Les liens du sang

Pour parler de tout et de rien : ça ratisse très large, tous les sujets qui ne vont pas dans les autres forums vont là.

Re: Les liens du sang

Messagepar San999 le Sam Jan 01, 2011 23:42

Optilux a écrit:Curieusement, mon petit doigt me dit que vous ne parleriez pas "d'offense" envers le père si le gamin avait décidé de vouloir se mettre en quête de son "vrai" père. Son père historique devrait "lui suffire", non?
Hum...
San999 a écrit:Remarquez que j'aurais toujours trouvé cela inadmissible si cela venait du fils.
Par contre, chercher son père biologique, je n'y verrais aucun problème, tant qu'il ne rejette pas son vrai père (car pour moi, le vrai, c'est celui qui l'a élevé).

Optilux a écrit:Le père est-il coupable de faire souffrir son fils? En partie. Tu parles comme s'il agissait froidement, gratuitement. Or, son acte n'est qu'une des conséquences de l'acte du mensonge perpétré par la mère. Tout reporter sur le père est injuste.
Et toi, tu parles comme si à partir du moment où le père souffre, il n'est plus responsable de ses actes. Une victime peut devenir bourreau. Ou pour utiliser des termes moins extrêmes, un offensé peut devenir offenseur. C'est pas parce qu'on été offensé que tout acte que cette offense nous a amené à faire est excusable ou qu'on perd sa responsabilité. Et non, son acte n'est pas QU'une conséquence du mensonge de la mère. C'est avant tout SON choix, librement pris.

Optilux a écrit:La réalité, c'est qu'ils ne sont PAS père et fils BIOLOGIQUE. Ce lien affectif a pu être définitivement brisé par cette révélation aux yeux du père. Par contre, ils restent père et fils HISTORIQUES, et ça, c'est une réalité, un lien qui est intact et que le père broie de ses mains au détriment de son fils. Ils ont un passé commun, oui. Mais ce lien est AFFECTIF. Il est important dans une relation père-fils, évidemment, mais c'est CE lien qui a été brisé par la révélation justement. parce qu'il a été son père 16 ans il doit automatiquement continuer à jouer ce rôle quoi qu'il arrive, malgré le fait qu'il apprenne qu'on lui a menti durant 16 ans, sans avoir le droit d'agir pour clarifier une situation qui le blesse?
Désolé, mais la réponse est oui. La souffrance ne nous donne aucun droit d'écraser les autres.

Optilux a écrit:Et si incapacité il y a à voir le petit garçon qu'il a élevé pendant des années en lieu et place de son fils biologique, ça, on ne le comprendra pas non plus. Vous n'avez visiblement jamais vécu une situation tellement choquante et destructrice qu'elle change les situations les plus immuables. Les liens affectifs, quels qu'ils soient, sont fragiles.
Et? Qu'est-ce que notre vécu a à voir là-dedans? Si tu veux, on peut aussi quitter le topic et laisser ceux qui ont subi une trahison un jour, discuter tous seuls entre eux, et dire à quel point leur souffrance leur donne tous les droits, y compris infliger de la souffrance aux autres. (Et je m'en bats les gonades que la souffrance de l'autre ne soit pas le but recherché. À partir du moment où on sait qu'on va faire souffrir quelqu'un et qu'on le fait quand même, même si ce n'est pas notre but premier, c'est juste qu'on n'en a strictement rien à cirer de la conséquence de nos actes sur les autres, et qu'ils peuvent bien aller se faire voir à Tchernobyl, on n'en a strictement rien à foutre qu'ils aillent mal, tant que nous, on va mieux.)

Optilux a écrit:Non, comme le dit RMR, c'est toujours son fils. Je trouve cela presque insultant de résumer la relation père-enfant à lien de sang. Cela veut dire que tout un vécu partagé de seize ans, les sentiments ressentis, etc. ne valent strictement rien comparé à une simple donnée immatérielle qui en elle-même est détâchée de toute affectivité. Non, tu me comprends toujours pas ce que je veux dire... Tu opposes lien de sang à liens affectifs et pour toi, l'homme renie l'enfant parce qu'ils n'ont pas du même sang. Or, je suis prêt à parier que si cet homme avait adopté cet enfant, par exemple, il l'aurait aimé comme le sien. Ici, ce n'est pas "Oh, on n'a pas le même sang, aors tout le reste n'a pas d'importance". C'est plutôt: cet enfant est le fruit de l'adultère qu'a commis la femme que j'aime. L'enfant, en lui-même, n'y est pour rien, mais imaginez un instant l'incroyable injure qu'a subi cet homme. Il a été cocufié mais en plus, on lui a fait s'occuper et aimer le fruit de l'adultère de sa femme. Il y a LARGEMENT de quoi péter un câble. Que cette vérité sot imprimée alors au fer rouge sur l'enfant ainsi que dans l'esprit de l'homme et détruise complètement la relation affective qu'ils avaient, c'est compréhensible. Une relation évolue au gré des évènements. Or, le passé n'empêche nullement que certains évènements puissent tout détruire.
Il reste dans son tort. Tu as l'air persuadé que la souffrance donne le droit d'écraser quiconque se trouve sur notre voie de la guérison de cette souffrance, en se fichant complètement des sentiments des autres. Je ne suis pas d'accord. Quand on a un tant soit peu de coeur, même dans la souffrance, on essaie au mieux de ne faire souffrir personne. SURTOUT ceux qui nous sont chers. Il y a des parents qui sont prêts à mourir pour protéger leurs enfants. Alors, désolé, mais je trouve injustifiable qu'un père n'arrive pas à supporter la souffrance de la découverte d'une absence de lien consanguin, au point de carrément officialiser la rupture père-fils.

Optilux a écrit:Et depuis quand le fait que ce ne soit pas le but ultime de faire souffrir quelqu’un, rend justifiable un acte qu’on SAIT que cela va provoquer de la souffrance.
Ce que tu ne vois pas c'est qu'il y a DEJA souffrance. Une souffrance due à une situation intenable qui demande à être résolu. tu parles comme si tout était OK mais que l'acte de l'homme sortait de nulle part. Ce n'est pas le cas.
Ah oui! Super! "Ca va mal. Rendons les choses encore pire! \o/" Super raisonnement.

Optilux a écrit:Je ne parle pas de faire quelque chose dont on ignore les conséquences ou qu’on pense faire pour le mieux ou je ne sais quoi. Cet homme sait parfaitement quelles seront les conséquences d’abandonner son enfant. Il sait parfaitement l’impact très grave que cela aura. Et qu’on ne vienne pas me faire croire qu’il pensait que c'était le mieux pour son ex-enfant. Tu ne parles QUE de l'enfant! C'est hallucinant. Tu omets complètement la souffrance du père de l'équation. Son acte n'est pas dirigé contre le fils, mais contre la situation qui est à la source de leurs souffrance à tous deux. Empêcher cet homme de clarifier une situation qui le torture juste pour préserver le status quo serait très cruel.
Ce que je vois, c'est qu'il n'en a strictement rien à foutre d'infliger encore plus de souffrance à son fils, tant que lui-même va mieux. Alors, oui, désolé, je ne tiens plus compte de la souffrance du père, parce qu'il s'est arrangé pour faire encore pire. C'est comme de me demander d'avoir de la commisération pour un meurtrier multi-récidiviste qui a été battu et violé par son père. Non, un meurtre, c'est pas la même chose qu'un abandon. Mais un viol, c'est pas non plus la même chose qu'un mensonge sur la filiation. Ca équilibre la comparaison.

Optilux a écrit:Juste partir, cela aurait fait de lui un mauvais père au présent et au futur (du moins, jusqu’à ce qu’il y ait réconciliation, s’il y en avait une), mais il serait resté le père du passé. Aller jusqu’à annuler son rôle de père auprès d’un juge, c’est carrément même refuser ce passé à son enfant. Faux. Il reste le père du passé. Rien ne pourra effacer ce passé commun. Mais comme je l'ai dit plus haut, une relation évolue selon les évènements. Et cette révélation-ci, en mettant tout leur passé commun sous un nouveau jour, a poussé le père à briser le lien futur avec cet enfant, car incapable de le voir comme avant. Et ça, quoi que vous disiez, c'est humain et compréhensible.
Non, le fait d'annuler officiellement le lien père-fils rend faux même ce qui a été vécu auparavant. Pas dans le sens historique du terme, bien entendu. Ces événements ont eu lieu. Mais c'est dire que pour lui, tous ce passé n'a strictement plus aucune valeur pour lui, qu'ils ne représentent que souffrance et qu'il regrette tout ce qui a été vécu. Vu que pour lui, ce lien passé ne suffit pas à ce qu'il veuille laisser le lien père-fils, cela signifie clairement que cela n'a aucune valeur pour lui et que tout ce qu'il a fait jusqu'à présent pour son fils, n'a été fait que parce qu'il croyait au lien de sang. Il renie ce passé, c'est clair et net.

Optilux a écrit:La mère est clairement responsable de la situation. Mais je trouve malgré tout ce qu'elle a fait, moins grave. [...] Son cas est plus ambigu. Il n'y a pas plus, ni moins de raisons justifiables que de raisons injustifiables, concernant son acte. Par contre, je ne crois pas qu'un être humain normal puisse raisonnablement penser que la décision prise par le père était la meilleure solution qui ferait le moins de tort. Comme, je l'ai dit, il y a très peu de cas qui justifieraient la décision du père. Tu te rends compte que tu légitimises le mensonge de la mère mais que tu condamnes l'acte du père visant à établir totalement la vérité? Le mensonge de la mère serait acceptable, car il a permis au père et au fils de vivre sans souffrir. Mais c'est bien ce même mensonge, une fois révélé, qui est la cause de toute cette souffrance! L'acte du père, le fait d'établir la vérité sur la filiation, ne fait souffrir que parce qu'il y a eu mensonge au préalable.
Oh non: TOUT est de la faute de la mère et elle n'a AUCUNE excuse. Elle est la source de tous les maux dans cette histoire.
On n'a vraiment pas la même logique. La mère pensait que cela ne viendrait jamais à la surface et qu'ainsi ni son fils, ni son mari ne souffriraient. Le père SAIT que son fils va souffrir. Mais malgré tout, celle qui pensait qu'elle ne ferait souffrir personne est plus en tort que celui qui sait pertinemment qu'il va infliger encore plus de souffrance? T'as une logique tordue...
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Re: Les liens du sang

Messagepar greg131982 le Dim Jan 02, 2011 0:08

Cette révélation fait du mal au père, mais au final autant au fils.
Sauf que le père en rajoute une couche au fils avec cet demande au tribunal.
C'est un peu comme si la mère mettait une claque au père et au fils, et qu'ensuite le père mettait une droite au fils.
Pas très sympa pour un quelqu'un qu'on a élevé pendant plus de quinze ans.

Bon après je ne me permettrais quand même pas de juger l'acte de cet homme, car au final on ne sait pas ce qu'il s'est passé entre la révélation et cette demande de rupture de filiation (même si je doute que le fils est réellement fait quoique ce soit pour mériter ça).
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Re: Les liens du sang

Messagepar San999 le Dim Jan 02, 2011 20:08

Ca commence à me fatiguer...

Pour la comparaison avec le meurtre, j'ai également dit que bien qu'un meurtre est pire qu'un abandon, puisque la maltraitance d'enfant est pire que le mensonge sur la filiation, la comparaison reste valide. Si un "petit" tort subi donne le droit d'infliger un "petit" tort à quelqu'un qui n'y est pour rien dans le premier "petit" tort subi, alors dans ce cas, un grand tort subi devrait pouvoir donner le droit d'infliger un grand tort. C'est, il me semble, logique. Tu ne peux pas donner le droit à quelqu'un ayant subi un "petit" tort d'infliger un tort proportionnel, mais refuser ce droit à quelqu'un ayant subi un grand tort.

Mais puisque tu n'aimes pas les comparaisons plus graves, je peux te faire une comparaison plus triviale. Tu as bossé durant deux mois pour réussir un examen. Arrivé à l'examen, malgré tout ce que tu as étudié, tu reçois une mauvaise note, et cela t'empêche d'entrer dans l'école dont tu as rêvé toute ta vie. Cet échec ne te donne aucun droit de donner une droite au professeur, si celui-ci a été juste dans ces questions et dans son évaluation. Oui, tu es frustré, oui, tu vis une situation difficile, oui, tu souffres, puisque ton rêve a été détruit. Mais même si ce professeur est le porteur de ta souffrance, cela ne te donne aucun droit de le frapper, même si n'est pas dans le but de lui faire mal mais d'évacuer ta propre souffrance.

Ensuite, ce que je voulais dire par le fait que le père devait accepter la situation, ce n'est pas dans le sens qu'il devait se taire, ni même pardonner à la mère. Juste qu'il n'a pas à évacuer sa colère et sa souffrance sur quelqu'un d'innocent. Après, dans cette situation, il est vrai qu'il en est réduit à l'impuissance, puisqu'à part dire sa façon de penser à son ex-femme, il ne peut pas faire grand chose. Éventuellement demander des dommages et intérêts à son ex-femme et suivre une psychothérapie. Mais même s'il n'avait aucun moyen d'évacuer sa souffrance, et bien il aurait dû la contenir, plutôt que de la déverser sur quelqu'un d'autre. Oui, la vie est injuste, c'est mal de faire souffrir quelqu'un d'innocent pour se soulager. C'est affreux de ne pas avoir ce droit, hein...?

Et sincèrement, je ne vois même pas en quoi ce qu'il a fait pouvait le soulager de quoi que ce soit, et encore moins son fils. Il est toujours dans la même situation qu'avant. Juste qu'il a détruit un lien qu'il avait avec un être humain censé être important pour lui. Il n'a rien changé. Il a ajouté une souffrance en plus à son fils, c'est tout.

J'ai la flemme de répondre au reste.
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Re: Les liens du sang

Messagepar Chocoloutre le Dim Jan 02, 2011 20:42

J'aimerais comprendre en quoi rejeter son fils résout quoi que ce soit.
Faut arrêter de fumer la moquette... OK il est blessé, OK la mère est une sale pute qui couche avec l'ennemi (on s'assurera qu'elle sera tondue pour son crime, t'inquiète pas), OK le fils il... Il... heu... Bah il rien, il existe.

Ce qu'il a fait, rejeter son fils pour une faute qu'il n'a pas commise, rejeter son fils pour ce qu'il est, est impardonnable, dégueulasse et indigne d'un père.
Je comprend même pas que tu lui cherches des excuses à la con. Y a toujours un moyen d'apaiser sa souffrance, faire payer les innocents n'en est pas un.
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Re: Les liens du sang

Messagepar Romi le Dim Jan 02, 2011 22:30

Il devient un peux chiants le topic là, limite bashing. :|

De toute façons je trouve qu'on a trop peux d'élément pour juger, si ça se trouve le gamin fait sa crise de l'adolescence et est ravi de voir son vieux se tirer, la femme était peut être une salope nympho qui ne faisait que rabaisser son mari qui devait s'occuper de son gosse pourri gâter et la Père était peut être le derniers des enfoiré qui trouver là un moins de se barrer ?
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Re: Les liens du sang

Messagepar San999 le Dim Jan 02, 2011 22:44

Même en pleine crise d'adolescence, on est rarement ravi de voir l'un de nos parents nous abandonner. On dit l'"âge bête", pas l'"âge insensible"... Les ados qui disent qu'ils se veulent plus de leurs parents, faut pas les prendre au pied de la lettre...
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Re: Les liens du sang

Messagepar 13kill le Dim Jan 02, 2011 23:04

[quote="San999"On dit l'"âge bête", pas l'"âge insensible"... Les ados qui disent qu'ils se veulent plus de leurs parents, faut pas les prendre au pied de la lettre...[/quote]

Pourtant je sais de source sur que certaines personnes ne veulent plus revoir leurs père ou mére. Tu penses donc qu'ils sont bêtes ? Tu te permets de juger leurs traumatisme ou autre comme ça en faisant un vielle amalgame ?
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Re: Les liens du sang

Messagepar San999 le Dim Jan 02, 2011 23:22

Tout dépend pourquoi ils ne veulent plus les revoir. Mais c'est certainement pas à cause d'"une crise d'adolescence". S'ils n'ont pas de bonne raison, je les trouve effectivement "bêtes". (Les bonnes raisons étant de la maltraitance, des parents qui systématiquement descendent leurs enfants et tout ce qu'ils font, ou autres trucs du genre.)
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Re: Les liens du sang

Messagepar Kogaiji le Lun Jan 03, 2011 1:23

Non. Avant, il était supposé continuer à jouer son rôle de père au mépris de sa propre souffrance. Une fois la question de la paternité biologique évacuée, rien n'empêche l'homme et l'enfant d'avoir une relation sur de nouvelles bases. Après tout, ils ont un passé commun mais leur relation future ne sera plus placée sous le même signe que l'ancienne, ce qui est bien vu qu'elle était basée sur un mensonge.


En fait c'est à partir de la que je te suis pas, pour moi c'est pas le lien du sang qui faisait leur relation en fait.
J'dirais même que quand ton fils née même si c'est ta propre chair bah tu vois le machin je pense pas que tu l'aime quoi, c'est une truc qui viens de sortir avec laquelle tu n'a aucune relation (t'es son géniteur bien sur mais t'as pas de relation quoi avec) et ensuite plus le temps passe plus tu t'y attache en l'éduquant tout ça et c'est la que tu établis une relation père fils.
Après bon j'vais pas te forcer à être d'accord avec moi bien sur mais moi pour le coup je partait de ce principe la donc pour moi la nouvelle comme quoi il est pas le géniteur de l'enfant aussi choquant soit cette nouvelle ne change rien au fait qu'il en est le père, et moi ce que je vois donc c'est un père qui abandonne son enfant.

Je pense qu'a la base on a pas la même définition de ce que le père et que c'est pour ça qu'on arrive pas à ce comprendre.
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Re: Les liens du sang

Messagepar San999 le Lun Jan 03, 2011 2:53

Je fais peut-être preuve de manichéisme, mais tu fais preuve d'angélisme des victimes.

Je commençais à fatiguer parce que je commence à sentir que toi et moi ne nous comprendrons jamais sur ce point. Tout simplement, parce que toi tu penses que la découverte d'une non-consanguinité peut suffire à détruire une relation père-enfant et que c'est une réaction justifiable et légitime. Alors que, moi, j'estime que cette réaction est totalement illégitime, injustifiable, superficielle, égoïste, égocentrique et aveugle. Mais puisque tu y tiens, je vais répondre à tous les autres points. Mais je préviens tout de suite, que je ne me suis pas relu. Trop long...

Pour la mère, le problème, c'est qu'il y a plusieurs situations toutes aussi crédibles les unes que les autres:
1) A-t-elle engendré l'enfant pendant qu'elle était avec son mari ou l'a-t-elle a engendré peu avant de se mettre en couple avec son futur mari? Ose me dire que cette dernière solution est peu probable.
2) Si effectivement l'enfant a été engendré peu avant qu'elle ne se mette avec son mari, elle peut penser que cet enfant est vraiment celui de son mari. C'est une probabilité non négligeable.

Maintenant, il faut bien admettre que statistiquement parlant, il est bien plus probable qu'elle l'ait fait pendant qu'elle était avec cet homme (car il faudrait un bon timing pour que le futur mari arrive juste après que le géniteur ait engendré l'enfant avec la future épouse). De même, elle doit au moins savoir qu'il y a une possibilité que son mari ne soit pas le vrai géniteur. Dans ce cas, la seule éventualité que, toi, tu envisages, c'est qu'elle se soit dit:
3) "Je veux protéger mon cul. Je vais donc mentir. J'en ai rien à foutre des possibles conséquences."
Alors que le plus probable, c'est plutôt qu'elle se soit dit:
4) "Je ne suis même pas sûre que que l'autre soit le vrai père. Si je le dis à mon mari, je vais détruire notre couple, et faire souffrir inutilement mon mari, alors que c'est lui que j'aime et avec qui je veux être. De plus, au mieux, notre enfant naîtra avec des parents divorcés, au pire, il se retrouvera sans père. Ils n'apprendront jamais la vérité, si je ne le leur dis pas [elle s'illusionne et omet toute possibilité qu'elle se trompe sur ce point]. Alors à quoi ça sert d'infliger de la souffrance à tout le monde et détruire ma famille? Si je ne lui dis rien, nous serons tous heureux."

Evidemment, il est aussi possible qu'elle sache à 100% que ce ne soit pas lui le père et qu'elle se soit dit:
5) "Bon pigeon, celui-là. Autant lui faire avaler les couleuvres que je veux et profiter de lui pour être peinarde et pas avoir à m'occuper toute seul du moutard. Il ne découvrira jamais la vérité."

Cependant, toutes ces solutions sont possibles et aucune n'est négligeable. Mais la 4 reste légèrement plus probable.

Dans le cas du père, j'envisage quatre possibilités:
1) Le fils a essayé de le tuer ou le maltraite d'une façon ou d'une autre (pas juste être rebelle ou de temps en temps se montrer malpoli, mais vraiment le maltraiter).
2) Le fils est quelqu'un de mauvais, qui a déjà tué, violé et/ou torturé des gens, sans éprouver le moindre remords.
3) Le père n'en a jamais rien eu à cirer de son fils.
4) Le père se sent trompé par sa femme, trahi et perdu. Son fils n'est pas son fils biologique. Il décide donc de couper tout lien. Il n'a même pas pensé que cela porterait tort à son fils. Non pas parce qu'il ne peut pas comprendre ça, mais simplement parce qu'il n'a pas DU TOUT pensé à ce que ressentirait son fils, tellement il est pris dans les souffrances de sa petite personne. Il n'a tout simplement pas eu la moindre considération ou pensée pour son propre fils. Cela fait donc de lui un égocentrique et un égoïste de première.

Apparemment, toi, tu envisages une cinquième solution:
5) Le père détruit tout lien filial pour mieux reconstruire un autre lien. Raisonnement débile s'il en est. C'est comme de divorcer pour mieux se remarier plus tard... Généralement, pour faire ça, on se sépare et prend de la distance pour mieux revenir ensemble, mais on ne divorce pas si on veut réparer le lien plus tard.

Quant à éventuellement remplacer le lien père-fils par un autre lien, genre parrain-filleul ou amis, ce serait carrément du foutage de gueule: "Je veux plus être ton père, mais si tu veux, je peux être ton pote. :D " Si mon père me faisait un coup pareil, je lui défoncerais la gueule à coups de batte et je lui dirais de ne plus jamais tenter de m'approcher ou de communiquer avec moi de quelque façon que ce soit, sinon je l'achèverais.

Dans ta solution, il doit donc manquer la majorité des neurones au père. Surtout que ce n'est pas un coup de tête, vu que cela lui a pris deux ans pour terminer cette procédure. Largement le temps pour, à défaut de se remettre de sa souffrance, AU MOINS, se rendre compte qu'il faisait n'importe quoi (rien que parce que son fils refusait de lui parler et que quand il a tenté de le forcer, celui-ci lui a enfoncé dans la gueule le premier objet contondant qui lui est tombé sous la main).

Bref! Les cas 3 et 4 sont les plus envisageables, pour le père.

Optilux a écrit:Mais vous persistez à voir l'acte du père comme un acte gratuit, hors de son contexte.
Oh! Non, c'est pas gratuit. C'est juste un acte qui dans son équation n'a pris en considération qu'une chose: Un énorme, gigantesque, titanesque "MOI", tellement gigantitanénorme, qu'il en a masqué le minuscule, riquiqui, microscopique, insignifiant "mon fils".

Optilux a écrit:On l'a pris pour un imbécile de la pire manière possible. C'est quand même dingue que vous laissiez cette variable de côté pour ne voir que "l'homme qui renie son fils"! Vous zappez tout le contexte. On l'humilie depuis des années à son insu et quand la vérité éclate, il devrait continuer à tenir le rôle dans lequel on l'a mis, au détriment de sa souffrance?
Il avait un choix. Le choix entre assumer et supporter cette souffrance en la gérant du mieux qu'il pouvait. Ou tenter de soulager légèrement cette souffrance en approfondissant gravement celle de son fils. Il a choisi la dernière solution. Excuse-moi de ne pas éprouver de sympathie envers cet homme.

Optilux a écrit:Il est un monstre parce qu'il établit les faits tels qu'ils sont?
Les faits, c'est que c'est son fils. Point. C'est aussi un fait qu'il ne le ressent apparemment pas ainsi. Mais il se trompe. Nos sentiments ne sont pas tous puissants, ils peuvent nous tromper. Et certains sentiments sont illégitimes.

Optilux a écrit:Le fils ET le père sont des victimes de la situation crée par la mère.
Exact. Et le fils est également victime de son père. Si tu nies cela, je vois pas quoi te répondre. Je ne vois pas en quoi le statut de victime fait qu'il n'a pas choisi de lui-même d'abandonner son fils. On est pas des pantins, incapables de faire des choix dans des situations difficiles non plus. Ce ne sont pas les situations difficiles qui choisissent à notre place. On ne choisit pas les situations difficiles qu'on vit, mais on peut choisir les décisions qu'on prend face à ces situations difficiles. Il a choisi: Il a abandonné son fils.

Optilux a écrit:Cette situation une fois établie, est intenable. Tout acte qui est fait ensuite pour changer cette situation, hormis le fort peu probable "je te pardonne ma chérie et tu restes mon fils" (qui demande une force que peu de gens dans une telle situation auraient)
"Je te pardonne ma chérie", certainement pas. Je ne dis certainement pas qu'il doit pardonner son ex. Par contre, désolé, mais je ne vois pas en quoi c'est "fort peu probable" qu'il décide de rester le père de son fils. Tu ne t'imagines quand même pas que cet homme est le premier à avoir vécu cette situation? Et la plupart du temps, même si le père passe un moment difficile, il fait ce choix. Tout simplement parce qu'il aime son fils et que rien ne saurait changé ça. (Du moins, c'est comme ça qu'il l'exprimerait.)

Optilux a écrit:ne peut qu'être source de nouvelles souffrances.
Même les fois où on ne peut que prendre des mauvaises décisions, on doit au moins essayer de prendre la moins mauvaise.

Optilux a écrit:Qu'aurait-il dû faire à votre avis? Partir et ne jamais revenir en "laissant une porte ouverte à l'interprétation", comme disait san999? C'est encore pire, car c'est une longue souffrance, nourrie en permanence par des questions et des regrets.
Je n'ai pas dit que c'est ce qu'il devrait faire. C'est aussi un mauvais choix, mais quand même moins mauvais, car au moins, il n'y a pas déni d'une histoire commune entre le père et l'enfant. Il n'annule pas la valeur de cette histoire.

Optilux a écrit:Si lors d'un tremblement de terres un immeuble s'effondre et tue des gens, la source de la catastrophe reste le tremblement de terre et pas l'immeuble.
Cet homme n'est pas inerte à ma connaissance. Il a des possibilités de choisir. Pour quelqu'un qui n'aime pas mes comparaisons, t'en prends des bien pires...

Optilux a écrit:Parce que vous dites bien, les uns et les autres, que les liens historiques devraient suffire pour que l'homme continue son rôle de père au mépris de la souffrance que ça peut lui provoquer. il est un "salaud" parce qu'il ne le fait pas, n'y arrive pas. Dans la même logique, alors le fils adopté de mon exemple devrait voir son père adoptif comme son seul vrai père. Il devrait lui suffire, non? Le fait qu'il fasse des démarches peut être mal perçu par le père historique. Il peut se dire "tout ce qu'on a vécu, tout ce que j'ai fait pour lui ne suffisent pas à ce qu'il me voit comme son seul et unique père".
Il ne renie pas son père parce qu'il cherche son origine biologique. Comme je le dis précédemment, tu prends de bien pires comparaisons que moi. Une comparaison possible avec notre cas, ce serait plutôt que le fils veuille être sous la tutelle de son géniteur et demande à annuler son adoption. Ce serait pour moi, tout aussi inadmissible. Quant à un équivalent avec la situation où un fils adoptif recherche son géniteur, ce serait plutôt dans le cas où un père n'ayant que des enfants adoptifs, se mette à rechercher un enfant qu'il aurait abandonné. Démarche que je trouve ses enfants devraient soutenir, tout comme des parents adoptifs devraient soutenir leurs enfants adoptés à rechercher leurs géniteurs.

Optilux a écrit:C'est juste que vous simplifiez trop en laissant systématiquement de côté le ressenti du père et le contexte.
Et toi, tu le justifies trop, en laissant systématiquement de côté le fait qu'il a son libre-arbitre et sa capacité de jugement. Son ex-femme lui a mis une arme sur la tempe pour qu'il abandonne son fils? Non. À partir de là, il a le choix. Point. Il aurait pu choisir de rester père et de remonter peu à peu la pente avec son fils. Cela aurait été difficile, mais il n'aurait pas irrémédiablement détruit son lien avec son fils. Au lieu de ça, il a choisi la solution de facilité, pour soulager un petit peu sa souffrance et en revanche enfoncer encore beaucoup plus son fils.

Optilux a écrit:Elle est peut-être claire mais elle continue de faire souffrir. Sans action, elle ne risque pas de se résoudre d'elle-même.
Il y avait mille solutions, comme la psychothérapie familiale. Cela aurait demandé un long effort. Mais il a choisi l'une des pires solutions qui soient.

Optilux a écrit:il y a des situations qui sont tellement difficiles que, quoi qu'on fasse pour les résoudre, il y aura encore de la souffrance.
Mais on peut toujours choisir celle qui apporte le moins de souffrances inutiles possible.

Optilux a écrit:Rester dans le statu quo sans rien faire aurait été pire pour lui ET pour le gosse.
C'est vrai que cela aurait été pire pour le gosse de rester avec un père. ... Ou pas.

Optilux a écrit:Parce qu'il a été son père 16 ans il doit automatiquement continuer à jouer ce rôle quoi qu'il arrive, malgré le fait qu'il apprenne qu'on lui a menti durant 16 ans, sans avoir le droit d'agir pour clarifier une situation qui le blesse?
Encore une fois, fais pas comme si sa solution était la seule. T'attends pas à ce que j'approuve un gars, qui parmi plusieurs solutions, a pris l'une des pires, juste parce qu'il était dans une situation difficile. Il avait le choix, c'est tout.

Optilux a écrit:Apparemment, la souffrance ne donne pas le droit d'écraser les autres mais le mensonge, oui. C'est révoltant.
Ce qui est révoltant, c'est de donner des excuses à un père indigne. Sérieusement, tu crois que parce que sa femme lui a menti, cela lui donne tous les droits? Tu admets à chaque fois qu'une situation de souffrance ne donne pas le droit de faire souffrir un innocent, même quand ce n'est pas le but premier. Qu'est-ce qui rend cette situation si différente? C'est pas comme si le père n'avait pas plusieurs choix à sa disposition. En quoi est-ce justifiable que parmi tous ces choix, il a pris l'un de ceux qui fait souffrir le plus son fils? Les seules solutions qui auraient été pires, sont celles qui impliqueraient la mort de quelqu'un. Et ne me dis pas qu'il se serait suicider s'il n'avait pas demandé cette rupture de liens. Pour s'empêcher de se suicider, il pouvait parfaitement suivre une thérapie, avec éventuellement des anti-dépresseurs. Au pire, se faire interner quelques temps. Oui, l'internement aurait été un choix difficile et qui aurait aussi impliqué des souffrances, mais toujours moins que le choix qu'il a pris.

Optilux a écrit:Le vécu a tout à voir là-dedans car il offre un autre point de vue, plus nuancé. Il permet de prendre en compte plus d'éléments. Comme je me tue à le dire, tu laisses de côté plein d'éléments pour ne voir que "un homme fait du mal à son fils". Or, la situation est TRÈS LOIN d'être aussi simple.
Mais aucune situation n'est simple, bon sang de bonsoir! Pourquoi celle-ci est-elle différente au point de donner un droit à faire souffrir un innocent???

Optilux a écrit:La souffrance ne donne pas TOUS les droits, mais elle en donne au moins UN: celui d'essayer d'éliminer la source de cette souffrance.
À n'importe quel prix???

Optilux a écrit:Croire que l'on peut résoudre une situation familiale aussi complexe que celle-ci sans qu'il y ait davantage de déchirures et de souffrances est incroyablement naïf.
Et croire que la décision prise par le père était la seule possible ou la meilleure, c'est être aveugle.

Optilux a écrit:On en fait du mal que si l'on n'en a rien à cirer des conséquences? Simpliste, encore une fois. Tu mets tous les cas possibles dans le même panier... Parfois, on fait du mal tout simplement parce qu'on ne voit pas d'autre issue ou qu'il n'y en a carrément pas. Parce que la situation l'exige. On sait que ça va faire du mal, mais sachant que l'alternative est encore pire, on le fait quand même. Parfois, il faut choisir entre plusieurs maux. Il n'y a parfois pas de "bonne" solution. Certaines situations sont comme ça.
Vient pas essayer de me faire croire que la solution prise par le père était la moins pire, je t'en prie. C'est ridicule.

Optilux a écrit:Il y a des situations qui ne peuvent être résolues sans qu'il y ait souffrance. Toi, tu sembles convaincue que la souffrance du père est acceptable mais celle du fils non.
Encore une fois, tu fais comme si sa solution était le meilleur équilibre. C'est loin d'être le cas. Je ne crois pas que cette décision ait soulagé quoi que ce soit chez le père ou très peu, alors que la souffrance du fils a décuplé. C'est comme d'enfoncer quelqu'un sous l'eau pour s'empêcher soi-même de couler. Et que tu le veuilles ou non, c'est le rôle des parents, hein. Bien sûr, ils veulent être heureux, mais s'ils doivent choisir entre leur bonheur et celui de leur enfant, ils choisissent celui de leur enfant. J'arrive même pas à trouver cette situation injuste... C'est juste basique. Un parent qui sacrifie le bonheur de son propre enfant, pour sauver son bonheur à lui est un parent indigne.

Bien sûr, toutes les situations ne sont pas évidentes, mais je ne vois pas ce que cette situation a d'ambigu. Le gamin avait un père, il n'en a plus. Il croyait que ce qu'il avait partagé avec un homme qu'il considérait être son père, avait de la valeur, mais cet homme lui montre clairement que non. Je ne vois pas en quoi cela pourrait arranger le gamin, que ce soit sur le court ou le long terme.

Optilux a écrit:Or, dans le cas qui nous intéresse il y a tout un contexte qui fait qu'il n'y a pas un agresseur et un agressé, mais deux agressés (l'homme et le garçon) qui sont tous les deux aux prises avec les répercussions des actes d'un agresseur (la femme).
Tu te fiches de moi ou quoi? Tu me dis que t'es d'accord pour dire que l'homme ne peut pas être déresponsabilisé de ses actes, juste parce qu'il est lui-même une victime. Mais là, pourtant, tu traites le père comme une pauvre victime marionnette des maléfiques actions de son bourreau, la femme, et qu'il ne fait que réagir automatiquement à l'agression sans choix possible. Non, il n'y a pas un seul agresseur et deux agressés. Il y a un agresseur (la mère), un agressé-agresseur (le père) et un doublement agressé (le fils).

Optilux a écrit:Rien à voir avec un prof et son élève ou un tueur et sa victime!
Rien à voir, parce que tu ne veux pas voir le rapport. Qu'est-ce que cela peut foutre qu'il y ait un agresseur ou non? J'entends par là, si le père agit uniquement parce qu'il y a agresseur, cela veut dire qu'il agit par vengeance. Or, tu dis que ce n'est pas le cas. Dans ce cas, la seule donnée importante, c'est qu'il y a une souffrance. Que cette souffrance ait pour origine un agresseur ou non, cela n'a aucune importance.

De même, je ne vois pas quelle importance cela a que la victime de ce père soit déjà victime de la même chose que lui. Imaginons qu'il soit possible que l'enfant ne ressente pas ce mensonge comme une souffrance. Il pourrait arriver à relativiser instantanément, en se disant que cela reste son père, car ce qui importe, c'est leur vécu. (Cela me semble impossible qu'un Occidental moderne puisse penser ça, mais imaginons.) En quoi cela rendrait pire le fait que le père l'abandonne? Sérieusement?

Donc, l'important, ici, c'est pas qu'il y ait un agresseur à l'origine, ni que la victime de la personne en souffrance soit déjà en souffrance au préalable. Ce qui compte ici, c'est ce schéma.
Souffrance => Canalisation de la souffrance en la transférant sur un tiers.

Optilux a écrit:En gros, l'homme doit être le seul à porter la souffrance qui concerne directement deux personnes.
Ben, comme je l'ai dit, c'est un peu son rôle de père. Les parents sont pas là uniquement pour les périodes avec plein de fleurs et de petits oiseaux, hein. Mais de toute façon, aucun être humain, de base, n'a le droit d'infliger de la souffrance à quelqu'un, juste pour soulager la sienne.

Optilux a écrit:Pour préserver l'enfant, il faut préserver à ses yeux l'illusion crée par la mère aux dépends de la souffrance que ça cause au père. Ça, vous le trouvez normal. Mais que le père cherche à établir la pleine vérité, déjà amorcée de toute façon par la révélation du mensonge, vous trouvez ça horrible. Le mensonge est préférable à la vérité: je note...
Quelles illusions? Tout le monde sait maintenant qu'il n'est pas le géniteur. Par contre, c'est toujours son père. Point. Arrête de te contredire, alors que tu as toi-même admis que ce n'était pas le biologique l'important pour déterminer la paternité. Si maintenant qu'il se trouve face à cette réalité, il le ressent autrement, il a tort. Point.

Optilux a écrit:Une fois la question de la paternité biologique évacuée, rien n'empêche l'homme et l'enfant d'avoir une relation sur de nouvelles bases.
Mais bien sûr! Et après, c'est moi qui suis naïf! Tu peux dire ce que tu veux, il a détruit leur relation père-fils officiellement. S'imaginer qu'ils vont se balader main-dans-la-main vers le soleil levant, après avoir remplacé leur relation père-fils par de l'amitié, c'est croire à la Petite Souris.
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Re: Les liens du sang

Messagepar San999 le Jeu Jan 06, 2011 23:00

Optilux a écrit:4) "Je ne suis même pas sûre que que l'autre soit le vrai père. Si je le dis à mon mari, je vais détruire notre couple, et faire souffrir inutilement mon mari, alors que c'est lui que j'aime et avec qui je veux être. De plus, au mieux, notre enfant naîtra avec des parents divorcés, au pire, il se retrouvera sans père. Ils n'apprendront jamais la vérité, si je ne le leur dis pas [elle s'illusionne et omet toute possibilité qu'elle se trompe sur ce point]. Alors à quoi ça sert d'infliger de la souffrance à tout le monde et détruire ma famille? Si je ne lui dis rien, nous serons tous heureux."[/b] Oui, c'est tellement lui "qu'elle aime et avec qui elle veut être" qu'elle le trompe... Hem.
Ca arrive. Trop bu, mauvaise passe. Je ne dis pas que c'est bien, ni même que ce n'est pas mal. C'EST mal (du moins, dans un couple pour qui l'exclusivité est importante, il y en a pour qui ce n'est pas le cas). C'est juste que je juge ça moins mal que d'abandonner son enfant, après des années de vie commune.

Optilux a écrit:Et dans la partie que j'ai soulignée, on a l'impression tu l'excuses presque. Elle ne prend pas en compte les conséquences de ses actes. Il y a beaucoup de "si": "si je ne dis rien", "si la vérité n'éclate pas. ET tous ces "si", sont des mensonges pour la protéger ELLE. Elle sait très bien que c'est "ça passe ou ça casse", avec une énorme chance que ça casse à un moment ou à un autre. Toutes les autres solutions que j'ai données dans mon précédent message étaient plus honnêtes et moins sources de souffrance POUR TOUS. La seule qui y aurait perdu, c'est ELLE.
Les gens s'inventent toujours des excuses, mais généralement, ils y croient à ces excuses. C'est rarement "je sais très bien que c'est faux, mais c'est pas grave". Je trouve crédible que la mère ait vraiment cru qu'il était impossible qu'un jour cela revienne à la surface. Franchement, quelles étaient les probabilités que le père fasse un test de paternité un jour? C'est pas vraiment le genre de truc qu'un père normal se dit, en se levant un bon matin: "Tiens! Et si j'allais faire un test de paternité avec mon fils de seize ans, aujourd'hui!" Éventuellement si un jour l'enfant était sur le point de mourir et qu'il fallait un implant d'organe et que le père se proposait de donner son rein, là, les questions de tests pourraient être soulevées, de fil en aiguille. Mais ce n'est pas le genre de truc auquel un futur parent pense, normalement... J'ai par contre du mal à croire que le père ait vraiment cru au mensonge: "Rompre tout lien avec mon (futur ex-)fils ne lui fera absolument aucun mal, tout du moins, pas plus que la révélation de non-paternité!" C'est peut-être pas au même niveau que de croire au mensonge "le ciel est rouge", mais c'est pas loin...

Optilux a écrit:Apparemment, toi, tu envisages une cinquième solution:
5) Le père détruit tout lien filial pour mieux reconstruire un autre lien.
Encore une fois, tu ne me comprends pas. Je n'ai jamais dit que cet autre lien était la finalité de l'acte. J'ai dit que si tous deux le veulent, il permet la création d'un nouveau lien DIFFÉRENT entre eux. Ce que je pense, je l'ai réexpliqué au début de ce message.
Si ce n'est pas la finalité de l'acte, c'est encore pire, non? Ca veut dire que le père n'espérait même pas renoué un lien. Il voulait simplement le rompre et il se foutait des conséquences. Tout du moins, les conséquences lui semblaient moins graves que les sentiments de sa petite personne.

Optilux a écrit:Raisonnement débile s'il en est. C'est comme de divorcer pour mieux se remarier plus tard... Généralement, pour faire ça, on se sépare et prend de la distance pour mieux revenir ensemble, mais on ne divorce pas si on veut réparer le lien plus tard. Débile? "Partir sur de nouvelles bases", tu connais? Et des gens qui ont divorcé et se sont remariés ensuite, il y en a plus que tu ne crois. :wink:
Il faut déjà qu'il y ait des nouvelles bases. Quelles bases? Il veut devenir son ami? Son oncle? Son parrain? Son mentor? Un lien non-défini, dans un flou artistique? Tu crois franchement qu'un fils accepterait ça de celui qu'il a considéré comme son père toute sa vie, mais qui malgré tout décide de simplement évacuer définitivement ce lien? C'est absurde. Quant aux divorcés qui se remettent ensembles, oui, ça arrive qu'ils se remettent ensembles. Mais généralement, ils pensent que c'est définitif. Ils ne divorcent pas en espérant se remarier plus tard. Ils se séparent, normalement, s'ils veulent prendre de la distance, pour repartir sur de nouvelles bases.

Optilux a écrit:Quant à éventuellement remplacer le lien père-fils par un autre lien, genre parrain-filleul ou amis, ce serait carrément du foutage de gueule Tu es tellement rigide dans ton raisonnement... Tu pars de l'idée de trahison et de l'idée que "si ton père te faisait ça". Normal que tu n'arrives pas à te l'imaginer. Il y a tellement de relations possibles autres que celles estampillées "père-fils" et qui, selon le vécu, peuvent être tout aussi importantes. Ces deux personnes peuvent très bien avoir une relation forte après ce qui s'est passé.
Faut peut-être pas déconner non plus. Si leur relation avait été sur un autre plan astral dès le début, pas de problème. Mais c'est naïf de croire qu'on peut briser volontairement un lien père-fils et le remplacer par un flou artistique. On ne va pas s'entendre si on n'est même pas d'accord là-dessus.

Optilux a écrit:Pour toi, le père manque de neurones et fait n'importe quoi parce que tu ne vois en lui qu'une source de souffrance (et même la source de souffrance principale pour l'enfant9 ET tu ne vois QUE la souffrance ressentie par l'enfant et pas tout le reste, que tu minimises ou excuses.
Moi, je cherche des excuses? Tu te fous de ma gueule, là??? Moi, au moins, les excuses que je trouve à la mère, elles sont crédibles (et encore, je ne l'excuse pas, je dis juste qu'elle est moins pire que le père). Toi, tu trouves des excuses au père qui ne marcheraient que sur une autre planète.

Optilux a écrit:Il avait un choix. Le choix entre assumer et supporter cette souffrance en la gérant du mieux qu'il pouvait. Ou tenter de soulager légèrement cette souffrance en approfondissant gravement celle de son fils. C'est là ou nous divergeons. Tu pars du principe qu'il y en a un des deux qui souffre plus que l'autre et que c'est préférable que ce soit le père. Que la procédure entreprise par le père soit également source de souffrance pour LUI, ne te passe visiblement pas par l'esprit. Que l'idée ne soit pas "je vais me faire du bien aux détriments de mon fils" mais plutôt "je vais crever l'abcès, ça nous fera mal à tous les deux mais c'est pour que ça aille mieux ensuite" non plus. Je me trompe peut-être, mais je sens que tu ne PEUX pas comprendre qu'un tel raisonnement soit possible. Or, c'est justement de ce genre de choses que je parle quand je parle de "vécu".
C'est absurde. Viens pas parler de ton vécu. Je ne veux pas paraître insensible, mais ton histoire personnelle, pour ce que tu nous en raconté, n'a aucun rapport avec l'histoire de ce père et ce fils. (J'ai écrit ce paragraphe avant de lire la fin de ton post. Maintenant que j'ai lu la fin du post, je vois un peu plus de lien, mais il reste limité.) On dirait que t'es en train de t'identifier à cette histoire, pour une raison étrange, alors que vos histoires sont totalement différentes. C'est pas parce qu'il y a eu un mensonge quelque part dans les deux cas, que cela rend vos histoires similaires. Sinon, moi aussi, j'ai mon vécu, j'ai mon histoire, j'ai eu mes souffrances et je peux alors comparer à mon cas (qui n'a pourtant strictement aucun rapport avec celui de cette histoire), en prétendant mieux le connaître que toi.

Optilux a écrit: (Partir et ne jamais revenir en "laissant une porte ouverte à l'interprétation) => C'est aussi un mauvais choix, mais quand même moins mauvais, car au moins, il n'y a pas déni d'une histoire commune entre le père et l'enfant. Il n'annule pas la valeur de cette histoire. Pendant des années, mon père était à quelques kilomètres de moi. Sans me voir. Sans m'appeler. Je me sentais rejeté et j'espérais. Je peux te JURER que j'aurai préféré qu'il soit mort plutôt que ça. Il y aurait une raison logique à son absence. Une raison autre que MOI. C'est justement le fait qu'il y AVAIT une histoire commune, que mon père me connaissait, savait que j'existe qui me faisait souffrir. Je devais être un être bien abjecte pour que mon père ne veuille même pas me parler au téléphone.
Tu peux imaginer ce genre de douleur et de questions pendant 20 ans? Entre ça, et une rupture NETTE: qu'est-ce qui fait le plus mal? Réfléchis BIEN.
Tu crois pas que le gamin en question se pose la même question que tu t'étais posée...? La rupture étant nette, sa question doit lui sembler encore plus pertinente qu'à toi.

Optilux a écrit:Et toi, tu le justifies trop, en laissant systématiquement de côté le fait qu'il a son libre-arbitre et sa capacité de jugement. Son ex-femme lui a mis une arme sur la tempe pour qu'il abandonne son fils? Non. À partir de là, il a le choix. Point. lol C'est bien ce que je dis: tu ne vois que calcul et méchanceté gratuite. Tu exclus toute émotion du père dans le processus ainsi que les liens de cause à effet. Franchement, je ne vois pas quoi te dire de plus à part ce que j'ai déjà répété maintes fois: élargis ton point de vue...
Oui, il a des émotions, et alors? Je savais pas que les émotions suffisaient à excuser toutes les conneries qu'on fait dans la vie. Ses émotions ne lui ont pas fait une lobotomie à ce que je sache. Et justement, ses émotions, parlons-en, apparemment son amour pour lui-même a dépassé l'amour qu'il était censé avoir pour son fils.

Optilux a écrit:Il aurait pu choisir de rester père et de remonter peu à peu la pente avec son fils. Cela aurait été difficile, mais il n'aurait pas irrémédiablement détruit son lien avec son fils. Le lien père-fils a été irrémédiablement entaché par LA MÈRE, chose que tu n'arrêtes pas d'omettre pour ne voir que ce que fait le père...
Non, ce lien n'a pas été entaché par la mère. Puisque tu es tombé d'accord avec moi, sur le fait que c'est pas la biologie qui fait le lien père-fils. Le seul lien que la mère a entaché, c'est celui qu'elle entretient avec son fils (et avec son ex-mari). Ce qui a entaché le lien entre le père et le fils, c'est l'égo du père, puisque tu parles sans arrêt de son sentiment d'humiliation. (Soit dit en passant, le fils n'est pas humilié par son père, peut-être?)

Optilux a écrit:C'est vrai que cela aurait été pire pour le gosse de rester avec un père. ... Ou pas. Oh oui, ça aurait été pire. Si l'homme avait été obligé de ravaler sa souffrance et son humiliation pour sauvegarder le statu quo, quel regard penses-tu qu'il aurait porté sur cet enfant? Plus jamais il ne l'aurait vu "comme avant". L'enfant aurait senti cette différence de regard, cette différence dans la voix et dans les gestes. Tu as déjà perçu un tel changement dans le regard de quelqu'un que tu aimes? Moi si, quand le mari de ma mère, qui m'a élevé comme son fils pendant près de dix ans, a su que j'étais homosexuel. Je t'épargne les récits de disputes, d'éclats et de phrases blessantes lancées ici ou là. Il est resté "mon père", il ne m'a pas rejeté au sens propre du terme, mais je n'étais plus celui qui "aurait pu être son fils". C'était clair. Son regard sur moi avait changé. Aurai-je préféré être seul avec ma mère alors? Ma réponse est OUI.
Ben, désolé, mais j'ai pas une très haute opinion du mari de ta mère. Je suis désolé, mais si on excuse toutes les émotions, parce que ce sont des émotions, pourquoi ne pas excuser les actions menées par la haine? Après tout, la haine est aussi un sentiment. Un sentiment qui peut nous ronger de l'intérieur. Pourquoi ne pas l'assouvir? Les choses ne sont jamais simples, mais juste céder à ses plus mauvais penchants, je ne trouve pas cela excusable. Et cela vaut aussi pour le fait de traiter plus froidement quelqu'un qu'on est censé aimer, alors qu'il n'y a aucune raison.

Optilux a écrit:Et croire que la décision prise par le père était la seule possible ou la meilleure, c'est être aveugle. Les alternatives que tu proposes, par exemple au-dessus, sont toutes à base de souffrances terribles pour le père. Moi, ce que je te dis, c'est que ce qu'il a fait n'est pas une solution "qui ne fait souffrir personne", mais un acte "qui fait souffrir au début mais qui permet l'atténuation de la souffrance ensuite", et ce pour TOUS.
Je ne crois pas non. Si le gamin ne se suicide pas, la seule chose que cela va faire, c'est le rendre dépressif et développer chez lui une haine envers sa mère, envers son père et envers lui-même. Alors qu'avant, la seule personne qu'il pouvait éventuellement haïr, c'était sa mère. Et de façon moins forte, puisque le mensonge de la mère n'avait pas encore eu pour conséquence le rejet du père. Bonne chance au gamin pour surmonter tout ça.

Optilux a écrit:Je ne crois pas que cette décision ait soulagé quoi que ce soit chez le père ou très peu, alors que la souffrance du fils a décuplé. Tu ne le crois pas car tu ne COMPRENDS pas cette souffrance à la base... Tu ne vois que celle du fils...
Tu pourrais pas le dire une bonne fois pour toute? Tu pourrais pas juste me dire "Ta gueule, tu comprends rien"? Ce serait pas très poli (et je ne t'écouterais pas), mais au moins, ce serait plus honnête que de te voir tout le temps me prendre pour un imbécile incapable de comprendre les sentiments des autres, sans le dire directement pour paraître civilisé. C'est pas parce que j'étale pas ma vie que je suis incapable de comprendre les sentiments des autres. Depuis un moment, la moitié de tes arguments consistent en un "tu comprends pas". De toute façon, comprendre quelque chose au sens où tu l'entends (donc, au sens émotionnel et non cognitif du terme) ne rend pas forcément objectif. Il ne rend pas une opinion plus vraie. C'est pour ça que je ne raconte jamais ma vie dans les topics à débat.

Optilux a écrit:Je ne vois pas en quoi cela pourrait arranger le gamin, que ce soit sur le court ou le long terme. En évitant que la souffrance refoulée n'engendre de nouvelles souffrances. Voir mon exemple plus haut.
Ah parce qu'il n'y a pas de nouvelles souffrances, là?? (Voir deux paragraphes au-dessus.)

Optilux a écrit:Tu te fiches de moi ou quoi? Tu me dis que t'es d'accord pour dire que l'homme ne peut pas être déresponsabilisé de ses actes, juste parce qu'il est lui-même une victime. La différence, c'est que l'agresseur fait mal dans le but de faire mal et d'y prendre plaisir. Oui, l'homme ici fait mal à l'enfant. Mais ce mal résulte d'une action visant à résoudre une situation qui les fait souffrir tous deux. Action qui n'aurait JAMAIS eu lieu sans le mal délibérément infligé par la mère.
Ah oui, c'est clair, maintenant que le plan maléfique de la mère a enfin abouti, je suis sûr qu'elle jouit du mal qu'elle avait pour but d'infliger... Et après, c'est moi qui diabolise le père... Moi, au moins, j'admets que c'était pas le but du père de faire du mal, juste qu'il s'en fichait. Toi, tu décris la mère comme si elle prenait son pied dans cette situation...

Optilux a écrit:Donc, l'important, ici, c'est pas qu'il y ait un agresseur à l'origine, ni que la victime de la personne en souffrance soit déjà en souffrance au préalable. Ben si justement, ça compte même beaucoup. C'est ce qui fait la complexité de ce cas. toi, tu résumes ça à "un homme qui canalise souffrance sur un tiers"...
Mais dans ce cas, si c'est par rapport à l'agresseur, c'est qu'il agit par vengeance. Tu peux pas dire qu'un homme réagit en faisant souffrir quelqu'un, parce que quelqu'un d'autre l'a fait souffrir, mais que dans tout autre cas, il ne le ferait pas, sans pour autant invoquer l'idée de vengeance. C'est tordu comme raisonnement. Si une personne n'agit pas par vengeance, dans ce cas, le fait qu'il y ait un agresseur ou non ne change rien. Qu'est-ce que cela change à la souffrance, le fait qu'il y ait un acteur de celle-ci ou non?

Optilux a écrit:En gros, l'homme doit être le seul à porter la souffrance qui concerne directement deux personnes.
Ben, comme je l'ai dit, c'est un peu son rôle de père. lol Tu dis que ce n'est pas bien de faire souffrir quelqu'un pour atténuer sa propre souffrance, de la canaliser en lui. Mais tu trouves normal que le père se prenne tout dans la gueule, qu'il canalise tout. Et la raison de ça, ce serait tout simplement... "parce que"? Parce que c'est le père, point? Ou plutôt, ironie de la chose, ce serait plutôt dans ce cas "parce qu'il a été manipulé pour jouer le rôle du père à son insu"? L'ignominie du fait que ce soit justement sur sa paternité qu'il ait été manipulé ne te semble pas une raison suffisante pour qu'il ne se sacrifie pas? Et ben...
Désolé de ne pas souscrire à l'égoïsme et à l'égocentrisme. ET NON LE FAIT QU'IL SOUFFRE ET QU'IL EST LE MARTYR DU MONDE (PIRE QUE JESUS) NE FAIT PAS QU'AUTOMATIQUEMENT IL EST TOTALEMENT IMPOSSIBLE QU'IL SOIT EGOISTE ET EGOCENTRIQUE. La preuve, d'ailleurs: Ce qu'il a fait à son fils. (Le sarcasme ne signifie pas que je ne crois pas à la souffrance du père, il souligne surtout la victimisation excessive dont tu fais preuve envers le pauvre pauvre pauvre pauvre pauuuuuuuuuuuuuuuuuvre père qui souffre ignominieusement, plus que je ne pourrais jamais comprendre, moi, pauvre être au tout aussi pauvre intellect émotionnel, ayant vécu toute ma vie parmi les petites fleurs et les petits oiseaux.)

Optilux a écrit:Si maintenant qu'il se trouve face à cette réalité, il le ressent autrement, il a tort. Point. Pas point. tu nies simplement son ressenti. donc ce n'est pas moi qui me contredis, c'est toi qui rejette tout un pan du problème que tu n'arrives pas à concevoir. Désolé.
La haine est un ressenti. Elle reste illégitime dans bien des cas. De même que ce qu'elle nous amène à faire. (Et oui, la haine fait souffrir celui qui la ressent.)

Optilux a écrit:Mais bien sûr! Et après, c'est moi qui suis naïf! Tu peux dire ce que tu veux, il a détruit leur relation père-fils officiellement. S'imaginer qu'ils vont se balader main-dans-la-main vers le soleil levant, après avoir remplacé leur relation père-fils par de l'amitié, c'est croire à la Petite Souris. Pourquoi "par de l'amitié"? Ne te limite pas.
Je ne porte plus le nom de famille de mon père. Sous le joug de ma mère, j'ai entrepris une action juridique pour rayer son nom de mon existence. A mes yeux, il n'avait rien à faire de moi alors pourquoi garder son nom. Cela a profondément meurtri mon père, mais je ne l'ai su que bien plus tard. je l'ai blessé et j'ai coupé un lien juridique avec lui et pourtant, il a voulu qu'on ait une relation plus de dix ans plus tard.
Il a été lâche en m'abandonnant au joug de ma mère sachant très bien qu'on me mentait. Incapable de supporter les souffrances du combat contre ma mère pour m'avoir, il préféré "couper le contact". Ça ne m'a pas empêché de comprendre la souffrance qu'il a vécue et de vouloir avoir une relation avec lui.
Est-il mon père? Les anciens maris de ma mère étaient-ils mes pères?
Toujours est-il que je l'appelle, lui, papa alors que je ne l'ai jamais fait avec les autres. Mais je me sens moins proche de lui que d'eux.
Tu n'avais pas toutes les cartes en main. Le père de cet enfant, si. Tu aurais coupé ce lien juridiquement, même si tu avais su toute l'histoire? (Par contre, cette révélation me fait comprendre un peu plus le lien que tu fais entre ton histoire personnelle et celle qui nous préoccupe actuellement. Mais la situation reste différente. Très différente même. Comme je le disais, ta mère avait toutes les cartes en mains. Chose que toi et ton père n'aviez pas.)

Optilux a écrit:Alors OUI: je pense que cet homme et cet enfant peuvent très bien partir sur de nouvelles bases après avoir clarifié tout ça. Contrairement à toi, je ne pense pas qu'un statu quo ou un scrifice du père aurait donné quoi que ce soit de viable. cet homme et cet enfant s'appelleront peut-être à nouveau "papa" et "fiston" ...ou pas. Mais ce n'est pas ÇA l'important. L'important c'est quil est possible qu'ils aient une relation par la suite. différente, mais une relation quand même. Et ce ne sera PAS de l'amitié. NI une relation père-fils "classique", de toute façon rendue impossible par la révélation. Ce sera autre chose, tout comme ma relation avec mon père biologique est "autre chose". mais c'est un "autre chose" qui a beaucoup de valeur à mes yeux.
J'insiste. Ton cas n'a rien à voir. Tu ne t'es pas fait rejeté volontairement par ton père. Cet enfant, si.
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