J'avais dit que je reviendrai sur le sujet. C'est un peu décousu, ça déborde un peu partout mais je pense que c'est assez clair.
Educatif:Sens 1: Qui concerne l'éducation
Pédagogie:Sens 2: Science et pratique de l'éducation
Source: définition de l'Internaute.
Les deux termes sont à la fois indissociables et à la fois il faut parvenir à les dissocier.
Quand je lis que l'école doit éduquer, je ne pense pas. Et c'est parti pour le long pavé.
L'éducation c'est la base, c'est le cadre que les parents doivent offrir aux enfants avant qu'ils n'arrivent à l'école et qu'ils doivent continuer de prodiguer durant toute la scolarité, jusqu'à ce que l'enfant devienne réellement autonome en devenant un adulte "accompli". Qu'est-ce qu'un adulte accompli ? Un adulte qui est capable de subvenir à ses besoins seul. Donc dans notre société cela doit passer par le fait de toucher un salaire et de pouvoir payer pour pouvoir subvenir à ses besoins et ses envies.
La pédagogie c'est l'art d'enseigner, de faire apprendre des notions complexes ou pas à un tiers. Donc à l'école ce sera le Français, les Math, l'Histoire, la Géo ect...
Je pense que les deux notions doivent être dissociées mais reste néanmoins indissociable.
Il y a un travail qui doit être fait par les parents, l'éducation. C'est à dire inculquer les règles et les codes de la société aux enfants. L'école en cela continue d'approfondir ce travail par les règles de vie collective. Car les gosses passent plus de temps à l'école que chez eux. C'est à l'école qu'on se fait ses premiers copains et aussi "ses premiers ennemis/adversaires" (avec une connotation péjorative ou pas). Appelons cela la socialisation de l'enfant.
Je pense qu'avant de rentrer pleinement dans la société, d'en être un acteur avec tout ce que cela implique, la première réelle société que les enfants connaissent, c'est l'école. Si en tant qu'adulte nous sommes rappelés à l'ordre par les contraintes de la vie, à l'école, les gamins sont rappelés à l'ordre par les contraintes, le règlement intérieur les adultes qui font figure d'autorité.
Là où pour moi un soucis se pose, c'est que les parents ont une bonne tendance à se décharger sur l'école. J'avais lu une étude il y a longtemps (je ne saurais vous remettre le lien car elle date soit de 2006 soit de 2008) qui disait qu'à une certaine époque, les gamins se "battaient" à la maison pour savoir quel programme regarder à la télévision (ils se socialisaient et apprenaient les bases à la maison). Aujourd'hui (enfin à l'époque), à cause d'un individualisme grandissant (dans les faits, une télévision par enfant et par pièces), la socialisation se faisait de plus en plus à l'école, ce qui entraînait une baisse de la pédagogie et une hausse de l'éducatif à l'école.
Ça vaut ce que ça vaut, je sens poindre la remarque "Et pour les fils et filles uniques ?" Je ne saurais vous répondre, honnêtement mais je trouvais tout de même la remarque et l'étude intelligentes du haut de mes 16/18 ans et elle m'a assez marqué pour que je la ressorte de temps en temps.
Du coup, l'enseignant se retrouve à faire de l'éducatif sur le temps de la pédagogie, il forme un citoyen plutôt que de lui donner des connaissances (même si en un sens, "la formation d'un citoyen" c'est lui donner des connaissances sur le monde dans lequel il vit et dans lequel il sera acteur).
D'ailleurs, les nouveaux objectifs de l'état à ce sujet, tendent vers ça, la formation du citoyen, passer plus de temps dans l'éducatif et moins dans la pédagogie. Je suis pas spécialement d'accord mais après, c'est avis perso.
Donc dans un monde parfait, nous, enfin nos enfants iraient à l'école avec de bonnes bases éducatives. C'est à dire dans le respect des adultes et du cadre qu'ils représentent et ainsi, les professeurs pourraient appliquer la pédagogie comme ils l'entendent (car cela change selon les profs, ne nous leurrons pas et Niic pourra bien mieux l'exposer que moi).
Tout ce qui est de l'aspect contrainte et obligation:
Evidemment que la contrainte et l'obligation ne font qu'augmenter une frustration déjà présente, la faute à qui, la faute à quoi ?
Un mauvais enseignant, un mauvais enseignement, une mauvaise école, un intérêt pas assez élevé et mal titillé à la maison ("l'histoire, ça sert à rien ! dit Papa)
J'ai toujours pensé et pense toujours que l'enseignant joue énormément dans la quête de connaissance d'un enfant/adolescent. Un enfant qui se lie avec son prof, fera probablement son meilleur pour avoir les meilleurs résultats. Déjà parce qu'il sera intéressé par ce que le prof raconte et de deux il y aura une notion de "faire plaisir". C'est l'affect (certains jouent là dessus, d'autres non).
Dans les métiers de l'éducatif, quand je postulais pour les concours, on me disait souvent "Faites bien attention à l'affect, c'est à double tranchant. Si vous vous en servez et que cela marche, vous aurez des résultats mais le jour où l'enfant partira, il y a de fortes chances pour que vous soyez dévasté. Est-ce que ça en vaut le coup ?" En gros, on me conseillait de ne pas trop m'impliquer de garder une certaine distance. Aujourd'hui, ça fait 5 ans que je bosse avec des gamins, je ne vois toujours pas où est cette limite à ne pas franchir. Un gamin qui pleure parce que ses parents divorcent, se séparent, parce que son chien est mort parce que Si parce que Mi. J'y suis, j'écoute, j'essaye d'amener le gamin à trouver des solutions. Je m'investis, peut-être trop mais dans ma vision, il ne peut pas en être autrement. Il en va de même sur d'autres sujets moins grave (Foot, Jeux-vidéos, arts).
Un autre exemple, dans les spectacles de fin d'année, il y a deux positions dans l'école où je travaille: Y a la position Bateau que Tenchi vomit:
"Debout ! Main sur le ventre ! Bougez-pas ! Chantez ! Non, ça va pas ! Blabla"
où disons-le les gamins ne s'amusent pas et ne se donnent pas à fond, au contraire, certains s'amusent à tout faire pour faire chier l'enseignant.
et
"Si vous vous trompez, c'est pas grave, l'important, c'est de faire quelque chose qui vous plaise à vous."
Là, les gamins se donnent à fond, ils sont investis, ils ont une responsabilité et sont donc intéressés et même si le résultat n'est pas parfait, les gamins arrivent à envoyer la purée et cela donne un très bon résultat malgré les imperfections. Ils sont plus que des pions manipulables, ils sont les acteurs de leur réussite.
J'ai lu sur ce même topic que l'école n'a pas vocation à trouver un métier aux enfants. Je ne suis pas forcément d'accord. L'école est peut-être la plus à même à pouvoir juger de ce qu'un gosse/ado deviendra pour le peu qu'on s'intéresse au gamin en question.
C'est à dire, ne pas se contenter des résultats mais d'arriver à percevoir les capacités de l'enfant. En ça, je suis d'accord avec Niic quand il dit qu'il faut valoriser/accorder des points au/le développement plus que/'au/ le résultat.
C'était aussi pour ça que j'étais d'accord à mon époque lycée avec le concept de "contrôle continu" plutôt que de passer le bac.
En philo, avec mon prof, je me tapais une moyenne de 13 et arrivé au bac j'ai eu 8. Mon prof préférait noter le développement et le déroulement de mes idées (et je citais pas d'auteurs, quasiment pas en fait) sauf qu'au bac, je suppose que mon correcteur aurait préféré que je cite Shopenhauer plutôt que Marilyn Manson... Dans les deux cas, la notation était probablement subjective...

Sur la notion de l'âne et de la carotte, je suis moins optimiste que Niic. Tout fonctionne à la carotte.
Il y a l'enseignant qui vient bosser pour son salaire
Il y a l'enseignant qui vient bosser pour la réussite de ses élèves (dispenser un savoir, donc)
Il y a l'élève qui vient bosser pour engranger un max de savoirs
Il y a l'élève qui vient bosser pour avoir de bons résultats
Il y a l'élève qui vient bosser pour faire plaisir à son prof/ses parents ect...
Et ainsi de suite, tout fonctionne à la carotte. A quoi bon entamer une activité s'il n'y a pas le plaisir à l'arrivée ?
Après la discussion sur le blabla du "C'était mieux avant" dont je suis/étais un fervent partisan. Je me suis posé des questions, j'ai refait le tour de mes expériences.
Souvent j'ai eu cité des gosses de CP dans la première école où j'ai travaillé. J'ai comparé ce CP avec le mien donc, y a presque 20 ans.
A mon époque, un ou deux élèves sur 25 se permettaient de répondre à l'enseignant. Dans la première école, le chiffre variait entre 5 et 6.
Mais y a un truc que j'ai pris récemment en compte, c'est l'enseignant. Le mien était cool, franchement, j'en garde des supers souvenirs. Tandis que l'autre n'était qu'un gueulard pas très pédagogue.
Est-ce qu'il est devenu comme ça parce qu'il avait une promo difficile ? Auquel cas, ils auraient dû changer sa méthode de travail et l'adapter aux gamins.
Ou alors quelle que soit la promo qu'il pouvait avoir, il aurait été comme ça...
Je pense avec le recul pour la deuxième position.
Dans tous les cas, même si je sais que je n'aurais jamais la réponse, c'était un con ce mec.
Et pour finir: L'uniforme à l'école.
Je suis pas contre, je suis pas pour. Je m'en fous un peu en fait.