatre années de non-philo qui me ressortent d'un coup.
De ce que j'ai lu, je suis assez d'accord avec RMR quand il parle de lassitude. Et je vais plus loin.
L'immortalité a une contre-partie : la
liberté. En gros, quand Lucifer -
himself - viendra sonner chez-vous pour vous proposer l'immortalité, il ne vous la donnera qu'en échange de votre liberté. C'est un fait que je peux expliquer par deux choses très simples :
1) je connais bien le Diable, personnellement. Il a même son
profil son l'Union.
(j'aime l'humour.)2) si vous êtes immortels, vous êtes par définition supérieur à tout : à n'importe qui, n'importe quoi, y compris la seule chose d'universelle dans ce bas monde (et dans les autres) :
le temps. Pourquoi un gugus immortel irait courir après le temps ? Ce dit-gugus ne sera plus jamais pressé par rien : il a le temps, il a l'Éternité (sic.). Je crois que nous serons d'accord là dessus.
Deuxième articulation du raisonnement. Si il est supérieur au temps, sa liberté est infinie. C'est la partie délicate de la démonstration : qu'est-ce qui définie la liberté ? C'est là que je retourne vos propos (que j'ai pas lu) contre vous : pour ceux qui ont "
choisi" l'immortalité (avec la bave dégoulinante sur leurs claviers

), vous vous accordez à dire que l'immortalité est un
moyen pour accéder à la liberté. Dans ce cas, sa
finalité est d'en finir avec le temps, ou du moins ses contraintes. Mais si vous réalisez cette finalité (d'en finir avec le temps, pour les deux du fond qui suivent pas), alors vous n'atteignez pas cette liberté : vous la dépassez. En gros, si le temps n'existe plus, vous n'avez plus de barrière, plus aucune frontière.
Or, la liberté implique des limites, des restrictions. Sinon vous ne pouvez plus apprécier cette même liberté. Et par conséquent, comment peut-on être libre si on ne ressent pas la liberté ?
Pour la dire en geek, c'est comme jouer à un jeu en mode "God" (invincible, quoi !). Vous vous éclatez comme des bêtes sur trois niveaux, puis vous vous ennuyez et ou bien enlever le mode God (redevenir mortel) ou bien vous envoyer valdinguer le jeu (comme vous enverriez valdinguer la liberté).
En gros, l'immortalité : non merci ! Chercher à repousser ses limites est une chose louable. Les détruire, c'est en finir avec soit même.
De plus, et pour finir, je crois que la question de l'immortalité est fondamentalement indissociable de la question de la liberté. La question ne peut que se poser ainsi : immortalité ou liberté ?