Seychar a écrit:Tu mets directement le doigt dessus :
"C'est savoir le fabriquer qui est nouveau…"
On parle quand même de l'expression directe de notre code génétique là, pas d'une simple stimulation de nos défenses immunitaires, que le moyen soit bien plus intéressant, certes c'est indéniable
Et qu'à long terme, très long terme même il soit probablement beaucoup moins soumis à des effets secondaires indésirables, ça je ne le remettrais pas en question…
En revanche, étant donné que ça touche à quelque chose d'encore relativement sacré, à savoir l'ADN et son expression directe l'ARN, à tord comme à raison, selon moi
Je pense qu'il est quand même préférable de voir les effets que cela pourrait occasionner sur la progéniture des gens concernés avant de vouloir l'utiliser à aussi grande échelle, c'est tout…
Sincèrement Où est le mal là-dedans?
Attention à ne pas confondre ADN et ARN. Si on se fait injecter de l'ARNm, ça va juste coder pour une protéine qui fera réagir le corps, ça ne change rien à notre ADN, donc pas d'effet sur la progéniture. Il existe des tests pour des vaccins à ADN, et là ce serait plus légitime de parler de thérapie génique. Mais pour l'ARNm, encore moins de risques d'effets à long terme que pour un vaccin d'ancienne génération.
Après, ça ne veut pas dire que le risque zéro de réaction "bizarre" n'existe pas, personne ne le remet en cause, mais on a des millions de vaccinés, et pas le moindre cas relevant. Alors si une fois un malchanceux a une complication rare, ça ne change rien au bénéfice global.
Surtout quand l'on sait que les cancers qui sont probablement les principales cibles d'un tel procédé sont encore loin, très loin même d'être gérés par ce dernier…
Raison pour laquelle j'ai parlé de la gestion de la télomérase…
Les cancers, c'est un cas très particulier, et intéressant d'un point de vue clinique. Il y a plein de raisons qui font que c'est un casse-tête chinois à traiter. Mais heureusement ici, rien de tel, c'est bien un corps étranger qui nous pose problème, et contre lequel il est possible de lutter efficacement.
Je ne remets pas en cause le procédé, juste sa gestion dans une urgence qui n'en est définitivement pas une au vu des proportions de la dangerosité du virus… Qui n'est
ni Ebola, ni le SIDA!!!, qui avait été certes stigmatisé à une époque mais pas par les autorités elles-mêmes comme ça, d'une manière aussi malsaine…
Prenons Ebola: on pourrait imaginer que c'est une maladie pire: 50% des infectés en meurent. Mais c'est paradoxalement un avantage pour nous. Si je caricature, dès que tu chopes Ebola, tu en meures sans avoir eu le temps de contaminer 50 personnes autour de toi. C'est même l'avantage qu'on a eu avec le SARS-CoV numéro 1 (le covid de 2002 si tu t'en rappelles). C'était presque le même virus, à la différence qu'il était plus mortel que le coronavirus actuel. Mais c'était là encore un avantage: quasiment que des gens qui ont des symptômes, et beaucoup qui meurent avant d'avoir pu le transmettre, et donc une épidémie plus facilement endiguée.
Après, Ebola reste potentiellement dévastateur, parce que si on sort de ma caricature, on peut le transmettre avant d'en mourir (et même en étant déjà mort!). Ce qui s'est passé, c'est que dans les pays concernés, des mesures d'isolement et de distanciation plus drastiques que celles que l'ont connaît ici ont été mises en œuvre, et c'est surtout ça qui évite une flambée. Mais ça reste une grosse épée de Damoclès sur nous. Si jamais la maladie arrive ici, tu verras les autorités réagir encore plus fortement que ce qu'on a connu avec le covid-19.
Et qui mets toute personne qui veut attendre un peu, même pas forcément refuser le vaccin, sous le coup de la vindicte populaire et surtout de la justice…
Et ça c'est proprement immoral…
La justice? Non, ça reste une libre choix (fortement influencé, certes...). Le vaccin n'est obligatoire pour personne. Par contre les non vaccinés qui ne veulent pas non plus se faire tester ou guérir de la maladie doivent accepter des restrictions similaires à ce qu'ils vivent déjà depuis 18 mois (pas de manifestation, pas de resto... mais aussi pas de travail dans le médical, seule vraie nouveauté).
Que l'on se pose des questions, c'est normal. Les vaccin-enthousiastes aussi s'en posent. Mais les réponses connues permettent déjà de savoir que le meilleur moyen d'en finir c'est de se vacciner. A aucun moment on ne risque de se rendre compte que le vaccin est plus dangereux que le virus. Et surtout, c'est bien moins coûteux en argent ou en effort personnel que de se confiner strictement pour éviter tout contact.
Après, est-ce que ça justifie cette incitation forte? Pour la population globale assurément: si tu préfères utiliser ton droit personnel à ne pas faire l'effort collectif et ainsi préserver la pandémie, alors accepte de continuer à vivre en temps de pandémie (pas de resto, concert, etc.). Pour le personnel médical, c'est peut-être plus questionnable. Mais je me pose aussi une autre question: si son droit individuel à ne pas se faire vacciner prime sur l'engagement à ne pas mettre en danger ses patients, a-t-on vraiment choisi le bon métier?