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Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 0:24
par Baddy
Du coup voilà un petit topic pour échanger à propos de la transidentité et de toutes les identités Queer. Le but n'est pas de débattre sur leur légitimité mais de comprendre comment ne pas avoir des comportements oppressifs envers ces personnes.

Si vous voulez participer en partageant vos façons d'inclure et de mettre à l'aise les personnes Queer de votre entourage, n'hésitez pas !




Pourquoi c'est important d'être inclusif envers les populations Queer ?

Ces populations sont marginalisées et discriminées depuis bien des années du fait de leurs différences. On a longtemps refusé de reconnaître l'homosexualité comme n'étant PAS pathologique, c'est maintenant au tour des personnes trans de se battre pour que leurs identités de genre soient reconnues, des personnes intersexes de lutter contre la mutilation de leurs organes génitaux à la naissance, des personnes asexuelles et aromatiques d'être reconnues comme "normales", des personnes Queer en général de se battre pour avoir des enfants.

Ces personnes EXISTENT. Ils sont des êtres humains qui veulent vivre une vie normale, s'intégrer à la société, y participer activement. Seulement, la marginalisation forcée dont ils sont victimes ne leur permet pas de pouvoir vivre ça pleinement, car ils doivent bien souvent se cacher et nier leur identité pour pouvoir exister dans la société. Ils ne peuvent exister légitimement que dans des environnements profondément Queer.

Ce "communautarisme" qui leur est imposé est ce que je, ainsi que l'immense majorité des associations LGBTQIA+, cherche à combattre en promouvant l'inclusion des personnes Queer au quotidien. Le but des conseils que je donnerai ci-dessous est d'encourager l'accès à la société pour ces personnes de manière sécuritaire et sans discrimination.




Je réponds par ailleurs à Lenidem ci dessous, sur un point qui peut illustrer mon propos.

Lenidem a écrit:
Baddy a écrit:Je rappelle juste vite fait comme ça qu'à la base j'ai juste dit que dire "un trans" ou "une trans" c'est déshumanisant parce que la transidentité de ces personnes ne les définit pas hein (comme appeler un homme gay "un gay", ou une femme bisexuelle "une bi". Hyper réducteur.)

J'ai tout de même du mal avec ça. D'après toi, on ne devrait donc pas dire « un végétarien », « un enseignant », « une homosexuelle », ou « des Chinois », mais « une personne pratiquant le végétarisme », « une personne exerçant le métier d'enseignant », « une personne homosexuelle » et « des personnes de nationalité chinoise » ? Au début je pensais que c'était l'abréviation qui te dérangeait (« un homo, un trans » sonne plus péjoratif que « un homosexuel, un transsexuel »), mais apparemment ce n'est pas ça du tout.


Ben c'est dérangeant parce que cette transidentité (ou orientation sexuelle si on continue sur cette exemple aussi), c'est parce que ces personnes sont oppressées pour le simple fait d'être trans (l'abréviation est utilisée justement car même si le terme transSEXUEL est beaucoup critiqué, certains l'utilisent aussi au même titre que transgenre, l'abréviation fait donc porte-manteau) ou par le fait de ne pas être hétéro. Ne pas utiliser ces termes comme des noms, mais plutôt comme des adjectifs ça revient à enlever l'aspect péjoratif des termes transgenre/transsexuels et gay/lesbienne/autres.

C'est réducteur et déshumanisant dans le sens où ces communautés qui sont marginalisées à cause de ce qu'elle sont ne veulent justement pas être réduites à cette partie infime de toute leur personne.

Edit: le c/c entier n'ayant pas marché, je rajoute la fin de mon message qui est passé à la trappe.

"Un enseignant", c'est ok car tu qualifies une personne par son métier par lequel il n'est pas oppressé.
"Un chinois", c'est déjà plus délicat, dans le sens où si c'est utilisé pour parler de la nationalité d'une personne là c'est totalement correct. En revanche, si c'est pour parler de la totalité de la communauté asiatique, là on a un problème.
"un homo"... J'imagine que tu vois le problème ? Pourquoi référer à une personne de la sorte ? Ça ne servira pas à le reconnaitre dans la rue, ça ne fait pas référence à un pays duquel il serait originaire, ça n'est pas non plus son métier, ou une occupation qu'il aime...

Autre exemple... "un handicapé" ? Les personnes en situation de handicap détestent ça et demandent à ce que les gens ne parlent pas d'eux en disant ça justement... "Les gros" ? Très réducteur et déshumanisant aussi. Pourquoi ? Parce que c'est termes sont utilisés pour STIGMATISER. C'est exactement pareil pour les personnes Queer.




Voici quelques règles/conseils que l'immense majorités des associations LGBTQIA+ reconnaissent comme de bons moyens d'inclure les personnes Queer dans la société/de ne pas les oppresser i.e. COMMENT SE COMPORTER EN ALLIÉ.E :


1. Utiliser les bons pronoms
On ne peut pas toujours connaître l'identité de genre d'une personne juste en la regardant. L'idéal quand on rencontre quelqu'un pour la première fois pour éviter de passer par cette case un petit peu gênante "oh moi, c'est madame, pas monsieur", c'est tout simplement de demander à la personne quels pronoms elle utilise (à préférer si vous êtes dans un milieu ou en présence d'une personne qui connait cette tendance et qui la pratique), ou bien, comme on me l'aura fait remarquer en privé et ici, utiliser des formules non genrées pour éviter tout malentendu.

Dans le milieu professionnel, il existe diverses façons de faciliter cela: en mettant dans sa signature d'email les pronoms que nous utilisons, ou en portant des badges qui donnent cette information par exemple.

Une fois que vous connaissez les pronoms de quelqu'un, il est finalement très simple de faire en sorte que cette personne se sente incluse et respectée à vos côtés: utilisez les bons pronoms, et reprenez-vous si jamais vous vous trompez !
Plutôt simple, n'est-ce pas ?


2. Ne pas mettre sur ces personnes des étiquettes qui vous accommodent vous et vous seul !
Mettons-nous en situation: vous discutez avec votre collègue, un homme d'une trentaine d'année, qui vous parle de son mari. Vous êtes étonné, et vous lui dîtes "Oh, je ne savais pas que tu étais gay !"

Outre le fait que ce n'est pas forcément une remarque bienséante, il vous apprécie et n'en est pas dérangé. Il vous répond "Oh non, je ne suis pas gay, je suis bisexuel en réalité, mais je suis en effet marié à un homme."

Ce qu'il ne faut alors PAS FAIRE:
- lui dire "oui mais maintenant que tu es avec un homme, on peut dire que tu es gay !". NON ! Pourquoi ? Parce que la relation actuelle de votre collègue n'efface pas la vie qu'il a eu avant de rencontrer son mari ! De plus, le fait d'être marié à un homme ne gomme pas magiquement son attrait pour les femmes également, bien que le fait qu'il soit dans une relation monogame et sa fidélité l'empêche en effet d'avoir une relation extra-conjugale, que cela soit avec un homme ou une femme d'ailleurs.
- continuer de parler de votre collègue comme de "mon collègue gay" (oui, quand vous en parlez avec votre partenaire, il en sait rien... mais ça reste pas très cool)

Ce qu'il FAUT FAIRE:
- lui dire que vous comprenez et que vous vous excusez d'avoir été un peu intrusif dans votre remarque.

En d'autres termes, beaucoup de personnes ne seront pas à l'aise avec certains mots ou expressions que vous pourrez utiliser pour les qualifier. Ce qu'il faut faire des ces cas là est alors très simple : en discuter avec eux, identifier les termes qui ne les mettent pas à l'aise, et les supprimer de votre lexique quand vous êtes avec cette personne, ou lorsque vous parlez d'elle.


3. Ne pas demander certaines choses qui relèvent du très intime
Cela va de soi me direz-vous ! Et pourtant, les personnes de la communauté LGBTQIA+ ont pléthore d'exemples de questions qu'on leur a posé, toutes plus intrusives et malaisantes (oui, ce mot est totalement approprié ici) les unes que les autres. En voici quelques extraits, à ne SURTOUT PAS REPRODUIRE sous peine de vous faire éconduire plus ou moins violemment:

- "T'es trans ? Mais du coup t'es opéré ou pas ?" et ses variantes qui impliquent que vous voulez savoir ce que votre interlocuteur à entre les jambes. C'est très indiscret, est-ce que vous demandez la taille de soutiens-gorge ou la longueur du pénis des personnes que vous rencontrez ? (si vous le faites, par pitié arrêtez)
- "T'es bi ? Ouais du coup ça veut dire que tu couches un peu à droite, à gauche." Est-ce que j'ai besoin d'en rajouter ?
- "T'es homo/bi, c'est vrai ? Moi je m'en fous hein, tant que tu ne me dragues pas !" Tout comme au dessus, la corrélation ici est encore portée disparue.
- "Ah mais t'es un mec/une meuf en vrai ???? Ouah, ça se voit pas, c'est super bien fait !" La première partie de la phrase, vous l'aurez compris, remet en question la transition de la personne. Non il/elle n'est pas une meuf/un mec """""en vrai""""". Il/elle a certes peut être des parties génitales qui y correspondent ou correspondaient, mais encore une fois, pourquoi parler des parties génitales d'une personne ?
- "Intersexe, c'est hermaphrodite en fait" Eh non, les personnes intersexes ne sont pas hermaphrodite car elles n'ont pas les organes génitaux et masculins et féminins. Toutefois, toutes les personnes intersexes n'ont pas les mêmes organes génitaux, il est bon de le rappeler.


4. Évitez les stéréotypes
Oui, les personnes Queer sont souvent dépeintes d'une certaine façon dans les média, dans la pop-culture et j'en pense. Les hommes homosexuels sont targués d'être des "folles maniérées", les femmes homosexuelles des "camionneuses tatouées", les personnes bisexuelles sont souvent définies comme "frivoles", plus encline à l'adultère...
Détachez vous de ces stéréotypes, n'hésitez pas à dialoguer avec des personnes Queer de ces sujets.

Mais surtout, évitez des remarques du style "ouh là ce mec est maigre, à une voix aiguë et est maniéré, il est sûrement gay !" ou encore "ouah, cette nana à les cheveux courts et porte des DocMartens, elle est sûrement goudou !" que cela soit à vos proches, amis, ou autres connaissances car cela continue de véhiculer de tels stéréotypes.


5. Évitez au maximum de changer votre attitude quand l'un de vos proches/collègues/personne de votre entourage fait son coming out
Évidemment," changer d'attitude" ici parle d'un changement négatif, cela tombe sous le sens.

Quelques exemples rendrons probablement ce conseil plus concret:
- Quand un.e de vos ami.e.s fait son CO (abréviation de coming-out), ne lui dites pas "ah bah j'espère que tu vas pas me draguer lol". Oui, c'est que j'ai mis un peu plus haut, mais croyez moi, on l'entend bien trop souvent celui-là. Pourquoi ça n'a pas de sens ? Parce que les homo qui se préservent n'essayent pas de draguer des personnes hétéros, encore moins quand ils ont des réflexions à la limite de l'homophobie intériorisée comme celle-là.
- Quand un.e de vos ami.e.s fait son CO trans, ça ne veut pas forcément dire qu'iel a changé d'orientation sexuelle. Alors si iel n'était pas intéressé.e auparavant par des personnes de votre genre, éviter de le/la draguer avant d'en savoir un minimum plus sur son orientation.
(Conseil d'autant plus vrai pour les femmes trans: les femmes, cis ou trans, ne sont pas des morceaux de viande.)
- ... (à la recherche d'autres exemples IRL)

En conclusion: évitez de changer de comportement à leur égard: un CO peut en effet être perturbant, mais ni l'orientation sexuelle, ni le genre de votre ami.e ne change la personne qu'iel est intrinsèquement, vous n'avez aucune raison de vous-même changer votre façon de l'adresser SAUF SI IEL CHANGE DE GENRE ET DEMANDE DONC A ÊTRE GENRÉ.E CORRECTEMENT bien évidemment. Prenez le temps d'intérioriser la nouvelle si vous en avez besoin, mais sachez que votre ami.e reste la même personne, et surtout qu'iel a besoin de votre soutien !

De plus, si ce CO vous perturbe et que vous vous sentez "déconnecté.e" de la personne, n'hésitez pas à dialoguer avec lui/elle. Un CO est encore parfois choquant dans notre société, mais il suffit parfois de savoir d'écouter la personne concernée, de comprendre ses ressentis et ses expériences pour "mieux vivre" (je mets entre guillemets car gardez quand même à l'esprit que c'est très sûrement plus dur pour lui/elle que pour vous) son CO/sa transition.

En d'autres termes: parlez, exprimez vous, écoutez vous les uns les autres, aimez vous et soutenez vous !



Eeeeeeet je finirai plus tard parce que j'ai malheureusement pas que ça à faire, mais si des personnes concernées veulent ajouter des choses, n'hésitez pas à écrire un petit message là dessous !



C'est le choix de chacun de ne pas tenir compte de ces tips, mais sachez simplement qu'en vous y refusant vous participez à ne pas créer d'environnement sain, safe pour les personnes Queer, et à maintenir la stigmatisation de ces personnes.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 0:39
par Login
C’est vraiment n’impsorte quoi, là.
Tu nous expliques cela au nom de quoi ? Ta légitimité se fonde sur ?

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 0:45
par Baddy
En quoi c'est n'importe quoi d'après toi ? Nous t'écoutons.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 11:42
par Seychar
Bah là où c'est n'importe quoi c'est de faire un procès d'intention sur des actes ou des maladresses, selon comment on voit les choses, dont certaines personnes peuvent faire preuve au quotidien,
alors que ce qui importe véritablement, même si je comprends totalement ton point de vue Baddy, c'est clairement le ton et donc très souvent l'intention de la personne qui parle plus que simplement que le contenu de ses paroles.
Je ne cherche pas à casser ton argumentaire, mais rien que le premier postulat sur lequel tu pars, c'est déjà la personne qui est la première concernée qui parle de sa situation, dès lors, ça veut dire qu'elle a un minimum confiance envers son interlocuteur, dès lors c'est à elle de prendre sur elle d'accepter que les choses ne soient pas forcément présentés de la manière qu'elle pourrait désirer, tant que la personne fait preuve du respect le plus élémentaire bien entendu.

Mais clairement la manière importe, cependant le fond bien plus encore,
qu'une personne parle comme tu le souhaites c'est bien,
mais qu'EN PLUS, elle pense réellement le respect dans ce qu'elle dit au delà de ce qu'elle exprime, c'est encore autre chose…
Et c'est là l'énorme problème de notre société qui devient de plus en plus portée sur le jugement de la forme et non du fond et qui en devient dès lors extrêmement hypocrite et qui dessert davantage ce qu'elle vise plutôt qu'elle ne l'aide…

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 14:15
par G(r)ogeta
Je suis dubitatif sur cette question de la transidentité.

Dire que la société créé une façon de VOIR les hommes et les femmes et de COMMENT il devrait se comporter, c'est un fait. Comme je l'ai dit sur le topic de la religion, une grande partie de notre vie est conditionnée par ces repères sociétaux.
Exemple avec la sexualité avec le fameux "un homme qui pécho pleins de meufs c'est un séducteur, la meuf qui pécho pleins d'hommes c'est une pute". En gros la sexualité féminine est encore assez mal vu. Les couleurs (rose/bleu), les tâches ménagères, les hobbys (la danse et les comédies romantiques pour les femmes, le foot et les films d'action pour les hommes), le fait de porter des robes (pourquoi les hommes ne le pourrait pas ?), la coiffure (par pour rien que l'on parle de "coupe à la garçonne" pour les femmes aux cheveux courts), s'occuper des enfants... Je caricature mais c'est l'idée.
C'est très bien de remettre en cause ces stéréotypes et de ne pas se sentir tenu de s'y conformer. Ce ne sont que des comportements sociétaux qui n'ont pas grand chose de naturel. On peut creuser sur certains points mais globalement je vois ça comme des comportements artificiels.

Ce qui me dérange c'est de considérer que tout ne serait que le fruit de la sociabilisation et qu'être une femme ou un homme n'aurait rien de naturel.
Inconsciemment, je les définient par rapport à leurs organes sexuels/génitaux, les chromosomes X/Y, le fait de pouvoir porter un enfant, l'allaiter etc... Il y a également d'autes différences moins précises comme la taille, les hommes étant généralement plus grands que les femmes (il y a des femmes plus grandes que moi, mais c'est parce que je suis plus petit que la moyenne des hommes et que certaines femmes sont plus grandes que la moyenne des femmes), la pilosité (même si certaisn hommes sont imberbes et d'autres femmes plus poilues que la moyenne), la pomme d'Adam plus prononcée ou non, la machoire carrée ou non, les hanches, les hormones etc...
Après évidemment, une femme stérile qui ne peut enfanter est quand même une femme, mais on peut parler de dysfonctionnement physique. "Normalement" une femme doit pouvoir enfanter (attention je ne dis pas qu'elle est anormale pour autant).

Quid d'une personne qui présente des caractères physiques propres aux 2 sexes ? Dans ce cas c'est délicat. Pour moi (qui ne suis pas scientifique hein) c'est aussi qu'il y a un loupé de la nature. Attention je ne dis pas que la personne serait contre nature ou un sous homme, juste qu'il y a un dysfonctionnement. Et pour ces personnes c'est difficile de choisir pour eux, je crois que c'est au bout de quelques années que le choix est fait. On pourrait très bien dire qu'il faut laisser quelques années de plus à la personne pour choisir par elle même (mais j'avoue ne pas avoir els détails précis sur la légalité).

Par contre ce que je ne comprend pas c'est comment une personne avec un corps de femme pourrait "se sentir homme" ou inversement. Ton corps définit ton sexe. Coprs féminin = femme. Corps masculin = homme.
Si un mec ne se reconnait pas dans la vision des hommes de la société, il reste un homme quand même, c'est à lui de vivre comme il l'entend sans se sentir obligé de se conformer à cette vision. S'il ne se sent pas homme c'est qu'il valide implicitement la vision de la société non ? Comment peut on à la fois critiquer la représentatoin sociétale des hommes/femmes et en même temps s'y conformer pour se définir ?
D'ailleurs, si certains trans cherchent à changer physqiuement (ajout/ablation des seins, prise d'hormone, opération du sexe) c'est bien qu'il estiment que c'est le physique qui détermine le sexe ?

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 14:24
par Max
Pour répondre hyper-rapidement sur tes propositions :

1- Tu peux discriminer/insulter quelqu'un sur absolument ce que tu veux, simplement car les termes n'auront pas la meme connotation pour tout le monde. Si un enseignant est un métier relativement respecté, c'est pas la meme quand t'es éboueur par exemple. Je te parle meme pas du métier de policier dans les milieux manifestants / étudiants, on dirait une insulte mortelle de nos jours.
Pour revenir sur le sujet de l'oppression, en voici la définition :

"L'oppression est, historiquement, le fait, pour un peuple ou une population, d'être soumis à l'autorité d'un pouvoir tyrannique."

Ton usage abusif du terme pour une situation infiniment moins grave lui fait perdre toute valeur.

2- Le pourcentage de personne trans dans le monde est estimé à 0.6%. Pour les personnes intersex, c'est de l'ordre de 0.07%. On applique l'exception à une règle, pas la règle à l'exception. Demander à chaque nouvel inconnu ses pronoms, s'en souvenir pour tous, s'adapter aux possibles changements intempestif (!) n'est pas réaliste, et selon moi bien plus gênant que d'être corrigé une fois (mais ce pt là est subjectif). Faire confiance à sa vue est la bonne solution puisqu'elle fonctionne dans 99+% des cas.

3-Poser des questions intimes reste très mal élevé peu importe l'identité de la personne en face. Même si la curiosité reste compréhensible, je suis d'accord sur ce point.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 15:58
par Baddy
G(r)ogeta ce topic, comme je l'ai précisé, n'a pas pour but de remettre en cause la légitimité d'aucune des identités Queer. Par ailleurs, les arguments biologiques que tu énonces sont facilement remis en cause, je t'invite à faite quelques recherches sur Google.

Max, tout d'abord ce n'est pas MON usage abusif du terme, c'est comme ça dans les milieux militants. On pourrait éventuellement parler de micro-opression, n'empêche que les choses que je cite dans le premier post sont des choses qui font sentir les personnes Queer comme exclues de la société, anormales, aliénées.

Ensuite, je ne vois vraiment pas en quoi demander les pronoms de quelqu'un peut être dérangeant. Oui quand on a pas l'habitude c'est pas évident, n'empêche que c'est un tout petit geste, comme tout ceux que je cite, qui peuvent permettre à une personne Queer de ne pas sentir alienée.

Pour répondre à Seychar en même temps, le but n'est pas de faire un procès d'intention car personne n'est parfait, ni omniscient et surtout chacun est différent. Les tips que je donne ici sont simplement des suggestions sur comment inclure les personnes Queer dans une société qui les a toujours aliénées. Se tromper, utiliser certains termes qui sont pour nous ok alors que pour d'autres non, c'est normal.

Ce qui importe donc, c'est la volonté de dialoguer avec ces personnes, de les comprendre, et de respecter leurs limites, comme on leur ferait avec n'importe quel être humain.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 18:44
par Login
Ensuite, je ne vois vraiment pas en quoi demander les pronoms de quelqu'un peut être dérangeant. Oui quand on a pas l'habitude c'est pas évident, n'empêche que c'est un tout petit geste, comme tout ceux que je cite, qui peuvent permettre à une personne Queer de ne pas sentir alienée.

Déjà, il y a certaines personnes qui ont un physique légèrement androgyne et qui souffrent du fait qu’on puisse le leur rappeler.
Genre un homme qui a des traits vaguement attribuée aux femmes pourrait être extrêmement vexé qu’on lui demande au final s’il est un homme ou une femme.
Et il y a 99 % de chance de vexer. Donc non, je donnerais pas ce conseil.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 18:47
par Baddy
Il existe des façons détournées pour justement ne pas vexer qui que ce soit. Je le fais tout les jours, c'est possible.

Demander les pronoms n'étant aujourd'hui pas la norme, il est "normal" que certaines personnes cisgenre puissent s'en offenser. L'idéal serait par ailleurs d'éduquer les gens sur ce sujet. Que dans une optique de ne vexer personne, on ne devrait éventuellement faire aucune assomption quant à leur genre.

Utiliser des formules non genrées pour s'adresser aux gens avant d'n savoir plus sur eux personnellement semble une bonne alternative. Je vais d'ailleurs l'ajouter dans la liste.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 19:01
par Login
Tu voudrais donc une règle qui serait inutile dans 99% des cas ? Une règle qui ne reflète pas la réalité de notre société ?
La règle, c’est justement pour le cas général. C’est le principe.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 19:05
par Baddy
Déjà ton 99% des cas je sais pas d'où il sort donc on va peut être éviter les statistiques sorties de derrière les fagots.

Ensuite... On arrive encore à cet argument de la minorité doit s'adapter à la majorité. Ouais les Queer, vos sentiments on s'en tape, on changera pas une infime part de notre façon de parler pour rendre votre vie un peu plus facile, que vous vous sentiez un peu moins aliénés.

Là clairement tu demandes à une personne en situation de handicap de se démerder pour monter les marches d'elle-même, alors que tu pourrais installer une rampe.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 19:14
par Login
Une orientation sexuelle ou une sensation personnelle n’est ni une maladie ni un handicap.

Et 97,2 % des français ne sont pas queer.

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 19:33
par Baddy
Et 1 personne sur 150 est sur le spectre autistique. Il y a 14% d'Asiatiques en France. Il y a seulement environ 500 000 juifs en France. Est-ce qu'on nie l'existence de ces minorités pour autant ? Est-ce qu'on ne fait rien pour eux ? N'y t il pas des synagogues en France ? N'y a t il pas des lois anti-racistes qui sont passées ? L'argument qui dit "vous êtes pas beaucoup donc vous ne comptez pas" est tout simplement... mauvais, sur tellement de plans différents.

On rappellera également qu'un grand nombre de personnes Queer n'osent toujours pas le dire ouvertement, cette statistique est biaisée.


Login a écrit:Une orientation sexuelle ou une sensation personnelle n’est ni une maladie ni un handicap.


Il n'empêche que ces identités sont la raison de nombreuses discriminations et que des êtres humains n'ont pas à être ni se sentir écartés de la société.

à "sensation personnelle", je rappelle juste que:
Baddy a écrit:Le but n'est pas de débattre sur leur légitimité mais de comprendre comment ne pas avoir des comportements oppressifs envers ces personnes.


En refusant un tout petit changement dans ta façon de parler, tu empêches des tas de gens à se sentir légitimes dans la vie de tout les jours, pourquoi ? En quoi cela est-il dérangeant ? je trouve que c'est un comportement égoïste.


Je vais donner les mêmes exemples que j'ai donné à des gens qui, à l'inverse de toi, ont compris que c'était un tout petit geste qui non seulement ne rend pas ta vie moins belle ou moins facile, mais au contraire rend celle des personnes Queer plus belle et même parfois plus facile.


Je travaillais comme vendeuse dans un magasin de prêt à porter pour enfant un été. On avait des couples qui faisaient des cartes de fidélité très souvent, et très souvent un seul des deux parents était là pour faire la carte.

Mes collègues avaient l'habitude de toujours demander le nom du partenaire de la personne qui faisait la carte (car oui la carte est pour le couple, elle porte les noms des deux personnes) en demandant "le nom et prénom de Madame ?" quand elles avaient un homme en face d'elle, "le nom et prénom de Monsieur" quand c'était une femme.

Une fois j'ai eu un papa qui venait d'acheter des trucs pour son nouveau-né, il a voulu faire la carte. J'ai naturellement demandé "le nom et prénom de votre partenaire ?" parce que c'est comme ça que je fonctionne maintenant. Et là, grand sourire aux lèvres du monsieur, qui me dit le nom et prénom de son mari.

Il a semblé vraiment heureux de cette simple, minuscule considération. Ça ne m'a rien coûté.


Autre exemple, j'ai un.e ami.e non binaire. On est allé.e.s ensemble à une réunion de l'asso LGBTQIA+ de la fac pour le coming-out day. Iel a pu trouvé un badge avec les pronoms "they/them" sur la table avec les goodies. Ben iel était super heureus.e. Iel dit souvent qu'il suffit de pas grand chose pour que les gens dans le même cas se sentent acceptés, légitimes, compris. Et là, en voilà un parfait exemple.




Vraiment, c'est pas la mer à boire, et c'est que du positif pour ces gens là. Pourquoi est-ce que ça dérange tant ?

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 19:47
par Login
Tu mélanges tout.

Bien sûr qu’il faut protéger les minorités. Si 100% des juifs peuvent être victimes de discrimination, il faut des règles les protégeant.
Mais les règles judaïques ne s’imposent pas à la majorité des citoyens sous prétextes que certains se sentirait vexé que ce ne soit pas le cas.
Pareil pour les musulmans.
Notre laïcité, pour y revenir, ne va pas se plier aux exigences des auto-victimisés parce qu’ils considèrent que leur croyance doit s’imposer à la majorité.
De un, cela inciterait au communautarisme et ferait finalement exploser notre nation. Et de deux, ce serait le grand n’importe quoi, et n’importe quelle secte minoritaire pourrait réclamer que la majorité s’adapte à sa croyance.
Le monde de fou.

Il est beaucoup plus simple que la minorité s’adapte à la majorité et soit protégée dans ses droits (droits de l’homme et du citoyen) que l’inverse. Concernant ton ami (genre neutre), tant mieux pour lui s’il se sent aussi bien grâce aux attentions d’une secte comme le sont d’autres croyants en allant à la mosquée ou ailleurs. C’est cool et j’ai aucun problème avec ça. Libre à chacun de faire sa vie. Mais n’impose pas à une majorité de changer ses comportements sur la base d’une croyance personnelle.
Et l’écriture soit disant inclusive, c’est non seulement la mer à boire lorsqu’il faut la lire, mais alors l’ecrire c’est vite le bordel. Sans compter la tentative de manipulation encore une fois basée sur une croyance.

J’oubliais. Tu mélanges aussi les homosexuels et les queers. Et cela n’a pas grand chose à voir. Avec un homosexuel, il n’y a pas cette histoire de pronom à demander (complètement ouf à mon sens).

Re: Comprendre et accepter les identités Queer

MessagePublié: Jeu Fév 06, 2020 20:00
par Baddy
Mais... tu ne comprends pas que les minorités stigmatisées, c'est nécessaire de faire en sorte qu'elles ne le soient pas justement. Adapter son langage ça en fait parti. C'est une des étapes qui peut aider à faire disparaître la stigmatisation des identités et orientation Queer. C'est exactement comme l'utilisation du N-word aux Etats-Unis. On l'utilise pas parce que c'est stigmatisant, ne pas l'utiliser ça fait de mal à personne, et les personnes noires se sentent moins marginalisées. Idem pour les mots "PD", "gouine", et j'en passe. C'est juste changer un micro-aspect de sa façon de parler pour ne pas discriminer. C'est vraiment pas difficile.

Comment elles font les personnes Queer pour "s'adapter" à la majorité ? Ben elles ne sont pas elles mêmes. Tu trouves ça normal ? Tu ne penses pas que ça devrait être un droit, d'être soi-même ? Qu'on se trompe de pronoms une fois par exemple, y'a aucun souci. La personne corrige et s'attend à ce que ses interlocuteurs respectent ça.
N'empêche qu'on peut EVITER de se tromper de pronom en utilisant des formules non genrées. OU EST CE QUE C'EST DIFFICILE ?

Très sincèrement si tu ne comprends pas ces notions, tu n'as RIEN A FAIRE sur ce topic. Arrête de parler de croyance, de secte, alors que le seul mec sectaire qui veut pas s'ouvrir aux autres ici c'est toi. Oh la la l'écriture inclusive c'est dur à lire. Oui, je le disais aussi avant. Mais je fais des efforts parce que je suis pas une égoïste et ça change pas drastiquement ma vie que d'avoir appris à la lire. Et l'utiliser, ça fait du bien à mes ami.e.s qui ne rentrent pas dans la binarité et l'hétéronormativité de la société.

Dans le cas des homosexuels, comme je l'ai précisé dans un des exemples ci dessus, mais bon continue de faire l'aveugle si tu veux, il ne s'agit pas de "pronoms" en effet mais d'expressions genrées, comme parler du "mari" d'une femme, ou de la "femme" d'un homme alors que ces personnes pourraient très bien être en couple avec une personne du même sexe/genre.

Je reviens également sur le communautarisme, carte extrêmement facile à sortir SAUF QUE, il vient d'où ce communautarisme Queer ? Eh bien justement des personnes, extérieures ou pas à la communauté, qui font comprendre à d'autres que leurs identités, leur simple existence, ne sont pas légitimes. On se créer alors des "safe space" pour pouvoir exister en étant nous-même. Nous y sommes forcés puisqu'à chaque fois que nous essayons de réclamer la place qui nous est due dans la société , nous nous faisons éconduire parfois assez violemment. En refusant de faire de minuscules efforts pour intégrer les personnes Queer dans la société, les gens renforcent encore d'avantage ce communautarisme.




Encore une fois, je me recite:

Baddy a écrit:Le but n'est pas de débattre sur leur légitimité mais de comprendre comment ne pas avoir des comportements oppressifs envers ces personnes.


et c'est exactement ce que t'es en train de faire. Donc arrête, ou quitte ce topic.

Je répète d'ailleurs que le but de ce topic n'est pas d'imposer quoique ce soit à qui que ce soit, ce sont des conseils pour "comprendre et accepter les identités Queer", "inclure les personnes Queer dans la société/de ne pas les oppresser"

C'est le choix de chacun de ne pas tenir compte de ces tips, mais sachez simplement qu'en vous y refusant vous participez à ne pas créer d'environnement sain, safe pour les personnes Queer, et à maintenir la stigmatisation de ces personnes.