Axaca a écrit:Tu palpes les parties intimes des gens que tu rencontres avant de dire Monsieur ou Madame ?
Evidemment. Pourquoi, tu fais comment toi ?
Axaca a écrit: Si oui, félicitation, tu es cohérent avec ton mode de pensée.
Si non, alors tu admet toi-même que la distinction homme/femme, tu ne la fais absolument pas sur le critère sexuel dans 99% des cas, mais bien sûr ce que tu vois.
Je vais te raconter une petite anecdote, qui est véridique. Il se trouve que j'ai les cheveux assez long. Il y a quelques mois, alors que je me promenais sur un chemin de campagne, j'ai été dépassé par un vélo conduit par un homme, avec son gamin accroché derrière (peut-être dans un genre de panier, je ne sais plus). A ce moment là, j'ai entendu le fils murmuré à son père qu'il "avait cru que c'était une dame"
Ca m'a fait sourire, j'aime bien raconter cette histoire. Elle nous rappelle que le port de cheveux long est généralement considéré comme une caractéristique féminine. Un homme adulte a d'ailleurs commis la même erreur un jour que j'étais à Emmaüs. Cependant, dans les 2 cas, le gosse et ce type à Emmaüs, ils ont réalisé leur erreur une fois qu'ils m'ont vu de plus prés (carrure, visage) et ne se sont plus focalisé sur ma coiffure.
Ca rejoint les propos de Lenidem, que je partage totalement. Les vêtements, le maquillage, la coiffure peuvent partiellement contribuer à créer une illusion mais elle ne remplaceront pas la réalité.
Les distinctions physiques entre les hommes et les femmes existent. La taille, la musculature, la morphologie (dont la répartition des graisses), la forme du visage sont très majoritairement différentes. Il y a certes des personnes androgynes, y compris des femmes plus grandes et plus costaudes que certains hommes. Mais ça demeure des exceptions.
https://www.youtube.com/watch?v=ft3b1-Cm-0MDavid Bowie parvient à donner le change et à brouiller nos représentations dans le clip de "Life on Mars ?", grâce au maquillage à la coiffure, à son physique (mince, visage fin) et aussi à la vidéo. Il n'est pas évidemment qu'il est eu l'air autant androgyne en face à face. J'ai assisté à un spectacle de cabaret quand j'étais gamin. Je me rappelle de l'une des vedette, Mercedes, qui était très féminin de loin et moins de prés lorsque tu allais au delà du maquillage très prononcé et des vêtements. C'étais une super expérience cela dit et j'en garde d'excellement souvenirs plus de 20 ans après.
Edit Lenidem : On évite les attaques personnelles, merci.Tierts a écrit:G(r)ogeta a écrit:J'ai vraiment beaucoup de mal à saisir le système de pensée des transgenre qui prétendent remettre en question les représentations de la société tout en singeant parfois eux même à mort le genre qu'il rêve d'atteindre, quitte à en reproduire les pires clichés (ex: les femmes trans en mode bimbos ou les hommes trans en mode go muscu).Si tu te sens obligé d'adopter un nouveau style vestimentaire, de te gaver d'hormones que ton corps n'est habituellement pas programmé à produire, sans oublier l'option de passer sur le billard, c'est qu'inconsciemment, tu doutes toi même du bien fondé de tes prétentions.
Ce genre de commentaire (
très courant, je ne te blâme pas Grogeta) me fait dire que les personnes trans ne peuvent jamais "gagner"
Si elles se conforment à des stéréotypes sociaux (qui aident quand même à bien diminuer la dysphorie sociale puisque les confusions ne sont plus possibles) on leur demande pourquoi elles deviennent clichés, mais si elles ne se conforment pas à ces stéréotypes, on leur demande si elles sont vraiment trans puisqu'elles ne changent pas grand chose à leurs habitudes.
Alors pour commencer, c'est agréable de commencer une discussion sans prendre de haut ou prêter à son interlocuteur des intentions qu'il n'a pas. Surtout dans cet asile à ciel ouvert qu'est internet. Donc, merci pour ça.
Je suis d'accord avec ton affirmation. Les trans sont placés dans une situation génératrice de contradictions :
- soit remettre en question les idées établies sur la distinction homme/femme sur le fond, en s'y conformant sur la forme, réduisant cette distinction à une question d'apparence.
- soit être mégenré de bonne foi par les autres qui ne reçoivent pas de "signaux" d'un changement ou d'une revendication.
J'ai probablement déjà parlé de la mini-série anglaise "De Max à Maxine". Le ton se veut pédagogique envers les cis genres mais j'ai trouvé particulièrement con que l'on justifie la transidentité de Max/ine par son aversion du foot et son attirance pour le rose. A un moment, l'enfant, après avoir retourné sa chambre et remplacé les jouets et la déco "de garçon" par une déco plus "fifille" affirme fièrement que "personne ne saura qu'ily avait un garçon dans cette chambre" (ou que "personne ne saura que c'étai une chambre de garçon", je ne sais plus)
Nous y voila, au diable les chromosomes et les différences physiques, ce qui distingue un homme d'une femme est l'attrait pour tel sport, tel jouet, telle couleur, mais quel progrès vraiment
https://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=24253.htmlC'est à mon sens particulièrement rétrograde. Des films comme "Billy Elliot"ou "Joue-la comme Beckham" me semble bien plus pertinents pour combattes les à priori attachés aux 2 sexes.
Tierts a écrit: Plus généralement, il ne viendrait (j'espère) jamais à l'idée de reprocher à un mec cis d'aller à la muscu parce que "C'est un des pires clichés masculins" donc je ne vois pas pourquoi on le reprocherait à un mec trans. Choisir de faire de la muscu ou d'être une bimbo (quoique ça veuille dire, mais on trouve toujours quelque chose à reprocher aux femmes de toute façon) c'est un choix individuel, que toutes les personnes trans ne font pas loin de là, donc un mec trans a tout autant le droit d'avoir envie de faire ça qu'un homme cis.
Je me suis peut-être mal expliqué. C'est très bien de faire du sport (muscu ou autre), je devrais en refaire d'ailleurs histoire de moins ressembler à mon avatar
Par "go muscu", j'entends le cliché du mec à tendance viriliste, obsédé par son corps, le culte de la performance et enclin à prendre des produits pour atteindre ses objectifs.
J'ai pris cet exemple parce que certains trans présentent leur transformation physique et leur prise de masse sur les réseaux sociaux comme un certificat de masculinité... ce qui revient in fine à dire que les hommes fins, ou encore efféminés, ne seraient pas réellement des hommes ?
Par "bimbo", j'entend des femmes dont la tenue, le maquillage, l'attitude etc... contribuent à la sexualiser et à jouer de leur physique. Je comprend que l'adjectif "pire" accolé au mot "cliché" puisse déranger. Ce n'est pas mon problème si une femme choisit de sexualiser son apparence (quoi que j'ai des réticences au boulot et à l'école, comme pour les hommes, mais ce n'est pas le sujet), ça ne justifie aucunement les agressions (physiques ou non) qu'elles peuvent subir.
Cependant, c'est évocateur que certains trans choisissent précisément ce type d'apparence, à la féminité exacerbée, pour affirmer leur appartenance au genre féminin.
Dans les 2 cas, ça démontre l'importance du corps, de l'image qu'ils renvoient à ces personnes et celle qu'elles souhaitent renvoyer au reste de la société.
Lenidem a écrit:Si ça signifie "sentir qu'on est d'un autre genre que celui qui nous a été assigné à la naissance", cela signifie que le genre "se ressent" ?
C'est là que l'on "ressent" justement les limites de cette théorie.
Je suis conscient d'être dur, mais la réalité tangible, observable, n'est pas modulable en fonction de notre ressentit et de notre mal être. A nouveau, je ne sous estime pas les souffrances des trans, souffrances que Tierts explique parfaitement, que l'on ne peux que vaguement imaginer, n'étant pas à leur place.
Mais cette douleur, ainsi que la légitime intention des associations de défense des trans de la soulager, ne justifient pas de reconnaitre tout et n'importe quoi comme étant la vérité.
Lenidem a écrit:Concrètement, comment ça se manifeste, et qu'est-ce que ça implique ? J'imagine que ça ne se résume pas à "bien que je sois né avec un zizi, j'ai toujours aimé le rose et les poupées et j'ai jamais été attirée par le foot, je suis donc un garçon", sinon, ça reviendrait à valider le genrisme de l'intérêt pour tel ou tel domaine.
C'est exactement mon point.
A leur décharge, il faut admettre qu'il existe encore nombres de représentations et de clichés sur ce que devraient être un homme et une femme. La difficulté de rentrer dans le moule est peut-être l'une des causes du besoin de s'identifier différemment de ce que la Nature a choisit pour eux.
Lenidem a écrit:Internet étant l'océan qu'il est, si quelqu'un ici a des recommandations de sites ou de youtubeurs, je suis preneur !
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J'en suivais plusieurs à une époque. De tête tu as cette personne (tu remarquera ma bonne volonté pour utiliser des mots neutres) :
https://www.youtube.com/@VivreAvec/videosInitialement, il s'agissait d'une femme atteinte d'un SED (syndromes d'Ehlers-Danlos), lui occasionnant douleurs et fatigues divers, expliquant sa pathologie au public. Dans ses dernières vidéos, elle [cette personne
] se revendique comme garçon, change son nom (Margot => Mathieu) et se met à la muscu. Tu auras la complète "salade/tomate/oignons" des termes autour de l'oppression systémique de tous les damnés de l'Occident (racisme systémique, transphobie, sexisme validisme).
Il y aussi cette émission récente "d'Affaires sensibles" qui a le mérite de remettre ces questions perçues comme "récentes" dans un contexte plus large.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-mardi-09-mai-2023-8398100Tu trouveras d'autres émissions sur ce sujet sur le site de Radio France.