C'est un ivrogne qui entre dans un bar.
Il s'assoit et s'exclame :
« Garçon, un Pastis, avant que ça commence ! »
Surpris mais voyant la mine du type, le barman le sert sans mot dire.
L'homme vide son verre, et en commande un autre :
« S'il vous plaît, un autre, avant que ça commence ! »
Il siffle son apéritif et recommence :
« Barman, son p'tit frère, avant que ça commence... »
Le manège continue encore trois fois, avec toujours la même fin de phrase énigmatique « ... avant que ça commence. »
Le barman se creuse la tête, consulte le journal, des fois qu'il ait zappé un match ou une manifestation prévus en soirée. Mais rien, il ne trouve rien qui justifie le leitmotiv de l'homme qui commence à être vraiment gris pour le coup.
L’œil vague et avec une locution ne laissant aucun doute sur son état, l'ivrogne hoquette en brassant l'air à grands gestes désordonnés :
« Gar-garchon, allez ! Un aut'... avant k'sa commence... »
Estimant qu'il avait son compte, cette fois le barman ne le sert pas.
« Je crois que vous en avez assez pour le moment, et puis il faudrait penser à payer ce que vous avez déjà consommé. »
Et l'ivrogne de prendre l'assistance à témoin, avec des airs d'orateur outragé :
« Eh ben voilà ! Kesske'j' vous avais dit ? Ça commence ! »