L'Union Sacrée

Des fois, je me dis que ça serait sympa d'ouvrir un sujet "Brèves de boulot" pour raconter les anecdotes de ce genre qui ne rentrent pas dans Scrogneugneu... ^^

Hier, un client achète 4 tablettes pour son entreprise. Comme il n'était pas sûr que sa carte ne bloque pas, ma collègue lui parle de nos possibilités de financement, et vient me poser une ou deux questions à ce sujet, puisque on n'a pas le droit de faire le financement pour des sociétés.
Bref, au final, le client préfère déjà tenter de payer tout d'un coup. Je termine, à l'accueil, ce que je faisais avec mon propre client et je viens voir comment ça se déroule, juste comme ça, du côté de ma collègue.
Nota : c'était un peu mort, d'où ma possibilité de glandouiller un peu.
Je vois le client terminer de taper son code sur le TP et il me dit : "votre collègue, elle n'a pas voulu me faire 20% ! Elle dit qu'elle préfère garder son travail !" On sera tous d'accord que c'est de la plaisanterie, avec le ton qui va avec.
Moi : "... Alors, j'allais dire 'c'est l'jeu, ma pôv'Lucette', mais ça pourrait être mal pris. Par contre, c'est dommage ! Vous seriez passé le 30 Février, on aurait pu faire quelque chose !"
Insert ici petit geste sec de la main de la part du client. "Ah bon ??"
Ma collègue : "... Ah, ça me dit 'carte arrachée'..."
Client : "Votre collègue, elle me parle de quelque chose !" Tête de rapace qui a vu une proie.
Moi : "Oui, tout le monde sait que le 30 Février, tout est gratuit !"
Client, bouche bée : "Comment ça se fait ??"
Collègue : ".... Monsieur, c'est une blague... Le 30 Février, ça n'existe pas..."
Client : "..........." Remet sa carte dans le lecteur.
Moi : "... Bon, je retourne à l'accueil, hein..."
Et quand il est parti, il a crié bien fort : "Et je ne remercie pas votre collègue !!"
Allez, il est bon perdant, quoi. ^^

J'ai un client qui a été victime d'un AVC sur son lieu de travail.

ça n'a pas été pris en charge par la CPAM en tant qu'accident de travail et n'étant pas informé des règles en matière de sécurité sociale (et au regard de ses graves lésions), lui et ses proches ont cru que les indemnités de sécurité sociale qu'il percevait étaient versées au titre de son accident de travail (alors que c'était au titre d'une maladie ordinaire, système qui est moins intéressant car limité dans le temps et car les montants versés sont plus faibles).

Au bout de trois ans, branle-bas de combat, la CPAM lui annonce qu'elle ne va plus rien lui verser (et qu'il va donc se retrouver dans une situation dramatique).

C'est à ce moment là qu'il atterri dans mon bureau et me demande de faire reconnaître son accident comme accident du travail.

Problème, le délai de prescription pour contester la décision de refus de prise en charge de la CPAM est de deux mois alors qu'on est trois ans après son accident.

A ce moment-là, le client me propose de me rémunérer en fonction des sommes que je parviendrais à obtenir pour lui. Ce qui est possible si on mélange des honoraires fixes et un honoraire de résultat.

Vu la gueule du dossier, je refuse.

S'en suit une bataille judiciaire débutée en 2015 et qui s'est terminée fin 2022.

Je vous passe les détails mais on a découvert que la CPAM aurait dû prendre en charge son accident dès le départ et qu'elle a ensuite fait de fausses déclarations en justice pour tenter de se couvrir.

Bref, on a finalement réussi à obtenir la reconnaissance de son accident de travail et le client s'est vu attribuer un taux d'incapacité phénoménal.

J'ai réussi à lui obtenir environ 250.000 euros.

L'honoraire de résultat sur ce type de dossier est en général compris entre 8 et 12%.

Je suis content pour lui et sa famille et fier de mon travail... Mais j'ai envie de me bouffer les c**illes.

Ouuuh... Il y a des regrets à avoir, mais l'essentiel est en effet le super boulot que tu as fait pour lui et sa famille, en lui permettant d'être justement compensé pour ce qui est arrivé. Je suis assez halluciné de voir que la CPAM ait fait une chose pareille.

Par curiosité, je suppose que tu as tout de même été rémunéré honorablement pour ton travail mais à coup d'honoraires fixes. Pour un dossier de 7 ans comme celui-ci, combien ça t'a rapporté ?

Je ne sais pas exactement. Faudrait que je regarde dans le dossier mais sans doute entre 6 et 8.000 euros HT je pense.

Sympa vos histoires.

Je vous en raconte une.
Il y a de cela une décennie, je devais intervenir chez un client pour un contrôle électrique. Cet individu était un vieux monsieur de 90 ans, qui vivait seul dans un somptueux appartement. Au cours de mes opérations, j'appris que son lieu de résidence n'était qu'un pied-à-terre. Il me narra alors brièvement sa vie, m'expliquant qu'il avait beaucoup voyagé pour son travail consistant à "faire le ménage dans des administrations puis dans des entreprises". Bien vite, le personnage se révéla peu sympathique, quoique des plus intéressants. J'eus le sentiment que le personnage ne se complaisait guère dans ce qu’il dénommait lui-même la "mièvrerie", mais plutôt qu'il était prompt à botter les postérieurs de ses collaborateurs.
Après un certain temps, je lui expliquai que je devais me concentrer sur mon intervention. Quelques minutes plus tard, il m'interpella aimablement, cherchant son téléphone portable qu'il ne trouvait plus, précisant qu'il était en train de faire une attaque. Ainsi, j'appelai immédiatement les secours via mon propre téléphone, leur communiquant l'adresse et la situation. Toutefois, le vieil homme me demanda de poursuivre mon travail. Bien que je préférasse rester auprès de lui, il insista en m'assurant qu'il souhaitait me voir continuer. Je m'exécutai donc, dans une atmosphère plutôt étrange. Les secours arrivèrent rapidement et prirent en charge le nonagénaire, alors que je restais à proximité, observant la scène. C'est alors que le vieillard m'interpella à nouveau, me priant de ne pas m'inquiéter et de poursuivre mes tâches, car il avait l'habitude. Finalement, après quelques minutes, les secours informèrent le vieil homme qu'il devait être conduit à l'hôpital. Celui-ci m'indiqua alors que je ne devais surtout pas m'arrêter et poursuivre mes contrôles. Évidemment, je n’ai pas continué.
L'un des membres des services de secours sourit et me signifia que je pouvais partir, car je ne reverrais pas de sitôt ce personnage pour le moins étonnant. Et de fait, je ne le revis plus jamais.

Ah bah si on parle de vieux souvenirs, j'ai deux anecdotes rigolotes de quand j'étais ambulancier.

Deja, je précise que de temps en temps (mais vraiment hyper rarement), le patient nous filait un pourboire. Ça a du m'arriver deux douzaines de fois en 7 ans de metier à l'époque, avec une moyenne a +10 transports par jour (curieusement, les taxis de la boîte en avaient plein des pourboires par contre, alors que de base ils étaient mieux payés que nous). Et c'était rarement ouf, même si on était toujours content d'avoir des pièces pour la machine a café payante du boulot. Mais parfois, c'était pas des pourboires en argent.

Anecdote 1 : on ramène un bon vieux paysan un peu odorant chez lui. En arrivant il nous dit de pas bouger, il revient ! On se dit que chouette, on va avoir la pièce. Et le gars revient avec deux poules, vivantes, disant que c'etait de bonnes pondeuses.
Du coup bah on a décliné, mais on est quand même parti avec un joli panier de légumes.


Anecdote 2 : je ramène un mec chez lui en VSL. Il me demande si j'aime le chocolat, je dis que oui, comme tout le monde.
Et la il me montre des cartons dans son garage (une vingtaine de cartons de +50 litres), me dit qu'il est représentant chez Ferrero et que ceux la sont invendables car ont passé la date de peremption (mais sont encore largement bons), mais que voilà est-ce que ça m'interesse des cartons plein de boîtes de Ferrero Rocher ?
Je suis parti de chez lui avec 5 cartons (1 place passager, deux derrière et deux dans le coffre). J'en ait laissé gardé un demi pour moi (ca m'a duré +6 mois, et j'en offrais pourtant) et laissé les 4,5 autres au boulot. J'ai été un heros ce jour-là, et les mois suivants. Y'avait des dizaines de boîtes par carton, une orgie de chocolat.

Excellent le coup des poules !!

Personnellement, c’est l’histoire des chocolats Ferrero que je trouve énorme. Cadeau dangereux pour les gourmands

Ce matin, appel de la police. Je suis plutôt surpris (ça arrive pas si souvent). En ptetre 30 secondes, on me dit de pas laisser partir deux élèves (qui normalement mangent à l'extérieur) avec leur beau-père s'il se pointe à midi, et de les appeler si on le voit. Parce que leur mère (policière) a été tuée, qu'ils ont retrouvé le corps chez elle, et que c'est lui le suspect principal.

Heu... Ok.

J'avais effectivement aperçu le beau-père ce matin, qui a amené les gosses comme si de rien n'etait (alors que la nana aurait à priori été tuée hier soir).

Au final ils l'ont choppé avant la pause cantine.

Bah ça calme comme histoire. Le plus jeune des deux gamins, actuellement en CP, je l'avais en classe l'année dernière. J'arrive pas à me sortir sa tronche de la tête.

Purée, ça doit envoyer un coup de réalité à la gueule, quand les saloperies qu'on voit d'habitude aux infos se passent juste à côté.
Y a BFMTV qui va faire le planton devant ton école.

Au fait, il s'était calmé, le père qui menaçait de porter plainte parce qu'un éducateur homme aidait sa gamine à enfiler son pyjama?

Hone Dake No Brook a écrit:Purée, ça doit envoyer un coup de réalité à la gueule, quand les saloperies qu'on voit d'habitude aux infos se passent juste à côté.
Y a BFMTV qui va faire le planton devant ton école.

J'espère pas. Après tout ça c'est passé à domicile, pas dans l'école.

Mais oui ça fait bizzare. J'ai aussi des cousins du gosse dans l'ecole, va falloir que je surveille un peu. Déjà y'a une semaine j'ai eu une bagarre entre élèves, "l'agresseur" disant que l'autre lui avait dit des trucs tristes qu'il voulait pas entendre (un divorce en l'occurence).

Au fait, il s'était calmé, le père qui menaçait de porter plainte parce qu'un éducateur homme aidait sa gamine à enfiler son pyjama?

Aucune nouvelle. Ni de lui (il est jamais revenu à l'ecole depuis) ni de ma plainte. Du coup je suis content. Et mon ATSEM est encore la avec ses deux genoux virils de bonhomme encore intact.

Allez, je remonte ce sujet que je ne savais même pas avoir ouvert. :'D

Une cliente, mécontente de devoir faire la queue pour connaître un prix (qui était, ceci dit au passage, sur le portant des peluches, même si pas sur la peluche elle-même), puis qui passe par la caisse libre-service, scanne deux fois l'article, s'énerve encore plus, et veut passer à ma caisse sans me laisser la chance de l'aider à rectifier et terminer son achat sur la caisse LS.

Et elle peste en partant que l'accueil ici est abominable, et qu'à Paris il n'y a jamais aucun problème, qu'à la FNAC de Paris tout fonctionne parfaitement (ce sont exactement les mêmes caisses, puisque désormais on a du matériel "à jour"...), et je me suis très fortement retenue de ne pas lui répondre avec un grand sourire: "merci pour cet avis qui nous change des autres !" (pour les personnes qui auraient du mal avec ma formulation : j'entends généralement du "vous êtes mieux ici qu'à Paris" que sa réflexion...)

Scrogneugneu.

J'ai eu ma pré-rentrée aujourd'hui. Dans une nouvelle école donc.

Point positif : ma classe est super cool (sauf les lumières, j'ai pas d'interupteur, faut disjoncter au tableau), j'ai pas mal de matos, et les atsem ont l'air cool (genre elles ont étiqueté tout les tiroirs avec leurs contenus, je suis épaté). Et à priori j'ai pas de gamins handicapés ou autistes.

Point négatif : la mairie est putain de radine. J'ai jamais vu ça. Genre les tabliers des gosses pour la peinture ? C'est les parents qui lavent. Les draps des dortoirs ? C'est les parents qui doivent laver (j'ai dors et déjà pas confiance, mais on va dire que je suis un vieux cynique).

Mes supers cahiers de language que je fait depuis que je suis en poste dans mes classes précédentes ? Ah Ben c'est les parents qui doivent payer pour les photocopies hein.




Bref, j'ai dors et déjà un peu honte. On verra bien.

Mais ça c'est du Scrogneugneu, pas de la Brève de boulot, voyons !


De mon côté...

Il y a quelques jours, un client est venu retirer une commande passée deux jours avant en magasin. Du high-tech.
La procédure dans ma FNAC c'est de s'adresser à celui qui se tient au plot photo, là où il y a l'affiche "retrait internet".
Jusqu'ici, tout va bien.
Le client s'y rend, pas de souci.
Comme nous avons des problèmes de sous-effectif, c'est, à ce moment-là, le chef des P.T. (produits techniques, pour les gens qui n'auraient pas la ref.) qui s'occupe de recevoir les gens.
Et, forcément, il applique la procédure.
Qui est de demander une pièce d'identité pour pouvoir délivrer le produit, quel qu'il soit.
Là, le client commence à s'emporter, en montrant le ticket de caisse.
Et il a eu le malheur de dire : "Et ce ticket ?? Tu crois que je l'ai sorti du c*l de ta mère ??"
Règle n°1 : ne JAMAIS parler des mères.
Ca a été limite qu'ils ne se fichent pas sur la gueule...
Paraît qu'ils étaient à l'entrée, front contre front, à se menacer en se poussant...
J'avoue, je les ai imaginés en chats.


Aujourd'hui, un client est venu avec un bon de remboursement et un bon d'encaissement.
Moyennement jouasse, il m'explique qu'il a acheté une télé à 2500 balles samedi, et qu'une fois installée... Elle ne fonctionnait pas.
Donc forcément, on le rembourse. Il part sur un autre modèle, moins cher. Je valide le tout, et je le rembourse de la différence.
Une heure plus tard, le revoilà, avec une tête de dix pieds de long.
"C'est encore moi. J'ai demandé à vos collègues à ce qu'on essaie la nouvelle TV ici. Vous n'allez pas me croire, mais... Elle non plus, elle ne fonctionne pas. Alors je suis parti sur une télé d'exposition. Au moins là, je sais qu'elle fonctionne."
En remettant de l'argent.
Moins que pour la première quand même.
Mais bon...


:edit:
Oh.
Et hier, on a ouvert.
Un dimanche, donc, le premier de rentrée scolaire, comme chaque année.
Pour 2500€ de chiffre.
Mon seul véritable gain de ce jour est un rhume.

Précédemment, sur l'Union sacrée :

Lalilalo a écrit:J'ai un client qui a été victime d'un AVC sur son lieu de travail.

ça n'a pas été pris en charge par la CPAM en tant qu'accident de travail et n'étant pas informé des règles en matière de sécurité sociale (et au regard de ses graves lésions), lui et ses proches ont cru que les indemnités de sécurité sociale qu'il percevait étaient versées au titre de son accident de travail (alors que c'était au titre d'une maladie ordinaire, système qui est moins intéressant car limité dans le temps et car les montants versés sont plus faibles).

Au bout de trois ans, branle-bas de combat, la CPAM lui annonce qu'elle ne va plus rien lui verser (et qu'il va donc se retrouver dans une situation dramatique).

C'est à ce moment là qu'il atterri dans mon bureau et me demande de faire reconnaître son accident comme accident du travail.

Problème, le délai de prescription pour contester la décision de refus de prise en charge de la CPAM est de deux mois alors qu'on est trois ans après son accident.

A ce moment-là, le client me propose de me rémunérer en fonction des sommes que je parviendrais à obtenir pour lui. Ce qui est possible si on mélange des honoraires fixes et un honoraire de résultat.

Vu la gueule du dossier, je refuse.

S'en suit une bataille judiciaire débutée en 2015 et qui s'est terminée fin 2022.

Je vous passe les détails mais on a découvert que la CPAM aurait dû prendre en charge son accident dès le départ et qu'elle a ensuite fait de fausses déclarations en justice pour tenter de se couvrir.

Bref, on a finalement réussi à obtenir la reconnaissance de son accident de travail et le client s'est vu attribuer un taux d'incapacité phénoménal.

J'ai réussi à lui obtenir environ 250.000 euros.

L'honoraire de résultat sur ce type de dossier est en général compris entre 8 et 12%.

Je suis content pour lui et sa famille et fier de mon travail... Mais j'ai envie de me bouffer les c**illes.

Jeudi, un transporteur s'arrête à mon cabinet et me livre une palette avec 6 caisses de vins dessus.

Bon, j'ai pommé 25.000 euros mais j'ai de quoi boire pour les 5 prochaines années.

Merci mon cher client !