RMR

Créez-y votre topic personnel ! Il vous servira de message de présentation, de galerie d'exposition pour vos créations non dragon ball... Voir explications plus détaillées en post-it.

Re: RMR

Messagepar Masenko le Mar Mai 19, 2020 21:32

Félicitations RMR !!!

Comme quoi... Je pense que rien n'arrive par hasard ;)
- Masenko -


Fanfiction : A.G.P.

Chapitre 14 : Super Trahison

IL EST ARRIVE
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Masenko
 
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Re: RMR

Messagepar RMR le Sam Jan 09, 2021 13:38

Merci pour vos chaleureux messages, Piccolo Daimao, Masenko !

Edit : Bidonjour à tous !

Pour les vacances de fin d'année, j'avais prévu de venir en France pour voir la famille et les amis, mais la situation étant ce qu'elle est, comme je ne voulais ni être coincé en France, ni, si je pouvais revenir au Japon, finir en quatorzaine alors que mes écoles allaient avoir besoin que je sois disponible, j'y ai renoncé. À la place, je suis allé dix jours à Hokkaïdo, l'île principale la plus au nord du Japon, où je n'avais encore jamais mis les pieds. Du coup, comme à l'époque de mon arrivée au Japon ou de mon voyage à Okinawa, je vous en partage le récit avec des sélections de photo !


J'ai pris l'avion d'Osaka pour Sapporo, principale ville d'Hokkaïdo, le 28 décembre. À contrario de Tokyo ou Osaka, je dirais que Sapporo se démarque par son aspect spacieux, qui respire, les bâtiments sont pas collés les uns aux autres. Bien sûr, en cette saison, Sapporo, et tout Hokkaïdo en général, est couvert de neige, les températures sont négatives toute la journée.
J'ai commencé par manger un bol de riz avec viande de bœuf, tempura (légumes et crevettes frits), oignons et, en accompagnement, il y avait du beurre d'Hokkaïdo (avec des oignons frits), qui est réputé dans tout le Japon. Puis j'ai visité la tour de l'horloge, un très vieux bâtiments de la ville, j'ai enchaîné avec la tour télé, sorte de petite tour Eiffel avec un observatoire où je suis naturellement monté, pour ensuite parcourir le parc Odori, une longue allée courant sur plusieurs quartiers avec des sculptures et réputé, en février (donc pas là, en l’occurrence), pour ses statues de neige. À Hokkaïdo, il existe un peuple ancien qui habitait ces terres avant les Japonais, les Aïnous. Je suis allé voir un petit musée sur ce peuple en haut d'un immeuble. J'ai voulu ensuite voir les jardins botaniques, mais ils sont fermés en hiver. J'ai tout de même fait le tour de l'espace du jardin et pris quelques photos depuis les grilles. Ensuite, je suis tombé sur un musée d'art moderne, mais il était fermé jusqu'au 4 janvier, j'ai donc remis à plus tard sa visite. Je suis allé à Maruyama, à l'ouest de Sapporo, où il y a un temple (j'ai bien aimé le toit dont les excroissances m'ont fait penser à des épées), un zoo (« petit » disait Google Map, j'y ai passé deux heures à voir des hiboux, tigres, lions, kangourous, girafes, hippopotames, éléphants, ratons-laveurs, tortues, serpents et tant d'autres dispersés en plusieurs espace thématiques, et encore, je suis parti parce que le zoo annonçait sa fermeture) et une petite montagne du sommet de laquelle, à la nuit tombante, j'ai eu de belles vues de Sapporo s'illuminant. En revenant en ville, j'ai voulu voir les illuminations hivernales d'Odori, mais, comme allait me l'apprendre ensuite une employée de l'auberge où j'allais m'arrêter trois nuits, elles étaient interrompus, comme le musée, jusqu'au 4 janvier. J'ai aussi découvert à ce moment-là que le froid affectait les performances de la batterie de mon téléphone qui est passé en quelques minutes de "50% restants" à "0%, s'cuse mais là j'm'éteins" (c'est arrivé plusieurs fois, mais heureusement, jamais quand j'avais encore un besoin critique de mon téléphone).
Je voulais manger une spécialité d'Hokkaïo, le soupe curry, mais le restaurant que j'avais repéré (et aux abords duquel ça sentait super bon) n'avait plus de soupe, je me suis donc rabattu sur un autre restaurant qui faisait plus « chaîne » et mangé un soupe curry aux légumes. Habituellement, les curry japonais ne sont pas forts du tout, du coup, j'ai demandé « médium » niveau épices (je préfère quand ce n'est pas trop épicé pour que les autres goûts puissent être appréciés), ben c'était trop épicé pour moi, donc pas trop profité. L'auberge où je me suis arrêté pour trois nuits (conseillé par San999 qui est déjà allé à Hokkaïdo) fait dortoir mais aussi restaurant, ouvert jusqu'à 2 heures du mat' en plus, très sympa et pratique.

Pour les photos de Sapporo, je vous les met à la fin, parce que je ferai d'autres visites ultérieurement à Sapporo lors de mon séjour à Hokkaïdo.


Le lendemain, je suis parti à la journée à une heure et demi à l'ouest, au mont Yotei, réputé être un « mont Fuji miniature ». Mon objectif était de le grimper jusqu'au sommet, entre 6 et 9 heures de marche montée-descente d'après mon guide. Le truc, c'est qu'avec toute la neige tombée, le sentier était difficilement discernable, à un point qu'à partir d'un certain moment, je ne pouvais plus me fier qu'aux traces de pas (parfois de raquettes), choisissant, lors de bifurcations, toujours le chemin qui semblait monter le plus. J'ai fait de mon mieux avec mes baskets de randonnée et un bâton trouvé sur la route, mais je n'ai pas pu atteindre le sommet. À vu d’œil, j'ai fait peut-être la moitié, au vu de comment le sommet restait loin mais comme la forêt était devenu minuscule en contre-bas. Vers 13h30, après 3 bonnes heures de marche, me souciant de l'enluminement (le jour, à cette période, s'étend de 7 heures à 16 heures 30), j'ai donc fait demi-tour. Revenu plus rapidement que je ne l'aurais cru (et en plus, pas par le même côté alors que je comptais faire le même chemin à rebours, les mystères de la montagne enneigée), j'ai marché jusqu'à une station plus loin que celle par laquelle j'étais arrivé, m'arrêtant en route dans un restaurant indien (ce que j'ai trouvé, quoi, c'était très bon, d'ailleurs, falafels, poulet tandoori...). À noter qu'en cette période de fin d'année, beaucoup de restaurants sont fermés pour congés, du coup, hors Sapporo, j'ai pas mangé tellement local, beaucoup de bouffe de superette. En revanche, le soir, de retour à l'auberge, j'ai mangé du Genghis Khan, de la viande de mouton grillé avec des légumes sautés, spécialité d'Hokkaïdo (et une tarte de pomme de terres et de fromage).

Yôtei-san : https://postimg.cc/gallery/bqZhz4g


Le lendemain, j'avais un double-objectif, deux sites pas trop éloignés à deux heures au sud-ouest de Sapporo : le lac Toya et Noboribetsu.

Arrivé vers 8h15 à la station de Toya, j'ai marché une heure pour rejoindre le lac lui-même, passant notamment par un tunnel de deux kilomètres (mes meilleurs prises de vue sur Hokkaïdo...). Pour ceux qui connaissent, le sabre de bois de Sakata Gintoki, héros du manga Gintama, porte la mention "souvenir du lac Toya", raison de plus pour moi pour y faire un tour. Malheureusement, aucune mention à ce manga dans le coin, pas de statues de Gintoki ou quoi que ce soit (alors qu'il y en a beaucoup, des statues, par là-bas). Ça peut vous paraître incongru, mais au Japon, ça aurait pas été déconnant du tout, d'autant que Gintama y est très populaire. Accessoirement, c'est aussi là qu'à eu lieu le G8 de 2008. C'est un grand lac circulaire avec une île en son centre, composée de deux monts. J'avais envisagé d'aller y faire un tour, mais aucun bateau ne circulait, et c'était pas plus mal, l'île n'était pas assez loin pour vraiment nécessiter de s'en approcher en bateau. J'ai donc longé une portion du lac avec pas mal de belles vues, beaucoup de statues sur le chemin, pour finalement me diriger à une heure de là vers un téléphérique qui allait me permettre d'avoir des vues aérienne du lac (et d'un mont proche à l'activité volcanique manifeste au vu des vapeurs qui en sortaient). En chemin, j'ai rencontré trois Indiens qui allaient aussi au téléphérique (ils avaient l'air un peu paumés, étaient à l'arrêt, et c'est manifestement mon passage qui les a remotivé à bouger), on a fait la route ensemble jusqu'au téléphérique. Après la montée-redescente, je me suis dirigé vers ma destination suivante, Noboribetsu, au pas de course puisque si je ne voulais pas attendre une heure un train, il fallait que je choppe un bus à 1 heure 10 de là, qui partait dans 40 minutes.

Arrivé vers 14 heures à la station de Noboribetsu, j'ai commencé à marché vers le site avant de tomber sur un bus qui m'a fait gagner du temps. Noboribetsu, c'est une région à forte activité volcanique, très réputé pour ses onsens. J'ai rejoins le site vers 15 heures. Une première chose remarquable, les vapeurs qui sortent de toutes les bouches d'égoût ! Je suis allé voir un lac fumant, Oyunuma, très impressionnant puis me suis rendu à un point d'observation du lac Kuttara plus grand, plus reculé En chemin, j'ai croisé des daims, et sur le retour, j'ai revu le lac fumant avec le ciel rougeoyant des lumières du crépuscule, c'était superbe. J'ai alors visité Jigokudani, la "vallée de l'enfer", une terre grise cendrée vallonnée, au airs lunaires, avec des vapeurs volcaniques et une forte odeur de souffre. L'heure était idéale, encore assez de lumière pour bien voir la zone, mais déjà les lanternes sur le ponton qui faisait office de chemin étaient allumées, rajoutant au côté fantastique de ces lieux. Enfin, juste à côté de la vallée, j'ai rejoins l'onsen (sources chaudes) d'un hôtel. Je suis un grand amateur d'onsen et j'en ai fait un paquet depuis que je suis au Japon. Je ne dirais pas que c'était le meilleur (encore qu'il était très bien, beaucoup de bains variés, un grand espace dédié très agréable), mais alors, je n'ai jamais eu un aussi beau décor pour des bains d'extérieur ! Les bains d'intérieurs, il y avait vraiment beaucoup de choses, des eaux au sulfure, au sulfate, au sulfure ferreux, au sodium, au sulfate ferreux, au sel, à l'alum (je sais pas ce que c'est, peut-être un dérivé de l'aluminium), plus ou moins chauds, un genre de pédiluve formant un parcours avec différentes eau et différents sols (lisse, rugueux, de bambou...), des cascades d'eau au sulfure (je me suis mis en tailleur dessous mains jointes sous le menton yeux fermés, fallait que je le fasse!), un sauna sec à 92°C et même un drôle de sauna humide. Ils annonçaient 50°C (habituellement, ça tourne à 40 ~ 45°C) mais surtout 100% d'humidité. Alors, je suis un peu sceptique sur le nombre puisque j'ai pu entrer sans nager, mais arrivé dedans, c'était la salle de l'esprit et du temps ! Tout était blanc ! J'ai commencé par faire le tour de la pièce à taton (il n'y avait personne, et je n'ai jamais vu personne y entrer!) pour apprécier un peu la disposition des lieux. Puis, m'habituant, j'ai fini par obtenir un champ de vision de quelques deux mètres (solide !). Il y avait six sièges et un petit bassin d'eau froide pour les pieds. J'ai commencé par tester avec les pieds dans l'eau, avant de me dire que ça serait mieux d'y aller quand mon endurance au chaud serait mise à l'épreuve. J'y suis resté quelques minutes les pieds au sec, quelques minutes les pieds dans l'eau, avant de sortir. C'était éprouvant mais très agréable ! Et, enfin, donc, j'ai testé les bains d'extérieur. Environnement magnifique ! J'étais dans le bassin à l'eau ondoyante, entouré en arc de cercle par des piliers de pierre, à la romaine, avec derrière des rochers couverts de neige, en arrière la montagne forestière, encore au-dessus les fumées de la vallée de l'enfer voisine, et tout en haut la pleine lune qui faisait parfois chatoyer les fumées blanches de lueurs orangées. C'était une tuerie !
Je suis redescendu à pieds jusqu'à la station, une marche nocturne d'une heure et demi dans un confort et un bien-être incroyable provoqué par les bains. Revenu à 23 heures à l'auberge à Sapporo, j'y ai mangé deux spécialités d'Hokkaïdo, le Zangi, du poulet frit avec une sorte de vinaigrette, très bon, et encore meilleur, un oyakodon de la mer. L'oyakodon, au Japon, c'est un bol de riz avec du poulet et de l’œuf (oyako signifie parent-enfant, poulet-œuf), là, il s'agit de saumon haché et d'ikura, des œufs de poisson, sur du riz avec du wasabi et de la sauce soja. C'était, trop, bon ! Les spécialités de la mer sont vraiment le top culinaire d'Hokkaïdo.


Tôya-ko + Noboribetsu : https://postimg.cc/gallery/1Fmd4m4


Le lendemain, je partais à 7 heures 40 pour Wakkanai, la ville la plus au nord d'Hokkaïdo. Enfin,si le bus n'avais pas été complet... En attendant le bus de 13 heures, je me suis rendu au parc Moerenuma, à deux heures de marche à l'est de Sapporo. Ce parc, engoncé dans le coude d'une grande rivière, est surtout réputé pour ses sculptures d'art moderne et sa pyramide de verre. J'y ai essuyé une tempête de neige, et j'ai aussi observé, depuis un parking couvert avec une ouverture centrale circulaire, la neige éclairée par la lumière du jour tomber dans ce cylindre de lumière, comme une immense boule à neige.

Moerenuma : https://postimg.cc/gallery/XCcChKX


Arrivé à Wakkanai, au climat très affecté par l'influence de la Sibérie voisine, vers 20 heures, au soir du réveillon, je me suis trouvé un hôtel où j'ai pu manger un soba traditionnel du nouvel an avant de tester leur onsen. Ils ont un sauna sec à 99°C, j'en avais jamais vu d'aussi chaud, j'y ai tenu environ six minutes. Situé sur le toit, le bain d'extérieur qu'ils proposent est à ciel ouvert, avec seulement quatre murs entourant la zone. Des projecteurs tournés vers le ciel permettaient d'apprécier les rafales de neige tournoyer au-dessus de l'espace formé, s'y engouffrant régulièrement. J'y ai expérimenté pour la première fois mes cheveux trempés par le bain devenir des pics de glace ! C'était génial, une fois de plus ! L'alternance chaud-froid en s'immergeant et en sortant de l'eau, ça fait tellement de bien !
Le jour suivant, mon objectif, c'était les îles Rishiri et Rebun à l'ouest, dans la mer du Japon. Cependant, à cause de la météo, les ferrys ne circulaient pas. À la place, j'ai observé le grand brise-lame protégeant Wakkanai des vagues du nord, avec sa série de colonnades, je me suis rendu à pied au cap Noshappu, à une heure au nord, puis en bus au cap Soya, véritable extrémité nord de tout le Japon (j'ai fait les extrémités sud et ouest quand j'étais à Okinawa). Plus au nord, c'est Sakhaline, île russe. D'ailleurs, dans le coin, certains panneau sont aussi en russe. Rendu au début de l'après-midi, j'ai passé celle-ci à traverser tout le nord d'Hokkaïdo en train pour rejoindre Shiretoko, à l'est.

Wakkanai + Sôya Misaki : https://postimg.cc/gallery/ThxTj6R


Shiretoko, c'est une longue péninsule s'étirant dans la mer d'Okhotsk, et un des grands parcs nationaux du Japon. Mon objectif, ici, c'était Kamuiwakka-yu no Taki, une chute d'eau dans des sources chaudes qui promettait beaucoup de poésie ! Après une première nuit à l'hôtel dans la ville de Shari, je me suis rendu en bus à Utoro, à l'entrée du parc. Dans ce bus, j'ai fait la connaissance d'un Japonais, seul autre occupant avec moi et le conducteur, avec qui j'ai sympathisé. Lui aussi en voyage touristique, il s'est avéré qu'il venait d'Osaka, tout comme moi ! Avec des objectifs différents, nous nous sommes séparés à Utoro vers 10 heures pas sans avoir échangé nos contacts. Mon objectif à moi était compromis, à 5 heures de marche de là, alors que les bus n'allaient pas plus loin qu'Utoro et que le dernier repartant à Shari était à 17 heures. Mon plan, c'était de faire du stop pour réduire les distances et triompher des 3 heures qu'il me manquait. Ça n'a pas très bien fonctionné, et j'ai su pourquoi ensuite, la route était fermée l'hiver. J'ai tout de même pu voir une cascade d'eau chaude à la sortie d'Utoro, bien qu'il ne soit pas possible de se baigner dans celle-ci. À défaut d'avoir pu atteindre Kamuiwakka-yu no Taki, j'ai tout de même rejoins le site de Shiretoko-go-go, "les cinq lacs de Shiretoko", au deux tiers du parcours jusqu'à l'onsen. Là-bas, un chemin de ponton de bois m'a permis d'observer de beaux paysages, malgré la tempête de neige (et un peu de grêle) et de surprendre quelques daims qui se sont planqués sous le ponton. Sur le chemin du retour, la tempête passée, j'ai vu pour la première fois sur la route le vent soulever des nuages de neige, ça se comportait comme du sable, ça m'a surpris, on aurait dit des petits fantômes blancs glissant sur la route.

Shiretoko National Park : https://postimg.cc/gallery/V6J2HL4


Le jour suivant, direction le parc national Akan-Mashu. Après avoir oublié mes gants et mon bonnet dans le train, j'ai cherché si un bus pouvait m'emmener au lac Mashu. Un très sympathique chauffeur de bus (pas le bon bus) m'a expliqué qu'un autre bus, une heure plus tard, pouvait m'emmener à la station de Mashu d'où je pourrais attraper le seul bus quotidien se rendant au lac. Il m'a même dit quoi faire pour tuer l'heure avant mon bus, marcher jusqu'au mont Iô, à vingt minutes. Un très bon conseil j'ai pu l'observer fumer à seulement une centaine de mètre de moi. Une sorte de mousse près des ouvertures fumantes semblaient donner une teinte verte à la base de la fumée, donnant un aspect un peu surnaturel au tout (ou radioactif, c'est selon).
Le lac Mashu est réputé le plus beau du Japon, et avoir eu autrefois le titre de lac à l'eau la plus claire du monde. Issu d'une éruption volcanique, ce lac est niché dans une caldeira, donc entouré de parois montagneuses. L'eau est effectivement très claire (bon, je suis pas un expert, ça ne m'a pas semblé exceptionnellement clair non plus) et le site est très beau. Au centre du lac, il y a une toute petite île appelée "île des dieux", ouais ! Attendez... Une île au milieu d'un lac... Au creux d'un volcan... Maender-Alkoor !!! (Si vous choppez pas la référence, c'est pas grave.)
Ensuite, je suis reparti immédiatement, train puis bus, pour le lac Akan, réputé pour ses algues marimo (les amateurs de one piece sauront ce qui m'a poussé à vouloir voir ça), des algues vertes en forme de petites boules. Je n'ai cependant pu y arriver qu'à la nuit tombée, mais j'ai pu quand même apprécier sa surface partiellement gelée et les reflets des bâtiments éclairés en face. Pas vu de marimo, mais j'en avais vu plus avant dans mon voyage, dans des petites bouteilles, donc ça va. Je suis ensuite reparti pour ma dernière destination inédite, le parc national Daisetsuzan.

Après une nuit dans un sympathique hôtel, mon objectif pour cette journée, c'était Fukiage Onsen, une source chaude sauvage dans la forêt montagneuse. Source sauvage, c'est à dire que personne ne gère les lieux, il n'y a aucun bâtiment, pas de vestiaire, pas un toit, rien. C'est très différent des onsens classiques où les règles sont extrêmement strictes, n'allez pas entrer dans les bains sans vous être lavés. C'est aussi ma première expérience de ce qu'on appelle un kon'yoku, des bains mixtes. Techniquement, j'en ai déjà fait un à Okinawa, au bord de la mer mais en réalité, une palissade séparait une moitié de bassin pour les hommes d'une autre pour les femmes. Traditionnellement, les bains japonais sont mixtes, ce n'est qu'avec la modernité et l'influence occidentale que les bains mixtes au Japon se sont extrêmement raréfiés. Un bus m'a déposé un peu avant 10 heures à cinq minutes de ces bains, joignables en traversant un petit sentier de forêt. Quand je suis arrivé, il y avait déjà trois hommes. Comme il n'y a aucun contrôle technique de la température de l'eau, elle peut s'avérer très chaude. Un moment qu'on en parlait, avec un japonais, il a sorti un thermomètre de son sac et a vérifié, l'eau était à 47°C, soit bien 5 degrés de plus que les eaux les plus chaudes des onsens régulés. Mais ça allait, parce qu'on alternait entre périodes d'immersion et périodes de repos sur le rebord des sources (températures négatives et neige permanente faisait qu'on alternait beaucoup). Moi, j'y suis resté toute la journée jusqu'à 17 heures, mais pour les autres, ça tournait, les gens restant entre une demi-heure et deux heures trente. Ce qui était très sympa, c'est qu'encore plus qu'aux onsens classiques (où les gens ont déjà tendance à être bavards), ici, sans aucune règle ni contrainte, au beau milieu de la nature, tout le monde discutait, c'était super sympa et détendu. J'ai mangé des bananes que j'avais acheté le matin, à moitié immergé dans l'eau chaude, c'était cool (et inimaginable dans un onsen classique). Au cours de la journée, j'ai rencontré deux membres de la gent féminine (pourtant, les japonais m'ont confirmé qu'habituellement, c'est plutôt 50/50 niveau hommes et femmes), une japonaise d'un certain âge, peut-être 65 ans, qui se baignait en gardant une sorte de robe de plage (tous les hommes toute la journée étaient nus) et une allemande dans la vingtaine, habitant à Sapporo et ayant récemment dépassé sa première année au Japon, venue avec son copain japonais après avoir skié le matin. Comme le contact était super bon avec tout le monde, j'ai même pu demander à un japonais de prendre des photos pour moi (là aussi, inimaginable dans un onsen classique), ce qui fait un superbe souvenir bien classe pour l'amateur d'onsen que je suis, avec l'eau chaude, le décor de forêt enneigée ! À la fin de la journée, un peu avant 17 heures, je me suis retrouvé pour la première fois seul dans l'onsen. J'en ai profité pour en faire un karaoké, j'ai chanté en me baignant, "Belle qui tient ma vie" (Arthur, dans Kaamelott, la chante en se baignant dans un lac, ça me semblait de circonstance), du coup "À la volette", et quelques autres sans rapport. C'était très, très cool. Puis je suis revenu à l'hôtel, et le lendemain, retour à Sapporo.

Akan-Mashû National Park + Daisetsuzan National Park
(/!\ dans cette série figure les photos d'onsen, donc cliquez si vous voulez, sachez que ce n'est pas vulgaire, on ne voit rien de compromettant, mais ça reste des nus, je préfère vous prévenir /!\) : https://postimg.cc/gallery/34GbJBn


De retour à Sapporo après des embouteillages monstres, juste à temps pour voir les illuminations d'Odori enfin de retour. Je goûte à une nouvelle spécialité locale, le miso-ramen d'Hokkaïdo, avec du beurre d'Hokkaïdo (j'ai pas senti une différence remarquable avec le miso-ramen classique trouvable dans tout le Japon) et je vais manger à nouveau du Genghis Khan dans un restaurant dédié, où l'on fait soi-même griller la viande de mouton et les légumes sur une plaque chauffante, genre de yakiniku de mouton. C'était la deuxième fois que je mangeai du Genghis Khan et je dois avoir avoué que ça m'a un peu déçu. J'imaginais un plat du nord, riche et savoureux, c'est juste de la viande grillé et des légumes. C'est bon, hein, mais parce que la viande de mouton est bonne, je ne trouve pas spécialement de mérite à la préparation d'Hokkaïdo. De retour à la même auberge qu'avant, je me suis refait avec un savoureux oyakodon de la mer !
Le jour suivant, j'ai été au musée qui était auparavant fermé, j'y ai vu des planches d'un mangaka que je ne connais pas et qui traite des contes et légendes de l'humanité (il utilise autant des personnages de contes de fée que des yokai japonais ou des personnages issus des religions), des ukioe, les anciennes estampes japonaises, bien qu'ici un peu répétitives (toujours des femmes accroupis regardant en arrière avec juste le décor qui varie), de très jolis ouvrages de verre et des peintures d'art moderne. Puis je suis allé au restaurant de soupe curry où je n'avais pas pu aller au début de mon voyage, j'ai bien fait attention à commander "peu épicé", un soupe curry au poulet, avec la soupe au coco. C'était dé-li-cieux ! Le soupe curry, il faut mélanger dans sa bouche d'une part la soupe qui contient les légumes et la viande, d'autre part le riz jaune. Là, doucement épicé, avec les saveur du poulet, des carottes, du curry et des boulettes de viande, j'ai trouvé que ça avait des saveurs de couscous. J'en ai parlé aux cuisiniers, mais ils ne connaissent que vaguement, de nom. En tout cas, je me suis régalé ! Et j'ai enchaîné avec un restaurant de crabe, il fallait que je fasse ça avant de repartir d'Hokkaïdo. Ce menu, mes amis, ce menu ! Tofu de crabe, crabe bouilli avec sauce soja et mayonnaise, soupe d'algues et de crabe, salade composée et chair de crabe (en mélangeant persil, tomates et crabe en bouche, j'avais l'impression de manger un burger de crabe), gratin au crabe, crabe frit avec sauce pour tempura, sushis de crabe, soupe miso au crabe, marimo de crabe (crabe frit autour d'une boulette de riz avec du cerveau de crabe au centre), saint-jacques de crabe avec sauce rouille et porridge de chair de crabe, avec une petite boule de glace au matcha en dessert. Slurp !
Le ventre bien plein, j'ai repris l'avion pour Osaka, satisfait d'avoir complété une nouvelle destination assez incontournable du Japon, et gardant dans un coin de ma tête qu'une autre visite, en une saison plus clémente, me permettrait de voir cette île sous un nouveau jour en plus de prendre ma revanche pour les îles Rishiri-Rebun et Kamuiwakka-yu no Taki !

Sapporo (début et fin de voyage) : https://postimg.cc/gallery/nr0hktX


Merci de m'avoir lu, à peluche !
Dernière édition par RMR le Sam Jan 09, 2021 23:48, édité 1 fois.
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Sam Jan 09, 2021 18:35

Merci de nous faire voyager RMR.

J’espère que tu pourras bientôt revoir tes proches.

:shock: Un sauna... À 99 degrés ?
Tu dois être sacrément résistant pour tenir six minutes dedans. Je suis impressionné.
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Re: RMR

Messagepar RMR le Sam Jan 09, 2021 23:47

Tout le plaisir est pour moi !

Pour les saunas, faut dire aussi que j'ai l'habitude maintenant !
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Dim Jan 10, 2021 0:52

Mais ta peau ne brûle pas quand tu ressors ( je veux au contact de l’air à température « normale » ?
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Re: RMR

Messagepar RMR le Dim Jan 10, 2021 1:51

Non, pas du tout. Après, ce qui est agréable aussi, dans beaucoup d'onsen, c'est d'aller dans le mizuburo à la sortie du sauna. Le mizuburo, c'est un bain d'eau froide (dans les 15°C).
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Dim Jan 10, 2021 9:24

Ah oui 15 degrés, ça parait froid à côté.
Il n’y a pas de rétrécissement au niveau de certains membres ?
Pardon, si la question est trop intime.
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Re: RMR

Messagepar RMR le Dim Jan 10, 2021 9:36

Si. Si, si... Maaais, c'est temporaire, hein !
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Dim Jan 10, 2021 9:42

:lol: moi, je ne m’y risquerai pas même temporairement. :lol:
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Re: RMR

Messagepar RMR le Dim Fév 07, 2021 14:07

J'ai hésité à poster dans le topic Pokémon, mais au final, comme c'est assez personnel, je le fais ici.

Je me suis fait un pote Canadien à l'époque où j'habitais en gesthouse à Tokyo. Il fait dans le tatouage, il fait aussi des illustrations, il s'intéresse beaucoup aux estampes japonaises. Je l'ai revu aujourd'hui, et comme je l'avais hébergé une semaine il y a quelques mois quand il visitait Kyoto, et comme j'ai fait de la cuisine française les 24 et 25 décembre chez lui et sa copine pour Noël, il vient de m'offrir en remerciement une estampe de sa composition, après m'avoir subtilement demandé il y a quelques temps mon Pokémon préféré.

Dracaufeu estampe japonaise (œuvre unique)

Ma nouvelle décoration murale !
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Dim Fév 07, 2021 16:11

j’aime bien le style, vraiment.
C’est agréable de nous faire partager une tranche de vie. Ça en est où sanitairement au Japon ?
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Re: RMR

Messagepar RMR le Mar Avr 06, 2021 7:03

Je ne sais pas trop, y a l'état d'urgence dans pas mal de préfectures, mais la seule différence que ça fait, c'est que les bars et restaurants sont vivement conviés à fermer à 20H00. Sinon, la vie ne change pas. Y a quelques centaines de cas déclarés quotidiennement, à Tokyo.

Edit : Vacances de printemps oblige, j'ai fait une nouvelle petite expédition en terres japonaises ! Pas un périple tel que ma dernière sortie de 10 jours à Hokkaido, mais tout de même un voyage de 5 jours dans les préfectures d'Aomori et d'Akita, tout au nord de l'île principale Honshu. Si ça vous intéresse, récit et photo là, ici, tout de suite !

Spoiler
Je me suis rendu en avion à l'aéroport d'Aomori. De là, j'ai pris directement un bus pour Hirosaki sans passer par la ville d'Aomori qui n'a pas grand chose à visiter a priori.

Hirosaki, c'est une ville surtout réputée pour sa production de pommes. J'ai donc tout naturellement commencé par me rendre dans un café réputé de la ville y goûter de la tarte aux pommes (délicieuse, avec de la cannelle). Le gérant, super sympa, m'a prêté des livres en anglais sur la région d'Aomori et ses spécificités culturelles. Ensuite, je suis allé au parc de Hirosaki où se trouvait le château de la ville. Il n'en reste plus que le terrain et deux sortes de tours à la japonaise (aux airs de grosses pagodes), mais ça reste sympa à voir. Quelque chose qui m'a beaucoup intéressé, c'est dans l'une des tours, il y avait un petit film montrant comment ils ont déplacé la tour pour retaper un mur d'enceinte. En timelaps, une façon d'accélérer, on voit l'imposante tour glisser sur d'énormes rondins puis pivoter sur elle-même, c'est impressionnant ! Ça fait château ambulant ! Ensuite, je suis allé à l'Apple Park, un parc avec de grands vergers de pommiers. La saison n'étant pas aux pommes, les arbres sont encore nus, mais l'entrelacement de leurs branches sur des centaines de mètre reste quelque chose d'assez cool. Depuis Hirosaki, on voit à distance le mont Iwaki, plutôt balaise (1 625 mètres) qui surplombe la ville avec ses pics enneigés. Que ce soit en fond avec le château de Hirosaki ou avec les grands vergers, c'est stylé !

Ensuite, je me suis rendu via un train et un bus à Kosaka, dans la préfecture d'Akita, une petite ville autrefois minière (une des plus importantes), avec une très vielle ligne de chemin de fer. Je suis allé voir une antiquité de train et une promenade dans le style "début de l'ère industrielle", avec des statues représentant la vie de l'époque. Mais mon véritable objectif était au nord, en pleine cambrousse, dans la forêt. Un onsen sauvage et perdu dans la nature. Cependant, la nuit tombant, je renonçais à y parvenir le jour-même. Sauf qu'avec aucun hôtel en fonctionnement à cette période à Kosaka, il a fallu que je me rabatte sur un onsen couvert et ouvert 24h pour attendre l'aube. C'était pas un établissement, simplement une sorte de tente dressée au-dessus d'un écoulement d'eau chaude, avec une boîte à l'entrée si les gens veulent bien donner un peu pour l'entretien. Arrivé vers 21h00, j'y ai rencontré deux japonais avec qui j'ai discuté un peu. L'un d'eux est revenu plus tard, il m'avait acheté des barres chocolatées et des boulettes de riz, trop sympa ! Ce n'est pas la première fois que je passe la nuit dans un onsen, je l'avais déjà fait à Okinawa. Mais les conditions étaient meilleures cette fois. À Okinawa, l'eau des bassins se jetait ensuite directement dans la mer. Impossible de s'installer au chaud ailleurs que dans les bassins eux-même, mais à moitié flottant, difficile de dormir. Ici, par contre, l'eau des bassins coulait sur la roche sur le rebord. En m'allongeant là, j'étais pas trop mal, arrosé par l'eau chaude des bassins ! Puis l'aube venue, j'ai repris la route vers mon objectif, l'onsen sauvage ! Après avoir crapahuté une bonne demi-heure dans la forêt, je trouve un premier bassin bouillonnant (ici, entendez par bassin une sorte de trou dans le sol). Malgré les apparences, l'eau, que j'ai testée à la main, était plutôt froide. J'ai poussé plus loin sachant qu'il y avait d'autres bassins, et une demi-heure plus loin encore, je trouve un petit réseau de trous fumant, entouré de terre ocre, remplis, bien sûr, d'eau bouillonnante ! Pour plusieurs raisons, je ne suis pas resté très longtemps. L'eau était très chaude (même si, en ne me tenant pas au centre du trou, c'était très supportable), les bassins étaient juste au bord du chemin (même si, si tôt et si loin dans la forêt, je n'ai croisé personne) et une cordelette séparait les trous du chemin, comme pour interdire l'accès. Donc, ce fut court, mais très chouette, et puis l'excuse pour me promener dans ce coin de nature se suffisait à elle-même ! Après ça, mon objectif suivant me ramenait dans la préfecture d'Aomori, s'agissant d'une chaîne de montagnes à Hakkoda !

*Breaking news !* RMR arrêté par les forces de polices japonaises ! Sera-t-il expulsé du territoire ?! Pour me rendre là-bas, je me suis trouvé embêté, Google Map ne m'indiquait aucune route ni en transport en commun, ni même à pied ! À court d'option, j'ai décidé de suivre la route indiquée pour les voitures. J'ai suivi une route nationale peut-être une heure avant de réaliser qu'elle croisait une voie rapide juste à l'entrée d'un tunnel. Comparaison rapide sur Google Map, il m'est apparu que le tunnel, allant tout droit, me ferait gagner un temps fou sur la nationale qui zigzague à mort. Sachant que les tunnels ont une voie de sécurité pour les piétons (plus exactement pour que d'éventuels accidentés puissent s'extraire du tunnel), j'ai tenté le coup. Mais... au bout d'une demi-heure environ, des policiers en voiture arrivent et m'indiquent de les rejoindre sur une zone de sécurité. Après explications (je leur ai indiqué avec Google Map à l'appui que je n'avais aucun chemin et leur ai expliqué comment j'ai bifurqué de la nationale au tunnel de la voie rapide), ils ont vérifié mes papiers, mon sac, puis... ils m'ont amenés en voiture à un endroit d'où je pouvais prendre un bus pour Aomori (d'où il m'était possible de prendre un autre bus, gratuit, mis à disposition par l'hôtel qui m'attendait à Hakkoda). Tout s'est passé en douceur, ils étaient détendus, bavard même, et au final, ils m'ont sorti une épine du pied ! Donc, cool, la police japonaise (en tout cas celle de la voie rapide) !

Après un passage par la ville d'Aomori, je prends le bus gratuit fourni par mon hôtel pour me rendre à Hakkoda. Mon hôtel disposait d'un onsen réputé dans la région. Ses eaux chaudes naturelles, issues du volcanisme de la région, sont un peu acides (ça pique les yeux si on frotte, quoi) mais sont supposées avoir d'excellentes vertus médicinales. Les bains(deux bassins et une zone avec de l'eau qui cascade) étaient mixtes, mais les bassins étaient divisés en deux (sans barrière physique, mais avec un panneau au bord pour indiquer la limite) pour faire des zones pour les hommes et des zones pour les femmes. Un japonais (à qui j'avais demandé s'il y avait des différences entre les différents bassins) s'est mis à me parler français ! Il avait vécu quelques années en France, d'où une connaissance pas négligeable de la langue. Je lui ai demandé comment il avait deviné que j'étais français. À l'accent, pardi. Je lui ai donc demandé, curieux, ce que donnait un accent français en japonais. À ses explications, manifestement, on parle assez lentement et avec beaucoup de modulation de voix. Je... Je crois qu'on parle japonais avec ce qui nous paraît à nous un accent suisse ! Le lendemain matin à l'aube, je suis parti faire une randonnée de quelques 4 heures passant par trois pics (Odate, Ido, Akakura) et débouchant sur un téléphérique. D'abord, j'ai eu du mal à trouver le début du parcours. Comme vous pouvez le voir sur les photos, à Hakkoda, même en avril, la neige forme un véritable mur impressionnant des deux côtés de la route, de peut-être trois mètres de haut. En tournant en rond près de la zone où la randonnée est censée débuter, je finis par apercevoir des traces de pas. En grimpant le mur de neige à ce niveau, je trouve d'autres traces de pas qui m'indiquent ce qui devrait être normalement la route. Toute ma randonnée s'est faite ainsi, naviguant dans les montagnes sur un monceau de neige, guidé par les traces de pas (et heureusement quelques panneaux très en hauteur indiquant la piste de randonnée suivie ou bien des directions) ! C'était assez surnaturel, notamment quand je traversais des forêts en ayant l'impression de flotter dans la frondaison, près des cimes ! Mais un vrai kiffe, du coup, pour l'originalité de l'expérience ! J'ai notamment longé un cratère de volcan. Ça ne ressort pas bien sur la photo, l'enneigement du cratère empêche d'apprécier la perspective, mais le cratère est très large et assez profond ! Parfois, une de mes jambes s'enfonçait jusqu'au bassin dans la neige, et je me suis rendu compte que la neige, ça peut être plus solide que ça en a l'air quand tu pousses dessus avec toute la jambe (j'ai eu quelques bleus !) Je me suis également rendu compte, à un moment, que je n'avais plus de téléphone. À force d'extraire ma jambe de la neige, mon téléphone a fini par y glisser depuis ma poche de pantalon. Je suis revenu sur une centaine de mètres avant de trouver mon téléphone m'attendant gentiment dans la neige. Ouf ! Une randonnée pas facile facile, mais pas tant de mal au final et une très grande satisfaction en arrivant au téléphérique qui m'a permis de redescendre jusqu'à la route !

De retour, encore une fois, à Aomori, mon objectif suivant est Shimokita, une péninsule à l'extrême nord-est de Honshû, et le mont Osorezan, réputé être la porte de l'enfer, où on trouve un temple et des sources chaudes. Cependant... la météo s'annonce très mauvaise pour le lendemain, et la période ne semble pas être à l'ouverture de l'accès au mont Osorezan et à ses onsen. Je décide donc d'écourter mon voyage et prend un hôtel sur place pour la nuit et un billet d'avion pour retourner à Osaka le lendemain. Je rencontre tout de même, près de la gare d'Aomori, un japonais avec qui je discute et qui m'invite à visiter dans une ville voisine une exposition sur le festival "neputa" où il m'emmène en voiture ! Neputa, c'est un festival estival lors duquel d'énormes chariots avec une structure de bois recouverte de papiers colorés et illuminés traversent la ville. Les chariots sont si hauts qu'ils sont réputés être visibles depuis les villes voisines, passant par-dessus les toits des bâtiments. À l'exposition, trois de ces chariots sont entreposés dans une pièce centrale extrêmement haute autour de laquelle un chemin en colimaçon permet de rejoindre les hauteurs, ainsi que nombre de répliques miniatures et des vidéos montrant le déroulement du festival et la fabrication de ces chariots. Ensuite, j'ai mangé dans un restaurant de ramen conseillé par la personne que j'ai rencontré, y goûtant un succulent ramen au curry avec du lait !

Le lendemain, c'est l'heure du retour ! Dites, je vous ai dit, pour la météo pourrie prévue ce jour-là ? Hé, hé, hé, eh ben, mon vol est annulé. Le vol suivant n'est prévu que le lendemain. Et la compagnie ne propose ni redirection, ni transfert chez une autre compagnie (l'autre compagnie, ses avions volaient, eux, notamment vers Osaka...). Ils ne paient pas l'hôtel non plus. Bref, je l'ai eu dans l'os d'un jour de vacances et de 7000 yens de transport-hôtel-transport, alors que c'est leur faute si leurs avions supportent pas la pluie. Si jamais vous êtes curieux, la compagnie, c'est "ANA", à éviter, peut-être (et la compagnie voisine qui fonctionnait malgré la météo, c'est "JAL"). Mais bon, j'ai fini par rentrer, et une fois de plus, je me dis qu'un voyage revanche en été pour me faire d'autres onsens et la région de Shimokita que je n'ai pas pu visiter sera bienvenue !

Les photos : https://postimg.cc/gallery/Txf9xhx
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Ven Avr 09, 2021 20:41

Merci beaucoup ☺️
Quand je te lis, j’ai l’impression de voyager avec toi.

Tu me rappelles / fais penser 🤨 à ce globe-trotter maxime de je-ne-sais-quoi qui voyage avec une caméra embarquée sans savoir où il va dormir ( et manger ) le soir même.

Je ne savais même pas qu’il y avait une ville Japonaise réputée pour ces pommes 🍏.

L’arrivee de la Police 👮‍♂️ dans ton récit et le côté « breaking news » m.à donné l’impression de suivre un reporter journaliste ( style tintin ) explorant un pays étranger. J’ai beaucoup aimé.
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Re: RMR

Messagepar ButterflyAway le Jeu Juil 08, 2021 17:13

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Trouvé sur un site style CNews.
J'ai trouvé ça cocasse :D
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