L'Union Sacrée

J’aime bien regarder, ou lire des débats. Et même si le constat que je vais faire, je l’ai fait depuis bien longtemps et sans doute vous aussi, ça continu de m’insupporter …

Quel que soit le sujet, lorsqu’on regard un débat télévisé, on se rend vite compte que le procès d’intention, la démagogie, le sophisme, l’appel à des émotions primaires, les jolie formules, les insultes, le charme, le sarcasme fonctionnent très bien. Parfois même, lorsqu’une personne essaye d’aborder une question de manière saine, il est coupé et immédiatement « mais vous n’êtes donc pas capable de répondre simplement ? ». Pourtant ne dit-on pas que le diable est dans les détails ? Le moindre mot retiré de son contexte est automatiquement déformé et l’on taxe de manière caricatural son interlocuteur d’anarchiste, raciste, antisémite, communiste, gauchiste, misogyne… Comme si la raison profonde qui pousse une personne - dont tout le monde se fou au passage - à défendre une idée est plus importante que l’idée elle-même, qui a pourtant un aspect universel.

J’ai fini par avoir un espoir à un moment, certains commençait à dénoncer une certaines bien-pensance dans les médias et puis j’me suis dit que les médias n’était pas tout, de plus en plus on se documente aussi sur internet par exemple.

Puis en suivant ce genre de personne, les Alain Soral, Dieudonné, Eric Zemmour, ceux qui se targuent d’être des « hommes libre », des hommes de raisons tout du moins (exception faite pour Dieudonné qui est un humoriste mais bon..). Quand bien même je trouvais les discours de ces personnes parfois un peu exagérés, je me suis dit « ahh au moins ça discute sans tabou et sans ce soucié des ceuseurs ». J’ai vite compris (ce n’est que mon avis) qu’ils récupèrent les déçus des médias d’antan pour nous la refaire à l’envers…

Pour caricaturer, avant on ne pouvait pas exprimer une idée argumenté qui allait à l’inverse de la bien-pensence sans être un méchant fasciste. Aujourd’hui avec d’autres personnes comme celle que j’ai citée, si on exprime une idée argumenté qui va dans le sens de la bien-pensance, finalement on est plus qu’un adepte politiquement correct.

En conclusion, on en retourne aux esquives et la raison ne trouve toujours pas sa place. On est toujours bien assez loin d’un débat d’idées sain.

Alors bien sûr que ce soit sur internet ou même dans quelque rares chaines télévisé il existe des débats courtois, construit, calme sans « clash » mais ce n’est malheureusement pas ce qui est le plus regardé ni ce qui impacte le plus les gens.

Ce qui est d’autant plus frustrant c’est de voir qu’en en discutant avec n’importe qui, tout le monde sera d’accord pour dire qu’il n’y a que du sensationnel, du buzz qu’on se fait manipulé. Mais dans le même temps ces même personne reprennent les mêmes idées, usent des mêmes défauts, pour ma part je n’ai jamais pu critiquer des mouvements féministes sans me faire tacler de sexiste, ou encore dernièrement sur un autre sujet je donnais mon opinion sur des appartements vides à Paris, on me répondait que je disais ça simplement parce que j’étais locataire mais on ne répondait pas sur ce que je disais. J’ai souvent aussi remarqué au travail que ceux qui était entendu et qui faisait autorité même sur les sujets qu’ils ne maitrisaient pas étaient les meilleurs communiquant.

En bref ce que je me demande, c’est est ce que vous pensez qu’il est possible un jour qu’en majorité nous puissions dépassé cela et raisonné réellement, pas juste entre collègue, je veux dire est ce qu’un jour arrivera que le débats d’idée marchera plus que de voir chroniqueurs et un invités s’insulter sans contenu ? Ou qu’alors notre nature profonde faisant qu’on est plus sensible à nos émotions, il nous est impossible de dépasser cela ?

C’est quand même un gros problème, au final on va aux urnes sur une belle formule, sur une apparence, parce qu’il a trop cassé l’autre ! Où on y va en pensant simplement à nous, c’est étonnant finalement de voir que les pauvres sont de gauche et les riches de droite, quand je vois ça je me dis que personne vote pour le peuple chaque individu vote pour lui selon la et non en fonction de ce qui pense mais en fonction de ce qu’on lui a fait croire qui pense pour la plupart du temps. Alors à partir de là, peut-on parler de démocratie.

Très souvent, les débats ne sont que la confrontation de sentiments opposés sous couvert de raison. Les sentiments sont apparus avant la raison dans l'évolution. Les animaux ont des sentiments. Pour nous finalement, la raison, les arguments, ne sont qu'au service de nos sentiments. Si le monde était composé d'intelligences pures, tout le monde serait sans doute à peu près d'accord sur tout, comme dans les sciences telles que les maths. Ce qui est très difficile à faire pour les sciences sociales, voire impossible, qui ont pour objet d'étude nous-mêmes.

J'aime bien par ailleurs la théorie constructiviste. C'est-à-dire qu'on considère que la vérité n'existe pas en soi et que les choses ne sont que des constructions mentales. Au cours d'une vie, on se constitue un univers mental à travers nos différentes expériences. Lorsqu'on est confronté à des arguments opposés, qui ne sont pas conformes à notre univers mental, alors soit on reconstruit notre univers mental afin qu'il puisse s'adapter à cette nouvelle connaissance et que celle-ci puisse être intégré dans cet univers mental. Soit on l'ignore. Soit on devient fou, car notre univers mental est trop chamboulé

Je suis plutôt d'accord avec toi Ranger. Mais pour préciser, je ne dis pas qu'il y a qu'une vérité et qu'on pourrait la découvrir entre intelligences pur. Je ne dis pas non plus que nos points de vue ne découlent pas de nos sensibilités personnelles. Pour autant cela ne veux pas dire que nous somme obligé de confronter nos point de vue dans la violence mais qu'aux contraire on peu les confronter en les expliquant de manière intelligible.

Et même s'il n'y a pas une vérité absolue, cela ne veux pas dire que la discussion n'a pas sa place parce que si on peut difficilement remettre en cause les valeurs de chacun puisqu'ils sont nos postulats que l'on pose arbitrairement, là ou il y a discussion c'est sur la pensé qui en découle, sa cohérence est parfois discutable surtout qu'en général on partage beaucoup de ces postulats.

Ce qui est d’autant plus frustrant c’est de voir qu’en en discutant avec n’importe qui, tout le monde sera d’accord pour dire qu’il n’y a que du sensationnel, du buzz qu’on se fait manipulé.

Oui et pourtant tout le monde regarde secret story, achète closer et autres daubes intellectuelles, donc c'est pas près de changer.
Tant que les gens ont à manger et une télé écran plat de 3m sur 2m pour donner du temps de cerveau disponible, ya pas de raison qu'ils se rebellent.
Personnellement concernant les politiques j'ai toujours été fasciné par le fait que les types cherchent absolument à se contredire sur tout pour bien démarquer leur différence, genre limite si yen a qui dit "l'eau ça mouille", l'autre dit "oui mais..." donc effectivement le débat d'idée là dedans... :/
Sans compter que les médias font bien leur boulot pour imposer le système bipolaire UMPS, comme si il pouvait pas y avoir d'autres alternatives, résultat on arrive à ça :

Je pense qu'un débat d'idée serein, comme tu l'expliques, est possible. Mais tout dépend dans quel contexte on se place. Sur un débat où il n'y a ni enjeux ni connotations particulières, les gens en général sont assez ouverts.

Mais sur des débats plus connotés politiquement et historiquement, ça devient difficile et automatiquement les passions sont déchaînées. Je pense aussi qu'on se place dans un contexte historique particulier avec un XXe siècle riche d'idéologies politiques jonché par deux conflits mondiaux. Il est souvent vrai que les idées de chaque camp finisse par être rattachées soit au nazisme, fascisme, communisme. Avant cela, après 1789, il y avait souvent l'opposition révolutionnaires et contre-révolutionnaires, cléricalisme, anticléricalisme etc...

Donc pour avoir une chance d'avoir un débat d'idée serein, il faudrait pouvoir enfin se détacher du contexte historique qui pèse encore très lourdement sur nous.