Je ne dis pas que les parents ne doivent pas essayer... mais que ça peut ne pas coller avec la "prime" personnalité de l'enfant, il peut aussi ne pas avoir les capacités pour...
Un de mes fils n'ouvrirait un roman pour rien au monde.
Pourtant tout a été fait pour : toujours un livre sous le sapin depuis ses 1 ans, lecture d'histoires tous les soirs (jusqu'à un certain âge,j'ai arrêté là... lol), sélection de livres dans ses goûts... rien n'y a fait.
Il n'aime pas lire... point.
Un vrai gâchis à mon sens, c'est un jeune à l'intelligence fine...
Atteint du syndrome de précocité, son QI a été jaugé à 140 quand il avait neuf ans... seulement, le prix à payer pour ces gosses là, ce sont de grosses difficultés de concentration. Petit, il ne pouvait pas se concentrer pour lire, et comprendre en même temps ce qu'il lisait.
J'ai eu l'espoir qu'il se mette à la lecture une fois ces problèmes de connexions résolus (ces problèmes de concentration s'effacent chez ces enfants progressivement à l'adolescence avec la croissance du cerveau - le spécialiste m'avait expliqué : c'est comme un moteur de compétition dont tous les branchements ne sont pas terminés)... mais non.
Ça ne l'intéresse pas...
Ce qui m'attriste le plus, c'est qu'il a énormément souffert de sa différence dans sa petite enfance à l'école, ces gosses s'intègrent mal en raison de l'énorme différence de maturité qu'ils présentent avec les autres gamins de leur âge. À deux ans il connaissait les couleurs et faisait des phrases complexes quand ses camarades en étaient encore à péniblement aligner trois mots, à trois, il savait déjà son alphabet et compter jusqu'à cent... le système scolaire est complètement inadapté pour ces gosses là.
Enfin bref, du coup, aujourd'hui, il a des tas de copains, mais des copains que je trouve largement inférieurs intellectuellement à lui, il privilégie clairement la quantité à la qualité. Être super populaire, voilà ce qui est important pour lui.
Pareil pour les "blondes" qu'il ramène, toutes plus tartes les unes que les autres (sans être méchante). Mais bon, il s'en fout, c'est juste des "copines" comme il dit.
Il est complètement dans le paraître plutôt que dans l'être.
Tout le contraire des valeurs qui me sont chères...
Mais c'est son chemin, et je l'accepte.
Je me dis que sa vie lui appartient, qu'il a droit à l'expérimenter comme ça lui convient. Je suis là pour l'aider du mieux que je peux, le conseiller au mieux contre les mille pièges qu'il va pouvoir rencontrer, mais je n'ai pas à vivre SA vie à sa place.
J'ai souffert de l'emprise d'un père tyrannique... ce n'est pas pour faire subir le même calvaire à mes fils.
Ils me respectent et m'écoutent, mais jamais je n'ai abusé de mon autorité sur eux. Ce n'est pas comme ça qu'on aide ses enfants à devenir responsables... pas plus qu'en ne leur donnant aucune limite d'ailleurs.
Le parent parfait n'existe pas, il est très difficile de trouver le bon équilibre entre l'autorité nécessaire et la liberté nécessaire.
Les deux sont indispensables. Tout comme le dialogue... les interdictions, les obligations, doivent toujours être expliquées, ce n'est que lorsqu'elles sont comprises qu'elles sont pleinement acceptées.
Moi, quand j'étais gosse, comme explication, j'avais droit à une baffe ! lol
Parfois, la baffe arrivait même avant l'interdiction...
