La Croyance en la science

Bon, je vais recréer ici un débat que j'avais ouvert sur un autre forum sur la croyance en la science. Je copie-colle le post d'introduction que j'avais fait.
En effet, notre société est traversée d'un certain nombre de croyances sur la biologie, les neurosciences et la génétique. (Il y a d'autres sciences, mais je ne vais parler que de celles-ci dans ce post.) Déjà, on voit ces sciences comme des sciences exactes. Ensuite, et surtout, les médias diffusent une image très simpliste des choses. Sans compter sur des chercheurs qui eux-mêmes font parfois des recherches un peu douteuses quand à ce qu'elles impliquent, mais surtout les choix méthodologiques faits.
Je vais commencer parce que j'ai déjà énoncé sur le topic du nouveau chapitre. Les croyances sur le cerveau. Les médias aiment bien nous montrer des résultats scientifiques à coup de scans de cerveau, montrant que les hommes et les femmes l'utilise différemment. Les femmes utiliseraient plus la partie émotionnelle et les hommes la partie rationnelle. Expliquant notamment que ceux-ci soient meilleurs en maths et celles-là meilleures en art. Pourtant, il est maintenant relativement acquis que le cerveau et notre façon de l'utiliser ont la capacité d'évoluer selon notre environnement social. Cette différence entre hommes et femmes serait donc plutôt due à notre façon différenciée de l'utiliser selon que l'on a été éduqué comme un garçon ou comme une fille et non pas à quelque chose d'inscrit dans les gènes.
Un truc amusant, c'est que lors d'une émission dont je ne me rappelle plus le nom (mais c'était il y a longtemps), ils mettaient justement en avant notre façon différenciée d'utiliser notre cerveau selon la langue que l'on avait apprise, montrant bien que notre cerveau évolue selon notre environnement. Mais il y a genre trois ou quatre ans, E=M6 s'ingéniait à nous montrer que le cerveau des hommes et des femmes étaient essentiellement différents à coups de scans où on nous montrait la façon différente dont on l'utilisait. Pourtant, cette émission E=M6 était plus récente que la précédente dont je ne me rappelle plus le nom. (D'ailleurs, j'avais bien ri en regardant cette émission soi-disant scientifique et où ils ne nous montraient que d'énormes clichés sur les différences des sexes.) Bref! Soit ils savaient pas ou ne tenaient pas compte du fait que l'on eût su que la langue peut influencer la façon dont on utilise le cerveau, soit ils ont pas vu le lien possible avec la différence de sexe...
À noter qu'il y a également eu des recherches sur les cerveaux des homosexuels et des transsexuels. Mais ces recherches étaient biaisées, car effectuées après autopsie et généralement sur des hommes décédés du sida... et uniquement sur des hommes... Il ne s'agit donc ici même pas de problèmes médiatiques, mais bien de problèmes de biais intégrés par les expérimentateurs eux-mêmes.
Un autre exemple assez amusant est une recherche sur le gène de l'infidélité. Oui. Oui. Ils ont fait des expériences sur des mulots et ont montré que ceux-ci avaient un gène pour le degré de fidélité ou d'infidélité. Cela a ensuite été étendu aux hommes. Alors, déjà, cela a été publié de façon extrêmement simpliste, puisqu'il ne s'agissaitt pas d'un seul gène, mais d'un ensemble d'interactions entre allèles qui avaient une certaine corrélation avec l'infidélité. Dans le sens, cela favorise à tels pourcents. Soit dit en passant, il est amusant de savoir que cette expérience n'a été faite que sur des mâles et des hommes, pas sur des femelles et des femmes. Ce qui semble partir d'un a priori assez amusant que seuls les hommes peuvent être « naturellement » infidèles.
D'ailleurs, cela me fait penser qu'un ami à moi qui est à la fac de biologie de Paris m'a dit qu'à peu près toutes les recherches sur les corrélations entre gènes/allèles et comportement foiraient complètement. On arrive bien à constater que, par exemple, il existe une certaine hérédité de la schizophrénie. C'est-à-dire que ceux qui ont un schizophrène dans la famille ont tel pourcentage de chances en plus d'être eux-mêmes schizophrènes. Mais on n'arrive pas à prouver les liens avec un quelconque gène. En fait, d'après ce qu'il m'a raconté, ça donnait un truc dans le genre: « On a fait une expérience pour trouver un lien entre tel gène et tel comportement [très longue explication sur la démarche de la recherche], mais cela n'a rien donné... » « On a encore fait telle recherche [longue explication], mais cela n'a encore rien donné. » « Il y a aussi cette recherche, mais rien. » « Par contre, cette recherche-ci explique 0,2% de la variance! » ... Du coup, je me demande sérieusement si en réalité cette hérédité constatée de la schizophrénie, par exemple, n'est pas due à autre chose que la génétique.
Ah! Un autre truc amusant, vous connaissez tous Bones? La série avec une anthropologue qui identifie des squelettes et cherche d'autres indices dessus pour résoudre des affaires criminelles. À chaque fois qu'elle s'approche d'un squelette, du premier coup d'oeil, elle dit d'un air assuré: « Homme de race blanche entre vingt et trente ans. » Je dois dire que ces passages me font beaucoup rire (bien que j'aime beaucoup cette série). En effet, j'ai lu un article (faudra que je retrouve la référence), où il est expliqué qu'on ne peut différencier le sexe qu'avec deux os: Un petit os du crâne (l'os occipital, je crois) et le bassin. Et encore! Environ 30% des individus ont ces deux os ambigus, c'est-à-dire qu'ils ont des caractéristiques qui peuvent se retrouver autant chez les hommes que chez les femmes.
Et encore! Il faut avoir identifié de quelle région vient la personne. En effet, selon la région géographique dont on vient, tels allèles sont plus ou moins répandus. (Il ne s'agit pas de races, car si on compare les allèles de deux individus pris au hasard mais originaires de la même région, ils auront toujours plus de différence génétique que les moyennes de deux peuples très éloignées. Donc, par exemple deux Suisses seront génétiquement plus différents entre eux que l'ensemble des Suisses comparé à l'ensemble des Zimbabwéens. Mais les allèles sont distribués de façon différente selon les régions, tout simplement parce que les individus se reproduisent forcément avec les gens proches d'eux, donc, il est normal qu'au fil des générations certains allèles deviennent plus fréquents selon les régions.) Or, il n'existe pas toujours de données pour identifier de façon parfaite l'origine d'un individu de telle région. Déjà, parce qu'il faudrait avoir les caractéristiques de toutes les régions, mais aussi parce qu'une certaine ossature pourrait être caractéristique d'une femme dans une région, mais d'un homme dans une autre. Bref! Quand on identifie un squelette, on raisonne généralement en termes de probabilités et non pas en termes de certitude.
Sinon, un fait troublant découvert assez récemment. Deux mères ont été identifiées comme non liées génétiquement à leurs enfants. Pourtant, ces deux mères ont bel et bien accouché de leurs enfants et n'étaient pas des mères porteuses. L'une d'elles a même failli perdre la garde de ses enfants (déjà, c'est assez effrayant de voir à quel point l'ADN est prépondérant pour déterminer la parenté, car bon, cette mère a quand même élevé et aimé ses enfants durant des années et on voulait les lui enlever parce qu'ils n'avaient pas les mêmes gènes). En fait, l'explication se trouve dans le fait qu'elles avaient chacune deux codes génétiques différents. (L'explication avancée à ce fait, serait qu'elles seraient issues de deux embryons qui auraient fusionnés à un stade très avancé de leur maturation.) Leurs deux ADN sont répartis de façon différente selon la partie du corps. Dans certains endroits, un des deux ADN est dominant et dans d'autres endroits, l'autre ADN est dominant. Donc, ces deux femmes avaient donné à leurs enfants l'ADN qui n'était pas dominant dans leur sang ou leur salive (ce que l'on prend habituellement pour faire les tests ADN).
Bien sûr, c'est un phénomène rare. Mais à quel point? Sachant qu'aux Etats-Unis de nombreux pères se sont vus refuser le droit de garde sur base de tests ADN négatifs. On peut déjà remettre en cause le bien-fondé de ce critère. Car pour moi, les parents, ce sont ceux qui élèvent et aiment l'enfant. Mais en plus, même selon les critères juridiques, il peut y avoir des erreurs, vu qu'on ne sait pas si parmi eux, il y a des chimères (c'est le nom de ceux qui ont deux ADN). Ou encore, imaginons un criminel chimère qui laisse comme indice des cellules épithéliales, si l'ADN qui y est dominant n'est pas le même que celui du sang et de la salive, il est alors relâché.
Voilà! On va en finir là. Comprenez bien que je n'essaie pas de décrédibiliser la biologie, la génétique ou les neurosciences, mais simplement de montrer que ces sciences ne sont pas toutes-puissantes et ne détiennent pas LA véritié. Se baser sur elles pour fonder notre société et pour catégoriser les individus en expliquant leurs comportements est une erreur. Ces sciences sont utiles pour tout un tas de raison, mais certainement pas pour faire des déterminations sociales que ce soit pour fonder les familles ou pour comprendre le comportement de groupes sociaux divers (y compris sexuels).
En effet, notre société est traversée d'un certain nombre de croyances sur la biologie, les neurosciences et la génétique. (Il y a d'autres sciences, mais je ne vais parler que de celles-ci dans ce post.) Déjà, on voit ces sciences comme des sciences exactes. Ensuite, et surtout, les médias diffusent une image très simpliste des choses. Sans compter sur des chercheurs qui eux-mêmes font parfois des recherches un peu douteuses quand à ce qu'elles impliquent, mais surtout les choix méthodologiques faits.
Je vais commencer parce que j'ai déjà énoncé sur le topic du nouveau chapitre. Les croyances sur le cerveau. Les médias aiment bien nous montrer des résultats scientifiques à coup de scans de cerveau, montrant que les hommes et les femmes l'utilise différemment. Les femmes utiliseraient plus la partie émotionnelle et les hommes la partie rationnelle. Expliquant notamment que ceux-ci soient meilleurs en maths et celles-là meilleures en art. Pourtant, il est maintenant relativement acquis que le cerveau et notre façon de l'utiliser ont la capacité d'évoluer selon notre environnement social. Cette différence entre hommes et femmes serait donc plutôt due à notre façon différenciée de l'utiliser selon que l'on a été éduqué comme un garçon ou comme une fille et non pas à quelque chose d'inscrit dans les gènes.
Un truc amusant, c'est que lors d'une émission dont je ne me rappelle plus le nom (mais c'était il y a longtemps), ils mettaient justement en avant notre façon différenciée d'utiliser notre cerveau selon la langue que l'on avait apprise, montrant bien que notre cerveau évolue selon notre environnement. Mais il y a genre trois ou quatre ans, E=M6 s'ingéniait à nous montrer que le cerveau des hommes et des femmes étaient essentiellement différents à coups de scans où on nous montrait la façon différente dont on l'utilisait. Pourtant, cette émission E=M6 était plus récente que la précédente dont je ne me rappelle plus le nom. (D'ailleurs, j'avais bien ri en regardant cette émission soi-disant scientifique et où ils ne nous montraient que d'énormes clichés sur les différences des sexes.) Bref! Soit ils savaient pas ou ne tenaient pas compte du fait que l'on eût su que la langue peut influencer la façon dont on utilise le cerveau, soit ils ont pas vu le lien possible avec la différence de sexe...
À noter qu'il y a également eu des recherches sur les cerveaux des homosexuels et des transsexuels. Mais ces recherches étaient biaisées, car effectuées après autopsie et généralement sur des hommes décédés du sida... et uniquement sur des hommes... Il ne s'agit donc ici même pas de problèmes médiatiques, mais bien de problèmes de biais intégrés par les expérimentateurs eux-mêmes.
Un autre exemple assez amusant est une recherche sur le gène de l'infidélité. Oui. Oui. Ils ont fait des expériences sur des mulots et ont montré que ceux-ci avaient un gène pour le degré de fidélité ou d'infidélité. Cela a ensuite été étendu aux hommes. Alors, déjà, cela a été publié de façon extrêmement simpliste, puisqu'il ne s'agissaitt pas d'un seul gène, mais d'un ensemble d'interactions entre allèles qui avaient une certaine corrélation avec l'infidélité. Dans le sens, cela favorise à tels pourcents. Soit dit en passant, il est amusant de savoir que cette expérience n'a été faite que sur des mâles et des hommes, pas sur des femelles et des femmes. Ce qui semble partir d'un a priori assez amusant que seuls les hommes peuvent être « naturellement » infidèles.
D'ailleurs, cela me fait penser qu'un ami à moi qui est à la fac de biologie de Paris m'a dit qu'à peu près toutes les recherches sur les corrélations entre gènes/allèles et comportement foiraient complètement. On arrive bien à constater que, par exemple, il existe une certaine hérédité de la schizophrénie. C'est-à-dire que ceux qui ont un schizophrène dans la famille ont tel pourcentage de chances en plus d'être eux-mêmes schizophrènes. Mais on n'arrive pas à prouver les liens avec un quelconque gène. En fait, d'après ce qu'il m'a raconté, ça donnait un truc dans le genre: « On a fait une expérience pour trouver un lien entre tel gène et tel comportement [très longue explication sur la démarche de la recherche], mais cela n'a rien donné... » « On a encore fait telle recherche [longue explication], mais cela n'a encore rien donné. » « Il y a aussi cette recherche, mais rien. » « Par contre, cette recherche-ci explique 0,2% de la variance! » ... Du coup, je me demande sérieusement si en réalité cette hérédité constatée de la schizophrénie, par exemple, n'est pas due à autre chose que la génétique.
Ah! Un autre truc amusant, vous connaissez tous Bones? La série avec une anthropologue qui identifie des squelettes et cherche d'autres indices dessus pour résoudre des affaires criminelles. À chaque fois qu'elle s'approche d'un squelette, du premier coup d'oeil, elle dit d'un air assuré: « Homme de race blanche entre vingt et trente ans. » Je dois dire que ces passages me font beaucoup rire (bien que j'aime beaucoup cette série). En effet, j'ai lu un article (faudra que je retrouve la référence), où il est expliqué qu'on ne peut différencier le sexe qu'avec deux os: Un petit os du crâne (l'os occipital, je crois) et le bassin. Et encore! Environ 30% des individus ont ces deux os ambigus, c'est-à-dire qu'ils ont des caractéristiques qui peuvent se retrouver autant chez les hommes que chez les femmes.
Et encore! Il faut avoir identifié de quelle région vient la personne. En effet, selon la région géographique dont on vient, tels allèles sont plus ou moins répandus. (Il ne s'agit pas de races, car si on compare les allèles de deux individus pris au hasard mais originaires de la même région, ils auront toujours plus de différence génétique que les moyennes de deux peuples très éloignées. Donc, par exemple deux Suisses seront génétiquement plus différents entre eux que l'ensemble des Suisses comparé à l'ensemble des Zimbabwéens. Mais les allèles sont distribués de façon différente selon les régions, tout simplement parce que les individus se reproduisent forcément avec les gens proches d'eux, donc, il est normal qu'au fil des générations certains allèles deviennent plus fréquents selon les régions.) Or, il n'existe pas toujours de données pour identifier de façon parfaite l'origine d'un individu de telle région. Déjà, parce qu'il faudrait avoir les caractéristiques de toutes les régions, mais aussi parce qu'une certaine ossature pourrait être caractéristique d'une femme dans une région, mais d'un homme dans une autre. Bref! Quand on identifie un squelette, on raisonne généralement en termes de probabilités et non pas en termes de certitude.
Sinon, un fait troublant découvert assez récemment. Deux mères ont été identifiées comme non liées génétiquement à leurs enfants. Pourtant, ces deux mères ont bel et bien accouché de leurs enfants et n'étaient pas des mères porteuses. L'une d'elles a même failli perdre la garde de ses enfants (déjà, c'est assez effrayant de voir à quel point l'ADN est prépondérant pour déterminer la parenté, car bon, cette mère a quand même élevé et aimé ses enfants durant des années et on voulait les lui enlever parce qu'ils n'avaient pas les mêmes gènes). En fait, l'explication se trouve dans le fait qu'elles avaient chacune deux codes génétiques différents. (L'explication avancée à ce fait, serait qu'elles seraient issues de deux embryons qui auraient fusionnés à un stade très avancé de leur maturation.) Leurs deux ADN sont répartis de façon différente selon la partie du corps. Dans certains endroits, un des deux ADN est dominant et dans d'autres endroits, l'autre ADN est dominant. Donc, ces deux femmes avaient donné à leurs enfants l'ADN qui n'était pas dominant dans leur sang ou leur salive (ce que l'on prend habituellement pour faire les tests ADN).
Bien sûr, c'est un phénomène rare. Mais à quel point? Sachant qu'aux Etats-Unis de nombreux pères se sont vus refuser le droit de garde sur base de tests ADN négatifs. On peut déjà remettre en cause le bien-fondé de ce critère. Car pour moi, les parents, ce sont ceux qui élèvent et aiment l'enfant. Mais en plus, même selon les critères juridiques, il peut y avoir des erreurs, vu qu'on ne sait pas si parmi eux, il y a des chimères (c'est le nom de ceux qui ont deux ADN). Ou encore, imaginons un criminel chimère qui laisse comme indice des cellules épithéliales, si l'ADN qui y est dominant n'est pas le même que celui du sang et de la salive, il est alors relâché.
Voilà! On va en finir là. Comprenez bien que je n'essaie pas de décrédibiliser la biologie, la génétique ou les neurosciences, mais simplement de montrer que ces sciences ne sont pas toutes-puissantes et ne détiennent pas LA véritié. Se baser sur elles pour fonder notre société et pour catégoriser les individus en expliquant leurs comportements est une erreur. Ces sciences sont utiles pour tout un tas de raison, mais certainement pas pour faire des déterminations sociales que ce soit pour fonder les familles ou pour comprendre le comportement de groupes sociaux divers (y compris sexuels).