par San999 le Mar Nov 16, 2021 16:58
C'est pas la question. Si t'essaie d'instaurer ça soudainement, ça va juste pas marcher. Les gens vont pas faire moins d'enfant parce que tu leur dis. Donc, à moins de vouloir imposer cela par des amandes salées, des peines de prison ou des stérilisations forcées... En plus, encore une fois, une mesure de contrainte visant les populations les plus pauvres et les moins responsables de la situation actuelle. Les risques de révoltes, voire de guerre civile ou de devenir une dictature sanguinaire me semble assez élevés.
Il me semble que le propos est de préserver notre qualité de vie, un monde où il nous est agréable de vivre. Oui, on est en train de provoquer une extinction de masse, mais on sait qu'on ne va pas détruire toute vie sur terre. Et si l'espèce humaine disparaît à cause des bouleversements écologiques provoqués par le fonctionnement de nos sociétés, ce ne sera probablement pas avant plusieurs milliers d'années. Donc, je vois pas l'intérêt de remplacer un problème par un autre. Imaginer comment renverser le système de pouvoir actuel me donne déjà le vertige, tant je pense qu'on n'a jamais connu de société avec autant de déséquilibre des forces entre les gens de pouvoir et les gens du commun. Alors, si en plus, on leur laisse le pouvoir de nous contrôler complètement, de nous imposer des lourdes taxes et des contrainte pour régler un problème provoqué par le système sur lequel ce sont EUX qui ont le pouvoir... Je vois pas en quoi ce monde serait enviable.
Si on en revient au propos que j'avais sur la possibilité de guerre civile, il faut arrêter de prendre les humains pour des pièces d'une machine, des ordinateurs de raison. On est des animaux. On est doués de rationalité et d'une capacité à comprends le monde qui semblent supérieures à celles des autres animaux (en l'état actuel de nos connaissances), mais le moteur principal de nos actions reste les émotions. Les connaissances factuelles ont un rôle dans nos actions, mais le principal moteur est l'émotionnel. Je crois que nous avons tous déjà fait et continuons de faire, des choses que l'on sait rationnellement que l'on ne devrait pas faire, mais on le fait à cause d'émotions diverses, colère, tristesse, amour, envie,...
Et le sentiment d'injustice est un très puissant moteur d'action. Donc, s'attaquer aux problèmes écologiques en mode "yolo, OSEF des envies des gens, de l'accès à ce qu'ils aiment, des injustices et des inégalités, car c'est moins important que de sauver notre environnement, les gens ont qu'à pas être débiles et avoir le bon sens des priorités", ça ne marchera jamais. C'est la voie soit à des guerres, soit à des dystopies. (Après, oui, les bouleversements écologiques y conduiront aussi. On est donc baisés. Lol)
Et là est le cœur du problème, les changements nécessaires ne peuvent pas se passer de l'éthique et ont besoin de temps, autant pour que les gens se sentent investis par les potentielles mesures, que pour l'énergie nécessaire pour pouvoir changer les pouvoirs (politiques et économiques) en place, qui ne vont pas gentiment se laisser faire. Il y a donc une inertie énorme. Or, les scientifiques semblent dire que c'est urgent. Les bouleversements écologiques s'accélèrent. La dichotomie entre ces deux faits est le nœud du problème qui me rend pessimiste.