Sur la question de savoir si LFI est d'extrême gauche ou non, bah si on se définit par rapport à la répartition des sièges à l'AN, oui elle l'est, bien qu'effectivement elle ne promeut pas le pouvoir aux soviets ni l'abolition de la propriété privé des moyens de production.
De la même manière, ni MLP ni Zemmour ne se prononce officiellement pour l'abolition de la République ou de la Démocratie (mais certains de leurs soutiens sur youtube ou sur Radio Courtoisie le font clairement), ni pour la ségrégation raciale (non non, même pas Zemmour, les immigrés assimilés seraient ses "frêres" selon son programme), pour autant ils sont à l'extrême droite du spectre politique actuelle. Et même si leurs positions démagos sur la Justice, le respect des normes internationnales et l'état de droit ne sont pas rassurantes, pour autant ils restent encore dans le cadre démocratique.
Donc on peut en déduire que globalement, l'ensemble des principaux partis sont plutôt, du moins dans en parole, républicains, démocrates et ralliés à l'économie de marché plus ou moins régulée selon les mouvances (LFI parle de planification économique c'est vrai, mais là encore, pas de nationalisation de l'économie).
Economiquement, le libréalisme économique a gagné la bataille des idées et même si la France reste très étatique on ne cesse de nous rabacher les oreilles des fameuses réformes essentielles pour moderniser (aka "privatiser") un service publique qui serait trop obèse (le fameux "mammouth" d'Allègre) et inefficace. Je trouve par exemple assez dérengeante l'idée de Zemmour d'augmenter à court terme le salaire net des français au prix des cotisations sociales, au risque de nuire au système social sur le long terme. Et le plus fou c'est que ça reste une proposition sociale pour la droite !
Sachant qu'aucune personnalité politique française de premier plan ne se revendiquera jamais non plus comme étant totalement libéral économiquement, mais parlera plutôt de "libérer l'initiative individuelle des contraintes bureaucratiques..." (un prof à la fac m'avait parlé de Madelin dans les années 90, mais c'est vieux et son exemple n'a pas fait date). Parce que mine de rien, les français reste ataché au parapluie protecteur de l'Etat, même s'ils sont assez schyzo pour toujours trouver que le voisin en profite trop et que "quand même, qu'est-ce qu'on paye comme impôts!".
En revanche, la bien pensance et l'humanisme de pacotille de la gauche à gagné sur le terrain sociétal. Voir par exemple la priorité nationale comme un sujet sensible est quand même une belle fumisterie quand on sait que c'est déjà le cas pour devenir fonctionnaire (pour être précis, il faut être franais OU citoyen européen) et que personne ne s'en insurge. Pour moi, tout dépend de ce qu'on entend par français. Si on parle d'avantager les détenteurs de la citoyenneté française (et à moindre niveau, les citoyens de l'UE) ou est le problème ? Si par contre, on sous entend une connotation raciale (comme le font d'ailleurs malheuresement pas mal d'immigrés parfaitement français... de papier), là il y a un problème.
A ce titre, Macron représente parfaitement les idées dominantes actuellement, libéral économiquement et pas fermé sur le sociétal (je ne dis pas qu'il est "woke" ou je ne sais quoi, simplement que son discours soit disant progressiste s'accomode bien des revendications gauchistes sur le sociétal, parce qu'il s'en cogne). Son ton s'est un peu durcit sur le communautarisme et l'immigration pour draguer l'électorat de droite.
Enfin, je ne crois pas que Mélenchon se retrouve dans les positions réacs d'une partie des musulmans, je le crois sincèrement laic et républicain, simplement qu'il fait, lui aussi, du clientélisme politique et qu'il cherche, comme l'a fait remarquer à juste titre Zemmour, "un électorat de substitution" (Terra Nova style). Il y a quelques années, il ne comprenait pas qu'un français puisse "s'habiller comme un afghan", aujourd'hui il drague ce type de personnes en se cachant derrière la tolérance. Et il légitime les thèses du grand remplacement sous couvert de créolisation.
De la même manière, contrairement à l'extrême droite, je doute qu'il soit fasciné par l'autoritarisme et le virilisme poutinien. C'est juste qu'il est favorable à tout contrepoids à la superpuissance US. Raison pour laquelle il est également plutôt indulgent avec la Chine et ce depuis des années (je me rappelle de certaines de ses déclarations sur le Tibet au moment des JO de Pékin en 2008)... avec toujours cette réthorique gauchiste qui consiste à nier ce qui le dérange en retournant l'accusation "non non, on ne va pas parler des méfaits de la Chine mais de vos raisons, probablement racistes, de les souligner". Un peu comme à chaque fois que quelqu'un met en avant les risques de l'immigration ou d'un communautarisme
