Zhatan a écrit:ce n'est pas vraiment un argument recevable contre le végétalisme
Ce n'est justement pas l'objet de mon argument (argument comme quoi manger des végétaux laisse des questions éthiques en suspens comme le fait de soustraire à la chaîne d'évolution de son espèce certains de ses représentants). Je ne dis pas et ne dirai jamais qu'être végétar/lien, c'est mal, simplement je met l'accent sur le fait que chaque régime adopté fait la concession de certains choix éthiques, et que donc la seule différence entre végétar/lien et carniste, c'est son seuil de tolérance à l'impact qu'ils s'autorise à avoir sur d'autres êtres vivants.
Oui tout à fait, je ne dis pas le contraire, mais ce seuil de tolérance est protégé par tout un tas d'arguments qui n'en sont souvent pas. La défense des carnistes pourrait être : je m'en fous ; d'expérience c'est rarement le cas. Cf. Foenidis qui déploie des trésors d'imagination pour ne pas lire ce que je dis.
De là, la différence entre les deux régimes alimentaires n'est donc pas de nature mais d'intensité (intensité ayant des impacts environnementaux, donc politiques, et permettant d'apprécier ceux qui agissent mieux et moins bien sur cette question, on est d'accord) et ça change tout vis-à-vis du discours de la BD qui vise à bannir moralement l'un au profit de l'autre, ça n'a pas plus de valeurs que de dire "il faut être gentil à CE point, en dessous, ce n'est plus assez gentil, tandis qu'à ce point-là, même si on peut faire toujours plus gentil, ce n'est plus nécessaire". C'est là que je parle de subjectivité sur nos choix, même si les conséquences sur autrui ne sont pas les mêmes, c'est une appréciation personnelle qui nous fait placer la barre quelque part, les uns comme les autres. Quelqu'un qui décide de ne pas ramasser les papiers qu'a fait tomber une petite vieille, c'est pas cool, ça a des conséquences sur l'autre, mais c'est un choix subjectif, puisque basé sur l'appréciation éthique de la situation par la personne, et exiger de lui qu'il ramasse les papiers me semble inapproprié, personnellement.
C'est subjectif si tu veux, mais je ne peux pas être d'accord parce que évidemment ce n'est pas comme ça que nous nous conduisons, bien sûr qu'in fine l'appréciation nous revient et que ce serait cool de ne pas tuer des gens pour ça, néanmoins pour les individus ça n'est pas du tout neutre. Ce que tu dis c'est qu'on ne peut pas à priori décider de quel choix est le meilleur, c'est évident : Hume le disait déjà quand il disait que rien ne m'oblige à préférer la destruction du monde à une petite blessure de mon doigt ; mais les gens ne se comportent pas comme si rien n'avait de sens. Donc encore une fois, on peut adopter un relativisme méthodologique et on peut dire qu'il n'y a pas de critère absolu pour départager, mais les critères subjectifs qui sont choisis n'ont pas aucune valeur en eux-mêmes. Précisément parce que les individus y mettent de la valeur. En somme : bien sûr qu'on peut considérer que le monde peut bien brûler, mais pour autant nous ne pouvons pas, personnellement, adhérer à ce type de croyance. Et puisque toutes les possibilités ne sont pas com-possibles (toutes possibles ensemble) et bien on fait de la politique.
Ceci étant, encore une fois, je reconnais que la BD est partisane et que l'argument de l'irrationalité est quelque peu facile.
Il faut essayer de tendre vers nos idéaux, pas dire aux autres, une fois qu'on a placé une limite arbitraire à ce que l'on peut s'autoriser, que ceux qui s'autorisent plus sont des imbéciles, parce qu'à ce jeu-là, la personne la plus consciencieuse du monde peut considérer tous les autre comme des monstres.
Et du coup c'est là où je peux être difficilement d'accord : effectivement on ne peut pas tolérer que quelqu'un violente quelqu'un d'autre pour ses opinions mais que les croyances soient arbitraires a priori n'implique pas qu'elles n'ont pas de sens. Simplement ce sens vaut pour les individus. Mais tu vois bien que sinon on ne peut même pas penser la vie en communauté.
Pour Foenidis je réponds juste à l'argument qui n'avait pas encore été soulevé (mais pas l'argument sur les religions ou sur : regarde ce végétarien a mangé du fromage, au fond il est pas cohérent donc ça justifie que je mange, moi, de la viande... euh wait ?). Je passe les autres :
Si les animaux sont des personnes, le problème est insoluble.
Parce qu'on ne pourra pas abattre les animaux des élevages qui ne seraient plus employés pour la nourriture. On serait tenus de les laisser vivre leur vie, se reproduire... et mieux encore, de continuer à les nourrir. Comme ils se multiplieront sans aucune régulation, là, on court à la famine pour tout le monde.
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Oui alors à moins de penser que l'entièreté de la population mondiale devienne dans la nuit végétarienne, ce problème ne risque pas d'arriver : l'élevage, s'il doit disparaître ou diminuer drastiquement, diminuera à terme. Quant à les laisser vivre leur vie : la plupart des animaux d'élevage sont incapables de se nourrir seuls et certaines races ne peuvent même pas se reproduire seuls (notamment les races à viande, comme cette race belge tellement musclée que TOUS les veaux doivent sortir par césarienne). Ensuite les animaux peuvent très bien être des sujets de droit sans avoir le même statut qu'une personne humaine. Parce qu'on peut reconnaître la capacité à éprouver des animaux sans leur reconnaître, par exemple, la même raison (intelligence) que nous. C'était simplement un problème que je soulevais en passant.
Il y a quand même autre chose qui va à l'encontre du végétalisme : l'absence de certains nutriments essentiels dans les végétaux (dont les vitamines A et B12 exclusivement animales).
Oui enfin comme je l'ai dit plusieurs fois : entre manger 3 steaks par jour et le végétalisme complet, il y a de la marge. Si déjà on ne mangeait des produits animaux que deux ou trois fois par mois, ce serait merveilleux. Mais de toute façon, j'ai déjà soulevé l'argument au-dessus. Pour la B12, il y a effectivement des populations à risque (notamment femmes enceintes mais surtout personnes âgées qui assimilent moins bien la B12) qui doivent donc surveiller plus attentivement : mais en dehors de ça, la B12 se stocke très bien dans l'organisme et de très faibles apports journaliers sont nécessaires. Du reste, les compléments sont parfaitement véganes et se synthétisent très facilement par des méthodes utilisant des bactéries (pour les petits malins, je rappelle que les bactéries ne sont PAS des animaux), aussi facilement que l'insuline qu'on utilise en quantité industrielle pour traiter le diabète. En tout état de cause, l'argument disant qu'on peut peut-être en produire artificiellement mais pas pour 9M d'habitants est parfaitement sans fondement (d'autant qu'une bactérie c'est plus facile à nourrir que du boeuf puisqu'on lui file pas des chocapics mais directement les éléments nécessaires à son développement, donc en plus c'est hyper efficace comme production) : si on arrive à produire suffisamment de B12 par le très coûteux processus de végétal ==> animal ==> humain, on arrivera sans nul doute et beaucoup plus facilement à le faire sans animaux.
Pour la vitamine A je n'ai jamais entendu que cela posait problème, même s'il est connu qu'il y en a dans l'huile de foie de morue par exemple. Et de fait, tous mes amis végétaliens (certes, je n'en ai pas des milliers) ne se supplémentent qu'en B12, pas en vitamine A. Sauf erreur de ma part encore une fois, elle est synthétisée à partir du carotène qu'on trouve notamment... dans les carottes (mais pas que). Donc... bon..
Catastrophes virales ou bactériologique : probable à moyen terme. Clairement, quand je vois ce qu o" à fait pour Ebola ou la grippe À, on est mal si un gros virus débarque
Bof. La capacité à encaisser un virus dépend fichtrement de l'état de santé des populations. En Europe, on a très peu de chance d'en prendre sur la couenne (à part la Malaria en Grèce bien sûr

). Le virus de la grippe mute chaque année (donc on n'a pas d'anticorps) mais il fait beaucoup moins de morts qu'autrefois : la grippe espagnole a été la dernière claque à ce niveau.
Et un virus très contagieux n'est généralement pas mortel très longtemps parce qu'il perd en opportunité de se diffuser en l'étant (ou alors il faut qu'il soit mortel à long terme, mais en général il est soignable dans ce cas). Mais le fait que le patrimoine génétique humain soit très peu divers nous expose mondialement à une épidémie. Mais franchement je n'y crois pas du tout.